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Message  spike Mar 2 Aoû - 11:31



Monsieur le Président, vous aviez dit zéro SDF...
TRIBUNE
Après la démission de Xavier Emmanuelli, le fondateur du Samu social, les professionnels de terrain de l'urgence sociale adressent une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy.

PAR LA COORDINATION NATIONALE DES PROFESSIONNELS DE L'URGENCE SOCIALE


Libération publie, en exclusivité, la lettre ouverte de la Coordination nationale des professionnels de l'urgence sociale.

Ce texte, adressé à Nicolas Sarkozy, a été signé par les salariés répondant au 115 et les équipes mobiles en grève des départements 04, 06, 11, 13, 22, 26, 28, 31, 32, 33, 35, 37, 38, 44, 47, 53, 56, 59, 67, 68, 69, 74, 75, 76, 80, 82, 84, 89, 93 et 95.

Monsieur le Président... Vous aviez dit zéro SDF... Vous achevez votre mandat en diminuant de manière drastique les budgets alloués à l'hébergement. Pour nous, professionnels de l'urgence sociale, ç'en est trop.

Vous misez sur la stratégie du logement d'abord, celle-ci visant à «substituer les places d'hébergement par des places de logement». Bien entendu, nous soutenons la philosophie de cette nouvelle politique. Mais Monsieur le Président, quel écart entre la stratégie affichée et ce que nous observons, chaque jour sur le terrain! Aujourd'hui, en optant pour la restriction des financements accordés à l'hébergement, vous condamnez tout simplement, en dépit de la loi, des milliers de femmes, d'hommes et d'enfants à l'errance, l'insécurité de chaque nuit, l'épuisement et la désocialisation. Ce dramatique naufrage a ses raisons...

«Conduire les personnes directement au logement» nécessite en premier lieu... des logements

Avant de pouvoir proposer des solutions de logement aux personnes que l'on sort des places d'hébergement, il faut disposer de logements. Malheureusement vous ne semblez pas partager cette logique implacable, puisque actuellement, on remet des personnes à la rue, on supprime des places d'hébergement et après seulement, peut être un jour, on construira des logements. M. Apparu annonce l'ouverture de 4500 «places de logement» (le fruit de captations dans le parc privé)? Aujourd'hui, les associations n'en disposent que de 1500. Cette annonce était pourtant dérisoire par rapport aux besoins repérés, besoins amplifiés par la fermeture des structures d'urgence. Il faudra des années de politique ambitieuse pour rattraper le retard en terme de construction pris ces dernières décennies.

Le démantèlement du secteur de l'hébergement

Certaines personnes et familles pourraient accéder directement et immédiatement au logement autonome. Beaucoup demeurent néanmoins à la rue ou en centres d'hébergement, faute d'un nombre de «places de logement» suffisant.

D'autres, en revanche, ont besoin d'accompagnement et sont accueillies en Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS). Ces mêmes CHRS que l'on supprime actuellement. La suite est prévisible... Les personnes n'ayant plus accès à ce dispositif se dégraderont physiquement et psychologiquement dans la rue. Si des «places de logement» peuvent un jour leur être proposées, la collectivité paiera ces mois ou années passés dehors, contrainte de financer un accompagnement justifié par la désocialisation à laquelle nous exposons aujourd'hui les personnes concernées. La rue broie: elle broie le corps, l'espoir, les codes... et condamne à des logiques de survie qui éloignent les individus des normes communément partagées.

Enfin, il convient de rappeler que certaines personnes ou familles ne peuvent accéder au logement, faute de ressource ou de titre de séjour. Or, l'hébergement est un droit, un droit opposable. L'Etat français se doit de le leur garantir.

«Conduire les personnes directement au logement» nécessite pour certains... un accompagnement

Si, l'accès direct au logement des grands exclus ne relève pas du mythe, il n'est possible qu'à condition de proposer conjointement un accompagnement médico-social renforcé. Pour un certain nombre d'individus que nous rencontrons, il leur faut réapprendre et reprendre goût à habiter. La mise en place de cet accompagnement est un investissement sur l'avenir, celui qui permettra plus tardde supprimer des places d'urgence, de CHRS et de faire des économies en termes de dépenses de santé. Condition de l'efficacité de cette réforme, l'«accompagnement vers et dans le logement» — l'un des éléments clef de la politique du logement — demeure pourtant, aujourd'hui, une «coquille vide».

Monsieur le Président, vous avez la possibilité d'engager une réforme ambitieuse qui favoriserait les «sorties de rue» et permettrait à l'Etat de faire des économies à moyen terme. Aujourd'hui pourtant, vous condamnez cette réforme et sacrifiez des milliers de personnes sur l'autel d'une vision de court terme. Il est grand temps d'entendre la voix du terrain et des associations. Nous ne pouvons plus continuer à «bricoler» et «faire avec». Votre réponse est lourde d'enjeux. Il en va de destins humains, de notre éthique professionnelle, de la solidarité nationale et du maintien du pacte social.

http://www.liberation.fr/societe/01012352254-monsieur-le-president-vous-aviez-dit-zero-sdf


Dernière édition par ivo le Jeu 3 Nov - 9:53, édité 1 fois (Raison : modif du titre)
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Message  spike Mar 2 Aoû - 11:35



Les travailleurs sociaux en grève pour les sans-toits

TOULOUSE. Ils sont quelque 120 personnes à coucher dehors tous les jours en Haute-Garonne, faute d'une réponse positive du 115 quand ils demandent un hébergement d'urgence. Une quinzaine seulement obtiennent un bout de toit.

