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Message  ivo Lun 8 Déc - 8:34

L’ANTI-TERRORISME MANQUE D’INTELLIGENCE
https://www.bakchich.info/france/2014/12/07/l-anti-terrorisme-manque-d-intelligence-63780
Au lieu d’empiler les lois, le gouvernement pourrait activer celles existantes…A moins que le but ne soit pas vraiment de lutter (seulement) contre le jihadisme.

La chasse est ouverte, au son d’une musique martiale. Depuis le vote de la nouvelle loi anti-terroriste du 13 novembre dernier, enregistrée dans un bel unanimisme, le ministère de l’Intérieur peut interdire l’entrée du territoire français à tout individu, sans motiver son refus - pour peu que «des considérations relevant de la sûreté de l'Etat ne s'y opposent» et sans qu’un juge ou une autorité administrative n’intervienne. De même Français et résidents pourront se voir interdire de sortir du pays, leurs passeports et carte d’identité confisqués, pour une durée de 6 mois renouvelables. En termes juridiques: «Tout Français peut faire l'objet d'une interdiction de sortie du territoire lorsqu'il existe des raisons sérieuses de penser qu'il projette :

- 1° Des déplacements à l'étranger ayant pour objet la participation à des activités terroristes ;

2° Ou des déplacements à l'étranger sur un théâtre d'opérations de groupements terroristes, dans des conditions susceptibles de le conduire à porter atteinte à la sécurité publique lors de son retour sur le territoire français.»


L’INTÉRIEUR AUX COMMANDES

Ce n’est qu’une fois interdit de mouvement, et dans un délai de 2 mois, que les impétrants pourront saisir le juge administratif pour contester leurs restrictions de mouvement. Non suspensif, leur recours sera examiné dans les 4 mois promet la loi… Un dispositif qui augure d’une belle bataille juridique. Selon les experts consultés par Bakchich, le texte piétine quelque peu des droits fondamentaux, de la constitution française et surtout du droit européen, à commencer par la liberté de mouvement. Ce débat, absent lors des discussions au Sénat et à l’Assemblée nationale, promet de se jouer devant les cours administratives et en dernier ressort, devant le conseil constitutionnel saisi par les avocats des mis en cause. Un déplacement du débat des assemblées élues vers des magistrats qui interpelle sur le niveau de démocratie du pays.



Surtout, à relire les textes de loi, l’histoire et les écrits de quelques magistrats peu suspects de complaisance avec les apprenti-terroristes, l’émergence de cette nouvelle interdiction n’a rien de pertinent…Ni d’utile.

15 ans durant, des années 80 au tout début des années 90, les «Moujahidines» étrangers et français n’étaient guère pourchassés par la justice anti-terroriste française. C’était le temps de la lutte en Afghanistan contre l’ogre soviétique. «Pendant cette première période du Jihad international, du début des années 80 à la fin du conflit bosniaque, les moujahidin étrangers ne furent donc pas considérés, à quelques exception près comme des terroristes. Ils étaient nos alliés» écrit Marc Trévidic, premier juge d’instruction du pôle anti-terroriste du tribunal de grande instance de Paris dans son livre Terroriste les 7 piliers de la déraison. Puis est arrivée la guerre en Tchétchénie, le 11 septembre, la 2e guerre d’Irak. «Ne pas être dans le bon timing au XXIe siècle, c’était être terroriste», s’amuse l’un des inspirateurs de la loi du 13 novembre 2014.

EFFET CLIQUET

Après les massacres commis par Mohammed Merah en 2012, la tendance s’est encore accentuée «quitte à torturer un peu nos textes répressifs» consent le juge. Qui surtout pose LA question. Pourquoi, pour interdire le départ de Français sur le sentier du Jihad utiliser un texte existant? «Nous pourrions sans doute utiliser les infractions «d’intelligence avec une puissance étrangère». L’article 411-4 du code pénal précise que «le fait d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France est puni de trente ans de détention criminelles et de 450 000 euros d’amende».

Fort précis, cet article n’est pourtant jamais utilisé. «Ca ferait ringard…ou politiquement incorrect», paraît regretter le magistrat.Surtout, s’en servir mettrait au centre du jeu l’ordre judiciaire, respectant les droits de la défense, quand la procédure mise en place par la nouvelle loi met au centre du jeu le ministère de l’Intérieur, et ses services.«Toutes ces lois ont un effet cliquet, commente un haut gradé du contre-terrorisme français. Leur empilement ne sert pas à grand chose, sinon à réduire de plus en plus les libertés publiques. Et de créer un arsenal clé en main pour un régime répressif». Bien au delà du terrorisme…
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Message  niouze Lun 29 Déc - 9:38


Angers : de l’argent pour la vidéosurveillance, mais pas pour la protection de l’enfance
par Ivan du Roy 19 décembre 2014
Le Conseil général du Maine-et-Loire va-t-il abandonner ses citoyens les plus en difficulté ? Son président, le centriste Christian Gillet (UDI) a annoncé début décembre que le budget consacré à la prévention spécialisée baissera de moitié en 2015. Une coupe d’un million d’euros qui menace directement vingt postes, soit la moitié des effectifs dédiés à cette mission sociale. La prévention spécialisée ? Ce sont une trentaine d’éducateurs qui arpentent les rues des quartiers défavorisés d’Angers, de Cholet ou de Saumur. Ils vont à la rencontre des adolescents et de leurs familles là où les taux de chômage sont élevés, là où les jeunes peu ou pas diplômés sont nombreux.
« Nous sommes ici pour faire en sorte que ces familles aillent mieux », explique Florian Pontoire, éducateur spécialisé à Angers, et militant syndical à Sud Santé sociaux. Leur champ d’action est vaste, et ardu : repérer les ados en échec scolaire, accompagner des jeunes pour la recherche de leur premier stage professionnel, aider une famille « dont on sent qu’elle ne va pas bien » à souffler un peu, échanger avec les associations d’habitants, prévenir les conduites à risques pour éviter que des jeunes ne sombrent dans la délinquance… « Notre force, c’est notre proximité et notre disponibilité », confie l’éducateur.

Un million d’euros pour la vidéosurveillance

Cette immersion dans les quartiers défavorisés de l’Anjou dure depuis 40 ans, et est accomplie sous l’égide de l’Association pour la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (Asea). Une longue histoire qui risque de s’interrompre brutalement. Au-delà de la drastique coupe budgétaire, l’élu centriste envisage de supprimer totalement cette action sociale « à l’horizon 2016-2017 ». Son courrier, envoyé un mois avant la fin de l’année, a pris de cours les municipalités du département, qui ne sont plus en mesure de combler la coupe budgétaire. « C’est un choix idéologique et politique », critique Florian Pontoire qui, aux côtés de la CGT, la CFDT et FO, était en grève ce 18 décembre. A l’appel de l’intersyndicale, environ 400 personnes ont manifesté à Angers contre « cette politique de destruction progressive de la protection de l’enfance ».
Triste symbole : la mairie UMP de la ville d’Angers souhaite investir un million d’euros pour l’installation de cent caméras de vidéosurveillance. « Cela en dit long sur les priorités de nos élus », soupire le militant de Sud. « Ce n’est pas une caméra qui va accompagner un jeune pour lui dégoter un stage ou lui trouver une place dans un foyer de jeunes travailleurs. Ce n’est pas une caméra qui va accompagner une adolescente qui tombe enceinte et est désorientée par sa grossesse… » L’actuel maire d’Angers, Christophe Béchu, avait déjà supprimé, lorsqu’il était président du Conseil général, la prévention spécialisée auprès des gens du voyage. C’est désormais au tour des habitants des quartiers sensibles. Qui seront les prochains ?
http://www.bastamag.net/Angers-de-l-argent-pour-la
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Message  ivo Sam 10 Jan - 9:40

Vigipirate : le business de la sécurité
fr info
L'attentat perpétré contre Charlie Hebdo et le climat ambiant remettent en avant la question de l'organisation économique autour de Vigipirate et la sécurité. Une préoccupation bien réelle dans le contexte actuel.

Mon confrère Vincent Giret soulignait récemment sur France Info qu'il est très difficile de chiffrer l'impact en termes macro-économiques, si ce n'est de constater des actions citoyennes volontaires. La population d'un pays qui, par patriotisme, va continuer de consommer volontairement, comme ce fut le cas aux Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001.
C'est ce que l'on appelle la résilience d'un pays, d'une société, d'une entreprise : le fait de rebondir face à une difficulté pour en pallier les effets négatifs.

Lorsqu’on parle économie, cela se traduit, aussi, par du business


Aborder la question en cette période d'émotion et d'enquête peut paraître un peu froid mais c'est bien une réalité. Ce qui, d'ailleurs, fait de la sécurité un business pas comme les autres car il imbrique fortement les sphères privée et publique.
C'est un business utile à toute une Nation qui génère de l'activité dans un grand nombre de secteurs : la protection des personnes et des biens, le renseignement, les outils et matériels de surveillance ou de défense. Des activités que la sphère publique ne pourrait assumer à elle seule, ne serait-ce que pour de simples raisons budgétaires.


Peut-on chiffrer concrètement le poids de ce secteur ?


Pour ce qui est des entreprises de sécurité privées, c'est une activité annuelle d'environ 5 milliards et demi d'euros et quelque 170.000 emplois. Bien peu par rapport aux Etats-Unis, une autre dimension : 44 milliards de dollars – un peu plus de 37 milliards d'euros.
En France, les dispositifs de surveillance dans les grands magasins et les lieux publics ont été renforcés mais sur des effectifs déjà existants.
Les experts et professionnels ne s'attendent pas à un véritable boom du business de la sécurité après l'attentat contre Charlie Hebdo car c'est un cas bien spécifique : un média d'opinion attaqué pour les raisons que l'on sait.
Par contre, si une entreprise avait été visée (une multinationale comme Total, Sanofi ou autre...), le contexte aurait été bien différent.
Une constante toutefois : la notion de risque en tant que telle va prendre de plus en plus de place dans les esprits, notamment dans le secteur des assurances, et ce, beaucoup plus largement au niveau international.

.......
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Message  ivo Sam 17 Jan - 8:22

Comment l’obsession sécuritaire fait muter la démocratie
http://www.monde-diplomatique.fr/2014/01/AGAMBEN/49997
L’article 20 de la loi de programmation militaire, promulguée le 19 décembre, autorise une surveillance généralisée des données numériques, au point que l’on parle de « Patriot Act à la française ». Erigé en priorité absolue, l’impératif de sécurité change souvent de prétexte (subversion politique, « terrorisme ») mais conserve sa visée : gouverner les populations. Pour comprendre son origine et tenter de le déjouer, il faut remonter au XVIIIe siècle…


La formule « pour raisons de sécurité » (« for security reasons », « per ragioni di sicurezza ») fonctionne comme un argument d’autorité qui, coupant court à toute discussion, permet d’imposer des perspectives et des mesures que l’on n’accepterait pas sans cela. Il faut lui opposer l’analyse d’un concept d’apparence anodine, mais qui semble avoir supplanté toute autre notion politique : la sécurité.

