Découvrir la Techno.

ivo a écrit:malgré tous nos efforts on aura jamais une bonne image.

on ne défend pas "les memes valeurs" ...

Les deux containers mis à disposition ont été remplis d'ordures, ramassées par les fêtards eux-mêmes. Mais il en reste ... Photos Valérie farine

Les derniers participants au festival illégal de musiques électroniques sont partis hier soir

Le ballet de voitures et de camions qui dégueulaient des adeptes de musiques électroniques depuis vendredi soir dans la plaine de la Crau, entre Mas-Thibert et le rond-point de la Fossette pour une rave illégale, s'était transformé hier en rondes d'hommes en bleu. En effet, de très nombreux gendarmes, dont la Brigade de recherches, la Brigade motorisée et des renforts de toutes les brigades de la compagnie d'Arles, étaient en place pour contrôler tous ceux qui restaient encore près de la bergerie où plus de 3 000 personnes (20 000 selon certains festivaliers) avaient passé le week-end aux sons des transes techno.

"Nous tenons tous les axes"

"Nous tenons tous les axes" confirmait le commandant Damien Guillon, pendant que ses hommes fouillaient consciencieusement tous les véhicules. Chien détecteur de produits stupéfiants à l'affût, tests d'alcoolémie systématiques et contrôles d'identité incontournables étaient au programme et les retardataires n'ont pas eu d'autre choix que de s'y plier. Pas vraiment avec le sourire mais sans heurts ni affrontement. Même du côté de ceux qui se sont vus confisquer leur matériel de sonorisation.

Tous les sound-system ont été saisis et placés sous scellés. Des camions entiers, remplis à ras bord de matériel digne de professionnels : échafaudages, caissons de basse, fly-cases (malles roulantes des techniciens du son), bacs à disques ou encore groupes électrogènes n'ont pas pu repartir. "C'est le jeu, on sait que la soirée est illégale mais là, on vient de perdre 14 kilos de son… il va maintenant nous falloir un avocat et prendre contact avec le tribunal", constatait un jeune homme, venu spécialement de Cannes.

Comme eux, ils étaient nombreux à avoir traversé une partie de la France pour participer à ce week-end de "free party", certains venant de Charente, d'autres du Puy-de-Dôme ou encore du Tarn et de la région toulousaine.

En plein nettoyage

Sur place, les retardataires à quitter le site avaient échangé les "boum-boum" sonores contre une ambiance plus détendue… mais pas moins active. Car ils étaient nombreux à s'affairer autour des deux containers de récolte des ordures mis en place par la mairie d'Arles sur ce terrain classé zone naturelle protégée. "Bien sûr, c'est normal de ramasser les poubelles, de laisser le site un maximum propre" expliquaient Sébastien et Bastien, des habitués de ce genre de soirées qui ont toujours des sacs plastiques dans le camion.

"On ramasse mais il faut quand même préciser que le site n'était pas nickel avant notre arrivée ! On voit bien que l'endroit est régulièrement squatté par les jeunes du coin qui laissent leurs canettes de bière sur place" précisait un autre jeune homme. Relayé par D.A, un DJ anéanti par la décision de confisquer le matériel. "On n'a plus rien le droit de faire… Ces soirées leur font peur parce qu'il y a de la drogue mais il y en a autant que dans n'importe quelle discothèque. S'ils me prennent mes vinyles, je vais devenir fou."

Ce que le jeune homme ne savait pas, c'est que non seulement son matériel est saisi, mais il va également être poursuivi devant le tribunal correctionnel pour organisation de cette soirée illégale. "Pour la loi, ce sont ceux qui amènent la musique qui sont les organisateurs. C'est le tribunal qui décidera ensuite quoi faire de ce matériel" justifiait hier le vice-procureur Jacques Robert. En fin de journée, les raveurs avaient rendu la plaine aux troupeaux de moutons.