La faute aux «baisses drastiques de budget», dont la poursuite est annoncée. C'est parce qu'ils connaissent les conséquences de ces renvois à la rue des personnes qu'ils sont censés accompagner que les professionnels du terrain se rebiffent.

«Nous ne voulons pas être les complices impuissants d’une situation de non-droit», expliquent ces infirmiers, associatifs ou agents de la Veille sociale du département qui s'associent à la «grève des 115 de France» déclenchée ce mardi 2 août.
Avec appel à se rassembler à 12h30 devant la Préfecture, place Saint-Étienne à Toulouse.

Les locaux manquent? Au moins y avait-il un dispositif hôtelier permettant de mettre à l'abri les familles. Lequel dispositif est suspendu depuis plusieurs semaines par manque de crédits, développent ces travailleurs sociaux grévistes. «Une vingtaine de ces familles avec enfants sont actuellement à la rue ou dans des solutions d'hébergement très précaires», comptent-ils.

A l'État qui promet un logement pour tous, mais pour plus tard, ils répondent qu'en attendant, cet État ne fait pas son job.

Et de citer les articles L 345-2-2 et suivant du Code de l'action sociale et des familles. Le premier indique que «Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence». Le deuxième rappelle que «Toute personne accueillie dans une structure d'hébergement d'urgence doit pouvoir y bénéficier d'un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu'elle le souhaite, jusqu'à ce qu'une orientation lui soit proposée.»

La promesse d’un accès au logement pour tous «est un leurre», insistent ces professionnels: «ces logements n’existent pas», disent-ils. La démission annoncée le mois dernier de Xavier Emmanuelli, inventeur du Samu social a été un premier cri d’alarme. Le chœur se met en place.

GLv.
http://www.libetoulouse.fr/2007/2011/08/grève-à-toulouse-pour-les-sans-toits.html
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Message  ivo Ven 5 Aoû - 20:44

La police évacue un campement de sans logis à Paris
france-info
L’intervention policière a eu lieu vers 2h30, cette nuit. Les forces de l’ordre ont évacué une centaine de sans logis qui dormaient depuis jeudi soir rue de la Banque, dans le IIème arrondissement de Paris. Les policiers ont arraché les bâches de plastique qui abritaient les dormeurs de la pluie, et saisi matelas et sacs de couchage.
Une partie des sans logis s’est réfugiée dans l’immeuble du 24 rue de la Banque, squatté depuis janvier 2007 par l’association Droit au logement. Plusieurs dizaines de femmes et d’enfants y étaient déjà installés.
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Message  ivo Jeu 11 Aoû - 19:41

Marseille : une centaine de roms délogés
france-info
Une centaine de roms dont un tiers d’enfants ont été expulsés ce matin des pelouses de la porte d’Aix à Marseille. Ils occupaient ce terrain depuis près d’un mois. Mardi, le tribunal administratif a validé l’arrêté municipal demandant leur expulsion au motif d’une occupation “de nature à générer un trouble grave à l’ordre public qui s’accentue chaque jour.
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Message  ivo Jeu 3 Nov - 9:57

L’afflux des réfugiés inquiète les élus angevins
FRANCE INFO - 05:24
Une délégation d’élus d’Angers rencontre aujourd’hui Claude Guéant. Ils veulent pouvoir accueillir dignement les demandeurs d’asile, de plus en plus nombreux en Maine-et-Loire, mais ils sont dépassés par la demande. Les associations locales dénoncent une mauvaise gestion administrative.

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Des demandeurs d'asile dorment dans la rue dans le centre-ville d'Angers, ici en 2009.
© REUTERS / Stephane Mahe

A la sortie de la gare SNCF d’Angers, sous un escalier, des couvertures entassées. Le soir, ils sont une quarantaine à dormir là, dans le froid grandissant de novembre. Quelques semaines plus tôt, ces campeurs nocturnes se serraient sur le parvis de l’Hôtel de Ville. On leur a demandé de partir, comme on leur demandera certainement de quitter la gare. Pour eux, c’est aussi une manière d’être vus, pour qu’on ne les oublie pas.

D’autres se réfugient là où ils auront un peu plus chaud, une maison en ruines fera l’affaire. En 2009, ils étaient principalement Darfouris. L’an dernier Erythréens. Cette année Somaliens, comme Liban Yusuf, 26ans, chemise sous un pull beige immaculé. Ce n’est pas parce qu’il est SDF qu’il va renoncer à l’élégance. Il nous mène jusque dans un ancien abattoir en friche, entre un centre commercial et des locaux de la banque alimentaire. Du verre par terre, un couloir plongé dans le noir, et une lourde porte cadenassée.

Ils se serrent à douze dans la chambre froide d’un ancien abattoir Liban Yusuf, un Somalien de 26 ans, attend une place d’hébergement (0'31")

La ville n’est pourtant pas avare en hébergements d’urgences. 650 places pour une agglomération de 280.000 habitants, et un tissu associatif exemplaire. Droit au Logement, l’Office Saint-Vincent-de-Paul, le Secours Catholique, l’Abri de la Providence… Les structures ne manquent pas, qui tentent d’aider les plus démunis, qu’ils soient Français ou étrangers.

