non lieu requis pour les policiers impliqués dans la mort de zied et bouna

Un non-lieu a été requis pour les policiers impliqués dans la mort des deux ados en 2005.

C’est un réquisitoire qui pourrait réveiller les vieux démons des émeutes urbaines de 2005. Le parquet de Bobigny a en effet réclamé un non-lieu pour deux policiers mis en cause dans la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois. Poursuivis par les forces de l’ordre, les deux adolescents s’étaient cachés dans un transformateur EDF, où ils avaient trouvé la mort par électrocution.

Les gardiens de la paix en question, une policière stagiaire qui avait répondu à des appels d'une patrouille au standard et un policier qui était sur place, se voient reprocher de n'avoir pas donné de suite alors qu'ils savaient que les adolescents étaient entrés dans le transformateur.
Trois semaines d'émeutes

"Je me suis prononcée en faveur d'un non-lieu, estimant qu'il ne résultait pas de l'information de charges suffisantes contre les deux policiers, d'avoir commis le délit de non-assistance en personne en danger, dont ils avaient été mis en examen, ainsi que le délit de mise en danger délibéré de la vie d'autrui et le crime de délaissement de mineur de 15 ans", a précisé Sylvie Moisson.

La mort des deux adolescents avait provoqué un émoi considérable à Clichy-sous-Bois, mais aussi dans de nombreuses autres cités de France. S’en étaient suivies trois semaines d’émeutes urbaines impressionnantes, qui avaient été relayées par les médias du monde entier. 300 bâtiments et 10.000 véhicules avaient été incendiés, et 130 policiers et émeutiers avaient été blessés.

Malgré le non-lieu requis en septembre par le parquet de Bobigny, les deux policiers mis en examen après la mort de deux jeunes à Clichy-sous-Bois ont été renvoyés en correctionnelle. Une décision qui intervient 5 ans après le drame.

Le 27 octobre 2005, trois jeunes s’étaient réfugié sur un site EDF après une course poursuite avec la police. Deux d’entre eux, Zyed, 17 ans, et Bouna, 15 ans, étaient morts électrocutés. Trois semaines de violences et d’émeutes s’étaient alors produites dans les banlieues françaises.

En février 2007, deux policiers avaient été mis en examen pour non-assistance à personne en danger. Ces deux fonctionnaires de police étaient la policière stagiaire présente le soir du drame au poste de commandement où étaient reçues les communications radio venant des fonctionnaires sur le terrain et le policier qui a vu les jeunes gens entrer sur le terrain jouxtant le transformateur d’EDF.

Début septembre, le parquet de Bobigny a requis un non-lieu à l’encontre des policiers, retenant qu’ils ne savaient pas que les trois adolescents avaient pénétré dans le transformateur.
Les juges n’ont donc pas suivi le parquet.

Malgré le non-lieu requis par le parquet de Bobigny, les juges avaient décidé la semaine dernière de renvoyer devant le tribunal correctionnel deux policiers mis en cause dans la mort de deux adolescents de Clichy-sous-Bois.
Le parquet a aujourd’hui annoncé qu’il faisait appel de ce renvoi.

Zyed et Bouna, âgés de 17 et 15 ans, étaient morts électrocutés dans un local EDF après une course-poursuite avec la police, ce qui avait provoqué plusieurs semaines d’émeutes. C’était il y a cinq ans, presque jour pour jour.

Il y a cinq ans, deux adolescents, Zyed et Bouna, mouraient électrocutés dans un transformateur, après une course-poursuite avec la police. Trois semaines d’émeutes avaient suivi.
Cinq ans après, la procédure judiciaire n’est toujours pas bouclée.

Qui se souvient aujourd’hui de Zyed et Bouna ? Un rassemblement est prévu, en fin de matinée, en leur mémoire. Cinq ans après leur mort, Clichy-sous-Bois se souvient de leur mort tragique, après une course-poursuite avec la police, le 27 octobre 2005 - ils avaient trouvé refuge dans un transformateur, et étaient morts électrocutés.

Trois semaines d’émeutes avaient suivi, dans toute la France.

Vendredi dernier, les deux policiers mis en examen pour non-assistance à personne en danger étaient renvoyés en correctionnelle - provoquant le soulagement à Clichy.
Mais le parquet a fait appel lundi. C’est à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris de se prononcer maintenant.

“Cet appel manifeste une fois de plus, s’il en était encore besoin, la volonté d’étouffer cette affaire en privant les familles et le pays d’un débat public et de la vérité”, ont dit les avocats des familles.
Aux yeux de Me Jean-Pierre Mignard, avocat des parents de Zyed et Bouna, l’Etat et le ministère public persistent symboliquement dans ce qui déclencha les violences de 2005 : le refus d’envisager que la police puisse avoir tort dans ses démêlés avec les habitants des banlieues défavorisées.

Effectivement, une enquête menée par deux juges d’instruction a conclu que Zyed et Bouna n’avaient commis aucun délit le 27 octobre 2005 quand ils ont été pris en chasse par des policiers.
Pourtant, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait repris dès le jour des faits la version de la police, excluant toute faute de sa part et déclarant, à tort, que les jeunes gens n’étaient pas poursuivis.

Et sur le terrain, à Clichy-sous-Bois ? Un commissariat va enfin ouvrir ses portes après trente ans de revendications.
Des travaux d’équipement et de rénovation sont tout de même engagés dans plusieurs endroits. 1.500 logements ont été démolis, 1.600 construits. Mais rien n’a été prévu pour la cité du Chêne Pointu, où les violences ont commencé en 2005 - un “bidonville vertical” selon le maire.
Clichy-sous-Bois, cinq ans après... La rénovation urbaine en cours ne concerne pas tout le monde.
Le chômage est encore bien présent, surtout chez les jeunes