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coopératives intégrales
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coopératives intégrales
http://www.tourdefrancedesalternatives.fr/alternatives/toulouse-une-cooperative-integrale-prepare-lapres-capitalisme/
Le capitalisme ne constitue pas un horizon indépassable. C’est ce que tentent de prouver les coopératives intégrales en posant les bases d’un nouveau système économique basé sur l’autogestion, la coopération, les relations de proximité et la décroissance. Ce concept né en Catalogne essaime à travers l’Europe et notamment à Toulouse.
« Nous pouvons vivre sans capitalisme ». Les membres de la Coopérative intégrale catalane (CIC) en sont persuadés. Et ils ne se contentent pas de le clamer. Depuis 2010, ils sont près de dix mille à bâtir « une nouvelle économie basée sur la coopération et les relations de proximité ». Cette coopérative d’un nouveau genre est dite intégrale car « elle regroupe les éléments basiques d’une économie et comprend tous les secteurs d’acitivités nécessaires pour assurer le quotidien ». Coopératives de logement et d’alimentation, centres de santé autogéré, banques, écoles, production d’énergie… La mise en réseau d’alternatives socialement utiles et écologiquement soutenables permet à la CIC de poser les bases d’un nouveau système économique échappant aux règles du marché et au diktat de la rentabilité.
Pour que les membres puissent accéder aux biens et services nécessaires à leur subsistance, des moyens d’échange nouveaux ont été mis en place. L’euro n’a plus le monopole en Catalogne. Les usagers du centre de santé peuvent par exemple payer leur consultation en Ecocoop, la monnaie sociale interne à la CIC, en temps de travail ou… avec un pied de tomates. Créé sous l’impulsion de l’activiste Enric Duran, surnommé le Robin des banques pour avoir escroqué 500 000 € à des institutions financiaires, ce projet constitue « une proposition constructive de désobéissance et d’autogestion généralisée pour reconstruire la société depuis le base ».
Fédérer les alternatives
De l’autre côté des Pyrénées, à Toulouse, cette expérimentation à mi-chemin entre anarchisme et socialisme utopique, a séduit une population animée par une envie radicale de changement. Fin 2012, suite au passage d’Enric Duran et d’autres membres de la CIC, ils étaient près d’une centaine à se regrouper pour créer la Coopérative intégrale toulousaine (CIT). Squatteurs, étudiants, infirmières, graphistes, agriculteurs, bricoleurs, banquiers… Ce collectif hétéroclite espère pouvoir « fédérer et unir les alternatives existantes et en faire naître de nouvelles, comme l’explique Karim, un des piliers de l’initiative. Nous avons déjà tout à Toulouse : un garage associatif, des Amap, des écoconstructeurs, un fournisseur d’accès à internet alternatif, des gens qui travaillent sur l’énergie libre… Sauf que rien n’est connecté », constate-t-il. Et pour Mathieu, électronicien présent depuis la première réunion, le meilleur moyen de fédérer ces initiatives est de développer des monnaies sociales et l’échange non marchand afin de « sortir progressivement de l’euro et du capitalisme ».
Pour y parvenir, les membres de la coopérative intégrale toulousaine se retrouvent chaque mois lors d’une Agora où différents groupes de travail viennent faire état de l’avancée de leurs recherches.
Ce samedi, ils sont une vingtaine à s’être donné rendez-vous dans une chapelle reconvertie en squat. Les uns planchent sur des « projets productifs » tels que la mise en place d’un centre de santé autogéré ou d’un « groupement de consommation » qui vise à supprimer les intermédiaires entre producteurs et consommateurs. Les autres réfléchissent à la meilleure façon d’adapter « le concept de la Coopérative intégrale catalane au contexte juridique et culturel français », selon les mots de Carlos, qui consacre son doctorat en sociologie à l’étude du projet.
Autogestion, consensus et subsidiarité
Les discussions vont bon train, mais aucun vote ne viendra ponctuer la journée. En effet, cette assemblée ouverte à tous n’a pas vocation à prendre des décisions. « On concoit la prise de décision comme nécessairement concommitante de l’action. Le groupe de travail le plus petit va prendre les décisions qui sont liées à son activité selon le principe de subsidiarité », précise Carlos. Ainsi, chaque groupe d’action (santé, logement, consommation, juridique…) est autogéré et prend ses décisisons au consensus. Et pour que cette addition de forces autonomes trouve sa cohérence, les groupes mandatent un ou plusieurs de leurs membres pour rendre compte de leurs travaux lors de réunions de coordination entre groupes ou pendant l’Agora.