Sans parler des démarches individuelles. Des Angevins comme Jean-Louis Verneau ouvrent leurs portes à ceux qui sinon dormiraient dans la rue. Lui est à la retraite, engagé dans un collectif sans structure légale. Ancien géomètre, il a parcouru la planète, rencontré toutes ces cultures. Il en reste des photos-portraits éparpillées sur le sol d’un appartement capharnaum chaleureux. Il considère qu’accueillir ces migrants n’est qu’un juste retour des choses, son simple devoir d’humain.

Même de simples militants ouvrent leurs portes pour accueillir les sans-abris Jean-Louis Verneau loge des demandeurs d’asile depuis plus de trois ans (1'47")

Tant de volonté, tant d’énergie dans une même ville, mais ça ne suffit pas. La demande est trop forte. Rose-Marie Véron est l’adjointe au maire (PS) chargée de l’action sociale.

Des élus angevins alertent le gouvernement Rose-Marie Véron, adjointe au maire (PS) chargée de l’action sociale (0'45")

Rose-Marie Véron rencontrera aujourd’hui Claude Guéant au ministère de l’Intérieur. A ses côtés notamment le président (UMP) du Conseil Général du Maine-et-Loire, Christophe Béchu. Le problème dépasse les clivages politiques. Il est d’abord administratif.

Pour enregistrer une demande d’asile, un étranger doit passer par une plate-forme "Eurodac", un endroit où déposer son dossier pour la préfecture. En 2008, par souci d’économie, l’Etat fermait près de la moitié de ces plate-formes en France. Et aujourd’hui, dans la région Pays-de-la-Loire, tous les réfugiés affluent vers Nantes et Angers.

Les inégalités d’accueil entre les départements agacent Jean-François Fribault, directeur de l’Abri de la Providence à Angers (0'26")

Près de la gare, les salariés d’Espace Accueil tentent d’aider les migrants. Mais chaque matin, ils sont tellement nombreux à attendre que les rendez-vous sont attribués en à peine quelques minutes. Neuf cents nouveaux arrivants à traiter chaque année : le temps passe trop vite, beaucoup devront revenir le lendemain.

La plate-forme d’Angers dépassée par les demandes d’asile Mustapha, Somalien, est venu ici sur le conseil d’un précédent réfugié (0'50")

Tous, élus comme associations, veulent une réorganisation des plate-formes, davantage d’équité entre les départements. "L’Anjou, parce qu’il est une terre d’accueil et d’entraide, fait les frais de l’absence de solidarité à l’échelle régionale", s’indigne Christophe Béchu.

Ils aimeraient aussi des moyens supplémentaires, mais ce n’est peut-être pas l’essentiel. Ils veulent surtout se sentir épaulés. La prise en charge des demandeurs d’asile devrait relever de l’Etat. Ils le rappelleront sans doute à Claude Guéant. En attendant l’arrivée des réfugiés syriens.
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Message  ivo Sam 27 Oct - 8:53

pour ceux qui ne connaissent pas
(bon ok c'est la version soft de la vie dans la rue ...)

Une journée dans la vie d'Eric, SDF à Paris
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/26/une-journee-dans-la-vie-d-eric-sdf-a-paris_1781513_3224.html?google_editors_picks=true
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Message  ivo Lun 14 Jan - 19:17

Hébergement d'urgence : le 115 a du mal à suivre
fr info
La Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) publie lundi son baromètre hivernal du 115, le numéro d'urgence pour les sans-abri, pour le mois de décembre. Une conclusion : le système est saturé, plus d'une personne sur deux appelant le numéro n'est pas prise en charge.

SDF             115
Le 115 de plus en plus débordé (photo d'archive) © Maxppp

Chaque hiver, la question de la capacité d'accueil des SDF se repose en France. Et chaque hiver, la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) alerte. Elle l'avait déjà fait en octobre dernier, lorsque le système commençait déjà à montrer des signes d'engorgement. Elle publie lundi les résultats de son baromètre hivernal pour le mois de décembre. Dans les 37 départements concernés par ce baromètre mensuel, 57 % des personnes ayant appelé le 115 n'ont pas été prises en charge, soit une hausse de 43 % par rapport au mois de décembre 2011.

En cause, la crise économique qui fragilise des personnes auparavant à l'abri ; on observe une hausse de 22 % des demandes d'hébergement sur un an (59.476 appels au 115 en décembre dernier).

Des difficultés structurelles

C'est aussi la structure même du 115 qui pose problème : le système ne peut pas répondre à tous les besoins, car il dépend fortement du nombre de places d'hébergement mises à disposition par l'Etat. En la matière, les départements ruraux ou semi-ruraux, comme le Puy-de-Dôme, l'Indre-et-Loire ou encore la Marne détiennent le record de non-attribution de places pour les sans-abri.

Dernier point soulevé par l'étude de la Fnars, la problématique de l'accueil des familles. Elles sont de plus en plus nombreuses : 46%, un chiffre en hausse de 40 % sur un an. Et elles se heurtent à l'impossibilité d'héberger des couples avec enfants.

La Fnars et son président Louis Gallois, qui a écrit récemment au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, fondent beaucoup d'espoirs dans la tenue la semaine dernière d'un comité interministériel de lutte contre l'exclusion, en attendant l'annonce du plan quinquennal contre la pauvreté le 21 janvier prochain.

