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Les aventures de Mam’zelle Cisaille

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Les aventures de Mam’zelle Cisaille Empty Les aventures de Mam’zelle Cisaille

Message  ivo Ven 15 Jan - 7:31

Les aventures de Mam’zelle Cisaille
https://www.monde-diplomatique.fr/2015/08/PINSOLLE/53533
Le pouvoir ne réside plus dans les institutions. Il réside désormais dans les infrastructures de ce monde (1). » De ce constat, le Comité invisible (2) tire dans son dernier livre une conclusion pratique aussi simple que séduisante : les révolutionnaires doivent s’organiser pour bloquer les flux qui parcourent et composent notre univers, dont la structure serait désormais celle d’un réseau aux dimensions planétaires. Bonne nouvelle : cet ensemble de nœuds interconnectés serait particulièrement vulnérable, et quelques actions bien ciblées suffiraient à le déstabiliser. Sous l’effet de son développement réticulaire, le capitalisme se trouverait ainsi menacé par des groupes d’individus ingénieux décidés à pirater des serveurs informatiques, à bloquer des raffineries, à occuper des places au cœur des métropoles, etc.

Cette théorie qui entend mettre à jour la réflexion révolutionnaire renoue en réalité avec des idées remontant au moins au début du XXe siècle. Car la généralisation des réseaux de transport, de communication ou encore de distribution a immédiatement amené militaires et militants à se poser une question à laquelle le Comité invisible répond bien rapidement par l’affirmative : les réseaux techniques rendent-ils forcément plus vulnérables ceux qui en dépendent ?

A la Belle Epoque, le développement de l’électricité, du télégraphe et du téléphone, dont les lignes serpentent le long des voies de chemin de fer, pique l’inventivité de certains anarcho-syndicalistes français. Puisque l’Etat et les grandes compagnies s’appuient de plus en plus sur ces infrastructures, il devient possible, se disent-ils, de paralyser l’économie en s’y attaquant. Des militants, dont on ne sait quasiment rien, passent à l’action lors des grèves des postes de mars et mai 1909. Dès le début du conflit, ils sabotent des lignes télégraphiques. Les coupures de fils se poursuivent après la reprise du travail pour forcer le gouvernement à réintégrer les huit cents agents révoqués (ce qu’il se résoudra à faire progressivement). Dans L’Humanité du 20 mars 1909, Alexandre Desrousseaux, dit Bracke, exulte : « Le prolétariat, assure-t-il, peut se rendre compte de la force que lui donnerait la possession de l’outillage des communications postales, téléphoniques et télégraphiques, lorsqu’il les prendrait en main à son usage pour une lutte générale, à l’heure décisive, en vue de son émancipation. »

Une frange des libertaires et syndicalistes révolutionnaires voit alors dans le sabotage une panacée. La Confédération générale du travail (CGT) n’a- t-elle pas officiellement adopté cette méthode de lutte en 1897 ? Pour l’anarchiste Sébastien Faure et l’électricien Emile Pataud (surnommé « le roi de l’ombre » après la grève des électriciens de mars 1907, qui a plongé Paris dans le noir), l’infrastructure qui opprime les travailleurs porte dans sa conception même la fragilité qui les libérera : « Dans ce gigantesque outillage qui va de la mine fournissant le combustible nécessaire à l’alimentation des chaudières jusqu’à la distribution à domicile, tout se tient, tout forme un tout d’une puissance énorme en même temps que d’une extrême délicatesse. On conçoit sans peine qu’un accident, une fausse manœuvre, un oubli, un geste trop précipité ou trop lent, un rien, et à plus forte raison une intention de sabotage, suffisent à entraver, paralyser et, suivant le cas, à arrêter durant un laps de temps plus ou moins long tout le service électrique » (La Guerre sociale, 8 décembre 1909).

Cet enthousiasme atteint son apogée lors de la grève des cheminots de 1910, suivie d’une vague de sabotages sans précédent destinée là encore à empêcher le renvoi de certains grévistes. Quelques jours à peine après le début du conflit, le président du conseil Aristide Briand s’efforce de briser le mouvement en déployant les troupes et en ordonnant la mobilisation des cheminots. La reprise du travail se fait au bout d’une semaine, mais le gouvernement subit des représailles : en l’espace de neuf mois, la police recense près de trois mille actes de sabotage (à 90 % des coupures de fils téléphoniques et télégraphiques associés au réseau ferroviaire) et enrage de ne pratiquement jamais en retrouver les auteurs.

