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site sur la derive policière
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site sur la derive policière
tout d'abord le celebre que fait la police de maurice rajfus
http://quefaitlapolice.samizdat.net/
collectif pour la depenalisation du delit d'outrage (codedo):
http://codedo.blogspot.com/
d'autre si j'en trouve
http://quefaitlapolice.samizdat.net/
collectif pour la depenalisation du delit d'outrage (codedo):
http://codedo.blogspot.com/
d'autre si j'en trouve
Dernière édition par niouze le Mar 6 Avr - 10:35, édité 1 fois
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
le numero 33 de que fait la police est sortie : http://quefaitlapolice.samizdat.net/?p=267
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
le numero 34 est sortie (et pour les feignant du clic j'ai decider qu'a partir de maintenant je le reproduisait ici si sa derange personne
- Spoiler:
QUE FAIT LA POLICE ?
Observatoire des Libertés Publiques
quefaitlapolicelogo QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 34 – novembre 2009
Editorial : Faisons un rêve …
Et si la majorité de la population d’un pays démocratique faisait le constat qui s’impose : les forces de l’ordre protègent bien plus le pouvoir établi qu’elles ne se préoccupent du sort des plus démunis. La fameuse légende de la défense de la veuve et de l’orphelin n’est même plus évoquée, tant cela ferait sourire ceux qui ont été « éduqués » pour réprimer, dans les écoles de police. Une certitude : s’il y avait moins de policiers dans nos rues, là même où leur présence ne s’impose pas, la tranquillité de tous ne ferait qu’y gagner. En effet, si la performance exigée n’était plus la priorité, le nombre de délits constatés serait en forte diminution. Dans un climat apaisé, la question majeure ne pourrait que se poser : comment laisser le champ libre aux malfrats qui ne cessent de menacer les citoyens paisibles ? Mauvaise approche du problème car nous savons bien que nos policiers sont surtout occupés à traquer les sans-papiers, tout comme ils s’activent à faire régner un ordre musclé dans les banlieues. Sans oublier leur intérêt porté aux mouvements sociaux ou à la protection des personnalités en déplacement. A ceux qui se posent la question : Que fait la police ?, c’est là une réponse tristement sans réplique.
Maurice Rajsfus
Appel à la délation
C’est nouveau, et cela sent le « caftage » à plein nez. Le 18 septembre, il était possible de prendre connaissance d’une opération pilote, rappelant un sinistre passé. Une adresse mail a été ouverte pour renseigner, en toute discrétion les services de police de l’Essonne (91). Sous couvert d’anonymat, les bons citoyens de ce département peuvent désormais renseigner la police, grâce à cette boite électronique. Le but de cet appel à dénoncer : « Mieux répondre aux attentes de la population, notamment en ce qui con cerne les délits troublant la tranquillité des habitants. Comme par exemple l’occupation des halls d’immeubles, les ivresses sur la voie publique ou les rodéos de moto. » Des fiches explicatives étant mises à la disposition du public dans les commissariats et les mairies. Les bons citoyens mécontents étant également invités à transmettre des photos et des vidéos. Une telle expérience avait déjà été tentée dans le Var, mais sans résultat, eu égard aux « contestataires » qui voyaient là un acte de délation. Il est vrai que lorsque l’on lâche la bride aux mauvais instincts les résultats vont bien au-delà du but recherché. Ainsi, à l’époque de l’occupation nazie (de l’été 1940 à l’été 1944), des millions de lettres de délation devaient arriver dans les Kommandanturs allemandes et les commissariats de police français. Comment ne pas noter que si la police allemande jetait à la corbeille tout ce qui ne concernait pas son activité répressive, les policiers de ce pays gardaient tout. On ne sait jamais… (D’après Direct-Matin, 21 septembre 2009)
Rigolo
En juin 2009, un capitaine de gendarmerie, qui participait à une enquête dans les locaux de la police nationale, à Bayonne, arborait un tee-shirt portant les inscriptions, « Fuck la police » et, en suppléments « Fuck les lois ». Ce qui a déclanché la colère du syndicat d’officiers de police Synergie. Lequel a malgré tout attendu le 24 septembre pour alerter le ministère de l’Intérieur, considérant que ces inscriptions étaient « peu dignes d’un officier de gendarmerie, et insultantes à l’égard de l’institution policière. » On savait que les pandores et les petites casquettes ne s’appréciaient pas vraiment mais, à ce point, qui aurait pu l’imaginer ? (Source, Libération, 25 septembre 2009)
Rigolo (2)
Le 24 septembre, dans la soirée, dans l’Essonne, le directeur départemental de la sécurité publique avait un accrochage avec un autre véhicule. Le lendemain, le syndicat Alliance (policiers en tenue) de la police nationale rédigeait un tract, en interne, pour moquer ce haut fonctionnaire, auteur d’une « Charte du bon conducteur », adressé l’été dernier aux policiers placés sous son autorité. Y a-t-il outrage dans les propos de ces soutiers de la sécurité publique : « La signature d’une charte ne protège pas des accidents courants de la circulation ». (Source, 20 Minutes, 28 septembre 2009)
Crise cardiaque ?
Dans la nuit du 26 au 27 septembre, dans le quartier du Vieux Lille, un homme âgé de 31 ans, qui avait fait un malaise cardiaque dans un fourgon de police devait décéder peu après. Suite à cet « incident », plusieurs voitures allaient être incendiées dans ce quartier, tandis que les forces de l’ordre étaient prises à partie par une quarantaine de personnes, deux jeunes étant placées en garde à vue pour « violences et jets de projectiles ». (Source, Libération, 28 septembre 2009)
Comptine
Cette charmante approximation nous a été confiée par une enseignante à la retraite. Il s’agit de l’adaptation d’une comptine très en vogue dans les écoles maternelles, au temps de la IIIè République :
Petit poulet sur un mur
Qui ne sait que taper dur
Cogne par ci
Tape par là
Range sa trique
Et puis s’en va
(Si ce petit Jeu peut vous distraire, rejoignez les persifleurs qui s’y adonnent avec un certain talent)
Des policiers exemplaires
On se souvient que le 23 juin 2007, à Marseille, un garçon de 14 ans, qui circulait sur son vélo, avait été renversé, sur un passage protégé, par un véhicule de police circulant à vie allure. Avec le gyrophare peut-être allumé, mais dont l’avertisseur deux-tons ne fonctionnait pas. Le garçon devait décéder le lendemain. Selon plusieurs témoins, les policiers avaient « grillé » le feu rouge, alors qu’ils n’étaient pas en mission urgente. Depuis, le conducteur, policier stagiaire à cette époque, a été titularisé. Lors du procès qui se déroulait à Marseille, le 26 septembre, contre ce policier chauffard, la procureure devait requérir une peine de un an de prison avec sursis, ainsi que l’annulation de son permis de conduire. Contre le chef de bord, qui se trouvait à l’arrière du véhicule, c’est une peine de six mois de prison avec sursis qui était requise. Selon la procureure : « ce sont des hommes d’honneur qui ont failli ce jour-là. » Au cours de l’audience, les policiers qui se trouvaient au banc des prévenus, plaisantaient entre eux en attendant de se présenter à la barre, selon les membres de la famille de la jeune victime. (Sources, France Info, 26 septembre et Le Monde, 28 septembre 2009)
Mauvais contact !
Dans la soirée du 25 septembre, à Clerrnont-Ferrand, un jeune motocycliste était gravement blessé, après avoir percuté un véhicule de police, d’après la version officielle. Pourtant, selon des témoins dignes de foi, c’est la voiture des policiers qui aurait reculé, ce qui avait provoqué l’accident. Cette seconde version paraît d’autant plus crédible que l’IGPN a été saisie par le procureur de la République. (Source, Libération, 25 septembre 2009)
Flingueur impulsif
Le policier qui avait fait usage de son flash-ball, à tir tendu, le 8 juillet, à Montreuil (93), provoquant la perte d’un œil à un jeune cinéaste, a été mis en examen, le 28 septembre, pour « violence volontaire ». Ce flingueur a néanmoins été laissé en liberté, et même s’il n’a plus droit au port d’arme, il est resté en service. (Source, France-Info, 29 septembre 2009)
Montre-moi ton attestation…
Ce n’est pas nouveau. Cela fait des années que les jeunes des cités, de préférence colorés, sont harcelés par de fréquents contrôles d’identité. Interpellations nécessairement complétées par des fouilles en règle. Excédé par cette pratique, un rappeur de Bondy (53), devait fonder l’association « Banlieue active ». Le 29 septembre, à l’initiative du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires), plusieurs associations de quartier, dont celle de Bondy participaient à un débat avec la police. Parmi les pistes envisagés, il y avait cette dérisoire délivrance d’une attestation à chaque contrôle de police. Imaginons un jeune, plutôt « bronzé », exigeant une attestation après avoir été contrôlé et palpé au corps. Dans le meilleur des cas, le serviteur de l’ordre public ne manquerait pas de lui répondre : tire-toi ! (D’après 20 Minutes, 29 septembre 2009)
Fils à papa
Le 19 mai 2009, sur une route de Bretagne, entre Rennes et Lorient, une voiture 4 x 4 serre de très près une jeune femme circulant en moto, qui dira plus tard : « J’ai eu la trouille de ma vie ! » A bord du véhicule, les passagers trouvent plaisant d’inspirer la peur à la motarde. Dans le même temps, ils lui lancent des noms d’oiseau et font des gestes obscènes à leur souffre-douleur du moment. Il faudra cinq mois pour apprendre que le procureur avait adressé une simple admonestation à cette fine équipe au sein de laquelle le fils du Premier ministre François Fillon, avec un simple rappel à la loi. Peu de chose pour avoir manqué de provoquer un accident qui aurait pu être mortel. Sans oublier le délit de fuite. La victime a porté plainte, avec demande de dommages et intérêts. En cette circonstance comment ne pas rappeler le délit de fuite probable de Jean Sarkozy, après avoir heurté une voiture avec sa moto, en 2006, ainsi que l’altercation du fils de Villepin, avec des policiers, la même année. Circulez, il n’y a rien à voir ! (D’après Canal +, 29 septembre 2009)
Forte pensée
La réflexion qui suit est due à Napoléon 1er : « L’art de la police est de ne pas voir ce qu’il est inutile qu’elle voie! » Il est vrai que notre police est singulièrement aveugle dès lorsqu’il n’est pas de son intérêt de trop s’intéresser à certains délits…
Prélèvement ADN pour tous !
Le sinistre Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) ne cesse de s’enfler. Créé en 1998, 1e FNAEG ne devait contenir que les prélèvements des délinquants sexuels. Au fil des années, les raisons d’y figurer se sont multipliées depuis le fauchage d’OGM jusqu’au moindre graffiti inscrit sur un mur. En 2002, ce fichier comptait 2 100 empreintes, en 2009, ce sont 900 000 personnes qui y figurent, pour des raisons les plus diverses. Ainsi, il est possible de trouver, dans le FNAEG, même s’il n’y a pas de poursuites judiciaires, des « rebelles » en tous genres : militants d’extrême gauche, jeunes des cités, contestataires de toutes les causes, squatteurs, etc. Refuser un prélèvement de son ADN par la police constitue un délit pouvant être puni d’une peine de un an de prison et d’une amende de 15 000 euros. Cela même pour un simple « mis en cause ». Il paraît que le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, aurait un projet délirant dans ses cartons : faire figurer dans le FNAEG les ascendants, les descendants et collatéraux des victimes de meurtre, de catastrophes naturelles, de disparus et de personnes recherchées. 1984 ? Nous y sommes déjà ! (D’après Le Canard Enchaîné, 16 septembre 2009)
Pas de racisme chez les pandores ?
Six gendarmes mobiles, cantonnés à Satory (78) ont porté plainte auprès de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations raciales et pour l’égalité). L’un de ces gendarmes aurait été, « maintes fois », qualifié de l’aimable sobriquet de « Bougnoule » par son commandant d’unité. Deux autres gendarmes, maghrébins d’origine,et musulmans, affirment avoir été l’objet « d’humiliations » au cours d’une séance de remise de galons, au cours de laquelle un gradé aurait trempé les galons dans un verre de bière, avant d’essayer de les mettre dans la bouche de leurs souffre-douleur. Les gendarmes plaignants se disent également victimes de diverses discriminations. Particulièrement dans leurs « notations administratives singulièrement basses, ce qui a pour conséquence de retarder, voire de rendre impossible toute évolution de carrière. » (Source, Vosges Matin, 26 septembre 2009)
Permis de tuer
Le 1er octobre, la cour d’assises du Gard acquittait un gendarme jugé pour avoir tué par balles, en 2003, un jeune de 17 ans qu’il tentait d’interpeller après un cambriolage. Au cours du procès, les avocats du pandore avaient plaidé la légitime défense mais nous savons que, depuis 1903, 1es gendarmes ont le droit d’ouvrir le feu, après une première sommation -sans même qu’ils se trouvent en situation de légitime défense. (D’après Libération, 2 octobre 2009)
Mensonge identitaire
La main sur le coeur, notre gardien de l’Identité nationale, Eric Besson, n’a cessé d’affirmer que le délit de solidarité n’existe pas. Une fois de plus, cet éminent ministre vient d’être démenti par les faits. C’est ainsi que, le 5 octobre, un réalisateur de cinéma était convoqué à l’hôtel de police de Toulouse. Son délit ? Avoir fourni un certificat d’hébergement à une jeune algérienne de 18 ans qui avait demandé un titre de séjour à la préfecture de Haute-garonne. Il est vrai que ce cinéaste ne pouvait qu’être hautement suspect puisqu’il est en cours de tournage d’un film intitulé Journal de sans-papiers. Cela ne peut que se payer comptant au pays de M. Besson puisque ce citoyen, qui fait l’objet d’une procédure judiciaire « en qualité d’aidant », risque d’être mis en examen et placé en garde-à-vue, s’inquiétaient le producteurs. (D’après Libération, 3 octobre 2009)
Responsables mais pas coupables
Le 1er octobre, à Nice, un véhicule de police percutait un scooter, faisant quatre blessés. Pour justifier cette bavure ordinaire, le préfet des Alpes-Maritimes, qui avait pris le temps de la réflexion, déclarait, le 4 octobre, que les fonctionnaires de police en cause avaient actionné le gyrophare et les sirènes et qu’ils « agissaient pour les nécessités du service. » Circulez, il n’y a pas à commenter les dérives policières. Même lorsque les fonctionnaires de police appuient sur le champignon pour que les pizzas arrivent chaudes au commissariat… (D’après 20 Minutes, 5 octobre 2009)
La police nous observe, observons la police !
Le 23 novembre 2000 (sous la gauche, Daniel Vaillant étant ministre de l’Intérieur), se constituait un Observatoire des usagers de la police (OUP). Initiative pleine d’intérêt car, depuis mai 1997, sous le gouvernement Jospin, le pouvoir policier s’affirmait comme jamais auparavant. Cela plus particulièrement au détriment des sans-papiers, comme des jeunes des cités désignés comme des « sauvageons » par Jean-Pierre Chevènement. Dans le préambule de présentation de cette association, régie par la loi de 1901, il était précisé, à l’article 2, quant au but recherché :
- rendre compte des faits impliquant les forces de l’ordre,
- interpeller toutes les autorités compétentes pour que les suites nécessaires appropriées, conformément à la loi, soient données,
- recenser les dysfonctionnements policiers en analysant les pratiques.
Comme l’Observatoire des Libertés publiques s’était donné cette tâche, depuis le printemps 1994, avec la publication du bulletin mensuel, Que Fait la Police ? (plus de 150 numéros publiés depuis quinze ans), nous ne pouvions que nous rallier à cette initiative salutaire. Laquelle devait pourtant rester sans lendemain, après une réunion tenue le 7 juin 2001. La création de cet OUP présentait cet intérêt qu’elle faisait participer à une œuvre de salubrité publique, outre des associations comme la CIMADE ou la FASTI, des magistrats et des avocats, tout comme des représentants de l’Education surveillée. En un temps où les forces de l’ordre, surarmées, disposent d’un pouvoir exorbitant, il serait peut-être bon de reprendre ces contacts permettant de mieux informer les citoyens sur les abus de pouvoir policiers. Une meilleure prise de conscience du danger représenté par une société qui ne connaît qu’une réponse policière aux problèmes économiques et sociaux, ne peut que s’imposer. Le seul remède aux difficultés ressenties par ce pouvoir fort n’étant que l’invective, et la matraque confiée aux policiers, il n’est que temps de sortir de la torpeur ambiante… (Communiqué de l’Observatoire des libertés publiques, 6 octobre 2009)
Sécurité en sol mineur
Cela manquait dans le paysage de l’Education nationale. Des supplétifs policiers sont arrivés, le 5 octobre, dans un lycée professionnel de Seine-Saint-Denis, à Aulnay-sous-Bois. Il s’agit des premières équipes mobiles de sécurité (EMS), qui devraient bientôt se multiplier dans le 9-3. Chacune de ces EMS est constituée de cinq « spécialistes » de la sécurité et de cinq membres du personnel de l’Education nationale. Un objectif : prévenir les tensions dans les établissements scolaires, tout en les sécurisant, pour permettre la continuité des cours « dans la sérénité ». Ce ne sont pas des policiers, mais des « contractuels de l’Education nationale » devait préciser le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, qui inaugurait cette première unité en compagnie – significative – du ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux. Les membres des EMS seront reconnaissables à leur blouson vert et à un brassard. Ces policiers de complément ne sont pas armés – c’est heureux – mais cela ne tardera peut-être pas… (D’après Libération, 6 octobre 2009)
Détritus
Nous ne l’apprenons que tardivement. En mars 2009, un homme était arrêté par des policiers nîmois, en compagnie de « deux complices ». Son crime ? Il récupérait de la nourriture dans les poubelles d’un supermarché. Arrestation musclée, menottage, suivis de la garde à vue devenue classique. Le « délinquant » aggravera son cas en refusant de se soumettre au prélèvement ADN désormais de rigueur. Ce dangereux « individu » est convoqué, le 29 octobre, devant le tribunal correctionnel de Nîmes. (Source, Siné-Hebdo, 7 octobre 2009)
Formule 1
Cela se passe dans la soirée du 6 octobre, à Cannes. Une voiture banalisée, avec à son bord trois cow-boys de la BAC, roule à très vive allure sur un boulevard de la ville. Ils ont été appelés par les policiers municipaux pur un simple contrôle d’identité. Les hommes de la BAC, qui ne sont peut-être pas des as du volant, heurtent un lampadaire. Il ,y a deux morts, l’un âgé de 32 ans et l’autre de 45 ; un troisième policier, assis à l’arrière, est grièvement blessé. Aussitôt informé, le ministre de l’Intérieur arrivait à Cannes dans la matinée du 7 octobre. De son côté, l’IGPN a immédiatement annoncé qu’elle allait enquêter sur les conditions de cet accident doublement mortel pour lequel il n’y aurait pas eu de témoin. Une certitude : en mission ou pas, les policiers roulent généralement à tombeau ouvert, y compris dans les petites rues des villes, négligeant parfois les feux rouges, ou même les sens interdits, risquant de provoquer de graves accidents. (D’près France Info et France Inter, 7 octobre 2009)
La peur de la police
Un homme, auditionné dans un commissariat de police du 13ème arrondissement de Paris, s’enfuit en passant par une fenêtre, avant de glisser le long d’une descente de gouttière. Selon la préfecture de police, cet homme, âgé de 22 ans, avait été placé en garde à vue pour « violences volontaires aggravées et agression sexuelle ». Après s’être enfuit, l’homme s’était engouffré dans le métro, à la station place d’Italie, où son corps a été retrouvé, sur les rails, décapité. On ignore encore si les policiers poursuivaient toujours cet homme, à l’heure du drame. Bien évidemment, l’IGS enquête. (Sources, 20 Minutes et Métro, 7 octobre2009)
Toujours dans le social !
Le 5 octobre, en fin d’après-midi, à Toulouse, des dizaines de salariés de l’usine Freescale (anciennement Motorola), qui bloquaient l’entrée de l’établissement, en ont été délogés par les forces de l’ordre. En grève depuis plus ‘un mois, alors que la moitié des 1.600 postes doivent être supprimés, les ouvriers de cette entreprise demandent de meilleures indemnités de départ. (Source, Direct-Matin, 7 octobre 2009)
Grosse fatigue !
C’est un salarié qui, pour son travail, fait plus de 300 Kms par jour en train, soit 3 h 35 de trajet entre Villetaneuse (93) et Longueau (60). Le 8 septembre, après être monté dans le train, à 17 h 15, il retire ses chaussures et s’allonge sur une banquette pour se reposer. Il sera bientôt réveillé par quatre officiers de la police des frontières (PAF) qui invoquent la loi pour lui intimer de s’asseoir, avant de le conduire dans le couloir pour un contrôle d’identité musclé. Alors que l’homme (responsable export d’une grande entreprise) cherche ses papiers, il est menotté et plaqué au sol. Il raconte : « Un policier a tenté de m’étrangler. Un autre a appuyé ses pieds sur les menottes. J’ai été insulté, traité de connard et de petite bite. » Arrivé à la gare du Nord à 18 h 20, l’homme est conduit au commissariat où il est placé en garde à vue pour « outrage, rébellion et incitation à la rébellion. » Il sort des locaux de police bouleversé, avec des bleus sur tout le corps et des douleurs cervicales. Son médecin va lui prescrire 15 jours d’arrêt de travail. Le 25 septembre, il portera plainte auprès de l’IGS, et s’il reconnaît avoir élevé un peu la voix, il affirme être resté poli et n’avoir outragé personne. Faut-il préciser que ce voyageur fatigué se prénomme Karim ? (Source, Métro, 8 octobre 2009)
Big Brother
Notre société policière ne cesse de se perfectionner. On nous regarde de plus en plus. Le collectif Démocratie et Liberté, qui rassemble de nombreuses associations et quelques partis politiques, a lancé, le 8 octobre, une campagne d’affichage pour contester l’installation prévue de 12.000 caméras de « vidéo protection » dans Paris. Ce collectif réclame le retrait immédiat du projet, ainsi que la tenue d’un débat pour informer les Parisiens sur cette volonté de les surveiller. (D’après Direct-Matin, 9 octobre 2009)
Enfin, un début d’aveu
Le 9 juin 2009, à Argenteuil, suite à un banal contrôle d’identité, un retraité algérien âgé de 69 ans, décédait après avoir été tabassé au sol par des policiers, puis dans le fourgon qui le conduisait au commissariat de police. Après une première autopsie, cette bavure avait été classée sans suite. Pourtant, le 9 octobre, le parquet de Pontoise prenait un réquisitoire supplétif « contre X…pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. » Il serait intéressant de voir préciser qui était ce X mystérieux, dont on évite de donner la qualité, faute de fournir le nom. Toujours est-il, précise malgré tout le parquet, que « la deuxième autopsie a mis en évidence beaucoup plus d’hématomes que la première, et a fait un lien entre les hématomes et le décès. » S’il n’y a plus de doute, pourquoi le parquet reste-t-il si discret sur le ou les auteurs de ces violences « ayant entraîné la mort sans intention de la donner » ? (D’après Le Monde, 10 octobre 2009)
Des victimes authentiquement coupables
Le 25 novembre 2007, dans la soirée, à Villiers-le-Bel (95), une mini-moto, avec à son bord deux mineurs âgés de 15 et 16 ans, entre en collision, à un carrefour, avec un véhicule de police. Les deux garçons sont tués sur le coup. Suivront trois nuits d’émeute. Certes, les victimes auraient refusé la priorité à droite aux policiers, ils ne portaient pas de casque et roulaient à 66 Kmh. Il n’en reste pas moins les fausses déclarations des deux fonctionnaires de police de police qui avaient affirmé avoir circulé à 50 Kmh alors qu’ils roulaient à près de 65 Kmh, sans gyrophare ni cet avertisseur deux tons dont ils savent abuser. Cela n’a pas empêché la procureure de la République de Pontoise de demander le non-lieu pour les policiers, le 11 octobre 2009. Il était significatif d’apprendre, le lendemain, 12 octobre, que cinq jeunes, interpellés au cours des émeutes de la fin novembre 2007, et poursuivis pour « tentatives d’homicides volontaires » sur des policiers, étaient renvoyés en cour d’assises. L’accusation, à leur encontre reposant surtout « sur des déclarations sous X de témoins qui, de plus, ont été rémunérés pour leur témoignage », devait déclarer l’avocat des cinq jeunes… (Sources, Métro, Libération, et France Info, le 12 octobre et Métro, 13 octobre 2009)
Rigolo (3)
Peut-être les avez-vous croisés, lors d’une manifestation, ces clowns-activistes qui offrent des fleurs, des sourires et même des bisous aux CRS ou aux gendarmes-mobiles., plutôt que des rictus haineux. Ce qui n’est pas tellement apprécié par nos forces de l’ordre. Cela n’a pas échappé aux pandores retraités qui publient La Revue de la Gendarmerie, publication plutôt persifleuse envers l’institution autoritaire. C’est ainsi que les rédacteurs de cette curieuse revue se sont aventurés à demander aux clowns-activistes quelques photos significatives pour illustrer un de leurs prochains dossiers. Ce qui leur a attiré une réponse circonstancié : « …Nous prenons avec humour votre demande d’autorisation d’exploiter vos photographies de l’armée des clowns. Vous en savez sûrement plus que nous. Mais peut être que le cloisonnement entre services fait que vous n’avez pas accès à l’iconographie de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) ou autre service du ministère de la Défense… » (Source, No Pasaran, octobre/novembre 2009)
Auxiliaires policiers aux guichets
Le 5 octobre, à Boulogne-Billancourt, un guichetier de la Société générale repère un sans papiers venu réaliser une opération bancaire. Immédiatement, il fait bloquer les portes de l’établissement, avant de prévenir la police. Cet homme vivait et travaillait en France depuis de longues années. Suite à cet exploit, ce paria est « retenu » au centre de rétention du Mesnil-Amelot (93), en attente de sone expulsion. (Source, Siné Hebdo, 14 octobre 2009)
La haine
Au cours de la nuit du 13 au 14 octobre, à Champigny-sur-Marne (94), un policier maître-chien, qui n’était pas en service, et promenait son animal, avait demandé aux occupants d’un véhicule de ralentir. Ce qui n’avait pas dû leur plaire puisqu’ils allaient passer à tabac l’auteur de cette injonction. Après un rapide aller et retour à l’hôpital, le policier était incapable d’identifier les suspects, interpellés le 14 octobre, qui devaient finalement être libérés. (Sources, 20 Minutes et Direct Matin, 15 octobre 2009)
Mon œil !
Les policiers ne sont jamais en reste d’interventions stupides. C’est à cela que l’on reconnaît les plus rugueux d’entre eux. Le 13 octobre, dans le 18è arrondissement de Paris, dans la matinée, un motocycliste franchissait un feu orange, pour ne pas freiner trop brutalement. Il se fait admonester par deux motards de la police, qui profitent de l’occasion pour procéder à un contrôle d’identité classique, au cours duquel les deux cerbères remarquent, sur le permis de conduire du « délinquant », la mention « dispositif de correctif de vision. » L’homme porte des lentilles, mais comme il ne peut présenter la paire de lunettes supplémentaires demandée par les policiers, il se voit lesté d’une amende de 90 euros pour « conduite d’un véhicule à moteur sans respecter une restriction d’usage mentionnée sur le permis de conduire. » Reste que l’arrêté sur la paire de lunettes supplémentaires a été abrogé en 1977. A la préfecture de police, on explique, sans rire : « Comment un policier peut-il savoir si un conducteur porte vraiment des lentilles ? » (Source, Aujourd’hui, 16 octobre 2009)
A la sainte Edwige, on nous ressert EDVIGE !
Les mauvais coups autoritaires nous sont toujours infligés en douce, le dimanche de préférence. Par voie de décrets et non pas au travers d’une loi nécessitant débat avec la « représentation nationale ». Il en va ainsi de la création de ces fichiers policiers ayant pour objet de placer sous haute surveillance une partie de la population (de plus en plus importante) jugée hautement suspecte. C’est ainsi que, le 18 octobre, au travers de deux décrets, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, nous a resservi une nouvelle mouture de ce fichier EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de la ‘information générale), décrété le 1er juillet 2008, à la veille des vacances. Face à la vague d’indignation suscitée, ce projet avait été prudemment remisé, mais sans être passé à la trappe.
Il convient de rappeler que le fichier EDVIGE avait pour fonction essentielle de recenser tous ceux des citoyens de ce pays étant « susceptibles » d’avoir des responsabilités politiques ou associatives, voire postuler à des responsabilités. Au nom de l’ordre public, la police aurait pu se permettre de se suspecter quiconque se permettrait de s’inquiéter de l’avenir d’un pays n’ayant plus de démocratique que le nom. Le nouveau décret pris par Brice Hortefeux implique création d’un fichier pour cerner les empêcheurs de gouverner en rond, mais il ne porte pas encore de nom. Il est simplement « relatif à la prévention des atteintes à la sécurité publique » et également aux « enquêtes administratives liées à la sécurité publique. » Définitions suffisamment vagues pour mettre en cause ceux qui se risquent à dépasser la ligne rouge fixée par les autorités policières. Le second décret, complétant le substitut d’EDVIGE, et qui envisage de ficher des enfants, dès l’âge de 13 ans a également été publié au Journal officiel, daté du dimanche 18 octobre 2009. C’est là une idée fixe de notre gouvernement, répondant à « l’angoisse sécuritaire » de l’électorat de Nicolas Sarkozy. Il reste à souhaiter une mobilisation identique à celle de l’été 2008, qui avait conduit les têtes pensantes à oublier momentanément le fichier répressif EDVIGE. Il ne faut surtout pas négliger le fait que si les données relatives aux « origines ethniques ou raciales » paraissent abandonnées, il semble que ce nouveau fichier se référera aux « origines géographiques ». C’est là un langage codé qui n’est pas nouveau. Cerise sur le gâteau, ces deux décrets ont été signés le jour de la Sainte-Edwige… (D’après Libération, 19 octobre 2009)
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
que fait la police numero 35 du lourd
- Spoiler:
QUE FAIT LA POLICE ?
Observatoire des Libertés Publiques
QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 35 – décembre 2009
Editorial : La police est-elle un service public ?
En un temps où les services publics sont de plus en plus menacés, il convient de poser la question essentielle : la police nationale est-elle un authentique service public ? Il faut être cohérents : la SNCF, la RATP, la Poste ou EDF rendent un évident service aux usagers. Est-ce le cas de la police ? Bien sûr, les uns et les autres font plus ou moins partie de la Fonction publique, mais seuls les policiers sont armés pour assurer des prestations, de type répressif il est vrai.
Les postiers, les cheminots ou les électriciens d’EDF sont proches des préoccupations des citoyens de ce pays, dont ils facilitent le quotidien. Peut-on en dire autant des policiers, particu1ièrement dans ces banlieues déshéritées où les petites casquettes s’appliquent surtout à pourrir la vie des jeunes dont ils considèrent l’origine incertaine. Les policiers seraient de bons français, d’où cette volonté de s’affirmer comme les meilleurs défenseurs de cette Identité nationale pour laquelle un ministère a été créé en 2007.
Ca serait donc également au nom de l’Identité nationale que les CRS ou les gendarmes mobiles sont lancés en permanence à la chasse aux jeunes Afghans, Irakiens, Kurdes, etc. qui ont eu l’audace de passer par la France pour tenter de rejoindre l’Angleterre. En ce sens nos policiers joueraient un rôle de salubrité publique essentiel dans un pays où, comme dans les partitions musicales, une blanche vaut deux noires
Maurice Rajsfus
Volée de bois secs
En février 2009, un policier municipal, en poste a Contrexeville (Vosges), s’était laissé aller à voler du bois, dans un écart de la ville. Voleur et stupide car ce fonctionnaire municipal s’appropriait le bien d’autrui, sans quitter son uniforme, et à l’aide d’un véhicule appartenant visiblement aux forces de l’ordre locales. Cet excellent citoyen s’est vu frappé, le 7 octobre, d’une peine d’interdiction d’exercer pendant six mois, et donc l’inscription de son délit au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire. (Source,Vosges-Matin, 8 octobre 2009)
Police partout, manif nulle part !
