Emeute à Londres après la mort d'un jeune

Pour comprendre l'origine de ces émeutes, il faut remonter à jeudi
dernier. Un homme considéré comme non-violent a été pris dans une
fusillade lors d'une opération de police qui visait à arrêter le
conducteur d'un véhicule dans lequel il voyageait.

Samedi
une marche en sa mémoire a été organisée et a dégénéré en émeute. Deux
voitures de police incendiées et un bus impérial enflammé. Par ailleurs
les images de Skynews montrent deux utilitaires incendiés et fait état
de nombreux pillages dans des magasins de l'avenue.
A 4 h 00 les
opérations de Police n'étaient toujours pas terminées. Le bilan,
toujours d'après SkyNews est de 7 policiers blessés, dont un officier de
police hospitalisé.

Un homme considéré comme non-violent

Mark Duggan had just turned four when the Broadwater Farm riots erupted on the streets of Tottenham 26 years ago. As he grew into adulthood on the estate with his mother and brothers the notoriety which had hung over the area since the 1980s was finally beginning to fade.

On Thursday evening, as Duggan was on his way home in a minicab, his death at the hands of armed police from the specialist firearms unit C019 lit the touchpaper for riots which many people had hoped never to witness again.

Conflicting reports of the shooting have emerged, but the Independent Police Complaints Commission, which quickly took over the investigation, has confirmed that a non-police issue handgun was recovered from the scene and a bullet was found lodged in a police officer's radio. Ballistics tests are ongoing to establish where the bullet was fired from.

Whatever happened in the intervening hours until Saturday night neither the IPCC nor the police apparently did enough to communicate clearly with the family of Duggan, who say they have been left feeling isolated, unsupported and ignored despite the loss of a father, fiance, brother and son.

Rumours have quickly filled the information vacuum, locally and on social networking sites – resulting in speculation that Duggan was pulled from the minicab, held down and killed. Scotland Yard sources say they cannot respond with any facts to dispute these rumours as the inquiry has been taken over by the IPCC – highlighting how the creaking mechanisms of both bureaucracies fail to respond efficiently and quickly in the aftermath of controversial police shootings.

Duggan's fiancee, Semone Wilson, told the Guardian the family had not wanted the kind of violence that was witnessed over the weekend. She was supported by Shaun Hall, Duggan's brother, who told Sky News: "I know people are frustrated and angry out there. We would say please try holding it down … don't let this bear on my brother's life. He was a good man."

Wilson and other family members had turned up at the police station in Tottenham at around 5pm on Saturday, with community leaders, to mount a vigil and pursue answers. Only hours earlier she had been with 13 other family members to identify Duggan's body and pay their respects; the delay of more than 36 hours between his death and their being allowed to see him has not been explained by the IPCC, despite questions from the Guardian.

"I haven't told my children that he is dead," Wilson said. "How can I tell them when I don't have any answers about how he died? We went to the police station for answers. Someone did come out but they said they had no answers to give us because it was out of their hands.

"When the trouble started at 8pm, that's when I left. I just remember hearing a lot of commotion."

Wilson met Duggan when she was 17, and the couple have three children. A fourth child, a daughter, was stillborn.

She has admitted Duggan was known to the police. "He had never been sent down for anything," she has said. "He has been on remand. I can't remember what for but that was about nine years ago. I believe if he had a firearm and he saw the police he would run rather than shoot. When he was remanded last time he said he hated jail and never wanted to go back there."

The police operation on Thursday evening was led by Trident, the Scotland Yard unit which deals with gun crime within the black community. Trident officers, who were planning to make an arrest, were supported by a team from C019 as a result of intelligence gathered before the operation.

As he was driven in a minicab Duggan spoke to his fiancee to say he was on his way home, asking if she would cook dinner. Fifteen minutes before he was killed, he texted her to say he was being followed by the "Feds." What happened next is the subject of the IPCC investigation. Its initial inquiries suggest there was an apparent exchange of gunfire, and two shots were fired by a firearms officer equipped with a Heckler & Koch MP5.

