La Corée du Nord reprend ses tirs de missiles

Tout en se déclarant prête à revenir à la table des négociations sur son programme nucléaire, la Corée du Nord a procédé lundi à 5 tirs d'essais de missiles

La Corée du Nord a procédé lundi aux tirs de cinq missiles sol-sol KN-02 d'une portée de 120 km, au large de sa côte orientale, a déclaré un responsable sud-coréen. Il s'agirait des premiers tirs nord-coréens depuis le 4 juillet, lorsque le régime avait procédé à une série de 7 lancements le jour de la fête nationale américaine.
Poursuite des discussions

Les réactions internationales n'ont pas tardé. S'exprimant depuis Belfast en Irlande du nord, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a tenté de minimiser cette nouvelle provocation de Pyongyang: «Les consultations avec nos partenaires et nos alliés continuent sans répit. Elles ne sont pas affectées par le comportement de la Corée du Nord (...) Nos objectifs restent les mêmes: (...) travailler en vue d'une péninsule coréenne non nucléaire.»

La Russie a de son côté fait part de son «regret» et de sa «perplexité». «Ces essais sont inopportuns particulièrement en ce moment, alors que l'on s'efforce de revenir au processus de négociations à Six» aurait confié un diplomate russe à l'agence locale Interfax.
Peser sur les négociations

Le régime stalinien avait en effet accepté la semaine dernière un retour aux négociations sur son désarmement nucléaire qui, outre la Corée du Nord, réunissent depuis 2003 la Corée du Sud, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie au sein du «groupe des 6». Pyongyang avait claqué la porte de ces négociations en avril 2009 et procédé, le mois suivant, à son deuxième essai nucléaire depuis celui d'octobre 2006.

Dimanche, à l'occasion de la visite du Premier Ministre chinois Wen Jiabao, le chef du gouvernement nord-coréen, Kim Yong-Il (à ne pas confondre avec le Président Kim Jong-Il), et son invité avaient «exprimé la volonté de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne (...) à travers des dialogues bilatéraux et multilatéraux».

Dans ce contexte, les tirs de lundi pourraient s'interpréter comme une démonstration de force visant à peser sur les discussions à venir. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, les autorités du Nord avaient interdit la navigation maritime entre les 10 et 20 octobre le long de leur littoral, laissant supposer que ces essais étaient programmés de longue date.