Les bergers des Coussouls condamnent "la passivité de l'Etat"

"Le Préfet était averti quelques jours avant, que la rave allait s'installer dans le coin. Mais rien n'a été fait alors qu'on aurait pu faire face et empêcher tous ces jeunes de s'installer là. Nous condamnons ce manque d'initiative du représentant de l'Etat qui aurait pu intervenir plus efficacement… car finalement c'est nous qui nous sommes retrouvés en première ligne !", fustigeait hier Alain Aufère, berger depuis 35 ans et responsable d'un troupeau de moutons dans la Crau depuis 3 ans.

Selon lui, l'Etat n'a pas assumé sa mission face à "cette invasion", ce qui a valu à un berger d'être "massacré" à coups de pierres (lire notre édition d'hier, les jours du berger ne sont pas en danger, ndlr).(!!!...) Et s'il condamne les "raveurs" d'être venus s'installer là, il les comprend aussi car "ils sont obligés de faire du sauvage dans un pays où on ne leur offre ni place, ni liberté". Alors, ce que lui et ses collègues bergers réclament "de toute urgence", c'est que soient installées des clotures tout le long de la voie rapide RN 568 (dite route de la Crau) afin de rendre l'accès aux Coussouls moins facile qu'aujourd'hui.

"On se retrouve avec des touristes qui traversent les champs en voiture, ça fait 10 ans qu'on demande la même chose, il faut agir maintenant", raconte le doyen des bergers, Jean-Paul Ricard. Qui souligne aussi que, avec l'argent mobilisé sur la rave depuis trois jours (moyens humains et matériels), le budget investi dans des clôtures serait déjà amorti… "Ici, ça n'a plus rien d'une réserve naturelle", avance encore Alain, qui n'a pas hésité à barrer le terme "réserve" sur le panneau planté à l'entrée de son terrain. "C'est un patrimoine. Mais il se perd à cause de la sécheresse et d'une pollution désastreuse! Que ce soit à cause des milliers de véhicules qui passent sur la voie rapide ou par l'arboriculture qui entraîne une pollution massive, la réserve n'est pas protégée. Et nous, on subit… Il faut une prise de conscience réelle de ce qu'est notre vie ici !"

Ce week-end, près de 4 000 personnes se sont rassemblées pour une rave party illégale, organisée dans la plaine de la Crau. Les éleveurs de moutons, comme le co-gestionnaire de la réserve naturelle des Coussouls de Crau, dénoncent le saccage des lieux.

Le CEEP, le Conservatoire Etude des Ecosystèmes de Provence, l'un des gestionnaires de la réserve naturelle des Coussouls de Crau, a porté plainte contre X hier. Sur Maritima, son président Jean Boutin, rappelle que le site abrite des espèces d'oiseaux rares en France, des espèces qui ont d'ailleurs souffert, en pleine période de reproduction. La nidification a commencé et les œufs ont été pondus, sans doute détruits ou abîmés par la présence de milliers de personnes pendant trois jours, avec beaucoup de bruit, sans parler des voitures ou même des chiens : "C'est un peu comme si on avait organisé une rave party dans la galerie des glaces à Versailles, est-ce que ça paraitrait logique à tout le monde, que dans un endroit à très forte valeur patrimoniale, on fasse une rave party ? Ça me parait insensé !", s'offusque Jean Boutin.

Le CEEP commençait aujourd'hui l'évaluation des dégâts. Mais de son côté, Rémy Benson, le président du syndicat des éleveurs ovins du département, déclarait dès hier matin que la facture serait salée : il y a les clôtures cassées ou encore la bergerie abimée par les raveurs qui en escaladaient le toit. Ce week-end, pendant la rave party, un berger qui voulait protéger son troupeau, a d'ailleurs été légèrement blessé lors d'une altercation avec les raveurs. Pour Rémy Benson : "Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'un tel rassemblement n'ait plus lieu sur nos terres. Ce n'est plus possible de vivre une telle situation, dimanche nous avons levé le blocus avec l'assurance du sous-préfet d'Arles qu'il nous restituerait le lieu de la manifestation propre, ce n'est pas aux éleveurs ni aux personnels de la réserve naturelle de réparer". Pierre Castoldi, le sous-préfet d'Arles précise: "Les services de l'Etat ne peuvent pas prendre l'engagement de nettoyer, en revanche, ce que je peux confirmer, c'est que quand on aura fait une évaluation du site, on regardera avec les uns et les autres comment on peut trouver des solutions."

