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sexisme ... encore et toujours ...

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Message  ivo Sam 26 Fév - 10:36

Ces études à la con qui nous prennent pour des connes
http://www.slate.fr/story/34543/neurosexisme-etudes-con-nous-prennent-pour-connes
sexisme ... encore et toujours ... Barbieune
Les dangers du neurosexisme à travers le portrait-robot de «Gwendoline», LA femme telle qu'elle est décrite par des pseudo-études scientifiques.

Mi-janvier, le psychologue évolutionnaire, Jesse Bering, a écrit un article pour Slate.com, où il présentait quatre manières dont les femmes avaient évolué pour se protéger des viols lorsqu’elles ovulaient.

Son article a déclenché de violentes critiques, au sein de Slate et sur des sites scientifiques notamment. Plusieurs journalistes de Double X, le site féminin de Slate, ont écrit une réponse à son article, et Jesse Bering a lui-même écrit une réponse à ces critiques.

Nous publions en même temps le premier article de Bering, une des réponses de Double X, la réponse aux réponses de Bering, ainsi qu’un article de Peggy Sastre sur le problème des féministes avec la psychologie évolutionnaire et enfin un article de Titiou Lecoq qui porte plus généralement sur les études scientifiques et «la femme».

***

Les études pseudo-scientifiques à la con mettent en général en place un protocole pas intelligent et en tirent des conclusions débiles. Parmi leurs sujets de prédilection, il y a la femme. Pas les femmes comme groupes hétérogènes, l’étude à la con n’aime pas l’hétérogénéité, mais la femme, ce mystère directement débarqué de Vénus.

Quand on en lit une par semaine, un peu par hasard, sans faire gaffe, parce qu’on a cliqué sur la home de yahoo, entre le café et youtube, on ne se rend pas compte du nombre de postulats qui se cachent derrière. Mais si on les compile, on peut dresser un portrait saisissant de la femme.

Le portrait-robot de Gwendoline

Ces dernières années, nous, l’humanité, avons nettement progressé dans la mise à jour des mécanismes qui commandent la créature féminine que nous appellerons Gwendoline. (Si toutes les femmes fonctionnent de la même manière, on peut bien leur donner un prénom générique.) Nous savons désormais que :

- La femme est moins méfiante que l’homme par nature. Pas du tout à cause de sa naïveté de douce enfant mais à cause de ses hormones. C’est la testostérone qui produit la méfiance. Mais attention, ne soyons pas caricaturaux, juste avant l’ovulation, Gwendoline a un pic de testostérone, à ce moment de son cycle elle devient donc plus méfiante. Pas de bol, c’est aussi le moment où elle a besoin de trouver un partenaire sexuel. Comme le conclue le New-York Times: «Messieurs, vous saviez que les femmes étaient complexes mais c’est encore pire que ce que vous pensiez: au moment où vous êtes le plus désiré, on vous fait le moins confiance».

- Faisant fie de la complexité du rapport aux autres (RIP Jacques Lacan), une étude nous explique que Gwendoline, quand elle ovule, elle est attirée par des visages très virils alors qu’en phase lutéale elle est attirée par des hommes plus doux.

- Les envies de shopping de Gwendoline dépendent également de son cycle menstruel. (Là, ce qui est fascinant qu’on n’est pas loin de nous expliquer que l’activité shopping se trouve dans le cerveau archaïque de la femme.) En gros, la femme est plus rationnelle après l’ovulation, donc si elle décide de se payer une paire de Louboutin, c’est évidemment parce qu’elle est en phase lutéale.

- La femme heureuse en couple dormirait mieux que celle qui vient de se faire larguer. C’était bien la peine de monter un protocole expérimental pour ça. (Par contre, on a évidemment mené l’expérience que sur des femmes puisqu’on sait que l’homme, cet être primaire, dort quand il est fatigué.)

- La femme qui ovule marche avec les genoux rapprochés (ce qui expliquerait les poses de bien des blogueuses mode). A moins que ce soit parce qu’elle vient de s’acheter des Louboutins avec 12 cm de talons.

- Les femmes les plus fertiles ont davantage envie de tromper leurs partenaires. Et ouais. De là à dire que la sexualité de Gwendoline se résume à son envie d’enfant, il n’y a qu’un pas.

- Gwendoline est également une sorcière puisque son ovulation modifie le comportement des hommes. Une étude faite sur des strip-teaseuses prouve que les hommes donnent plus de pourboire aux femmes en pleine ovulation parce qu’elles leur envoient des signaux inconscients et qu’ils éprouvent le besoin de les protéger.

- L’homme, Gwendolino, ne pourra jamais comprendre Gwendoline. Le cerveau féminin étant différent, il crée une réalité différente.

- Gwendoline est neurologiquement plus douée pour le langage que pour les maths.

- Le cerveau de Gwendoline est beaucoup plus sensible au stress que celui de Gwendolino parce que depuis des siècles, face au danger, elle flippe pour ses enfants, alors que Gwendolino met en place des stratégies pour sauver sa peau.

Qu’est-ce qui ressort de tout ça? Que certains de comportements de Gwendoline sont entièrement le résultat de sa biologie. Qu’on peut la mettre dans n’importe quel environnement, ça ne change rien, elle y peut rien, elle est biologiquement déterminée. C’est inné. Si mises bout à bout, on se rend bien compte qu’il y a quelque chose qui déconne, le plus inquiétant, c’est que les plupart des idées propagées par ces études sont en train de passer pour des vérités absolues. (Il n’y aura qu’à voir certains commentaires en bas de cet article.) D’ailleurs, samedi 5 février, Eric Zemmour disait comme une évidence:

«Le pouvoir attire les femmes, c’est dans leur cerveau archaïque.»

Sauf que voilà, il y a un problème: toutes ces études sont fausses. Elles ne sont pas un peu mi-fausses, mi-vraies, elles sont totalement inexactes.

Parfois, la science repose aussi sur des présupposés, c’est ce qu’on appelle à l’heure actuelle le neurosexisme. Et surtout, on commence à peine à se rendre compte de la complexité de ces phénomènes que l’étude à la con aime simplifier au maximum.

Quand on se penche un peu plus sur ces expériences, on s’aperçoit qu’elles sont menées sur très peu d’individus. Au maximum dans les 400. Pour l’étude sur les strip-teaseuses, sur 18 filles. Or, quand on refait ces expériences sur plus de mille personnes, plus aucun résultat probant n’en sort. Logique mathématique. En fait, il y a autant de différences neurologiques entre un homme et un homme qu’entre une femme et une femme qu’entre un homme et une femme. Evidemment, si vous avez construit votre protocole pour distinguer les hommes/ les femmes, vous finirez par trouver des différences mais en réalité elles ne prouvent rien.

Explication d’un cas précis: Gwendoline ne sait pas lire une carte

Décortiquons un cas complet qui va enchanter mes patrons puisqu’il vient de Slate.fr.

Le titre: «Les femmes ne savent pas lire les cartes, mais elles les mémorisent mieux».

C’est tiré d’un article du Dailymail s’inspirant lui-même d’une étude mexicaine où l’on a envoyé des hommes et des femmes chercher des champignons. Version slate.fr ça donne: «Les hommes comprennent mieux les itinéraires, mais la gent féminine en conserve un bien meilleur souvenir». Et donc «Cette nouvelle lecture de la cartographie mentale selon les sexes remettrait donc en cause le fameux lieu commun: au bout du compte, le "sexe faible" se repérerait mieux dans l'espace, et serait donc plus fiable pour arriver à destination».

En réalité, ce n’est pas ce que dit le Dailymail qui insiste sur le fait que les hommes se basent sur une représentation globale de l’espace et les femmes sur des indices présents dans le parcours. Une différence qui s’expliquerait par le fait que les hommes étaient des chasseurs et les femmes des cueilleuses, répartition préhistorique qui se retrouverait dans la structure actuelle de nos cerveaux. (C’est ce qu’on appelle de la psychologie évolutionniste.)

Que ce soit dans la version Slate.fr ou Dailymail, une chose reste absolument certaine: le cerveau des hommes et celui des femmes sont différents de naissance.

Sauf que tout cela est faux.

Je sais. C’est un choc.

Une étude identique a été faite au Canada mais sur une période plus longue. Pendant plusieurs jours on a soumis au test du labyrinthe des hommes et des femmes. Les premiers jours, on les répartit en deux groupes non pas homme/femme mais en fonction de leur stratégie inconsciente de repérage (ceux qui utilisent une représentation globale activent plutôt l’hippocampe et ceux qui se basent sur des indices le striatum). Première surprise: il y a autant de femmes que d’hommes dans chacun des groupes. Deuxième surprise: avec la répétition du test, ceux qui utilisaient la représentation globale finissent par l’abandonner au profit de la mémorisation des indices, qui est la stratégie la plus efficace.