Le 17 octobre, à Rennes, la police était sur les dents. Raison de ce déploiement policier massif ? Une manifestation « radicale». avait été interdite, place de la gare. Plus de 200 policiers étaient présents sur les lieux, ainsi qu’un escadron de gendarmes mobiles venus en soutien. On ne sait jamais… Seuls une quarantaine de militants avaient tenté de se rassembler, place des Lices, avant l’arrivée des hommes en bleu. Avec, à la clef, contrô1e systématique des papiers, fouilles des sacs,et autres amabilités. Le tout sur fond de véhicules de police actionnant leur gyrophare. Pour ne pas s’être déplacés en vain, les gardiens de l’ordre public avaient interpellé trois personnes qui devaient être rapidement relâchées. (Source, Libération, 19 octobre 2009)
La faim justifie certains moyens
Selon les Restos du Cœur de Rouen, les policiers se sont invités à leur dépôt, le 14 octobre. A cette occasion, une dizaine de bénéficiaires, sans papiers, venus chercher une aide alimentaire devaient être interpellés. Ce qui contredisait une promesse du gardien de l’Identité nationale, faite en juillet 2009, selon laquelle, « les lieux où sont soignés, alimentés, 1es personnes en situation de détresse ne sauraient être la cible d’une politique de contrôle et d’interpellation… » (Source, 20 Minutes, 20 octobre 2009)
Poitiers : acharnement policier
Le 10 octobre, à Poitiers, une « Journée anticarcérale » devait se terminer par un dérapage dû à l’intervention croisée d’une équipe de voyous, peu soucieux du caractère humanitaire de la manifestation, et de policiers décidés également à en découdre. A la suite de quoi, les policiers allaient interpeller, au hasard, quelques manifestants n’ayant aucun lien avec le désordre provoqué. Dans la soirée de ce 10 octobre, les policiers s’invitaient dans les lieux, occupés par un groupe local où devait se dérouler un concert et des débats, agressant la cinquantaine de jeunes présents. Un témoin raconte : « …Ils ont sorti tout le monde dans la cour, les mains sur la tête, puis ils nous ont pris en photo, un par un, jusqu’à une heure trente du matin. » Un autre expliquait : « On ne va pas être ultra gauchistes pour faire plaisir à Hortefeux ! » Une perquisition sans objet devait compléter cette descente de police. (Source, Le Monde, 21 octobre 2009)
Va te faire fiche !
Le 20 octobre, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France ont dénoncé la création, par décret, des deux nouveaux fichiers de police dans lesquels ils voient une atteinte « patente » aux libertés publiques. Il s’agit d’un remix du fichier EDVlGE, mis en sommeil en 2008 et d’un fichier concernant les jeunes, dès l’âge de 13 ans. (Source, Libération, 21 octobre 2009)
Taser vend la mèche
Le fabricant US du pistolet Taser a reconnu, le 21 octobre, que l’impulsion électrique de son arme pouvait provoquer un risque cardiaque « minimum ». Il conseille aux policiers qui en sont dotés de ne pas viser le torse mais plutôt le ventre et les jambes. Doit-on en conclure que certains policiers s’appliqueraient à tirer sur des zones sensibles ? (Source, France Info, 22 octobre 2009)
Comptine
D’après une gentille rengaine en vogue dans le sud-est de la France, au XIXème siècle
« Rondins de bois
Matraques en bois
Piquent piquent
Les bourriques
A une seule
On fait la nique
Si elles sont huit
On fait la gueule »
(Si le cœur vous en dit, continuez à alimenter cette rubrique gentiment subversive)
Illégitime défense ?
Le 21 octobre, à Ozoir-La-Ferrière (77), un homme âgé de 52 ans, qui avait tenté de se suicider, sortait de chez lui, un couteau la main. Des policiers sont présents sur les lieux. Afin de stopper cet homme, ils font d’abord usage de Taser puis de Flashball. Cette utilisation d’armes « non-létales » paraissant insuffisante, l’un des policiers, qui estime qu’un collègue est menacé, ouvre le feu à plusieurs reprises. Quelques impacts de balles seront relevées sur une voiture garée à proximité. L’homme va décéder sur place, « en dépit des soins prodigués ». Bien entendu, l’IGS a fait savoir qu’elle enquêtait. (Sources, Canal +, avec images significatives, et Direct Matin, 22 octobre 2009)
Encore un arbre mal placé : un mort !
Dans l’après-midi du 25 octobre, à Fréjus, des policiers poursuivaient un motard, âgé de 21 ans, qui tentait d’éviter un contrôle. Comme trop souvent, ce type d’intervention se terminera par la mort de ce jeune homme, dont la moto allait heurter un arbre. Comme d’habitude, les services de police devaient expliquer que le véhicule des poursuivants n’avait jamais été en contact avec le fuyard. Comme si cela était nécessaire pour affoler un garçon pris en chasse par des policiers. Il n’en reste pas moins que des témoins, dont des familiers de la victime, envisagent une poursuite plus active : coups de portière contre le motard ou même coups de matraque pour lui faire perdre l’équilibre. Toujours est-il que l’IGPN enquête sur la mort de ce garçon. (France Inter et France Info, 26 octobre, Canal + 27 octobre)
Expulsion volontaire
Le 21 octobre, une jeune fille de 19 ans quitte le domicile familial, situé dans le 11ème arrondissement de Paris, pour se rendre à son lycée, situé dans le 10ème arrondissement, où elle prépare un BTS. Dans la correspondance du métro, à la station gare du Nord, cette jeune congolaise, titulaire d’un passeport en règle fait l’objet d’un contrôle d’identité. Elle est immédiatement conduite à Orly, et placée à bord d’un avion à destination de Brazzaville, d’où elle appellera sa mère, le lendemain matin. Pour la police, interrogée, il ne s’agit nullement d’une expulsion, et le vendredi matin, une version étonnante est proposée : la jeune fille a été raccompagnée « à sa demande », dans son pays d’origine. Comme l’explique sa maman, qui craint que sa fille se suicide : qui partirait pour le Congo avec un sac à dos d’écolier sur le dos ? (Source, Métro, 26 octobre 2009)
Encore le sursis
En juin 2007, à Marseille, un véhicule de police fauchait, sur un passage protégé, un garçon âgé de 14 ans. Le 23 octobre 2009, le policier qui conduisait le fourgon, reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Marseille, n’est pourtant condamné qu’à un an de prison avec sursis. Quant au supérieur de ce policier stagiaire, qui était à bord de la voiture, la justice l’a simplement relaxé. (Source, Le Monde, 26 octobre 2009)
Patience et longueur de temps judiciaire
Les policiers faisant l’objet de poursuites s’appliquent toujours à faire durer la procédure. Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, à l’issue d’une course poursuite avec des policiers, deux adolescents trouvaient la mort dans un transformateur où ils s’étaient réfugiés. Allaient suivre trois semaines d’émeute, de colère sur tout, dans cette banlieue du « 93″. Depuis, la procédure se prolonge. Pourtant, deux policiers ont été mis en examen, en 2007, pour non assistance à personne en danger. Depuis, les avocats de ces défenseurs de l’ordre public n’ont cessé de demander aux juges d’instruction de reporter la date de fixation d’un éventuel procès. Très récemment, les avocats des policiers ont demandé un complément d’instruction, afin de pouvoir auditionner le garçon survivant, l’accusant curieusement d’avoir mis en danger la vie de ses camarades. Ce qui permettrait de retarder, une fois de plus, la clôture de l’instruction de plusieurs semaines ou plusieurs mois. (Source, Le Monde et 20 Minutes, 26 octobre 2009)
Encore un non-lieu
En novembre 2007 à Villiers-le-Bel (95), un véhicule de police, avec deux fonctionnaires à bord, heurtaient, dans un carrefour, une mini-moto sur laquelle circulaient deux garçons, âgés de 15 et 16 ans. Tous deux devaient décéder sur le coup. Certes, les deux garçons roulaient assez rapidement, mais les policiers également. A noter que les policiers n’avaient pas actionné leur gyrophare et pas davantage leur avertisseur deux tons, au moment de l’impact. Toujours est-il que, le 26 octobre 2009, les deux policiers étaient mis hors de cause, bénéficiant d’un étonnant non-lieu. Cette décision des juges intervenait le jour même de l’ouverture du procès en appel de trois jeunes de Villiers-le-Bel, accusés de « caillassage des Forces de l’ordre, en réunion, avec guet-apens lors de ces violences ». L’avocat général du tribunal correctionnel de Versailles requierant à nouveau des peines de un à trois ans de prison entre les prévenus, comme en première instance. I1 convient de rappeler que ces « violences » était intervenue en réaction à la mort des jeunes. (Source, 20 Minutes, 27 octobre 2009)
Précaution sécuritaire
Le 27 octobre, Nicolas Sarkozy, se déplaçait dans le Jura pour y prêcher la bonne parole. Dans la matinée, après avoir visité une ferme d’élevage, et dialogué avec quelques paysans, il devait se rendre à Poligny pour intervenir devant un public « choisi ». Pour être certains de tenir à distance les manifestants paysans qui l’attendaient de pied ferme, ses proches avaient établi un périmètre de sécurité, avec environ 800 gendarmes mobiles visiblement déployés dans cette petite ville, quasiment en état de siège pour quelques heures. (D’après Canal + et France Inter, 27 octobre 2009)
On expulse en banlieue…
A l’aube du 17 octobre, à Villetaneuse, quelques dizaines de familles de Roms ont été expulsées. En tout entre 300 et 400 personnes devaient être priées par les CRS d’aller voir ailleurs. I1 paraît que, lors de cette expulsion les familles ont pu récupérer un peu de leurs affaires. La plupart de ces parias ont ensuite tenté de gagner un autre terrain, toujours dans le « 93″, à Epinay-sur-Seine. A la mi-septembre, les élus locaux avaient réclamés l’organisation d’une table ronde, pour tenter de régler le problème de l’hébergement de ces familles Roms, auquel le ministre de l’Identité nationale s’était engagé -mais sans suite jusqu’ici. (Source, 20 Minutes, 28 octobre 2009)
La Haine
Dans la nuit du 28 au 29 octobre, dans le 17è arrondissement de Paris, une armoire métallique de deux mètres de haut était balancée du deuxième étage d’un immeuble sur une patrouille de police lancée à la poursuite de deux « individus ». Heureusement, il n’y a pas eu de blessés. (Source, 20 Minutes, 29 octobre 2009)
L’étranger, voilà l’ennemi !
Le 29 octobre, la CIMADE présentait son rapport annuel pour l’année 2008. Les informations et les conclusions de ce travail sont tristement édifiantes. En 2008, ce sont 32.268 personnes interpellées par les services de police, puis placées en détention. Ces parias, originaires de 163 pays différents, devaient être enfermés de 24 heures à 32 jours. Parmi ces étrangers sans papiers « retenus », il y avait 222 enfants. Pour la CIMADE, c’est le résultat de « l’application mécanique de la loi. Sans prise en compte des situations personnelles », ainsi que « la politique du chiffre », décidée par le gouvernement, qui conduit « à l’enfermement de femmes enceintes, de nourrissons, de malades et de personnes dont toute la famille vit en France et y travaille depuis parfois 20 ans. » Pour faire du chiffre, l’obsession du résultat conduit même à arrêter des touristes en règle, que l’on enferme avant de les expulser. Ce qui permet d’arrondir les chiffres au ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.
Au-delà de l’aspect répressif, le rapport de la CIMADE met en lumière le coût de cette politique, que l’on peut qualifier de nettoyage ethnique. Pour 2009, l’objectif des expulsions est de 27.000, ce qui coûterait environ 500 millions d’euros, chaque expulsion revenant à 18.500 euros. Dans le même temps, rappelle la CIMADE, cette politique d’expulsion entraîne nécessairement une réduction du droit des étrangers, ainsi que des atteintes graves aux droits fondamentaux de la personne humaine. (Sources, Le Monde et L’Humanité, 30 octobre 2009)
Lieux de garde à vue
Le contrôleur général des lieux de privation des libertés s’est permis de critiquer les conditions de garde à vue, au travers de recommandations publiées au Journal Officiel du 28 octobre. Sont particulièrement épinglés les lieux d’enfermement gérés par la police, que le contrôleur qualifie « « d’atteintes à la dignité de la personne », ainsi que les pratiques en usage comme le retrait du soutien-gorge pour les femmes, ou des lunettes de vue, mesures imposées aux personnes placées en garde à vue. Plus généralement, le contrôleur a mis l’accent sur « la vétusté des locaux et les conditions dans lesquelles peuvent intervenir les avocats et les médecins. » (Source, Le Monde, 30 octobre 2009)
Suicides en série
Le 1er novembre le syndicat SGT-FO, le plus représentatif parmi les policiers en tenue, demande, une fois de plus au ministre de l’Intérieur, « des engagements fermes » pour lutter contre les suicides de policiers. Dans un communiqué, ce syndicat déplore : « Depuis le 1er janvier 2009, la police nationale compte encore trente trois suicides à fin octobre 2009, et une moyenne de cinquante suicides par an sur un bilan de quinze années. » (Source, Métro, 2 novembre 2009)
Sur le tas
Dans l’après-midi du 2 novembre, la police devait procéder à l’évacuation de 300 travailleurs sans papiers qui occupaient, depuis le matin, le chantier de la tour First de La Défense, sur laquelle ils travaillaient habituellement. (Source, 20 Minutes, 30 novembre 2009)
Moins de suicides…
Le 3 novembre, le ministère de l’Intérieur annonçait que le nombre de suicides de policiers était en baisse, contredisant le communiqué du syndicat SGP-Police. Si 33 policiers se sont donnés la mort au cours des dix premiers mois de 2009, ce sont 44 de leurs collègues qui ont mis fin à leurs jours sur la même période de 2008. (Source, 20 Minutes, 4 novembre 2009)
Gestes techniques…
En novembre 2005, au cours de la révolte des banlieues, des policiers en poste à La Courneuve (93) s’étaient livrés à des violences physiques sur un jeune homme âgé de 21 ans, au sortir de sa garde à vue. Projetée au sol, la victime avait reçu des coups de poing et des coups de genoux au visage, avant d’être traîné de nouveau dans le commissariat. Cela en présence de six autres policiers, qui n’étaient pas intervenus. Il se trouve que la scène avait été filmée par des journalistes de France 2. Au cours du procès, le 2 novembre 2009, l’une de ces brutes devait expliquer qu’il s’agissait « de gestes techniques appris en école de police. » Ah bon, dans le programme de pédagogie active dispensé aux futurs gardiens de la paix, i ; y aurait l’enseignement de la trop célèbre « balayette », suivis de brutalités sur un homme à terre ? Devant le tribunal de Bobigny, trois de ces policiers étaient poursuivis pour « violences aggravées », ainsi que pour « faux en écritures ». Deux policiers ont été condamnés à un an de prison avec sursis et interdiction d’exercer pendant cette période, le troisième écopant de six mois de prison, également avec sursis. Le syndicat de policiers en tenue, Alliance, devait trouver ce verdict « disproportionné. » (D’après France Info et France Inter, 3 novembre 2009)
Rafle !
Dans la nuit du 3 au 4 novembre, des cars de CRS encerclaient le square Villemin, dans le 10è arrondissement de Paris. Une quinzaine de sans papiers, majoritairement Afghans, devaient être interpellés au cours de cette opération. (Source, correspondant RESF, 4 novembre 2009)
Mauvais comptes
Le 2 novembre, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur annonçait le recrutement de plus de 10.700 policiers et gendarmes, en 2010, (4.240 policiers et 6.514 gendarmes). Cela grâce à une augmentation de son budget. Pourtant, les syndicats de policiers, tout la Commission des finances de l’Assemblée nationale, estiment que la police nationale devrait perdre 1.390 postes et la gendarmerie 1.354, en 2010, en raison de la RGPP (Révision générale des politiques publiques). Les une et les autres feraient bien de se mettre d’accord. (Source, Direct Matin, 4 novembre 2009)
Rigolo
Un général d’armée (dont nous tairons le nom par charité mécréante) commandeur de la Légion d’honneur, est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris. De quoi cet éminent militaire peut-il être coupable ? Peu de choses ! Nous venons seulement d’apprendre que ce « gégène », jadis charger d’inculquer les vertus patriotiques aux jeunes recrues, avait tendance à surtout s’intéresser aux bambins en culottes courtes. En effet, alors que les policiers français avaient été mis sur sa piste, en 2006, par des collègues autrichiens sur des réseaux pédophiles, puis mis en examen en juin 2008, nous avons aujourd’hui la certitude que ce collectionneur attentif avait rassemblé quelques 3.000 photos pornographiques mettant en scène des enfants âgés de 6 mois à 12 ans. Le général a reconnu les faits et s’est dit prêt à engager « une démarche thérapeutique ». Il serait temps, car ce glorieux traineur de sabres a déjà 68 ans. Il nous a paru important de relater ce triste fait divers car les militaires font partie de ces forces de l’ordre que les mauvais sujets risquent de rencontrer sur leur chemin. (D’après 20 Minutes, 4 novembre 2009)
Un groupuscule aux contours mal définis
Dans la soirée du 3 novembre, dans le 4è arrondissement de Paris, la police a procédé à l’évacuation d’un squat occupé par une dizaine de jeunes. Pourtant, contrairement aux autres opérations de ce genre, cette évacuation devait donner lieu à plusieurs interpellations pour « vérifications d’identité » car ces jeunes seraient « issus de la mouvance de l’ultra-gauche, un « groupuscule aux contours mal définis », selon une source policière. Dans la soirée, tous devaient être remis en libertés. (Source, Métro, 5 novembre 2009)
500 manifestants, 1.500 policiers !
Le 8 novembre, une manifestation et contre les longues peines de prison, et le respect des proches des personnes incarcérées se déroule dans les rues de Paris. Cette manifestation réunissait un millier de personnes – cinq cents selon la police. Une certitude : ce petit cortège était encadré par plus de 1.500 policiers en tenue. Il n’empêche, pour ne pas être venus en vain, la police procédait à dix interpellations pour contrôle d’identité. (Source, Le Monde, 10 novembre 2009)
Toujours le flash-ball
Le 31 novembre 2007, à Nantes, lors d’une manifestation étudiante, un lycéen, grièvement blessé à la face par un tir tendu de flash-ball, perdait l’usage d’un œil. Les parents du garçon constatant, deux jours après avoir porté plainte que, si le policier auteur du tir a été clairement identifié, rien ne s’est vraiment passé depuis. Ils réclament « l’interdiction de l’usage de cette arme inappropriée pour le maintien de l’ordre. » Par ailleurs, l’auteur de ce tir de flash-ball n’ a pas été mis en examen, comme cela a été le cas, en juillet 2009, pour l’auteur d’un tir identique, à Montreuil, s’étonnent les parents. A Nantes, l’auteur « présumé » du tir é été placé sous le statut de « témoin assisté », c’est-à-dire bénéficiaire de la présomption d’innocence. Dès lors, la partie civile exige la saisie de l’intégralité des films tournés par les policiers, à cette occasion, ainsi que les circulaires relatives à l’emploi du lanceur de balles de défense, arme plus puissante que le flash-ball, alors en expérimentation. (Source, Le Monde, 11 novembre 2009)
Les ripoux ont la vie dure
Il existe, au sein de la police nationale, un Service de protection des hautes personnalités (SPHP) qui a pour mission d’assurer la sécurité des visiteurs de marque. Il n’est pourtant pas exclu que certains membres de cette unité d’élite se laissent aller à pratiquer la Tricoche (travail au noir). Ainsi, lors de visites à Paris de la famille royale d’Arabie Saoudite, plusieurs de ces policiers étaient payés au « black » – entre 300 et 500 euros par jour – pour protéger ces éminents visiteurs. En compagnie de collègues des RG, ces excellents fonctionnaires de l’ordre public améliorait leur ordinaire en travaillant pour une officine de gardiennage et de sécurité, la Security Guards International, en dehors des heures de service, évidemment. Parmi ces policiers d’élite se trouvait un major, par ailleurs élu du syndicat Alliance de la police en tenue qui, accessoirement jouait les recruteurs pour cette louche institution. Le comique de cette histoire nauséabonde, c’est que l’officine dénommée Security Guards s’était installée rue des Saussaies, à quelques mètres du ministère de l’Intérieur. C’est même un policier qui veillait sur la berline du patron de ce « bouclard » (comme on dit en jargon policier), à bord de laquelle les enquêteurs de la police devait retrouver un gyrophare, des gilets pare-balles, ainsi que des fausses cartes de police. Malgré le procès en correctionnelle, qui devait débuter le 23 novembre, seuls des sous-fifres étaient appelés à comparaître. Les principaux protagonistes de cette tricoche sont toujours en service actif, après avoir été mutés. Il va de soi que l’enquête concernant les policiers a été stoppée. A suivre, peut-être… (Source, Le Monde, 11 novembre 2009)
Inertie policière
Le 19 septembre, à Montauban, un français d’origine camerounaise et l’un de ses amis, « vrai blanc », étaient agressés dans la nuit par deux inconnus, lesquels avaient traité le premier de « sale noir ! » Le « noir » avait été sérieusement amoché et les deux hommes portaient plainte pour agression à caractère raciste. Il aura fallu attendre le 4 novembre, suite à l’injonction d’un magistrat, pour que la police locale se décide à interpeller l’un des agresseurs qui, le 6 novembre, donnera le nom de son complice, tous deux mis en examen, le même jour, pour « violences volontaires » avec, enfin, l’ouverture d’une information judiciaire. Cette affaire met en lumière l’inquiétante inertie de la police dans une enquête techniquement simple. Il est rappelé que l’épouse du « noir » avait dû se rendre à deux reprises au commissariat, où l’on avait d’abord refusé de recevoir sa plainte. Au commissariat, les enquêteurs devaient expliquer, par la suite, qu’ils avaient reçu « ordre de ne pas communiquer ». Pas raciste, la police ? Enfin, pas trop ! (Source, Le Monde, 11 novembre 2009)
Pandores énervés…
En avril 2008, à l’Ile-d’Abeau (Isère), quatre gendarmes mobiles « s’occupent » d’un adolescent, lors d’une interpellation. Ils le frappent rudement après l’avoir menacé. Le 10 novembre 2009, ces pandores brutaux sont condamnés, en correctionnelle, à des peines allant de quatre mois de prison avec sursis à un an ferme. (Source, Direct-Matin, 12 novembre 2009)
On expulse durant la période hivernale
Il paraît qu’une loi interdit d’expulser les précaires durant la saison hivernale. Il semble que cela ne concerna pas les parias venus de Roumanie. Ainsi, à l’aube du 12 novembre, près de quatre-vingts Roms étaient expulsés de leurs campements, à Villabé et à Ormoy, dans l’Essonne – les forces de l’ordre étant à la manœuvre. Selon l’association Solidarité avec les familles roumaines, « On éjecte les gens et on les repousse d’une commune à l’autre, sans régler le problème. » (Source, 20 Minutes, 13 novembre 2009)
Je te surveille, je te vois !
D’ici à 2011, 60.000 caméras de vidéosurveillance seront mises en place dans les rues de notre beau pays de France, contre 20.000 actuellement. C’est ce que le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, annonçait le 12 novembre. Il est vrai que nous avions été avertis, dès le 2 octobre par le premier ministre, François Fillon, qui qualifiait ce futur dispositif de « priorité absolue ». Pour le gouvernement, qui connaît les vertus du langage codé, il n’est pas question de vidéosurveillance mais de « vidéo-protection », ce qui ne maque pas de signifier qu’il est bien question d’assurer la sécurité des bons citoyens. De même, sans prendre trop de protection langagière, Nicolas Sarkozy avait fait savoir, dès le 15 septembre, qu’il trouverait les moyens de développer la vidéosurveillance, en passant « par-dessus la tête » des maires réticents. Pour la seule ville de Paris, 60 caméras par arrondissement seront mises en place. Ce qui s’ajouterait aux 120 caméras de voie publique et aux 120 caméras embarquées utilisées par la police, aux 206 caméras appartenant à la ville de Paris, aux 114 caméras du Parc des Princes, ainsi qu’aux 9.500 caméras installées par la RATP et la SNCF. Peut-on dire que 1984 n’est pas loin ? (D’après Le Monde, 13 novembre 2009)
Course-poursuite : un mort !
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, à Gray (Haute-Saône), un véhicule de gendarmerie entame une course-poursuite contre une voiture qui venait de forcer un contrôle. Comme bien souvent, ce genre d traque ne peut que se terminer tragiquement. C’est ainsi qu’à l’entrée de la ville le véhicule de ce fuyard terminait sa course contre un mur. Le conducteur, âgé de 22 ans, nécessairement « bien connu des services de police », devait décéder des suites de ses blessures au CHU de Besançon. Son passager, grièvement blessé, était admis à l’hôpital de Gray. Une enquête était aussitôt ouverte sur cet « accident » dont la victime se prénommait Hakim. Dans la soirée du 1er novembre, le quartier des Capucins, à Gray, était placé sous le contrôle d’une cinquantaine de CRS venus rapidement de Reims et de Joigny. (Source, Vosges-Matin, 2 et 3 novembre 2009)
Angers : des policiers interpellent François Fillon
Le 7 novembre, à Angers, une vingtaine de policiers du syndicat SGT-FO unité police, manifestaient contre le manque de moyens dont ils estiment souffrir. Cette manifestation se déroulait à l’occasion d’un déplacement du premier ministre dans cette ville. Parmi ses collègues, l’un des contestataires avait revêtu un costume de poulet, les autres scandant : « On finance des banques à hauteur de plusieurs milliards d’euros pour avoir des beaux locaux comme ceux que Fillon va inaugurer, mais nos locaux sont totalement vétustes ! » Le porte-parole de ces policiers en colère déplorait le fait que les policiers soient obligés de « travailler dans des conditions scandaleuses… » (Source, Vosges-Matin, 8 novembre 2009)
Mort dans un fourgon de police
Le 12 novembre, à Valentigney (Doubs), un homme de 41 ans, prénommé Mohamed, devait décéder dans le fourgon de police où il avait été chargé après un différend avec le pharmacien où il avait été chercher ses médicaments. Comme il se plaignait de la qualité des produits, et s’énervait, le pharmacien avait appelé la police. Les petites casquettes, qui étaient arrivées sans tarder, devaient affirmer avoir tenté de raisonner cet homme, avant de le sortir physiquement de la pharmacie et de le traîner dans le fourgon, tout en ajoutant qu’ils « avaient eu énormément de mal à le maîtriser, en raison de son excitation. » Après un premier bilan médical, effectué par les pompiers, ces derniers devaient constater un arrêt cardiaque. En fait, selon le rapport d’autopsie aussitôt établi, l’homme souffrait d’une « altération cardiaque pré-existante » et d’un important stress. L’un de ses frères indiquait, au cours d’une conférence de presse donnée le 15 novembre, qu’avec sa famille il allait se porter partie civile, en raison des « zones d’ombre » dans cette affaire. Il précisait : « Mohamed a pu se rebeller lorsqu’on lui a passé les menottes mais il a été maîtrisé par les policiers d’une façon qui a pu provoquer une détresse respiratoire. » Il affirmait également, qu’à l’occasion de la toilette mortuaire de son frère, celui-ci avait « des bleus sur le visage et la lèvre éclatée. » Une enquête pour « rechercher les causes de la mort » a été confiée à la police judiciaire. (Source, Vosges-Matin, 14 et 15 novembre 2009)
Bracelet électronique
Le 17 novembre, à Saint-Jean ( Haute-Garonne), des gendarmes sont venus passer un bracelet électronique à une femme camerounaise, âgée de 60 ans. Cette personne n’avait pas commis d’autre délit que d’être venue en France, avec un visa danois, pour y épouser un Français. Une fois mariée, elle avait déposé, comme la loi l’y autorise, une demande de naturalisation. Mal lui en prend : arrêtée, placée en centre de rétention administrative, puis libérée, et assignée à résidence chez elle, mais sous surveillance électronique, cette femme malade, diabétique et insulo-dépendante, devait être expulsée en urgence dans la matinée du 18 novembre. Le préfet de Haute-Garonne n’avait peut-être pas atteint ses quotas d’expulsion. (D’après Libération, 18 novembre 2009)
Comique de situation
Le 11 novembre, à Rennes, suite aux réquisitions du procureur, sans doute informé par quelques âmes charitables et patriotiques, les policiers interpellent onze personnes déguisées en clowns. Ces dernières, soupçonnées d’appartenir à la Brigade active des clowns (BAC) paraissaient vouloir perturber la célébration de l’armistice du 11 novembre 1918. Emmenées au commissariat, elles devaient en ressortir libres, quelques heures plus tard. Il n’y aura pas de poursuites. (Source, Le Monde Libertaire, 19 novembre 2009)
Gardes à vue à gogo…
La garde à vue systématique est devenue une pratique habituelle de la police. En 2008, ce sont près de 578.000 « individus » qui se sont retrouvés en cellule de garde à vue, pour quelques heures ou plusieurs jours. Les policiers n’ont pas appris à faire dans le nuance !
Le 16 novembre, une avocate du barreau de Paris était placée en garde à vue à Meaux. Il lu était reproché d’avoir violé le secret de l’instruction dans une affaire de stupéfiants. Convoquée à la police judiciaire de Meaux, elle passera huit heures en garde à vue, dans des conditions très dures. Refusant de passer outre au secret professionnel, elle sera soumise au rituel habituel de la procédure. Elle témoigne : « J’ai été fouillée à nu, photographiée comme un bandit, on a pris mes empreintes qui vont servir à nourrir je ne sais quel fichier. » Comme l’avocate ne se laisse pas faire, elle va faire l’objet d’un rapport d’incident pour son attitude, et la police envisage même de la poursuivre pour délit d’outrage. Amèrement, elle raconte : « J’étais seule dans une cellule…J’appelais pour aller aux toilettes, personne ne me répondait. J’ai eu droit à un demi verre d’eau pour prendre un cachet…En garde à vue, les gens sont traités comme des animaux… »
Pour le bâtonnier du barreau de Paris, « C’est une nouvelle fois l’illustration des abus de garde à vue en France que nous dénonçons. » De son côté, le syndicat d’officiers de police, Synergie, estime que « Les avocats ne sont pas les garants des libertés publiques. Ils ne sont que les représentants des intérêts particuliers de leurs clients ! » Et de qui les policiers sont-ils les représentants ? Nous savons déjà, qu’à terme, les juges d’instruction sont amenés à disparaître. En sera-t-il de même pour les avocats dans un avenir plus lointain ? (D’après Métro, 18 novembre et Le Monde, 19 novembre 2009)
A Reims : lycéens en colère
Le 19 novembre, le premier ministre était en visite à Reims. Il était venu y développer son thème sur l’égalité des chances. Peu convaincus, environ 150 lycéens manifestaient contre la prestation de François Fillon. Ce qui ne devait pas plaire aux forces de l’ordre – lesquelles ne tardaient pas à charger avec la plus grande violence. Sept des manifestants, qui protestaient surtout contre la réforme des lycées, devaient être interpellés et placés en garde à vue. (Sources, Canal + avec images significatives, 19 novembre et Métro, 20 novembre 2009)
Pas raciste, la police ?
Cette information malsaine nous arrive tardivement. Le 17 novembre au soir, après le match de foot Egypte/Algérie, de nombreux jeunes d’origine maghrébine manifestaient leur joie sur les Champs-Elysées. Anys, étudiant à Sciences-Po, qui se trouve sur les lieux avec quelques amis, regarde avec étonnement les CRS matraquer tous ceux qui se trouvent à leur portée, et viennent de fracasser le nez d’un jeune homme, d’un coup de matraque bien ajusté. Un CRS s’approche de lui, menaçant, et éructe : « Qu’est-ce que tu regardes ? Dégage, dégage ! » Comme il répond à ce policier : « Je regarde devant moi, je connais mes droits, je suis étudiant à Sciences-Po… » L’homme casqué lui lance sur le mode énervé : »J’emmerde Sciences-Po ! » Comme l’étudiant lui fait observer qu’il est poli et qu’on ne doit pas utiliser untel langage, le dialogue prend fin car il vient de recevoir un jet de gel lacrymogène en pleine figure. Après cette agression gratuite, il croit entendre un policier lui dire : « Dégages, sale Arabe ! » Selon ses amis, le défenseur de l’ordre public lui aurait dit : » Sciences-Po ou pas, tu restes un Arabe ! » Contactée le 23 novembre, la préfecture de police n’a su répondre qu’à ce jour aucune plainte n’avait été déposée auprès de l’IGS… (Source, Libération, 24 novembre 2009)
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niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
Excellent. Merci pour tout niouze j'irai régulièrement
Tartar- Messages : 24
Date d'inscription : 04/09/2009
Re: site sur la derive policière
n°36 quefaitlapolice
- Spoiler:
- QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 36 – janvier 2010
Editorial : Mariages gris … chemises brunes !
La fin de l’année 2009 aura vu la disparition du poste de défenseur des enfants, dans le même temps qu’était décidée la constitution d’un fichier de police pour les mineurs délinquants, dès 1′âge de 13 ans. I1 y avait une Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) qui permettait, même de façon limitée de faire connaître les dérives policières les plus flagrantes mais cette instance a été supprimée. Tout cela dans une indifférence quasi-générale. Le gouvernement expliquant que les droits des uns et des autres seront bien mieux défendus dans une structure fourre-tout. Il en va un peu de même de la Commission informatique et liberté (CNIL), qui peut encore exister car ses avis ne sont que consultatifs, particulièrement en matière de fichiers de basse police. Dans notre douce France, tout se passe comme si l’ordre devait primer toute autre préoccupation.
Il est vrai que, dans l’esprit étroit de ceux qui nous gouvernent, les éléments porteurs de désordre seraient de plus en plus nombreux, particulièrement parmi ces sans papiers, qui ont eu le tort de choisir de vivre et travailler au pays de la liberté. Tout aussi dangereuses, ces unions qualifiées de mariages gris par notre gardien de l’Identité nationale. Lequel estime suspect le fait qu’un homme ou une femme à la peau colorée puisse éprouver le désir de se marier avec un ou une autochtone au teint plus clair. Mariages gris, martèle Eric « Judas » Besson, et les policiers sont prêts à interpeller les égarés qui croyaient encore au symbole du pays des Droits de l’homme. Si l’on ne s’inquiète pas réellement de ces dérives, dans notre démocratie égarée, c’est peut-être parce que le langage codé permet encore de masquer les mauvaises manières d’un pouvoir qui s’abrite derrière la recette éculée de l’Identité nationale, pour persuader les bons blancs que l’on est tellement en sécurité entre Français de France. Cela sous l’oeil suspicieux d’une police toujours en embuscade. « On rêve d’uniformes bleus et on découvre des chemises brunes ! » C’était le cri d’alarme lancé par Denis Langlois, en l986, sous Pasqua, avec un peu d’avance. Nous en prenons le mauvais chemin !