Reste maintenant à savoir également comment éviter qu'une nouvelle rave party se tienne sur place. Dans un communiqué, le CEEP demande que : "des mesures fortes soient prises pour dissuader ces manifestations dans ces espaces protégés. Le CEEP se réjouit que, pour la première fois dans une manifestation de cette ampleur, les forces de l'ordre aient saisi l'ensemble du matériel de sonorisation. Le CEEP espère que cela aura un réel effet dissuasif." Pour les services de l'Etat, les saisies et les procédures devant la justice qui vont suivre, ont en effet pour but de dissuader de nouveaux organisateurs, des organisateurs difficilement identifiables. Le sous-préfet d'Arles rappelle enfin qu'il est toujours très compliqué d'empêcher ces raves party sauvages, en concluant : "Si on avait trouvé des solutions pour empêcher les raves party au niveau national, ça se saurait, ce sont des phénomènes très difficiles à endiguer, parce qu'ils sont organisés par des gens qui n'ont pas vocation à respecter les réglementations."

Après la rave party de dimanche, il faut évaluer les dégâts

Les responsables de la réserve naturelle des Coussouls ont porté plainte suite à la rave-party du week end dernier.
Le Conservatoire des écosystèmes s'inquiète des dégâts provoqués sur ce milieu protégé et ses espèces rares par la Rave Party qui a rassemblé plusieurs milliers de jeunes le 1er mai. C'est déjà sur ce même site de la Crau qu'un pipe line avait déversé 4500 tonnes de pétroles.

vidéo:
http://provence-alpes.france3.fr/info/la-crau--plainte-deposee-apres-la-rave-party--68635465.html?onglet=videos&id-video=mars_1412105_030520111753_F3

Dans un communiqué de presse, la préfecture des Bouches du Rhône livre quelques chiffres sur les actions mises en place par l'Etat lors de la rave party illégale, organisée ce week-end, dans la plaine de la Crau : 850 véhicules et 1300 personnes ont été contrôlées. 650 dépistages d'alcoolémie ont été opérés, donnant lieu à 24 contraventions et un délit pour conduite sous l'emprise d'alcool. Une conduite sous l'emprise de produits stupéfiants et 80 infractions ont été relevées. Cinq interpellations dont trois placements en garde à vue ont été signifiés, des produits stupéfiants saisis avec le concours des douanes.
Sur directives du parquet, 34 lots de matériels sons et 20 véhicules ont fait l'objet de saisie.

L'affiche de la rave party. DR

A première vue, ce n’était qu’une rave party illégale. Mais le rassemblement qui a attiré entre 2500 et 4000 teufers venus se caler devant une trentaine de sound systems pendant trois jours était en fait le pendant non autorisé du Noise festival, qui se déroulait en parallèle sur une base militaire dans l’Aisne. Un pacte passé avec le ministère de l’Intérieur – qui a poussé les organisateurs à abandonner la traditionnelle appellation Technival « trop connoté », comme le raconte Owni - qu’ont eu du mal à avaler une bonne part des adeptes des « tekos »

Technival des « insoumis »

Après années de diabolisation du mouvement par les autorités malgré un rapport parlementaire invitant à la « dédramatisation » et de lois sécuritaires, dont l’amendement Mariani, chef de file de l’UMP au conseil régional Paca et membre du collectif Droite populaire, haï des teufers, ils ont rebaptisé l’événement Sarkoval et ont mis sur pied le « Fuck Noise ». Pour le coup, la région, avide de titres de capitales, était donc ce week-end the place to be pour les « insoumis ».