Cette assemblée, conçue comme un temps de délibération et d’échange a pour vocation de permettre aux différents membres de la Coopérative intégrale toulousaine d’avoir une vue d’ensemble sur les actions en cours. Elle offre également la possibilité à des groupes de travail de recruter de nouveaux membres. Ainsi, pendant la journée, l’équipe qui œuvre à la mise en place du centre de santé autogéré s’est étoffée. Trois praticiennes de santé, en activité ou en formation, ont rejoint le projet tandis que d’autres sont venus grossir les rangs des groupes logement et consommation.
Repenser nos moyens d’échange
Après presque un an de travail, les membres de la Coopérative intégrale toulousaine ont élaboré les statuts de l’association, participent à plusieurs systèmes d’échange locaux (SEL) afin de partager biens, services et compétences sans utiliser d’argent et commencé à démarcher les producteurs locaux. Ceux-ci sont prêts d’une centaine à se tenir prêts. « J’attends que les outils soient en place pour m’impliquer », explique Théo, informaticien. En effet, tant que les moyens d’échange permettant aux producteurs de subvenir à leurs besoins sans passer par le système marchand ne seront pas fonctionnels, le projet ne pourra guère compter que sur le bénévolat pour avancer. « Ils sont tous en train de nous demander quand est-ce qu’ils pourront échanger entre eux », se réjouit Karim.
Mais il leur faudra patienter au moins six mois. Le temps pour le « groupe inter-échange » de trouver une formule qui permette au plus grand nombre d’y trouver son compte. « Nous voulons mettre en place un système qui puisse répondre tout de suite aux besoins des membres, ceux qui ont du temps mais pas d’argent mais aussi ceux qui ont de l’argent mais pas de temps », détaille Karim. Plusieurs modèles sont à l’étude comme les monnaies complémentaires, les SEL, les banques de travail ou les cryptomonnaies décentralisées comme les Bitcoins.
Une autre économie est possible
Mais peu importe les moyens d’échanges qu’ils choisiront, si les membres de la CIT veulent rassembler autant de producteurs et consommateurs que leurs voisins catalans, il leur faudra présenter des réalisations concrètes. Ils comptent donc d’abord expérimenter le système à petite échelle pour tester sa viabilité. « Si ça marche, on ne restera pas à 50 ou 100. Au vu de la situation économique et sociale actuelle, les gens sont déjà demandeurs d’une autre manière de fonctionner », argue Karim.
L’ampleur prise l’expérience catalane leur fait penser qu’une qu’une autre économie, viable et soutenable, est possible. Et ils ne sont pas les seuls à le croire. D’autres territoires se sont également lancés dans l’aventure en Espagne mais également à Nantes, Marseille, en Ariège et en Belgique.
Et même si le chemin emprunté est long et sinueux, les Toulousains sont persuadés de ne pas faire fausse route. « Les membres de la coopérative intégrale sont en train de générer le changement. On n’attend pas que ce soit les politiques qui le fassent à notre place, expose Carlos. On agit maintenant, depuis la base, pour créer des alternatives au système ».
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: coopératives intégrales
http://cqfd-journal.org/AureaSocial-fleur-de-tous-les
Alternative
AureaSocial : fleur de tous les possibles
paru dans CQFD n°121 (avril 2014), par Sébastien Navarro, illustré par Bertoyas
mis en ligne le 03/06/2014 - commentaires
L’Espagne à terre économiquement, quelques centaines d’utopistes occupent un immeuble à Barcelone espérant en faire le point de déploiement de structures autogérées : les coopératives intégrales. Conjuguant imagination et lucidité politique, ils expérimentent et posent les jalons de nouveaux rapports humains. [1]
Quand on passe devant la façade de l’immeuble sis au 262 de la rue Sardenya, à Barcelone, on ne se doute pas de ce qu’on va trouver à l’intérieur. À quelques encablures, l’inachevée Sagrada Família, basilique au baroque déjanté imaginée par l’architecte Antoni Gaudi, élance ses flèches vers un ciel plombé.