On pourrait penser que le but des politiques de sécurité est simplement de prévenir des dangers, des troubles, voire des catastrophes. Une certaine généalogie fait en effet remonter l’origine du concept au dicton romain Salus publica suprema lex (« Le salut du peuple est la loi suprême »), et l’inscrit ainsi dans le paradigme de l’état d’exception. Pensons au senatus consultum ultimum et à la dictature à Rome (1) ; au principe du droit canon selon lequel Necessitas non habet legem (« Nécessité n’a point de loi ») ; aux comités de salut public (2) pendant la Révolution française ; à la Constitution du 22 frimaire de l’an VIII (1799), évoquant les « troubles qui menaceraient la sûreté de l’Etat » ; ou encore à l’article 48 de la constitution de Weimar (1919), fondement juridique du régime national-socialiste, qui mentionnait également la « sécurité publique ».

Quoique correcte, cette généalogie ne permet pas de comprendre les dispositifs de sécurité contemporains. Les procédures d’exception visent une menace immédiate et réelle qu’il faut éliminer en suspendant pour un temps limité les garanties de la loi ; les « raisons de sécurité » dont on parle aujourd’hui constituent au contraire une technique de gouvernement normale et permanente.

Davantage que dans l’état d’exception, Michel Foucault (3) conseille de chercher l’origine de la sécurité contemporaine dans les débuts de l’économie moderne, chez François Quesnay (1694-1774) et les physiocrates (4). Si, peu après les traités de Westphalie (5), les grands Etats absolutistes ont introduit dans leur discours l’idée que le souverain devait veiller à la sécurité de ses sujets, il fallut attendre Quesnay pour que la sécurité — ou plutôt la « sûreté » — devienne le concept central de la doctrine du gouvernement.

Prévenir les troubles ou les canaliser ?

Son article consacré aux « Grains » dans l’Encyclopédie demeure, deux siècles et demi plus tard, indispensable pour comprendre le mode de gouvernement actuel. Voltaire dira d’ailleurs qu’une fois ce texte paru les Parisiens cessèrent de discuter de théâtre et de littérature pour parler d’économie et d’agriculture…

L’un des principaux problèmes que les gouvernements devaient alors affronter était celui des disettes et des famines. Jusqu’à Quesnay, ils essayaient de les prévenir en créant des greniers publics et en interdisant l’exportation de grains. Mais ces mesures préventives avaient des effets négatifs sur la production. L’idée de Quesnay fut de renverser le procédé : au lieu d’essayer de prévenir les famines, il fallait les laisser se produire et, par la libéralisation du commerce extérieur et intérieur, les gouverner une fois qu’elles s’étaient produites. « Gouverner » reprend ici son sens étymologique : un bon pilote — celui qui tient le gouvernail — ne peut pas éviter la tempête mais, si elle survient, il doit être capable de diriger son bateau.

C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la formule qu’on attribue à Quesnay, mais qu’en vérité il n’a jamais écrite : « Laisser faire, laisser passer ». Loin d’être seulement la devise du libéralisme économique, elle désigne un paradigme de gouvernement, qui situe la sécurité — Quesnay évoque la « sûreté des fermiers et des laboureurs » — non pas dans la prévention des troubles et des désastres, mais dans la capacité à les canaliser dans une direction utile.

Il faut mesurer la portée philosophique de ce renversement qui bouleverse la traditionnelle relation hiérarchique entre les causes et les effets : puisqu’il est vain ou en tout cas coûteux de gouverner les causes, il est plus utile et plus sûr de gouverner les effets. L’importance de cet axiome n’est pas négligeable : il régit nos sociétés, de l’économie à l’écologie, de la politique étrangère et militaire jusqu’aux mesures internes de sécurité et de police. C’est également lui qui permet de comprendre la convergence autrement mystérieuse entre un libéralisme absolu en économie et un contrôle sécuritaire sans précédent.

Prenons deux exemples pour illustrer cette apparente contradiction. Celui de l’eau potable, tout d’abord. Bien qu’on sache que celle-ci va bientôt manquer sur une grande partie de la planète, aucun pays ne mène une politique sérieuse pour en éviter le gaspillage. En revanche, on voit se développer et se multiplier, aux quatre coins du globe, les techniques et les usines pour le traitement des eaux polluées — un grand marché en devenir.

Considérons à présent les dispositifs biométriques, qui sont l’un des aspects les plus inquiétants des technologies sécuritaires actuelles. La biométrie est apparue en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le criminologue Alphonse Bertillon (1853-1914) s’appuya sur la photographie signalétique et les mesures anthropométriques afin de constituer son « portrait parlé », qui utilise un lexique standardisé pour décrire les individus sur une fiche signalétique. Peu après, en Angleterre, un cousin de Charles Darwin et grand admirateur de Bertillon, Francis Galton (1822-1911), mit au point la technique des empreintes digitales. Or ces dispositifs, à l’évidence, ne permettaient pas de prévenir les crimes, mais de confondre les criminels récidivistes. On retrouve ici encore la conception sécuritaire des physiocrates : ce n’est qu’une fois le crime accompli que l’Etat peut intervenir efficacement.

Pensées pour les délinquants récidivistes et les étrangers, les techniques anthropométriques sont longtemps restées leur privilège exclusif. En 1943, le Congrès des Etats-Unis refusait encore le Citizen Identification Act, qui visait à doter tous les citoyens de cartes d’identité comportant leurs empreintes digitales. Ce n’est que dans la seconde partie du XXe siècle qu’elles furent généralisées. Mais le dernier pas n’a été franchi que récemment. Les scanners optiques permettant de relever rapidement les empreintes digitales ainsi que la structure de l’iris ont fait sortir les dispositifs biométriques des commissariats de police pour les ancrer dans la vie quotidienne. Dans certains pays, l’entrée des cantines scolaires est ainsi contrôlée par un dispositif de lecture optique sur lequel l’enfant pose distraitement sa main.

Des voix se sont élevées pour attirer l’attention sur les dangers d’un contrôle absolu et sans limites de la part d’un pouvoir qui disposerait des données biométriques et génétiques de ses citoyens. Avec de tels outils, l’extermination des Juifs (ou tout autre génocide imaginable), menée sur la base d’une documentation incomparablement plus efficace, eût été totale et extrêmement rapide. La législation aujourd’hui en vigueur dans les pays européens en matière de sécurité est sous certains aspects sensiblement plus sévère que celle des Etats fascistes du XXe siècle. En Italie, le texte unique des lois sur la sécurité publique (Testo unico delle leggi di pubblica sicurezza, Tulsp) adopté en 1926 par le régime de Benito Mussolini est, pour l’essentiel, encore en vigueur ; mais les lois contre le terrorisme votées au cours des « années de plomb » (de 1968 au début des années 1980) ont restreint les garanties qu’il contenait. Et comme la législation française contre le terrorisme est encore plus rigoureuse que son homologue italienne, le résultat d’une comparaison avec la législation fasciste ne serait pas très différent.

La multiplication croissante des dispositifs sécuritaires témoigne d’un changement de la conceptualité politique, au point que l’on peut légitimement se demander non seulement si les sociétés dans lesquelles nous vivons peuvent encore être qualifiées de démocratiques, mais aussi et avant tout si elles peuvent encore être considérées comme des sociétés politiques.

Au Ve siècle avant Jésus-Christ, ainsi que l’a montré l’historien Christian Meier, une transformation de la manière de concevoir la politique s’était déjà produite en Grèce, à travers la politisation (Politisierung) de la citoyenneté. Alors que l’appartenance à la cité (la polis) était jusque-là définie par le statut et la condition — nobles et membres des communautés cultuelles, paysans et marchands, seigneurs et clients, pères de famille et parents, etc. —, l’exercice de la citoyenneté politique devient un critère de l’identité sociale. « Il se créa ainsi une identité politique spécifiquement grecque, dans laquelle l’idée que des individus devaient se conduire comme des citoyens trouva une forme institutionnelle, écrit Meier. L’appartenance aux groupes constitués à partir des communautés économiques ou religieuses fut reléguée au second plan. Dans la mesure où les citoyens d’une démocratie se vouaient à la vie politique, ils se comprenaient eux-mêmes comme membres de la polis. Polis et politeia, cité et citoyenneté, se définissaient réciproquement. La citoyenneté devint ainsi une activité et une forme de vie par laquelle la polis, la cité, se constitua en un domaine clairement distinct de l’oikos, la maison. La politique devint un espace public libre, opposé en tant que tel à l’espace privé où régnait la nécessité (6). » Selon Meier, ce processus de politisation spécifiquement grec a été transmis en héritage à la politique occidentale, dans laquelle la citoyenneté est restée — avec des hauts et des bas, certes — le facteur décisif.

Or c’est précisément ce facteur qui se trouve progressivement entraîné dans un processus inverse : un processus de dépolitisation. Jadis seuil de politisation actif et irréductible, la citoyenneté devient une condition purement passive, où l’action et l’inaction, le public et le privé s’estompent et se confondent. Ce qui se concrétisait par une activité quotidienne et une forme de vie se limite désormais à un statut juridique et à l’exercice d’un droit de vote ressemblant de plus en plus à un sondage d’opinion.

Les dispositifs de sécurité ont joué un rôle décisif dans ce processus. L’extension progressive à tous les citoyens des techniques d’identification autrefois réservées aux criminels agit immanquablement sur leur identité politique. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’identité n’est plus fonction de la « personne » sociale et de sa reconnaissance, du « nom » et de la « renommée », mais de données biologiques qui ne peuvent entretenir aucun rapport avec le sujet, telles les arabesques insensées que mon pouce teinté d’encre a laissées sur une feuille de papier ou l’ordonnance de mes gènes dans la double hélice de l’ADN. Le fait le plus neutre et le plus privé devient ainsi le véhicule de l’identité sociale, lui ôtant son caractère public.

Si des critères biologiques qui ne dépendent en rien de ma volonté déterminent mon identité, alors la construction d’une identité politique devient problématique. Quel type de relation puis-je établir avec mes empreintes digitales ou mon code génétique ? L’espace de l’éthique et de la politique que nous étions habitués à concevoir perd son sens et exige d’être repensé de fond en comble. Tandis que le citoyen grec se définissait par l’opposition entre le privé et le public, la maison (siège de la vie reproductive) et la cité (lieu du politique), le citoyen moderne semble plutôt évoluer dans une zone d’indifférenciation entre le public et le privé, ou, pour employer les mots de Thomas Hobbes, entre le corps physique et le corps politique.

La vidéosurveillance, de la prison à la rue

Cette indifférenciation se matérialise dans la vidéosurveillance des rues de nos villes. Ce dispositif a connu le même destin que les empreintes digitales : conçu pour les prisons, il a été progressivement étendu aux lieux publics. Or un espace vidéosurveillé n’est plus une agora, il n’a plus aucun caractère public ; c’est une zone grise entre le public et le privé, la prison et le forum. Une telle transformation relève d’une multiplicité de causes, parmi lesquelles la dérive du pouvoir moderne vers la biopolitique occupe une place particulière : il s’agit de gouverner la vie biologique des individus (santé, fécondité, sexualité, etc.) et non plus seulement d’exercer une souveraineté sur un territoire. Ce déplacement de la notion de vie biologique vers le centre du politique explique le primat de l’identité physique sur l’identité politique.

