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Message  ivo Mar 18 Mai - 11:14

Ouverture à Nouméa d'un séminaire de l'ONU sur la décolonisation
18/05/2010-[05:47] - AFP
NOUMÉA, 18 mai 2010 (AFP) - Un séminaire régional de l’ONU sur la décolonisation s’est ouvert mardi à Nouméa en Nouvelle-Calédonie où les autorités ont présenté le processus original d’émancipation élaboré avec la France.

Ce séminaire, auquel participe une trentaine de pays, se tient pour la première fois dans un territoire non-autonome du Pacifique. Il est organisé par le Comité spécial de décolonisation de l’ONU. "La décolonisation peut avoir plusieurs facettes comme l’indépendance ou la libre-association. L’essentiel est qu’elle soit l’expression de la volonté du peuple", a déclaré M. Donatus Keith St Aimée, président du Comité. Concernant la Nouvelle-Calédonie, il a indiqué que l’ONU souhaitait s’informer sur l’évolution du processus en cours. Philippe Gomes (droite), président du gouvernement collégial calédonien, a rappelé les violences, qui ont opposé dans les années 1980 kanaks indépendantistes et non-indépendantistes européens et dont le point d’orgue fut la sanglante prise d’otages d’Ouvéa, qui fît 25 morts. Les accords de Matignon (1988) puis celui de Nouméa (1998) "nous engage résolument sur la voie d’une décolonisation préparée, accompagnée et assumée, qui contraste avec les situations vécues par de nombreuses anciennes colonies", a-t-il déclaré. Alors qu’un référendum d’autodétermination doit être organisé entre 2014 et 2018, un débat émerge sur l’évolution des liens avec la France, dans la perspective de la définition d’un statut définitif. Pour sa part, le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste), qui a obtenu en 1986 la réinscription de la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser, a souhaité que l’accord de Nouméa aille jusqu’à son terme, avant de débattre de sa suite. La France ne devrait plus détenir en 2018 que les compétences régaliennes en Nouvelle-Calédonie (justice, défense, monnaie, ordre public, affaires étrangères). Porte-parole du FLNKS, Victor Tutugoro a en outre insisté sur les profonds déséquilibres "spaciaux, sociaux et économiques" en Nouvelle-Calédonie. Emmenée par le leader indépendantiste Oscar Temaru, une délégation de Polynésie Française a tenté de prendre part à ce séminaire, déplorant ne pas y avoir été conviée.
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Message  ivo Mar 25 Mai - 10:28

Cinquante ans après, le Cameroun toujours meurtri
Grégoire Lecalot - 06:06
Toute la semaine, France Info revient sur le cinquantenaire des indépendances en Afrique. Seize pays de ce continent l’ont obtenu cette année-là. Aujourd’hui, focus sur le Cameroun. Les évènements dramatiques qui ont marqué son indépendance, le 1er janvier 1960, ont laissé des traces durables dans les esprits. Et les Camerounais jettent un regard cru sur les relations franco-africaines.

La guerre d’Indochine ou la guerre d’Algérie ont leur place dans les manuels d’Histoire et dans les consciences. Mais pour l’Afrique sub-saharienne, le cliché a tendance à montrer une décolonisation presque tranquille, rendue automatique et sans douleur par les lois et la volonté du général de Gaulle.
C’est une autre version de l’Histoire qui s’est inscrite dans les forêts du Cameroun.


Elle est peu racontée, mais cinquante ans après, elle ne s’est pas effacée des mémoires au Cameroun, où les rapports avec la France posent problème à certains, tant sur le plan de la politique actuelle que sur celui de l’Histoire.

Le pays a été le premier de la série de 1960 à accéder à l’indépendance. Le premier janvier, c’était officiel, le Cameroun n’était plus une colonie française, mais un pays indépendant. Président : Ahmadou Ahidjo, vieux routier de la politique africaine : il a débuté sa carrière en 1947.

Les festivités et les défilés dans Yaoundé tentent de faire oublier qu’une guerre civile sévit depuis cinq ans dans le sud du pays, où les Bamilékés demandent l’indépendance, sous la bannière de l’Union des populations du Cameroun (UPC). Leur chef historique, Ruben Um Nyobé, est déjà mort. Il a été exécuté deux ans plus tôt par l’armée française.
Le parti UPC existe toujours, et pour son président, Samuel Mack-Kit, la France n’a ni soldé les comptes de l’Histoire, ni clarifié sa politique présente.