Le 115 est de plus en plus saturé, comme l'indiquent le baromètre hivernal de la Fnars et son délégué général Florent Gueguen
...
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Message  ivo Ven 18 Jan - 20:33

Metz : le Samu social accusé de faire du "tri sélectif" dans les appels
fr info
Le Samu social de Metz, qui gère les hébergements d'urgence, attribue en priorité les places aux Français et aux demandeurs d'asile. La préfecture de Moselle confirme, tout en précisant que cela permet tout de même de régler "99 % des cas".

En pleine offensive hivernale, les sans-abri de Metz ont-ils tous les mêmes chances de trouver une place au chaud dans un centre d'hébergement d'urgence ? Il semble que non. L'information, révélée par nos confrères de RTL, est confirmée par la préfecture de Moselle : le Samu social, qui gère les 1.100 places d'hébergement d'urgence disponibles dans le département, les attribue en priorité aux Français et aux demandeurs d'asile.

Or, "les Roms ne font partie ni de l'une ni de l'autre catégorie", explique un porte-parole de la préfecture, qui confirme la règle en vigueur. Tout en précisant que cela permet toutefois de régler "99 % des cas", et que la recherche d'une solution reste néanmoins "inconditionnelle" pour tous.
Dans le reportage de nos confrères, une famille de Roms qui appelle à l'aide se fait refouler, au motif qu'il n'y a plus de place pour eux.
http://www.rtl.fr/actualites/info/article/info-rtl-a-metz-le-samu-social-fait-du-tri-chez-les-sdf-7757053317

Contrairement à ce qu'affirme l'association Relais, qui gère le Samu social à Metz, les centres d'hébergement d'urgence ne seraient pas totalement saturés, selon la préfecture. Mais les autorités n'auraient dénombré que quatre Roumains sans hébergement jeudi soir, quatre personnes qui n'en voulaient pas. "Ou on s'est trompé, ou il y a eu manipulation", ajoutent les autorités.
De son côté, Relais ne souhaite plus s'exprimer : "On n'a jamais refusé de communiquer, mais là, je trouve ça lamentable", déclare à l'agence Reuters le directeur de Relais, Michel Gocel.
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Message  ivo Lun 6 Mai - 9:29

un "beau" résumé

17 ans, ma première nuit dehors, gelée et complétement seule
http://www.rue89.com/2013/05/05/17-ans-premiere-nuit-dehors-gelee-completement-seule-242071
========
MAKING OF
Ce texte de Salomée a été initialement publié sur son blog (http://melange-instable.blogspot.fr/). Il fait suite à un témoignage qu’elle avait publié sur Rue89 « Quand tu es toxico, les gens ont tous les droits sur toi », où elle racontait que ses parents, découvrant qu’elle se droguait, avaient pris la décision de la faire interner. Elle avait 17 ans, elle est partie de chez elle. Une fugue de dix mois. B.G.
========

C’était la première nuit où vraiment, je ne savais ni quoi faire, ni où aller.
Il y avait bien Laura, chez qui j’avais passé une grande partie de mes nuits depuis que j’étais à la rue, mais justement, ça commençait vraiment à me mettre mal à l’aise.

Elle était pas chiante Laura, ça non. Elle m’avait toujours dit que je pouvais compter sur elle, qu’elle ne pouvait de toute façon pas me laisser « comme ça », elle me demandait pas de me justifier, « est-ce que tu te drogues encore ? », « t’es sûre que ce serait si terrible que ça le sevrage en hôpital ? »... Elle faisait pas chier avec ces trucs-là.

Mais bon je voyais bien, je sentais, elle avait pas signé pour se retrouver avec une toxico mineure en fugue clouée chez elle jusqu’à cinq soirs par semaine, et la grandeur d’âme a ses limites.

Surtout que j’avais rien à lui donner en échange.

Depuis un moment, ses « Mais t’as une idée de comment tu vas te débrouiller pour la suite ? » m’apparaissaient de moins en moins bienveillants, et de plus en plus chargés de sous-entendus.

Non seulement je représentais une charge supplémentaire, mais en plus, je lui faisais prendre des risques.

Pas une thune, j’ai faim, j’ai froid, et j’ai plus de parents

Alors bon, je ne lui en voulais pas vraiment de perdre un peu de sa bienveillance à toute épreuve. Quoique peut-être un peu, par moments.

De toute façon, quand t’es là, enfermée dehors, à te sentir trop comme une pauvre conne, t’en veux un peu à tout le monde. Parfois, j’avais envie de bondir sur les gens de cet éternel centre-ville où j’étais la plupart du temps condamnée à me cacher pour attendre le rien, juste histoire de leur cracher toutes mes emmerdes à la gueule comme ça, une bonne fois.

Je suis malade, recherchée par la police, je n’ai nulle part où me poser, ni le jour, ni la nuit, j’ai pas une thune, j’ai faim, j’ai froid, et j’ai plus de parents.

Parfois j’étais tellement aigrie de voir ces gens entrer dans des boutiques et ressortir les bras chargés, aigrie de voir ces gens qui savaient où aller, quoi faire, où rentrer, qui étaient attendus, mais pour des trucs biens, pas pour être attrapés et enfermés de force.

Mais bien sûr cette colère n’était pas audible ou convenable. « Tu n’envieras point ton prochain », même si tu n’as rien, que tu as peur de la souffrance et de la mort en permanence à cause de ça, et que le spectacle de ton prochain qui a plus que toi se déroule juste là, à côté de toi.