Le problème, outre la violation d’un prévisible arrêté préfectoral « d’interdiction de tout rassemblement festif à caractère musical » c’est que la fête a eu lieu sur ce qui a pu sembler à certains un champ de cailloux avec un peu de vert autour, mais est en fait la dernière steppe aride d’Europe, avec une longue tradition de pâturages. « En pleine période de reproduction (notamment d’espèces rares comme le Ganga cata, ou le Faucon crécerellette, ndlr), on ne pouvait pas faire pire », peste Jean Boutin, directeur du Conservatoire Etude des Ecosystèmes de Provence (CEEP), l’un des gestionnaires de la réserve naturelle des Coussouls de Crau, à l’ouest des Bouches-du-Rhône.

« Faire un exemple »

Un site qui connaît des raves « très régulièrement » et ce « depuis sa création en 2001″, raconte-t-il. « C’est malheureusement un problème récurrent, et c’est aussi pour cela, et devant l’ampleur de cette manifestation, que nous avons voulu faire un exemple nous avons demandé à la préfecture qu’il y ait une pression forte sur les organisateurs et que le matériel soit saisi, ce qui est possible dans les textes mais n’est pas souvent pratiqué. L’objectif n’est pas d’embêter mais de faire un exemple », poursuit-il. En plus des immanquables soufflés de ballon et saisies de drogues, la préfecture a donc saisi 34 murs de son et 20 véhicules, et le conservatoire a porté plainte contre X.

Si, après la mise à disposition de bennes à ordures par la mairie d’Arles sur demande du CEEP, « on a globalement eu pour cette rave un rendu du site relativement propre, avec 5 tonnes d’ordures, par contre la bergerie a été taguée et le toit a beaucoup souffert », note-t-il. Les éleveurs et agriculteurs de la zone sont d’ailleurs eux aussi très remontés, et ont mis en place un barrage filtrant dans le week-end. Outre un incident avec un berger qui tentait d’empêcher un chien de s’attaquer à son troupeau, la Chambre d’agriculture, co-gestionnaire du site, dénonce « l’impossibilité d’utilisation du site pour le pâturage avant nettoyage et réhabilitation ».

Des « arguments » à « ceux d’en face »

On l’aura compris, les organisateurs du « Sarkoval », et les tenants de la ligne dure face à ces rassemblements, en sortent plus renforcés que leurs alter ego « insoumis ». Comme le constatent certains commentateurs sur les forums, où l’habitude est de « report » (faire un rapport) du déroulement des rave parties. « Tu donnes à ceux d’en face un argument de plus contre toi », déplore l’un d’eux. « Sur une réserve naturelle… Et ça va critiquer ceux qui bossent avec l’Etat… Je crois que tout le monde doit balayer devant sa porte », ajoute un autre. « Désolé pour les sons saisis, en même temps les infos ne sont pas difficiles à trouver pour savoir si une zone est protégée ou pas ! (…) On veux un mouvement responsable et autonome et on s’organise en faisant n’importe quoi… », peste un autre.

« J’ai eu la surprise d’avoir hier a téléphone un raveur qui m’a appelé pour s’excuser en me disant qu’il n’avait pas compris que c’était une réserve », raconte Jean Boutin. « Je lui ai fait remarquer qu’il y a forcément des panneaux et il m’a répondu « qu’on nous trouve des sites tranquilles aussi ». Moi je suis prêt à pousser dans ce sens, avec l’Etat, mais je pense que ce n’est pas la volonté de tous les raveurs. La majorité est dans une optique de liberté totale… » Et effectivement, sur les forums, entre ceux qui daubent sur les « donneurs de leçons » qui critiquent ceux qui ont le cran de « sortir les sons » malgré les interdictions et ceux qui ironisent sur l’ampleur toute autre de la catastrophe écologique que représentent la rupture du pipeline qui traverse la Crau ou du complexe industrialo-portuaire voisin de Fos,