Mais on ne saurait oublier que l’alignement de l’identité sociale sur l’identité corporelle a commencé avec le souci d’identifier les criminels récidivistes et les individus dangereux. Il n’est donc guère étonnant que les citoyens, traités comme des criminels, finissent par accepter comme allant de soi que le rapport normal entretenu avec eux par l’Etat soit le soupçon, le fichage et le contrôle. L’axiome tacite, qu’il faut bien prendre ici le risque d’énoncer, est : « Tout citoyen — en tant qu’il est un être vivant — est un terroriste potentiel. » Mais qu’est-ce qu’un Etat, qu’est-ce qu’une société régis par un tel axiome ? Peuvent-ils encore être définis comme démocratiques, ou même comme politiques ?

Dans ses cours au Collège de France comme dans son livre Surveiller et punir (7), Foucault esquisse une classification typologique des Etats modernes. Le philosophe montre comment l’Etat de l’Ancien Régime, défini comme un Etat territorial ou de souveraineté, dont la devise était « Faire mourir et laisser vivre », évolue progressivement vers un Etat de population, où la population démographique se substitue au peuple politique, et vers un Etat de discipline, dont la devise s’inverse en « Faire vivre et laisser mourir » : un Etat qui s’occupe de la vie des sujets afin de produire des corps sains, dociles et ordonnés.

L’Etat dans lequel nous vivons à présent en Europe n’est pas un Etat de discipline, mais plutôt — selon la formule de Gilles Deleuze — un « Etat de contrôle » : il n’a pas pour but d’ordonner et de discipliner, mais de gérer et de contrôler. Après la violente répression des manifestations contre le G8 de Gênes, en juillet 2001, un fonctionnaire de la police italienne déclara que le gouvernement ne voulait pas que la police maintienne l’ordre, mais qu’elle gère le désordre : il ne croyait pas si bien dire. De leur côté, des intellectuels américains qui ont essayé de réfléchir sur les changements constitutionnels induits par le Patriot Act et la législation post-11-Septembre (Cool préfèrent parler d’« Etat de sécurité » (security state). Mais que veut dire ici « sécurité » ?

Au cours de la Révolution française, cette notion — ou celle de « sûreté », comme on disait alors — est imbriquée avec celle de police. La loi du 16 mars 1791 puis celle du 11 août 1792 introduisent dans la législation française l’idée, promise à une longue histoire dans la modernité, de « police de sûreté ». Dans les débats précédant l’adoption de ces lois, il apparaît clairement que police et sûreté se définissent réciproquement ; mais les orateurs — parmi lesquels Armand Gensonné, Marie-Jean Hérault de Séchelles, Jacques Pierre Brissot — ne sont capables de définir ni l’une ni l’autre. Les discussions portent essentiellement sur les rapports entre la police et la justice. Selon Gensonné, il s’agit de « deux pouvoirs parfaitement distincts et séparés » ; et pourtant, tandis que le rôle du pouvoir judiciaire est clair, celui de la police semble impossible à définir.

L’analyse du discours des députés montre que le lieu de la police est proprement indécidable, et qu’il doit rester tel, car si elle était entièrement absorbée par la justice, la police ne pourrait plus exister. C’est la fameuse « marge d’appréciation » qui caractérise encore maintenant l’activité de l’officier de police : par rapport à la situation concrète qui menace la sécurité publique, celui-ci agit en souverain. Ce faisant, il ne décide pas ni ne prépare — comme on le répète à tort — la décision du juge : toute décision implique des causes, et la police intervient sur les effets, c’est-à-dire sur un indécidable. Un indécidable qui ne se nomme plus, comme au XVIIe siècle, « raison d’Etat », mais « raisons de sécurité ».

Une vie politique devenue impossible

Ainsi, le security state est un Etat de police, même si la définition de la police constitue un trou noir dans la doctrine du droit public : lorsqu’au XVIIIe siècle paraissent en France le Traité de la police de Nicolas de La Mare et en Allemagne les Grundsätze der Policey-Wissenschaft de Johann Heinrich Gottlob von Justi, la police est ramenée à son étymologie de politeia et tend à désigner la politique véritable, le terme de « politique » désignant quant à lui la seule politique étrangère. Von Justi nomme ainsi Politik le rapport d’un Etat avec les autres et Polizei le rapport d’un Etat avec lui-même : « La police est le rapport en force d’un Etat avec lui-même. »

En se plaçant sous le signe de la sécurité, l’Etat moderne sort du domaine du politique pour entrer dans un no man’s land dont on perçoit mal la géographie et les frontières et pour lequel la conceptualité nous fait défaut. Cet Etat, dont le nom renvoie étymologiquement à une absence de souci (securus : sine cura), ne peut au contraire que nous rendre plus soucieux des dangers qu’il fait courir à la démocratie, puisqu’une vie politique y est devenue impossible ; or démocratie et vie politique sont — du moins dans notre tradition — synonymes.

Face à un tel Etat, il nous faut repenser les stratégies traditionnelles du conflit politique. Dans le paradigme sécuritaire, tout conflit et toute tentative plus ou moins violente de renverser le pouvoir fournissent à l’Etat l’occasion d’en gouverner les effets au profit d’intérêts qui lui sont propres. C’est ce que montre la dialectique qui associe étroitement terrorisme et réponse de l’Etat dans une spirale vicieuse. La tradition politique de la modernité a pensé les changements politiques radicaux sous la forme d’une révolution qui agit comme le pouvoir constituant d’un nouvel ordre constitué. Il faut abandonner ce modèle pour penser plutôt une puissance purement destituante, qui ne saurait être captée par le dispositif sécuritaire et précipitée dans la spirale vicieuse de la violence. Si l’on veut arrêter la dérive antidémocratique de l’Etat sécuritaire, le problème des formes et des moyens d’une telle puissance destituante constitue bien la question politique essentielle qu’il nous faudra penser au cours des années qui viennent.
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Message  ivo Lun 26 Jan - 8:45

Lutte anti-terroriste : le Parlement européen sous la pression des Etats
Surveiller l’ensemble des citoyens, sur lesquels ne pèse aucune suspicion, ce n’est pas la conception qu’Eva Joly a de l’Etat de droit

Pour l’eurodéputée verte et ancienne juge d’instruction, les dispositifs légaux sont déjà suffisants, et il ne faut surtout pas, sous le coup de l’émotion, adopter le modèle sécuritaire américain, inefficace et dangereux. "Je suis contre la surveillance de masse", explique Eva Joly. Or pour elle le PNR en constitue la première étape, le deuxième stade étant l’enregistrement de tous les échanges dénoncé par Edward Snowden, le troisième la possibilité d’accéder directement à nos ordinateurs : les Américains en ont déjà fait la demande, souligne Eva Joly. "Je vous laisse imaginer une société dans laquelle les services secrets auraient un accès direct à votre ordinateur, à partir des Etats-Unis par exemple".
>>>
http://www.franceinfo.fr/emission/en-direct-de-l-europe/2014-2015/lutte-anti-terroriste-le-parlement-europeen-sous-la-pression-des-etats-25-01-2015-05-15
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Message  ivo Lun 2 Fév - 10:42

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Message  ivo Ven 6 Fév - 11:21

Si la police le demande, est-on obligé de donner son mot de passe ?
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2015/02/05/si-police-demande-est-oblige-donner-mot-passe-257509
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Message  ivo Sam 7 Fév - 10:07

la france a peur ...

un mois après les attentats, comment vit-on avec le risque d'une nouvelle attaque?
Nous avons découvert ou redécouvert que nous étions en guerre. Une guerre en temps de paix.
c'est cette peur que recherche à insuffler les terroristes
>>>
http://www.huffingtonpost.fr/2015/02/07/menace-terroriste-apres-attentats-comment-vivre-avec-risque-nouvelle-attaque_n_6628718.html
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Message  ivo Lun 9 Fév - 11:49

Des caméras dans les voitures : des vidéos pour YouTube ou pour nous surveiller ?
On a toujours fait passer les technologies pourries en faisant croire que ça pourrait servir un jour. Et on a toujours trouvé une justification, souvent économique, pour nous inciter à les installer.

C’est le citoyen qui appuie sur le bouton pour déclencher la caméra, donc il a l’illusion que c’est moins grave. On a l’impression d’être toujours aussi libre alors qu’on se laisse grapiller, on accepte un peu, progressivement, cette surveillance de nos vies. Ce n’est jamais violent, c’est par touches successives.

Un jour, ton assurance t’appellera :

“Monsieur, on vous propose de remplacer gratuitement votre caméra par une autre qui filme aussi l’intérieur du véhicule.

– Ah bon, mais vous êtes sûr ?

– Oui, cela vous permettra de faire baisser votre cotisation de 5% et vous donnera davantage de garanties en cas d’accidents.”

Et voilà, tu seras filmé au volant de ta voiture. »
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2015/02/08/cameras-les-voitures-videos-youtube-surveiller-257541
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Message  ivo Mer 25 Fév - 9:48

Antiterrorisme : Amnesty s'inquiète pour les libertés fondamentales
l'ONG alerte sur des lois draconiennes qui ont vu le jour ou qui pourraient être décidées pour affronter la menace. Pour le volet des libertés fondamentales, la France est pointée du doigt.
Partant du principe que la lutte anti-terroriste ne justifie pas tout, Amnesty International dénonce notamment ce qu’elle voit comme des dérives autour des multiples condamnations pour apologie.
Une mesure représente encore davantage de danger selon les critères d’Amnesty en matière de liberté. Il s’agit du décret pour renforcer la surveillance sur internet avec le blocage possible de sites. Geneviève Garrigos le qualifie de véritable attaque contre les droits fondamentaux.
"C’est assez paradoxal parce qu’avec les attentats, on a accusé ces hommes de vouloir atteindre à la liberté d’expression. Ils ont tué des personnes et ce sont des crimes odieu. Mais ceux qui sont en train d’atteindre à la liberté d’expression aujourd’hui, ce sont les Etats s’ils appliquent de telles lois."
>>>
http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/amnesty-international-la-france-epinglee-sur-des-mesures-de-lutte-contre-le-terrorisme-648813
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Message  niouze Dim 10 Mai - 17:48


par Césaire
Publié le 3 mars 2015 | Mise à jour le 5 mars
L’affaire Chazerans mérite sans doute plus d’attention que celle qui lui est donnée. Ce professeur de philosophie, successivement accusé de différentes déviances à l’ordre établie, exemplifie par son cas une logique étatique nouvelle. Une logique inquiétante pour les principes de la république.
Une affaire parmi tant d’autres serait-on tenté de penser. Ainsi, dès le 14 janvier, [url=http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/01/14/une-cinquantaine-de-procedures-ouvertes-pour-apologie-du-terrorisme_4555819_1653578.html %29.]le monde[/url] rendait compte de 70 procédures ouvertes pour apologie de terrorisme.Pourtant, dans la mesure ou l’État s’attaque ici à l’un de ses fonctionnaires, le cas de Jean-François Chazerans nous semble tout indiqué pour enquêter sur ce qui se joue de politique au sein même des institutions républicaines.
Mais Derrière les faits, une logique nouvelle se révèle dans sa pleine puissance. Elle emporte avec elle la séparation des pouvoirs , elle mine le langage sur lequel elle s’appuie en donnant un sens nouveau au mot, elle déplace insidieusement l’arsenal étatique d’un mode parlementaire vers un mode de fonctionnement qui n’a peut-être d’autre nom, in fine, que totalitaire. Resurgit ici tout l’impensé de l’État, de son emprise tentaculaire sur les vies, sur le psychisme de chaque individu. Un État qui pour asseoir sa domination, n’a peut-être pas tant besoin de grand discours que de cette insidieuse et persistante dérive du langage qui travaille les esprits.
 