Maurice Rajsfus
faux témoignage ?
En janvier 2009, Nicolas Sarkozy était de passage à Saint-Lô. Le service d’ordre policier était important. D’où cette interdiction de fait de protester, même de loin, contre la venue du président de la République. Au hasard, des policiers avaient désigné un militant de la CGT, qui sera poursuivi pour violence contre des fonctionnaires de l’ordre public. Le 24 novembre, la procédure était annulée pour vice de procédure et le syndicaliste relaxé. (Source, Libération, 25 novembre 2009)
Faux et usage de faux
En mars 2008, un policier du commissariat de Carcassonne s’était impliqué dans l’établissement de procurations irrégulières, lors des élections municipales. I1 aura fallu attendre dix-huit mois pour que cet honnête fonctionnaire soit mis en examen, le 24 novembre 2009. (Source, Métro, 25 novembre 2009).
Qui a tué ?
Dans la matinée du 25 novembre, un homme âgé de 36 ans était découvert mort devant le commissariat de police de Saint-Chamond (Loire). I1 n’était pas venu 1à tout seul… (Source, Direct Matin, 26 novembre 2009)
Toujours le sursis !
Le 26 novembre, le tribunal de Juvisy-sur-Orge (91) a condamné un policier à quatre mois de prison avec sursis. Qu’avait bien pu faire ce défenseur de l’ordre public ? Peu de choses ! En janvier 2008, il avait cassé le nez d’un gardé à vue au commissariat. I1 convient de noter que ce fonctionnaire avait malgré tout écopé d’un blâme en Commission de discipline. (D’après Direct Matin, 27 novembre 2009)
Comptine
Ces quelques vers, pleins de rancune, d’origine inconnue, traduisent bien la chaude amitié que peut provoquer la fréquentation de nos défenseurs de l’ordre public
« Une jolie casquette
Pour la p’tite fliquette
Une canette de bière
Pour le commissaire
Une petite claque
Pour ceux d’la BAC
Une fiole de lacrymo
Pour les p’tits barjots ! »
(Et si vous preniez la suite…)
Violences policières et faux témoignages
Le 19 novembre, à l’occasion de la visite de François Fillon à Reims, des jeunes manifestaient devant le lycée Roosevelt contre le plan de réforme des lycées présenté par le premier ministre. La police ne manquait pas d’intervenir et quatre lycéens et étudiants étaient interpellés, placés en garde-à-vue pendant vingt-quatre heures. Jugés en comparution immédiate, sans avoir eu le temps de préparer leur défense, ces quatre jeune étaient condamnés à trois mois de prison avec sursis. Les parents de l’un d’eux rappellent que leur fils s’était fait interpeller et menotter juste après la manifestation, alors qu’il demandait aux CRS qui bouclaient le quartier à quel moment il pourrait reprendre son vélo. Immédiatement arrêté, il était accusé d’avoir jeté des pierres sur le service d’ordre policier. Cela malgré le témoignage approximatif d’un policier blessé qui disait n’avoir reconnu personne. En fait, il s’agit de condamnations sans preuve, alors qu’une bande vidéo, placés sous scellées n’était pas visionnée par le tribunal, comme le souligne le père de l’un des jeunes : « Cette condamnation met directement en péril l’accès à la vie professionnelle de mon fils au terme de ses études. » Briser la vie d’un jeune homme, qu’est-ce que cela peut bien faire à ces policiers auteurs de faux témoignages ? (Par internet, 29 novembre 2009)
Geste technique…
Le 20 février 2004, un jeune homme, âgé de 30 ans meurt asphyxié suite à son interpellation par des policiers du commissariat de Marignane. I1 s’appelait Karim. Question : ces policiers ont-ils provoqué la mort de cet homme en lui comprimant le thorax, pour l’immobiliser, jusqu’à provoquer l’asphyxie ? Les policiers sont intervenus chez lui, après qu’il a été blessé -comme après une bagarre. Pour ses voisins, ils n’avait pas « toute sa raison » et ses propos paraissaient « incohérents ». Cet éducateur sportif, qui pratiquait le karaté, était conduit au commissariat, où tout semble avoir dérapé. Appelé pour un placement en milieu psychiatrique, les pompiers, arrivés à 20 heures, ne constataient rien d’alarmant mais, à 21 heure, Karim ne respirait plus. A 21 h 10, lorsque le médecin arrive, il ne peuvent que constater un arrêt cardiaque qui a duré environ cinq minutes. Plongé dans le coma, le jeune homme décèdera à l’hôpital six jours plus tard. Selon un collège d’experts, sa mort serait due à un « arrêt ventilatoire puis circulaire », provoqué par une contention « comprenant une compression thoracique abdominale ». Plusieurs adjoints de sécurité sont mis en cause. Selon un pompier, la victime était à terre, sur le dos, avec trois policiers sur lui, dont un sur la poitrine ». D’après un policier, trois ou quatre de ses collègues maintenaient Karim plaqué au sol » : L’un avait un genou sur 1e thorax, l’autre, les deux mains appuyées sur le ventre. » Même à l’IGPN, on s’est étonné : « Pourquoi l’avoir si longtemps neutralisé au sol, alors qu’il était suffisamment entravé, et n’offrait pas de résistance ? » Des policiers diront qu’il fallait se méfier d’un individu dangereux et qu’il était nécessaire d’éviter qu’il se fasse mal en se tapant la tête au sol. (sic) I1 faut bien convenir que la justice a longtemps traînée. En effet, il ne lui a pas fallu moins de cinq ans pour connaître les causes exactes du décès de Karim. (Si seulement ses parents avaient pris la précaution de le prénommer Charles). Finalement, ce n’est qu’au cours de l’été 2009 qu’une juge a commencé à instruire une information pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. » Quant aux quatre policiers, placés en situation de témoins assistés, ils nient tout geste fatal, avec cet argument classique : « Il a été maintenu avec force mais c’était la force strictement nécessaire… » finalement, aucune mise en examen n’a été prononcée. Sans doute parce que les policiers incriminés s’étaient contentés de quelques gestes techniques enseignés dans les écoles de police… (D’après Libération, 1er décembre 2009)
Remord judiciaire
En août 2009, un gendarme qui avait tué de trois coups de feu un jeune homme qui tentait de s’évader de la gendarmerie de Brignolle (33) avait bénéficié d’un étonnant non-lieu, car il n’était pas en situation de légitime défense. Le 1er décembre, la cour d’appel d’Aix-en-Provence devait infirmer ce jugement. Le pandore sera renvoyé devant une cour d’assises pour « coups mortels ». (Source, 20 Minutes, 2 décembre 2009)
Fichiers
Les 1er et 2 décembre 2009 étaient examinée, à l’Assemblée nationale une proposition de loi de « simplification et d’amélioration de la qualité du droit. » En fait de simplification, il se trouve que, parmi les dispositions législatives pouvant être prises par le gouvernement, au travers de simples ordonnances ayant force de loi, figure une section autorisant la création de nouveaux fichiers de police. Cela en toute transparence démocratique, sans que la « représentation nationale » soit consultée de quelque façon que ce soit. (D’après Le Monde, 2 décembre 2009)
Révolte policière…
Le 3 décembre, quelque 2 000 policiers manifestaient à Paris, devant le ministère des Finances. Motif de cette démonstration inhabituelle, ces fonctionnaires de l’ordre public exprimaient leur « ras-le-bol » devant la baisse des effectifs, tandis qu’une politique du résultat leur est imposée, avec des objectifs jugés inatteignables, « loin des réalités ». D’autres manifestations se sont ainsi déroulées à travers la France, à l’appel de l’Union SGP/ Unité police. Fort bien. Et si les policiers affiliés à ce syndicat mettaient moins de zèle à l’accomplissement de certaines missions, où la brutalité n’est jamais négligée, peut-être qu’il seraient mieux compris de la population à laquelle ils semblent s’adresser. (D’après, Direct Matin, 4 décembre 2009)
Justice 1, police 0
Le 3 décembre, il était possible d’apprendre, de source policière, que des juges du tribunal de Bobigny (93) n’avaient pas renouvelé, le 1er décembre, un certain nombre de garde-à-vue, en invoquant l’absence de l’avocat dès la première heure de la procédure. A cette occasion, il est rappelé qu’en vertu des règlements de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), » un accusé doit, dès qu’il est privé de liberté, pouvoir bénéficier de l’assistance d’un avocat. » De plus, rappelle la CEDH, « I1 est porté une atteinte irrémédiable aux droits de la défense lorsque les déclarations incriminantes faites lors d’un interrogatoire de police sans assistance d’un avocat sont utilisées pour fonder une condamnation. » (Source, Métro, 4 décembre 2009)
Petit ripoux
Un policier, qui avait fait « fuiter » des photos de Jean-Pierre Treiber, en cavale, photos publiées dans Le Figaro-Magazine du 17 octobre 2009, était interpellé le 2 décembre. I1 s’agit d’un major en poste à la Direction interrégionale de la police judiciaire de Dijon. Aussitôt placé en garde-à-vue, il devait reconnaître les faits avant d’être suspendu le 3 décembre. Selon le ministère de l’Intérieur, ce policier a reconnu avoir contacté les journalistes et leur avoir remis les photos qui ont été publiées. Interrogé pour savoir si cette remise de photo avait ou non donné lieu à un échange d’argent, Brice Hortefeux s’est borné à dire que, « pour l’instant, nous n’avons pas de précisions sur ce point ». Cette déclaration, en demi-teinte, parait ressembler à un véritable aveu du ministre. En fait, ce policier véreux aurait bien « touché ». (D’après Libération, 4 décembre 2009)
Garde-à-vue et inhumanité policière
Il en va de la garde-à-vue comme de la qualité de l’interpellation. Les policiers, bien au-delà des textes qui régissent leurs compétences, s’appliquent toujours à mal faire, lorsque cela est possible. Après la mise en garde-à-vue d’une avocate, le 16 novembre 2009, à Meaux, suite à laquelle celle-ci a raconté qu’ elle a été « traitée comme un animal » (se reporter à Que fait la police ?, décembre 2009), 1e bâtonnier du barreau de Paris lançait un appel contre les méthodes policière,dont il disait : « toute la stratégie de la garde-à-vue consiste à malmener le corps ! » Même si la ministre de la Justice affirme que « la garde-à-vue doit être limitée aux seules hypothèses des crimes et des délits pour lesquels l’emprisonnement est encouru », les policiers utilisent cette pratique pour tenter de faire « craquer » quiconque peu lui offrir une vague possibilité de « coincer », peut-être, une personne parfaitement innocente, à force de pression morale. Comme le souligne le bâtonnier des avocats de Paris, qui accuse la PJ de Meaux d’avoir pratiqué « des traitements inhumains et dégradants, sans justification et sans proportion avec ce qui pourrait être en cause. » Le ton est rapidement monté, puisque suite à l’appel lancé le 30 novembre par le bâtonnier, 1e syndicat des commissaires de police se déclarait scandalisé, dans un communiqué publié 1e 2 décembre 2009, où il était souligné que : « Les policiers sont des hommes et des femmes qui n’ont pas de leçons d’intégrité à recevoir de la part de commerciaux dont les compétences en matière pénale sont proportionnelles aux montants des honoraires perçus » A la suite de quoi le bâtonnier des avocats de Paris devait décider de poursuivre, en « diffamation publique », le syndicat des commissaires de police. Lequel devrait se pencher avec attention sur le Code de déontologie de la police, où il est spécifié, à 1′article 10 : « Toute personne interpellée est placée sous la responsabilité et la protection de la police. Elle ne doit subir, de la part des fonctionnaires de police, ou de tiers, aucune violence ni aucun traitement inhumain ou dégradant. » Déjà, les policiers sont en passe de voir satisfaite une vieille revendication à la suppression du Juge d’instruction. Bientôt, peut-être, ils tenteront d’expliquer l’inutilité des avocats, ces « commerciaux » qui ne seraient que des gêneurs… (D’après Libération, 5 décembre 2009)
Rigolo
Le secrétaire général du syndicat des policiers en tenue Union SGP/FO, Nicolas Comte, évoque le malaise qui traverse la police. Entres autres raison, la politique du résultat imposée aux fonctionnaires d’autorité. Pourtant, lorsqu’il lui est rappelé qu’en 2003 les policiers ont accepté cette obligation du chiffre, ce brave syndicaliste vend la mèche. Ce n’est pas directement la culture du résultat qui pose problème mais l’annonce de la baisse des effectifs. En clair, la politique répressive ne pose pas de problème mais, à cette fin, il convient d’être suffisamment nombreux, d’être bien équipé, de disposer de nouveaux matériels, avec de bonnes perspectives professionnelles. Si l’on a bien compris Nicolas Comte, de meilleurs salaires permettraient de cogner davantage, sans état d’âmes… « …Aujourd’hui, on est toujours sur la religion du chiffre, mais sans les moyens et avec un système qui se mord la queue… » Il paraît que l’Union SGP/FO serait un syndicat de gauche. (D’après Libération, 3 décembre 2009)
Auxiliaire de police
Le 3 décembre, le tribunal correctionnel de Bobigny (93) a condamné à une année de prison ferme un maître-chien dont l’animal avait mortellement blessé un bébé âgé de 19 mois, à Bobigny, en octobre 2007. Cet agent de sécurité était jugé pour homicide involontaire par violation manifeste délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi. Son chien, un rottweiller-malinois, chien dangereux de catégorie 2, s’était jeté sur le bébé, dans le hall d’un immeuble, sans lâcher prise. A l’évidence, ce chien ne portait pas de muselière. Il convient de rappeler qu’il y a quelques mois, évoquant la diminution des effectifs de fonctionnaires policiers, Nicolas Sarkozy avait estimé qu’il fallait favoriser l’embauche de nombreux agents de sécurité. (D’après Vosges-Matin, 4 décembre 2009)
A Nice : couvre-feu pour les moins de 13 ans
La décision du maire de Nice, Christian Estrosi, par ailleurs ministre de l’industrie, d’instaurer un couvre-feu pour les moins de 13 ans, ne cesse de faire polémique. Particulièrement dans les milieux policiers. C’est ainsi que les représentants de deux syndicats de policiers en tenue, Alliance et Union SGP/FO craignent que cet arrêté municipal fasse sortir les policiers de leur rôle : « La police nationale n’est pas là pour jouer un rôle d’assistante sociale. », ont-ils déclaré. De leur côté, les policiers municipaux, salariés de la ville de Nice, ne voient pas d’inconvénient à cette mesure : « On voit d’un œil favorable tout ce qui peut permettre de réduire l’insécurité et la dérive des jeunes », affirment ces policiers de complément. (Source Vosges-Matin, 5 décembre 2009)
Petit curieux
Le 5 décembre, une enquête judiciaire, visant un policier du commissariat de Nîmes, était ouverte pour « violation du secret professionnel et consultation prohibée de documents informatiques. » Au travers de cette information, en provenance d’une source mal définie, il semblerait que cet excellent fonctionnaire, délégué régional du syndicat de policiers en tenue, Alliance, se soit un peu « promené » dans certains fichiers, sans autorisation particulière. (D’après Libération, 7 décembre 2009)
Petits gredins
Le 7 décembre, deux policiers parisiens, en poste à la 12è section de la Direction du Renseignement de la préfecture de police, chargés de la lutte contre l’immigration clandestine, ont été suspendus après avoir été mis en examen pour « vols aggravés en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique. » Ces deux fonctionnaires d’élite, qui étaient chargés de surveiller les milieux tamouls, dans le quartier de la gare du Nord, ont néanmoins été laissés en liberté, sous contrôle judiciaire. Le 4 décembre, dans la soirée, ces honnêtes policiers s’étaient introduits dans un magasin de téléphonie du 10è arrondissement, bien décidés à s’écarter de leur mission d’ordre public. Brassard de police en évidence et exhibant leur carte professionnelle, ils ‘étaient dirigés vers les comptoirs de vente pour s’emparer de cartes téléphoniques, et dérober la recette de la journée, soit 6.000 euros. Manque de chance, ces deux malfrats avaient été filmés par une caméra de surveillance. Leur mauvais coup fait, les deux policiers, poursuivis par les commerçants du quartier, abandonnaient sur la chaussée le fruit de leur larcin, avant de se retrouver face à leurs collègues policiers qui devaient les interpeller. Au commissariat, ces petits gredins tentaient d’expliquer qu’il s’agissait d’un contrôle d’identité ayant mal tourné. Les deux ripoux ont malgré tout été suspendus par le préfet de police, avec interdiction de conserver leur arme de service. C’était bien le moins. Le côté comique de cette histoire est fourni par le parquet, qui tenait à souligner immédiatement que ce genre de fait, impliquant des policiers « est très rare ». De son côté, le syndicat Synergie-officiers mettait malgré tout un conditionnel à cette affaire : « Si l’enquête conclut à la responsabilité des policiers, il faut que la sanction soit ferme car, au-delà des faits, cette affaire jette le discrédit sur l’ensemble de la corporation. » La formule « si » pouvant signifier « si les faits sont avérés », rejoint le « très rares » du parquet. « Rares » ou « si » ne peuvent qu’étonner car, en 2008, ce sont 3.423 sanctions qui ont été prononcées contre des fonctionnaires de police. (Sources, France Info, France Inter, Canal + et France 2, avec images significatives, 8 décembre, Métro, 9 décembre 2009)
Derniers sursauts de la CNDS
La Commission nationale de la déontologie de la sécurité (CNDS), vit ses dernières semaines, car elle doit céder la place à un improbable « défenseur des droits ». Avant de fermer boutique, elle donnait un avis, le 16 novembre sur un abominable « fait divers » au cour duquel un policer de Saint-Germain-en-Laye (78) s’était illustré par un « usage disproportionné de la force, manque de discernement, manquement graves aux règles de la déontologie. » (Se reporter à Que fait la police ?, avril 2009). Suite à un simple contrôle pour avoir soi-disant refusé la priorité à un piéton, une bonne bourgeoise mère de famille avait été brutalement menottée dans le dos, provoquant une entorse au coude, et dix jours d’ITT. Placée en garde à vue pour « outrage » et « rébellion », cette dame avait dû subir ensuite une fouille à nu « comme le veut la procédure. » Dans ce qu’il paraît être l’un de ses derniers avis, la CNDS recommande au ministre de l’Intérieur de lancer une procédure disciplinaire à l’encontre des policiers auteurs de cette dérive. Tout en préconisant de rappeler aux fonctionnaires que les fouilles à nu ne doivent pas être systématiques. Heureusement, pour la police et ses serviteurs déviants, la CNDS va disparaître et son dernier avis risque de rester lettre morte. (D’après Le Monde, 9 décembre 2009)
Contrôles au faciès : colère policière
Le 9 décembre, le gardien de l’Identité nationale, Eric Besson, reconnaissait que de nombreux contrôles d’identité étaient effectués au faciès par la police. Le ministre ajoutait néanmoins que cette approche était « largement combattue ». Cette déclaration devait provoquer la colère des syndicats de policiers. Ainsi, Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance (clairement de droite), dénonçait un « dérapage verbal ». De son côté, Nicolas Comte, secrétaire général de l’Union SGP/FO/Unité Police (soit disant de gauche), parlait de « propos inadmissibles ». Ce brave syndicaliste précisait, sans rire, « Les contrôles (au faciès) sont illégaux. Je ne comprends pas qu’un ministre de la République laisse supposer le contraire… » Il convient de préciser qu’en juin 2009, une étude sur les contrôles d’identité, à Paris, réalisé par un institut américain, arrivait à la conclusion que les policiers français se fondent principalement « principalement sur des critères d’ethnicité et non sur un quelconque comportement suspect. » Quant au syndicat d’officiers de police, Synergie, il rappelait que les contrôles d’identité étaient liés au « territoire » et non pas à « l’ethnie ». Encore faudrait-il définir la nature du territoire considéré. (Source, 20 Minutes, 10 décembre 2009)
Chauffards en uniforme
Dans la matinée du 10 décembre, devant la préfecture de police de Paris, un fourgon de police, dont les occupants n’étaient pas en mission d’urgence, circulait sans gyrophare ni sirène. Passant au rouge sur un passage protégé, le véhicule ne s’arrêtait pas et blessait mortellement une greffière du tribunal correctionnel de Paris, âgée de 51 ans. Le fourgon qui, selon les syndicats de policiers, ne roulait qu’à 30 km/heure, avait plus de 125.000 kilomètres au compteur, était conduit par une jeune policière qui, à plusieurs reprises, avait averti son chef de bord que les freins ne répondaient pas. La policière était néanmoins placée en garde à vue. Le 12 décembre, la policière était mise en examen pour « homicide involontaire par conducteur de véhicule. » et « défaut de maîtrise ». Plus généralement lorsque l’on assiste au passage d’un véhicule de police, circulant à vive allure, on ne se sent pas vraiment en sécurité. Il est vrai que les accidents – mortels ou pas – dont sont responsables les policiers, ne sont pas toujours mentionnes dans les informations. (Source, France 2 et Canal +, 10 décembre et 20 Minutes, 14 décembre 2009)
Dans les clous…
En 2008, à Versailles, un sexagénaire qui traversait la chaussée, alors que le feu était au rouge, avait été contrôlé par une policière. Selon elle, ce piéton l’avait alors outragée. Vers 22 heures 15, deux policiers devaient se rendre au domicile de cet ennemi public pour lui notifier convocation au commissariat de police. Face à ses protestations, l’homme avait immédiatement été menotté, et placé en garde à vue durant 20 heures. Jugé devant le tribunal correctionnel, à Versailles, ce dangereux « individu » connaîtra sa peine le 11 février 2010. Il faut espérer que la justice saura se montrer impitoyable. (D’après 20 Minutes, 11 décembre 2009)
Mauvaises manières
Le 4 décembre, dans la matinée, plusieurs dizaines d’élèves du lycée Sophie Germain, à Paris, manifestaient devant leur établissement contre la réforme des lycées et, particulièrement, la suppression de l’enseignement de l’histoire dans les terminales scientifiques. Un manifestant raconte : « Nous étions une cinquantaine, avec une centaine de lycéens derrière nous. Tout à coup, des policiers sont arrivés. Certains avaient même des mitraillettes. Ils ont commencé à nous donner des coups de pied, de poing, à nous taper avec leur talkie-walkie, à nous tirer par les cheveux… » (Source, Libération, 12 décembre 2009)
Identité religieuse : version policière
Le 13 décembre, Brice Hortefeux annonçait la création d’un poste de préfet coordinateur chargé de la lutte contre l’antisémitisme. Ce préfet ayant « une autorité suffisante » sur les acteurs de la sécurité, en lien avec le préfet de police et les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, « pour prévenir et réprimer ces actes inadmissibles.» Fort bien. Question : y-aura-t-il bientôt un préfet chargé de la lutte contre les actes et menaces frappant les musulmans, ainsi que « les agressions verbales, les dégradations de bâtiments et les inscriptions diverses » ? Cela au nom de l’esprit d’égalité devant régner entre les minorités ; le ministre de l’Intérieur doit certainement y songer !
Ce même 13 décembre, Brice Hortefeux, qui s’était récemment illustré avec des plaisanteries douteuses sur les Maghrébins, s’est vu décerner la médaille du « prix de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », par l’Union des patrons et professionnels juifs de France. (Sources, 20 Minutes, 14 décembre et Métro, 15 décembre 2009)
Interpellation ciblée
Dans l’après-midi du 15 décembre, des postiers du syndicat Sud manifestaient devant l’Assemblée nationale, contre le projet de privatisation de la Poste. Au cours de l’intervention de la police et des gendarmes, Olivier Besancenot était brutalement pris à partie. Victime d’une clé au bras, il devait souffrir d’un doigt cassé et se retrouver à l’hôpital. Raison de cette interpellation musclée ? Le porte-parole du NPA tentait de revêtir une statue d’un costume de postier. (Sources, 20 Minutes et France 3 avec images significatives, 16 décembre 2009)
Légitime défense ?
A Villeneuve-Saint-Georges (94), dans l’après-midi du 15 décembre, des policiers de l’UTEQ (Unité territoriale de quartier) d’Orly relaient une équipe de policiers locaux qui ont pris en chasse un véhicule dont les passagers refusaient un contrôle. Se trouvant nez à nez avec cette voiture, l’un des policiers de l’UTEQ ouvrait le feu deux reprises, blessant au bras une femme de 45 ans qui avait eu le tort de se trouver là. D’après un témoin, l’un des fuyards aurait été armé, mais rien ne le prouve. Toujours est-il que le tireur explique qu’il s’estimait en situation de légitime défense. De son côté, l’IGN, saisie, devra déterminer l’origine des coups de feu mais, déjà, les policiers expliquent que la balle qui a touché la victime est arrivée par ricochet. (D’après 20 Minutes et Métro, 16 décembre 2009)
Ca cogne, à Rennes !
Le 5 décembre 2009, à Rennes, lors d’une manifestation de chômeurs et précaires interdite par la préfecture, des barrages de CRS avaient été édifiés, tandis que des policiers de la BAC allaient se livrer à des brutalités ressemblant à de véritables lynchages. Quelques militants libertaires, violemment interpellés, seront jugés le 18 janvier 2010, sous l’accusation de « violences à agents ». (Source, Le Monde Libertaire, 17 décembre 2009)
Photo de groupe illustrant l’identité nationale
C’est un document publié dans Le Monde. Le sujet ? Cinq policiers d’une unité territoriale de quartier (UTEQ), de Marseille, procèdent à un contrôle d’identité. Contre le rideau de fer baissé d’un magasin d’alimentation, un jeune homme en short et maillot de corps léger est entouré par quelques anges gardiens dont la posture est édifiante. Si le jeune homme paraît paisible, il n’en va pas de même des policiers. L’un d’eux, apparemment chef de la patrouille, a la main droite sur la crosse de son revolver, et la main gauche occupée avec un objet difficile à identifier. L’une de ses collègues (la police est de plus en plus féminisée) a également la main droite sur son arme. Au centre de la photo, un collègue tient fermement sa matraque Tonfa de sa main gauche, tandis qu’un autre policier paraît inspecter minutieusement une petite moto. En fond de décor, le cinquième policier a les bras croisés. Quant au jeune homme, il est plutôt serein et doit se demander, peut-être, ce que ces policiers doivent bien lui vouloir. Rien de particulier donc. Peut-être même une opération de pure routine. Sauf qu’à l’évidence, nos défenseurs de l’ordre public ont dû déceler, au faciès, un « individu » peut-être trop « bronzé » à leur gré… (Source, Le Monde, 18 décembre 2009)
Informez-nous !
Nous manquons cruellement d’informations émanant de la presse régionale sur les dérapages policiers. Nous attendons les coupures de journaux à l’adresse suivante : Observatoire des libertés publiques c/o NSP, 20, rue Courat – 75020 Paris.
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
n°37
- Spoiler:
- QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 37 – février 2010
Editorial : Sommes-nous tous des « Individus » ?
Le jargon policier ne souffre pas de fioritures inutiles. Pour les gardiens de l’ordre public, nous serions tous des « individus ». Il est vrai que cela correspond à une solide tradition dans les rangs des forces de l’ordre. En juin 1848, lorsque les gardes mobiles étaient lancés contre les ouvriers parisiens en lutte pour leur survie économique, leur hiérarchie les envoyaient combattre les « Bédouins ».Ce qui ne faisait qu’évoquer la récente conquête de l’Algérie et les résistances rencontrées dans ce pays en voie de colonisation. Bien évidemment, nos policiers de 2010 ne se risqueraient pas à traiter de « Bougnoules » ces Français qu’ils ont à l’œil, car la confusion des genres ferait désordre en un temps où l’Identité nationale est à l’ordre du jour. Plus simplement, pour nos policiers, qui se prétendent républicains, la personne humaine n’existe pas plus que cet humanisme qui devrait être de rigueur, au sein des forces de l’ordre. C’est ainsi que, quiconque est interpellé, ou simplement désigné, est immédiatement ravalé au rang « d’individu ». Il y a là une volonté évidente de considérer chaque citoyen comme un possible suspect. La constitution de très nombreux fichiers de police va d’ailleurs dans ce sens. De plus, cette mauvaise manière langagière fait tristement école, puisque dans la presse, écrite ou audiovisuelle, les journalistes ne font que reprendre, presque mot à mot, la formulation des communiqués émanant des autorités policières, en qualifiant, sans la moindre difficulté, « d’individus » les victimes de la vindicte policière.
Livrons-nous à un peu de sémantique populaire. L’individu peut être, au choix : un triste sire, un joli coco, un pauvre hère, un vilain merle, une mauvaise tête, un bougre ou une tête brûlée. Pour le policier de 2010, « l’individu » n’est plus une personne mais, plus certainement, un énergumène, un zèbre, un voyou peut-être dangereux . En tout cas quelqu’un de louche. A la limite, le policier, plus mesuré parlera d’un quidam car il n’ose même plus utiliser le mot pékin. Avec une logique glaciale, Petit Robert nous explique que l’individu est « l’élément d’une population, en statistique » ou, plus tristement, le « terme inférieur d’une série qui ne dédaigne plus de concept général et ne comporte plus de division logique. » Faudrait-il estimer qu’en école de police nos futurs ange gardiens se penchent longuement sur ce dictionnaire ? Ce qui est sûr, c’est que certains policiers feraient bien d’acquérir un manuel du savoir-vivre…
Maurice Rajsfus
Retour à l’envoyeur
Suite à la mauvaise plaisanterie, de type raciste, adressée par le ministre de l’Intérieur à un jeune militant UMP, qui avait le tort de ne pas être Auvergnat, Brice Hortefeux est poursuivi en justice par le MRAP pour « injure raciale ». I1 devrait comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris, le 14 avril 2010. (Source, 20 Minutes 18 décembre 2010)
Forte pensée
L’empereur Napoléon Ier, connaissait bien les hommes qui le servaient d’où cette utile réflexion : « …L’art de la police est de ne pas voir ce qu’il est inutile qu’elle voie… »
Garde à vue:inflation
Selon le contrôleur général des lieux de privation des libertés, Jean-Marie Delarue, les chiffres de mise en garde à vue, en 2008, ont été minorés. L’estimation officielle serait inférieure de 20 à 30% à la réalité. C’est ainsi que les 578 000 gardes à vue de 2008 ne tenaient pas compte de la plupart des petites infractions, liées au Code la route, ayant également entraîné une mise en garde à vue. (Source, Le Journal du Dimanche, 20 décembre 2009)
Droit d’asile
Le 22 décembre, à Dijon, deux Géorgiens, demandeurs d’asile, sont interpellés par la police alors qu’en compagnie d’un militant de la CIMADE, ils se présentaient au guichet de demande d’asile de la préfecture. (Source, Libération, 24 décembre 2009)
Comptine
Ce gentil couplet aurait pu être fredonné par les étudiants parisiens, en mai 1968, mais il est toujours d’actualité :
« Le gros indic
Hypodermique
Nous fait la nique.
Son imper mastic
Donne la colique.
Il nous pique,
C’est un aspic.
Pique nique douille
C’est toi l’andouille »
(Et si vous preniez la suite…)
Solidarité mal venue
Tenus à l’obligation de résultats, nos policiers ne font pas dans la dentelle. D’où cette attention particulière portée aux faits et gestes des citoyens solidaires envers les migrants en détresse. Le 15 décembre, un diacre, aumônier des prisons à Dunkerque, et l’un de ses amis, étaient entendus pendant deux heures dans les locaux de la PAF à (Police de l’air et des frontières). Tous deux étant les auteurs d’une grave infraction à la loi. Ils avaient tenté, à l’aide d’une pelleteuse, d’assécher un campement de migrants Afghans et Irakiens inondé par les eaux d’un marais. Fort heureusement, la guillotine n’existe pas pour ce genre de délit, mais le procureur de Dunkerque ne manquait pas de déclarer que si ce diacre ne serait pas « poursuivi dans l’immédiat », il ferait néanmoins l’objet d’un rappel à la loi. Il n’en reste pas moins que, côté police, le diacre a appris qu’il se voyait frappé d’une amende de 1 500 euros par les ange gardiens du port autonome. Juste pour lui apprendre que la solidarité a un coût. (D’après Libération, 23 décembre 2009)
Contrôle au faciès
Le ministre de l’Intérieur refuse que l’on puisse dire que nos policiers se livrent au contrôle au faciès. le témoignage qui suit ne fait que contredire cette affirmation :
« Le 21, vers 17 h, j’ai été témoin d’une scène tout à fait insupportable. Je sortais de la librairie Gibert, près de la station de métro Strasbourg Saint-Denis, lorsque j’aperçus trois policiers, qui déambulaient sur le boulevard Saint-Denis, interpeller un jeune homme en lui lançant : vous ne savez pas qu’il est interdit de cracher par terre?, avant de lui demander ses papiers. Ce garçon, au type maghrébin prononcé, devait avoir l’habitude de ce genre d’interpellation au faciès puisqu’il présentait rapidement, d’un air las, sa carte d’identité française, que les policiers allaient examiner avec un soin étonnant. Ce document lui étant remis ensuite sans le moindre mot d’excuse. En s’éloignant, les trois policiers plaisantaient, l’un d’eux disant à ses deux compères : t’as vu comme il a eu les glandes… Je suis écoeurée. Ce jeune homme était convenablement vêtu, il ne gênait personne, et il n’y avait aucune raison pour motiver cette interpellation ! » (Témoignage reçu à l’Observatoire des libertés publiques le 28 décembre 2009)
Entre amis…
Un couple de policiers cannois, membres de la BAC, a été mis en examen pour corruption passive. Ils avaient pris l’habitude d’alerter les gérants de bar de la ville, avant chaque contrô1e de police qui aurait pu contrarier certaines de leur activité parallèle. (Source, France Info, 18 décembre 2009)
A qui se fier ?