Le CEEP pourrait-il éditer une sorte de carte des zones à éviter histoire que personne ne puisse dire qu’il n’est pas au courant ? « Il y a des sites Internet qui existent où toutes ces infos sont disponibles et surtout les terrains sont balisés ». Bon courage tout de même pour rassembler tout cela dans une carte claire… Les cartes interactives de l’Inventaire national du patrimoine naturel sont par exemple séparées par types d’espaces protégés. On peut toujours nous dire de faire plus en terme de communication, mais je pense que c’est illusoire. »Ce week-end, il y avait des barrières, des chaînes, qui ont été enlevées à la meule électrique. Ce sont des gens déterminés ».



Et vous, ca vous rend ?

Furieux (79%) Curieux (7%) Heureux (7%) Triste (7%) Je m'en fous (0%)

Une rave party, non déclarée, s’est tenue durant tout le week-end dans la plaine de la Crau, au sud d’Arles, rassemblant 2500 personnes et 850 véhicules.

Pas déclarée mais connue car dès le vendredi soir la préfecture des Bouches-du-Rhône avait pris un arrêté d’interdiction de “tout rassemblement festif à caractère musical” sur les communes d’Arles, St Martin-de-Crau et Fos-sur-Mer.

Les gendarmes d’Arles, renforcés pour l’occasion, accompagnés des services de douanes ont engagé un contrôle général à grande échelle le dimanche soir, dès que les lieux ont commencé à se vider.

2 500 personnes et 850 véhicules.

850 véhicules et 1300 personnes ont été contrôlés et 650 dépistages d’alcoolémie effectués. Résultat : 24 contraventions simples, un délit pour conduite sous l’emprise d’alcool, un autre sous l’emprise de produits stupéfiants et 80 infractions ont été relevées. Mais seulement cinq interpellations dont 3 placements en garde à vue.

Des produits stupéfiants (cocaïne, ecstasy, résine de cannabis, LSD,…) ont été saisis, ainsi que, sur directive du Parquet, 34 lots de matériels sons et 20 véhicules. Enfin, plusieurs procédures relatives à la législation sur les chiens dangereux ont été établies.

Le dispositif a été levé hier, lundi, en fin d’après-midi, au départ du dernier participant.

L'association des P'tits Vilains s'attend à voir débouler 5 000 teufeurs à Gahard ce week-end. MAISONNEUVE / SIPA

Événement 5 000 teufeurs sont attendus à un rassemblement électro à Gahard, au nord de Rennes

La tranquille commune de Gahard, à une trentaine de kilomètres au nord de Rennes, s'apprête à vivre un week-end mouvementé. Ce soir, à partir de 18 h, les sonos vibreront au rythme de la techno. Comme en 2009, le village accueillera sur ses terres un multisons, dérivé des rave-party. « Les multisons ont été créés en Bretagne pour éviter les énormes teknivals. C'est un rassemblement qui garde une taille humaine, qui reste convivial », explique Romain, des P'tits Vilains, organisateur de l'événement. L'association, qui attend 5 000 personnes, a loué un champ de 6 hectares et reçu l'autorisation de la préfecture. « Aujourd'hui, c'est plus tranquille pour les raveurs. On n'envahit plus un champ sans autorisation. » Pourquoi avoir choisi Gahard ? « On connaît déjà le site, il est adapté aux multisons », poursuit Romain. Il y a deux ans, 1 500 teufeurs s'étaient réunis là, à l'initiative d'un autre collectif. « On aurait préféré avoir un autre terrain, mais ça ne s'est pas fait. On changera la prochaine fois. »