On a trouvé le coupable, cherchons le crime ! L’antiterrorisme, forme moderne du procès en sorcellerie.

Au départ de cette affaire, nul ne savait ce qui était exactement reproché au coupable Monsieur Coupable, l’enseignant mal fringué du lycée Victor Hugo à Poitiers.
 
Où l’on apprend que Monsieur Coupable est coupable
Lors de l’enquête menées par les inspecteurs d’académies, l’intéressé lui-même ne fut pas informé de ce dont on lui faisait grief. Monsieur Coupable fut un jour interrompu au milieu d’un cours par la Conseillère Principale d’Education : il devait se rendre au bureau de la proviseure dans un quart d’heure. La proviseure l’y informa que les inspecteurs A et B l’attendaient pour l’entendre sur une affaire le concernant. Il se présenta devant eux. Des parents se seraient plein de ses débats, lui dit l’inspecteur A, sans préciser qu’il s’agissait d’une seule et unique lettre de parent, dans un seul débat. Le rapport serait le soir même sur le bureau du recteur lui dit l’inspecteur B. Le Lendemain sur celui de la ministre ! Précisa, distant mais courtois, l’agent Smith qui supervisait l’audition. Voila de quoi fut informé l’accusé. Qu’importe au fond si « Avant tout prononcé d’une sanction l’agent doit avoir été mis en mesure de produire ses observations en réponse aux faits reprochés par l’administration, que la sanction envisagée nécessite ou non la consultation du conseil de discipline. ».
De quoi se plaignaient ces parents ? Qu’importe ! Monsieur Coupable devait se contenter de savoir qu’on s’était plaint, cela devait bien suffire à sa défense de savoir qu’il devait se défendre ! Cette situation kafkaienne nous enseigne une chose : le règlement ne vaut pas pour tous, et en tous cas pas pour ceux qui sont censés le faire respecter. Les inspecteurs de l’éducation nationale, comme les policiers de la bac ce que tout le monde sait dans notre monde, n’ont que faire du règlement qui les concerne. Ils sont hors du cadre légale qu’ils sont censés représenter : en exception à toutes règles.
Que dire par ailleurs de l’attitude de cette proviseure, madame P de son nom, qui recevant une lettre de parents ne prend pas même le temps d’en informer le professeur concerné, d’en parlé avec lui pour évaluer le bien fondé de la plainte, voir de recevoir les parents pour les entendre plus avant ? Que dire de ces manières de Gestapo, font-elle honneur à la république ? Et quand bien même il aurait été urgent d’éloigner Monsieur Coupable Chazerans de ses élèves, ne pouvait-on attendre la fin de son cours, quand celui-ci corrompt notre jeunesse incognito depuis des décennies ?
 
Où l’on apprend que Monsieur coupable a perturbé une minute de silence
Dans la presse, qui se faisait l’écho du recteur, il lui fut d’abord reproché d’avoir perturbé une minute de silence par des propos déplacés. Le recteur Moret déclare : « Sur ce cas, il y a eu des plaintes de familles. L’enseignant aurait tenu des propos déplacés pendant la minute de silence. J’ai immédiatement diligenté une enquête. Le professeur a été suspendu. Il fallait l’éloigner de ses élèves. La procédure suit son cours. Le conseil de discipline statuera sur la suite de sa carrière. ». Outre le fait que l’enquête ne s’appuyait que sur une plainte de famille pour un seul débat, outre le fait que l’enseignant n ’était pas présent à la minute de silence, le recteur dit vrai. Et on imagine bien monsieur Coupable Chazerans, en effet, parler seul durant la minute de silence pour dire tout le mal qu’il en pense. Imaginons donc : la cour de l’établissement, des centaines d’élèves, de professeurs, d’administratifs réunis et silencieux, heure grave, têtes basses et deuil aux cœurs, quand soudain une voix s’élève dans le silence, la voie du fou : « bien fait pour leur gueule à toutes ces raclures de bidet de Charlie ! ». C’est lui ! C’est Chazerans, mal fringué comme toujours, qui tient des propos inadéquats afin de perturber la minute de silence par une apologie du terrorisme. Le voici, l’odieux responsable de tout ce tapage : Jean-François Coupable Chazerans ! Le dément !
 
Où l’on apprend que Monsieur Coupable n’était pas à la minute de silence qu’il a perturbée !
Quand son absence à cette minute fut avérée, c’est elle, son absence, qui lui fut reprochée. Nous savons en effet,de source certaine, que les inspecteurs lui ont dit quelque chose du genre : « vous être fonctionnaire, vous devez fonctionner. » Sous-entendu, vous deviez être à la minute de silence, tel était votre devoir. Il aurait en effet été plus pratique pour l’accusation que le coupable soit présent sur les lieux du crime, à l’heure du crime. Son absence au moment même où il perturbait une minute de silence collait mal avec la version du recteur Moret. Il aurait donc du être présent ! Cela va sans dire ! Mais nous attendons pourtant toujours que les tenants de cette obligation nous présente la loi qui oblige un fonctionnaire à se rendre à un minute de silence en dehors de son temps de travail. Encore une fois, c’est hors de tout cadre légal que l’État entend ici faire la loi.
 
Où l’on apprend que Monsieur Coupable s’habille mal et qu’il aurait mal choisit son camp !
Il a donc fallu trouver de quoi accuser le coupable. L’enquête administrative fait état d’un professeur de philosophie à la dérive, ce qui se voit d’ailleurs fort bien à sa vêture ! Un professeur à la dérive ( vestimentairement parlant s’entend ) et qui aurait pris parti pour un des deux groupes qui s’affrontaient en classe. Il aurait pris le mauvais parti qui plus est : celui des pas-Charlie sous le Charlie-soleil, dont la liberté de Charlie-conscience s’arrête où s’arrête le droit de porter un fichu sur la tête, c’est à dire partout ou le Charlie-Etat entend mettre de l’ordre dans la pensée. Les Charlie-inspecteurs, affirment en effet que lors du débat qui eut lieu entre élèves, deux groupes s’opposaient. L’un défendant la liberté totale d’expres​sion( les Charlie-gentils ), l’autre prônant une expression limitée et considérant que les journalistes de Charlie Hebdo étaient allés trop loin en caricaturant le prophète Mahomet ( les Charlie-méchants qui ferait mieux de se taire pour la liberté de tous ! ). Cette vision d’une classe scindée en deux et défendant des arguments philosophiques si tranchés, reflétant par ailleurs curieusement et à l’identique le débat stupide des adultes sur les ondes au même moment, ne peut qu’être le fruit de cerveaux malades qui n’ont jamais animé de débat entre élèves. Sans quoi ils sauraient : le brouhahas, les arguments partant pelle mêle, les gamins qui se coupent la parole, ceux qui s’en foutent aussi, et ils comprendraient que si Jean-François Chazerans était parvenu à ce que le groupe classe synthétise ses arguments en deux groupes distincts et clairs, c’est que c’est un sacré professeur ! Mais qu’importe au fond ?
 
Où l’on apprend que monsieur coupable est soupçonné d’apologie d’actes de terrorisme.
Dans le même temps, notre accusé apprenait par voix de presse que le recteur Moret avait saisi le procureur pour « apologie de terrorisme. ». Une procédure allait être ouverte. Une enquête a en effet été diligentée par la police judiciaire. Une dizaines d’élèves auraient été auditionnés. Et lejeudi 26 février, le coupable était entendu, lors d’une garde à vue de 9 heures, et par les plus hauts représentants de la police locale. Il ressortit rapidement de cette audition, des auditions d’élèves, que l’accusation ne tenait pas. Si le procureur n’a pas poursuivie le coupable, ça n’est pas tant que la « justice épargne le prof accusé d’apologie de terrorisme » comme l’affirme si piteusement Le Point, ça n’est pas par clémence non ! C’est tout simplement qu’il est impossible de poursuivre le coupable devant la loi, comme le dit le procureur, Nicolas Jacquet de son nom : “Les propos imputés n’apparaissent pas, en eux-mêmes, constitutifs du délit d’apologie d’actes de terrorisme prévu par l’article 421-2-5 du Code pénal qui impose de présenter des actes de terrorisme sous un jour favorable. Ils ne pourront donc pas faire l’objet de poursuites pénales” .
Le parquet n’avait sans doute aucun intérêt à poursuivre : imaginons la tenue du procès, les innombrables témoignages d’élèves qui dédouanent le dément ! Lequel, par pure mesquinerie, se serait bien habillé pour l’occasion qui plus est ! Quel fiasco cela aurait été ! Le procureur ne peut pas poursuivre, mais il juge pourtant : “les propos tenus par cet enseignant, le jour même d’un deuil national décrété à la suite d’un attentat terroriste ayant particulièrement ému l’ensemble de la communauté nationale, peuvent apparaître particulièrement inadaptés, déplacés et choquants”. Et il transmet les auditions à l’administration de l’éducation nationale. Le message est claire : “non, nous ne pourrons pas le poursuivre ! C’est bien dommage ! Mais, c’est trop gros, trop disproportionné, ça ne tient pas la route, on aurait l’air ridicule ! Mais vous, monsieur le Recteur, vous qui n’êtes soumis à aucune autorité, à aucune impartialité, à aucun principe éthique ou légal, vous pouvez sanctionner ! Vous pouvez, que dis-je ? Vous devez ! Vous devez sanctionner ce qui n’est pas justiciable.”. C’est beau, c’est grand, c’est émouvant ! Rendez-vous le 13 mars donc, pour la commission disciplinaire, j’espère que nous serons nombreux Charlies-amis ! Parce que c’est bien fait une commission disciplinaire ! Ça vaut le coups de voir ça ! Le recteur propose une sanction à la commission de discipline qui vote, puis quelque soit le vote, le recteur décide. Peut-on faire plus Stalinien ?
 
Ou l’on apprend qu’en fait non ! Monsieur coupable est coupable d’avoir donner une opinion personnelle !
La question qui se pose maintenant que l’enseignant est lavé d’apologie de terrorisme, est de savoir pourquoi il sera sanctionné. Le recteur a donné des indices. La bonne presse, jadis un contre-pouvoir, aujourd’hui digne relais de l’État, nous informe de ce qui est en fait inadmissible : le professeur aurait fait état d’opinions personnelles, il aurait ainsi orienté le débat en faisant le lien entre le terrorisme et “ce qu’il qualifiait d’impérialisme de l’Occident”. Ah ! Charlie-merci à tous les inspecteurs ! Voici enfin qui contredit à la charte de la laïcité ! Nous avons finalement trouvé le crime du coupable : il a fait le lien entre impérialisme et djihadisme. Une opinion toute personnelle ! Voila qui est mal ! Voila qui contredit au principe 11 de la charte de la laïcité : « les personnels ont un devoir de strict neutralité, ils ne doivent pas manifester leurs convictions politiques ou religieuse dans l’exercice de leur fonction. ». Nous avons enfin de quoi inculper le coupable !
 
sécuri ... tarisme ... - Page 6 Affiche-antiterrorisme1

Les opinions personnelles de Monsieur Coupable sont de simples thèses philosophiques insupportables pour l’État !