Il semblerait donc que ce soit l’expérience personnelle qui active la stratégie cognitive plutôt que le sexe de l’individu. Dingue, non ?

De fait, il n’y a pas un cerveau masculin et un cerveau féminin, contrairement à ce que postulent nombres d’études à la con. Pour sortir des querelles très américaines entre psychologues évolutionnistes et féministes, laissons la parole à une scientifique française. Catherine Vidal est neurobiologiste à l’institut Pasteur et elle a écrit un ouvrage Cerveau, sexe et pouvoir qui fait le point sur l’état de la recherche et met en garde contre les raccourcis évolutionnistes. Elle explique donc qu’il n’y a pas un cerveau masculin et un cerveau féminin. Et il y a même une raison à ça.

L’existence d’un cerveau proprement gwendolinien impliquerait qu’il y a des choses figées dans le cerveau. Or la particularité première du cerveau, peu importe l’individu, c’est sa plasticité, c’est-à-dire précisément sa capacité à se modifier, l’inverse de quelque chose de figé. (Comme dans le test du labyrinthe.)

«Les performances dans les tests d’aptitude varient au cours du temps, non pas en fonction des hormones mais de l’entraînement à passer ces tests. (…) Il est dès lors difficile de concilier ces résultats avec l’hypothèse de prédispositions différentes entre les sexes et de compétences figées par des contraintes biologiques.» (p 53)

Du coup, effectivement, si c’est toujours Gwendolino qui lit la carte routière, le cerveau de Gwendoline ne développera pas cette capacité.

Cette idée de cerveaux sexués reposent souvent sur le bipartisme du cerveau. Les femmes auraient un hémisphère gauche plus performant qui se trouve être celui où se situe l’aire du langage. Mais cette théorie d’une latéralisation du cerveau est tombée en désuétude avec le développement de l’imagerie cérébrale. «Celle-ci révèle que les deux hémisphères sont en communication permanente et qu’aucun de fonctionne isolément. De plus, une fonction n’est jamais assurée par une seule région, mais plutôt par un ensemble de zones reliées entre elles en réseau.» (Cerveau, sexe et pouvoir p24)

Mais les hormones alors, ça joue pas un peu ?

L’un des arguments «hormonaux» est que la sécrétion d’hormones au moment du développement du bébé influe sur la structure de son cerveau. On retombe donc sur le cerveau de Gwendoline. Sauf que cela soit vrai ou pas, on sait que ce sont les expériences, l’apprentissage qui modifient vraiment le cerveau.

L’autre argument hormonal consiste carrément à établir un lien direct entre le comportement féminin et son cycle menstruel. Mais en réalité, les hormones influent sur le comportement humain dans les cas de grandes modifications, et pas de petites différences de dosage. Ce qui revient à deux évènements dans la vie des femmes: la grossesse et la ménopause. Pour le reste, il semble impossible de prouver que des comportements, tels que l’achat de Louboutin, soient directement liés à une augmentation hormonale, l’augmentation n’étant pas assez forte pour contrebalancer d’autres causes comme: j’ai eu une prime au travail, la nouvelle collection de Louboutin est vraiment super, je viens de me faire larguer, j’ai un rapport compliqué avec ma mère qui fait que je suis fétichiste des chaussures.

En outre, la relation peut être inverse, c’est-à-dire que le psychisme peut modifier les sécrétions hormonales. Comme l’écrit Catherine Vidal:

«Quant aux hommes, ce n’est pas la testostérone qui les incite à exercer leur pouvoir. (…) Des études des relations hiérarchiques dans les sociétés de singes ont montré que l’agressivité et les activités sexuelles sont souvent associées à un taux élevé de testostérone dans le sang. Or ces variations surviennent après la bataille. Le mâle qui finit par l’emporter présente, a posteriori, un taux plus élevé de testostérone.»

C’est le fait de gagner qui peut générer une sécrétion de testostérone, et non l’inverse.

Et le génome: XY, XX, c’est pas pareil quand même ?

C’est évidemment toute la question de l’inné et de l’acquis. Citons cette fois un homme (parce qu’on pourrait soupçonner les femmes scientifiques d’avoir autant de parti pris que les neurosexistes). Henri Atlan, ancien chef de biophysique à l’hôpital de l’Hôtel Dieu expliquait au sujet du déterminisme génétique, qu’il faut «relativiser, déjà au niveau de la recherche biologique fondamentale, la part des gènes dans le développement et les fonctions des organismes, tant il est clair aujourd'hui que l'organisme contrôle le génome au moins autant que le génome contrôle l'organisme. Il s'agit là d'une révolution dans les mentalités qui a commencé à pénétrer le monde de la recherche en biologie moléculaire et cellulaire, mais qui a du mal à passer non seulement dans le grand public, mais encore dans l'information médicale».

Il dit aussi que «les effets des gènes dépendent de l'environnement et réciproquement. Une part d'inné peut être de 40% dans un environnement donné et de 10% ou 75% ou n'importe quoi d'autre dans d'autres environnements».

«Deux vrais jumeaux –qui ont donc les mêmes gènes– ont des systèmes nerveux, et aussi des propriétés d'autres systèmes, comme le système immunitaire par exemple, différents car les phénomènes épigénétiques, d'auto-organisation et autres, qui comportent une part importante de hasard, jouent un rôle déterminant dans leur développement, depuis l'embryon et pendant toute la vie. Ceci prive souvent de sens la question même du déterminisme génétique –c'est-à-dire moléculaire– d'un fonctionnement cérébral aussi complexe que ce qu'on appelle un "comportement".»

En plus court, on pourrait citer le biologiste François Jacob:

«Comme tout organisme vivant, l’être humain est génétiquement programmé, mais programmé pour apprendre.»

Gwendoline = Gwendolino ?

Evidemment, je lève tout de suite une ambiguïté : il ne s’agit pas de dire que homme et femme sont identiques. Mais de préciser que pour l’instant, la science n’est pas capable de prouver que des différences de comportements soient innées. Comme l’écrit Lise Eliot, une neurobiologiste dont le livre Pink brain, blue brain va bientôt être traduit en français:

«Oui, il y a des différences fondamentales de comportement entre les sexes, mais il faut noter que ces différences augmentent avec l'âge parce que les préjugés sur l’intellect de nos enfants sont exagérés et intensifiés par notre culture sexuée. Les enfants n'héritent pas des différences intellectuelles. Ils les apprennent. Ils sont le résultat de ce que nous attendons d’un garçon ou d’une fille.»

Lise Eliot décrit une expérience suggérant que la principale différence est peut-être avant tout dans notre regard. Des nouveaux-nés garçons ont été habillés en fille (et inversement). Résultat: les adultes ont trouvé les filles (qui étaient en fait des garçons) «heureuses et socialement engagées» et les garçons (en réalité des filles) plutôt renfrognés. Ils ont donc projeté leurs archétypes genrés sur les gamins.

Et avec l’âge, évidemment, les enfants vont avoir tendance à se conformer à ces stéréotypes. Dans un article sur les jouets de Noël, j’avais déjà raconté une expérience similaire menée par le CNRS. Un même exercice est présenté à des centaines d’élèves de 6e et de 5e. Si vous le présentez sous l’intitulé «géométrie» les filles ont des résultats inférieurs aux garçons. Si vous l’intitulez «dessin» elles obtiennent le même taux de réussite.

Pour réussir en mathématiques, les filles doivent donc surmonter un handicap psychosocial (et non biologique) auquel les garçons n'ont pas à faire face. Là où les études à la con deviennent dangereuses c’est qu’elles engendrent des stéréotypes quasi performatifs, c’est-à-dire qui ont la capacité de créer de toute pièce la réalité qu'elles ne prétendent que décrire. Si on dit à Gwendoline qu’elle est neurologiquement moins douée pour les maths, elle risque de le devenir.

Ces études peuvent faire rire. Elles peuvent aussi être dangereuses. Ainsi, le discours neurosexiste, aux Etats-Unis, aboutit assez logiquement à la proposition d’arrêter la mixité dans les écoles. En effet, si les cerveaux des filles et des garçons ont des compétences naturellement différentes, il serait débile de leur prodiguer le même enseignement.

Pourquoi s’efforcer d’apprendre des équations à une fille alors que son cerveau ne peut pas comprendre les chiffres? A l’inverse, on va pas apprendre les langues étrangères aux garçons puisqu’ils ont une calculatrice à la place du cerveau. Dans la préface au livre de Catherine Vidal, l’anthropologue Maurice Godelier pointe un risque précis: quand «un ordre social provisoire devient un ordre naturel incontournable».