Ne fais pas de bruit, pas d’esbroufe, si t’en es là en plus, c’est sûrement pas pour rien.

Quand tu te retrouves à la rue, les premiers jours, tout le monde te tend la main. Une nuit par-ci, une nuit par-là, t’es comme un pote qu’on invite pour la soirée, finalement ça ne change pas grand chose pour ton hôte. Tout le monde te demande : « Comment tu vas faire pour la suite ? », et tu sens bien que « je ne sais pas » n’est pas une réponse acceptable.

Quand tu prononces ces mots, c’est gros malaise, ha tu veux dire, c’est vraiment la merde là, c’est pas du tout bonne ambiance ton histoire ?

Ma mère : « J’vous préviens, j’ai prévenu la police maintenant »

Et puis ensuite les ennuis commencent à s’accumuler. Pour moi y a eu le problème des flics. Au bout d’une semaine ma mère était allée choper des copines à la sortie du lycée, « J’vous préviens, j’ai prévenu la police maintenant, vous avez intérêt à prévenir Salomée qu’elle doit rentrer, et tout de suite ! Je sais que vous savez où elle est ! »

Bien sûr, elle avait aussi téléphoné à plein de parents, qui bien sûr, s’étaient tout de suite sentis très investis par la mission de me balancer si jamais je devais apparaître chez eux un de ces soirs.

Finalement, j’avais plutôt eu du bol que ce process ne s’enclenche pas plus vite.

Par la suite ma mère m’expliquera qu’elle et mon père avaient sincèrement cru que j’allais revenir quelques jours après mon départ, genre grosse prise de conscience, air penaud et bras grands ouverts vers la servitude volontaire, et que c’était pour cette raison qu’ils n’avaient pas lancé le branle-bas de combat tout de suite.

Envahie d’une peur terrible

Alors forcément, dans ces conditions-là, les possibilités de potes chez qui squatter de temps en temps se sont radicalement réduites. J’avais mes copines les plus proches qui pensaient à moi dès que leurs parents étaient absents pour une nuit, mais c’était pas souvent. J’avais Laura, qui avait un studio et que mes parents ne connaissaient pas, et puis, je l’apprendrai par la suite, j’avais les rencontres du hasard.

En tout cas ce jour-là, le temps était passé comme un éclair, et aucune perspective ne s’était dessinée pour moi. Arrivée à la fin de la journée, j’avais été envahie d’une peur terrible.

Qu’est ce que j’allais faire ? Fallait que je trouve un truc, je ne pouvais pas rester dehors toute une nuit comme ça, j’allais pas y survivre, j’allais forcément me faire agresser, ou me faire arrêter par les flics, et puis il faisait juste beaucoup trop froid.

Et si je demandais de l’aide à un(e) inconnu(e) ? Mais comment être sûre de ne pas tomber sur un fou(lle) furieux(se) ? Ou bien de ne pas tomber sur quelqu’un de tellement trop bienveillant qu’il allait finir par appeler les flics ?

La panique, soit ça écrase les pensées dans un immense chaos, soit ça donne au contraire un miraculeux coup de clairvoyance. Ben pour ce soir-là, c’était la carte chaos absolu, y avait pas à dire.

Une fois le gros du coup de pression descendu, j’avais pas eu les idées plus claires, mais tout de même comme un élan de pragmatisme. Acheter à boire avant que ça ferme, au moins pour tenir, et aussi pour soulager.

Il n’y avait que des mecs dans le groupe

Devant le magasin dans lequel j’avais prévu de dépenser une partie de mes quatre euros et quelque dans une bouteille de blanc dévissable et une bière forte, j’avais croisé une bande de punks que je commençais à bien connaître à force de zoner.

J’aimais pas trop traîner dehors avec eux, parce qu’ils étaient de vrais aimants à condés. Parfois j’avais été conviée à me poser un peu dans leur squat, mais il n’y avait que des mecs dans le groupe, alors je repartais toujours dormir ailleurs.

On avait alors échangé quelques mots, surtout rapport à la défonce, l’un d’eux avait du speed, un autre de l’héro et des cachetons, et ils devaient voir un type pour de la coke dès qu’ils auraient récupéré assez de thunes à la manche.

J’avais décidé de rester avec eux, bien que très nerveuse à l’idée d’être reconnue ou contrôlée, et puis au bout d’une heure, miracle, on était partis au squat, enfin un endroit où se poser un peu, quelques heures, c’était déjà ça.

La squat était un vieil et immense immeuble, les types qui y vivaient n’avaient pas encore réussi à mettre l’électricité, du coup ils restaient tous dans une seule pièce pour essayer de profiter de la chaleur des uns et des autres.

Des matelas par terre, des couvertures, des bougies, une petite table « rouleau de fils de chantier » avec des cendriers et du matos à défonce, quelques paquets de gâteaux. Ambiance à la fois glauque et réconfortante, juste le soulagement d’être à l’abri des regards, d’être un peu tranquille, d’être juste... posée.

On avait passé la soirée à se défoncer et à parler de choses et d’autres. J’avais essayé d’en profiter autant que possible, mais mon angoisse et ma gorge serrée ne m’avaient pas quittée.

Aussi puissantes que peuvent être les montées et les mélanges came-alcool-cachetons, y’a des trucs qui restent, tu peux rien y faire, c’est là et ça te colle aux tripes. En l’occurrence ne pas savoir où aller dormir, c’était de ce genre.