Stafford Scott, a community leader who was outside the police station, said: "We do not believe that Mark was bad enough or mad enough to come out of a car and want to shoot at armed police officers. Our information … is that the gun found there was found in a sock, meaning it wasn't prepared for action."

The parallels with 1985 and the Broadwater Farm riots were obvious, he claimed.

"In this community for these kids everything is the same as 85. How often they get stopped and searched has actually gone up. Unemployment for young people has gone down … Nothing has improved for the livelihoods of young black people."

Emeutes à Tottenham, dans le nord de Londres

Les habitants du quartier de Tottenham, dans le nord de Londres, ont manifesté leur colère samedi soir après qu'un jeune homme eut été abattu par la police.

Situé à plusieurs kilomètres des attractions touristiques du centre de Londres, Tottenham est l'un des quartiers les plus défavorisés de toute la Grande-Bretagne, alors que près de la moitié des habitants vivent dans la pauvreté, selon des militants associatifs.

Les émeutes ont éclaté à la suite d'un rassemblement pacifique organisé à proximité d'un commissariat de Tottenham, après la mort de Mark Duggan,.

La victime se trouvait dans un taxi qui a été bloqué par les policiers dans le cadre d'une opération planifiée.

Classford Stirling, un éducateur de Broadwater Farm, a expliqué que la colère montait depuis un moment contre les contrôles policiers. "Ce n'étaient pas que des jeunes Noirs. C'étaient des jeunes en général frustrés par la manière dont la police les traite", a-t-il dit.

Le député travailliste de la circonscription, David Lammy, a lancé un appel au calme.

"Nous comptons déjà une famille en deuil dans notre communauté et de nouvelles violences n'apaiseront pas sa douleur. La véritable justice ne sera que le résultat d'une enquête minutieuse", a-t-il déclaré.

"Pour comprendre les faits, nous avons besoin de calme."

En octobre 1985, le quartier de Broadwater Farm avait été le théâtre d'émeutes restées célèbres en Grande-Bretagne. Ces émeutes avaient été déclenchées à la suite de la mort d'une femme antillaise lors d'une perquisition de la police.

Plus récemment, en fin d'année dernière, Londres a été la scène de violences policières lors de manifestations contre les projets de hausse des frais universitaires du gouvernement britannique.

Suite aux émeutes de Tottenham hier, je voulais mettre quelques réflexions sur papier. Je connais assez mal la situation propre à ce quartier. J’ai habité le coin pendant quelques années, et j’ai déménage voici deux ans dans un quartier assez similaire au sud de Londres. Je pense qu’il est utile de replacer certaines choses dans leur contexte comme ce qui s’est passe hier n’est sans doute qu’un début et que le public français est souvent mal informé de ce qui se passe de ce côté de la manche. Eh oui les français de Londres, ne sont pas tous trader !
[...]

Pour la troisième nuit consécutive, émeutiers et forces de l’ordre se sont affrontés dans plusieurs quartiers populaires de Londres la nuit dernière. Et pour la première fois, les violences ont éclaté en dehors de la capitale. Critiqué pour son absence, le Premier ministre David Cameron écourte ses vacances et annonce une réunion d’urgence.

ACTUALISE MARDI A 7H (extension des émeutes à trois villes) :
France Info - Troisième nuit consécutive de violences dans les quartiers populaires de Londres.


Troisième nuit consécutive de violences dans les quartiers populaires de Londres.
© Reuters / Luke MacGregor

Les mêmes images depuis samedi soir : des personnes aux visages masqués incendient des bâtiments, brisent les vitres des commerces, brûlent des voitures avant de s’en prendre aux forces de l’ordre dans plusieurs quartiers populaires de Londres.

Ce lundi soir, les quartiers populaires de Peckham, d’Hackney et de Croydon sont particulièrement touchés par cette flambée de violence consécutive à la mort jeudi d’un jeune homme de 29 ans, tué à Tottenham par des policiers. Les forces de l’ordre ont arrêté 334 personnes - dont un garçon de onze ans - depuis le début des violences, samedi. 69 d’entre elles ont été mises en accusation en relation avec les incidents survenus dans l’ensemble de l’agglomération londonienne. Au moins 35 policiers ont été blessés au cours du week-end.