Cette “coopération” ne s’arrête pas le 1er janvier 1960. Un accord de défense, signé avant, donne les coudées franches à la France pour soutenir le régime “ami”. Et les opérations vont reprendre de plus belle après l’indépendance. Cinq bataillons français sont dépêchés dans le sud du Cameroun. Ils vont y mettre en œuvre les techniques appliquées en Indochine et en Algérie, détruisant les villages, pour tenter d’assécher les maquis de l’UPC. Certains témoignages évoquent l’utilisation de napalm. Le nombre de victimes de ces campagnes militaires françaises avant et après 1960 n’est pas connu. Il pourrait atteindre des dizaines de milliers de morts.
Les services secrets, Jacques Foccart en tête, mènent la danse sur un tempo très “barbouze”. Le nouveau patron de l’UPC, Félix-Roland Moumié, est “liquidé” à Genève, empoisonné.

Le pire vient ensuite. Entre 1962 et 1964, l’armée régulière camerounaise reprend le sud du pays, au prix de massacres à grande échelle. Là encore, aucun bilan n’a été entrepris. Des chiffres de 300.000 à 400.000 morts sont évoqués. Après les opérations, des observateurs confirmeront l’ampleur des destructions et les témoignages abondent sur des atrocités parfois assimilées à un génocide.

Si les Français n’ont pas, semble-t-il, participé à ces massacres, ils les ont couverts, toujours pour conserver le Cameroun dans le “pré carré”. Ils ont aussi formé et entraîné les services secrets camerounais, qui arrêtent et torturent, sous la direction d’un policier, Jean Fochivé, formé dans les locaux du SDECE, ancien nom des services français, déjà installés boulevard Mortier, à Paris.


Si la situation s’est apaisée aujourd’hui, les Camerounais n’ont pas oublié. La France est toujours perçue avec un mélange de méfiance, de rancœur et en même temps d’envie au Cameroun. Ce qui agace aujourd’hui, alors que la crise économique a frappé durement, ce sont les entreprises françaises, les liens “privilégiés” qu’elles entretiennent avec les milieux influents, comme le groupe Bolloré, qui domine les chemins de fer ou le port de Douala, ou Orange, omniprésente.
Certains évoquent l’Histoire, mais beaucoup regardent le présent. Et ce qui fâche aujourd’hui, ce sont les visas, de plus en plus difficiles à obtenir pour se rendre en France.
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Message  ivo Mer 26 Mai - 10:21

A la source des indépendances africaines
Grégoire Lecalot - Hier, 06:05
En 1960, la France octroie l’indépendance à la plupart de ses anciennes colonies africaines à l’issue d’un long processus. Il a commencé en 1944, sous la pression extérieur, et la France n’a concédé l’indépendance que pas à pas, non sans tenter de conserver le contrôle des territoires concernés.

Dès la Seconde guerre mondiale, la France a dû lâcher du lest dans ses colonies, en grande partie à cause de ses alliés. Si la France libre du général de Gaulle veut être reconnue par les Etats-Unis, elle doit tenir compte du tropisme anti-colonial de Washington. Les dirigeants gaullistes convoquent donc une conférence à Brazzaville en 1944, qui, sous l’impulsion du Guyanais Félix Eboué, donnera le “la” aux orientations prises après-guerre.

De fait, en 1946, l’Assemblée constituante de la IVème République abolit le travail forcé dans les colonies et monte un programme de financement de structures sociales. Elle assouplit le régime colonial en créant des assemblées élues dans chaque territoire, et un grand conseil élu qui siège à côté du gouverneur français, élu toutefois par des collèges de notables. Mais elle donne aussi des garanties aux assimilationnistes, c’est-à-dire à la doctrine coloniale, en réaffirmant l’indivisibilité de la République et en introduisant des députés africains à l’Assemblée nationale.