Les riverains invités

Une déclaration qui devrait ravir la municipalité. « Nous n'avons pas de commentaire à faire », lâche un proche du maire. « Mais si ça pouvait se faire ailleurs, ce serait aussi bien. » Hier, les bénévoles de l'association ont rendu visite aux agriculteurs du coin et aux riverains. « On vient se présenter, expliquer ce qui va se passer ce week-end. » Les teufeurs ont conscience que leur passion n'est pas comprise par toute la population. « On veut balayer les a priori. C'est pour ça qu'on invite les habitants à passer nous voir sur le site. » Car le multisons, ce n'est pas que de la hardtek et du boum-boum. « On couvre tous les styles électro, comme la drum‘n'bass, la trance, mais aussi du reggae. » Pour éviter les nuisances, les P'tits Vilains ont tourné les enceintes vers la campagne et baliseront les cultures des agriculteurs. Il y a deux ans, l'événement s'était déroulé sans accroc. « Il n'y avait pas eu de nuisance », reconnaît la municipalité. Seules les vaches dormiront moins bien.

Seules les vaches dormiront moins bien.

Interdit par arrèté préfectoral l'évènement s'est tout de même poursuivi sans incidents majeurs pour les participants.

Un éleveur a tout de même été particulièrement affecté par la fête puisque sa bergerie et son troupeau situés sur le site ont été saccagés.

...politique cohérente et équilibrée entre la guerre à la drogue, le soin et la réduction des risques.

tout les liens sont à télécharger : régalez-vous...

Le multisons (1) qui a campé dans un champ à Gahard, au nord de Rennes, a rassemblé 3 000 danseurs. Une édition bon enfant.

Reportage

Dimanche matin aux abords de Gahard. Les joggeurs croisent les teufeurs. Ils n'ont pas la même allure. Les seconds ont les chevilles boueuses, la mine embroussaillée. Mais ils mettent un pied devant l'autre. Prêts à faire les 5 km qui les séparent de la départementale où ils feront du stop. Les uns pour Brest, d'autres pour la Vendée comme ce courageux qui compte bien être « au boulot à Montaigu demain matin ! ».

L'heure de pause du 8 Mai

À l'approche du champ investi depuis vendredi pour le multisons, on n'entend que les oiseaux. Les enceintes font une pause une heure, le temps des cérémonies du 8 Mai. « C'est normal, s'exclame Jessica, on n'est pas le centre du monde, il faut que chacun se respecte ! »

Avec sa copine Lily, rencontrée dans une free-party, elle insiste sur le côté « bon esprit » auprès d'un retraité qui est venu en voisin : « On ne va pas dans les autres champs, on laisse les lieux nickel, on vient pour faire la fête et revoir des copains. Avec un vrai esprit d'entraide : quand il a plu, chacun a un coin de tente ou une bâche pour s'abriter ! » « C'est vrai que ça ressemble davantage à un grand camping », remarque le riverain. « C'est ça ! Quand je vais en teuf, c'est pour l'apéro, le camping, les copains... et les sons ! », résume Lily, l'une des DJ de Bass (Breizh activists sound system), l'un des « sons ».

« Derrière nos platines, on est là pour faire danser, faire plaisir aux gens. » Quant au « négatif qu'on voit à la télé » qu'évoque leur interlocuteur, les deux filles plaident vigoureusement : « Mais à la sortie des boîtes de nuit, vous en verrez aussi, des gens saouls qui ont pris des substances pas permises ! Mais voilà, pour les teufeurs, sous prétexte qu'il y aurait eu un problème, un jour, on généralise ! »

« Une rave sage »

Campant au bout du champ depuis vendredi, les secouristes donnent plutôt raison aux deux filles, soulignant le côté « bon enfant » de l'atmosphère. Ils n'ont déploré que 80 interventions, pour la plupart bénignes. Même tonalité chez les gendarmes : hormis la prise de drogues du vendredi soir (Lire dimanche Ouest-France), les interpellations sont restées limitées : une trentaine d'interpellations pour stupéfiants, et une demi-douzaine de contrôles positifs d'alcoolémie. « Une rave relativement sage, avec des organisateurs qui ont joué le jeu », convient le capitaine Schwoerer, qui commandait les forces de l'ordre déployées ce week-end.