Où l’on affirme que la philosophie ça n’est pas de la plomberie
Où les choses se corsent considérablement, à l’insu du procureur il faut le souhaiter, c’est que Monsieur Coupable n’est pas professeur de mathématiques ou de solfège. Monsieur Coupable enseigne la philosophie. Une discipline où ce qui est en jeu est le rapport de la pensée à la pensée et non pas le rapport de la pensée à des théorèmes positifs, tel que le théorème de Thalès qu’il suffit de comprendre et d’appliquer, c’est à dire de connaître. Cette mise en jeu de la pensée qu’est le débat philosophique et qui présuppose toujours une altérité, ne peut et ne pourra jamais épouser des formes prédéterminées en raison de l’hypothèse qui ouvre sa possibilité : il y a les autres. C’est en cela que la philosophie naît et meurt toujours, est toujours nouvelle autant qu’antique. Que le débat philosophique ne peut, et ne pourra jamais, s’énoncer dans des normes standard : l’ouverture faite à altérité est un retrait du langage qui se montre, mais ne peut se dire. Exiger que le débat soit sous condition de normes étatiques qui lui sont extérieures et fixent son essence à une doxa, c’est briser son présupposé même. Par là c’est briser la possibilité même d’une altérité. Partant, d’une philosophie.
 
Où l’on constate que Monsieur Coupable faisait son job !
Le programme de philosophie de terminal se fixe comme objectif de : « favoriser l’accès de chaque élève à l’exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale. » [1]
Des notions sont ensuite mises au programme : le sujet, la culture, la raison et le réel, la politique, la morale. Une formation philosophique doit donc amener les élèves à aborder ces notions en exerçant son jugement. « Le professeur doit lui-même donner dans l’agencement de son cours l’exemple de ces diverses démarches, exemple dont l’élève pourra s’inspirer dans les développements qu’il aura à construire et dans l’approche des textes qu’il aura à expliquer. » Il peut donc en toute logique arriver qu’un professeur de philosophie soutienne des thèses, argumente dans leur sens ; qu’il les partage ou non d’un point de vue personnel d’ailleurs. Ces thèses sont des thèses philosophiques, relatives à la politique, à la morale, à la raison et au réel, au sujet, à la culture.
 
Où l’on apprend que Marx et Arendt n’avaient que des opinions personnelles
Il est possible de dire que Monsieur Coupable, parlant d’impérialisme et de liens avec le djihadisme exprime une opinion personnelle. Mais cela revient à sortir du champs de la philosophie tous les philosophes ayant usé de ce concept et aborder les problèmes concomitants, telle que la décolonisation, le terrorisme indigènes, et autre détails de l’histoire mondiale. Autrement dit, la philosophie se transforme alors en un exercice spéculatif pure, sans référence au réel. Car affirmer que relève de l’opinion personnelle l’Idée que l’impérialisme européen est un fait massif et majeur de l’époque moderne, c’est retrancher de la philosophie toute critique possible de l’État, du colonialisme, de la politique réelle. C’est en outre retrancher de la philosophie, des penseurs tel que Marx ou Arendt pour ne citer que deux noms bien connus parmi une liste interminable.
Et l’accuser d’opinion personnelle quant à une thèse par ailleurs parfaitement rationnelle, [2]
régulièrement débattues au plan académique, c’est à dire reconnue comme faisant partie de l’exercice légitime de la pensée, c’est disqualifier la personne – mal vêtue disent-ils- pour disqualifier sa thèse. C’est symboliquement tuer l’interlocuteur pour ne pas avoir à souffrir ce qu’il aurait à dire de nous-mêmes. C’est aussi, n’en déplaise aux inspecteurs, se comporter en parfait terroriste ! Abattre celui qui parle plutôt que de l’entendre !
Cette même thèse n’était-elle pas soutenue par un professeur d’islamologie à Orléans ? Relevé-t-elle là aussi de la pure opinion personnelle ? Un élève de terminal ne mérite-t-il pas d’être à jour des débats intellectuels de son époque ? dans un article antérieur aux attentats, paru sur Médiapart, le Professeur Timera, diplômé de Sciences Politiques à Paris, et de l’Institut Européen des Sciences Humaines, écrivait en effet qu’une des causes du djihadisme est :
« Les politiques internationales et économiques de puissances occidentales et leurs interventions directes et indirectes dans les conflits armés.” [3]
 
Où l’on questionne ce qu’est la neutralité
Cette thèse, parfaitement bien explicitée ici, est-elle moins du ressort de la philosophie après les attentats ? Dans la bouche de notre monsieur Coupable, auquel il faut bien trouvé un crime, énoncer cette thèse ( parmi d’autres sans doute ) devient-il un manque de neutralité où un acte d’enseignement qui fait accéder les élèves à une ouverture philosophique ? N’est-ce pas précisément sa fonction d’énoncer les thèses contemporaines relatives à ce phénomène ? Y-a-t-il des thèses philosophiques neutres et d’autres qui ne le sont pas ? N’en doutons, si telle était le cas, l’état déclarerait et déclare déjà neutre tout ce qui ne le remet pas en question. Dans le cas précis, sur sa responsabilité possible dans l’expansion du terrorisme, au travers de ses politiques impérialistes.
Mais que reste-t-il alors de praticable dans l’enseignement de la philosophie, sinon la récitation d’une doxa que la philosophie doit par essence critiquer, sous peine de ne plus être de la philosophie, mais précisément de l’opinion ?
 
Où l’on conclue sur ce qu’est la Laïcité articulée à la neutralité : un catéchisme d’État
Et c’est bien là, en fait, le fond de l’affaire. Depuis que la laïcité est devenue grande cause nationale, qu’elle a été promue parmi les valeurs essentielles de la république, nous assistons à une dérive grave de son concept, de l’usage qui en est fait. La charte de la laïcité exemplifie merveilleusement cette dérive.
L’article 2 de la charte nous promet que l’État est neutre à l’égard des convictions religieuses de chacun. L’article 3 renforce cette proposition en affirmant que chacun est libre de croire et de ne pas croire. L’article 5 en rajoute une couche sur tant de belle tolérance : le respect de chacun de ces principes est assuré dans les établissements scolaires. Mais ! Car il y a un Charlie-mais ! L’article 14 nous informe que le port de tenues ostentatoires d’une appartenance religieuse est interdite : autrement dit, ” Tu as le droit de croire à ton Dieu, l’État est neutre, mais enlève moi ce fichu que tu as sur la tête !”.
Examinons ensuite l’article 10 : il appartient à tous les personnels de transmettre aux élèves le sens et la valeur de la laïcité, ainsi que les autres principes fondamentaux de la laïcité (…). Cette article n’est-il pas antinomique avec l’exercice de la philosophie ? En effet, l’exercice de la philosophie comporte de fait une part d’évaluation des valeurs. La philosophie a toujours mis en débat cette prétention du pouvoir à incarner des valeurs, et placé le discours en vis-à-vis des réalités. Si le professeur doit simplement transmettre ces valeurs, comment exposera-t-il les thèses philosophiques qui en font la critique ? Comment introduira-t-il des questions proprement philosophiques quant au décalage entre les discours et la réalité ? La philosophie est-elle possible si le professeur de philosophie doit transmettre des valeurs sans les critiquer ? [4]
Notons enfin la contradiction entre la neutralité attendue des personnels à l’article 11, et l’injonction de transmettre des valeurs à l’article 10 : transmettre des valeurs peut-il être neutre ? Y-a-t-il des valeurs neutres ? Évidement non ! Donc le personnel doit être neutre dans ce sens qu’il transmet ces valeurs sans les critiquer. Comment peut-on exiger à la fois d’un fonctionnaire qu’il soit neutre et qu’il transmette sans critiquer les valeurs de la république, s’il ne s’agit pas là de catéchisme d’État  ?
 

Mais qui est ce Monsieur Coupable ?

Nous avons jusqu’ici parlé de Jean-François Chazerans, dans sa fonction de professeur de philosophie au prise avec un État contemporain à la dérive ( ça se voit à la bêtise de ses inspecteurs de philosophie et à la gueule de ses élites ! ).
Examinons à présent le parcours militant de notre coupable.
Jean-François Chazerans, comme tout philosophe cohérent, a une vision politique de l’existence. Il œuvre pour que les gens puissent se “re-approprier la philosophie, les débats, la politique, et par là leur vie, leur droit”. Il le fait par le biais de la “mise en place de collectifs, de rencontres”.
 
Monsieur Chazerans et la liberté
A Poitiers, cela c’est traduit pour lui par la direction du centre socioculturel des trois cités, qui avait alors pour ambition : « de sortir de l’animation socioculturelle qu’on pourrait qualifier de charitable, de divertissement du pauvre peut-être, et d’entrer dans une logique de ré-intégration de la politique dans les débats du quartiers. Pas la politique politicienne bien entendu, mais redonner aux habitant la possibilité de décider et de mettre en œuvre leurs décisions par le biais de collectifs notamment. » Dans le même temps Jean-François Coupable Chazerans faisait parti du comité anti-rèpression, qui dénonçait les violences policières, et le meurtre de 10 à 15 personnes par an, de préférence colorées et de banlieue, par les vertueuses polices de la vertueuses Charlie-république. La préfecture et la mairie n’aimait pas trop ce comité et l’empêchait d’avoir des salles où se réunir. Jean-François Coupable Chazerans a donc proposé une salle du centre socioculturel. Le maire a donc logiquement fait un vertueux Charlie-chantage à la Charlie-subvention : soit la salle était retirée au comité, soit la subvention était retirée au centre socioculturel. Jean-François Coupable Chazerans s’est donc retiré du centre socioculturel en homme intègre pour rester au comité.
 
Monsieur Chazerans et la fraternité
Par la suite, face à une ville sinistrées, où nombre de gens, de familles, de sans-papiers, se retrouvaient à la rue, Jean-François Chazerans a participé à la création du DAL local en 2012. Initiative qui eut une certaine pertinence pour faire un peu mieux respecter les droits de l’homme, et les valeurs de la République sans cesse bafouées par l’État ! Par le biais de son site internet, le DAL dénonçait les politiques honteuses envers les pauvres, les politiques de purification sociale. Et le DAL obtenait des résultats : 100 places de plus en 2013.
Puis, Audacia, un bailleur social, a porté plainte pour diffamation. Jean-François Coupable Chazerans avait dénoncé le fait que cet hébergeur social mette à la porte du Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile ( CADA ) ceux des sans-papiers dont les recours sont épuisés. Il le savait des premiers intéressés eux-mêmes et d’employés d’Audacia. Mais, peut-ont demandé à des gens d’aller témoigner quand ils sont sans-papiers ? Peut-on demandé à des gens d’aller perdre leur emploi en témoignant ? Jean-François Coupable Chazerans fut donc condamné pour diffamation à la bagatelle de 500 euros d’amendes, 1000 euros de dommages pour Audacia, 1000 euros de frais de procédure. Ce procès, toujours d’actualité, se poursuit en appel. Où il est dit, que la liberté d’expression oui ! Mais qu’il faut des preuves de ce que tout le monde du reste, dans notre monde, sait fort bien.
Monsieur Chazerans et l’égalité
Si on lui demandait le sens de ses engagements, Jean-François Chazerans répondrait à n’en pas douter : « Le sens de mon engagement c’est que chacun peut se ré-approprier la philosophie, la pensée, la politique, et par là, sa vie, son quartier. Mon idée c’est de donner aux gens les moyens de cette ré-appropriation d’eux-mêmes, de ce qui les concerne, par des débats, des actions collectives. Chacun peut agir politiquement, et c’est ce qui fait la dignité de nos vies aussi. » Nous pourrions presque le prendre pour un républicain, attaché au pouvoir du peuple, à l’égalité, à la fraternité, à la liberté, dont il ne fait pas que disserter, mais qu’il met en pratique. Car transmettre des principes, c’est les pratiquer.