Dans les premiers jours de décembre 2009, douze personnes, soupçonnées de revendre des voitures volées étaient arrêtées. Parmi elles, plusieurs fonctionnaires du service des cartes grises de la Seine Saint-Denis. Quelque soixante-dix cartes grises auraient été émises grâce à ces excellents agents de la préfecture. (Source, Libération, 26 décembre 2009)
Feu à volonté !
Dans la soirée du 26 décembre, deux hommes braquaient un restaurant Mac Donald’s, dans le centre de Nîmes. Suite à l’intervention rapide d’une patrouille de police, l’un des agresseurs prenait la fuite, avec une employée en otage, sous la menace de son arme. N’écoutant que son courage, et négligeant le risque encouru par l’otage, l’un des policiers faisait feu à trois reprise, touchant mortellement le braqueur. (D’après Libération, 28 décembre 2009)
Adieu ELOI
Le 29 décembre 2009, 1e Conseil d’État a annulé partiellement le décret créant le fichier informatique ELOI (comme « éloignement »). Y sont recensées les « données à caractère personnel, relatives aux étrangers faisant l’objet d’une mesure d’éloignement. « Déjà,en mars 2007, 1e Conseil d’Etat avait retoqué la version initiale. Pour la haute autorité, deux dispositions du fichier ELOI posaient problème. Ainsi, la conservation pendant trois ans de certaines données, comme celle relative aux enfants de l’étranger expulsables, ainsi que l’enregistrement du numéro d’identification délivré à toute personne ayant fait une demande de titre de séjour. Pour le Conseil d’Etat : « …La pertinence et d’adéquation de cette donnée, relative au séjour, par rapport aux finalités du traitement, relatif à l’éloignement, ne sont pas établies. » (Source, Libération, 31 décembre 2009)
Violences vigilantes !
Décidément, de nombreux vigiles ont pris d’excellentes leçons chez les authentiques policiers. Particulièrement en matière de violences. Le 29 décembre, a Lyon, dans un magasin Carrefour du quartier de La Part-Dieu, quatre vigiles interceptaient un jeune SDF qui tentait de dérober une canette de bière. Après avoir été immobilisé à l’aide d’une clé au bras, le jeune homme, âgé de 25 ans, était violemment frappé au visage, puis projeté sur une table, où il devait subir une compression de la cage thoracique. Il devait également recevoir des coups puisque son visage et ses bras portaient des traces de bleus car, selon ses tortionnaires, il était énervé et se débattait. Intervention suffisamment brutale conduisant à tuer un jeune homme, pour quelques gorgées de bière. Après avoir visionné le circuit intérieur de vidéo du magasin, le procureur devait décider la mise en examen des quatre brutes pour « violence aggravée ayant entraîné la mort sans intention de la donner. » Les images vidéo faisant effectivement foi, il va de soi que ces vigiles très vigilants allaient bien au-delà de ce que leur « devoir » leur commandait. Ce véritable assassinat, par « asphyxie mécanique », nous renvoie à cette volonté exprimée par Nicolas Sarkozy de réduire les effectifs policiers, et leur remplacement par des vigiles salariés des sociétés privées de sécurité. Manque de chance, comme ces voyous ne sont pas assermentés, à l’instar des policiers, ils ne seront pas soutenus par leur hiérarchie et risquent de longues années de prison. (D’après Le Parisien, 31 décembre 2009)
Les églises ne sont plus des lieux d’asile…
Une centaines de sans papiers, réclamant leur régularisation, ont été expulsés par la police de la basilique Saint-Clotilde, dans le 7ème arrondissement de Paris, le 30 décembre. A l’extérieur du bâtiment, des manifestants avaient déployé une banderole portant des slogans comme : « Arrêt des rafles », « Fermeture des centres de rétention » et « Régulariser est un droit ». I1 ne semble pas que le curé du lieu se soit opposé à cette expulsion.( D’après Le Monde, 1er janvier 2010)
Société policière
Le 16 décembre 2009, un sans papiers Malien qui avait manifesté 1′intention d’ouvrir un compte à l’agence postale de Viry-Chatillon (91), se retrouvait au centre de rétention administratif de Palaiseau. Explication simple : deux mois plus tôt, l’ouverture de son compte lui avait été refusée car ses papiers s’étaient avérés faux. C’est ainsi qu’à la mi-décembre il était convoqué, sans motif précis au commissariat voisin. I1 était aussitôt placé en garde à vue pour faux, usage de faux et infraction à la législation sur les étrangers. A la direction de la Poste, on assure que ce qui n’est rien d’autre qu’une pure et simple délation, venant d’un employé zélé, était dans la règle des choses. Le 31 décembre, ce travailleur Malien ne savait toujours pas quel sort lui serait réservé car le consulat du Mali n’avait pas encore donné le feu vert pour son expulsion. I1 semble que ce type de dénonciation soit devenue pratique courante, aussi bien à la Poste qu’aux guichets des banques, dans les magasins de téléphonie mobile ou même dans les centres d’assurance maladie. (Source, Le Parisien, 1er janvier 2010)
Pots d’échappement
Si l’on voulait s’en remettre aux déclarations fracassantes du ministère de l’Intérieur, la dernière nuit de l’année 2009 devait se passer sans trop de dommages 30 000 policiers et 15 000 gendarmes allaient assurer la sécurité durant les festivités du réveillon. Pour la seule capitale 8 000 policiers avaient été déployés. La traque aux incendiaires de voitures serait assurée. En fait, ce déploiement de forces policières s’est avérée être un véritable flop. Dans la nuit du 31 décembre 2009 au 1er janvier 2010, ce sont 1 137 véhicules qui seront brûlés, soit dix de moins qu’en 2008 pour deux fois de plus de policiers sur le terrain. Alors, à quelle fin cette démonstration policière ? Que fait la police ? (D’après Libération, 2 janvier 2010)
Du grain pour les poulets…
Dès son arrivée au ministère de l’Intérieur, en mai 2002, Nicolas Sarkozy avait fait savoir aux policiers qu’ils devraient désormais d’être plus productifs. I1 leur était demandé de fixer, chaque année, des « objectifs quantifiés », permettant, « l’amélioration de leur efficacité ». En 2003, après l’adoption de la loi Sécurité Intérieure, c’était 1′annonce de classements « productifs », par départements, et même individuellement par commissariat -avec, éventuellement, primes à la clé. A cette époque, nos gardiens de l’ordre public, encore sous le coup de la bonne surprise de travailler sous la houlette d’un ministre de l’Intérieur efficace, n’avaient pas réagi à cette mise en demeure, et leurs syndicats pas davantage. Avait suivi la révolte des banlieues, à l’automne 2005, et les policiers des banlieues « sensibles » avaient pu constater que les primes promises ressemblaient surtout à des peaux de chagrin -sauf pour leur hiérarchie. Depuis, ce qui était suggéré s’est transformé en obligation, avec quotas d’interpellation et chiffres de délits naturellement en hausse. Ainsi, en janvier 2009, un capitaine de police de Chalons-en-Champagne fixait les quotas à atteindre par son unité. Extraits de la note de service : « Chaque brigade de roulement de jour devra, a minima, procéder à 65 interpellations par jour (hors ivresse publique, manifestations et délits routiers), à 10 interpellations de personnes faisant l’objet de fiches de recherche ; établissement de 230 timbres-amendes pour infraction au Code de la route (hors stationnement) et 75 timbres-amendes pour comportements dangereux, etc . » Par ailleurs, la BAC de cette même unité avait pour ordre impératif de réaliser « 162 interpellations ». I1 va de soi que de tels ordres écrits se sont faits rares depuis que des policiers « usés par la politique du chiffre », les ont fait fuiter. Cela ne peut que laisser des traces.
La bronca commence également à gronder dans le monde syndical policier. Un délégué de l’Union SGP-Unité police (syndicat majoritaire chez les policiers en tenue -soit disant de gauche), dénonce cette « religion du chiffre », avec cet exemple éclairant : « On nous demande d’arrêter cinq consommateurs de joints parce que ça fait cinq délits constatés, mais aussi cinq faits élucidés. C’est plus facile que d’interpeller un revendeur de drogue, ce qui va compter pour une seule affaire dans les statistiques ». Après cette belle manifestation de colère, ce syndicaliste vend la mèche : « Après son arrivée au ministère de l’Intérieur, Sarkozy avait promis des effectifs et des moyens, armes, protections, véhicules… Aujourd’hui, on nous réclame toujours des résultats, mais avec moins de moyens ». D’où la conclusion qu’il est possible de tirer : policiers de « gauche » = policier ordinaire. I1 suffirait de quelques grains supplémentaires pour que le poulet soit rassasié ! (D’après Libération, 5 janvier 2010)
Certitude de culpabilité
Dans la soirée du 2 janvier, à Mantes-la-Jolie (78), une trentaine de jeunes s’affrontaient à des policiers. Pourquoi ? Deux jeunes du quartier du Val-Fourré, soupçonnés d’avoir volé de l’essence, venaient d’être placés en garde à vue. Les policiers, alertés du vol par le gérant d’une station-service, ont été pris à partie alors qu’ils procédaient à des interpellations sans preuve ? Réplique immédiate à l’aide de gaz lacrymogènes et de tirs de flash-ball. (Source, Le Monde, 5 janvier 2010)
Tombé du camion…
Le 7 janvier, trois CRS de la compagnie autoroutière de Sant-Etienne ont été suspendus de leur fonction. Cela dans le cadre d’une affaire de détournement de bouteilles de wisky, dans la région de Lyon. Ces braves serviteurs de l’ordre public sont soupçonnés de « s’être servis » dans la cargaison d’un poids lourd qui s’était renversé, avant de revendre ces bouteilles à bas prix. (Peut-être à leurs collègues). Suite à ce gentil larcin, une quinzaine de CRS avaient été interpellés. (Source, France Info, 7 janvier et Métro, 8 janvier 2010)
Stakanovistes !
Le 7 janvier, intervenant sur une radio périphérique, Eric Besson, gardien de l’Identité nationale, se flattait d’avoir pu procéder à 29.000 expulsions de sans papiers, en 2009. Soit 2.000 de plus que le quota fixé par Nicolas Sarkozy. Pour en arriver à un tel résultat, il aura fallu que les préfets, la police de l’air et des frontières (PAF), tout comme les simples gardiens de la paix, toujours l’œil aux aguets, se soient acharnés à la tâche. (D’après Europe 1, 7 janvier 2010)
Que fait la police ?
Après plusieurs braquages à la voiture-bélier, de bureaux de poste en Seine-Saint-Denis – seize établissements agressés en quelques mois - c’est dans le 12è arrondissement de Paris se sont attaqués à une banque, le 11 janvier, pour tenter de s’emparer d’un distributeur de billets. Peut-on dire que les policiers sont trop occupés à traquer les sans papiers et les « racailles » des cités pour s’inquiéter des braquages de banques et de bureaux de postes ? (D’après Direct-Matin, 12 janvier 2010)
Règlement de compte
Le 7 janvier, huit policiers de la Compagnie parisienne de sécurité ont attaqué, de leur propre initiative, des vendeurs à la sauvette, près de la Tour Eiffel. L’un de ces policiers aurait été agressé par deux d’entre eux, quelques jours plus tôt. Une enquête est en cours, et des sanctions administratives auraient déjà été prises, un officier de police étant d’ores et déjà suspendu. Nos policiers seraient donc capables de tout, y compris de s’impliquer dans des règlements de compte, hors service. Tout comme les voyous qu’ils sont censés mettre à la raison. Il est vrai que, parfois, la ligne rouge est difficile à définir. (D’après Direct-Matin, 13 janvier 2010)
Rennes : retour sur le 5 décembre 2009
A la veille d’une manifestation des chômeurs et précaires, annoncée à Rennes, le 5 décembre 2009, la préfecture décidait de l’interdire. Les quelque 500 personnes présentes, malgré tout, cherchaient à rejoindre le centre-ville pour se faire entendre. Immédiatement, les forces de police, en nombre impressionnant, intervenaient pour intimider les manifestants, et multipliaient les provocations pour justifier les arrestations. Alors que les organisateurs tentaient de rassembler les manifestants dans une salle qui leur avait été promise, la police tendait un guet-apens, après en avoir interdit l’accès. Plusieurs dizaines de policiers la BAC chargaient violemment, tabassant les manifestants et les arrosant de gaz lacrymogènes, alors qu’aucune agressivité n’était venu de leur côté. Quatre personnes étaient interpellées sous le prétexte aberrant de « jets d’essence », et une autre pour une soit disant « violence à agent ». Parmi les manifestants, il était possible de constater des blessés graves : un traumatisme cérébral, avec séquelles irréparables, des arcades sourcilières éclatées, des touffes de cheveux arrachées. Le procès des inculpés devait se dérouler le 18 janvier. (D’après un communiqué du Mouvement des chômeurs et précaires, reçu à l’Observatoire des libertés publiques, la 11 janvier 2010)
Justice, selon la police
Plusieurs juges d’instruction du tribunal de grande instance de Bobigny (93), sont en conflit ouvert avec le chef de la police judiciaire. Ce dernier aurait refusé la présence d’un avocat, à la première heure de garde à vue, dans plusieurs enquêtes en cours. Suite à cette mauvaise volonté, les magistrats ont envoyé un courrier de protestation au directeur régional de la police judiciaire. (Source, 20 Minutes, 14 janvier 2010)
Entre collègues…
Dans la soirée du 14 janvier, un policer parisien manipule maladroitement son arme de service dans les locaux de la police judiciaire. Mauvaise connaissance du matériel ou fébrilité ? Toujours-est-il qu’une balle sort du chargeur et va blesser un collègue, dont la vie, fort heureusement, n’est pas en danger. Il n’en reste pas moins que l’IGS enquête. (Source, France Inter, 15 janvier 2010)
Officiers de police démocrates
Avec beaucoup d’à propos, sans doute pour mieux nous convaincre de leurs profonds sentiments humanitaires, le syndicat d’officiers de police Synergie, affirmait dans un communiqué, à propos de la qualité des interpellations et des gardes à vue, un étonnant rappel à la loi policière. Cela à la suite du témoignage d’une avocate particulièrement maltraitée par de braves policiers républicains durant sa garde à vue. Extraits : « …L’intérêt collectif (ne doit pas être) sacrifié sur l’autel des honoraires, drapés dans le voile immaculé des Droits de l’homme.. » Tel quel ! En fait, cette charge visait les avocats qui se permettent de réclamer la simple application de la loi, c’est-à-dire leur présence dès la première heure de garde à vue. Sans oublier, soulignent les policiers de Synergie, que les avocats, « dont les compétences en matière pénale sont proportionnelles au montant des honoraires perçus » sont avant tout des empêcheurs de condamner. En fait, après la disparition programmée des juges d’instruction, les officiers de police aimeraient bien supprimer également les avocats. (D’après CQFD, janvier 2010)
Statistiques policières
Malgré toutes les manipulations des chiffres sur la délinquance du ministère de l’Intérieur, il est difficile à Brice Hortefeux, porte-voix de Nicolas Sarkozy dans le domaine sécuritaire, de vraiment démontrer des avancées en la matière. Il y aurait peut-être une petite baisse de la délinquance globale, en 2009 (-4%), mais ce résultat est contrebalancé par une hausse des agressions aux personnes ‘+ 4,8%), dans le même temps que les vols à main armée auraient augmenté de 20%. De plus, pour éviter de voir gonfler les statistiques, les interpellations de consommateurs de cannabis n’apparaissent plus comme l’année précédente. (Source, Libération, 15 janvier 2010)
Humanisme pandore
Le 12 janvier, à Bourg-en-Bresse, les gendarmes se sont introduits au siège de la communauté Emmaüs. Ils venaient interpeller une famille de sans papiers, originaire du Kosovo. Le père, la mère (enceinte de cinq mois) et deux enfants, âgés de 5 et 7 ans, tous deux scolarisés, étaient rapidement placé dans un avion en partance pour Pristina. Sans même passer par la case centre de rétention. Dans un communiqué, le mouvement Emmaüs s’est dit « profondément choqué et indigné », tout en exigeant l’arrêt d’une « politique aveugle qui privilégie les chiffres de reconduction au détriment du respect de la personne humaine. » (Source, Libération, 18 janvier 2010)
Fumette funeste
Le 14 janvier, un officier de police en poste au 2è district de la police judiciaire de Paris, avait blessé accidentellement l’un de ses collègues en manipulant son arme. (voir plus haut) cet excellent défenseur de l’ordre public a été mis en examen, non seulement pour « blessure involontaire », mais également pour « usage d’un produit stupéfiant. » Cet officier de police, qui venait de consommer de l’alcool, au moment des faits, devait reconnaître qu’il avait également fumé du haschich. L’auteur du tir malencontreux a été suspendu de ses fonctions, et sera soumis à une obligation de soins. De même, il lui est désormais interdit de détenir une arme. C’est bien le moins ! (Source, 20 Minutes, 20 janvier 2010)
Les « municipaux » à l’ouvrage
Dans la soirée du 19 janvier, à Woippy (Moselle), trois jeunes d’une vingtaine d’années, circulant sans casque sur un scooter volé étaient pris en chasse par une patrouille de la police municipale. Dans un virage, le scooter dérapait, le conducteur était tué sur le coup. L’un des passagers étant grièvement blessé. (Source, France Info, 20 janvier 2010)
Productivisme policier
Soixante travailleurs sans papiers en grève qui occupaient depuis octobre 2009 le chantier de l’ancien hôtel Majestic, à Paris, ont été « évacués » par la police, le 20 janvier. (Source, 20 Minutes, 21 janvier 2010)
Informez-nous !
Nous manquons toujours cruellement d’informations parues dans la presse régionale concernant les dérapages policiers. Nous attendons les coupures de journaux, à l’adresse suivante : Observatoire des libertés publiques, C/O NSP, 20 rue Courat, 75020 Paris.
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
n°38
- Spoiler:
- Editorial :Circulez, il n’y a rien à voir !
Peut-être l’avez-vous remarqué, à la lecture du dernier numéro de Que fait la Police ?, il semblerait que les dérapages policiers ont diminué, en janvier 2010. Qu’en est-il exactement ? Comme la source de nos informations réside essentiellement dans la presse, il nous faut bien constater que la colonne des faits divers, où sont relégués les petites dérives ou les bavures en vraie grandeur, sont désespérément vides. D’ailleurs, des quotidiens aussi sérieux que Le Monde ou Libération, on considérablement réduit leurs petites colonnes de « brèves » qu’il est possible de recueillir dans les dépêches de l’AFP. Comme si le citoyen ordinaire n’avait pas à s’inquiéter du comportement de la police républicaine. Il en va également ainsi du Parisien, au travers de ses multiples éditions, en Ile de France, où l’intérêt porté aux troubles à l’ordre public provoqués par des fonctionnaires agissant sous la pression de l’obligation de résultat imposés par leur hiérarchie, paraît nettement moins évident. Même des journaux gratuits, comme Métro ou 20 Minutes, intéressés il y a peu par les faits et gestes de nos gardiens de la paix, évitent de trop s’étendre sur ce sujet. Bien souvent, c’est au travers d’une information entendue rapidement sur France Info ou sur France Inter, qu’il est possible d’apprendre qu’un policier ne s’est pas très bien conduit. Faudrait-il en conclure que le corps policier s’est apaisé, et que la population de ce pays n’est plus considérée comme globalement suspecte, au point que ses relations avec les forces de l’ordre se seraient réellement améliorée ? Ce serait trop beau ! A rebours, comment expliquer que, bon an mal an, environ 3 000 policiers de tous grades comparaissent devant les Commissions de discipline de la police nationale. Cela pour des motifs dont le détail ne nous est jamais communiqué par voie de presse. Faut-il donc conclure de ce constat que, à part quelques grosses bavures éminemment médiatiques, la presse n’hésiterait pas à s’autocensurer elle même sans y être véritablement contrainte ? Il semble que l’attitude de la presse régionale soit également identique. Dès lors, comme il parait peu vraisemblable que la police soit devenue authentiquement citoyenne, il faut bien se résoudre à admettre que nous ne devons pas nous intéresser au mode opératoire de notre police. En clair : circulez, il n’y a rien à voir !
Maurice Rajsfus
Carnaval
A Nice, le 21 janvier, lors de la grève des fonctionnaires, des policiers ont rudement interpellé des manifestants qui défilaient, avec sur le visage un masque de carnaval représentant Nicolas Sarkozy. Ainsi, avant même que soit votée une loi interdisant le port de la burqa, les policiers avaient décidé, de leur propre chef, d’appliquer une loi non écrite interdisant que l’on puisse se moquer du chef de l’Etat. Comment oublier, qu’il a quelques années, lors du procès fait à Charlie Hebdo par des intégristes islamistes, Nicolas Sarkozy avait pris la défense de cet hebdomadaire, au nom du droit à la caricature. Peut-être que nos fins limiers s’étaient référés à l’interdiction faite aux jeunes des cités de se couvrir la tête d’une cagoule ? Bientôt, il sera peut-être interdit de brocarder la police car, n’est-ce pas, il y aurait outrage !
(D’après France Inter, 22 janvier 2010)
Rions un peu
Le 21 janvier, Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la ville déclarait, deux jours après la mort du jeune Malek, à Woippy : « Aujourd’hui, nous avons une police qui est dans la diversité, très respectueuse, même s’il y a quelques dérapages, des contrôles abusifs qui ont tendu les relations entre les jeunes des cités et la police… » (Cité par Libération, 22 janvier 2010)
« Gardés à vue »
Contrairement au chiffre fourni par le ministère de l’Intérieur, ce ne serait pas quelque 600 000 garde-à-vue mais près de 900 000 qui auraient affecté les Français, en 2008. Le journaliste Matthieu Aron, lui-même placé en garde-à-vue pour un délit mineur, en 2004, a mené l’enquête auprès de victimes de l’acharnement policier qui a suivi les lois Perben et Sarkozy, en 2003 et 2004. Il a rencontré des hommes et des femmes, qui ont découvert, avec effarement : « …les menottes, les fouilles au corps, puis l’attente durant des heures dans des locaux insalubres. Certains en sortent traumatisés. » Matthieu Aron constate ce « système incontrô1é, fruit de décisions empilées les unes sur les autres. La machine s’est emballée mais personne ne sait comment l’arrêter ! » A lire absolument. (Gardés à vue, de Matthieu Aron. Les Arènes, 274 pages, 18 euros 50)
Comptine
Ce gentil couplet aurait pu être fredonné par les étudiants révoltés, en mai 1968, à une époque où la police ne restait jamais inactive au quartier latin :
« Le gros indic
Hypodermique
Nous fait la nique
Son imper mastic
Donne la colique
Il nous pique
C’est un aspic
Pique nique douille
C’est toi l’andouille ! »
(Et si vous preniez la suite)
Empreintes génétiques
Au I er janvier 2010, ce sont 1,3 millions de personnes qui se retrouvent dans le FNAEG (Fichier national des empreintes génétiques). C’est à dire une augmentation de près de 40% sur une année. Plus ancien, le fichier national des empreintes digitales compte déjà plus de 34 millions de traces. (Source, Libération, 25 janvier 2010)
Forte pensée
Dans son Dictionnaire des citations, Raoul Vaneigem rapporte ce propos de Marc-Pierre de Voyer d’Argenson, lieutenant de police à l’époque de la Régence, en 1720, que Louis Thomas avait cité dans l’Esprit du XVIIIème siècle :
» On reprochait à d’Argenson de recruter dans la police nombre de coquins et de fripons.
- Trouvez-moi, répondit-il, d’honnêtes gens qui veuillent bien faire ce métier. »
I1 va de soi que, près de trois siècles plus tard, la situation morale de la police s’est nettement améliorée…
Acharnement (I)
C’est l’histoire, tristement ordinaire, d’un lycéen marocain, âgé de 18 ans qui a été expulsé vers le Maroc, le 23 janvier. Mohamed avait rejoint son père, qui vit régulièrement en France depuis I995. Ce garçon, scolarisé dans un lycée de Colombes (92), avait été interpellé, quelques jours plus tôt, à la gare Montparnasse, à Paris. C’était lors d’un contrôle de police. Motif : « consommation sur la voie publique d’alcool dans un périmètre interdit. » Cette explication étant contestée par le Réseau Education sans frontières (RESF), qui avait pris la défense du garçon. De plus, selon la préfecture de police, le jeune homme aurait « émis des menaces de mort à l’encontre des policiers, qui ont porté plainte. » I1 n’en reste pas moins que cette plainte devait être rapidement classée sans suite, vu sans doute son manque de crédibilité. Selon l’un des responsables de RESF, il ne faut pas négliger « la tendance qu’a le ministre de l’immigration à calomnier les gens qu’il veut expulser ». Au terme de sa garde-à-vue, le lycéen avait fait l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. Son recours était rejeté le 1er janvier par le tribunal administratif de Paris. La procédure étant également validée par le juge des libertés. I1 reste quelques détails édifiants : l’un des enseignants du lycée Valmy de Colombes affirme que Mohamed avait déposé un dossier de régularisation, en novembre 2009 mais cette requête semble n’avoir jamais été étudiée… (Source, Vosges-Matin, 24 janvier 2010)
Faux nez
Le 14 novembre 2009, un site internet en mal de publicité avait annoncé une distribution de billets de banque, sur le Champs de Mars, à Paris. Bien entendu, cette annonce ne pouvait que provoquer des incidents violents, et les policiers présents sur le terrain, interpellaient deux jeunes, âgés de 19 et 21 ans, qu’ils accusaient de leur avoir lancé des pierres. Lors du procès en correctionnelle, le 25 janvier, les juges devaient constater que le dossier était vide. Même la présidente du tribunal allait ironiser en expliquant que sur le Champs de Mars on ne pouvait trouver que des graviers. Par ailleurs, les deux jeunes avaient été interpellés, au hasard, plus d’une heure après les faits. Est-il utile de noter que l’un d’eux se prénomme Karim ? Ce qui fait douter de la qualité de la plainte de ces policiers qui ne seront jamais poursuivis pour faux témoignage ou dénonciation calomnieuse. (D’après 20 Minutes, 26 janvier 2010)
Productivisme policier
La sortie en librairie du livre de Matthieu Aron, Gardes à vue, le 27 janvier (voir plus haut) a rapidement délié les langues. Au ministère de l’Intérieur, on admet, à mi-voix, que le nombre de gardes à vue a été sous-estimé. Très circonspect, Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, expliquait que son administration était ouverte à des aménagements, tout en soulignant: « Nous ne sommes pas des acharnés de la GAV », mais en ajoutant, avec prudence : « Nous sommes en train de les recompter. » Ce haut fonctionnaire, ami de longue date de Nicolas Sarkozy, a admis malgré tout que les gardes à vue routières étaient « en forte augmentation depuis deux ans », mais sans expliquer pourquoi les délits les plus minimes permettaient aux policiers de traiter les « délinquants » interpellés comme de grands criminels. Avec menottage, fouille au corps et humiliations diverses. Rien non plus sur cette volonté de faire du chiffre, tout en se flattant du taux d’élucidation des délits les plus divers. en effet, un petit délit routier constitue une infraction rapidement élucidée… (D’après Le Monde, 28 janvier 2010)
Acharnement (2)
Le 22 janvier, une jeune femme sans papiers, originaire de Sierra Léone, refusait de se laisser embarquer, depuis l’aéroport de Biarritz, à destination du Nigéria. Elle sera finalement expulsée le 28 janvier. La CIMADE locale devait dénoncer la duplicité des policiers en faisant remarquer : « Elle est partie du centre de rétention sans ses bagages car les policiers lui avaient fait croire qu’elle ne serait pas obligée d’embarquer dans l’avion. En fait, elle a été bel et bien renvoyée vers le Nigéria où elle n’a aucune famille. C’est vraiment inhumain ! » I1 est vrai que ce sont là des habitudes policières qui ne font que se multiplier. (Source, Sud Ouest, 29 janvier 2010)
Connivence et gros clin d’œil
Pour les élections régionales en Ile de France, c’est le secrétaire général du syndicat d’officiers de police Synergie, Bruno Beschizza, qui a été choisi (imposé en fait) par une main invisible, pour prendre la tête de la liste UMP en Seine-Saint-Denis. Ce proche de Nicolas Sarkozy devrait rassurer les tenants de l’idéologie sécuritaire dans ce département sensible ». (D’après, Le Monde, 1 er février 2010)
Ah bon…
I1 semblerait qu’à la veille des élections régionales, la volonté du ministère de l’Intérieur soit de faire croire à une amélioration dans le domaine de la délinquance. Ce qui serait porté au crédit du pouvoir. Dans une tribune publiée sur le Net, le sociologue Laurent Mucchielli, notait récemment ce que des responsables de syndicats de policiers disaient à voix basse : « …Les policiers et les gendarmes ont reçu l’injonction de faire baisser les chiffres de la délinquance, pour permettre au ministre de l’Intérieur, au gouvernement et au président de ne pas afficher un bilan négatif au moment où l’on est entré en campagne pour les élections régionales. » Ce renversement de tendance, cet abandon du catastrophisme sécuritaire doit peut-être tout au fait, révélé par de nombreux sondages, que la population est bien plus sensible au phénomène du chômage et à la perte du pouvoir d’achat qu’à une insécurité qui a long temps servi de marche pied pour la conquête, puis la conservation du pouvoir. (D’après Libération, 3 février 2010)
Acharnement (3)
Détenue depuis le 19 janvier au centre de rétention administrative de Lyon, une jeune marocaine, Salima, âgée de 18 ans, devait être expulsée le 4 février vers le Maroc. Pendant ce temps, sa sœur jumelle se cache pour échapper à la police. Salima raconte : « Je n’ai pas de famille au Maroc. Je ne me souviens presque plus de ce pays, que nous avions quitté, avec ma sœur, quand nous avions 13 ans. Je ne sais même plus lire ni écrire en arabe. » Les deux jeunes filles, qui n’ont plus de famille au Maroc, vivaient chez une tante à Clermont-Ferrand, et préparaient toutes deux un CAP professionnel. Il se trouve que l’actuel préfet d’Auvergne, Patrick Stéfanini, ancien secrétaire général du ministère de l’immigration, a souhaité ne pas s’exprimer sur cette affaire, « pour le moment. » (Source, le Monde, 4 février 2010)
Tous ensemble…
Le 4 février, des milliers de policiers municipaux ont manifesté dans plusieurs villes de France. Leur revendication ? Que leurs grilles de salaires soient alignées sur celles de la police nationale. (Source, France Info, 4 février 2010)
CRS sous pression
Une compagnie de CRS a été retirée de l’agglomération de Bordeaux. Motif : manque de résultats. En fait, insuffisamment de délits constatés, et peu de PV appliqués aux automobilistes. Le porte-parole d’un syndicat de CRS a tenu à expliquer que les CRS n’avaient pas pour vocation à être des collecteurs d’impôt. (Source, La Dépêche du Midi, 4 février 2010)
Chiens policiers contre squatteurs
Dans la matinée du 3 février, les occupants d’un squat, installé rue de l’Echiquier, dans le I0ème arrondissement de Paris, étaient évacués par les forces de l’ordre. L’un des occupants affirme : « les policiers ont été violents, ils ont lâché les chiens ! » (Source, Métro, 4 février 2010)
Garde à vue à deux vitesses
Une homme d’une trentaine d’années, qui a connu la garde à vue, en France et en Allemagne témoigne de la différence de comportement des policiers sur l’une et l’autre rive du Rhin : »En France, j’avais l’impression d’être un sous-homme. On te méprise, on te parle comme à une merde, alors qu’en Allemagne on te cause normalement. » Placé en cellule, à Rennes, pour un motif futile, il décrit ce lieu de non droit : « Des mégots au sol, de la merde sur les murs, avec un banc en béton, et une planche en bois pour couchette. » C’est en caleçon, sans sa montre, ni même une couverture qu’il passera toute une nuit en garde à vue. Quant à sa geôle allemande d’Aix-la-Chappelle, elle avait presque des allures de palace : « Une pièce impeccable, avec un matelas et une couverture propre. » A Aix-la-Chapelle, les policiers interrogeaient cet homme, « avec professionnalisme et courtoisie » et au petit déjeuner, c’était « limite café-tartines », tandis que leurs homologues français lui refusaient un verre d’eau… (Source, 20 Minutes, 4 février 2010)
A voile et à matraque…
Une femme fonctionnaire, agent de surveillance de Paris (ASP) était suspendue de ses fonctions, en novembre 2009, pour avoir porté le voile islamique simple dans un service de police. Le 4 février, elle devait comparaitre devant le Conseil de discipline. Affectée dans le IIème arrondissement de Paris, elle avait toujours refusé d’enlever son voile. (Source, 20 Minutes, 4 février 2010)
Chez nos voisins
Un fichier national a été mis en place, en Allemagne, pour recenser le temps de grève de tous les salariés, la légitimité ou la non légitimité d’une grève, les rappels à l’ordre à l’égard des employés, les temps de lockout. Ainsi que les raisons d’un licenciement, faute grave, refus de suivi d’ordre, inadaptation au poste… Voilà qui pourrait donner des idées à nos entrepreneurs adeptes du flicage au travail. (Source, Le Monde Libertaire, 4 février 2010)
Rigolo
Il semble que le ministre de la Justice et le ministre de l’Intérieur ne s’entendent pas très bien. Au cours des premiers jours de février, des paroles lourdes de sens ont été échangées entre les deux éminences. Ainsi, Michelle Alliot-Marie, elle-même ancienne ministre de l’Intérieur, a reproché à Brice Hortefeux la quasi absence d’interpellations lors de matches de football agités à Grenoble et à Lille. (Source, 20 Minutes, 5 février 2010)
Feu à volonté !