Titiou Lecoq

on a pas encore fini de détruire le patriarcat .......................
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Message  ivo Lun 16 Mai - 14:01

Dominique Strauss-Kahn n’est pas un « séducteur »
http://lmsi.net/Dominique-Strauss-Kahn-n-est-pas
Quelques remarques sur le traitement médiatique du harcèlement sexuel en France

PAR COLLECTIF LES MOTS SONT IMPORTANTS, 16 MAI

En 2008, réagissant à un article de Libération, nous pointions déjà le traitement médiatique plus que partial d’une autre affaire impliquant Dominique Strauss-Kahn, mais déjà liée à des accusions de violence et de harcèlement sexuel. Sans se prononcer sur celle qui vient de surgir, nous republions ce texte pour souligner la similitude du vocabulaire utilisé aujourd’hui pour parler d’un homme dont les torts seraient simplement d’être un « séducteur », un « homme à femmes », un « coureur de jupons ». Sans jamais s’interroger sur la violence possiblement subie par des femmes dont une grande partie ne sont sans doute pas « séduites » par cet homme. Préoccupé avant tout par l’élimination plus que probable de son candidat favori, Libération use même d’un magnifique euphémisme, digne de l’affaire Polanski : un « immense gâchis ». Peut-être pas un gâchis pour tout le monde s’il pouvait contribuer à fissurer la chape de plomb qui règne en France sur la question de la violence, du harcèlement sexuel, et plus largement du sexisme (autre que banlieusard et « arabo-musulman »).

À chaque fois qu’une affaire d’abus de pouvoir masculin arrive à traverser la censure des médias, on peut entendre ce discours enchanté sur la France.Encore une « exception française » dans ce pays de la séduction et du libertinage, les violences faites aux femmes n’existeraient pas, ou si peu (sauf chez les arabes et les jeunes de banlieues). C’était le cas il y a plusieurs années quand une étudiante en thèse avait tenté (en vain) de porter plainte contre son directeur de thèse pour harcèlement sexuel. Que n’a-t-on pas entendu (déjà dans Libération) sur la judiciarisation des relations sociales, la police des mœurs, l’américanisation de la société, et autres épouvantails, qui ont efficacement fait oublier les corvées sexuelles auxquelles sont régulièrement soumises certaines étudiantes ou employées dans le monde du travail.

Ce sont les mêmes arguments qui ont été avancés lors de la récente affaire impliquant Dominique Strauss-Kahn, galant homme et homme à femmes, séducteur invétéré, coureur... de jupons justement !, égaré au pays des corsets et du politiquement correct. Il aurait – récompense pour services rendus ? manière de réduire au silence une éventuelle insoumission ? – fait verser par son institution des émoluments généreux à sa maîtresse. On se souvient qu’avant sa nomination au FMI, des réactions indignées avaient accueilli le seul article, paru sur le site Rue89, qui avait osé évoquer les formes de drague très insistantes dont le membre du parti socialiste était coutumier.

La presse et la classe politique font bloc, comme un seul homme si on peut dire, autour de DSK : même minimisation des faits (une affaire de « jupons », franchement...), même opposition entre la France de la liberté sexuelle et l’Amérique puritaine, et mêmes contre-feux : l’article de Libération (centré autour de la question de savoir, on croit rêver, si la carrière de DSK est mise en péril par cette affaire !) se termine en évoquant les critiques suscitées au sein du FMI par l’enquête menée contre le Français.

Une « chasse à l’homme » contre DSK !

« Des arrière-cuisines du FMI [qui] ne sont pas reluisantes », conclut la journaliste. Tandis qu’on fait remarquer, à grand renfort d’anti-américanisme et clins d’oeil entendus, que notre Asterix DSK, « sur la sellette », n’a quand même pas de compte à rendre aux électeurs américains ! Depuis quelques jours, enfin, c’est le grand classique de la « campagne de déstabilisation » [1], et sous la plume de Daniel Schneidermann, qui parle de « chasse à l’homme », Dominique Strauss-Kahn est définitivement devenu une victime.

La question des inégalités hommes/femmes et des innombrables manières dont elle se traduit (y compris dans la sphère privée) est, en France, encore très largement niée. Arrêtez de tout sociologiser : c’est l’AMOUUUR, on vous dit !!! Quand elle n’est pas brutalement niée, elle est, c’est un autre classique, reléguée au second rang des préoccupations. Les esprits supposément contestataires ne sont d’ailleurs pas en reste, et pas forcément moins franchouillards en la matière. On entend déjà certains estimer peu opportun de s’intéresser à des « frasques sexuelles » alors qu’il y a bien mieux à faire à dénoncer le ralliement aux dogmes néo-libéraux ou encore les positions sionistes de Dominique Strauss-Kahn.

Et bien non. Il faut revendiquer le droit de s’intéresser aux « frasques sexuelles ». Non pas pour plonger dans le détail des ébats de Dominique Strauss-Kahn (perspective pas vraiment excitante, il faut bien l’avouer), mais pour que les nôtres soient, dans un pays qu’on voudrait moins aveugle à la réalité du sexisme, enfin joyeuses, intenses, multiples et... égalitaires !
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Message  Invité Lun 16 Mai - 14:07

Je ne peux qu'être d'accord en tant que femme avec ce qui est dit dans ce texte.
Et pourtant je suis convaincue que, dans ce cas précis, il y a erreur. Pas glorieux pour autant : DSK ne harcèle personne parce qu'il n'en a rien à foutre, et pas de temps à perdre. S'il y en a une qui refuse, il passe à une autre. Capable de ne même pas reconnaître celle qu'il a sautée la veille dans un couloir : vécu par une collègue qui ne s'en est jamais remise. C'est pas mieux, mais pas pour autant une raison pour aller en taule.
Une raison pour se poser encore et toujours la question du machisme et du sexisme qui règnent dans toutes nos sociétés qui s'offusquent du sort fait aux femmes dans des pays censément moins "civilisés", ça oui.
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Message  ivo Lun 16 Mai - 14:11

honnetement je ne serais pas étonné que dsk fasse partie des mecs ayant "des pulsions incontrolables" (...) au point de ne pas etre tres .... gentil sur le moment ....
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Message  ivo Mar 17 Mai - 9:46

DSK : Clémentine Autain veut penser "aussi" à la femme de chambre
FRANCE INFO - 08:36
Devant les démêlés judiciaires de DSK aux Etats-Unis, lever de bouclier en France chez plusieurs figures féministes. Et si on avait "une pensée" pour la présumée victime de cette affaire...
Pour Clémentine Autain, ex-adjointe du maire de Paris, invité de France Info ce matin, "il y a beaucoup de témoignages en faveur de DSK, mais peu de messages de compassion pour cette femme de chambre qui accuse le patron du FMI".
Au vu du peu d’éléments dont nous disposons, "il n’est pas exclu qu’une femme ait été victime d’un viol dans cette suite du Sofitel"
, avance Clémentine Autain, militante au sein de la Fédération pour une alternative sociale et écologique.
Il faut, dit-elle, avoir "un peu plus d’égards" pour cette femme "invisible". "Au nom de toutes les victimes de violences sexuelles qui ont énormément de mal à parler".

Affaire DSK : "il faut avoir un peu plus d’égard pour sa victime présumée" Clémentine Autain, de la gauche radicale, interrogée par Ersin Leibowitch (3'28")

" Aller porter plainte pour un viol, c’est un acte difficile. Et on ne le fait pas impunément, témoigne celle qui avait révélé elle-même avoir été victime d’un viol lorsqu’elle était étudiante à 22 ans. Pèsent sur ces femmes des images ou des questionnements qui sont lourds : on se demande si elle ne l’a pas cherché, si elle n’est pas folle..."

Clémentine Autain rejoint sur la question Caroline de Haas, porte-parole de l’association Osez le féminisme, pour qui il ne faut pas minimiser la gravité des faits pour lesquels DSK sera peut-être jugé.

Il y a un déferlement de blagues sexistes autour de cette affaire s’insurge Caroline de Haas, de l’association Osez le féminisme (0'59")

Caroline de Haas estime en outre que le statut de patron du FMI n’écarte pas les soupçons. "Il n’y a pas de profil type de violeur", rappelle-t-elle.
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Message  Invité Mar 17 Mai - 12:52

Soit DSK est coupable, et il ne s'agit pas d'avoir "une" pensée pour cette pauvre femme de chambre violée par un obsédé, mais d'agir encore et toujours contre les violences sexistes et sexuelles quel qu'en soit l'auteur.
Soit DSK est innocent, et la non-victime n'a droit a aucune pensée, si ce n'est qu'elle envoie un innocent en prison.
Pour l'instant on n'en sait rien, il y a présomption d'innocence.
Ou plutôt si, on sait quelque chose : Clémentine Autain est une conne, mais ça c'est pas un scoop et si elle pouvait se taire chaque fois qu'elle n'a rien à dire ça nous ferait des vacances.
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Message  ivo Sam 21 Mai - 9:56

Sexisme : ils se lâchent, les femmes trinquent
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/21/sexisme-ils-se-lachent-les-femmes-trinquent_1525179_3232.html

Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du "il n'y a pas mort d'homme" au "troussage de domestique" en passant par "c'est un tort d'aimer les femmes ?" ou les commentaires établissant un lien entre l'apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu'elles croisent.