Monsieur Chazerans Coupable ?

Sous la plume des instances Jean-François Chazerans se transforme en monsieur Coupable : un professeur à la dérive, soupçonné d’apologie d’actes de terrorisme, coupable d’opinion personnelle, et passible de révocation, mal habillé qui plus est. Il ne défendrait pas les valeurs républicaines ! Ce qui est un comble pour ce militant qui défend en pratique et comme il peut les principes d’une république que l’État transgresse chaque jour.
De là à penser qu’à travers toutes ces affaires, c’est le philosophe que l’on veut faire taire, étrangler financièrement, éloigner du terrain et des gens qu’il y défend contre le déterminisme social et l’arbitraire des puissants, il n’y a qu’un pas. Et peut-être que Jean-François Coupable Chazerans le franchirait !
Quand l’État ne respecte pas les lois qu’il énonce lui-même. Quand l’État met en place un catéchisme dans les écoles. Quand l’État défend ses valeurs sans pratiquer lui-même les principes républicains d’Égalité ( plus de 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, 3 millions de personne sans eaux courantes ), de Liberté ( manifestations interdites, manifestant blessés, manifestant tués, militants emprisonnés pour terrorisme), et de Fraternité ( un camp de rom démonté tous les trois jours en 2014, des ministres qui ont des comptes en Suisse pour ne pas s’acquitter le l’impôt). Quand la presse récite benoîtement les faits que lui dictent les instances. Plus d’un être humain lui emboîterait le pas !

Notes

[1] voir le programme 2014-2015 : http://www.education.gouv.fr/bo/2003/25/MENE0301199A.htm.
[2]  [3]Souvenons-nous, à titre d’exemple de Baudrillard qui, au lendemain des attaques contre le onze septembre analysait dans « l’esprit du terrorisme » : « La condamnation morale, l’union sacrée contre le terrorisme sont à la mesure de la jubilation prodigieuse de voir détruire cette superpuissance mondiale, mieux, de la voir en quelque sorte se détruire elle-même, se suicider en beauté. Car c’est elle qui, de par son insupportable puissance, a fomenté toute cette violence infuse de par le monde, et donc cette imagination terroriste (sans le savoir) qui nous habite tous. Que nous ayons rêvé de cet événement, que tout le monde sans exception en ait rêvé, parce que nul ne peut ne pas rêver de la destruction de n’importe quelle puissance devenue à ce point hégémonique, cela est inacceptable pour la conscience morale occidentale, mais c’est pourtant un fait, et qui se mesure justement à la violence pathétique de tous les discours qui veulent l’effacer. » Opinion personnelle ou analyse philosophique ?
[3] « Les politiques internationales et économiques de puissances occidentales et leurs interventions directes et indirectes dans les conflits armés Ainsi, depuis le 11 septembre 2001 et l’inauguration des politiques globales de lutte contre le terrorisme, nous sommes passés de 1 à 13 foyers du djihadisme dans le monde. Ce qui montre et l’inefficacité de ces politiques qui ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu, et la corrélation entre le terrorisme djihadiste et ces politiques, notamment américaine dans ces régions. En effet, de Ben Laden, qui travaillait avec la CIA durant le conflit afghan des années 80, à l’Irak et les guerres, plus ou moins légitimes, du golf, de l’Afghanistan attaqué après les odieux attentats du world trade center, en passant par l’Algérie et sa guerre civile de 10 ans après l’interruption du processus électoral de 89, et la Libye disloqué qui provoqua la déstabilisation du Sahel, dont le nord Mali. Dans tous ces conflits, producteurs et importateurs de terrorisme, aux centaines de milliers de morts (musulmanes, il faut le rappeler), le dénominateur commun reste les politiques occidentales, notamment américaines dans ces régions du monde. Cette réalité est très bien comprise par la majorité des musulmans et est cause de méfiance quant aux belles déclarations de façade pour la démocratie, immédiatement trahies par le soutien inconditionnel aux dictateurs et pétromonarchies dont est issue l’idéologie salafiste et djihadiste (le Qatar et l’Arabie saoudite notamment). Cela, immanquablement, est créateur de ressentiments extrêmes qui (ne) peuvent (que) se convertir en violence, surtout dans l’atrocité des terrorismes d’État et de la misère extrême subis par une très large majorité des populations, si d’autres moyens ne sont pas offerts pour leur expression et la levée des injustices. Partout où l’injustice, la relégation sociale et l’inégalité règnent la violence prime. Dans le monde arabe ou dans les banlieues, au nord comme au sud, cette règle ne change pas. Même si la domination aveugle, pour se maintenir, refuse de se rendre réellement compte de l’état de souffrance quotidienne des peuples soumis. ».
[4] Ceux qui restent attachés à ce que l’État n’interviennent pas dans la liberté de conscience, vous diront qu’un état qui dispense des cours de morale, qui fait son catéchisme d’État, n’est pas un État laïc. Qu’il est rigoureusement impossible de dispenser des cours de moral sans intervenir dans la liberté de conscience, qu’aucune morale n’est neutre. Et qu’en définitive, c’est de l’État, et non du citoyen qu’il faut attendre la laïcité : un État laïc respecte la liberté de conscience, il n’impose pas ce qui doit être dit ou non, ce pourquoi il faut garder le silence une minute ou non, comment l’on doit s’habiller ou non. Enfin, ils pourront ajouter que si l’État attend que ses citoyens respectent ses valeurs, il devrait montrer l’exemple, ne serait-ce que parce que dans un pays libre, c’est l’État qui respecte les valeurs des gens. Qu’en est-il aujourd’hui dans ce pays de l’Égalité, de la Fraternité, de la Liberté ? Qui plus que des valeurs, sont des principes Républicains.

http://la-feuille-de-chou.fr/archives/77899

et aussi

Le prof de philo, « Charlie », et la liberté d’enseigner

>>>> http://www.lemonde.fr/education/article/2015/05/02/le-prof-de-philo-charlie-et-la-liberte-d-enseigner_4626254_1473685.html#XWrIpQwPsXYMSvkF.99
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Message  niouze Dim 10 Mai - 18:19


Face à la répression, l’information est une arme : soutien à IAATA.info

Publié le 9 mai 2015 | Mise à jour le 10 mai
 
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Soupçonné d’être responsable de la publication d’un article sur IAATA.info, site collaboratif et anti-autoritaire toulousain, une personne est poursuivie par la justice.
Parce qu’informer face à la répression policière est légitime et nécessaire, communiqué de soutien dénonçant la criminalisation et l’intimidation des médias libres.
Ce jeudi 7 mai, la presse [1] a annoncé qu’un Toulousain était poursuivi par la justice pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime ». Il est soupçonné d’être un « administrateur » de IAATA.info, un site d’information anti-autoritaire basé à Toulouse.
Cette poursuite serait liée à la publication d’un compte-rendu de la manif du 21 février 2015 à Toulouse. Cette manifestation était organisée un an après la manifestation nantaise contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où 3 personnes avaient été éborgnées par des tirs de flashball. Elle avait pour mot d’ordre « Contre les violences policières et en soutien aux ZAD ».
L’article en question propose quelques pistes de résistance contre les techniques de maintien de l’ordre employées par la police. Ce sont ces mêmes techniques qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse le 26 octobre 2014 et qui entrainent la mutilation de nombreuses personnes, dans les manifestations et dans les quartiers populaires.
Rappelons que, suite à la mort de Rémi, rien qu’à Toulouse sur l’ensemble des manifestations de novembre ce sont près de 60 personnes qui ont déjà été poursuivies et 4 sont encore en prison.
Rappelons aussi que la police tue une dizaine de personnes chaque année [2].
Dernièrement, Amadou Koumé à Paris, Abdelhak Gorafia à Roissy, Pierre Cayet à Saint-Denis, Abdoulaye Camara au Havre, Morad à Marseille, Houcine Bouras à Colmar, Bilal Nzohabonayo à Tours, Rémi Fraisse sur la ZAD des Sivens, Timothée Lake à Toulouse sont morts entre les mains de la police, sans compter les nombreuses et nombreux mutilé-e-s et blessé-e-s par les armes policières.
Un grand nombre de personnes se battent depuis plusieurs années contre la police et sa violence. Les médias libres, les collectifs militants, les associations et les familles des victimes relaient régulièrement sur internet, par voie de tracts et d’affiches, des guides d’auto-défense juridiques, des conseils pour se protéger pendant les manifestations et des conseils pour sécuriser nos communications sur internet ou par téléphone.
Les pratiques d’automedias sont d’autant plus importantes aujourd’hui que la police continue à mutiler et à tuer dans l’impunité. Il est inacceptable d’être poursuivi-e et arrêté-e pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime », lorsqu’on appelle à se défendre face aux violences policières.
Depuis toujours, les mouvements sociaux et les personnes en lutte se réapproprient des medias pour permettre la diffusion de l’information alternative, la coordination dans les luttes, l’émergence d’une voix autre que celle des medias dominants. IAATA.info en est un exemple parmi d’autres.
IAATA est un site ouvert à la participation de tous et toutes, qui garantit l’anonymat des contributeur-ices et qui représente l’émanation collective d’une ville.
La police cherche à identifier un-e responsable auquel-le faire porter le chapeau, à l’isoler en individualisant les poursuites. Il n’y a pourtant nulle responsabilité éditoriale individuelle à trouver puisque ce site s’appuie comme d’autres sur un fonctionnement collectif, participatif, sans hiérarchie, dans la continuité d’une ligne anti-autoritaire.
A l’heure où l’État vote de nouvelles lois antiterroristes et la loi sur le renseignement, à l’heure où la liberté d’expression paraît n’appartenir qu’à certain-e-s, à l’heure où la justice relance l’affaire de Tarnac, à l’heure où les tribunaux poursuivent Le Jura Libertaire, il faut avoir une position claire.
L’armada sécuritaire du gouvernement nous concerne tous ! Montrons-leur notre détermination.
Nous continuerons à soutenir et diffuser tous contenus relatifs à l’autodéfense face à la police et à la justice !
Nous continuerons à porter des projets de medias indépendants et anti-autoritaires face aux intimidations de l’État !
Attaquer l’un d’entre nous, c’est nous attaquer tou-te-s !
Solidarité avec les médias libres et avec tous les réprimé-e-s !
Le 9 mai 2015.
Premiers signataires :
Les collectifs d’animation et de modération de Rebellyon, Paris-Luttes.info, Brest Médiaslibres, Renverse.ch, la Rotative, Reimsmédiaslibres ; Rennes info, Le Jura Libertaire, Article 11...
http://larotative.info/face-a-la-repression-l-information-993.html
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Message  ivo Jeu 14 Mai - 9:25

Le portrait-robot génétique : Bertillon en rêvait, la science l’a fait !
>>>
http://blogs.rue89.nouvelobs.com/oh-my-code/2015/05/13/le-portrait-robot-genetique-bertillon-en-revait-la-science-la-fait-234563
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Message  ivo Ven 15 Mai - 8:58