Le 5 février, à Marcoussis (91), un gendarme énervé a tiré à quatre reprises sur un automobiliste qui avait refusé de s’arrêter lors d’un contrôle routier, après avoir heurté un pandore. Il faut rappeler qu’en vertu d’une loi datant de 1903, les gendarmes ont l’autorisation d’ouvrir le feu après une simple sommation. (Source, France 3, 6 février 2010)
Bouche cousue
Suite à la multiplication des gardes à vue, hors de la présence d’un avocat, à la première heure – lequel n’a pas immédiatement accès au dossier – des avocats parisiens viennent de créer une association : « Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat ! » Pour les policiers, l’accès au dossier, trop rapidement accordé, permettrait aux avocats d’informer les possibles complices de la personne placée en garde à vue. (Source, France 3, 6 février 2010)
Calais : nouvel exploit des CRS
Le 6 février, à Calais, une centaine de migrants sans papiers, majoritairement Afghans s’installaient dans un hangar loué par le mouvement altermondialiste No Border. Eric Besson ne tardait pas à réagir et, dans l’après-midi du 7 février, une quinzaine de fourgons de police, avec une centaine de CRS, encerclaient le bâtiment. Après avoir forcé la porte du hangar, dont les occupants étaient partis, pour ne pas être interpellés, les CRS chargaient avec la plus grande violence les militants de No Border – une militante aura le nez cassé d’un coup de matraque. (Sources, Libération et France Info, avec images significatives sur France 2 et Canal +, 7 et 8 février 2010)
Faux témoins
Le 25 novembre 2007, à Villiers-le-Bel (95), un véhicule de police heurtait une mini moto sur laquelle circulaient deux adolescents. Tous les deux tués lors du choc. Plusieurs jours de révolte secoueront cette localité de banlieue dans les jours qui suivront, et plusieurs jeunes seront condamnés pour violences envers la police.
Suite à une longue enquête, une ordonnance de non lieu sera rendue par un juge d’instruction, et les policiers innocentés. Lesquels avaient affirmés qu’ils roulaient à faible vitesse. Le 8 février 2010, l’avocat des familles des deux victimes annonçait avoir porté plainte pour « faux témoignages » contre les policiers, leurs déclarations « contenant des affirmations manifestement contraires à la vérité. » L’avocat Jean-Pierre Mignard précise : « Nous avons demandé en vain l’audition des policiers. Un rapport d’expertise judiciaire contredit leurs déclarations sur les circonstances de l’intervention. Il est établi que le véhicule de police est passé de 57 Km/h à 64 Km/h sur 16 mètres. Or, les policiers ont nié toute accélération. Ils ont prétendu rouler à une allure normale, dans le cadre d’une patrouille de routine. On sait, par l’analyse des échanges radio, qu’ils venaient prêter main forte à la brigade anticriminalité. Pourquoi n’ont-ils pas dit la vérité ? » A suivre, bien entendu. (Source, Libération, 9 février 2010)
LOPSI II
La loi LOPPSI II (Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) était présentée devant l’Assemblée nationale, le 9 février. Pour le syndicat de la Magistrature, il s’agit d’un « cauchemar sécuritaire ». Cela va du terrorisme à la délinquance routière, en passant par la lutte contre la pédophilie. Ce texte de loi, qui s’ajoute à bien d’autres, en s’y superposant le plus souvent, est censé fixer la feuille de route de la police et vde la gendarmerie, pour trois ans. Dans ce petit chef d’œuvre sécuritaire concocté par les services de Brice Hortefeux, il est même envisagé de faire intervenir les juges sur certains sites web, si nécessaire, voire l’espionnage à distance des ordinateurs. Il n’empêche que certaines mesures, comme la possibilité pour les préfets d’instaurer un couvre-feu pour les mineurs de moins de treize ans, ou encore le renforcement des peines encourues pour les vols commis à l’encontre des personnes vulnérables, sont déjà prévues. En fait, sous le motif de mieux sécuriser les citoyens, le contrôle social ne ferait que s’amplifier, tandis que l’on oublierait de s’inquiéter du chômage ou de la perte de pouvoir d’achat d’une partie de la population. (D’après 20 Minutes, 9 février 2010)
En voiture, Brice !
Le 9 février, la Cour des comptes présentait son rapport annuel. Parmi les éléments de mauvaise gestion de l’Etat, relevés par les magistrats, il y a les dépenses faramineuses de la police en matière de véhicules. Ainsi, en 2008, les services centraux de la police auraient eu à leur disposition 1.460 voitures banalisées, soit une augmentation de 21 % depuis2003, « sans réelle justification ». Il y a plus grave : « La moitié de ces véhicules se trouve suréquipée, avec des motorisations inutilement puissantes, ou des aménagements trop luxueux. » Par ailleurs, ces voitures banalisées ne servent pas toujours à poursuivre les délinquants. Comme le remarque le rapport de la Cour des comptes : « Les usages à titre privé sont répandus, bien au-delà des contraintes normales du service, tout comme la mise à disposition de chauffeurs de véhicules à des personnes n’exerçant aucune fonction au ministère de l’Intérieur. » Curieusement, il a été possible d’entendre des responsables de syndicats de policiers défendre cette dérive, en expliquant que les véhicules dont ils disposent doivent être fréquemment remplacés car ils sont utilisés 24 heures sur 24.
Côté PV, il semble que la gabegie serait identique puisque, rien qu’à Paris, 15% des contraventions sont purement et simplement annulées ; soit 524.000 en 2007. Au travers de ces mesures dites d’indulgence, la préfecture entretiendrait ainsi, en toute illégalité, de bonnes relations avec les amis de l’ordre. (D’après Libération, 10 février 2010)
Salauds de jeunes…
Il était de notoriété publique que, depuis quelques années, notre président de la République s’intéressait vivement à la jeunesse de ce pays. Les ministres de l’Intérieur qui lui ont succédé, et les policiers missionnés pour traquer les ados, et même les jeunes enfants dans certains cas, ont bien retenu la leçon. C’est ainsi que, le 4 février, dans le 20è arrondissement de Paris, suite à une bagarre entre collégiens, deux jeunes filles étaient interpellées à l’entrée du collège, une troisième étant cueillie à son domicile, dans la matinée, en l’absence de ses parents, toutes trois âgées de 14 ans. Les policiers, décidément motivés, emmenaient cette dernière, en pyjama, sans lui laisser le temps de s’habiller. L’avocat des jeunes filles placées en garde à vue durant une dizaine d’heures, faisait remarquer que cette intervention policière s’était déroulée « sans le moindre discernement, eu égard à leur âge. » La mère de l’une d’elle s’indignait de ne pas avoir eu le droit de voir sa fille lorsqu’elle était au commissariat. Elle affirme que les adolescentes étaient témoins de l’incident, et qu’elles avaient simplement tenté de s’interposer. Pour l’avocat, ces trois collégiennes auraient pu être convoquées comme simple témoins, en compagnie de leurs parents, pour être interrogées. Relâchées après ces longues heures de garde à vue, entrecoupées par une visite médicale où elles avaient été conduite dûment menottées, les trois « délinquantes » sont ressorties du commissariat lestées d’une convocation par le parquet, le 16 mars, pour un rappel à la loi, après des « faits de violences aggravées en réunion aux abords d’un collège. » Curieusement, dans un premier temps, les représentants des syndicats de policiers devaient considérer cet évènement comme « mineur » (c’est le mot qui convient) s’étonnant de l’émotion que cette intervention avait pu provoquer, tout en niant le menottage des collégiennes. Comme s’il s’agissait d’une opération de pure routine. (D’après Le Monde et Libération, 10 février 2010)
Droit au logement opposable
Dans la nuit du 9 au 10 février, à Bagnolet (93), dans le froid glacial, une équipe de policiers devait évacuer plusieurs familles de Maliens qui squattaient un immeuble en péril depuis plusieurs années. Ensuite, les policiers allaient interdire aux expulsés de prendre leurs affaires, certains d’entre eux perdant ainsi leurs papiers, et même leur argent, vu la rapidité de l’expédition. La police serait intervenue à la demande de la mairie communiste de Bagnolet, en exécution d’une décision de justice. L’un des adjoints au maire justifiant cette opération en expliquant que c’était un lieu de prostitution et de trafic de drogue. Les policiers n’étaient pas venus seuls puisqu’ils étaient accompagnés d’un bulldozer, pour qu’il ne reste pas de trace. De son côté, l’association Droit au logement dénonçait les expulsions et la « destruction des biens des expulsés. » Moins de 24 heures plus tard, les policiers devaient intervenir à nouveau pour « dégager » les trottoirs où les parias s’étaient installés sous des tentes. (Sources, France Info, France Inter et 20 Minutes, 11 février 2010)
Compétences
En décembre 2009, les porte-paroles du syndicat de policier Synergie avait tenu des propos « offensants » envers les avocats, lors d’un débat sur les gardes à vue abusives. A cette occasion, les policiers de Synergie-officiers avaient estimé qu’ils n’avaient pas « de leçons à recevoir de la part de commerciaux dont les compétences en matière pénale sont proportionnelles au montant des honoraires perçus. » Suite à cette impertinence calculée, des avocats parisiens ont assigné en justice le syndicat Synergie. L’affaire sera jugée devant la 17è chambre correctionnelle de Paris, du 29 au 31 mars. (Sources, Métro, 11 février 2010)
Garde à vue des mineurs (suite)
Le 6 février, à Troyes, deux garçons de 13 et 14 ans voyagent sans titre de transport dans un autobus. Les contrôleurs font appel aux policiers qui interpellent les deux adolescents, et leur passent des menottes avant de les conduire au commissariat où ils seront placés en garde à vue, attachés à un banc par les menottes. (Source, France Info, 11 février 2010)
Du plus haut comique
Bruno Beschizza (cité plus haut), secrétaire général du syndicat d’officiers de police Synergie, proche de Nicolas Sarkozy, et tête de liste UMP en Seine-Saint-Denis pour les élections régionales, a fait une proposition étonnante : dans les transports en commun d’Ile-de-France, il faudrait réserver le wagon de tête aux femmes seules pour les protéger de possibles agressions. (Source, France Info, 8 février 2010)
Menottage et garde à vue
Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de gardiens de la paix, Alliance, réagissant aux récentes interpellations de mineurs de 13 à 14 ans, avec menottage et garde à vue, s’est montré étonné de l’indignation générale : « La collégienne de 14 ans a été menottée lors de son transport à l’hôpital parce que l’on ne sait jamais si elle ne va pas se taper la tête… » Ce propos n’a pas manqué de provoquer la réaction de la Commission nationale de déontologie de la sécurité, qui déplore : « Le manque de discernement des forces de l’ordre à l’égard des mineurs qui se sentent victimes d’une injustice, et gardent une mauvaise image des représentants de l’autorité. » C’est le moins que l’on puisse dire. (Source, Libération, 13 février 2010)
Immigration, sous bonne garde policière
Suite à l’arrivée en Corse de 123 Kurdes, en janvier 2010, tous interpellés mais finalement libérés, et en mesure d’obtenir un titre de séjour provisoire. Eric Besson avait promis de modifier la loi. Parmi les mesures envisagées, la création de zones d’attente partout où seront découverts des étrangers venant de franchir illégalement une frontière. Au-delà du communiqué, combien faudra-t-il de policiers pour veiller à l’application de la nouvelle loi en gestation ? (D’après Libération, 13 février 2010)
La police au cinéma
Le 13 février, à Paris, dans une salle du cinéma UGC, près de l’Opéra, les policiers faisaient irruption de façon tout à fait étonnante. Motif : la direction du cinéma avait appelé les forces de l’ordre pour expulser une jeune femme qui était entrée dans la salle avec une canette de soda achetée à l’extérieur de l’établissement. C’était la troisième fois, en quelques jours, que les forces de l’ordre intervenaient dans une salle UGC, pour des raisons aussi futiles que l’introduction d’aliments ou de boissons achetées à l’extérieur. A la fi du mois de janvier, la police avait été requise par un directeur de salle du quartier Italie pour expulser une famille qui était accompagnée d’un enfant de moins de trois ans. Lorsque l’on sait à quel point la police est difficilement joignable pour des faits bien plus graves, cela ne peut que laisser rêveur sur sa disponibilité lorsque ce n’est pas vraiment indispensable. Il est vrai que pur chacune de ces interventions qui ne présentent aucune difficulté particulière, il y a, à l’arrivée, un délit constaté figurant dans les sacro-saintes statistiques. (D’après 20 Minutes, 15 février 2010)
Désopilant
L’officier de police Bruno Beschizza, tête de liste de l’UMP pour les élections régionales en Seine-Saint-Denis, ne cesse de faire parler de lui. Après les wagons réservés aux femmes seules dans les transports en commun d’Ile-de-France, il a suggéré que soit effectué un « sondage ethnique » auprès de ses collègues, dans le but de répertorier l’origine des policiers de ce pays. Cela dans le but de montrer que la police est un vecteur d’intégration. Tout en regrettant que de tels sondages soient interdits en France. (Source, Libération, 16 février 2010)
Stupéfiant !
Deux fonctionnaires de la police judicaire d’Orléans comparaissaient le 17 février devant le tribunal correctionnel de Saintes, pour trafic de stupéfiants. Ils sont accusés d’avoir organisé, entre 2007 et 2008, un réseau de revente de drogue, en remettant en circulation des scellées judicaires issus de leur service. Durant cette période, ces deux policiers avaient dérobé 200 Kg de cannabis, 25 Kg de cocaïne et 2 Kg d’héroïne. Ce trafic aurait permis à ces deux fonctionnaires exemplaires de se constituer une petite cagnotte de 40.000 euros chacun. Il n’en reste pas moins qu’il s’agissait de défenseurs de l’humanité souffrante. En effet, ces malins remplaçaient la poudre blanche par du plâtre, et la résine de cannabis par du chocolat. Tous deux encourent dix ans de prison. (Sources, Direct Matin et Métro, 17 février 2010)
Les forcenés en action
Le commissariat de police de la Goutte d’Or, dans le 18è arrondissement de Paris, est célèbre pour être un « établissement trois étoiles ». Un enseignant, professeur en sciences économiques, et les colocataires de son immeuble, situé boulevard Barbès, ont pu en faire la triste expérience, lors d’une fête entre voisins dans la nuit du 12 au 13 février. Vers 3 heures du matin, une locataire vient les prévenir qu’au bas de l’immeuble, alors qu’elle avait ouvert sa fenêtre, elle avait entendu un policier lui hurler de se « grouiller le cul » pour lui ouvrir la porte, munie d’un code d’accès. Une fois dans la place, les policiers expliquaient qu’ils étaient en mission pour un cambriolage. Il s’avérera, après vérification, qu’il n’y avait pas eu de plainte. Après avoir exigé les papiers d’identité des voisins présents dans son appartement, les policiers s’en prenaient à l’enseignant, qui leur demandait de se calmer. L’un d’eux, plus nerveux que les autres, lui faisait une clé au bras, le jetait contre un mur et lui passait une menotte. Ensuite, plaqué au sol, il était menotté à l’autre poignet, avant d’être roué de coups et à moitié étranglé. Entre temps, son frère, arrivé sur les lieux, était à son tour menotté et plaqué au sol, avant de se faire écraser le visage à coups de pied. Suite à ce traitement, les deux frères seront trainés au commissariat de police où ils seront placés en garde à vue durant une dizaine d’heures, menottés et sans couverture. Un de leurs amis, venu s’inquiéter de leur sort, était à son tour agressé et arrosé de gaz lacrymogène, alors qu’il était au sol, et cela à 20 centimètres du visage. Il se trouve qu’une vidéo a pu être tournée durant cette charge policière, les propos tenus par les policiers n’étaient pas absents. De plus, lorsqu’un voisin se rendait au commissariat pour prendre des nouvelles des deux « délinquants », il lui était répondu rudement : « Je ne te parle pas à toi, je ne parle pas le marocain ! » Il se trouve que cette personne, ingénieur de profession, est de nationalité roumaine (avec l’accent nécessairement), elle est de couleur blanche et parle couramment le français. Côté IGS, il ne semble pas qu’une enquête ait été ouverte. (Source, Rue 89, 16 et 17 février 2010)
De profondis
Ce 18 février, nous apprenons le décès de Robert Pandraud, ancien ministre de la sécurité, aux côtés de Charles Pasqua, de 1986 à 1988. Au soir de la mort de l’étudiant marocain Malik Oussekine, le 7 décembre 1986, rue Monsieur-le-Prince, dans le 6è arrondissement de Paris, il avait eu ce commentaire laconique : « Si j’avais un fils sous dialyse, je lui interdirait de faire le con, la nuit, dans la rue ! » Un humaniste policier, comme on les aime… (Source, France Inter, 18 février 2010)
Police versus justice
Comme ils en ont pris la triste habitude depuis la campagne des élections présidentielles d’avril 2002, les syndicats de policiers s’en prennent de nouveau aux magistrats. C’est ainsi que le syndicat Synergie-Officiers et le syndicat Alliance des policiers en tenus (tous deux de droite dure) emboîtent le pas à la hiérarchie policière du Val-de-Marne. Le 19 février, ils ont pris pour cible le juge des libertés et de la détention du tribunal correctionnel de Créteil, lui reprochant de refuser de prolonger les gardes à vue pour les trafics de stupéfiant. Ce qui obligerait les enquêteurs de « travailler sur 48 heures, sans aucun temps de repos. » Tout en accusant certains magistrats d’œuvrer « contre tout ce que représente l’Etat de droit. » De son côté, le syndicat national des officiers de police (SNOP), réputé être « de gauche », s’en prenait à la justice en des termes très vifs : « La sécurité, dans les départements franciliens, ne peut être prise en otage par un exercice aléatoire de la justice… » Esprit de corps, comme il va de soit. Par ailleurs, l’Union syndicale des magistrats (pas spécialement de gauche), dénonce « une atteinte inacceptable à l’autorité judiciaire…qui vise à jeter le discrédit sur l’ensemble de la magistrature. » (Source, Libération, 20 février 2010)
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
n°39QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 39 – avril 2010
- Spoiler:
- Editorial : Démocratie policière
Il était admis que les militaires et les policiers ne faisaient pas de politique. Cette vérité première est visiblement contredite depuis la candidature de Bruno Beschizza, comme tête de liste UMP en Seine-Saint-Denis, lors des élections régionales des 14 et 21 mars derniers. Nous avons d’ailleurs pu constater la qualité de ses propositions lors de cette campagne électorale. (Se reporter à Que fait la Police ?, mars 2010) Ce n’est pourtant qu’un petit fait divers si l’on se reporte aux années passées, et à l’arrivée en politique de grosses pointures comme Charles Pasqua. Lequel avait tout appris de son métier au SAC (Service d’action civique) au cours des années I960. Il en allait de même de son bras droit au ministère de l’Intérieur, Robert Pandraud, qui demandait à ses inspecteurs de ne jamais rater leur cible, lorsqu’il était directeur général de la police nationale. Pandraud nous a quitté récemment mais Pasqua, toujours parmi nous devrait être en mesure de relater tous les coups tordus auxquels la police ne manque jamais de participer. Revenons rapidement au commandant Beschizza qui, jusqu’à ces derniers jours était encore secrétaire général du syndicat Synergie des officiers de police. Il ne serait pas exclu que lui-même, ou certains de ses collègues, aient fourni aux candidats UMP du Val d’Oise les informations calomnieuses concernant le candidat socialiste Ali Soumaré -les renseignements fallacieux ayant été péchés illégalement dans le sinistre fichier STIC.
En fait, les institutions policières n’ont jamais été neutres en politique. N’évoquons que pour mémoire l’actuel président de la République, qui avait utilisé le poste de ministre de l’Intérieur pour accéder à la magistrature suprême. Plus préoccupant encore, l’arrivée au rôle de numéro 2 de l’État de Claude Guéant, lui aussi ancien directeur de la police nationale, puis chef du cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur. Secrétaire général de la présidence de la République, Claude Guéant, qui n’a jamais bénéficié du moindre mandat électif, est en situation de donner des leçons aux ministres, de morigéner et de critiquer ceux d’entre eux qui s’éloigneraient de la ligne décidée en haut lieu.
Peu à peu, les citoyens de ce pays s’habituent à cette situation. D’autant plus qu’il est suggéré aux gros naïfs qu’ils ne doivent jamais hésiter à faciliter les dures tâches des forces de l’ordre. Tout comme les travailleurs sociaux et les enseignants sont incités à se faire les auxiliaires actifs de la police. Attention, est-il précisé : que les uns et les autres soient bien convaincus qu’il s’agirait là d’un comportement civique bien naturel. C’est ainsi que l’on s’oriente peu à peu vers l’avènement d’une société policière bien tempérée. Bien sûr, ce ne serait pas l’Etat policier car nous sommes toujours en démocratie, n’est-ce pas. Nous n’en vivons pas moins sous la haute surveillance d’une police qui s’ est toujours affirmée républicaine. Faut-il être rassurés pour autant ? Ce n’est pas évident. Comme le suggèrent nos philosophes de banlieue : « La police nous protège, mais qui nous protège de la police ? »
Maurice Rajsfus
Forte pensée
« Tant qu’une société n’aura pas découvert un nouveau système pour remplacer la police, elle ne sera pas nouvelle. Elle ne sera qu’une vieille chaussure raccommodée… »(Casamayor, in La Police)
Rigolo
Le I8 janvier, un gendarme à la retraite depuis un an, longtemps en poste dans le secteur de Remiremont, était interpellé, puis placé en garde à vue. Ce brave ex-pandore, âgé de 55 ans, s’était avéré être un habitué des sites pornographiques. Sa trace avait été retrouvée par les enquêteurs car cet ancien excellent serviteur de l’ordre public s’était risqué à s’exhiber nu sur la toile. (Source, Vosges-Matin, 21 janvier 2010)
Petits profits
Le 5 février, deux CRS étaient mis en examen, à Metz, pour « corruption passive » et suspendus de leur fonction. Ils sont soupçonnés d’avoir soutiré 50 euros à un automobiliste, en échange de leur clémence, lors d’un contrôle routier. Les faits s’étaient déroulés le 29 janvier et, peu de temps après, l’automobiliste s’était présenté au commissariat pour accuser les deux policiers de leurs mauvaises manières. Version démentie par les intéressés. Côté syndical, les »collègues » s’indignent, estimant que ces deux CRS devraient « bénéficier de la présomption d’innocence ». (Source, Vosges-Matin, 8 février 2010)
Brocantes
Le 10 février, à Strasbourg, six policiers municipaux de Bischwiller étaient condamnés à des peines de 8 mois à 2 ans de prison avec sursis. Ces braves municipaux étaient impliqués dans une affaire de corruption sur les marchés et brocantes de leur ville. Reconnus coupables de « corruption » et « d’escroquerie”, ils ont été également suspendus de leur fonction. (Source, Vosges-Matin, 12 février 2010)
Comptine
Les bouts rimés impertinents qui suivent ne doivent rien au folklore passé. Ils ne sont que le reflet d’une situation où la répression ne cesse de prendre le pas sur l’apaisement qu’il serait possible de souhaiter.
« Hortefeux
Feu, feu
Alliot-Marie
Rie, rie
Beschizza
Za, za
Claude Guéant
Pan, pan
Sarkozy
Zit, zi »
(Et si vous preniez la suite, à votre tour, pour alimenter cette rubrique)
Citoyens européens
A l’aube du 23 février, de nombreux policiers, suivis d’un bulldozer, devaient procéder à l’évacuation, puis à la destruction d’un camp abritant quelque 200 Roms, à Sarcelles. Sans même leur permettre d’emporter leurs bagages. Tous devaient être expulsés rapidement vers la Roumanie. (Source, France Info, 23 février 2010)
Milices patronales
Le 19 février, à Paris 32 intérimaires sans papiers, en grève, manifestaient pacifiquement devant les locaux de leur employeur, l’agence Multipro. Ils étaient aussitôt agressés par des nervis casqués Les grévistes et leurs soutiens, étaient insultés et frappés. Une militante des Verts devait être conduite à l’hôpital, tandis qu’un journaliste était pourchassé. Quant à l’employeur, il lançait aux grévistes : « Vous n’êtes que des merdes ! » (Source, Tout est à nous, 25 février 2010)
Le Conseil constitutionnel retoqué…
Le 25 février, le Conseil constitutionnel a censuré une disposition de la loi sur la vidéo surveillance, intégrée dans le cadre de la loi sur les bandes, qui lui a semblé contraire au respect de la vie privée. Il faut rappeler que l’article 5 de la loi « contre les violences de groupes » autorisait les propriétaires ou exploitants des immeubles collectifs à transmettre, « en temps réel », à la police, la gendarmerie ou la police municipale, les enregistrements des parties communes, « lorsque des événements ou des situations nécessitaient leurs interventions ». En pratique, cet article de loi autorisait le raccordement des systèmes de vidéo surveillance des HEM aux commissariats. Pour le Conseil constitutionnel, « le respect de la vie privée » fait partie des droits imprescriptibles décrétés en I789. I1 est donc anticonstitutionnel de ne pas « prévoir les garanties nécessaires à la protection de la vie privée des personnes qui résident ou se rendent dans les immeubles. » En fait, il ressortait surtout de cet article de loi la volonté de retirer à la CNIL (Commission nationale informatique et liberté) sa compétence en matière de transmission d’images encadrée par les lois de 1978 et 2004. Ce coup d’arrêt ne convenant pas vraiment au ministre de l’Intérieur qui, le 10 février, avait signifié, a l’Assemblée nationale : « A ce jour-là, la vidéo protection ne relève pas du domaine de la CNIL, qui traite les questions essentielles des fichiers et des bases de données ». Au piquet donc Big Brother Hortefeux . (Source, Le Monde, 1er mars 2010)
Membres actifs !
Le 1er mars, quatre policiers étaient mis en examen, a Nice Trois de ces braves défenseurs de l’ordre public avaient violé une prostituée, le quatrième étant mis en cause pour non-assistance a personne en danger. Tous prétendent qu’il s’agissait de relations « consenties ». I1 va de soi que nos policiers, surmenés, ont parfois besoin de quelques moments de détente après une journée de dur labeur… (D’après France Info, 2 mars 2010)
Cardes à vue
Depuis la révélation du nombre de gardes à vue, qui va croissant, (près de 900 000, en 2009), la propension des policiers à faire du chiffre fait problème en haut lieu, où l’on a fait mine de s’inquiéter. Le 1er mars, en s’appuyant sur la récente loi permettant de contester une loi déjà en application, un groupe d’avocats parisiens a incité le tribunal de Paris à saisir la cour de cassation sur la constitutionnalité de la garde à vue, telle qu’elle est mise en œuvre depuis quelques années. Dans le même temps, des ténors du barreau lyonnais étaient commis d’office par l’ordre des avocats, afin de contester systématiquement les gardes à vue. De même, d’autres avocats interviennent devant le tribunal des enfants ou face aux juges chargés de trancher sur le transfert des sans papiers en centre de rétention. Nul n’a encore eu connaissance des réactions des syndicats de policiers ; lesquels ne cessent de clamer que les placements en garde à vue leur sont imposés par leur hiérarchie. (D’après Métro, 2 mars 2010)
Difficile retour de bâton
Le 14 octobre 2008, après le caillassage d’un fourgon de police, à Montfermeil (93), les forces de l’ordre déclenchaient une opération punitive dans les immeubles du quartier. Au menu : portes enfoncées, habitants malmenés, brutalité extrême. Manque de chance, un témoin avait pu enregistrer cette ruée sauvage. Sur internet, le document permettait de voir, distinctement, deux policiers infligeant des coups de crosse et de matraque à un étudiant âgé de 20 ans, déjà menotté, dans le hall d’un immeuble. Après une instruction qui aura duré près de dix-huit mois, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris confirmait, le 12 février, le renvoi en correctionnelle des deux policiers, auteurs présumés de ce matraquage gratuit pour « violences volontaires ». Un troisième fonctionnaire étant poursuivi pour « non-empêchement de délit. » La victime de ce passage à tabac, affirme que, ce soir-là, il était en famille et regardait un match de football à la télévision. Lorsque les policiers avaient enfoncé la porte de l’appartement, sous le prétexte qu’il avait été reconnu lançant des pierres, ils 1′avaient immédiatement frappé, plaqué au sol, avant de le menotter, le trainer vers le rez-de-chaussée, tout en continuant à le frapper. A cet instant, les policiers ne savaient pas, qu’à l’extérieur de l’immeuble, un réalisateur professionnel, habitant du quartier, filmait cette intervention. Les images, vues largement sur internet, montrent deux policiers frappant Abdoulaye, menotté dans le dos. Pour expliquer son geste, l’auteur d’un coup de crosse avait expliqué au juge d’instruction : « J’avais vu dans ses yeux qu’il était agressif… J’ai pensé qu’il allait me donner un coup de pied. » Le second policier qui devait porter trois coups de matraque à la victime -menottée dans le dos- se justifiait également : « J’ai fait cela pour qu’il ne frappe pas mes collègues, pour qu’il s’arrête d’être virulent… »
Les enquêteurs de 1′IGS qui ont relevé « l’incohérence » de ces déclarations n’en oublient pas moins la passivité des autres policiers, au moment de l’intervention brutale de leurs collègues : « Le positionnement des policiers, au moment de la scène, et enfin 1′orientation des visages des fonctionnaires permettent d’établir la mise en cause de ces fonctionnaires pour non empêchement d’un délit contre l’intégrité corporelle. » Il n’en reste pas moins que la Cour d’appel, n’a pas suivi cette analyse, et décidé de ne renvoyer devant le tribunal qu’un seul policier témoin, pour non empêchement de délit. Malgré les faits, quasiment établis, la date du procès reste encore inconnue, suite à la demande du parquet et des avocats des policiers. I1 semble que le procès devrait être repoussé de plusieurs mois. En fait les avocats des policiers veulent que le procès de leurs clients se déroule en même temps que celui du caillassage. D’où cette remarque de l’avocat de la victime : « lorsqu’un jeune est jugé pour outrage et rebellion, mais a déposé par ailleurs une plainte pour violence, on ne se pose jamais ce genre de question, et on se dépêche de le juger en comparution immédiate ». A suivre avec intérêt. (Source, Le Monde, 3 mars 2010)
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Pandore maladroit
En février, seize gendarmes mobiles, cantonnés à Orange (Vaucluse) étaient blessés par l’explosion d’une grenade, lors d’un entraînement, en Dordogne. L’un d’eux avait lancé une grenade, par « méprise » sur ses collègues pandores. Cette information, connue seulement le 2 mars ne peut que poser une question essentielle : ces gendarmes mobiles ne s’entraînaient pas avec des grenades lacrymogènes ou assourdissantes. Il semble que ces pandores à matraque jouaient peut-être avec de véritables armes de guerre. Question : à qui veut-on faire la guerre dans ce pays ? (D’après Direct Matin, 3 mars 2010)
Pandore pyromane
Le 2 mars, un gendarme en poste à Brignoles (Var) était mis en examen. Cet excellent pandore occupait ses loisirs à incendier des voitures. Il a quand même été relevé de ses fonctions, et soumis à un contrôle judiciaire strict, avec obligation de soins. D’après les habitants, les feux de véhicules et de poubelles se produisaient depuis plusieurs mois dans la ville et les communes proches. (Source, Direct Matin, 3 mars 2010)
Retour à la Goutte-d’Or
Le 2 mars, l’avocate des victimes de la descente des forces de l’ordre, boulevard Barbès (voir Que fait la Police ?, mars 2010) devait déposer plainte contre la police auprès du procureur de la République, pour « violences aggravées, injures et abus de pouvoir », après une première plainte déposée à l’IGS, le I5 février. Les victimes ayant saisi la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS). L’avocate souligne que ses clients sont : enseignant, cadres financiers, ingénieurs et conseillère principale d’éducation. Cette dernière explique qu’elle a toujours eu de « bonnes relations avec les policiers formés à la prévention. Elle se dit également « outrée par l’incapacité de ces hommes à dialoguer et à rassurer », tout en se disant impressionnée par la brutalité et la véhémence de ces trois policiers qui cherchaient un combat masculin… Nous avons été traités comme des merdes sur le parvis mais nous sommes restés pacifiques. Nous avons une éducation de non-violence. Mais quand la police devient agressive, c’est le monde à l’envers. Ca devient infernal… » (Source, Libération, 3 mars 2010)
Sans suite…
On se souvient que, le 2 février, suite une altercation entre élèves du collège Gambetta, dans le 20ème arrondissement de Paris, trois adolescentes âgées de 14 ans avaient été interpellées (dont l’une d’elle à son domicile, en l’absence de ses parents) et placées en garde à vue durant une dizaine d’heures. Il semble établi que les trois jeunes filles étaient intervenues uniquement pour séparer les protagonistes. L’avocat de l’une des familles a déposé plainte pour dénoncer les conditions de ces interpellations : garde à vue prolongée et menottage. Toujours est-il que, le 3 mars, le parquet de Paris a classé cette affaire sans suite. De son côté, l’IGS, saisie d’une plainte par la famille de la jeune fille interpellée et conduite au commissariat en pyjama, a décidé d’enquêter.