On entre dans l’immeuble de la coopérative. En ce samedi 29 mars, l’endroit est fermé au « public » ; seuls quelques militants s’y activent. En semaine la donne est différente. « Il y a des jours où il y a six, sept activités ici ; des centaines de personnes viennent chaque semaine, indique José, militant anar d’origine andalouse. On peut dire que ça commence à prendre une certaine ampleur. AureaSocial est le point de départ, le cœur de toute la Coopérative intégrale catalane (CIC). À partir d’ici, le réseau s’étend jusqu’à l’ensemble de la péninsule ibérique. »
Dans le hall d’entrée, on est saisi par le design aseptisé des lieux. « Le propriétaire de l’immeuble voulait en faire un centre thérapeutique alternatif, explique Ana. Entre les travaux de rénovation et le prix d’achat du bâtiment, l’homme a dépensé quatre millions d’euros. » Incapable de faire face à ses dettes, l’homme était sur le point de voir les banquiers faire main-basse sur son bien. La suite vire au romanesque. Nous sommes en 2011, depuis le 15 mai (15-M), les « indignés » espagnols occupent la Puerta del Sol à Madrid et accessoirement le devant de la scène mondiale contestataire. Le Catalan Enric Duran [2] , après avoir délesté en douceur une quarantaine de banques d’environ 500 000 euros entre 2006 et 2008, porte le projet de mettre sur pied une coopérative intégrale, espace autogestionnaire voulu comme une transition post-capitaliste. Sortir les gens du carcan étatique et des griffes des banquiers, tisser entre eux un nouveau maillage économico-social solidaire, le défi est de taille. Le propriétaire de l’immeuble a vent du projet et préfère alors louer le bâtiment à une poignée d’utopistes plutôt que de le voir confisqué par les banques. On passe sur les inévitables péripéties judiciaires. Le 19 mars 2014, le juge de première instance a fini par confirmer la légalité du contrat de location. Petite victoire, temps de répit. Jusqu’à la suite : l’immeuble a été mis en vente pour un montant de 600 000 euros et la CIC a lancé un processus d’acquisition collective par le biais d’une émission de bons.
Au rez-de-chaussée, Ana s’arrête devant une fleur. Une grande fleur en papier mâché collée au mur et ornée de pétales multicolores. Si on veut comprendre la coopérative intégrale, si on veut cerner les arrogantes ambitions du peuple d’AureaSocial, alors il faut comprendre la fleur. Prenez un humain de nos sociétés contemporaines, isolez l’ensemble des activités et besoins qui segmentent sa vie et vous approcherez la cosmogonie de la fleur. Santé, éducation, alimentation, communication, vêtements, numérique, réhabilitations d’appartement, vie collective, etc. Tout y est. Ana : « Quand on a conçu le logo d’AureaSocial, on a choisi une fleur dont chaque pétale représenterait un domaine d’intervention de la coopérative. Au centre, nous avons le cœur : l’assemblée générale qui se réunit mensuellement et fonctionne de manière horizontale. Nous sommes à peu près 2 000 adhérents. C’est au cours de cette assemblée que se prennent les décisions d’ordre général qui vont aller irriguer les différents pétales. Ici, il y a la banque éthique. Là, ce sont les bureaux liés à la santé dont nous avons aussi une vision “intégrale”, c’est-à-dire surtout préventive. On essaie de faire en sorte que les gens gèrent eux-mêmes leur santé. Là, c’est le bureau où s’élabore le manuel de désobéissance économique. » Extrait de la version 2013 de l’opuscule : « Actuellement, beaucoup de personnes sont en situation d’insolvabilité, certaines par choix idéologique, la majorité subissant cet état. Au moment où nous sommes des millions de mauvais payeurs, c’est en nous regroupant en tant que débiteurs que nous pourrons cesser d’être mal vus. […] Nous présenterons ici l’insolvabilité comme un outil de transformation sociale. Si tu veux en être, voici ce qu’il te faut savoir… »
L’immeuble d’AureaSocial s’étale sur 2 500 mètres carrés. Un labyrinthe aux allures de ruche. Des bureaux partout, où se pense et s’élabore une mise en pratique concrète des idées portées par la CIC. Ceux qui s’impliquent dans la coopérative intégrale ne font que ça. L’engagement, on nous le fait comprendre, est lui-même intégral tant sont vastes les chantiers en cours. Avant de rejoindre la coopérative, Ana enseignait le graphisme : « J’ai connu la coopérative intégrale à travers Enric Duran, il y a trois ans. Le personnage m’a plu, notamment son action d’exproprier les banques. À l’époque, il m’a expliqué le processus de la coopérative. Ce qui m’a convaincu, c’est de m’impliquer dans un mouvement constructif qui nous sortait de la simple protestation. Je suis venue ici il y a un an et demi et peu de temps après, j’ai rejoint la commission communication. Grâce à mes connaissances graphiques, j’ai pu travailler sur le site web. » On passe devant la cuisine, puis la crèche où les parents peuvent laisser leurs enfants le temps de leur participation aux différentes activités. Rigoureuse utilisation de l’espace, comme si rien n’avait été laissé au hasard.
Sur le toit, une terrasse. Les potagers présents ont été créés lors d’une journée sur la permaculture. « Notre but est de tendre vers la souveraineté alimentaire », assène notre guide sur le ton de la désarmante évidence. En quelques mots : une production locale, de préférence biologique, avec des circuits courts, le tout coordonné par le CAC (Central de Abastecimiento Catalana – centre de ravitaillement catalan). La tête prise dans un certain tournis, on regarde la façade des immeubles qui entourent la terrasse d’AureaSocial : les voisins du 262, rue de la Sardenya ont-ils conscience de l’ampleur de ce qui s’expérimente ici ? On redescend. Premier étage. Kapo, hackeur de son état, et Daniel, ancien étudiant en sciences politiques, nous rejoignent. On croyait avoir fait le tour de la question. Pas tout à fait. Reste à aborder la question du nerf de la guerre. L’argent. Sur le site de la coopérative, il est question d’une banque éthique. C’est quoi ça ? « Un oxymore ! », plaisante Ana.