Nous sommes en colère, révoltées et révoltés, indignées et indignés.

Nous ne savons pas ce qui s'est passé à New York samedi 14 mai mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompts à surgir chez une partie des élites françaises.

Ces propos illustrent l'impunité qui règne dans notre pays quant à l'expression publique d'un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.

Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : "ne portez pas plainte". Nous le rappelons : le viol et la tentative de viol sont des crimes.

Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d'élites qui prétendent diriger notre société, c'est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d'être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c'est d'être des hommes.

Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d'une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : ils ouvrent la voix aux partisans d'un retour à l'ordre moral qui freine l'émancipation des femmes et des hommes.

Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu'on croyait d'un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l'égalité femmes - hommes.

Cet appel contre le sexisme est initié par les associations Osez le féminisme et La Barbe. Il regroupe une dizaine d'associations et plus de 1 000 signataires dont : Audrey Pulvar, Clémentine Autain, Florence Montreynaud, Annick Coupé, Annie Ernaux, Agnès Bihl, Marie-Françoise Colombani, Florence Foresti, Patric Jean (réalisateur), Julien Bayou (membre du collectif Jeudi Noir) ou encore Geneviève Fraisse.

les associations Osez le féminisme, La Barbe, et plus de 1 000 signataires
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Message  Invité Sam 21 Mai - 12:36

Benoîte Groult a dit : "Le machisme tue tous les jours. Le féminisme n'a jamais tué personne."
C'est vrai, il n'y a pas eu mort d'homme, ni de femme. On ne sait rien et, de mon point de vue, il y a présomption d'innocence, très forte même.
Par contre le traitement médiatique de cette affaire est proprement insupportable.
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Message  niouze Sam 21 Mai - 12:39

affaire ? fait divers tu voulait dire ...
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Message  Invité Sam 21 Mai - 12:47

Au fait >>>>
http://www.pavillon-noir.info/t2059-marche-des-salopes-22-mai-14h-paris-bastille
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Message  spike Dim 22 Mai - 0:05

Nyark nyark a écrit:Benoîte Groult a dit : "Le machisme tue tous les jours. Le féminisme n'a jamais tué personne."
C'est vrai, il n'y a pas eu mort d'homme, ni de femme. On ne sait rien et, de mon point de vue, il y a présomption d'innocence, très forte même.
Par contre le traitement médiatique de cette affaire est proprement insupportable.

Tout à fait! Moi je ne lis même plus les articles...
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Message  ivo Dim 29 Mai - 10:44

Face à un DSK, Cendrillon n'a aucune chance
http://www.courrierinternational.com/article/2011/05/27/face-a-un-dsk-cendrillon-n-a-aucune-chance
Il y a près de trente ans, j’ai travaillé comme femme d’entretien dans les bureaux d’une entreprise d’électronique. J’étais enceinte de plusieurs mois, mais on ne me donnait pas plus de seize ans. Un jour, alors que je nettoyais les toilettes des hommes, un responsable est entré dans la cabine voisine de la mienne et a commencé à se soulager, ne tenant aucun compte du panneau “Fermé pour nettoyage” accroché à la porte ni de mon corps noir à quatre pattes en train de laver les toilettes. Totalement invisible: voilà comment on se sent quand on est domestique.

L’unique salle de bains que je nettoie aujourd’hui est la mienne. Mais je n’ai pas oublié l’humiliation de passer inaperçue. J’ai repensé à cet incident en lisant qu’Arnold Schwarzenegger avait un fils illégitime d’une ancienne employée de maison et que le patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, était accusé d’agression sexuelle sur une femme de chambre d’un hôtel new-yorkais. Ce qui lie ces hommes, c’est le pouvoir politique, mais c’est aussi une attitude séculaire de l’élite vis-à-vis du personnel d’entretien féminin (souvent de couleur): la conviction que ces femmes, que leur invisibilité rend vulnérables, sont là pour leur consentir des faveurs sexuelles.

Notre culture offre de multiples variantes de ce scénario: de la domestique intrigante qui couche pour s’introduire dans une famille fortunée à la femme d’entretien qui croit naïvement que ses rendez-vous avec son employeur sont les prémices d’une histoire d’amour, en passant par la malheureuse gouvernante contrainte d’avoir des relations sexuelles avec son patron pour garder son emploi. Reportages, films et romans abondent sur le sujet. L’histoire finit toujours tragiquement: il se lasse d’elle, elle part avec son enfant non désiré, ou se suicide. Elle peut recevoir un peu d’argent en compensation de ses ennuis mais elle sort rarement gagnante de l’aventure. La vie continue, comme cela a été le cas pendant dix ans dans l’affaire Schwarzenegger.

Les allégations portées contre Dominique Strauss-Kahn, champion du capitalisme mondial au FMI, envoient un message particulièrement fort car cette institution est chargée de mettre en place des politiques visant à réduire la pauvreté, prévenir la crise et soutenir le développement durable, toutes politiques qui influent directement sur le bien-être des femmes dans le monde en développement, du genre des femmes impliquées dans les affaires de Dominique Strauss-Kahn et d’Arnold Schwarzenegger, notamment. On sait par la presse que la mère du fils de ce dernier vient du Guatemala et que la femme de chambre de 32 ans qui a accusé DSK de tentative de viol, d’agression sexuelle et d’acte sexuel criminel est originaire d’Afrique de l’Ouest. Aux Etats-Unis, le nettoyage des bureaux, des hôtels et des logements est de plus en plus le domaine d’immigrées non qualifiées. A Chicago, où j’ai vécu pendant des années, les Polonaises étaient omniprésentes dans les sociétés de gardiennage des luxueux gratte-ciel de la ville. Au Texas, où je vis aujourd’hui, les Latino-Américaines représentent la majorité du personnel d’entretien résidentiel et commercial. Elles sont au bas de l’échelle, où elles servent des gens aisés. Et certains des hommes pour qui elles travaillent seraient ravis qu'elles soient sexuellement à leur service.

A un moment ou à un autre de leur vie, les femmes font l’expérience de la marginalisation et de la discrimination. Les affaires Schwarzenegger et Strauss-Kahn nous rappellent que, même si notre situation a beaucoup évolué, nous ne sommes jamais que des domestiques.
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Message  ivo Dim 29 Mai - 11:13

DSK, Leçon de décence : Cachez ces menottes que je ne saurais voir !
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/dsk-lecon-de-decence-cachez-ces-94571
Un homme politique destiné aux plus hautes fonctions est inculpé de tentative de viol, et c’est une leçon de décence qui est donnée aux français ! Mais ce voile pudique destiné à protéger la vie privée des hommes de pouvoir, n’est-il pas plutôt la garantie pour eux de conserver coûte que coûte les privilèges qu’ils pensent inhérents à leur caste et à leur sexe ?

Au milieu du brouhaha masculin et viril des principaux médias, est-il encore permis d’apporter une petite voix aussi frêle et féminine soit-elle ?

Dans une profession largement représentée par les hommes, si l’on fait abstraction de quelques journalistes femmes parfaitement intégrées car acquises quoiqu’il arrive à la cause masculine, on a peu entendu le point de vue du sexe faible dans cette histoire… Pourtant c’est bien la femme qui est au cœur de l’affaire Strauss-Kahn, quoique modestement représentée sous les traits d’une femme de chambre de couleur. Il est humainement naturel d’être captivé par le spectacle d’un homme qui, du sommet du monde effectue, en direct, une chute libre aussi soudaine que vertigineuse, mais qui se soucie d’elle ? De cette femme de chambre, fourmi parmi les fourmis, dont la vie se trouvera irréversiblement bouleversée, voire détruite, si Dominique Strauss-Kahn est coupable des actes qui lui sont reprochés ? Il n’est pas le premier homme sur terre, et malheureusement pas le dernier, à avoir été arrêté, menotté et placé en garde à vue puis en détention provisoire suite à une plainte déposée pour agression sexuelle, y compris en France ! DSK a non seulement été traité comme n’importe quel Français aux Etats-Unis susceptible de s’enfuir à l’étranger, car en possession de gros moyens financiers et d’un réseau relationnel conséquent, mais surtout, comme n’importe quel Américain en Amérique, qu’il soit petit ou puissant. Peut-on imaginer une seconde, après audition des deux parties, après vérification par la police de la crédibilité ou non des faits, que le procureur américain s’engage dans une procédure impliquant le directeur du Fond Monétaire International sans un faisceau de preuves concordantes ou autres éléments probants ? Face à cette humiliation internationale, la classe politique et journalistique française peut-elle encore donner au peuple ainsi qu’au monde entier des leçons de décence ou de présomption d’innocence sur la façon de traiter un prévenu ?