Il est midi et demi, Epsylonn est le premier à renvoyer le son. « La trêve est terminée ! », beugle un gars en tanguant vers le mur d'enceintes. Un autre suit en épluchant son kiwi : les uns terminent leur petit-déjeuner quand d'autres entament un incalculable « after-after »... Un quart d'heure plus tard, les danseurs sont plus de cent à onduler, la plupart avec conviction, certains en bâillant, une autre en envoyant des bulles de savon vers le soleil revenu. « Bonne teuf, conclut Stéphane. Son propre, belle décoration, pas trop de pluie, ou disons qu'on oublie déjà la flotte d'hier soir ! »

Les gendarmes ont appris, au fil des années, à déjouer les ruses de Sioux des dealers approvisionnant les rassemblements tekno. Vendredi matin, ils l'ont encore prouvé. Une patrouille constituée des hommes de la brigade de Hédé et de la brigade des recherches de Montfort-sur-Meu, soutenue par une équipe cynophile de Saint-Brieuc, a longé une route aux abords du multisons de Gahard (35). Soudain, le chien a marqué un arrêt et s'est dirigé vers un fossé.
Les enquêteurs ont alors trouvé une boîte en plastique contenant de la cocaïne, des cachets d'ecstasy, du cannabis et des buvards de LSD, le tout pour une valeur estimée à 7 000 €. La boîte a été saisie. Elle avait été placée là pour éviter les contrôles des forces de l'ordre et pour être revendue aux 2 000 participants durant la fête.

Les gendarmes poursuivent l'enquête, à la demande du parquet de Rennes, pour savoir à qui appartient ce cocktail de stupéfiants. Les techniciens en investigations criminelles pourront peut-être faire parler la fameuse boîte.

La rave party n’avait pas été déclarée. Alors, les gendarmes se sont invités dans la forêt de La Braconne dans la nuit de samedi à dimanche. Une centaine de personnes s’étaient réunies pour danser au son de la techno. Sans débordement. Les gendarmes ont juste contrôlé. À la sortie des bois, au petit matin, quatre automobilistes ont été testés positifs aux stupéfiants. Trois ont dû abandonner leur permis pour alcoolémie.

Jeff Mills, le pape de la techno, s'installe à Paris

Le musicien américain Jeff Mills, l'un des inventeurs de la techno a décidé de s'installer dans la capitale. Alors qu'il va se produire mardi soir à la Cité de la Musique, voici en intégralité l'interview qu'il nous a accordé dans un café du VIIème arrondissement.

L’américain Jeff Mills est un des fondateurs de la musique techno, née dans les années 80 aux Etats-Unis, à Détroit. L’artiste est programmé à partir de mardi soir à la Cité de la Musique, où il va jouer en direct sa création sonore pour accompagner le classique de la SF des années 60, «Le voyage fantastique».

A 48 ans, passionné par cette collision des arts, il a décidé de s’installer à Paris.


Pourquoi s’installer à Paris, quand tout ce qui touche à l’électro se fait aujourd’hui à Berlin ou Londres?
Jeff Mills. Parce qu’ici, on ne me cantonne pas à la techno. Si j’ai des projets en lien avec le cinéma, avec la musique classique, ici, on m’écoute. C’est incroyablement différent, même de Berlin où j’ai vécu: là-bas, l’électro est encore très cloisonnée, si on veut faire autre chose, il faut partir. Pendant deux ans, j’ai tenté de monter un projet avec l’orchestre philharmonique de Berlin-Est, en vain ! En France, j’ai pu jouer facilement avec l’orchestre de Montpellier pour le bi-millénaire du Pont du Gard. C’est très agréable car ici, on ne considère pas la techno uniquement comme une musique de club, il y a moins de limites. Je viens avec une idée, souvent étrange et régulièrement la réaction est positive !