Cette famille attend des excuses publiques de la part de la police. Par ailleurs, une question ne peut qu’être posée : y aura-t-il des poursuites contre des policiers qui, pour faire du chiffre, se sont attaqués sans raison à trois adolescentes ? (D’après Métro, et France 3, 4 mars 2010)
La bande, ennemie numéro 1
Le Journal officiel daté du 3 mars a publié la loi sur les bandes. Rédigée en 2009, cette loi prévoit des peines de 1 an de prison et 15.000 euros d’amende pour toute personne qui « participerait sciemment à un groupement en vue de la préparation de violences volontaires. » Cette présentation d’un nouveau texte sécuritaire est suffisamment vague pour une exploitation bien plus large qu’il est possible de l’envisager. Il n’est pas seulement question de lutter contre les « hooligans » qui se livrent à la castagne lors des matches de football dans l’esprit des auteurs de cette loi. Il suffirait de l’amender, voire simplement de l’adapter pour en faire une machine infernale contre toutes les manifestations revendicatives ou défilés qui déplairaient au pouvoir. (D’après 20 Minutes, 4 mars 2010)
Pleins pouvoirs
Le préfet de police de Paris devient une sorte de super préfet chargé désormais de la répression dans les trois départements de la petite couronne parisienne. Sur ce territoire élargi, Michel Gaudin aura la charge de l’ordre public, comme la direction de l’action des services de la police nationale et des unités de gendarmerie. Selon la préfecture de police, cette extension des pouvoirs du préfet de police de Paris permettrait de mieux lutter contre « une délinquance mobile ignorant les frontières du périphérique. » (Source, Métro, 4 mars 2010)
Quand la police s’intéresse à la politique !
Ce qui paraissait évident est devenu quasiment certain. Des élus de l’UMP du Val d’Oise auraient pris contact avec des policiers afin de consulter illégalement le STIC, ce fichier policier fourre-tout (5 millions et demi d’auteurs de délits les plus divers, en compagnie de plus de 28 millions de victimes et de témoins), afin de pouvoir présenter le candidat socialiste Ali Soumaré comme un petit malfrat de banlieue. Le but de la manœuvre ? Salir ce candidat de la « diversité », pour tenter de gagner l’élection dans le Val d’Oise. C’était à la mi-février et, rapidement, sur les tracts distribués par les militants de l’UMP, Ali Soumaré était présenté comme un « délinquant multirécidiviste chevronné. » Très rapidement, l’affaire a pris un tel retentissement que le président de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés), Alex Turk (lui-même élu UMP), estimait nécessaire de mettre les pieds dans le plat en alertant le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard. Lequel se contentait d’indiquer qu’il réservait sa réponse, tout en rappelant qu’il « n’excluait pas d’ouvrir une enquête et de saisir l’IGS. » Tout en précisant qu’il procédait à des vérifications et à un « état des lieux sur les accès aux antécédents de M. Soumaré. » A aucun moment, ce haut responsable de la police nationale n’a reconnu que l’on avait imputé au candidat socialiste des faits commis par un homonyme. Pour tenter de dégager la police de cette intrusion dans la campagne électorale, Frédéric Péchenard expliquait que certaines informations concernant Ali Soumaré ne provenaient peut-être pas du STIC, mais du casier judiciaire de l’intéressé. Ce qui permettrait de mettre en cause des magistrats et des avocats ayant accès aux dossiers judiciaires en cours. Pauvre défense car il paraît acquis que trente à quarante policiers ont pu fouiller la fiche STIC du candidat socialiste. Si les autorités judiciaires désirent vraiment connaître les « délinquants » policiers qui ont pu fournir ces informations crapuleuses aux candidats UMP du Val d’Oise, il suffirait de vérifier, dans une base de données, l’identifiant et le code strictement personnel des utilisateurs. Opération réalisable en quelques minutes. Chiche !
Le 4 mars, il était possible d’apprendre que le directeur général de la police nationale avait ouvert une enquête en interne, laissant entendre que, le cas échéant, il pourrait prendre des sanctions disciplinaires. (Sources, Le Monde et 20 Minutes, 5 mars 2010)
Ambiance
Le 6 mars, à 8 heures 30, Nicolas Sarkozy arrivait au Salon de l’agriculture, soit une demie -heure avant l’ouverture au public. Depuis l’aube, de nombreux policiers se trouvaient aux abords de la Porte de Versailles, tandis que d’autres quadrillaient les allées désertes du Salon. Sécurité oblige… (Source, France Inter, 6 mars 2010)
Nantes : flingueur rattrapé par les preuves
Même lorsque les bavures policières sont avérées, il faut être très patient pour que leurs auteurs se retrouvent devant la justice. Ce qui s’est passé à Nantes, le 27 novembre 2007 est tout à fait représentatif des lenteurs de la procédure lorsqu’un représentant des forces de l’ordre se trouve mis en examen.
Ce jour-là, des lycéens mineurs manifestent contre la loi Pécresse sur l’autonomie des universités, et franchissent les grilles du rectorat. Aussitôt, les policiers évacuent les lycéens à coups de matraque. En réaction, certains d’entre eux lancent des cailloux. L’un des lycéens, Pierre, qui se trouve à l’extérieur du rectorat, reçoit une balle de caoutchouc (40 mm de diamètre) dans l’œil droit. C’est un policier casqué et cagoulé qui a tiré, à une dizaine de mètres de distance, avec un lanceur de balles, dit de défense, sept fois plus puissant que le flash-ball ordinaire (arme soi-disant non létale).
Les parents de Pierre, qui a quasiment perdu un œil, portent plainte contre X, pour violence illégitime, dès le 6 décembre 2007. L’enquête, diligentée par l’IGPN ne fait que traîner. Jusqu’au jour où un groupe de soutien est en mesure de présenter des films amateurs captés par téléphone portable. Des pièces sont transmises au procureur de Nantes, en mars 2008, lequel ouvrira une instruction en juillet 2008. Ce qui permettra d’identifier le flingueur, gardien de la paix à la compagnie d’intervention de Loire-Atlantique. Au cours de l’instruction, ce policier d’élite expliquera qu’il a mis en joue « une personne portant une capuche grise et une foulard noir », sur l’injonction de son chef qui lui a désigné ce supposé lanceur de pierres, avec ce propos : « Il faut le neutraliser ! »
Finalement, ce fin tireur a été mis en examen, dans les premiers jours de mars 2010 pour « violence volontaire avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique. » Par ailleurs, saisie par les parents de Pierre, la Commission de déontologie de la police nationale (CNDS) regrette « le port d’une cagoule » par un fonctionnaire, ce qui « prête à confusion », tout en s’inquiétant des conditions d’utilisation du lanceur de balles de défense (alors en phase d’expérimentation) d’une portée de 25 à 30 mètres, au lieu de 7 mètre pour un simple flash- ball. Ce qui supposerait « un tir plus réfléchi mais à grande distance, permettant de viser aux jambes. Il semble bien que ce flingueur, présenté comme un novice en la matière, n’a pas hésité à viser directement la tête. A suivre… (D’après Libération, 6 mars 2010)
Pétrole ou gaz ?
Le 8 mars, quelque 300 salariés de la raffinerie Total de Dunkerque manifestaient devant la tour Total, à La Défense, pour signifier leur refus de la solution proposée par leur direction : l’installation d’un terminal gazier, qui ne sauverait que 50 emplois. Réponse expéditive : la police, appelée rapidement, dispersait les manifestants à l’aide de jets de … gaz lacrymogènes. (Source, France Inter, 8 mars 2010)
Gros poisson harponné
Le 9 mars, un commandant de police judiciaire, en poste à Paris, était interpellé et placé en garde à vue. Ce policier de haut grade est soupçonné de mauvaises manières présumées. Tout ce qu’il a été possible d’apprendre, c’est que ce probable ripoux, écroué à Créteil, serait impliqué dans le cadre d’une vaste et « importante » affaire de malversations. Nous n’en savons pas davantage mais le délit doit être grave car, le plus souvent, même pour des actes importants, le policier soupçonné est laissé en liberté, et pas nécessairement sous contrôle judiciaire. A suivre, bien évidemment… (D’après Libération, 10 et 12 mars 2010)
Encore le flash-ball
Le 8 juillet 2009, à Montreuil (93) un manifestant pacifique perdait un œil suite à un tir de flash-ball. Le 9 mars 2010, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) a finalement réagi dans un rapport sévère, avec la recommandation de « ne pas l’utiliser lors des manifestations sur la voie publique, hors de cas très exceptionnels qu’il conviendrait de définir strictement. » La CNDS pointe la « dangerosité des flash-ball, et insiste sur les trajectoires de balles très aléatoires », tout en rappelant « l’écart entre le point visé et le point touché, qui peut être de 50 cm. » C’est pourquoi la CNDS demande des poursuites disciplinaires pour ceux qui ne respectent pas les conditions d’utilisation du flash-ball.
Réaction immédiate du syndicat d’officiers de police Synergie, nettement situé à droite : « Nous relayons le dégoût des policiers face à ce qui ressemble plus à un procès stalinien qu’à une recherche de la vérité ! » Toujours est-il que l’auteur du tir, mis en examen en septembre 2009, pour « violences volontaires », est toujours en attente de jugement. Ce qui est insuffisant pour la CNDS qui, dans son rapport, demande également des sanctions disciplinaires à l’encontre du lieutenant qui supervisait l’opération. (Sources, Libération et Métro, 11 mars 2010)
Pressions policières
Le 10 mars, à Albi, débutait le second procès de Jacques Viguier, acquitté en première instance. Il était accusé d’avoir tué son épouse. A la barre, le père de l’accusé racontait qu’après le placement en garde à vue de son fils, en mars 2000, il avait rencontré le commissaire de police qui suivait l’affaire. Lequel lui avait dit : « Votre fils est coupable, ça ne fait aucun doute…Vous allez lui conseiller d’avouer et l’affaire sera terminée… » Cela après lui avoir suggéré que, suite à ce procès, la fille de l’accusé allait devenir prostituée, et ses garçons des toxicomanes. Belles manières policières. L’ennui c’est que ce type de pratique est bien plus courant qu’il est possible de l’imaginer. (D’après Aujourd’hui, 11 mars 2010)
Retour au pays…
Le 10 mars, quelque 300 Roms, regroupés dans un gymnase municipal de Massy (91), après l’incendie de leur campement, en étaient expulsés, en vue de leur reconduite en Roumanie. Il paraît que cette opération s’est déroulée avec leur accord, suite au versement d’un pécule de 300 euros. Cette opération, qualifiée de « départ volontaire » étant assortie d’une interdiction de retour sur le territoire français pendant dix ans. Accord ou pas, il n’en reste pas moins que ces Roms avaient été retenus dans ce gymnase pendant trois jours, sous la surveillance de la police. De même, l’escorte policière accompagnant les Roms vers l’aéroport était des plus importantes. Pour la CIMADE, il s’agissait surtout d’un « retour forcé volontaire ». Cette association humanitaire s’indignant du fait que des mineurs isolés avaient fait partie de cette expulsion, ce qui est contraire au droit français ? La CIMADE, et d’autres associations, ont immédiatement demandé une enquête sur « ces faits extrêmement graves. » Source, Aujourd’hui, 11 mars 2010)
La peur de la police
Le 11 mars, dans le 5è arrondissement de Paris, un homme recherché dans le cadre d’une affaire de viol présumée sur mineur, s’est grièvement blessé en tombant du toit d’un immeuble de six étages en tentant d’échapper aux policiers qui le poursuivaient. (Source, Direct Matin, 12 mars 2010)
Faux témoins
En janvier 2005, à Courbevoie (92), un Malien placé en garde à vue décédait dans sa cellule. Selon les policiers, en fonction à cette époque, ce sans papier, âgé de 38 ans, se serait volontairement cogné la tête contre la porte de sa cellule. Suite à une enquête récente, trois médecins légistes ont, pour la seconde fois, livré une version très différente de celle de la police. Une certitude, la thèse du suicide ne serait pas compatible avec les compte-tenus de l’autopsie, et pas davantage avec le dossier médical de la victime. Selon les médecins légistes, la mort de ce Malien serait intervenue par « ébranlement cérébral », provoqué par des secousses. De plus, le fait que l’un des policiers ait procédé à une tentative « d’étranglement » pour immobiliser le gardé à vue a pu contribuer à son décès. Les médecins estiment donc que les « différents éléments » ne concordent nullement avec l’hypothèse avancée par les policiers. (Sources, 20 Minutes, 12 mars et Le Monde, 16 mars 2010)
La haine de la police
Le 16 mars, deux officiers de police de la BAC étaient pris à partie à Gennevilliers (93). Ayant reçu des cailloux sur leur véhicule, ils devaient quitter les lieux pour se réfugier dans un hall d’immeuble. Il n’est pas impossible que ces deux policiers d’élite se soient particulièrement distingués lors de contrôle d’identité musclés dans cette ville de banlieue. (D’après Métro, 17 mars 2010)
Cannibalisme ?
Toujours à Gennevilliers, ce même 16 mars, des policiers de la BAC, en patrouille dans la cité du Luth, interpellaient des dealers. L’un d’eux, qui tentait de s’enfuir, devait se débattre avec « une rare violence, n’hésitant pas à mordre profondément deux des policiers, aux et aux bras. » Comme le souligne l’un des policiers, « Nous avons été obligés de le brutaliser un peu pour qu’il lâche prise. » Quelques heures plus tard, les marques de dents étaient encore très visibles. (Source, Aujourd’hui, 17 mars 2010)
Chez nos voisins aussi…
Pendant le carnaval de la petite ville de Jalay, en Belgique, des policiers avinés sont tombés ivres morts en pleine rue. Le film tourné sur cette scène devait faire la joie des internautes. Pour le maire de cette petite ville, qui s’est confié au Parisien : « La durée de leur service, le froid, et le fait qu’ils connaissent beaucoup de monde, tout ça a dû jouer. Voilà le danger de la police de proximité ! » (Source, Le Canard Enchaîné, 17 mars 2010)
Gardes à vue : surtout, ne pas ricaner
Curieusement, le 16 février, le directeur de la sécurité publique, au ministère de l’Intérieur, faisait parvenir une longue note aux services de police. Ce haut fonctionnaire de l’institution sécuritaire rappelait : « (La garde à vue) n’est pas systématique, et son application doit être adaptée aux circonstances de l’affaire et à la personnalité du mis en cause. » Il en va de même pour l’usage intempestif des menottes, qui ne doivent être utilisées que si la personne interpellée est considérée « comme dangereuse pour elle-même, ou susceptible de prendre la fuite. » (Ce qui est déjà très explicite dans le Code de procédure pénale). Quant aux mineurs de 13 à 18 ans, le menottage devrait rester « exceptionnel » et carrément à « proscrire » pour les mineurs de 13 ans. De plus, le directeur de la sécurité publique a paru s’émouvoir des conditions de la garde à vue en demandant aux policiers « d’assurer l’hygiène, la salubrité et la sécurité des locaux de garde à vue. » Cela en priant les responsables des différents services de « diffuser ces rappels fondamentaux », tout en insistant sur « leur caractère obligatoire. » Authentique ! (Source, Le Canard Enchaîné, 17 mars 2010)
La charge de la brigade légère
Le 10 mars, dans le quartier des Halles, à Pairs, soucieux d’appliquer visiblement la récente loi sur les bandes, le commissariat de police de la rue Pierre-Lescot déclenchait une opération anti-bande à quelques jours du premier tour des élections régionales. Quatorze personnes étaient interpellées, au faciès apparemment : Antillais et Africains. Sur le terrain intervenaient lourdement des ilotiers, la BAC du 1er arrondissement plus la compagnie d’intervention de Paris. Finalement, les policiers interpellèrent surtout des « bronzés ». Lesquels s’étaient trouvés au mauvais moment au mauvais endroit, mais allaient connaître vingt quatre heures de garde à vue et une fouille au corps, avant d’être libérés sur l’ordre du parquet. Comme le rappelle l’hebdomadaire humoristique qui paraît le mercredi : « Une bande organisée en rangers, et le plus souvent vêtue de bleu, rôde toujours dans le quartier… » (Source, Le Canard Enchaîné, 17 mars 2010)
Vient de paraître
Maud Manotti, surtout connue comme auteur de polars, s’est aventurée cette fois dans le domaine des dérives policières. Ne serait-ce qu’au travers du jargon, comme du comportement habituel des serviteurs de l’ordre. Dans son dernier ouvrage, elle cite ce policier qui vient de procéder à un contrôle d’identité au faciès, et jette les papiers de ce « suspect » dans le caniveau en lui disant que c’est là le lieu naturel de sa « carte d’identité d’envahisseur. » De même, il est intéressant de noter qu’à l’école des commissaires de police, un « formateur » croit bon d’asséner : « On ne fait pas de bonne police avec les droits de l’homme. » A lire absolument !
Bien connu des services de police, de Maud Manotti, Chez Gallimard, dans la Série noire, 212 pages, 14,95 €.
Amis-amis…
A la sortie de Pornic, des gendarmes interceptent un véhicule roulant à 140 km/h sur une route où la vitesse est limitée à 90 km/h. Le conducteur aurait dû écoper d’une amende assortie d’un retrait de points. Mais il y avait à bord un passager de marque en la personne de Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP. Les gendarmes ont donc passé l’éponge. (Source, Marianne, 16 mars 2010)
Pas trop féministes, les policiers toulousains
Le 8 mars, à Toulouse, au cours d’une manifestation féministe nocturne, une militante, dont le crime était d’avoir peint, sur un mur de la rue du Taur, « Rien ne sert de courir, il faut jouir à point ! », a eu l’occasion d’apprécier la convivialité policière. Pour cette futilité, cette manifestante se voyait violemment plaquée au sol, au cœur de la foule, la tête écrasée par la botte d’un policier de la BAC. Plusieurs femmes, qui tentaient de dialoguer, demandant aux policiers d’arrêter cette violence, étaient à leur tour frappées et blessées par ces serviteurs de l’ordre public visiblement inaptes au dialogue, tout en donnant l’impression de manquer de la plus élémentaire maîtrise d’eux-mêmes. (Source, Le Monde libertaire, 18 mars 2010)
Gestes affectueux
Le 12 mars, trois garçons de 18 et 19 ans étaient retenus en garde à vue, sans raison, durant plus de 24 heures, au commissariat de Gagny (93). Ils en sont sortis sans avoir fait l’objet de poursuites mais visiblement contusionnés sur tout le corps. (Source, France Inter, 19 mars 2010)
Sans suite
Le 15 juin 2009, à Paris, un photographe professionnel, âgé de 28 ans, était agressé dans la rue. Se rendant au commissariat pour déposer plainte, il affirme y avoir été frappé par les policiers qui le considéraient comme un délinquant. Relâché après 12 heures de détention, il aurait perdu 40% de sa capacité auditive à la suite d’un coup reçu. Cet homme devait également porter plainte auprès de l’IGS. Ces deux plaintes ont classées sans suite. D’où une nouvelle plainte déposée, avec constitution de partie civile, entre les mains du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Paris. (Source, Métro, 19 mars 2010)
Les policiers soumis au régime des quotas
C’était de notoriété publique, même si les autorités policières s’acharnaient à le nier. Dans de nombreuses unités, les policiers se voient donner des objectifs répressifs. Même si cela pouvait frapper des citoyens n’étant les auteurs d’aucun délit. Fort opportunément, Le Parisien a pu se procurer un document émanant de la police parisienne, fixant des objectifs de PV à atteindre en matière de stationnement et de circulation, pour 2010. Depuis quelques mois, un certain nombre de fonctionnaires de police n’hésitent plus à dénoncer cette obligation qui leur est faite de constater des délits imaginaires.
Il est vrai que les PV qui se déversent sur les auteurs d’infractions routières supposées rapportent, annuellement, 1,5 milliards d’euros au fisc. C’est ainsi que des policiers du ressort de la préfecture de Paris ont dressé 6,4 millions de PV, en 2007, tandis que les gendarmes se contentaient de dresser 2,8 millions d’amendes forfaitaires pour la même période. Il est vrai que la Cour des comptes estime que le chiffre exact pourrait être bien plus important. Selon un policier, qui a tenu à garder l’anonymat : « Certains chefs nous parlent d’opération tirelire. On travaille avant tout pour renflouer les caisses de l’Etat ! »
Ne pas oublier que les policiers, bien notés pour cette traque aux automobilistes, sont considérés comme méritants par leur hiérarchie et peuvent recevoir une prime annuelle de 600 euros. Exemple, cette lettre de félicitation, émanant du commissaire de police, coordinateur général de la circulation : « Au cours de l’année 2009, votre implication dans l’application de la règlementation routière a été remarquée par l’ensemble de vos gradés et de vos officiers de compagnie. En conséquence, je vous adresse mes plus vives félicitations pour votre travail et vous informe qu’une copie de cette lettre figurera dans votre dossier individuel. »
Cette politique d’objectifs chiffrés fixés aux policiers, enfin reconnue, a fait réagir le préfet de police de Paris, qui menace de sanctions celui ou ceux qui ont rédigé le document cité ici. C’est ainsi que Michel Gaudin a précisé qu’il était « tout à fait hostile » à l’établissement des quotas de contraventions. Il n’empêche, ce document confidentiel a été établi au sein même de la préfecture de police de Paris. Ce que fait ma main droite devant ignorer ce que fait ma main gauche, le préfet de police peut s’indigner vertueusement. Il n’en reste pas moins qu’un policer parisien a pu déclarer : « Lorsque le nombre de PV visant un certains types d’infractions n’est pas atteint, on nous demande de verbaliser plus. On doit atteindre des objectifs fixés par des chefs de service. On devient des machines sans discernement ! » Un autre policer commente : « En travaillant de la sorte, notre image auprès de l’opinion publique est entamée. En axant exclusivement notre action sur la répression, comment voulez-vous que les gens aient une bonne image de la police ? » (Source, Le Parisien, 19 mars 2010)
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 40 – mai 2010
- Spoiler:
Editorial : le temps passe, les forces de l’ordre ne changent pas !
Parmi les pays qui se targuent d’être à la pointe de la démocratie, la France est au premier rang en matière de forces de l’ordre. Comme si cela ne suffisait pas, nos policiers et gendarmes s’avèrent être les plus rugueux pour utiliser un mot acceptable. Disposant d’un arsenal offensif redoutable, nos défenseurs de l’ordre public sont sans doute ceux qui utilisent volontiers cet armement qui ne devrait être que défensif. Il est vrai que, malgré leur nombre, tout comme leur capacité de nuire, les protecteurs actifs des institutions républicaines s’estiment être constamment en situation de légitime défense. Bien sûr, de temps à autre, il faut déplorer la mort d’un policier ou d’un gendarme. C’est un métier à risque limité, pourtant, car les bavures habituelles sont bien plus meurtrières. Comment ne pas constater que ces deux institutions sont en guerre contre les citoyens d’un pays, considérés comme globalement suspects. En témoignent ces nombreux fichiers policiers et, particulièrement ce STIC (Système de traitement des infractions constatées), qui rassemble près de 30 millions de noms, où l’on trouve côte è côte des coupables, des suspects, des témoins et des victimes, tous réunis dans une même machine à réprimer. Ce constat n’a rien d’étonnant et, sans confondre les périodes et la finalité de la répression, les forces de l’ordre sont tout aussi pugnaces, tout aussi xénophobes, qu’elles pouvaient l’être, de l’été 1940 à l’été 1944. (I1 est important de préciser quand même que, durant ces années noires, nos policiers et gendarmes, étaient également au service d’une abominable politique raciale). De nos jours, les cerbères de la République se contentent de pourchasser les sans papiers et les Roms. Ils trouvent cela normal puisqu’ils se contentent d’obéir sans défaillir aux ordres de leur hiérarchie. Expliquant même qu’ils ne font que leur devoir, comme tout fonctionnaire se doit de le faire. Sauf que la très grande majorité des fonctionnaires ne sont pas au service de la répression. C’est à ce niveau qu’il ne faut pas manquer de rappeler que les dérives de nos forces de l’ordre n’ont jamais été jugées pour leurs forfaits. C’est ainsi qu’après la Libération, le procès de la police, qui s’ était mise au service de la Gestapo, n’a jamais eu lieu, de même après les massacres du 17 octobre 1961, avec des algériens pour victimes, et du 8 février 1962, à la station de métro Charonne. Comme les policiers ne sont jamais responsables, et pas davantage coupables, il n’y a jamais eu de repentance. On nous rappelle régulièrement au devoir de mémoire. Alors, n’oublions jamais ce passé répressif, tout en restant vigilant sur un présent préoccupant…
Maurice Rajsfus
Forte pensée
Le secrétaire général du syndicat d’officiers de police Synergie officiers, Bruno Beschizza, élu UMP, le 21 mars au Conseil régional d’Ile de France, déplore que la « Tolérance zéro » prônée par Nicolas Sarkozy, ne soit pas appliquée : « Le président exprime avec force la volonté de l’exécutif. Mais bien souvent, elle se heurte à la résistance de l’autorité judiciaire. Aujourd’hui, insulter un policier ou le bousculer n’expose que très rarement à une condamnation. Et les voyous le savent… » Au secours ! Vivement la disparition des juges. (D’après Le Figaro, 24 mars 2010)
Au viol !
Le 24 mars, un policier marseillais, poursuivi pour viols et agressions sexuelles, en 2008, sur cinq jeunes femmes, au cours de leur garde à vue, a été condamné à neuf ans de prison ferme par la cour d’assises des Bouches du Rhône. Entre autres délicatesses, cet excellent serviteur de l’Etat aurait usé de son autorité pour contraindre l’une de ses victimes à lui pratiquer une fellation dans les toilettes du commissariat central de Marseille. (Source, Métro, 25 mars 2010)
A l’assaut !
Dans la matinée du 24 mars, avenue Daumesnil, a Paris, huit cars de CRS arrivaient devant le siège d’une agence d’intérim pour en déloger le piquet de grève qui occupait les lieux depuis plusieurs mois. Sans ménagement, ces travailleurs sans papiers étaient expulsés. La mairie de Paris n’avait pas été prévenue, ce qui contrevenait à la procédure normale. (Source, 20 Minutes, 25 mars 2010)
Comptine
Ceux qui ont eu affaire avec les agents, réputés être de « braves gens », nous envoient parfois les souvenirs de leurs rencontres musclés avec les plus musclés d’entre eux :
» Un pain
Sur la tête
Un marron
Sur le nez
Une prune
pour la route
Prout cadet
C’est la police ! »
(Et si vous preniez la suite de ce correspondant parisien dont les bleus ont été longs à s’effacer…)
Sus aux sans papiers !
Le 25 mars, un Angolais sans papiers était enfermé, pour la troisième fois, au centre de rétention administrative de Lyon. Ce matin-là, Guilherme conduisait ses trois enfants à l’école du quartier de la Guillotière, dans le 7ème arrondissement de Lyon. Quelques jours plus tôt il avait été libéré du CRA par le juge des libertés. Pour tant, rapidement, la cour d’appel de Lyon devait annuler cette décision. C’est en retournant chez lui que cet homme s’aperçoit que les policiers sont de nouveaux sur ses traces. Peu de temps après, comme sa femme refuse d’ouvrir la porte, les policiers la défoncent et se ruent a l’intérieur. Pendant ce temps, Guilherme s’est réfugié dans une chambre qu’il ferme à clé. Sa femme donne ce témoignage : « J’étais dans le salon, avec ma fille dans le dos… Un policier a fait sauter la serrure, puis a dégainé son arme dans la direction de Guilherme. » Menotté, celui-ci est embarqué mais, devant l’immeuble une vingtaine de personnes tentent de s’interposer. Une parente d’élève, alertée, qui se trouve au premier rang du comité de soutien, dont certains membres prennent des notes, tandis que d’autres tentent de filmer cette intervention violente. Elle raconte : « Un policier m’a dit que c’était interdit de filmer, puis m’a fait une clé au bras en me retournant le pouce de la main gauche. » Très rapidement, le fourgon prend la direction des locaux de la police aux frontières, avant de partir vers le CRA de l’aéroport de Saint-Exupéry. Pour la préfecture du Rhône, la procédure « a été respectée ». I1 n’en reste pas moins que des parents d’élèves parlent d’acharnement de la part de la police. L’épouse de Guilherme rapelle : »Ils ont pointé une arme, alors que Guilherme n’est pas un criminel. Il ne vole pas, il ne vend pas de drogue. Simplement, il n’a pas de papiers, et ne veut pas laisser sa famille », dit cette femme angolaise, régularisée en 2005. (Source, Rue 89, 26 mars 2010). Depuis, sous la pression des associations Guilherme a été remis en liberté. (Source, Libération, 9 avril 2010).
Un mort de plus !
Le 27 mars, dans la matinée, au Blanc-Mesnil (93), un « forcené », âgé de 72 ans, était abattu par la police, après échec de négociations. Le vieil homme a été tué suite à un échange de tirs. La procureure, chargée du dossier, expliquait, aussitôt après, que le flingueur n’ avait pas eu d’autre possibilité que de tirer a la tête. (Sources, France 3, 28 mars et Métro, 29 mars 2010)
Liberté de manifester
Le 28 mars, à Paris, plusieurs centaines de personnes manifestaient près de la maison de la Santé pour protester contre la surpopulation carcérale. Une centaine de manifestants devaient être interpellés, puis conduits au commissariat de police du XIème arrondissement Plusieurs d’entre eux seront placés en garde à vue. A 1′origine, cette « marche contre l’enfermement » avait été autorisée par la préfecture de police. (Sources, Direct Matin et 20 Minutes, 29 mars 2010)
Rétention
Le 29 mars, le plus grand centre de rétention administrative (CRA), situé au Mesnil-Amelot (93) devait ouvrir ses portes. Parmi les 240 places prévues pour retenir les sans papiers, il est prévu des locaux pour « accueillir » une quarantaine de familles. Le site est entouré de grillages, de barbelés, de dizaines de caméras, ainsi que de détecteurs de mouvements. Des associations humanitaires ont lancé une pétition contre l’édification de ce véritable « camp » d’internement. Ce même 29 mars une manifestation était organisée pour dénoncer « ce type d’univers déshumanisé (qui) favorise le non droit, les violences et les tentatives de suicides ! » Cela sous le regard attentif d’un dispositif policier de grande ampleur ayant pour objet d’empêcher les manifestants d’approcher l’enceinte. Avec l’autre CRA, déjà installé au Mesnil-Amelot, la capacité « d’accueil » est désormais de 380 places. (Sources, Métro, 29 mars et Libération, 30 mars 2010)
Bavure envers les « baveux »
En novembre 2009, les dirigeants du syndicat Synergie-officiers décrivait les avocats comme étant des « commerciaux dont les compétences en matière pénale sont proportionnelles au montant des honoraires reçus. » Suite à cette déclaration provocatrice, ce syndicat est poursuivi en diffamation devant la 17ème chambre correctionnelle de Paris. (Source, Libération, 30 mars 2010)
La police et les sans papiers
A l’aube du 1er avril, dans le 5ème arrondissement de Paris, une dizaine de cars de CRS encerclaient l’immeuble de la rue du Regard occupé par 250 ouvriers du bâtiment, sans papiers, en attente de leur régularisation, depuis le 15 décembre 2009. Les policiers allaient les en expulser assez rudement. Selon la prétecture de police, aucun dossier de régularisation n’aurait été déposé, et une ordonnance d’expulsion des lieux avait été prononcée en février dernier. (Source, France Inter, 1er avril, Le Monde et Métro, 2 avril 2010)
Garde à vue
Le 1er avril, à Paris, six étudiants de l’Université Paris I -Tolbiac étaient mis en garde à vue. Convoqués à 10 heures du matin, au commissariat de police du 14ème arrondissement, ils s’y trouvaient encore dans la soirée. Motif ? Ils étaient accusée de séquestration par l’un des responsables de cette université, suite à l’occupation de leur bureau par des responsables syndicaux qui contestaient un projet de règlement intérieur. (Source, Libération, 2 avri1 2010)
La mort en scooter
On se souvient que, le 20 janvier 2010, à Woipy (Moselle), deux adolescents, circulant sans casque sur une moto, avaient été grièvement blessés, lors d’une course-poursuite avec les policiers municipaux de cette petite ville, leur camarade, qui pilotait le deux roues, étant mort dans l’accident qui s’en était suivi. C’est fréquemment le cas après des interventions de ce genre. Après plus de deux mois passés à l’hôpital, l’un des deux adolescents a accusé les policiers municipaux : « Ils nous ont coursés, il nous ont fait tomber », a-t-il affirmé devant la presse régionale. Ce garçon, Nabil, qui faisait ainsi ses premières déclarations après plusieurs semaines plongé dans un coma artificiel, ajoutait : » Quand nous étions à terre, ils nous ont frappés ! » La seule défense des autorités est venue du procureur de Metz, lequel notait que les jeunes roulaient « sans casque et à une vitesse excessive, sur un scooter non éclairé déclaré volé depuis le mois de décembre. » Cela valait-il la peine de mort pour l’un des trois garçon ? (D’après Métro, 2 avril 2010)
Devoir de mémoire…
Selon la CGT-RATP, la préfecture de police aurait réclamé qu’un métro « spécial » soit affrété pour les sans papiers. Le directeur de la ligne 4 du métro parisien et la GGT-RATP ont réagit : « Cela rappelle certains souvenirs peu glorieux de l’histoire de la société. » Interrogé à ce sujet, la préfecture de police n’a pas démenti. Rappelons que, le 8 juillet 1942, suite à une ordonnance des autorités nazies, appliquée par la police parisienne, les personnes décorées d’une étoile jaune n’avaient plus accès qu’au wagon de queue des rames de métro. D’où cette réflexion nécessaire : en un temps où l’on ne cesse de nous renvoyer au devoir de mémoire, il serait bon que la direction de la RATP publie un communiqué pour réfuter ce qui paraît être plus qu’une rumeur. On n’ose penser qu’il s’agissait d’un poisson d’avril… (D’après , 20 Minutes, 2 avril 2010)
Ca va pêter ?