La France comptait bien en rester là, mais la pression des évènements l’a obligée à pousser plus loin. Les émeutes de Madagascar en 1947, la défaite en Indochine en 1954, le déclenchement de la guerre d’Algérie la même année, les indépendances de colonies britanniques et la conférence des non-alignés de Bandung en 1955, montrent l’aspiration croissante des peuples colonisés à l’émancipation.

LOI-CADRE DE GASTON DEFFERRE

C’est dans ce cadre qu’est votée la fameuse loi-cadre, en 1956, initiée par Gaston Defferre, qui servira de rampe de lancement aux indépendances africaines, même si son promoteur espérait plutôt “maintenir et renforcer l’union nécessaire entre la France et les peuples des territoires d’outre-mer”. Elle crée des conseils de gouvernement élus au suffrage universel dans chaque territoire, qui augmentent l’autonomie de l’exécutif local.

Cette loi et le retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958 remettent la question des indépendances au cœur du débat. Mais loin de s’en saisir, la plupart des dirigeants africains restent modérés, voire tièdes. Le soutien de la France leur permettant de consolider leurs pouvoirs, ils ne souhaitent pas couper le cordon, attitude qui conduira à la “France-Afrique” d’Houphouët-Boigny. En 1958, le référendum constitutionnel lancé par le général de Gaulle propose la création d’une Communauté franco-africaine. Tous les pays, sauf la Guinée, immédiatement lâchée et combattue par Paris, acceptent. Mais le refus du Gabon et de la Côte d’Ivoire de s’associer dans des structures fédérales qui reprennent à peu près les contours des anciennes AOF (Afrique occidentale française) et AEF (Afrique équatoriale française) conduisent finalement la France à accorder les indépendances en ordre dispersé. Nous sommes en 1960.
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Message  ivo Jeu 27 Mai - 10:21

La "Françafrique" : le temps des "barbouzes"
Grégoire Lecalot - 25 mai 2010
Après les indépendances, les liens entre les nouveaux Etats africains et les anciennes puissances coloniales ont été marqués par l’ambigüité. C’est la "Françafrique" et les réseaux de Jacques Foccart. Le "Monsieur Afrique" de Charles de Gaulle et Georges Pompidou a tissé un vaste réseau clientéliste, appuyé sur des relations personnelles et sur les services secrets.
décolonisation Focctxt-4c98f
Jacques Foccart (en arrière-plan), reçoit le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny à l'Elysée en 1973. ©️ AFP

Après les indépendances, la France tente encore un temps de faire vivre sa Communauté franco-africaine, dernier avatar institutionnel de la colonisation. Des accords de défense, comportant des volets secrets, assurent à la France une présence militaire en Afrique et les économies des ex-colonies restent contrôlées par des entreprises, des hommes et des capitaux français. Le franc CFA, dont Paris contrôle la valeur, contribue à maintenir le lien.

Mais dès le début, ce sont les hommes de l’ombre qui font fonctionner le système, au premier rang desquels se trouve Jacques Foccart. Ancien des services secrets de la Résistance, très proche de Charles de Gaulle, il a tissé en tant qu’homme d’affaire un réseau en Afrique qu’il fera prospérer en tant que “secrétaire général à la présidence de la République pour la Communauté et les Affaires africaines et malgaches”, son titre officiel après 1960. Foccart est en contact permanent avec les chefs d’Etats africains. Il a même la réputation de leur dicter les consignes de l’Elysée. Souvent en déplacement, il reçoit aussi le “gratin” de l’Afrique dans sa maison de Luzarches, dans le Val d’Oise.

LIQUIDATIONS D’OPPOSANTS


Le principal avantage qu’ils en retirent est le soutien indéfectible de la France, qui leur permet de conserver le pouvoir, pour peu qu’ils veillent à protéger ses intérêts. Ainsi, Paris n’hésitera pas à jouer un rôle actif dans la répression de la rébellion contre le président Ahidjo, au sud du Cameroun, en 1960 : cinq bataillons français mènent une campagne dans la région, brûlant et rasant des villages, comme en Indochine. Puis le SDECE, les services secrets français, liquidera des opposants à coup de poison, et en couvrant les massacres commis par l’armée camerounaise, qui selon certaines estimations, auraient fait entre 300.000 et 400.000 morts. A l’inverse, Foccart et les services, qui recrutent des “honorables correspondants” partout, tentent de déstabiliser les régimes défavorables à la France, comme la Guinée. Le “Foque”, comme il est surnommé, soutien aussi la rébellion au Biafra.