Fichée par les services de renseignement ?
que chacun puisse faire l’objet d’une surveillance sans le savoir.
Toute requête d’un citoyen est donc traitée par les services de renseignement comme une menace potentielle à l’intégrité de leurs missions.
Le raisonnement des ministères de l’Intérieur et de la Défense est simple : puisque les services de renseignement travaillent à garantir la « souveraineté nationale », leurs fichiers poursuivent le même but. En combinant tous les cas d’exception prévus par la loi, ils s’opposent donc systématiquement à toutes les demandes d’information.
La « sécurité nationale » a de beaux jours devant elle.
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2015/05/14/fichee-les-services-renseignement-encore-suspense-259130
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Message  ivo Dim 17 Mai - 9:28

sécurité (définition):

C’est une espèce de machine kafkaïenne, complètement hors de contrôle.
>>>
http://www.liberation.fr/culture/2015/03/05/laura-poitras-le-debat-securite-contre-liberte-est-un-faux-debat_1214321

Ma sécurité
Aide aux victimes
Conseils pratiques
Conseils aux séniors
Conseils incendie
En dehors de mon domicile
Sur internet
Sur la route
Mon argent
Mon domicile
Ma famille
Protection des lieux à caractère religieux
>>>
http://www.interieur.gouv.fr/A-votre-service/Ma-securite/Conseils-pratiques

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Message  ivo Dim 17 Mai - 10:00

La dictature de la connexion
http://www.marianne.net/dictature-connexion-100233400.html
La nouvelle vague technologique, celle des objets connectés, mise sur l'individualisme. Et nous rend accros. Notre vie n'est-elle plus qu'un flux de données ?

« Une vie dans laquelle nous aurions des règles qui nous seraient ajustées comme un excellent tailleur ajuste nos vêtements serait effectivement l'esclavage total », écrivait le philosophe Cornélius Castoriadis. Approcherait-on tranquillement, avec enthousiasme même, de ce « bagne idéal » ? Nous voici capables désormais d'exercer sur nous-mêmes une surveillance parfaitement taillée à nos mesures. Combien de pas avons-nous effectués aujourd'hui ? Combien de calories avons-nous ingérées ? Et nos cycles de sommeil, sont-ils bien réguliers ? Plus question de rester dans l'ignorance maintenant que déferle en France la nouvelle vague technologique, celle des objets connectés. L'an dernier, ces petites merveilles high-tech ont séduit pas moins de 640 000 personnes dans l'Hexagone, et ce n'est qu'un début. Leurs promesses ? Irrésistibles... ou peut-être cauchemardesques : à voir.

Equipés de capteurs ultrasensibles, les montres Apple, les chaussures Nike, les balances Withings et autres bracelets connectés Fitbit proposent de mesurer tous les paramètres de notre activité quotidienne. A défaut, des applications telles que Moves ou TactioSanté sur notre smartphone feront l'affaire. Nombre d'étages gravis, rythme cardiaque, tension, indice de masse corporelle, rien n'échappe à ces nouveaux coachs virtuels. Au nom de la santé, du bien-être et de la « connaissance de soi » (sic), les données les plus infimes - les plus intimes - sont ainsi recueillies, aussitôt archivées dans les serveurs ad hoc.

L'impression de la maîtrise

« C'est la première vague d'une vraie révolution », se réjouit Cédric Hutchings, patron de la start-up française Fitbit, l'un des fleurons du secteur. Il a raison. Parce que le chiffrage permet, explique-t-il, de « changer nos comportements » (faire du sport, surveiller son alimentation...), pour mieux « prendre en main la gestion de notre santé », en partenariat avec le médecin. Formidable ? Emanant des fabricants d'objets connectés et de leurs partenaires commerciaux, ce discours sur l'amélioration du bien-être et l'autonomisation de l'individu apparaît séduisant mais piégé. Tel qu'il se développe dans toutes les métropoles de la planète, le quantified self induit au contraire une surveillance rapprochée de l'utilisateur : ce dernier « peut avoir l'impression de maîtriser ses données directement, mais en réalité elles transitent systématiquement par le constructeur de l'objet connecté », explique Olivier Desbiey, chargé de prospective à la Commission nationale pour l'information et les libertés (Cnil). Comment préserver le principe fondateur de l'habeas corpus ? « Les technologies de mesure créent l'illusion d'une libre appropriation par chacun de ses données corporelles, alerte de son côté le philosophe Eric Sadin, auteur de la Vie algorithmique*. Or, « les capteurs sont en réalité adossés à des applications qui collectent vos données personnelles en vue de les monétiser. On aboutit ainsi à la marchandisation de multiples séquences du quotidien ». Vous effectuez à pied une partie de votre trajet domicile-travail, avec une halte au café du coin ? Vous préparez activement un marathon au parc ? Cela ne regarde pas que vous. Le philosophe s'inquiète : « L'abri se défait : l'intimité du sujet disparaît dans un monde à la fois panoptique et commercial. »

Le piège de la norme

Aux Etats-Unis, en l'absence de sécurité sociale, le self tracking permet carrément à l'utilisateur d'obtenir une réduction sur sa prime d'assurance santé, dès lors qu'il fournit en temps réel la preuve d'une irréprochable hygiène de vie. Un jeu gagnant-gagnant ? L'essayiste d'origine biélorusse Evgeny Morozov démythifie un tel « solutionnisme technologique » : « Viendra le moment où ceux qui n'utilisent pas ces capteurs seront considérés comme ayant quelque chose à cacher. Alors, ils n'auront plus le choix. » Transparents ou suspects, l'alternative est posée. En survalorisant la responsabilité individuelle, elle discrédite d'emblée la recherche d'équilibres collectifs. Idéologiquement, la « mesure de soi » se défie du politique ; elle conforte, d'après Morozov, « une approche politique très conservatrice », entre libertarisme et ultralibéralisme.

Dans ces conditions, comment adhérer à la mythologie high-tech du gain en autonomie individuelle, ou empowerment en américain ? Gourou du quantified self et pionnier des objets connectés, Christophe Ducamp, la cinquantaine libertaire, porte un œil critique sur « ces start-ups qui siphonnent nos données personnelles » pour les revendre au plus offrant. Lui rêve la mesure de soi comme porteuse d'émancipation ; il voudrait former des citoyens geeks, bricoleurs d'algorithmes et virtuoses du code, idéalement capables de « rééquilibrer la relation » entre consommateurs et industriels du big data. « A défaut de quoi, prévient cet électron libre, les amateurs de quantified self continueront à payer deux fois : d'abord en argent pour acheter l'objet connecté, puis sous forme de données personnelles fournies gratuitement au fabriquant. »

Résultat, les industries high-tech misent sur l'addiction. Rémy Bourganel, responsable du labo Sociable Media à l'Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs, en apporte la confirmation : « Nous cherchons à créer une stimulation pour favoriser un usage pérenne » des capteurs ; et, pour ce faire, mettre au point des interfaces toujours « plus conviviales et ludiques », selon les termes du designer. Infantilisant ? Dans l'univers en apparence ultrarationnel du quantified self, la « ludification » s'affirme comme une tendance de fond. Des applis sur mesure encouragent l'utilisateur comme le ferait un médecin paterne, un pote gouailleur ou un top model enjôleur : le client n'a que l'embarras du choix. Quand tout devient jeu, comment résister ?

Le piège se referme quand la compétition s'en mêle. Consentants, « les utilisateurs partagent volontiers leurs données sur les réseaux sociaux dans une perspective d'émulation et de performance », indique Anne-Sylvie Pharabod, ethnologue chez Orange Labs, l'influent réseau de recherche de l'opérateur téléphonique. Ainsi, Emmanuel Gadenne ne se contente pas d'enregistrer et de stocker ses données personnelles : ce fondu des chiffres les diffuse sur le réseau social de Fitbit, et compare. « Ça me motive », assure l'informaticien. Extension du domaine de la lutte : miroir, miroir, suis-je toujours le (la) meilleur(e) ? Une norme se crée, apparemment transparente et indiscutable, en tout cas éminemment lisible, par rapport à laquelle se situer à tout moment. Attention, danger, signale Anne-Sylvie Pharabod : « La moyenne qui se forme par l'agrégation des données fait office de norme, hors de tout débat. Le chiffre élude le débat, remplace l'interrogation sur le sens. »

Le fantasme de l'objectivité

En fait de connaissance de soi, la quantification n'offre qu'un fantasme d'objectivité, met en garde Antoinette Rouvroy, philosophe du droit. Alors même que les objets connectés semblent porter l'individualisme au pinacle, celui-ci vole en éclats : « Dans le monde du quantified self, on ne mesure jamais que des fragments, ceux-là précisément qu'il est possible de quantifier et de comparer. » Miroir aux alouettes ? « Les utilisateurs croient pouvoir tirer profit du nouveau capitalisme informationnel, poursuit-elle. En réalité, les interfaces les mettent en concurrence à l'échelon infra- individuel. En morcelant le sujet, elles dégradent son autonomie. » Entre pulsions addictives et informations (prétendument) objectives, la figure fondatrice de l'individu rationnel ne trouve plus sa place.

De cette étrange dépossession, chacun peut faire l'expérience concrète : il suffit de s'équiper d'un de ces bracelets magiques et d'entamer un footing. En jetant un coup d'œil à son poignet, le coureur verra s'inscrire à l'écran, en temps réel, la somme des pas (ou des mètres) effectués. Le chiffre augmente très vite ; c'est jouissif. Que soudain l'instrument se déconnecte, que la somme cesse de grossir, et curieusement le coureur se croit immobile - tel un personnage de Tex Avery, à la fois gigoteur et statique. Comme si l'écran avait raison, comme si le chiffre, ultime autorité, l'emportait sur l'expérience vécue. Face à ces nouveaux maîtres, qu'importent la subjectivité, le récit, et ce que Paul Ricœur nommait « l'identité narrative » ? Seul compte ce qui se compte, le reste devient quantité négligeable...

« Aujourd'hui, écrit le philosophe Giorgio Agamben, nul ne semble plus détenir assez d'autorité pour garantir une expérience ; la détient-on, c'est alors sans être effleuré par l'idée d'établir sur une expérience le fondement de cette autorité. Ce qui caractérise le temps présent, c'est au contraire que toute autorité se fonde sur ce qui ne peut faire l'objet d'une expérience. » Alors qu'Apple orchestre la sortie triomphale de sa montre connectée, il faut poser une question toute simple : nos vies peuvent-elles se réduire à des flux de données ?