I1 ne fait pas bon s’insurger contre un licenciement collectif. Le 1er avril, les salariés de l’usine Sudimatex, spécialisée, dans la fabrication de moquettes pour voitures, implantée à Crépy-en-Valois (Oise), menaçait de faire sauter leur usine, avec des bombonnes de gaz, si la direction continuait à refuser de négocier un véritable plan social. Réaction immédiate, non pas du ministère du travail mais du préfet de l’Oise. Lequel réquisitionnait dans l’urgence un escadron de gendarmes mobiles basé à Arras. La venue de ces 75 gendarmes, lourdement équipés, ne faisant qu’échauffer plus encore les ouvriers en grève, qui se sont alors retranchés dans l’usine. (Source, Aujourd’hui, 2 avril 2010)
Rigolo
Un adjudant de gendarmerie a été suspendu de ses fonctions, le 2 avril. Ce pandore avait écrit un poème en soutien au chef d’escadron, récemment suspendu pour avoir critiqué la mise sous tutelle de la gendarmerie par le ministère de l’Intérieur. Ce poême, intitulé « Il pleut sous nos képis », contenait ce vers, à propos de Nicolas Sarkozy : « Un nouveau Roy fut nommé, et tout a changé. » (Source, Libération, 5 avril 2010)
Nouveau
Nicolas Sarkozy envisagerait la création prochaine d’un secrétariat d’Etat à la sécurité publique. (Sources, France Info et France Soir, 5 avril 2010)
Fouille au corps devant témoin
C’est avec le plus grand étonnement que l’habitué d’un square du 18ème arrondissement de Paris a pu voir les forces de l’ordre faire leur devoir. I1 raconte, avec effarement, avoir vu : « Trois policiers (en VTT), deux hommes et une femme, tous blancs, en train de fouiller un jeune noir qui obtempère calmement aux ordres des policiers. En plein jour, dans un square. J’avais honte pour le jeune gars… Comment s’empêcher de penser à un contrôle raciste ? Où sommes-nous ? Aux Etats-Unis dans les années 1960 ? Le policier passe la main dans le collet du blouson du jeune homme. Le jeune homme enlève une chaussure, une chaussette, le deuxième policier palpe la chaussette. Seconde chaussure, seconde chaussette palpée. Le sac à dos est fouillé. La policière passe un coup de fil, avec des papiers à la main. Le jeune homme garde son sang-froid. Un policier rend au jeune homme son blouson… Finalement, les policiers prennent congé, et repartent bredouilles… J’ai assisté à tout ceci, et observé de loin, avec honte et indignation. » (Témoignage publié dans Libération, 5 avril, 2010)
Fusillade
Le 16 mars, en Seine-et-Marne, lors de l’affrontement entre des membres de l’ETA et des policiers, un brigadier-chef était tué. Le 4 avril, dans un communiqué publié dans le journal basque, Gara, l’ETA affirme que les policiers français ont tiré les premiers, sur un de ses militants, à terre et désarmé. De plus, les porte-paroles de l’ETA assurent n’avoir jamais eu l’intention de tuer le policier, et précisent : « Les militants de l’ETA ont tiré cinq balles, au total, la police française considérablement plus. » Quoi qu’il en soit, comment affirmer que, suite à cet échange de coups de feu, le policier francais a été « assassiné », comme l’affirment les syndicats de policiers. Question : lorsqu’un policier tue un « individu », dit-on de lui qu’il l’a assassiné ? (D’après Le Monde, 6 avril 2010)
La police, en lieu et place de la justice ?
Interrogée sur le projet de nouveau mode de procédure pénale, qui ne pourrait qu’accroître la confusion, une importante juriste, professeure au Collège de France témoigne de son inquiétude sur le rôle prépondérant bientôt dévolu au parquet, Mireille Delmas-Marty, auteure d’un livre récent, Liberté et sûreté dans un monde dangereux, estime que le parquet sera concurrencé par la police pour le contrôle des enquêtes. « On peut craindre que débordée par l’accroissement de ses pouvoirs, le parquet soit obligé d’en déléguer une partie à la police. » Cette juriste lucide tire le signal d’alarme : « Cela s’inscrit dans une logique de renforcement des pouvoirs de la police, marquée par de nombreux textes récents, y compris le projet de loi sur la sécurité intérieure (Lopsi 2), véritable fourre-tout qui mêle le mineur et l’adulte, le suspect, le petit délinquant et le terroriste, et radicalise les mesures de surveillance. (Nouvelle extension des fichiers, croisement des données, installation de mouchards informatiques, etc ») Et puis ce dernier avertissement : « Je crains que ne se mette en place de dangereux instruments juridiques qui pourraient permettre de transformer l’État de droit en Etat de police, sans pour autant garantir une société plus apaisée… » (Source, Le Monde, 6 avril, 2010)
Garde à vue (2)
Le 26 mars, trois élèves du lycée Antonin Artaud, de Marseille, sont interpellés par des policiers, suite à une dispute avec échange d’injures, comme il est courant entre adolescents. Il se trouve que l’une des lycéennes, qui aurait reçu un simple bouchon de champagne sur la tête, a pour maman une commandante de la police nationale. La quelle, prévenue, ne perd pas un instant er arrive sur place avec une douzaine de policiers, à bord de trois fourgons, pour rétablir un ordre qui n’est nullement menacé, au dire des enseignants présents sur les lieux. Les trois lycéens sont menottés, conduits au commissariat de police, où ils bénéficient d’une fouille au corps et d’une prise d’empreinte ADN. C’est la procédure, disent les policiers, après huit heures de garde à vue. Y a-t-il eu abus de pouvoir ? L’IGN enquête… (Sources, France 2 et France Info, 6 et 7 avril 2010)
Poésie pandore (suite)
Grâce à un blog impertinent, il nous est possible de citer quelques extraits significatifs du poème « Il pleut sous nos képis », rédigé par cet adjudant-chef, suspendu de ses fonctions, en attendant que la justice militaire règle son sort :
« …Un nouveau Roy fut nommé, et tout a changé.
Diviser pour mieux régner, tel était son but !
Il y parvint bien, précipitant la chute !
Pour ce faire, il choisit bien parmi les nôtres
Ceux d’entre eux les plus vénaux, les moins fidèles.
Leur fit miroiter, qu’ils furent ses « apôtres ».
Ces vendus et parjures aujourd’hui, ont ourdi
D’enterrer sans coup férir notre belle histoire
De nous taire, ils nous ordonnent, arguant : « Tout est dit ! »
L’un des nôtres osa parler, sans démériter,
Se faisant ainsi le râle de notre douleur.
Il fut vite éliminé par ces fossoyeurs !
Aujourd’hui Sainte-Geneviève saigne et pleure.
Je sens bien ses larmes chaudes sous mon képi
Comme si sur moi Sarkozy faisait son pipi… »
Ben mon colon ! Au-delà des vers de mirliton, il fallait oser (Source http://lesdessousdela policenationale.blogs.nouvelobs.com/arc 4 avril 2010)
Les policiers de Villiers-le-Bel mis en examen
En novembre 2007, à Villiers-le-Bel (93), un accident mortel s’était produit, suite au « contact » entre une mini-moto, avec deux adolescents à bord et un véhicule de police ? Les deux garçons qui ne portaient pas de casque devaient trouver la mort. Malgré de nombreuses incohérences, lors d’une enquête bâclée, une ordonnance de non-lieu était rendue, en octobre 2009. Le 7 avril 2010, pourtant, suite à une délocalisation du dossier, la cour d’appel de Versailles infirmait cette décision. Cette instance ordonnant également la mise en examen, pour « homicide involontaire » du policier qui conduisait le véhicule, tout en annonçant qu’elle allait elle-même procéder au supplément d’information demandé par l’avocat des familles des deux victimes. Il est en tout cas avéré que les policiers étaient en phase d’accélération et circulaient à 64 Km/h, sans gyrophare ni avertisseur, au moment du choc. Quant aux syndicats de policiers, ils évoquent une décision « prise dans un climat de suspicion » envers les forces de l’ordre. (Sources, Canal +, 7 avril et Le Monde, 8 avril 2010)
Promotion au choix
Au lendemain des élections régionales, Nicolas Sarkozy avait promis de faire de la sécurité l’une de ses priorités. Le 7 avril, il convoquait les responsables du secteur à l’Elysées. Parmi les décisions prises, c’est un policier, Christian Lambert, qui devient préfet de Seine-Saint-Denis, en remplacement d’un préfet issu « de la diversité ». Par ailleurs, le nouveau directeur de la gendarmerie avait été membre du cabinet de Nicolas Sarkozy lorsque celui-ci était ministre de l’Intérieur. On ne peut pas ignorer que Christian Lambert avait fait partie de ceux que l’on qualifie du titre de « grand flic », puisqu’il a été chef du RAID, ainsi que patron des CRS. Décidément, les « racailles » du 9-3 seront sous haute surveillance. Le maire de Sevran commentait ainsi cette nomination : « On fait venir le GIGN en Seine-Saint-Denis, Sarkozy est déjà en campagne électorale ! » Comment ne pas rappeler que lors des récentes élections régionales, la tête de liste UMP, dans ce département, n’était autre que le commandant Bruno Beschizza, secrétaire général du syndicat de policiers Synergie-officiers. Simple coïncidence bien entendu. (D’après Le Monde et 20 Minutes, 8 avril 2010)
Rigolo
Le 7 avril, l’ancienne préfète de Lozère, en poste dans ce département jusqu’en juillet 2009, a été interpellée dans Les Ardennes et placée en garde à vue. Cette excellente fonctionnaire à autorité est juste soupçonnée d’avoir dérobé des tableaux de maîtres, de l’argenterie et des meubles dans l’appartement de fonction qu’elle occupait lors de sa dernière affectation. Une enquête a été ouverte pour « vol et détournement de biens par personne dépositaire de l’autorité publique. » Source, Le Monde, 9 avril 2010)
Ah bon ?
Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale, serait-il en rupture avec l’idéologie sécuritaire ? Dans une longue tribune, cet autre « grand flic » s’est laissé aller à écrire : « …La garde à vue a bien des inconvénients : non seulement elle est attentatoire à la liberté individuelle mais elle impose à l’enquêteur une foule de contraintes procédurales qui le détournent de ses investigations. » Cet humaniste, ami de trente ans de Nicolas Sarkozy, va jusqu’à expliquer : « Peut-on imaginer qu’un policer – responsable de ses résultats et qui doit à la société et aux victimes, de consacrer son temps de travail à la recherche de la vérité – accomplisse de gaîté de cœur de longues et fastidieuses démarches formellement prescrites par le régime de la garde à vue ? « Sans oublier, au passage, ces humiliations comme la fouille au corps, ainsi que le prélèvement ADN, dont Frédéric Péchenard estime qu’elles devraient être interdites. Etonnant, non ? Et puis cette affirmation : « Pour la police aussi, la baisse du nombre des gardes à vue serait salutaire… » A quand le passage au non-acte ? (D’après Le Monde, 9 avril 2010)
Police nouvelle, vieilles pratiques
Certaines informations tardent à nous parvenir, mais elles arrivent toujours à percer le mur du silence. Ainsi, lors de l’évacuation par la police des sans papiers qui occupaient un immeuble de la rue du Regard, dans le 6ème arrondissement de Paris, cette opération a été nettement plus musclée que la relation qui en a été faite par la presse écrite et audiovisuelle. Ce 1er avril, les squatteurs, évacués de façon musclée par les forces de l’ordre, vers 6 heures 30 du matin, étaient également victimes de jets de gaz lacrymogènes, tandis qu’un cameraman avait sa caméra brisée. Après l’évacuation, 150 à 200 personnes allaient se trouver encerclées par les policiers, devant l’entrée de la station de métro Saint Sulpice. Selon des témoins dignes de foi, il semble qu’une idée saugrenue ait germé dans l’esprit étroit des organisateurs de cette action répressive : interrompre la circulation des rames de métro de la ligne 4, afin d’affréter une voiture spéciale « sans papiers », vers une destination inconnue. Inutile de préciser que le parallèle avec les pratiques datant d’il y a presque 70 ans n’ont pas manqué de revenir en mémoire des plus anciens usagers du métro. (Source, Cercle de résistance Paris Sud, par Internet, 2 avril 2010)
Poucave…
Dans l’après-midi du 12 avril, quelque 200 policiers, appuyés par un hélicoptère, effectuaient une descente dans une cité de Champigny-sur-Marne (94). Objectif : mettre fin à un trafic de cannabis. Cette opération, préparée depuis 4 ans, a fait un véritable flop. En effet, si les policiers mettaient la main sur moins de 2 kilos de cannabis, quelques armes de poing ainsi qu’une petite somme en euros,, une quinzaine de personnes étaient interpellées, dont une femme, adjoint de sécurité de la police nationale. Laquelle aurait averti les dealers de ce qui se préparait. (Source, Le Parisien et France Info, 13 avril 2010)
Liberté de penser !
Le 15 février 2010, à Paris, des policiers de la SAT (Section anti-terroriste) déboulent chez une assistante sociale. Il est 6 heures du matin, et la jeune femme voit s’engouffrer chez elle cinq policiers, armés de gilets pare-balles. Ils lui disent : « Nous sommes chez vous pour vos idées gauchos et vos actions militantes. » Il se trouve, effectivement, que la « délinquante » est membre du Réseau éducation sans frontière (RESF), et participe à une veille « anti-rafles », dont la fonction est d’alerter des militants par SMS en cas d’arrestations massives de sans papiers. Les policiers fouillent l’appartement, et demandent à leur victime si elle a des « lectures subversives ». Elle demande aux policiers si elle allait pouvoir sortir. Réponse de l’un des cow-boys : « Au train om vont les choses, ça m’étonnerait ! » Encadrée par trois policiers, la jeune femme est conduite au 36, Quai des Orfèvres. Suit la procédure devenue sinistrement habituelle : photos anthropométriques, prises d’empreinte diverses, suivies de l’inévitable mise à nu et fouille au corps de rigueur. Après un passage en cellule, cette dangereuse terroriste est interrogée sur « ses idées politiques », avec cette réflexion : « Madame, vous êtes là pour ça ! » Finalement, après plus de treize heures de garde à vue, les policiers finissent par conclure qu’elle n’est pas « la bonne personne ». Son avocate a déposé plainte pour « atteinte illégitime à sa vie privée, à son intégrité physique, à sa liberté d’aller et venir, ainsi qu’à sa dignité. » Source, Libération, 13 avril 2010)
Grogne
Le 13 avril, à Cannes, plusieurs dizaines de policiers municipaux se retrouvaient dans la rue pour protester contre des entraves à « leur liberté d’expression », tout comme pour défendre leurs revendications en matière de salaire et de retraite. (Source, Libération, 14 avril 2010)
Un commissariat très glissant
Dans la soirée du 13 avril, un citoyen, prénommé Philippe, se présente au commissariat de la rue de Clignancourt, dans le 18è arrondissement de Paris. Né au Sénégal il est visiblement noir. L’homme veut porter plainte pour « usurpation d’identité ». Le comité d’accueil doit être de qualité puisque, d’abord malmené, il est ensuite conduit au commissariat de la Goutte-d’Or (connu comme un trois étoiles répressif). Il en sortira plongé dans le coma. Selon l’unique version policière, Philippe serait arrivé « dans un état de surexcitation, sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants. » D’un commissariat à l’autre, le ton serait donc monté et un policier aurait reçu un coup de poing. Celui-ci aurait alors tenté de maîtriser au sol « l’individu », avec l’aide d’une collègue. Ce qui va provoquer une chute générale dans les escaliers. Après cette dégringolade, Philippe est transféré dans un service d’investigation car il aurait « perdu connaissance » après avoir « cogné sa tête contre un banc. » La police des polices enquête mais les policiers soutiennent la thèse d’un dérapage accidentel. Selon une source proche de l’enquête, Philippe aurait été évacué vers l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. Quant aux deux policiers qui ont chuté dans l’escalier, ils étaient examinés à l’Hôtel-Dieu et se voyaient délivrer deux et trois jours d’arrêt de travail, avant de porter plainte contre leur victime pour « violence volontaire ». De son côté, le maire socialiste du 18è arrondissement, Daniel Vaillant (auteur en octobre 2001 de la Loi sécurité quotidienne), s’inquiète « du nombre d’incidents constatés dans les commissariats du 18è arrondissement, dont la réputation n’est plus à faire. Il aurait été étonnant que les syndicats de policiers restent sans réaction, d’où cette intervention du syndicat de policiers en tenu Alliance, qui ne perçoit « aucun élément qui pourrait justifier une accusation pour violences illégitimes ou négligences des policiers. » (D’après Libération et Métro, 15 avril 2010)
Policiers zélés
Le 15 avril, deux policiers de la BAC comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Les faits ? Le 3 avril 2005, à Stains (93), ces deux fins limiers contrôlent un supposé petit délinquant, devant un établissement de boissons. Comme l’homme, qui se prénomme Mohamed, n’a pas ses papiers sur lui, les policiers disent qu’ils vont le conduire au poste. En fait, le « délinquant », menotté, est emmené en forêt. Il affirme avoir été malmené durant le trajet, les policiers voulant obtenir des renseignements sur un trafic de stupéfiants. Arrivé en forêt, il est sorti du véhicule de police et frappé. Ensuite, l’un des policiers lui colle le canon d’un révolver dans la bouche. Cette petite séance est interrompue par la présence d’une riveraine. En juin 2005, Mohamed porte plainte devant l’IGS. Bien entendu, les policiers avancent une toute autre version, mais la riveraine confirme les dires de « l’individu ». Les policiers seront mis en examen, mais le soutien de leur hiérarchie permettra de faire durer l’enquête pendant 5 ans. Finalement, pour les enquêteurs de l’IGS, « ces fonctionnaires de la BAC étaient jeunes et avaient été laissés sans contrôle suffisant sur la voie publique par leur hiérarchie. » A suivre, peut-être… (Source, France-Soir, 15 avril 2010)
Fouchtra !
Notre ministre de l’Intérieur, 1er flic de France, illustre ce qui est plus qu’un lieu commun : les policiers ne son pas plus racistes que la moyenne des Français. Lesquels, selon une statistique basse, seraient environ 30% à ne pas apprécier ceux qui ne leur ressemblent pas. Il convient de se souvenir que, le 15 septembre 2009, lors d’une université de l’UMP, Brice Hortefeux expliquait, après dérapage, qu’il avait évoqué des Auvergnats, alors qu’il s’était laissé à dire, devant un jeune militant UMP, d’origine arabe : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ! » Suite à ce propos peu convivial, émis par un ministre de la République, le MRAP avait porté plainte pour « injures raciales ». Le 16 avril 2010, le procès se déroulait devant la 17è chambre correctionnelle de Paris. Pour le parquet, il s’agissait bien d’un « propos outrageant, méprisant » et « le délit d’injures raciales » bel et bien constitué. Il n’en reste pas moins pour le procureur qu’il s’agissait « d’une discussion à bâtons rompus », s’adressant à « un groupe privé ». il ne serait donc pas possible de poursuivre ces propos, aussi « critiquables soient-ils ». Belle conclusion susceptible d’encourager les policiers à s’occuper sérieusement des « Auvergnats ». Jugement le 4 juin. (D’après Le Monde, 19 avril 2010)
Biture mortelle
Comme à l’habitude, l’information qui suit ne fera pas la « une » des grands quotidiens nationaux. Le 17 avril, à Boulogne-Billancourt, (92), un SDF était retrouvé mort au commissariat de police après avoir passé la nuit sans une cellule de dégrisement. Il est possible que les policiers de service aient oublié de le border. Bien entendu, l’IGS enquête. (D’après France Inter, 17 avril et Direct-Matin, 19 avril 2010)
Chute provoquée ?
Le 16 avril, à Paris, un groupe de jeunes basques escaladaient l’Arc de Triomphe de la place de l’Etoile. Leur but : y accrocher une banderole rappelant la mort suspecte d’un militant de l’ETA, retrouvé à la morgue, le 15 mars 2010. L’un d’eux, en redescendant en rappel du monument, devait faire une chute de 20 mètres. Selon les manifestants, les policiers auraient provoqué la chute de ce militant qui souffre de multiples fractures. (Source, Libération, 19 avril 2010)
Coupures de presse
Pour alimenter ce bulletin, il nous est nécessaire de disposer des informations paraissant dans la presse régionale, à propos des dérives policières, dont la presse nationale ne rend compte que très rarement. Merci de nous faire parvenir les coupures de presse à : Observatoire des libertés publiques, 20 rue Courat, 75020 Paris.
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
QUE FAIT LA POLICE ? – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 41 –juin-juillet 2010
- Spoiler:
- Editorial : Le policier et le Pékin
Dans notre société démocratique, il n’y a pas que des citoyens paisibles. Avec la crise économique, et le chômage qui fait des ravages, de nombreux jeunes choisissent de s’engager dans l’armée, faute de disposer d’un diplôme important ou d’une formation professionnelle leur permettant de trouver un bon travail. D’autres, qui n’ont peut-être jamais eu l’intention de succomber au salariat classique, choisissent l’institution policière, une fois l’indispensable baccalauréat en poche. Bien sûr, ceux-là ne sont guère mieux payés qu’un fonctionnaire ordinaire, mais ils ont la sécurité de l’emploi. Ce n’est pourtant pas le plus important : une fois revêtus de l’uniforme des défenseurs de l’ordre public, les hommes et les femmes qui se sont engagés dans cette voie ont le sentiment de disposer d’un pouvoir quasi discrétionnaire. Ce qui les rend tout à la fois fiers de leur condition, et en mesure d’en remontrer à quiconque serait censé se situer hors des lois d’une République dont ils sont prêts à abandonner peu à peu les principes démocratiques. Le type de rapports établis entre le policier et le pékin ordinaire est à sens unique. Le policier parle, et le bon citoyen se doit d’écouter sans broncher. Il faut opiner et se satisfaire des conseils prodigués par le fonctionnaire en uniforme. Trop souvent, les échanges n’ont rien d’amical, et les ordres sont bien plus aboyés que simplement transmis. Le policier, et sa collègue féminine, ont appris, dès l’école de police que le pékin doit le craindre. Ce qui constitue une assurance contre cette possible rébellion du civil, constamment agitée par la hiérarchie policière. C’est ainsi que le policier est conditionné pour être très sensible au comportement de quiconque paraît s’opposer à ses injonctions. Cette inquiétude permanente, qui lui est inculquée, le conduit à porter plainte plus souvent qu’il n’est nécessaire pour outrage envers sa précieuse personne, suite à une parole supposée déplacée. De même, il lui est possible de poursuivre en justice pour rébellion si sa brutalité verbale, ou physique, entraîne une réaction étonnée de la part de celui qui n’avait rien demandé. Quand ce n’est pas l’accusation majeure d’incitation à l’émeute. Surtout, ne pas parler de convivialité à un policier. Soit il ne connait pas le mot, soit il estime avoir été injurié, considérant qu’il a été visé par une formule trop lourde de sens à son gré. Persuadé de représenter la loi, et même dans la nécessité de faire appliquer des lois qui n’existent que dans son imagination fertile, le policier est droit dans ses bottes. Jamais il ne permettra à un civil, toujours considéré comme un possible délinquant de lui tenir la dragée haute. On ne doit pas pouvoir contredire un policier, faute de quoi les institutions du pays seraient en péril. Il en va ainsi d’une institution dont les fonctionnaires veulent nous persuader qu’ils sont les représentants de la plus belle démocratie du monde. Les jeunes fonctionnaires, qui sortent des écoles de police ont appris qu’ils sont différents du reste de la population qu’ils sont chargés de contrô1er. Ce qui les rend arrogants et incapables de supporter le dialogue. (A suivre)
Maurice Rajsfus
Forte pensée
« C’est un terrible avantage que de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser… » (Rivarol)
Un nouveau fichier pour les mineurs ?
Décidément, dans la voie tracée par Nicolas Sarkozy, au temps où il était ministre de l’Intérieur, l’intérêt est de plus en plus porté sur ces mineurs qui mettraient notre société en grand péril. Nous avions déjà le fichier « base élèves », expérimenté depuis 2004. Il s’agissait rien moins que de recenser tous les écoliers, de la maternelle au CM 2. Chaque enfant étant doté d’un « identifiant national ». Dans sa première version, ce fichier contenait des informations « sensibles », comme la nationalité de l’enfant, la date d’arrivée en France des parents, la culture d’origine et la langue parlée à la maison. Ce fichier, généralisé depuis la rentrée de septembre 2009, a malgré tout été allégé de quelques données, face à la résistance de parents d’élèves et d’enseignants qui, par ailleurs, n’ont jamais cessé de réclamer sa suppression. Comme si la leçon n’avait pas été retenue, l’Education nationale, qui paraît être tentée par les méthodes policières, a décidé de créer, dès ce mois de mai, un fichier dit des « décrocheurs », s’intéressant cette fois aux collégiens et aux lycéens. Cette nouvelle volonté de ficher les mineurs n’est en rien innocente. Pour le ministère de l’Education nationale, il s’agirait simplement d’un « suivi de l’orientation » (SDO). En fait, ce SDO n’est rien d’autre qu’une approche de l’application informatique nationalisée, déjà mise en place dans les établissements du second degré. Ce qui permettrait de répertorier aussi bien les élèves que les enseignants, de gérer les classes, les absences et les retards, etc. La mise en place de ce système a été approuvée le 24 mars 2010 par la Commission nationale informatique et liberté (CNIL). A l’heure où il est question de supprimer les allocations familiales aux parents des « décrocheurs », dans le même temps qu’est évoquée de façon insistante la présence d’un référent policier dans les collèges et lycées, il y a de quoi être inquiet. D’autant plus que cette volonté de ficher des enfants complète lourdement la chasse aux sans papiers. Faut-il reprendre l’avertissement lancé par Jacques Higelin dans une de ses chansons : « Alertez les bébés ! » (D’après Le Monde, 27 avril 2010)
Comptine
Cette charmante bluette, qui ne doit rien au passé romantique de notre douce France, est l’œuvre contemporaine de l’un de nos correspondant parisien :
» A quand la police
Lisse, lisse
Les matraques
Molles, molles
Les lacrymos
Pas bobo ?
Mais la traque
Rend patraque
Traque, traque. »
(Continuez à participer à cette aimable joute. Cette petite anthologie y gagnera à s’enrichir)
Feu à volonté
Dans la soirée du 26 avril, à Pierrefite (93), un homme suspecté de vol à main armé a été blessé par balle par des policiers alors qu’il tentait de s’échapper au volant de sa voiture. Selon les premiers éléments de l’enquête, cet homme aurait « délibérément foncé » sur les policiers, après avoir « refusé d’obtempérer ». Il n’en reste pas moins que l’IGS a ouvert une enquête. (Source, Direct Matin, 28 avril 2010)
L’argent ne fait pas le bonheur des policiers mais il y contribue
Le 21 mars 2010, le secrétaire général du syndicat Synergie-officiers, Bruno Beschiza, était élu conseiller régional d’Ile de France, comme tête de liste UMP, en Seine Saint-Denis. Problème, ce désormais ex-policier, qui bénéficiait d’un salaire de 4 000 euros par mois, perdait la moitié de son salaire, après avoir été obligé de démissionner de la police. Le 27 avril, Nicolas Sarkozy trouvait la solution à cette difficulté économique de cet excellent serviteur de l’état : par décret, Bruno Beschizza était élevé au rang de sous-préfet hors cadre. La morale était sauve… (Source, Libération, 28 avril 2010)
Déontologie policière
Le 27 avril, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) rendait publiques ses conclusions sur une dérive policière datée du 28 septembre 2008, dans le I8ème arrondissement de Paris. En cause : »l’absence de suivi personnalisé de la garde à vue », mais également les « gestes de coercition excessifs », ainsi que le « menottage à mauvais escient ». Exemple : des policiers, qui patrouillaient dans le marché de la rue du Chateau-Rouge, avaient décidé d’interpeller des vendeurs à la sauvette d’épis de maïs. Les « délinquants » s’étant enfuis, les policiers interpellaient au hasard une jeune femme qui se trouvait là. Cette victime de circonstance sera frappée, et passera 24 heures en garde à vue. Comme cela ne suffisait pas, et que des témoins protestaient, des officiers de police donnaient l’ordre de les éloigner à l’aide de bombes lacrymogènes. (Source, Métro, 28 avril 2010)
La haine
Une cinquantaine de personnes ont pris à partie un groupe de CRS dans la soirée du 26 avril, à Tremblay-en-France (93). Trois policiers devaient être légèrement blessés suite au caillassage de leurs deux véhicules. (Source, Direct Matin, 28 avril 2010)
Droits de l’homme, etc
Le Comité contre la torture des Nations Unies se réunissait le 20 avril. En cette occasion la France devait prouver qu’elle respectait bien la Convention contre les traitements cruels, inhumains ou dégradants. Des ONG ont également présenté leurs rapports au Comité, qui devait rendre ses conclusions le 14 mai. Sont pointés du doigt, par la Ligue des droits de l’homme et Amnesty International, « La multiplication des cas de dérapages policiers », ainsi que « les techniques d’immobilisation excessives et prolongées ; sans oublier la « tactique des policiers pour déconsidérer une plainte déposée contre eux, portant eux-mêmes plainte pour outrage ». Est également dénoncée la multiplication des gardes à vue et la présence tardive et inefficace de l’avocat. Déjà, le Comité contre la torture avait mis en garde la France sur les conditions de la garde à vue, ce début de privation de liberté étant le moment « où le risque de mauvais traitements » est le plus grand.