La peur. Rester avec eux, c’était s’engager

Et puis les mots s’étaient fait de plus en plus hasardeux, les mecs s’étaient montrés de plus en plus lourds, ho c’était pas insupportable non plus, juste quelques rappels bien sentis que j’étais une meuf défoncée au milieu d’une bande de mecs défoncés, hahaha mais dis donc, c’est qu’il pourrait s’en passer des choses et que j’avais vraiment pas froid aux yeux !

L’inquiétude, et la peur. Rester, c’était s’engager. Une femme ne se fait pas inviter à dormir par une bande de mecs impunément, n’est ce pas ? Une femme ne se met pas d’équerre avec une bande de mecs sans savoir que « ça envoie des signaux » non plus. Et d’ailleurs... Allaient-ils me laisser partir ? Et si j’avais déjà trop abusé ? Fallait que je me lance.

« Hum... Bon, c’est pas que je m’ennuie, mais je vais y aller...
– Ha, tu rentres quelque part ? Tu sais où aller, au moins, gamine ?
– Ouais ouais ouais, j’ai les clés de chez une pote, faut qu’j’y aille parce que si je rentre pas elle s’inquiète après...
– Ben ok... Tu sais tu peux rester, on va pas te violer ! [rires communs]
– Haha nan, mais attendez, je sais hein ! Haha ! Nan nan, mais sérieux aucun rapport, c’est juste par respect pour ma pote voyez...
– Nan mais d’façon t’as raison, si tu peux aller ailleurs, fais-le, tu vois pas comme on s’les gèle ici !
– Ouais je sais... Hum. Bon bah... Allez hein ! »

Une fois dehors, mon énorme sac me sciant l’épaule, épuisée et arrachée, j’avais été électrisée par le froid qui m’était tombée dessus d’un coup. Y avait pas de chauffage dans le squat, mais on était à l’abri du vent, y avait des couvertures, des bougies et notre chaleur à tous.

La gare quand tu zones, c’est un réflexe

C’était 2 degrés. 2 degrés, c’est pas encore négatif, alors ça ne sonne pas impressionnant, mais c’est complètement glacial, surtout avec du vent.
L’hésitation, quelques secondes. Et si j’y retournais en disant que je ne retrouve plus les clés de chez ma copine ?

Il était 2 heures et quelques du matin, je pouvais dire que je ne voulais pas la réveiller.

Et puis finalement, la peur l’a emporté.

Flipper des flics en patrouille. Se tenir malgré la « foncedé ». Marcher vers la gare. Vers où d’autre de toute façon ? La gare, quand tu zones, c’est comme un réflexe. Ça reste ouvert tard, il y a des toilettes, des gens, des cabines téléphoniques.

Finalement arrivée, je m’étais arrêtée dans un petit recoin abrité du vent qui avait l’avantage d’être facile à fuir si un quelconque danger devait se profiler. Posée sur mon sac, crispée par le froid, il y avait encore trois heures à attendre avant l’ouverture de la gare. Trois heures, ça sonnait juste comme l’éternité.

Se défoncer. Pour supporter un truc pareil

Depuis toute petite, un truc m’avait toujours foutu une trouille terrible : le fait de me retrouver coincée avec rien à faire pour passer le temps. C’était une question qui me taraudait, je demandais régulièrement à ma mère, « ils font quoi les gens en prison du coup ? », « à quoi ils pensent pendant toute la nuit les SDF ? », et ses réponses ne me satisfaisaient jamais.

Parce qu’il n’y avait pas d’autres réponses que celle que j’avais déjà très bien devinée toute seule : rien. Ils ne font rien, les gens. Ils attendent et ils sentent le temps les oppresser comme tout le reste.

J’ai longtemps gardé cette propension à imaginer que les réponses trop dures à certaines de mes questions ne devaient pas être les bonnes, longtemps cultivé l’idée qu’il y avait un genre de « truc », des astuces pour contourner ci ou ça.

Et puis au fur et à mesure des évènements et du temps j’ai bien été obligée d’admettre que ce n’était pas le cas. Y avait pas de truc, y avait juste la vie, brute et sans échappatoire, dans ses bons comme dans ses mauvais instants.

J’avais gardé ma bière forte pour moi, prévoyant que j’allais me retrouver dans cette situation miteuse. Ces gens qui revendiquent de ne pas donner de monnaie aux clodos « pour ne pas qu’ils achètent de l’alcool », j’aimerais bien voir comment ils se dépatouilleraient s’ils se retrouvaient enfermés toute une nuit dehors à 2 degrés.

Se défoncer, c’est une des seules alternatives pour supporter un truc pareil.

En tout cas, c’est ce qui m’a permis de réussir à comater un peu. Ce n’était pas reposant, pas agréable non plus, mais ça avait un énorme avantage, celui de donner le sentiment que le temps passait vite.

Et puis soudain, je m’étais souvenue qu’il me restait quelques centimes dans ma poche. Quatre-vingt-dix centimes exactement. A trente centimes le quart d’heure dans les toilettes publiques, ça me faisait trois passages, soit trois quarts d’heure à l’abri.

Pas la moindre idée de « la suite », cette foutue putain de suite dont tout le monde me parle

Sur le moment, cette perspective m’avait presque réchauffé le cœur. Et sans plus attendre, je m’étais dirigée vers les toilettes, qui se trouvaient à quelques dizaines de mètres.