Et lorsque cette décence ne s’applique pas à la victime (aussitôt soupçonnée d’être l’instrument d’un complot), mais unilatéralement en faveur de Dominique Strauss-Kahn, cette volonté d’apaisement peut vite apparaitre comme une forme de clémence pour un acte qui, bien que présumé, n’en reste pas moins extrêmement grave.

Une telle indulgence de la part des dirigeants du Parti Socialiste reste, sur le coup de l’émotion, compréhensible lorsqu’il s’agit de ses amis politiques de plus de 30 ans. Mais si ces cadors connaissent si bien DSK, comment peuvent-ils continuer à feindre d’ignorer ce tout le monde sait à l’intérieur du petit cercle politico-médiatique ? Le récit des « exploits » sexuels de DSK circule depuis trop longtemps, avec des détails beaucoup trop précis, pour n’être considérés que comme de simples rumeurs. Et si, à l’intérieur de ce même cercle, il était parfaitement connu que DSK, prédestiné à exercer les plus hautes fonctions en France, était capable de comportements sexuels pulsionnels pudiquement appelés « harcèlement », où se trouve la « décence » ? S’il était communément admis que sa sexualité était problématique dans le contexte d’une campagne présidentielle, pourquoi les vies plutôt dissolues de Chirac ou de Mitterrand, exemplaires en matière d’infidélité, n’ont jamais été un obstacle à leur accession au pouvoir ? Alors que les mœurs sont aujourd’hui beaucoup plus libres, peut-être était-ce parce que DSK représentait un danger pour lui et son parti du fait d’un comportement dépassant largement les bornes acceptables du vaudeville… Car si la séduction est un jeu entre deux partenaires dont l’une des règles principales est un vieux concept démodé nommé courtoisie ou respect de sa partenaire, profiter implicitement du pouvoir que confère une position pour consommer frénétiquement des femmes comme un boulimique mange de la viande avant de l’évacuer par les voies naturelles pour en ingurgiter à nouveau, cela n’a plus rien de ludique ou de romanesque : il s’agit là d’une addiction pathologique. Et lorsqu’un homme, quel qu’il soit, obtient les faveurs sexuelles d’une femme sans son consentement, par abus de faiblesse ou par contrainte forcée, cela s’appelle tout simplement un viol !

Comment peut-on encore en France, à l’heure d’aujourd’hui, balayer ce mot avec de doux euphémismes machistes, quand ce ne sont pas des sarcasmes ou des plaisanteries salaces ! Les réactions de certains journalistes (« troussage de domestique ») ou d’hommes politiques (« Il n’y a pas mort d’homme ! ») ou de pseudo-philosophe au bouton ouvert (dont chaque ligne de son article est une insulte à l’intelligence), pour ne citer qu’eux, choquent les médias étranger en ne faisant qu’ajouter à ce piteux constat : puisqu’en France, on ne peut plus taper impunément, et à juste titre, sur les étrangers, les handicapés ou les homosexuels, il reste les femmes ! S’il est heureusement moralement répréhensible de traiter un trisomique de débile, un gai de PD, un juif de youpin, pourquoi une femme peut-elle être encore qualifiée à tout bout de champ dans les médias de pute ou de salope, notamment par certains comiques, ou montrée comme telle dans des publicités ou dans des clips ? Et si une femme ose s’insurger, c’est qu’elle n’a pas vraiment beaucoup d’humour, voire pas assez d’amour !


Il n’est alors pas étonnant, dans un contexte aussi permissif pour ne pas dire transgressif, que l’homme politique français bénéficie d’une immunité sexuelle totale !

Et je doute qu’il y ait égalité des sexes en la matière. Dans l’hypothèse impossible où Ségolène Royal se livrerait à un libertinage aussi débridé que celui imputé à DSK, bénéficierait-elle d’un même silence compréhensif et complaisant ? Une femme aux mœurs aussi légères serait-elle à même de représenter légitimement la France, notamment à l’étranger ? Le pouvoir détenu par un homme semble fournir un passe-droit automatique pour se livrer librement à ses penchants sexuels, qu’ils soient sains ou carrément malsains. D’ailleurs est-ce aux médias de porter un quelconque jugement moral ? Les journalistes ne pratiquent-ils pas une autocensure automatique dès lors qu’il s’agit de choses qu’ils jugent être privées ? En cas d’affaires de toutes sortes concernant un homme politique majeur, le pouvoir n’intervient-il pas toujours plus ou moins discrètement pour influer sur le cours des événements ? C’est comme si cette petite sphère politico-médiatique, bien qu’au cœur de l’actualité, était des années lumières d’une la réalité qu’ils s’obstinent à vouloir cacher au petit peuple, comme à des enfants à qui l’on ne peut pas avouer comment se fabriquent les bébés… La planète où cohabitent en toute harmonie les journalistes et les politiques continue encore aujourd’hui, même après cette affaire, à nous bercer de vieilles tournures éculées. On voile pudiquement ce sexe d’une feuille vigne à l’aide de phrases toutes faites, telles que « tant que la vie privée ne déborde pas sur le domaine politique, inutile d’en parler ! ». Pourtant je ne connais pas ce monde à part où les hommes possèdent deux personnalités autonomes, capables de séparer hermétiquement leur être intime de leur fonction professionnelle ! L’un influence forcément l’autre, et vice versa… Ils nous endorment avec leurs vielles formules qu’ils pensent encore magiques comme le « respect de la vie privée » et « l’Homme Séducteur ». Ces parapluies ont été pour DSK une autorisation implicite à se livrer en toute impunité à des travers qui l’ont peut-être amené sinon à franchir la ligne jaune, du moins, cela est sûr, à revêtir une combinaison orange !

Pourtant, cette petite planète imaginaire qui gravite au dessus de nos têtes, persiste à penser que les choses resteront comme elles ont toujours été, un univers privilégié où seuls les journalistes sont dépositaires des secrets des Dieux de la Politique, contrairement au commun des mortels que nous sommes. Comme au temps béni de de Gaulle et de l’ORTF aux ordres, ou dans les années 80 quand Mitterrand pouvait pratiquer la polygamie en toute intimité aux frais de l’Etat, à cette époque bénie où le nuage de Tchernobyl avait la « décence » de s’arrêter à nos frontières… Il n’est pas étonnant que l’immense majorité des français dont je fais partie, a la désagréable sensation d’être pris des imbéciles. Non messieurs-plein-de pouvoir-et-de-fatuité, aujourd’hui, les moyens de communication sont accessibles à tous et l’information mondialisée circule de pays en pays à la vitesse de la lumière, les effets d’annonces n’arrêtent pas les nuages et les parapluies de Cherbourg ne protègent plus d’une douche radioactive comme celle que nous venons de recevoir sur la tête !


Malgré cela les politiques et les médias français continuent à donner, au monde entier, des leçons de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, concepts agrémentés à toutes les sauces dont on se croit l’unique propriétaire depuis la révolution française !

Pourtant, de l’autre côté de l’Atlantique, il existe un pays où les droits de l’homme sont parfois mieux appliqués qu’ici… Un pays où la liberté d’expression et d’information est totale. Bien que la transparence entraîne certaines dérives dommageables, la dissimulation sous couvert d’autocensure pratiquée en France est, comme nous pouvons le constater dans cette affaire, tout aussi destructrice en provoquant directement ce genre de scandale ou en engraissant indirectement le Front National. Nous nous permettons sans complexes de donner à d’autres des leçons sur la garde à vue et la détention dans les prisons, alors que les conditions en France sont régulièrement épinglées par la Cour européenne des droits de l’homme ! Oui, il existe un autre pays où l’égalité n’est pas une utopie couchée sur du papier, où « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits », notamment devant la loi, qu’ils soient petits ou puissants, femme de ménage ou directeur du FMI, sans passe-droit ni traitement VIP. Un pays où une femme n’a pas besoin de prouver qu’elle est victime de viol pour ne serait-ce qu’être entendue et jugée crédible. En France, dans ce grand pays officiel des droits de l’homme, est-il seulement envisageable que la déposition d’une femme de ménage immigrée, justifie une vérification des faits, via des tests ADN sur un personnage tel que DSK ? Il est malheureusement plus que légitime d’en douter vu le traitement teinté de mépris qui a été réservé à Tristane Banon (pourtant issue d’un milieu privilégié proche de la sphère politique) depuis plusieurs années pour une agression similaire à celle dont la femme de chambre aurait été victime. Seuls les médias étrangers semblent accorder à Melle Banon, le respect, le crédit et l’écoute auxquels elle a droit. Pas étonnant qu’elle ait renoncé à porter plainte, lorsqu’en France seules 10 pour cent des victimes de viol osent le faire. Lorsqu’il s’agit d’abus sexuel sans marques physiques flagrantes ou d’une tentative d’agression, il est presque inutile de prendre la peine de se rendre au commissariat. Mais pour les courageuses qui souhaitent réparation S’ensuit un parcours du combattant qui aboutit à des peines souvent inexistantes, voire symboliques...