AFFAIRES POLITICO-FINANCIERES

Coups tordus, corruption, répression des velléités démocratiques, l’ascenseur de la Françafrique - terme forgé par l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny et repris à la fin des années 90 par un courant critique mené par François-Xavier Verschave - fonctionne dans les deux sens. La France protège les clans au pouvoir et en retour, ces “bons amis” lui assurent sa position dominante. De lourds soupçons pèsent sur le financement de la classe politique française par les potentats africains, en particulier le Gabon d’Omar Bongo.

Ce système, inventé dans les années 60, s’effacera progressivement dans les années 80, malgré la politique de François Mitterrand, vieux routier de la IVème République. Sa liquidation dans les années 90 donnera lieu à de retentissantes affaires politico-financières, à l’échelle de son importance, comme l’affaire Elf, l’Angolagate, ou l’affaire des “biens mal acquis”. Plus que la volonté politique des différents locataires de l’Elysée, c’est la situation géopolitique et économique et le renouvellement des générations qui ont fini par détricoter ce système. Si la France possède encore des réseaux d’influence en Afrique, ils ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient du temps de Jacques Foccart.
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Message  ivo Ven 28 Mai - 10:14

La "Françafrique" bouge encore... un peu
Grégoire Lecalot - 25 mai 2010
Depuis les années 80-90, l’influence de la France tend à diminuer en d’Afrique. La volonté affichée par les derniers locataires de l’Elysée d’en finir avec les vieilles habitudes aura sans doute pesé moins lourd que les coups de boutoir donnés par la chute du communisme, le renouvellement des générations, l’aspiration démocratique et l’entrée en scène de nouvelles puissances, comme la Chine.

En 1998, François-Xavier Verschave, journaliste et militant de l’association Survie, passionné par les relations franco-africaines, sort un livre qui va mettre sous les yeux du grand public quarante ans d’agissements troubles orchestrés par le “pays des droits de l’Homme” dans son “pré carré” africain. La Françafrique : le plus long scandale de la République . Il sera suivi de Noir silence, deux ouvrages qui vaudront à leur auteur un procès pour "offense à des chefs d’Etats étrangers". Il sera acquitté.

Mais à l’époque où Verschave écrit, cette Françafrique s’est déjà fait tailler de belles croupières. En 1993, la disparition de l’inventeur du terme “Françafrique”, et l’un des principaux défenseurs du système, sonne comme un requiem. Le président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, est mort. Quatre ans plus tard, c’est l’âme du système qui décède : Jacques Foccart meurt à 83 ans, après avoir été appelé une dernière fois à l’Elysée par Jacques Chirac.

LA FRANCAFRIQUE RATTRAPEE PAR LA JUSTICE


La confiance des anciennes colonies envers Paris avait déjà été fortement ébranlée par la dévaluation de 50% du franc CFA en 1994. Le Trésor public français est en effet garant de la valeur des deux francs CFA et peut donc faire efficacement pression. Cette décision a été très mal vécue par les Africains, qui y ont vu un abandon de la France. L’année 1994 a également été marquée par le génocide rwandais. Les accusations de complicité lancées contre Paris ont contribué à ternir le prestige de la France. Dix ans plus tard, l’opération “Licorne” en Côte d’Ivoire a une fois de plus montré que les interventions militaires étaient désormais mal acceptées. Enfin, la liquidation judiciaire de l’héritage des réseaux post-coloniaux, de l’affaire Elf à l’Angolagate, en passant par l’affaire des “biens mal acquis” a révélé à l’opinion publique des pratiques désormais jugées inacceptables.

Si les Français ne sont plus prêts à passer sur la corruption institutionnalisée et les coups tordus, les Africains ont aussi changé. Sur un continent très jeune, les nouvelles générations n’ont pas connu le temps de la splendeur de la France africaine. Les jeunes la regardent au mieux comme un passé suranné, au pire comme une aliénation. La politique traditionnelle de soutien aux régimes autoritaires et corrompus, mais complaisants, vient heurter les aspirations démocratiques des populations.