Selon la police, plusieurs magasins ont également été pillés ce lundi à Birmingham, au nord de Londres, ainsi qu’à Liverpool et Bristol. C’est la première fois que la violence quitte la capitale britannique.

L’ampleur des violences a aussi grimpé d’un cran, avec des immeubles en feu à Croydon, Peckham et Lewisham. Au "Ledbury", restaurant étoilé au guide Michelin, à Notting Hill, les pilleurs s’en sont pris au téléphone portable des clients et ont fait main basse sur la caisse ainsi que sur la vaisselle de l’établissement.
Vacances écourtées... et match annulé

Depuis le début des émeutes, on n’a pas entendu David Cameron. Et pour cause, le Premier ministre britannique était en vacances en Toscane. Au troisième jour d’émeutes, il a finalement annoncé un retour en urgence et une réunion de crise ce mardi à Londres.
Après trois jours d’émeutes, le Premier ministre David Cameron annonce son retour à Londres Précisions sur place de Rose Claverie. (0'57")




Vacances écourtées également pour le maire de la capitale, Boris Johnson. Il a exprimé son espoir que la ville connaisse "de fantastiques olympiades, quoi qu’il se soit passé hier soir". Ces émeutes, à moins d’un an des Jeux Olympiques, ne donnent en effet pas une image très rassurante de Londres et de ses environs.
Première répercussion sportive de cette situation : le match amical de football, qui devait opposer la Grande-Bretagne aux Pays-Bas, mercredi à Londres, a été annulé.

Rentré aujourd’hui à Londres de Toscane, où il passait des vacances en famille, le Premier ministre britannique a voulu afficher sa fermeté, après trois nuits d’émeutes dans certains quartiers de la capitale et de grandes villes de province. "Tout sera mis en oeuvre, a affirmé David Cameron, pour ramener le calme".

Londres depuis trois nuits, d’autres villes depuis hier, comme Birmingham, Liverpool ou Bristol : les images venues de Grande-Bretagne depuis ce week-end en rappellent d’autres. Celles que l’on avait vues en France à l’automne 2005, après la mort de deux jeunes poursuivis par la police à Clichy-sous-Bois.
Les troubles, à l’époque, avaient duré trois semaines. Visiblement, David Cameron n’a pas du tout envie que la situation dure aussi longtemps outre-Manche : dès son retour à Londres, il a convoqué une réunion de crise et annoncé quelques mesures immédiates.

Dans une courte déclaration à la presse, devant le 10 Downing Street, le Premier ministre a tout d’abord annoncé que le Parlement se réunirait en session extraordinaire jeudi. Ce sera la première fois depuis 2002.
"Tout ce qui est nécessaire pour ramener le calme", a poursuivi David Cameron. Première traduction de cette fermeté affichée : les effectifs policiers seront renforcés dans les rues de Londres, de 6.000 à 16.000 dès ce soir. Pas question en revanche, pour l’instant, de faire appel à l’armée pour rétablir l’ordre.
Les effectifs policiers renforcés à Londres : extrait de la déclaration de David Cameron (0'36")


Le Premier ministre David Cameron a par ailleurs demandé "une justice rapide" à l’encontre des 450 personnes arrêtées jusqu’à présent, et promis de nouvelles interpellations en cas de poursuite des actes de vandalisme.

Au deuxième jour des émeutes en Grande-Bretagne, il était rentré précipitamment à Londres avant de convoquer une cession extraordinaire du Parlement.
Devant les députés, David Cameron a choisi la main de fer : un discours d’une grande fermeté au cours duquel il n’a pas exclu le recours à l’armée.
Devant le Parlement réuni en session extraordinaire, David Cameron a prononcé un discours de grande fermeté après les émeutes de cette semaine - document France 24 (1'40")

Après une première nuit de calme précaire en Grande-Bretagne - les fortes pluies qui se sont abattues ont peut-être découragé les casseurs - le discours de David Cameron devant le Parlement était très attendu. Notamment par l’opposition qui stigmatise sa politique de rigueur budgétaire, accusée d’avoir jeté de l’huile sur le feu.