Lumière blafarde, miroir rayé et odeur d’égouts, même pas un mètre carré de surface et presque aussi froid que dehors, mais pourtant un vrai soulagement, petit instant de répit où je ne me sentais plus totalement vulnérable et à la merci de n’importe quel évènement.

Soulagement aussi, de trouver un abri pour me faire une trace d’héro.

Soulagement de courte durée face au constat que j’avais un peu trop forcé sur le dose dans la soirée. Demain, j’allais absolument devoir trouver un moyen de pécho, ce qui laissait présager des heures de manche dans un état pas très engageant.

Mais de toute façon demain c’était une perspective lointaine, à ce moment-là.

Et puis, après le soulagement, c’est finalement une immense tristesse qui m’avait gagnée.

Me voir là, en train de guetter les minutes de répit que me laissaient de dégueulasses chiottes publiques comme si c’était un trésor, complètement gelée, et surtout complètement seule...

Fallait que je l’admette : j’étais carrément à la rue, et ça commençait d’ailleurs à se voir de plus en plus. Je n’avais pas la moindre idée de « la suite », cette foutue putain de suite que tout le monde me renvoyait à la gueule sans arrêt, j’avais la trouille, et je me sentais juste totalement abandonnée.

Cet enfer pavé de bonnes intentions qu’était la bienveillance des gens

C’était comme si personne ne savait que j’existais. Personne ne savait ce que je vivais. Je voulais éviter que mon désespoir se sache trop, complètement flippée par cet enfer pavé de bonnes intentions qu’était la bienveillance des gens.

Ne pouvoir faire confiance à personne de mon ancienne vie. Devoir me cacher sans arrêt. Etre comme une fugitive alors que je n’avais rien fait. Dire que tout va bien pour ne jamais montrer sa vulnérabilité. Raconter des histoires de carte de bus oubliée pour faire la manche, comme pour ne pas m’avouer à moi même que j’étais une clocharde, pour de vrai.

Le silence assourdissant de la ville qui dort au chaud dans un lit. L’idée que personne au monde ne puisse imaginer une situation tellement absurde, compter son temps pour profiter d’un chiotte public pour pas rester comme une crevarde dehors.

La honte, et la tristesse.

J’allais devoir agir, trouver des solutions. Ça demanderait surement de se mouiller plus, beaucoup plus. Mais fallait bien que je finisse par l’intégrer : j’étais vraiment seule, vraiment à la rue, et je n’avais que moi même sur qui vraiment compter.

Le ballet entre toilettes « timées » et impasse cradingue a continué le reste de la nuit, enfin jusqu’ à l’ouverture de la gare plutôt. Un long moment à comater sur un banc, inquiétude au ventre d’être contrôlée – comme d’habitude –, et puis peu à peu, la ville qui s’était mise à se réveiller.

Et bien voila. La nuit était passée.

Et maintenant, l’heure était venue d’attaquer la manche pour la journée.
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Message  ivo Jeu 27 Nov - 8:30

La circulaire de la honte qui laisse les sans-abris dehors jusqu'à -5 °C
Après avoir aidé à grand renfort d'argent public les plus riches à acheter des logements pour leurs enfants, Sylvia Pinel, ministre du Logement et de la Défiscalisation, s’est félicitée sans rire devant le Parlement de voir son ministère doté d’un budget "réaliste et pragmatique" : "Réaliste, parce qu’en dépit de la grande diversité des situations, il parvient à dégager des solutions efficaces pour tous." Efficaces pour tous, peut-être mais on ne le saura que si la température de cet hiver descend en dessous de "-5°C ressenti".
>>>
http://www.humanite.fr/la-circulaire-de-la-honte-qui-laisse-les-sans-abris-dehors-jusqua-5-degc-jeudi-noir-558748
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Message  ivo Mer 3 Déc - 10:12

SDF             O-TRIANGLE-JAUNE-SDF-570

À Marseille, une "carte de secours" en forme de triangle jaune pour les SDF fait polémique
http://www.huffingtonpost.fr/2014/12/02/marseille-sdf-carte-secours-marseille-triangle-jaune-polemique_n_6255950.html
Un collectif se disant composé de sans-abris s'est élevé contre une "carte de secours" distribuée à Marseille aux SDF et présentant des informations sur leur santé –"des polémiques absurdes" selon la mairie.

"Sur ce badge qui doit être attaché à l'extérieur et être visible sera écrit le nom, le prénom de la personne et le numéro de sécurité sociale. Il y aura aussi les maladies chroniques que la personne a, comme le diabète, l'insuffisance cardiaque, mais aussi le VIH et la schizophrénie", écrit le collectif "Le jugement dernier", qui appelle à un rassemblement mercredi devant l'hôtel de ville.

"Quelle est la logique de ce dispositif? Qui donc pilote cette expérience, quel est le texte de loi qui l'encadre?", interroge le collectif, qui dénonce une "discrimination" et "un dispositif qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire".

"La carte sécurité est une carte à vue: accrochez-la à l'extérieur d'un sac à main, d'une sacoche, d'un sac de sport, etc...", décrit un mode d'emploi à l'origine indéterminée diffusée par le collectif, et qui montre également que le recto de la carte porte un triangle jaune:

Un adjoint au maire scandalisé

Un triangle jaune qui peut évoquer l'étoile jaune imposée aux juifs par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Mais à la mairie ou au Samu social, personne ne semble avoir fait le rapprochement, contrairement à certains militants associatifs, tel l'élu municipal Jean-François Chalot sur Agora Vox.