Ces derniers sont bruyamment et joyeusement encouragés dans La Guerre sociale, le journal de Gustave Hervé, qui incarne encore à cette époque une figure du socialisme antimilitariste. Dans ses colonnes, « Mam’zelle Cisaille » devient le symbole des coupures de fils clandestines et malicieuses censées venger les victimes de la répression (3). Cependant, la méthode s’avère plus tapageuse qu’efficace. La plupart du temps, les dégradations commises n’entraînent que des retards temporaires dans la circulation des trains — exception faite, en juin 1911, d’un déraillement spectaculaire qui ne cause aucune victime mais suscite une condamnation unanime, y compris dans La Guerre sociale. Quant aux cheminots renvoyés (près de trois mille), ils sont encore peu à avoir été réintégrés en 1915 (4).

Un si maigre résultat ne pousse pas le mouvement syndical à persister dans cette voie. Les électriciens, notamment, comprennent, après l’échec de leur grève de 1910, que les coupures de courant ne sont finalement pas une méthode miracle (5). Le mythe de la grève générale, lui, s’évanouit, tout comme les projets de « sabotage de la mobilisation » élaborés par certains libertaires lors du déclenchement de la guerre.

Mais révolutionnaires et syndicalistes ne sont pas seuls à déceler dans les réseaux techniques une vulnérabilité de l’adversaire. Les états-majors planchent eux aussi sur cette hypothèse. Au fur et à mesure que la guerre s’industrialise, les militaires entrevoient la possibilité de déstabiliser, voire de vaincre l’ennemi en visant les infrastructures dont il dépend.

Dès la guerre de Sécession (1861-1865), les Confédérés s’attaquent aux voies ferrées du Nord pour tenter, en vain, de faire basculer le rapport de forces en leur faveur. Mais ce n’est que durant la seconde guerre mondiale que les Alliés appliquent à grande échelle les principes de la « théorie du réseau industriel » (industrial web theory), selon laquelle des bombardements ciblés sur des points névralgiques entraîneraient l’effondrement du camp adverse (6). Cependant, comme le souligne le spécialiste des questions de défense David Tucker, ces attaques contribuèrent certes à la victoire, mais ne furent pas suffisantes en elles-mêmes. Bombardements et sabotages eurent un impact uniquement en tant qu’éléments tactiques intégrés à une stratégie beaucoup plus large. Isolés, ils n’auraient eu aucune influence déterminante sur l’issue du conflit.

Comment, dès lors, expliquer le décalage entre l’apparente fragilité des réseaux techniques, qui dépendent de relations et de flux facilement rompus, et leur résistance à des attaques ciblées ? « Le paradoxe de l’infrastructure moderne, explique Tucker, est qu’elle est souvent vulnérable au niveau des éléments qui la composent, mais pas dans sa globalité. » Cela tient à la « redondance » propre aux réseaux, c’est-à-dire à la possibilité de remplacer facilement un lien par un autre en cas de dysfonctionnement. Imaginons, en suivant Tucker, une structure centrale (A) reliée à trois bureaux décentralisés (B, C, D) pouvant communiquer entre eux. Si le lien entre A et B est rompu, alors l’information entre les deux points pourra continuer à circuler par l’intermédiaire de C ou D, eux-mêmes toujours reliés à B et à la structure centrale. « La redondance du réseau le rend flexible et résilient », conclut l’auteur.

On aurait bien sûr tort d’en conclure à l’impossibilité d’exploiter la vulnérabilité des réseaux techniques lors d’un conflit. Y compris dans le domaine social : certaines catégories de travailleurs — camionneurs, contrôleurs aériens, cheminots, ouvriers des raffineries, électriciens, etc. — continuent d’utiliser leur capacité à interrompre ou à perturber certains flux comme instrument de pression sur le gouvernement ; ce fut le cas lors des grèves de 1995 ou de 2010, par exemple. Mais leur marge de manœuvre ne peut être que très limitée. D’une part parce que la maîtrise des points nodaux de ces infrastructures échoit de plus en plus à des cadres jugés sûrs par les directions. Et d’autre part parce que l’Etat dispose encore des moyens de contrôler les grands réseaux essentiels au bon fonctionnement de l’administration et de l’économie, au besoin en employant la force. Des détails que les adeptes des blocages en tout genre semblent parfois oublier.

^^ >>> http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/14/lukraine-plongee-noir-faute-vers-sable-262822
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