Daniel a quitté Grenade pour rejoindre la coopérative barcelonaise : « Une banque peut être éthique dans la mesure où elle fonctionne sans intérêts. Depuis le 15-M, on a mis en place une structure qui collecte l’épargne pour financer des projets sociaux. La banque éthique part du principe que les gens ne doivent pas payer pour qu’on conserve leur argent, de même lorsque quelqu’un demande un prêt pour un projet, il n’a pas à payer d’intérêts. » Nom de l’Ovni : CASX [prononcer Cash] pour Cooperativa d’Autofinançament Social en Xarxa (Réseau de coopératives d’autofinancement social). Sur la table traînent quelques exemplaires de Rebelaos ! (Rebellez-vous !), journal gratuit tiré à 500 000 exemplaires. À la page 18 de ce brûlot sont détaillés la logique et le fonctionnement de la CASX et notamment comment les fonds récupérés servent à faire tourner des projets en cours quand d’autres viendront financer de nouvelles initiatives d’autogestion. « Tout le monde peut présenter un projet ou participer à l’évaluation du projet dans la commission économique, poursuit Daniel. L’assemblée est ouverte. En début de réunion, on dit combien d’argent il reste, combien a été investi, combien de projets sont en cours. On fournit toute information sur l’argent détenu par les adhérents. On a même des gens qui viennent nous voir car ils sont surendettés et rejetés par les banques traditionnelles. » Mettant les points sur les derniers i, Ana conclut : « Notre objectif est de créer un système complètement en marge du système capitaliste. »
À l’autre bout de la table, Kapo sort de son mutisme et nous taquine : « Vous connaissez bitcoin ? » N’étant plus à ça près, on laisse le hackeur détailler par le menu cet énième projet sur lequel il travaille. « Bitcoin est un système de monnaie virtuelle qui permet de faire des transactions sur Internet sans passer par les banques. Les transactions se font sans intermédiaire. Ce qui nous intéresse au niveau de la coopérative, c’est le fait que personne ne peut avoir le contrôle du réseau. C’est l’ensemble des participants qui constituent le service. » Si actuellement cette crypto-monnaie est plutôt l’apanage de la mouvance « libertarienne », quelques cerveaux de la CIC voient dans cette monnaie « horizontale » une nouvelle brèche dans laquelle phosphorer. On quitte l’immeuble d’AureaSocial sur un étrange nuage, qui jure avec ce fatalisme ambiant que d’aucuns voudraient couler en chape de plomb sur la vieille Europe.
Un peu plus tard, une énième et monstrueuse manifestation contre la régression sociale part de la place de Catalogne. Hélicoptère en maraude, flics en tenue anti-émeute, fumigènes : le décor est planté. Perché sur le balcon de l’hôtel quatre étoiles Gran Hotel Havana, un couple de bourgeois regarde cet interminable défilé. Avant de se calfeutrer derrière le double-vitrage de leur fenêtre. Il est une classe pour laquelle il ne se passe rien à Barcelone.
Dernière (mauvaise) nouvelle
L’emblématique squat barcelonais Can Vies a été violemment expulsé le 26 mai dernier.
Ce qui est construit, vaillamment et patiemment par certains et certaines praticiens utopistes d’un côté, est attaqué, combattu et peut être abattu par la force policière de l’autre. Mais à AureaSocial comme à Can Vies, à Notre Dame des Landes et ailleurs [3], ils n’ont pas dit leurs derniers mots.
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: coopératives intégrales
GartenCoop, une ferme solidaire, autogérée par les agriculteurs et les consommateurs
Campagnes solidaires
Comment rapprocher agriculteurs et consommateurs ? Dans la région de Fribourg (Allemagne), la coopérative GartenCoop invente un nouveau mode de production : 290 associés sont responsables d’une ferme de neuf hectares, dont ils se partagent chaque semaine la récolte, nourrissant 600 personnes. Solidaires les uns des autres, ils supportent les coûts et les risques de ce projet agricole écologique basé sur une philosophie résolument autogestionnaire. Chacun choisit la hauteur de sa contribution financière aux charges, et participe, même modestement, aux travaux agricoles. Un modèle inspirant qui essaime peu à peu.
[Lire la suite de GartenCoop, une ferme solidaire, autogérée par les agriculteurs et les consommateurs]
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
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