OFFENSIVE CHINOISE

La France est d’autant moins perçue comme un partenaire exclusif que la chute du communisme et l’émergence de nouvelles puissances sur la scène internationale ont bouleversé le paysage géopolitique. La Chine mène depuis une décennie une vaste offensive diplomatique et commerciale, dans le but de contrôler ses approvisionnements en énergies. S’appuyant sur une importante diaspora, elle se dote des moyens de séduire. Dans une moindre mesure, l’Inde, le Brésil et le Vénézuela sont aussi présents. Quant aux Etats-Unis, il y a longtemps que leurs agents ne passent plus par Paris pour prendre langue avec l’Afrique. La “guerre contre le terrorisme” et l’élection de Barack Obama ne font que renforcer la tendance.

Prenant acte des nouvelles données nées de la chute du communisme, les dirigeants français ont eux-même annoncé la fin du système. Le premier a été François Mitterrand, lors du discours de La Baule, en juin 1990. Au nom du “vent de liberté” qui souffle dans les pays de l’est, il avance l’idée d’un supplément d’aide pour les pays africains qui font des efforts sur la voie de la démocratie. Plusieurs d’entre eux s’ouvriront par la suite, progressivement, timidement, et non sans ambigüité, au multipartisme, mais certains chefs d’Etats ont estimé qu’il s’agissait d’une trahison.

LA FRANCAFRIQUE VERSION SARKOZY

Lors de sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a également promis la fin de la Françafrique. De ce point de vue, le très maladroit discours de Dakar y a contribué, en choquant de nombreux Africains. La démarche est plus construite à la cellule diplomatique de l’Elysée, menée par Claude Guéant, qui a travaillé à la réconciliation avec le Rwanda. C’est elle aussi qui a inspiré le discours du Cap en 2008, qui annonce le remise à plat des accords de défense, avec un désengagement militaire partiel à la clé.

Au Sénégal, qui a fêté le cinquantenaire de son indépendance le 4 avril, la population est plus préoccupée de l’évolution politique interne que des relations avec la France. En témoigne, la polémique sur la gigantesque statue de la "renaissance africaine".

Mais à côté de ces quelques pas vers la rénovation, la France de Nicolas Sarkozy ne tourne pas le dos aux vieilles amitiés. Les visites présidentielles en Afrique traduisent une certaine continuité : Gabon, Congo, Niger alors qu’Areva devait signer un important contrat sur l’exploitation d’uranium. L’intervention militaire française au Tchad en 2008, relayée par une force européenne, s’est faite en contradiction avec l’esprit de La Baule, sans exiger de contrepartie démocratique. Et le rôle du successeur autoproclamé de Jacques Foccart, l’avocat Robert Bourgi, dans la libération de Clothilde Reiss, via la médiation du Sénégal, démontre que les vieux réseaux ne sont pas encore tout à fait taris. La Françafrique n’est peut-être plus que l’ombre d’elle-même, mais dans cette ombre, des hommes s’agitent toujours.
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Message  ivo Sam 5 Juil - 10:58

NOUVELLE-CALÉDONIE, LA DÉCOLONISATION EN MARCHE
En Nouvelle-Calédonie, petite île du Pacifique colonisée au XIXe siècle, l'année 2014 ouvre une période historique : celle des référendums d'autodétermination, grâce auxquels ses habitants devront choisir entre la France et l'indépendance.
Mais le processus de décolonisation est déjà inexorablement en marche. Il embrase les jeunes de Canala, qui vivent toujours avec le mythe d'Eloi Machoro, celui qui a donné son sang pour le combat indépendantiste il y a maintenant trente ans. Il s'enracine dans le partage des terres qui, depuis les premiers temps de la colonisation, a cristallisé les conflits entre le peuple autochtone Kanak et les colons européens, puis leurs descendants "caldoches". Et il s'incarne dans la gigantesque usine du Nord, symbole de la réappropriation, par les indépendantistes, de la plus grande richesse de l'île : le nickel.
>>>
http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2014/07/04/nouvelle-caledonie-la-decolonisation-en-marche_4430447_3224.html
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