En lieu et place des leçons de décence nous sont demandées (pauvres gens que nous sommes qui n’avons, jusqu’à preuve du contraire rien fait de répréhensible !), la petite planète politico-médiatique française pourrait peut-être amorcer un début de remise en question…

Car lorsqu’un Frédéric Mitterrand n’a pas besoin de s’expliquer plus que ça sur des écrits louant le tourisme sexuel, ou qu’un Polanski, parce qu’il est protégé par la France, n’a pas à répondre devant la justice américaine pour viol sur une mineure de 13 ans, pourtant très circonstancié dans le rapport de police de l’époque, où sont passées les valeurs morales aussi basiques que l’égalité entre les hommes ou le respect de l’intégrité d’autrui ? Quand ces mêmes valeurs sont récupérées et dévoyées par le populisme sarkosyste et le Front National, ce sont les principes même d’ouverture d’esprit, de raisonnement critique et de libre pensée si chers à la France, qui sont mis en péril.

En ce qui concerne aujourd’hui l’affaire DSK, une dernière interrogation subsiste : lorsqu’au nom de cette même décence, l’on s’écrie en voyant DSK arrêté : « cachez ces menottes que je ne saurais voir ! », qu’en sera-t-il, en cas de procès, lorsque sa vie sexuelle sera étalée au grand jour dans ses aspects les plus scabreux, sans parler d’une éventuelle reconnaissance de sa culpabilité, au plus fort de la campagne électorale ? Peut-être vaudra-il mieux, à ce moment-là, pour le Parti Socialiste que le candidat soit une candidate…
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Message  ivo Mar 31 Mai - 9:02

Le "machisme ordinaire" des hommes politiques français
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-machisme-ordinaire-des-hommes-politiques-francais_998055.html
La classe politique s'interroge sur le sexisme qui règne dans ce milieu.
A qui le tour?
Après l'affaire Strauss-Kahn et la démission de Georges Tron, ministre accusé d'agression sexuelle, la classe politique française s'interroge sur ses pratiques, et les langues pourraient se délier sur un sexisme qui imprègnerait les esprits, notamment au Parlement.
"Et si l'affaire Georges Tron n'était que la première d'une longue série de répliques après le tremblement de terre du 14 mai, dans le Sofitel de Times Square'", se demande lundi le quotidien Libération, qui consacre un dossier à cette "misogynie ordinaire" et donne la parole à des femmes politiques, un métier "pas si facile".
Georges Tron, secrétaire d'Etat à la Fonction publique, accusé d'agressions sexuelles par deux anciennes employées de mairie, a démissionné dimanche du gouvernement, 15 jours après l'arrestation du socialiste Dominique Strauss-Kahn, accusé de crimes sexuels contre une employée d'hôtel à New York. Le choc provoqué par l'affaire DSK a suscité des débats animés sur les comportements insistants des hommes politiques français à l'égard des femmes mais aussi sur l'indulgence accordée dans ce pays latin à ces attitudes sévèrement réprimées ailleurs.
Si le machisme est répandu dans la société française, il est particulièrement présent dans le monde politique, estime la juriste Caroline Ressot, de l'Observatoire de la parité, un organisme gouvernemental chargé de promouvoir l'égalité entre hommes et femmes. "Il y a une certaine tolérance au sein des partis politiques", regrette-t-elle. Chantal Brunel, un députée du parti présidentiel UMP, raconte elle-même à l'AFP devoir subir les "réactions très déplacées" d'un voisin à l'Assemblée nationale, sans vouloir en dire davantage. Elle fait partie de la centaine de femmes députées en France, sur 577.
Un témoignage qui s'ajoute à des anecdotes accablantes rapportées mardi par Libération par Aurélie Filipetti, Roselyne Bachelot ou Clémentine Autain, et lundi par Le Parisien: il cite la ministre des Sports Chantal Jouanno qui ne peut venir à l'Assemblée en jupe sans entendre de remarques salaces, ou encore la députée socialiste Sandrine Mazetier, frappée de voir régner dans l'hémicycle "une forme de paternalisme et d'infantilisation des femmes".

L'affaire DSK marque un tournant
Face à ces comportements, beaucoup de femmes se taisent, de peur de ne pas être prises au sérieux. "Elles se disent "on ne me croira jamais", d'autant plus quand la personne est quelqu'un de connu et encore plus peut-être quand c'est quelqu'un qui détient un pouvoir", explique Caroline Ressot.
En France, indique Chantal Brunel, 10 100 viols ont été officiellement dénombrés en 2010. Mais "on estime que seulement une personne sur dix parle de son viol. Les autres se taisent", ajoute-t-elle. Mais dans ce domaine, sociologues, journalistes et politiques s'accordent à dire que l'affaire DSK marque un tournant. Et l'affaire Tron semble en être la première illustration.
Autre signe d'une évolution des mentalités. Alors que la presse française a été accusée de complaisance pour avoir passé sous silence les rapports troubles de DSK avec les femmes, plusieurs femmes journalistes politiques ont récemment témoigné dans le quotidien Le Monde des sollicitations très pressantes d'hommes politiques à leur égard.
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Message  ivo Sam 4 Juin - 9:16

Un club pour "femmes obéissantes"
http://www.courrierinternational.com/breve/2011/06/03/un-club-pour-femmes-obeissantes
Les épouses qui "obéissent, servent et divertissent" leurs conjoints peuvent contribuer à réduire les "maux sociaux" tels que la prostitution et la violence conjugale, annonce Le Club des femmes obéissantes, qui verra officiellement le jour le 4 juin. Fondé par Global Ikhwan, une organisation qui avait déjà lancé, il y a deux ans, une association en faveur de la polygamie, ce nouveau club s'est fixé pour mission d'enseigner aux femmes les façons de rendre leurs époux heureux, relate The Star. "Les abus conjugaux sont commis lorsque les épouses n'obéissent pas aux ordres de leur mari. Un homme doit être responsable du bien-être de sa femme mais elle doit l'écouter", explique très sérieusement Siti Maznah Mohd Taufik, porte-parole du club et elle-même seconde épouse.


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Message  ivo Mer 8 Juin - 9:11

NKM : "Les stéréotypes alimentent le machisme"
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110607.OBS4640/nkm-les-stereotypes-alimentent-le-machisme.html
Depuis les affaires DSK et Tron, plusieurs élues décrivent une classe politique vulgaire et machiste. Et au gouvernement ? Interview de la ministre de l'Ecologie par Eve Roger

Certaines réactions à l'affaire DSK ont illustré la persistance du sexisme en France. Au sein du gouvernement, ressentez-vous ce machisme ?

- Attention, il ne faut pas mélanger le machisme, un problème de société, et le viol, un crime condamné par la justice. Ceci dit, il est vrai qu'en politique, comme dans n'importe quel milieu professionnel, le sexisme est tellement incrusté dans les structures sociales que certains hommes n'ont même pas conscience du caractère machiste de leurs réactions. D'autres, plus rares, considèrent qu'une femme qui a un cerveau est une anomalie. Ils sont surpris quand vous dites quelque chose d'intelligent, cela se lit sur leur visage. Plus généralement, ils ont l'art de détourner un comportement positif chez une femme. Si vous êtes accrocheuse, on dit que vous êtes une « emmerdeuse » ; si vous avez envie de progresser, vous avez « les dents qui rayent le parquet » ; si vous ne vous laissez pas marcher sur les pieds, vous êtes « hystérique ». Mais ce genre de commentaires n'est pas réservé aux hommes : deux journalistes femmes ont écrit un jour que mon ambition était aussi haute que mes talons. Drôle de syndrome de Stockholm, non ?

Aux dernières régionales, un opposant socialiste a comparé Valérie Pécresse, Chantal Jouanno, Rama Yade et vous même aux « Spice Girls » ; Eric Zemmour, lui, a préféré les « Drôles de dames » ... Flatteur ?