Vous partagez votre vie avec Chicago, où est installée votre maison de production. Aux Etats-Unis, vous ne pouvez pas avoir la même carrière ?
Pas du tout ! Vous n’imaginez pas à quel point le problème de la couleur est encore présent malgré l’élection de Barack Obama. La ségrégation a encore empiré dans le milieu musical et pour les noirs, il faut soit faire du rap ou le guignol pour être reconnu. On nous dénie le droit de faire de la musique sérieuse. Ici, tout est plus simple. Là-bas, il faut être «good looking» (ndlr. séduisant) ou faire des clips vulgaires avec des femmes en petite tenue. Ou alors il faut être blanc, tout simplement ! C’est pour ça aussi que toute une vague d’artistes techno sont venus en Europe dans les années 90. Personne ne s’intéressait à nous.

Vous avez choisi de vivre dans le VIIe arrondissement : pas très «techno», comme ambiance...
(Rires) Il paraît oui, j’avoue que je connais mal encore, je ne suis là que depuis six mois. Mais de toute façon, je veux être tranquille pour pouvoir me consacrer à ma musique. J’ai besoin de calme et il n’était pas question de m’installer dans les quartiers plus vivants. Je commence un peu à visiter la ville: j’ai été récemment à Saint-Germain-des-Prés, au Museum d’histoire naturelle et à la Grande mosquée, où je n’ai pas pu prendre un thé tellement il y avait de monde !

Vous cotoyez des artistes français ?
Je vois souvent Laurent Garnier, mais plutôt à l’étranger, en tournée ! Sinon, j’aimerais bien rencontrer des célébrités françaises comme Catherine Deneuve ou Pierre Cardin. Je l’ai vu à un restaurant récemment mais j’étais trop intimidé pour aller lui parler.

Qu’appréciez-vous particulièrement à Paris ?
Les restaurants ! Quel bonheur, je vous garantis que la nourriture aux Etats-Unis vous fait aimer la cuisine française. J’aime aussi beaucoup la ville, l’architecture de Paris: on voit qu’ici, tout est intégré, les monuments comme les bâtiments modernes. Il y a de la couleur. En Amérique, ce sont des cubes avec des fenêtres et une porte, et c’est tout.

Vous pensez rester ici ?
Oui franchement. Je ne sais pas encore combien de temps, mais je suis bien ici, tellement libre. Je vais même peut-être proposer à ma fille de 17 ans, qui vit en Allemagne, de me rejoindre.

Vous continuez toujours à vous produire dans des soirées ?
Bien sûr, j’en fais environ une centaine par an. Je continue de vivre dans l’avion une bonne partie de mon temps. Mais je ralentis, l’âge arrive ! Le plus important pour moi, c’est ma musique: je n’ai pas de platines chez moi pour mixer, je les déteste ! (rires) Je passe mon temps, dans mon petit studio, à composer des morceaux. je n’écoute pas de musique tous les jours. Il faut en manquer pour être plus frais.

Vous avez déjà créé des oeuvres pour le cinéma, notamment «Métropolis» ou «2001». «Le voyage fantastique» n’est-il pas un peu faible ?
Aux Etats-unis, c’est un film très connu et apprécié, identitaire. Il passe tous les ans à la télévision. On a tous grandi avec «Le voyage fantastique». Je le trouve passionnant: il pose plein de questions sur l’homme, ce qui le constitue, la différence entre les organes et l’esprit... Et pour un musicien, c’est un vrai défi de trouver quels sons pourraient coller avec l’intérieur du corps.

Vous êtes obnubilé par la science-fiction ?
C’est vrai, c’est une de mes principales sources d’inspiration. J’ai toujours voulu faire passer ce thème au travers de ma musique, j’espère que ça se sent ! Mon prochain album, «Singularity», s’inspire du mélange entre l’homme et la machine.