Devant les députés convoqués en session extraordinaire, le Premier ministre britannique a prononcé un discours d’une grande fermeté. Il ne s’agit "pas de politique, ni de manifestation mais de vol", a lancé David Cameron, promettant la prison aux casseurs, qualifiés de "criminels", leur assurant qu’ils allaient payer pour ce qu’ils avaient fait. Il faut "une justice qui établisse clairement la ligne entre ce qui est bien et ce qui est mal", a-t-il expliqué.
Les premiers casseurs arrêtés ont été jugés : Etienne Monin a assisté à une audience au tribunal de Manchester (2'20")

Couvre-feu et mobilisation de l’armée

Face aux émeutes qui ont fait quatre morts, le pouvoir réfléchit aux conditions de mise en place d’un couvre-feu.
David Cameron affirme par ailleurs qu’il n’exclut pas de recourir à l’armée, afin de donner une plus grande marge de manoeuvre à la police, de permettre aux policiers de monter plus nombreux en première ligne. En réponse à la question d’un député de Tottenham, le Premier ministre britannique a reconnu qu’au cours de la première journée d’émeutes, “trop peu” de policiers avaient été mobilisés.
La police pourra également désormais faire enlever aux casseurs masqués foulards, masques et autres cagoules.

Aux commerçants et habitants victimes de ces dégradations, il a annoncé la création d’un fonds d’indemnisation de 22 millions d’euros. "Si votre gagne-pain ou vos biens ont été endommagés, nous vous indemniserons", a-t-il promis.
Selon des chiffres encore provisoires des assureurs et de groupements professionnels, la facture de ces quatre nuits d’émeutes dépasserait les 225 millions d’euros.

En revanche, dans la bouche de David Cameron, aucune remise en cause de la politique de rigueur budgétaire du gouvernement, qui impacte notamment les forces de l’ordre. Afin d’éliminer la quasi-totalité des déficits publics, le budget de la police doit être amputé de plus de 20% d’ici 2014/2015, ce qui entraînera la suppression de quelque 16.000 postes.

Emeutes en Angleterre: un garçon de 11 ans condamné à 18 mois de rééducation
Le garçon avait emporté une poubelle d'une valeur de 55 euros. Selon Scotland Yard, il s'agit du plus jeune inculpé dans le cadre des émeutes qui avaient éclaté à Tottenham le 6 août.

Un garçon de 11 ans, le plus jeune arrêté dans le cadre des émeutes du début du mois d'août à Londres, a été condamné mercredi à 18 mois de rééducation pour avoir volé une poubelle.

Le garçon avait emporté la poubelle, d'une valeur de 55 euros, alors qu'elle était exposée dans un grand magasin, juste après qu'une bande d'émeutiers eurent brisé les vitrines, le 8 août dernier dans la banlieue nord de Londres.

Un policier avait vu le garçon, dont le nom est protégé en vertu de la loi sur la protection des mineurs, en train d'attraper la poubelle en vitrine.

Il a été condamné jeudi à 18 mois de rééducation, une mesure qui peut prendre diverses formes (couvre-feu, travail d'intérêt général etc.).

Le juge John Woollard a souligné que s'il «avait été un peu plus âgé, il aurait pu se retrouver en prison».

Selon Scotland Yard, il s'agit du plus jeune inculpé dans le cadre des émeutes qui avaient éclaté à Tottenham (nord de Londres) le 6 août et s'étaient propagées pendant 4 nuits dans la capitale puis dans d'autres villes anglaises.

Le garçon avait déjà eu maille à partir avec la police quelques jours avant les émeutes, en juillet, pour avoir lacéré les sièges d'un autobus avec un couteau et tenté de mettre le feu à la mousse du siège.

La police a arrêté à ce jour 2.124 personnes dans le cadre des émeutes à Londres, et 1.221 d'entre elles ont été inculpées.

Cinq personnes ont été tuées dans les pires violences qu'a connu l'Angleterre depuis plus de 30 ans.

(Source AFP)