- Ce genre de comparaison est une façon d'enfermer les femmes dans des rôles fictifs pour mieux moquer leur incompétence supposée. Zemmour fait partie de ceux qui ne parviennent pas à considérer qu'elles sont capables de porter une parole dans l'espace public. Une étude a d'ailleurs montré que les journalistes interviewaient beaucoup plus les hommes que les femmes. Celles-ci sont nommées plus que citées, et lorsqu'elles le sont, c'est en position de témoins, plus rarement en position d'autorité. Mais je regrette qu'elles-mêmes endossent cette incapacité. Lors d'un meeting ou d'un séminaire, elles prennent spontanément moins la parole, ont du mal à s'affirmer. Parfois, il m'arrive de forcer ma nature pour m'imposer, d'être plus dure, plus « cash » pour compenser l'a priori selon lequel la parole féminine serait moins audible, moins crédible.



Ce fut le cas lorsque vous avez dénoncé en 2008 la « lâcheté et l'inélégance » de Jean-Louis Borloo et de Jean-François Copé lors du débat sur les OGM ?

- Vous voulez me faire avoir de nouveau des ennuis ? Je ne reviendrai pas sur cet épisode, je dirais simplement que, parfois, la parole de la femme doit être plus forte pour être entendue, sinon elle est noyée. Cette affaire a aussi révélé l'agressivité des hommes envers les femmes en politique.

La France tolère les jeux de séduction dans le milieu professionnel. Cela vous semble dangereux ?

- Non, je n'ai pas envie d'une société puritaine à l'anglo-saxonne dans laquelle il n'y aurait plus de séduction, où l'humour serait proscrit. Mais les hommes ne savent pas toujours où sont les limites, beaucoup de femmes n'osent pas se rebeller de peur d'avoir l'air bégueule et de passer pour des coincées. Il faut juger au cas par cas.

La blague d'Eric Besson sur votre physique qui serait plus « en os qu'en chair » est-elle acceptable ?

- Je n'y ai pas vu de violence, elle n'était tout simplement pas drôle. J'ai répondu qu'il ne me viendrait pas à l'idée de commenter le corps d'Eric Besson auquel je m'intéresse peu.

Le modèle français profite-t-il plus aux hommes qu'aux femmes ?

- C'est un modèle perdant-perdant. De part et d'autre, l'insatisfaction règne. Pour les femmes, les stéréotypes alimentent le machisme, plus encore lorsqu'ils sont positifs. Les femmes seraient douces, pétries de valeurs familiales, soucieuses de l'intérêt général, etc. Ces assertions les enferment dans un genre et les spécialisent, à la commission des Affaires sociales et familiales de l'Assemblée nationale, par exemple. Mais les stéréotypes machistes pénalisent aussi les hommes en les condamnant à être perpétuellement performants, une pression qui peut être source de grandes souffrances.

Comment trouver l'équilibre ?

- D'abord, il faut prendre conscience de l'insatisfaction réciproque. Et sortir des stéréotypes. Lorsque j'étais à la Prospective, j'ai commandé une étude sur le plafond de verre qui montrait que ce n'était pas la période de la maternité qui bloquait la progression des femmes dans l'entreprise, mais l'absence de cooptation et d'entraide, des outils largement employés par les hommes. J'ai aussi été impressionnée par Christine Lagarde qui, à chaque fois qu'elle recevait à Bercy des grands patrons, leur demandait s'ils avaient des femmes dans leur conseil d'administration. Invariablement, ils répondaient que non, faute de candidates. Et là, elle sortait de son tiroir un dossier tout prêt, avec des CV absolument parfaits !
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Message  spike Lun 12 Sep - 19:38


113 sénateurs contre la théorie du genre

Vue du Sénat à Paris.. (© AFP Jacques Demarthon)
113 sénateurs, près d'un tiers du Sénat, ont écrit lundi au ministre de l'Education, Luc Chatel, pour "protester contre l'enseignement de la théorie du genre en classe de 1ère", indique un communiqué de Marie-Thérèse Hermange (UMP) chef de file de cette initiative.

"Cette théorie sociologique et militante qui affirme que l'identité sexuelle n'est qu'une construction culturelle n'a pas sa place dans une matière scientifique et va à l'encontre des principes de neutralité et de liberté de conscience propres à l'enseignement public", affirment les signataires.

"S'il faut veiller à l'égalité des droits entre hommes et femmes et dénoncer la suprématie de l'un sur l'autre, l'importance des facteurs biologiques ne peut être niée sauf à vouloir bouleverser l'anthropologie de notre société en fragilisant la famille, qui est sa structure de base, et l'individu", ajoutent-ils.

Ils demandent notamment "le retrait de la mention de la théorie du genre présentée dans les manuels de SVT par Hatier, Hachette, Bordas" et "de garantir aux élèves que ce chapitre ne pourra faire l'objet d'un sujet au baccalauréat".

Parmi les signataires qui comptent 98 UMP, 12 centristes et 3 non inscrits figurent le président du groupe Union Centriste François Zocchetto, le sénateur UMP de l'Oise et rapporteur de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini, la présidente centriste de la commission des Affaires sociales, Muguette Dini et l'ancien ministre, Charles Pasqua.

Après les associations catholiques au printemps, 80 députés UMP ont déjà demandé, début septembre, le retrait des manuels scolaires de sciences de la vie et de la terre (SVT) de classe de première qui expliquent "l'identité sexuelle" des individus autant par le contexte socio-culturel que par leur sexe biologique, alors que des enseignants crient à la censure.

(Source AFP)

http://www.liberation.fr/politiques/01012359416-sexualite-113-senateurs-contre-la-theorie-du-genre

Il faut abolir le sexisme, sans dire les mots qui fâchent...
Et ils revendiquent la liberté de choix.... sexisme ... encore et toujours ... 434589
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Message  Hostyr Mar 13 Sep - 1:35

Il faut abolir le sexisme, sans dire les mots qui fâchent...
Et ils revensiquent la liberté de choix....

tant que tes choix correspondent à leurs critères..... sexisme ... encore et toujours ... 464696
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Message  ivo Ven 14 Oct - 9:28

DSK-Banon : colère des féministes après le classement de la plainte
FRANCE INFO - 06:32
Dominique Strauss-Kahn échappe une nouvelle fois à un procès. le parquet de Paris a classé sans suite hier la plainte de Tristane Banon. La romancière accusait l’homme politique de viol. Faute de preuve, la justice ne reconnait que des faits d’agression sexuelle. Et dans ce cas , le délai de prescription est de trois ans pour une affaire qui remonte à 2003. Une décision qui scandalise les associations féministes qui ont organisé un rassemblement devant le palais de justice de Paris.
DSK-Banon : colère des féministes après le classement de la plainte, le reoprtage d’Augustin Arrivé (2'01")


Ainsi Clara Carbunar, la porte-parole de la Marche mondiale des femmes, qui fédère différentes associations féministes, a crié hier soir son indignation : “Il faut repenser les choses globalement pour que la justice passe... Parce qu’il faut du temps pour se reconstruire, pour oser en parler et aller déposer plainte et parce qu’il est injuste que ce délit, pour une question de délai, reste impuni.

“La parole des victimes est très difficile, souvent elles ont honte, on rencontre des femmes qui parlent des faits très longtemps après qu’ils (eurent) eu lieu, ce serait important (...) que le délai soit allongé ; trois ans c’est très court” affirme Françoise Brié, directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes. Cette association gère le numéro d’appel 3919 sur les violences faites aux femmes.
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Message  Lib Jeu 20 Oct - 10:13

http://alternativelibertaire33.over-blog.com/article-samedi-22-octobre---17h-debat-avec-sylvie-tissot-sur-les-enjeux-du-feminisme-d-etat-86886601.html
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Message  ivo Mar 17 Jan - 13:30

Les femmmes, on continue à s'asseoir dessus
ou on change pour de bon ?



http://www.laboratoiredelegalite.org/


.................................................
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Message  ivo Mer 22 Fév - 9:39

"Mademoiselle" va disparaître des formulaires administratifs
fr info
Les mentions "mademoiselle", "nom de jeune fille" ou "nom d’épouse" progressivement rayés de tous les formulaires administratifs : la circulaire signée du Premier ministre va mettre fin à la "discrimination" que dénonçaient "Osez le féminisme" et les "Chiennes de garde".

Les féministes invitent les entreprises et les organismes privés à suivre la voie tracée par l’administration.
Dans une circulaire signée par François Fillon, Matignon demande aux ministres concernés et aux préfets d’éliminer "autant que possible de leurs formulaires et correspondances les termes ‘mademoiselle, nom de jeune fille, nom patronymique, nom d’épouse et nom d’époux’ ".
Des termes petit à petit remplacés par "madame" ("pris comme équivalent de ‘monsieur’ pour les hommes, qui ne préjuge par du statut marital de ces derniers") et "par ‘nom d’usage’ ".