"Je suis scandalisé par les polémiques absurdes autour de la carte de secours distribuée par le Samu Social, qui remettent en cause non seulement la nécessité absolue de ce dispositif pour les personnes sans domicile fixe mais également les engagements de la Ville de Marseille, du Samu Social et de ses bénévoles pour venir en aide aux plus démunis", a réagi de son côté Xavier Mery, adjoint au maire de Marseille délégué à l'intégration et à la lutte contre l'exclusion.

"Cette carte, qui n'a pas vocation à être visible de tous, permet avant tout aux pompiers et au personnel soignant de recueillir des données essentielles afin d'identifier, d'aider efficacement et souvent de sauver la vie de ces personnes dépourvues de tout lien social", ajoute-t-il: "Elle ne contient aucune information médicale destinée à rester confidentielle autre que le groupe sanguin du porteur". "Le personnel du Samu Social et les bénévoles engagés à leurs côtés ont une action respectable, contrairement aux mauvais esprits qui n'apportent aucune solution en créant de faux débats et des manifestations stériles", conclut-il.

Depuis le lancement de l'opération, le Samu social a distribué 150 cartes de secours dans les rues de la ville, indique France 3 Provence-Alpes.

pour rappel

SDF             Etoiles-site
SDF             220px-Kennzeichen_f%C3%BCr_Schutzh%C3%A4ftlinge_in_den_Konzentrationslagern

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89toile_jaune
http://fr.wikipedia.org/wiki/Triangle_rose
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Message  ivo Dim 7 Déc - 8:47

Accueil des sans-abris : "La situation est catastrophique en France"
Selon l'Insee, près 150.000 personnes sont aujourd'hui à la rue ou en situation d'alternance entre logement très précaire, la rue et les structures d'hébergement de jour. "C'est 40% de personnes en plus qu'il y a 10 ans"
>>>
http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/accueil-des-sans-abris-la-situation-est-catastrophique-en-france-614239
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Message  ivo Ven 15 Jan - 8:06

du terrorisme .... au nettoyage des sdf ...

Terrorisme : deux sénateurs demandent une meilleure sécurité de nuit dans le métro
fr info
C'est une information France Bleu 107.1. Deux mois après les attentats de Paris et Saint-Denis, et alors que la proposition de loi du député Gilles Savary pour la sécurité dans les transports arrive en examen au Sénat à la fin janvier, deux sénateurs ont rendu public hier leur rapport parlementaire sur la sécurisation des gares. Ils proposent quinze mesures et pointent "des difficultés", notamment sur le réseau du métro parisien, la nuit.

Alain Fouché, sénateur de la Vienne et François Bonhomme, sénateur du Tarn-et-Garonne, estiment que la présence d'environ 300 SDF, chaque nuit, dans certaines stations du métro constitue un risque. Pour Alain Fouché, les groupes de SDF qui s'abritent dans les stations pourraient constituer une aubaine pour d'éventuels terroristes. "Il peut y avoir des terroristes qui se mettent avec les gens en difficulté qui couchent dans le métro et qui en profitent pour organiser un certain nombre d'attentats", écrit-il dans ce rapport.

Plus largement, le risque d'intrusion est souligné par les deux parlementaires : "Le fait qu'il y ait des facilités pour s'introduire dans le réseau peut poser des difficultés notamment face au risque terroriste" estime François Bonhomme, sénateur.

Selon France Bleu, la RATP, n'a pas souhaité réagir. Son service de presse souligne toutefois qu'un PC de sécurité reste actif la nuit avec "un accès aux caméras de video-protection".

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Message  ivo Jeu 21 Jan - 9:59

En 2015, 448 SDF ont été déclarés morts, selon le décompte du collectif "Les Morts de la Rue"
L'association rappelle que le recensement auquel elle se consacre ne reflète pas la réalité, expliquant que celle-ci "s'approche de 2500 décès" par an. Et en effet, plus de 6.000 SDF sont morts en France entre janvier 2008 et décembre 2010, soit plus de 2.000 par an
>>>
http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/20/sdf-morts-2015-france-morts-de-la-rue_n_9030046.html
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Message  ivo Ven 29 Jan - 9:43

Les inhumaines conditions de survie des mères SDF et de leurs nouveau-nés
>>>
http://www.lesinrocks.com/2016/01/28/actualite/les-inhumaines-conditions-de-survies-des-m%C3%A8res-sdf-et-de-leurs-nouveaux-n%C3%A9s-11801337/
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Message  ivo Sam 18 Juin - 10:40

Hommage aux «morts de la rue»
497 SDF qui ont perdu la vie en 2015.
En réalité, ils sont bien plus que 497 à avoir trouvé la mort dans la rue, mais tous ne sont pas recensés. «On estime que la réalité est six fois plus importante»
>>>
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/06/18/01016-20160618ARTFIG00002-patrick-jean-pierre-harry-hommage-aux-morts-de-la-rue.php
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Message  ivo Lun 10 Oct - 10:22

Une église ne pourra plus abriter des SDF
>>>
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/10/10/97001-20161010FILWWW00068-une-eglise-ne-pourra-plus-abriter-des-sdf.php
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