La Ligue des droits de l’homme pointe le nouveau centre de rétention des sans papiers du Mesnil-Amelot, qui revêt toutes les caractéristiques de l’univers carcéral… entouré de barbelés et quadrillé de multiples caméras de vidéo-surveillance ». De son côté, Amnesty International rappelle que le Comité contre la torture avait sommé la France de ne pas expulser un étranger dans un pays où il risque la torture. Recommandation détournée par les autorités françaises qui, « pour ne pas renvoyer un Tunisien dans son pays d’origine l’expulse au Sénégal. » Cela dit, nous vivons toujours au pays des Droits de l’homme. (Source, Libération, 28 avril 2010)
Courageux mais pas téméraires…
Les policiers municipaux de Grenoble étaient en grève, reconductible, le 28 avril. Motif : ces défenseurs de la sécurité locale s’opposaient à la prochaine mise en place, par la mairie, de patrouilles de nuit. Ils estiment que leur sécurité ne serait pas assurée. (Source, Direct Matin, 29 avril 2010)
L’Armée du Salut appelle la police
A la demande de l’Armée du Salut locale, les policiers toulousains ont délogé, dans la matinée du 28 avril, une quinzaine de squatteurs oui occupaient depuis plusieurs mois un immeuble de cette association. (Source Direct Matin, 29 avril 2010)
Pour l’honneur de la gendarmerie…
I1 est inutile de rappeler qu’au temps de l’occupation nazie, et du régime de Pétain en zone dite « non occupée », les gendarmes, tout comme les policiers, ont activement participé à la chasse aux Juifs -y compris aux enfants. Ce serait une contrevérité d’affirmer le contraire. Certains négationnistes restent donc prudents. C’est ainsi que, le 25 avril, le maire de Parthenay (Deux-Sèvres) s’est laissé aller à refuser la lecture publique d’une lettre d’une ancienne déportée d’Auschwitz. Il s’agit de Ida Grynspan, qui relatait son arrestation, le 30 janvier 1944, par trois gendarmes. Bien sûr, le maire ne s’est pas risqué à nier le comportement des gendarmes mais, farouche défenseur du corps de la gendarmerie, il a proclamé : « Ne stigmatisons pas une catégorie professionnelle qui, dans ces temps troublés, avaient obéi aux ordres des autorités légitimes. » Ce qui est insupportable, c’est la révérence faite, par un élu républicain (Nouveau Centre) aux « autorités légitimes », c’est à dire le gouvernement Pétain/Laval, délégué en zone sud du régime Hitlérien. Comme le déplore Ida Grynspan : « Dans un pays démocratique, il est triste de penser qu’on ne peut pas raconter l’histoire telle qu’elle s’est passée. » (D’après Libération, 29 avril 2010)
Quand la police fait le spectacle
Après Navaro, mort d’épuisement, suite peut-être également de la lassitude des téléspectateurs. Après Julie Lescaut, qui n’en fini pas d’agonir. Après Boulevard du Palais, qui nous présente en vedette un commissaire de police ivrogne, nous avions le sentiment que c’en était terminé de ces séries où la police était présentée de façon humanitaire à un public qui en serait fier. I1 allait falloir renoncer aux faits d’armes de nos Javert modernes. Grave erreur : Canal + a repris le flambeau en relayant le service public et TF 1 pour nous rappeler que notre police nationale ne manquait pas d’efficacité et qu’il nous fallait oublier Une femme d’honneur et Femme flic. Renvoyés aux oubliettes des films destinés aux salles obscures comme Inspecteur La Bavure ou, surtout, les Ripoux (1, 2 et 3), retour donc au petit écran. Avec la reprise de la série Engrenages, le 3 mai, la volonté est forte de nous présenter le « réalisme policier » qui devrait nous réconcilier avec nos forces de l’ordre. Pour plus de crédibilité, des policiers professionnels sont présents sur les tournages pour, comme le précise l’un des comédiens, « nous montrer comment sortir un flingue, le tenir. » Cette reprise de la série tient compte de l’actualité puisqu’il y est question, par exemple, de la prochaine suppression des juges d’instruction. L’un des scénaristes d’Engrenages, qui se trouve être policier dans la vie active, explique clairement le but de cette série : « Les gens mentent tout le temps. Pour sortir, la vérité a besoin qu’on les pousse dans leurs retranchements. » Il fallait que cela fut dit… (D’après 20 Minutes, 3 mai 2010)
Tremblay-en-France (suite)
Depuis la spectaculaire descente de police, à Tremblay-en-France (93), le 29 mars 2010, 1es caillassages de bus se sont constamment renouvelés. C’était le cas les 31 mars et 1er mai derniers. Entre temps, un car de CRS, escortant un bus, avait été la cible des caillasseurs. Outre le fait gue les jeunes de ce quartier se trompent de cible en déversant leur colère sur des salariés, il faut bien remarquer que, malgré le déploiement de forces de police importantes, ces « troubles » se poursuivent, alimentés par d’incessantes interventions policière dans les citées, ainsi, le 2 mai, une nouvelle compagnie de CRS était déployée dans cette ville de la banlieue nord de Paris. Ce même jour, le Secrétaire fédéral CGT des transports donnait la meilleure leçon qui soit au ministre de l’Intérieur : « Les CRS, à bord et autour des bus, çà n’a rien changé. Ils peuvent envoyer l’armée, çà n’empêchera pas les violences. Il faut des médiateurs, des éducateurs de rues, et la restitution des aides publiques aux associations. » C’est, hélas !, la seule solution à laquelle le pouvoir en place ne peut se résoudre. (D’après Métro, 3 mai 2010)
Les hauts faits de la brigade des réseaux ferrés
Dans la nuit du 3 au 4 mai, à la gare du Nord, à Paris, un garçon de 17 ans, prénommé Ahmed, était contrôlé par des policiers de la brigade des réseaux ferrés. Avec un autre mineur, il est conduit par les policiers vers leur local, mais il réussit à prendre la fuite. Poursuivi par les policiers, il monte sur le toit d’une motrice d’un train Eurostar où il heurte une caténaire de 25 000 volts, provocant une forte détonation. Brûlé à 80%, le jeune homme était transporté à l’hôpital et placé dans un coma artificiel. Bien évidemment, Ahmed était « connu des services de police », et le directeur de la sécurité de la gare du Nord ne manquait pas de rappeler que « le travail de la police a été bien fait. » Il n’en reste pas moins que l’IGS enquête. Réflexion d’un policier du syndicat Alliance : « On nous reproche de menotter, et quand on ne le fait pas on voit comment ça se termine… (Source, Libération, 5 mai 2010)
A Chambéry : bavure filmée
Dans la nuit du 23 au 24 avril, un homme âgé de 29 ans, qui avait plus de 3,5 gr. d’alcool dans le sang, était lourdement matraqué par un policier de la BAC. Lequel devait affirmer qu’il s’était fait insulter par cet homme, « bien connu des services de police ». Frappé à plusieurs reprises, l’homme était tombé au sol, avant de perdre connaissance, et de sombrer dans le coma, victime d’un hématome à la tête. Manque de chance pour la brute, la scène a été filmée par l’une de ces caméras de vidéo-surveillance qui ne cessent de se multiplier. Au cours de l’enquête initiale, le policier avait expliqué « avoir perdu son contrôle, face au comportement agressif de l’homme ». Pour l’avocat du policier, les graves blessures de la victime « procédaient d’une chute brutale. » De son côté, le représentant du syndicat Alliance de la police en tenue, s’indignait du placement en garde à vue de son collègue, estimant que ce n’était pas une bonne chose pour le pays, ni pour la police », expliquant que les policiers étaient souvent en présence « d’individus incontrôlables ». (Source, Métro, 5 mai 2010)
Les brutes du GPSR montrées du doigt
La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), s’intéresse parfois aux polices semi-privées. C’était le cas, dans un rapport rendu le 12 avril, avec une « sévère mise en garde » contre deux agents du GPSR (Groupe de protection et de sécurité du réseau), police de la RATP. Motif : « utilisation excessive de la force ». Le 24 avril 2008, ces deux fiers-à-bras, après avoir contrô1é les titres de transport, avaient violemment bousculé la passagère d’un autobus, à Colombes (92). Ces deux brutes avaient saisi leur victime par un avant-bras, plaquée contre un portail, menottée, avant de la conduire au commissariat. Son fils âgé de 7 ans étant laissé sur le trottoir. Une première plainte avait été classée sans suite mais une nouvelle constitution de partie civile a été déposée, pour « violences volontaires aggravées, dénonciation calomnieuse et délaissement de mineur. » Contactée le 4 mai, la direction de la RATP n’a souhaité faire aucun commentaire. (Source, Métro, 5 mai 2010)
Bientôt la fin de la CNDS ?
Interrogé sur la disparition programmée de la CNDS, son président est inquiet : « Ce projet marque un recul des garanties démocratiques pour nos concitoyens. Le projet de loi doit passer devant le Sénat. J’espère que nos observations seront prises en compte. » Dans le même temps, le poste de défenseure des enfants est également appelé à disparaître. Les deux organisme devant se fondre dans une vague fonction de « défenseur des droits ». (Source, Métro, 5 mai 2010)
Mélange de genres
Le 4 mai, France 2 diffusait une émission titrée : « Au cœur de la Gendarmerie ». I1 s’agissait en fait d’un show militaro-promotionnel, animé par l’inusable Michel Drucker. Ce spectacle, qui tenait bien plus du publi-reportage -selon le syndicat national des journalistes- que du reportage classique, était financé par moitié par la gendarmerie. Comme l’expliquait tranquillement le service d’information de la gendarmerie : « Cela correspond à une stratégie en termes d’image et de recrutement. » Pourquoi ne pas rééditer cette opération avec la police nationale ? (D’après Libération, 5 mai 2010)
L’honneur de la police
A l’aube du 5 mai, à Gennevilliers (92), les policiers évacuaient un campement de plusieurs dizaines de mal logés. Au cours de cette opération, six personnes devaient être interpellées, selon Droit au logement. (Source, Métro, 6 mai 2010)
Relaxe
Le 30 septembre 2005, dans une cité « sensible » de Pantin (93) un policier voyant un de ses collègues aux prises avec quelques jeunes, sortait son flash-ball et tirait à moins de sept mètres, contrairement aux recommandations sur l’utilisation de ce type d’arme. En fait, le policier avait « tiré dans le tas », blessant au thorax un jeune homme de 18 ans. Relaxé, lors du procès tenu à Bobigny, le 5 mai 2010, pour « légitime défense », le policier regrette que justice ait mit cinq ans à se prononcer. (Source, 20 Minutes, 6 mai 2010)
Avec cœur et humanité…
Dans la soirée du 3 mai, à Merlebach (Moselle) une trentaine de gendarmes (10 selon la police) s’abattent sur l’Institut d’éducation motrice, pour y interpeller un adolescent Kosovar, polyhandicapé. Avec son père, sa mère, sa sœur et son frère, il se retrouve au centre de rétention de Metz, dont ils seront expulsés, tous les cinq, dans la matinée du 4 mai. Cette famille était arrivée en France en juillet 2008, pour y faire soigner le garçon. Selon la préfecture, cet enfant « pouvait bénéficier d’un traitement approprié » au Kosovo. Un proche de cette famille affirme que le père et sa fille avaient été menottés durant le vol. Un membre du GISTI devait rappeler qu’il existe un article du Code de l’entrée et du séjour des étrangers, et du droit d’asile, qui empêche l’expulsion d’un étranger gravement malade. Ah bon, et alors, diraient M.M. Besson et Hortefeux. (D’après Le Monde, 10 mai 2010)
Course poursuite ?
Le 6 mai, à La Neuville-devant-Nancy (Meurthe et Moselle) deux mineurs se sont noyés dans un canal, à bord d’une voiture volée. Seul le conducteur a réussi à s’extraire du véhicule. Les services de police affirment que ce drame ne s’est pas déroulé suite à une course poursuite… Il n’en reste pas moins que deux policiers de la BAC, arrivés sur les lieux, ont sorti de l’eau les deux cadavres. (Source, Direct Matin et 20 Minutes, 7 mai 2010)
En avant, Nicolas !
Cette réaction a été trouvée dans le courrier des lecteurs du Monde. Elle émane d’un responsable du mouvement, laïque, des éclaireurs et éclaireuses de France :
« Les mesures annoncées, en Seine-Saint-Denis, le 20 avril, par Nicolas Sarkozy sur la sécurité, vont dans le bon sens mais je me permets de l’exhorter à aller plus loin : mettre des caméras de surveillance dans chaque appartement, dans chaque cave d’immeuble ; remplacer les policiers et gendarmes par des robots, eux-mêmes surveillés et pilotés par une cellule de super gendarmes siégeant à l’Elysée. Un système de vidéosurveillance surveillerait cette cellule, depuis le bureau de Nicolas Sarkozy. Il faudrait aussi remplacer les enseignants par des machines à enseigner ; les élèves, regroupés en classes de trente, travailleraient face à la machine ; au fond de la classe, un policier les surveillerait, il pourrait disposer d’un système de décharges électriques, pour mater les agités… » (Source, Le Monde, 10 mai 2010)
Quelques gestes techniques : un mort !
Le 9 mai 2008, à Grasse (Alpes Maritimes) deux policiers étaient intervenus suite à l’énervement d’un client dans une banque locale. Il se trouve que « l’individu » se prénommait Hakim. Ce jeune homme de 22 ans allait mourir par asphyxie, suite à une clé d’étranglement prolongée, lors de son interpellation, alors qu’il était déjà immobilisé. Rapidement, les deux policiers étaient mis en examen pour « homicide involontaire », délit constitué ayant entraîné la mort d’autrui par « maladie, impudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi et le règlement. » Il n’en reste pas moins que le 5 mai 2010, une ordonnance de non-lieu était délivrée au bénéfice des policiers. Les deux juges chargés de l’instruction estimant que rien ne pouvait être reproché aux deux brutes. De leur côté, les avocats de ces policiers faisaient remarquer que l’un de leur client n’avait fait « qu’appliquer ce qu’on lui a enseigné », en école de police. La décision de non-lieu est apparue tellement scandaleuse que le procureur de la République de Grasse faisait appel après l’abandon des poursuites.
Cette affaire appelle un certain nombre de réflexions. Tout d’abord, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) avait rendu un avis sévère sur les deux policiers, le 12 avril 2010, suggérant des poursuites disciplinaires pour « usage de la force sans justification » car la victime avait été malmenée, alors qu’ayant déjà été menottée, elle « ne pouvait plus s’échapper ni être dangereuse ». Le policier qui avait effectué la clé au cou ; alors que Hakim était face contre terre, menotté aux mains et aux pieds, ne s’en appuyait pas moins à califourchon sur son dos, afin de parfaire l’immobilisation. Il racontait tranquillement : « C’était effectivement une clé genre étranglement, mais je précise que je n’ai pas serré à fond… » Selon des témoins, de la scène, la clé au cou avait été prolongée, entre cinq et dix minutes. A la suite de quoi, la tête de Hakim « était violette ». D’autres précisent qu’il était « inerte, les bras et les jambes ballants, ses pieds traînaient par terre » lorsqu’il a été hissé dans le fourgon. A l’arrivée au commissariat, il « était bleu ». Malgré l’arrivée des pompiers, , Hakim allait décéder rapidement, en raison, selon l’expertise médicale, « d’un mécanisme de compression thoracique, associé sans doute à une obstruction des voies aériennes supérieures. » Ces deux policiers qui avaient été entendus simplement comme témoins assistés, devaient assurer, la main sur le cœur, qu’ils n’avaient utilisé « aucune force démesurée », l’un d’eux complétant : « Nous n’avons fait que des gestes règlementaires… » (Source, Libération, 10 mai 2010)
Dialogue entre jeunes policiers…
Le 10 mai, à Asnières (92) les associations du collectif Banlieue Respect avaient invité le syndicat Unité-SGP à une soirée d’échanges sur les relations entre jeunes et forces de l’ordre. Lors de cette rencontre inhabituelle, les représentants de ce syndicat, majoritaire dans la police en tenue, devaient tenir un discours inattendu : « La politique du chiffre s’est cassée la figure. D’ailleurs, depuis le début de l’année, le nombre de gardes à vue est en diminution. » De son côté, le porte parole de Banlieue Respect rappelait qu’en août 2009, son association n’avait pas été invitée à la groupe de réflexion sur les problèmes de relation entre la police et les jeunes, organisée par le ministère de l’Intérieur. Au cours de cette rencontre, une jeune femme devait expliquer aux policiers présents qu’il faudrait qu’avec leurs collègues ils cessent d’insulter les femmes, et même de les frapper. (Sources, Métro et France 3, 11 mai 2010)
Le vrai visage du syndicalisme policier
Suite à la rencontre entre des policiers su syndicat Unité-SGP et des responsables du collectif Banlieues Respect, le syndicat Alliance de la police (très à droite) a vivement réagi. Echantillon : « Les policiers n’ont pas pour mission de dialoguer avec les voyous, mais de les mettre hors d’état de nuire ! » Voilà qui est clair. Pour les policiers de ce syndicat, les jeunes des banlieues ne peuvent qu’être des voyous, particulièrement ceux qui recherchent, naïvement, le dialogue avec les forces de l’ordre… (D’après Métro, 12 mai 2010)
Sus aux SDF
Le 14 mai, rue de la Croix-Nivert, à Paris, vers 8 heures du matin, une cinquantaine de CRS évacuaient brutalement des familles de SDF qui campaient depuis cinq jours devant un immeuble inoccupé depuis une vingtaine d’année. La violence se déchaînait également contre des militants du DAL, solidaires, dont plusieurs devaient être interpellés. (Sources, France Inter et France 2, avec images, 14 mai 2010)
Brutes et voleurs
Deux policiers, en poste dans le 8ème arrondissement de Paris, étaient en charge de la surveillance sur les Champs-Elysées. En décembre 2009, ces deux fonctionnaires d’élite effectuaient un contrôle d’identité sur un automobiliste. Cette opération de routine devait rapidement déraper. L’automobiliste est frappé et son téléphone portable lui est dérobé. Pour parfaire ces exactions, les policiers auraient rédigé u faux procès-verbal. Mis en examen, le 11 mai 2010, pour « violences par dépositaires de l’ordre public, vol, faux et usage de fau », les deux brutes étaient néanmoins laissées en liberté sous contrôle judiciaire. Manque de chance, pour ces excellents policiers, plusieurs témoins avaient assisté à cette agression, et l’un d’eux avait même filmé la scène. (Source, Libération, 14 mai 2010)
Contact
Dans la soirée du 16mai, à Aulnay-sous-Bois (93), deux véhicules de police étaient pris pour cible et caillassés. C’est l’information de base. Il n’en reste pas moins que quelques heures plus tôt, un jeune homme qui circulait à bord d’un scooter, avait fait l’objet d’une course-poursuite, alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle. Après avoir été percuté par un fourgon de police, le garçon, blessé et hospitalisé, n’en était pas moins placé en garde à vue. (Sources, Direct Matin et Métro, 18 mai 2010)
Syndicat de policier mauvais coucheur
Le syndicat de policier SGP a envoyé une lettre pleine de courroux au ministre de l’Intérieur, le 17 mai. Motif de la colère de ce syndicat ? Il s’agissait de dénoncer la tenue de meetings de soutien aux jeunes mis en examen, suite aux émeutes de Villiers-le-Bel de décembre 2007, dont le procès doit débuter le 21 juin 2010. Non content de cette mauvaise humeur exprimée, ce syndicat organisait, le 19 mai, à Rouen, une « contre manifestation », à proximité d’un concert de Rap prévu par le comité de soutien local. Le porte parole de ce syndicat devait y dénoncer « l’incitation à la révolte face à la police.» Ce comité de soutien ne manquant pas de répliquer : « Soutenir des personnes n’est ni un crime, ni un délit. » Il convient de rappeler que deux jeunes avaient été tués lors d’un choc avec un véhicule de police circulant à vive allure, à Villiers-le-Bel, D’où la colère des jeunes du quartier, ce qui avait conduit aux émeutes. (D’après Libération, 18 mai 2010)
Sur les rails
Dans l’après-midi du 18 mai, à Paris, plusieurs milliers d’infirmiers anesthésistes, en grève, envahissaient la gare Montparnasse avant d’occuper les voies. Au bout de quelques heures, les CRS et les gendarmes mobiles s’appliquaient à évacuer les manifestants avec violence. Une infirmière faisait un malaise, entre les rails, après qu’un CRS « lui a fait une clé au bras », relatait un de ses collègues. (Sources, 20 Minutes et images significatives sur Canal + et France 3, 19 mai 2010)
Mort annoncée de la CNDS
Nous y sommes. Annoncée depuis plusieurs mois, la dissolution de la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) vit ses dernières semaines. Son ultime rapport, rendu public le 19 mai 2010, portait sur ses avis émis en 2009. La CNDS a modestement révélé 78 affaires sur les dérives policières et la violation des règles du Code de déontologie de la police. Dans 48 cas, la CNDS devait transmettre ses conclusions aux ministères de l’Intérieur et de la Justice, aux fins d’éventuelles poursuites pénales ou disciplinaires. Rapport beaucoup trop rigoureux au gré de ceux qui font une confiance aveugle à l’institution policière. Prochainement, la CNDS verra ses prérogatives confiées à une vague « défenseur des droits », qui n’aura pas à juger des bavures policières mais, plus simplement, à favoriser la médiation plutôt que l’enquête. Une certitude, ce défenseur des droits pourrait se voir refuser par les autorités, éventuellement mises en cause, « toute investigation pour des motifs de sécurité publique ou des circonstances exceptionnelles. » Définition assez floue de la mission de cette nouvelle institution, mais suffisamment éloquente pour expliquer qu’elle serait en mesure de bloquer toute enquête gênante pour les autorités policières. Comment ne pas noter qu’en 2009, les saisines contre les maltraitances ou les bavures policières ont augmenté de 50 %. Alors, mieux ne vaudrait plus en parler ? Une certitude, il sera possible d’opposer à ce nouveau « défenseur », les droits su secret de l’instruction et de l’enquête. Le dernier détenteur du poste de président de la CNDS, Roger Beauvois, rappelait : « Des témoins nous ont signalé le cas d’un étranger menotté et roué de coups à terre dans un aéroport par des policiers chargés de son expulsion. Si le projet de loi créant le Défenseur ne change pas, il ne sera pas possible d’enquêter sur ces manquements. » Très clairement, pour Roger Beauvois : « La réforme projetée constitue un vrai recul de la démocratie. » Par ailleurs, ce conseiller à la cour de cassation, ne manque pas de rappeler : « On peut penser que la CNDS gênait certains, notamment des syndicats de policiers, qui ont signé des tracts injurieux contre elle. Ils ont un certain poids au ministère de l’Intérieur. » (D’après Libération, 19 mai et Le Monde, 20 mai 2010)
Gendarmes sur le sentier de la guerre
Cela se passe dans une école rurale du département de la Sarthe, à Saint-Jean d’Assé. Le 14 mai les instituteurs s’aperçoivent du vol de la cagnotte d’une tombola. Ils alertent la gendarmerie et les pandores ne tardent pas à débarquer. Les vingt six élèves d’une classe de CM2 sont fouillés, filles et garçons séparément malgré tout. Le 17 mai, un gendarme revient menacer les élèves : si personne ne se dénonce, on prendra les empreintes digitales des enfants pour les comparer à celles relevées sur la boîte ayant contenu la cagnotte. Finalement, il apparaît que la trace du doigt relevée appartient à un adulte. Si la présidence de l’association de parents d’élèves était satisfaite de l’intervention des gendarmes, l’un des parents dénonçait la méthode mise en œuvre, et les pleurs des enfants pendant la palpation. Depuis, ce père de famille a reçu des menaces et des coups de téléphone, la nuit. Le psychodrame s’est arrêté quand les 260 euros que contenait la cagnotte ont été retrouvés dans la boîte aux lettres de l’école. Il paraît que la brigade de prévention de la délinquance juvénile devait venir dans cet établissement scolaire pour expliquer son intervention… (Source, Libération, 20 mai 2010)
« Voisins vigilants », danger !
Il semble qu’à l’imitation des Etats-Unis, où s’est institué le concept de « Voisons shérifs », se développe en France le système de « Voisins vigilants ». En fait, des groupes de « bons citoyens » qui se chargent d’avertir, bénévolement, les forces de l’ordre, dès qu’ils constatent un comportement leur paraissant anormal dans leur quartier. « Quelles sont les limites d’une telle surveillance ? », interroge une association qui s’est constituée à Thaon, dans les Vosges en réaction à ces dérives sécuritaires. Il semblerait que ces initiatives locales ont été lancées par les brigades de gendarmerie. Réaction d’une association anti autoritaire, qui s’inquiète de l’apparition de ces « Voisins vigilants » : ‘C’est une institutionnalisation de la délation. Mais surtout une atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée. » Des membres de cette association tenaient à expliquer, au cours d’une réunion publique, tenue le 10 mai, dans la région : « On habitue la population à être surveillée…Le vrai danger est dans l’acceptation par les citoyens de telles pratiques… » (Source, Vosges-Matin, 11 mai 2010)
Le Canard Enchaîné veille !
. Charmants fachos et gentils flics. Le dimanche 9 mai, à Paris, au lendemain de la célébration de la capitulation de l’Allemagne nazie, quelque 600 à 700 crânes rasés, façon néo-nazis, défilaient rue de Rivoli. Ils étaient tous cagoulés, ce que la loi interdit, mais les policiers présents sur les lieux ne jugeaient pas nécessaire d’intervenir. Un peu plus loin, place de la Concorde, juste quelques membres des RG, dont le commandant du groupe anti-hooligans, que l’on pouvait voir congratuler le trop célèbre Batakin, leader des supporters fachos du PSG. (Source, Le Canard Enchaîné, 12 mai 2010)
. Un haut fonctionnaire de police interdit de conduire. Le 1er mai, le directeur de la sécurité publique de la Marne se faisait pincer par les gendarmes, circulant à 182 km/h près de Rethel, dans les Ardennes. Résultat des courses : suppression du permis de conduire. Cet éminent serviteur de l’Etat se trouvait au volant de son véhicule de fonction, alors qu’il était en repos. (Source, Le Canard Enchaîné, 12 mai 2010)
. Le salut nazi en toute impunité. Le 1er mai, lors d’un match PSG-OM, au Parc des Princes, il n’y avait pas moins de 1 .500 policiers et gendarmes mobiles pour s’opposer aux violences habituelles. Il n’en reste pas moins que, peu avant le début de la rencontre, une trentaine de fachos se permettaient de parader en faisant le salut nazi. Cela sans la moindre intervention des forces de l’ordre. A cette occasion, on rappelait, à la mairie de Paris, que « le salut nazi est considéré par les tribunaux comme une apologie des crimes de guerre du IIIè Reich. (Source, Le Canard Enchaîné, 12 mai 2010)
Des exploits pandores qui nous avaient échappés
. Le 5 avril, à Bantheville (Meuse), le propriétaire d’une caravane prévenait les gendarmes que son véhicule avait subi des dégâts. Le lendemain, les pandores se présentaient au domicile des grands parents de trois cousins, en vacances chez eux. Ils voulaient « entendre » leurs petits enfants, âgés de 8, 9 et 11 ans. L’un des gendarmes, « spécialisé pour l’audition des mineurs, dit à l’un des enfants : « Dis que c’est toi, tu ne seras pas punie… » Sous-entendu, les assurances paieront. C’est ensuite au tour de la grand-mère d’être entendue sur l’empli du temps des enfants. On fini par apprendre qu’un voisin avait abîmé la caravane, quelques jours plus tôt en tondant son gazon. Finalement, la mère de l’un des enfants portera plainte pour « intimidation, manipulation et pression sur les enfants. » (Source, Vosges-Matin, 10 avril 2010)
. Le 22 avril, une plante contre X, impliquant des gendarmes, était déposée par le frère d’un homme décédé au centre psychiatrique de Bavilliers (Territoire de Belfort). Motif de la plainte : « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. » Rappel des faits : le 14 juin 2009, un homme d’une quarantaine d’années, en état d’ivresse, était interpellé par les gendarmes. Cet homme, prénomme Rabah, décrit agité et énervé par l’interpellation, faisait immédiatement l’objet d’une hospitalisation d’office au centre psychiatrique, où il devait mourir d’un arrêt respiratoire. Les avocats de la famille estiment que les personnes présentes, dont quelques membres du personnel hospitalier ont été « Au-delà de la force nécessaire à l’interpellation, et ont manifestement exagéré les mesures de contrainte menant à une détresse respiratoire. » Ainsi, lors des quatre injections de produits tranquillisants au cours desquelles la victime était allongée sur le ventre, et sanglée, « un gendarme est monté à califourchon sur lui, exerçant une importante pression sur son buste. » Par ailleurs, l’autopsie devait révéler plusieurs blessures, des ecchymoses au visage, et un certain nombre de coups. (Source, Vosges-Matin, 23 avril 2010)
Encore le flash-ball
Dans la soirée du 20 mai, à Villetaneuse (93) un jeune homme de 27 ans, qui tentait de s’interposer entre les jeunes d’un quartier et des policiers était victime d’un tir de flash-ball en pleine figure. Souffrant d’une fracture de la mâchoire, il a dû être hospitalisé. L’IGS a été saisie. Il convient de rappeler que les policiers qui utilisent le flas-ball savent qu’ils ne doivent pas tirer à moins de 7 mètres, et surtout pas au visage. (Source, France Info, 21 mai 2010)
Etat de siège
Dans la matinée du 20 mai, vers 9 h 30, à Paris, dans la correspondance de la station Denfert-Rochereau, entre le métro et le RER, une vingtaine de contrôleurs, agents de sécurité du métro, armés, et policiers, s’activaient autour des portillons. Il ne se passait rein de particulier. Simplement une journée ordinaire, et une présence répressive à laquelle nos gouvernants aimeraient nous habituer. (Courrier reçu à l’Observatoire des libertés publiques, le 25 mai 2010)
Armes létales pour les « municipaux »
Le 22 mai, au lendemain d’une fusillade entre truands du grand banditisme et des policiers nationaux et municipaux, qui voyait la mort d’une jeune policière municipale de Villiers-sur-Marne, Brice Hortefeux prenait un décret autorisant les polices municipales à s’équiper du pistolet à impulsion électrique Taser. Cela malgré un premier avis négatif du Conseil d’Etat, en septembre 2009. Nous savions déjà le peu de cas fait par le pouvoir sarkozyste des avis du Conseil d’Etat comme du Conseil constitutionnel ais cela tend à devenir une habitude, et les décrets prennent de plus en plus le pas sur les lois. Il convient en tout cas de remarquer que la police municipale de Villiers-le-Bel est armée depuis bien des années, ce qui n’a pas empêché le drame. Par ailleurs, que sont en cause d’authentiques gangsters, c’est surtout contre les jeunes des banlieues « sensibles » que seront utilisés ces pistolets Taser, armes décrites comme non-létales mais dont les victimes sont nombreuses dans le pays où le Taser est devenu un équipement classique. (D’après France Inter, 24 mai 2010)
A la vautre…
Un « apéro » géant devait des dérouler sur le Champ de Mars, à Paris, dans la soirée du 23 mai. Cette rencontre de soiffards n’était pas véritablement interdite mais environ 1.500 policiers, dont de nombreux CRS, s’étaient invités à la fête pour contrôler les jeunes qui stationnaient sur la pelouse et fouiller leurs sacs. Les policiers reniflaient les bouteilles contenant des boissons à base de jus d’orange, où s’appliquaient à vides des canettes de bière au pied des arbres. Pas d’incident grave à signaler. L’ordre n’a pas été troublé, sauf par la présence massive de policiers. (Sources, France 3 et Canal +, avec images, 24 mai 2010)
Amnesty International s’alarme des violences policières
Le 27 mai, Amnesty International publiait son rapport annuel. L’organisation de défense des droits l’homme s’y alarme, comme chaque année, des nombreux cas de violences policières, trop souvent suivis par des enquêtes « manquant d’indépendance ou d’impartialité. » Amnesty International déplore : « Des cas de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par des responsables de l’application des lois. » L’organisation estime qu’en France, « ni les procédures disciplinaires, ni les poursuites pénales contre les responsables présumés de tels actes ne sont conformes aux normes internationales de protection des droits humains. » Par ailleurs, Amnesty International critique la politique française d’expulsion des demandeurs du droit d’asile, soulignant que des mineurs non-accompagnés, et jeunes Afghans ont été renvoyés dans leur pays en guerre. (Source, Le Monde, 28 mai 2010)
Joli coco…missaire
Le 28 mai, en ancien commissaire de police, reconverti en correspondant du parquet de Créteil (94), comparaissait devant le tribunal correctionnel du Val-de-Marne. Motif ? Abus sexuel sur trois jeunes femmes d’origine africaine, qu’il accompagnait dans leurs démarches juridiques. Deux ans de prison avec sursis ont été requis par le ministère public, le prévenu ayant « transgressé les règles alors qu’il était lui-même chargé de les faire respecter. » Pour sa défense, ce joli coco devait expliquer au tribunal que l’une de ses victimes, témoin au procès, et qu’il avait contrainte à des attouchements sexuels, était consentante ; « Elle ne m’a donné aucun signe qu’elle n’était pas consentante. » Son avocat estimait que le comportement de son client était « condamnable déontologiquement, mais pas juridiquement. » Ah bon. (Sources, 20 Minutes, 28 mai et Libération, 29 mai 2010)
Chose vue
Sans que le moindre décret soit publié à cet égard, un certain nombre de policiers du métro parisien (Sûreté RATP, ex-GPRS) sont déjà équipé du pistolet à impulsion électrique Taser. Cette arme, soi-disant non-létale, avec sa crosse jaune apparaît nettement accrochée au ceinturon de ces incorruptibles censé assurer la sécurité dans le métro comme dans le RER ou les autobus. Constat effectué le 28 mai dans une rame du RER A (Source, courrier reçu à l’Observatoire des libertés publiques, le 31 mai 2010)
Remise en cause de la garde à vue
Le 31 mai, la Cour de cassation demandait au Conseil constitutionnel de se prononcer sur la conformité de la garde à vue « aux droits et libertés garantis par la Constitution. » En cause, particulièrement, le fait que l’avocat d’un prévenu ne peut s’entretenir que trente minutes avec son client, pour ne le revoir qu’à la vingtième heure de garde à vue. Une situation qui, selon les bâtonniers, serait contraire à la Constitution, comme à la Déclaration des Droits de l’homme de 1789. Pour la Cour de cassation, la procédure pénale actuelle pourrait faire condamner la France par la Cour européenne des Droits de l’homme. (Source, Libération, 1er juin 2010)
niouze- Messages : 5054
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Re: site sur la derive policière
un nouveau site decouvert http://clap33.over-blog.com/ collectif contre les abus policiers du 33
niouze- Messages : 5054
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Re: site sur la derive policière
et un site en amenant un autre http://policiers.over-blog.com/
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: site sur la derive policière
http://www.123siteweb.fr/urgence-notre-police-assassine/123663541
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
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