Les formulaires déjà imprimés pourront toutefois être utilisés jusqu’à épuisement des stocks.

En novembre dernier, la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot avait relayé l’appel des "Chiennes de garde" et de l’association "Osez le féminisme", qui condamnaient une "forme de discrimination entre les femmes et les hommes".
Les féministes vont rester vigilantes. Car d'autres circulaires ont déjà été envoyées... et sont restées sans effet.

"Mademoiselle" banni des formulaires administratifs - Reportage d'Etienne Monin
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Message  niouze Mer 22 Fév - 10:25

y a des fois je trouve que certaine on vraiment des combat d'arriere garde ^^

nyark tu me reprend si c'est des restes de maschismes ,mais je trouve vraiment que c'est completement inutile !
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Message  Invité Mer 22 Fév - 10:55

Ça me semble surtout très très secondaire par rapport à d'autres combats, infiniment plus urgents, et plus complexes !!!

Et, sur les formulaires, pour les gamines de 10 ou 5 ans, on va devoir mettre "Madame" aussi ??? Je suis dans des abîmes de perplexité quant à ce que je vais devoir faire concernant l'inscription des petites filles en bibliothèque...
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Message  Invité Mer 22 Fév - 11:43

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Tiens, voici des éléments de discussion infiniment plus complexes, me semble-t-il. Qu'est-ce qui opprime les femmes : de voir des corps étalés à longueur de pub sexiste ou de devoir se voiler pour s'affirmer face à l'impérialisme et à la "hiérarchie des civilisations" ?

Tunisie : le corps féminin, nouveau champ de bataille

Thierry Brésillon
Journaliste
Publié le 19/02/2012 à 01h58
sexisme ... encore et toujours ... Tounisiya_0
La une du quotidien Ettounsiya du 15 février


Incarcéré depuis mercredi, Nassreddine Ben Saïda, directeur de la
rédaction du quotidien Ettounsiya, a entamé samedi une grève de la faim.

Il est inculpé pour avoir publié une image [voir ci-contre] du footballeur d'origine tunisienne Sami Khedira (Real de Madrid) et de sa femme mannequin, Lena Gercke.

Les photographes auront d'abord repéré la violation flagrante du
copyright, péché véniel mais coutumier de la presse tunisienne. Mais
bien entendu le scandale n'est pas là. Le plus préoccupant est la
transgression des limites censées garantir la liberté de la presse dans
la Tunisie post-dictature.

Un scandale juridique


Le motif d'inculpation retenu est l'atteinte aux bonnes mœurs et le
trouble à l'ordre public en vertu de l'article 121 ter du code pénal.

Un scandale juridique puisque, rappelle Reporter sans frontières :

« Privilégier l'utilisation du code pénal réduit à néant
le [nouveau] code de la presse [promulgué en novembre dernier, ndlr]
alors que celui-ci dispose dans son article 2 que sont abolis “tous les
textes précédents en contradiction avec le présent code […]” et remet en
cause la dépénalisation des délits de presse engagée par ce
décret-loi. »

Par ailleurs, précise Mustafa Ben Letaief, professeur de droit et l'un des rédacteurs du nouveau code de la presse :

« En présence de deux textes prévoyant des sanctions
différentes, c'est toujours la sanction la plus douce qui est appliquée,
or le code de la presse exclut toute peine privative de liberté. »

Le parquet a donc réactivé un instrument juridique de la censure
hérité de l'ère Ben Ali, en contrevenant aux principes juridiques les
plus élémentaires.

Il faut nuancer tout de même et préciser que, pour l'instant, les
conditions de travail des journalistes tunisiens et étrangers en Tunisie
sont plus proches de celles que connaît la France, que celles de
l'ancien régime. Mais le signal est inquiétant et la censure morale
semble en passe de succéder à la censure politique.

« Ayons les femmes et le reste suivra »


Mais l'affaire soulève un autre problème. Pourquoi publier la photo
de cette femme presque nue à la une d'un quotidien ? Et plus
précisément, pourquoi voiler ou dévoiler le corps féminin semble devenu
l'enjeu le plus crucial de la société tunisienne ?


Pour mieux saisir l'origine de cette passion, il faut relire Frantz Fanon
et le premier chapitre de « L'An V de la révolution algérienne » où il
évoque l'ardeur des colons français à dévoiler les Algériennes. « Ayons
la femme et le reste suivra ! », proclamait la doctrine coloniale ou,
plus élaboré :


« Si nous voulons frapper la société algérienne dans sa
contexture, dans ses facultés de résistance, nous devons d'abord
conquérir les femmes. »



sexisme ... encore et toujours ... Devoilezvous_0
Affiche de propagande réalisée par le 5e bureau psychologique de l'armée française pendant la guerre d'Algérie


Les cérémonies de dévoilement étaient alors, comme en mai 1958, lors
du soulèvement qui a permis le retour du général de Gaulle, le signe du
terrain conquis par la France sur la société « arriérée » qu'il fallait
« civiliser » et sur l'emprise du nationalisme algérien.


A cette « bataille grandiose », à cette « offensive colonialiste autour du voile, le colonisé oppos[ait] le culte du voile ».

Les crispations identitaires d'aujourd'hui (en Tunisie, comme en
Europe) s'enracinent dans ce passé colonial qui, décidément, ne passe
pas.


Une bataille géopolitique et identitaire


L'argumentation religieuse pour justifier ce regain d'intérêt pour
les tenues islamiques depuis une trentaine d'années n'est que le
vocabulaire d'une tentative de reconquête symbolique contre l'influence
occidentale (et de réaffirmation de l'orthodoxie sunnite face aux
prétentions de la révolution islamique iranienne chiite à brandir plus
haut l'étendard de l'islam). Une bataille identitaire et géopolitique
dont le terrain d'affrontement est le corps féminin.


Dans la Tunisie post-14 Janvier, le retour des tenues islamiques est
une réponse à sa longue stigmatisation. Un signe de rupture avec la
modernisation imposée par Bourguiba et Ben Ali, mais dans l'ensemble,
plutôt bien vécu dans une société où l'enjeu colonial est dépassé et
prête à laisser à chacune sa liberté.

Mais le terrain de la conquête s'est déplacé et à présent, des
groupes salafistes sont partis à l'assaut de la doctrine sunnite locale
(malékite) pour l'amener vers les références wahhabites (l'islam de la
péninsule arabique) beaucoup plus rigoriste. Le niqab, qui ne laisse
rien apparaître du corps, est le jalon de cette entreprise identitaire,
religieuse et politique.

La tentative de faire admettre des étudiantes en niqab à l'université de la Manouba relève de cette volonté de marquer son territoire et elle a porté les tensions idéologiques à un point explosif.

La visibilité du corps des femmes dans l'espace public renvoie bien
sûr à d'autres aspects, notamment au refoulement de la puissance
déstabilisatrice du désir pour l'ordre social.


Plus profondément, selon Olfa Youssef (« Le Coran au risque de la
psychanalyse », Albin Michel, 2007), linguiste et psychanalyste :

« Le corps de la femme, dépourvu de pénis, représente une
menace de castration pour l'homme. Masquer le corps féminin est une
manière de faire disparaître cette angoisse. C'est pour cette raison que
le voile est un problème masculin. »

Climat anxiogène


Dans le climat anxiogène que traverse une société tunisienne sans
repère, les peurs identitaires se projettent sur le corps féminin et les
passions s'exacerbent au point d'occulter les défis sociaux et
politiques.

Si la question des tenues islamiques n'avait pas pris un tour aussi
passionnel, Ettounsiya n'aurait probablement pas éprouvé le besoin de
publier cette image dont la valeur informative est plutôt faible. Et le
gouvernement n'éprouverait pas le besoin d'envoyer un journaliste en
prison pour une photo qui n'aura fait perdre la vue à personne.


sexisme ... encore et toujours ... Willis_0
Avec l'autorisation de Willis (Willis de Tunis)


Erotiser ou « désérotiser » l'espace social ne relève au fond que de
la même obsession, et de la même propension à réduire les femmes à leur
fonction sexuelle.

Maintenant si le corps féminin, érotisé ou occulté, devient l'arme du
combat pour s'approprier le sens de la révolution, on se demande
jusqu'où ira cette surenchère dans l'exhibition du corps et de la
religiosité.




MERCI RIVERAINS !
lucas

Désolée une fois de plus pour la présentation et, si vous n'avez pas mal à la tête, essayez de vous concentrer sur le fond ! En principe, ce qui se rattache au sujet de discussion est en rouge.

Source :Rue 89
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