La perte du temps
Pouvoir transmettre les battements de son cœur enregistrés en temps réel à un autre possesseur d'une Apple Watch qui les ressentira sous la forme de vibrations à son pouls : jamais aucun produit de masse n'a été aussi loin dans notre intimité. Apple, qui a répliqué par son propre assistant personnel robotique omnipotent, du joli nom de Siri, va peut-être plus loin, en se fixant comme nouvelle frontière les objets connectés, personnels ou domotiques, et leur insertion profonde dans la vie ordinaire de ses utilisateurs. Il s'agit plus pour Apple de vendre des produits que des services, et donc de nous rendre dépendants d'un écosystème d'objets au logo en forme de pomme ; son cloud recueille et archive en ligne de manière automatique nos messages e-mails et SMS, nos agendas, nos photos, nos contacts, nos documents de travail, nos déplacements, nos dépenses, nos interactions sociales, nos billets d'avion ou de spectacle, notre santé et nos activités physiques, sans parler d'autres informations stockées par d'inventifs développeurs (les sites de rencontres ont déjà prévu des applications pensées pour la montre d'Apple) - en nous interdisant une possession et une maîtrise directe de ces données stockées dans d'immenses et invisibles data centers. Derrière les perspectives tant vantées d'une recherche médicale boostée par analyse du big data des données physiologiques des utilisateurs et de gains de «productivité personnelle», les enjeux dépassent largement l'inquiétude de l'industrie horlogère suisse qui tente de faire interdire la montre d'Apple dans son pays pour des raisons de brevet. Ils ne se limitent pas non plus à la question des données personnelles plus ou moins volontairement réunies par l'autodocumentation de soi : avec une montre, objet profondément intrusif, c'est en fait notre chronologie intime qui est en question. Yves Citton, réfléchissant récemment à la bataille en train de se jouer sur le champ de l'économie de l'attention, ou le sociologue allemand Hartmut Rosa, analysant l'accélération du temps et l'autonomisation des travailleurs comme une forme d'aliénation néolibérale. Ce qui pose alors question, c'est notre dépendance à des objets, à des réseaux, aux politiques de sociétés américaines ou au spectre d'une gouvernance algorithmique par des Etats ou des robots, mais avant tout la possible perte de notre maîtrise du temps.

voir Barjavel
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Barjavel

et notamment les sans-clés dans La Nuit des temps
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nuit_des_temps
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Message  ivo Ven 22 Mai - 9:03

26.000 policiers à Paris cet été pour protéger les touristes
>>>
http://www.franceinfo.fr/actu/faits-divers/article/26-000-policiers-paris-cet-ete-pour-proteger-les-touristes-682693
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Message  niouze Ven 22 Mai - 23:22


Après Sivens : la liberté de manifester limitée ?
Des députés PS, UMP et UDI suggèrent de limiter la liberté de manifester, dans un rapport qui sera remis le 28 mai au président de l’Assemblée nationale.

Pour « mieux conjuguer ordre et liberté », rognons sur la liberté de manifester. La commission d’enquête parlementaire ouverte après la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens (Tarn), n’a rien trouvé de mieux que de suggérer de limiter un droit fondamental.
Cette commission, qui a présenté ce jeudi 21 mai 23 propositions, envisage en effet de créer une interdiction administrative de manifester aux personnes susceptibles d’être violentes. Une idée déjà évoquée, ou plutôt suggérée, par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve en février 2014, lors de son audition.
L’interdiction ressemblerait fortement à celle qui s’applique dans les stades à certains supporters. Noël Mamère (EELV), président de la commission, s’indigne :
« Le droit d’assister à un match n’est pas une liberté fondamentale, contrairement à celui de manifester. »
L’écologiste n’a donc pas voté le rapport rédigé par Pascal Popelin, député socialiste de Seine-Saint-Denis et chaud partisan de Manuel Valls. Pas plus que la communiste Marie-George Buffet. Celui-ci a en revanche été approuvé par les élus PS, UMP et UDI, membres de la commission d’enquête.
Pour défendre cette proposition, la seconde du rapport, la commission fait valoir qu’il s’agit de régulariser une pratique existante. Le procureur de la République peut en effet sur réquisition écrite, autoriser les policiers à contrôler quelqu’un pour rechercher une ou plusieurs infractions précises.
Quant à la première proposition, elle est tout aussi sécuritaire. Elle conseille d’appliquer le dispositif qui permet aux juges d’énoncer une peine complémentaire d’interdiction de manifester en cas de condamnation pour des violences commises lors de troubles à l’ordre public. Pourquoi faire simple quand on peut multiplier les restrictions ?
D’autres suggestions, plus sensées, sont avancées. Notamment la présence des préfets sur les lieux des manifestations pour pouvoir « mesurer et adapter » leurs décisions ainsi qu’une meilleure formation au maintien de l’ordre. Dans la même logique, la commission propose de réserver ce type d’opération aux unités spécialisées et de limiter l’usage des Flashball mais pas celui des LDB40.
Une déception pour Noël Mamère qui espérait l’interdiction pure et simple de ces deux « lanceurs de balles de défense », comme elles sont définies. Avec l’Espagne qui se prépare à les interdire, la France est le seul pays européen à utiliser ces lanceurs, souligne Médiapart. Et préfère interdire des manifestants plutôt que ses armes, responsables du décès qui a fait naître la commission. 
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http://www.politis.fr/Apres-Sivens-la-liberte-de,31245.html
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Message  ivo Jeu 28 Mai - 10:34

Police prédictive : la tentation de « dire quel sera le crime de demain »
une sécurisation policière assistée par des algorithmes d’anticipation du crime dans l’espace et le temps
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2015/05/27/police-predictive-tentation-dire-quel-sera-crime-demain-259384
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Message  ivo Ven 29 Mai - 11:10

Rapport sur le maintien de l’ordre : menaces sur la liberté de manifester
Ce 28 mai une Commission d’enquête parlementaire a remis un rapport sur le maintien de l’ordre, dont certaines recommandations suscitent la polémique.

En 140 pages (sans les annexes), et après 22 auditions en six mois de travail suite à la mort de Rémi Fraisse – jeune écologiste tué d’une grenade offensive à Sivens en octobre 2014 – il formule 23 recommandations destinées à améliorer les conditions du maintien de l’ordre.
Interrogé par Les Inrocks, Noël Mamère explique son désaccord en dénonçant une “inversion” de l’objectif de la commission : “Elle a été demandée à l’issue de la tragédie de Sivens, pour adapter le maintien de l’ordre public au droit à manifester. Or elle cherche finalement à adapter le droit à manifester au maintien de l’ordre public”.
L’interdiction administrative de manifester en fournit selon lui un exemple. Le rapport propose en effet de “permettre la mise en œuvre, par arrêté préfectoral, de mesures de police administrative portant interdiction individuelle de participer à une manifestation”.
Le Syndicat de la magistrature a réagi dans un communiqué, considérant cela comme une atteinte à la liberté de manifester, “sans débat contradictoire devant un juge”.
Pour Marie-George Buffet et Noël Mamère, le rapport a été pollué par l’idée selon laquelle de nouvelles formes de violences seraient apparues en manifestation, liées aux Zones à défendre (ZAD)  – un terme omniprésent dans le rapport. Ainsi la première proposition du rapport consiste à créer une “task force” préfectorale spécialisée dans le maintien de l’ordre “dans les préfectures les plus exposées”. Selon quels critères juge-t-on de l’exposition d’une préfecture ? “Cette proposition est inspirée par l’obsession des zadistes, qui dépasse largement le clivage droite-gauche”, conclut Noël Mamère.
>>>
http://www.lesinrocks.com/2015/05/28/actualite/rapport-sur-le-maintien-de-lordre-menaces-sur-la-liberte-de-manifester-11750651/

>>>
http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-enq/r2794.asp
à lire !!! .............
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Message  ivo Ven 29 Mai - 12:12

Que sait-on de moi ? De plus en plus de choses
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2015/05/28/sait-quand-prends-lavion-plus-plus-choses-259395

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Message  ivo Lun 1 Juin - 12:38

Dix propositions d'un rapport choc sur le djihadisme
Dans leur rapport sur les filières djihadistes, les députés Éric Ciotti et Patrick Mennucci présentent un catalogue de mesures destinées à parfaire les outils de prévention et de riposte de la justice et des services antiterroristes.

1- Plus de coordination
2- Accès facilité aux fichiers
Donner au Service central du renseignement territorial (SCRT), dans le cadre de la prévention du terrorisme, un accès entier au fichier de Traitement d'antécédents judiciaires (TAJ), au fichier des cartes d'identité et des passeports et, lorsqu'il fonctionnera, au Passenger name record (PNR), fichier des passagers des compagnies aériennes. Donner aux services de police et de gendarmerie l'accès au fichier de l'administration pénitentiaire. Par ailleurs, il est prévu de faciliter les recoupements entre fichiers, par la mise en place d'une interface permettant un meilleur ciblage des recherches.
3- Action financière
4- Surveillance des liaisons aériennes
5- Protection des mineurs
6- Réforme judiciaire
7- Espionnage informatique facilité
Créer un régime de saisie des données informatiques à l'insu de leurs propriétaires et donc indépendant du régime de la perquisition.
8- Détection et prévention en milieu carcéral
9- Renforcer le rôle des imams
10- Développer une action pédagogique
>>>
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/01/01016-20150601ARTFIG00071-les-10-grandes-propositions-d-un-rapport-choc-sur-le-djihadisme.php
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Message  ivo Lun 1 Juin - 12:49

La Gendarmerie veut brouiller les réseaux sociaux dans les ZAD et les manifs
Le Général Devis Favier, Directeur général de la Gendarmerie nationale, souhaite que les forces de l'ordre puissent obtenir le brouillage des réseaux sociaux et le droit d'intercepter les SMS, lors de manifestations qui dégénèrent. "L'idée peut choquer", convient-il.

"nous ne sommes pas assez performants pour tout ce qui concerne les réseaux sociaux". Sans entrer dans les détails, il estime qu'un "travail colossal reste à mener dans l’exploitation des métadonnées pour développer une analyse prédictive des situations d’ordre public", c'est-à-dire pour être capable de savoir qui, où et avec quels soutiens s'organise une manifestation. "Il s’agirait d’examiner les situations avec la plus grande exactitude possible pour mieux dimensionner le nombre de forces engagées"

"nous devons, en cours d’opérations, aller plus loin dans l’exploitation des réseaux sociaux", souhaite le Général. "À l’occasion de manifestations, on observe que, par le biais de Twitter, de textos, des consignes de déplacement de tel point à tel autre sont données et les forces de l’ordre en sont réduites à suivre plus qu’à anticiper. De ce fait, les réactions ne sont pas forcément élaborées tactiquement au point qu’il arrive que des unités se dispersent et perdent leur force opérationnelle – point de départ de situations susceptibles de dégénérer".

"L’idée peut choquer mais il faudra examiner les conditions permettant, en situation dégradée, d’être plus contraignants sur les réseaux sociaux, d’examiner, sous le contrôle de l’autorité judiciaire et des autorités administratives, la question du brouillage et celle de l’interception de certains textos"

Jérôme Léonnet, chef du Service central du renseignement territorial (SCRT), a pour sa part expliqué que le SCRT utilisait "les logiciels dont se servent les entreprises [pour] identifier, par des mots-clés ou des scénarios, des mots d’ordre ou des réactions" sur les réseaux sociaux, et ainsi "glaner beaucoup d'informations sur les ZAD".

"Quand certains militants, plus impliqués, sont soucieux de confidentialité, nous employons d’autres moyens, comme le recrutement de sources. Nous avons des contacts même dans le monde de la contestation violente. À cet égard, nous partageons notre compétence avec la DGSI, qui travaille sur la prévention du terrorisme"
>>>
http://www.numerama.com/magazine/33266-la-gendarmerie-veut-brouiller-les-reseaux-sociaux-dans-les-zad-et-les-manifs.html

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Message  ivo Jeu 4 Juin - 11:19

Surveillance : la France va-t-elle vraiment à rebours des Etats-Unis ?
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