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les plaintes contre les journaux continuent

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Message  niouze Jeu 16 Sep - 17:10

Les plaintes de fonctionnaires préfectoraux, souvent appuyés par Hortefeux, pour outrage contre des organes d’informations ou des militants ont tendance à se multiplier. En cause le rapprochement opéré entre la période actuelle et les années terribles sous l’Occup’. Retour sur une vaste campagne d’intimidation à géométrie variable.



Sarkozy va-t-il convoquer la Reine d’Angleterre au motif qu’elle ne sait pas retenir la plume de ses journalistes ? En effet la grande presse outre-Manche n’y est pas allé avec le dos de la cuillère à jelly en évoquant, au sujet de la politique anti-Roms du gouvernement français, qui les «souvenirs de la Gestapo» (The Times), qui un climat «protofasciste» (The Guardian). Fort courageusement, c’est sur un petit journal satirique de Bourges tirant à 3000 exemplaires, Le Berry Ripou, que s’est abattue la colère du régime.



En février dernier, sur ordre du très zélé secrétaire général de la préfecture du Cher, un certain Matthieu Bourrette, la police débarque, dès 5h30, dans le foyer où réside une famille russe sans papiers pour l’expulser par charter vers Moscou. L’opération déclenche une vive émotion dans la population, d’autant plus que la grand-mère, atteinte d’une maladie en phase terminale, est laissée là sans avoir pu dire adieu à ses enfants et petits-enfants. Dans la foulée, Le Berry Ripou publie sur son site une caricature reprenant l’affiche du film La Rafle où le visage du policier qui embarque les enfants est remplacé par une photo du Bourrette en question. «Mais, la rédaction du journal, une dizaine de personnes, comptent plusieurs historiens, et nous avions bien fait attention à décontextualiser le photomontage, pas de croix gammée, pas d’étoile jaune…», nous confie Laurent Quillerié, président de l’association éditrice du canard satirique.





Las, trois mois plus tard, le directeur de la publication, Jean-Michel Pinon, est averti que le sieur Bourrette a déposé plainte pour injure publique envers un fonctionnaire. «Cet été, poursuit Laurent Quillerié, nous avons en plus appris que Hortefeux se joignait à la plainte de Matthieu Bourrette qui lui-même avait été nommé substitut du procureur général près la cour d’appel de Grenoble. On ne peut s’empêcher de penser que cela va être très difficile d’obtenir un jugement en toute impartialité.» Le fait que le journal a régulièrement soutenu les actions de RESF contre l’expulsionnite aiguë du secrétaire général de la préfecture n’a évidemment rien à voir avec ce soudain acharnement. Rien à voir, non plus, avec sa colère lorsqu’il a vu divulguer dans Le Berry Ripou son entretien téléphonique avec un député PC à propos de la répression brutale qu’il a ordonnée lors d’une grève chez Intermarché.



Le procès est programmé pour le 17 septembre prochain au TGI de Bourges, soit la veille, là aussi pure coïncidence, d’un concert «Rock sans-papiers» parrainé par Médiapart. Laurent Quillerié conclut avec un brin d’optimisme : «S’ils veulent nous flinguer avec une amende de 12'000 euros, ils se trompent parce que nous avons reçu beaucoup de soutien au plan local et national. Et puis, ici, on est les seuls à faire entendre une voix discordante face à une presse régionale complaisante avec les pouvoirs et face à une vie politique dominée par quelques grands propriétaires terriens tels le désormais fameux Patrick de Maistre.»



Dans le même esprit des temps mais un jour plus tôt, le 16 septembre, se tiendra le procès de quatre militants de Tours qui avait eu l’outrecuidance de publier, en avril 2010, un communiqué de presse dans lequel ils comparaient les méthodes de certains fonctionnaires préfectoraux avec celles pratiquées par le régime de Vichy. En bref, ils déclaraient que l’utilisation du fichier Base-élèves, qui comporte la nationalité des parents, dans certaines préfectures, pour repérer et expulser des familles de sans-papiers leur faisait furieusement penser à des techniques de chasse aux enfants en cours «pendant une des périodes les plus sombres de notre histoire». S’il est vrai que l’on pourrait en discuter en sirotant un bon Vouvray, sur l’air du «comparaison n’est pas raison», il paraît légèrement excessif de voir dans ces propos «une diffamation publique envers une administration publique» comme l’a fait le ministère de l’Intérieur. Si ce type d’analyse est publiquement verboten, que faire alors des déclarations, aussi intempestives qu’estivales, de quelques ténors de la classe politique. De Rocard qui établissait un parallèle entre la nouvelle loi sur les mineurs délinquants et ce qui se pratiquait sous Vichy et sous les nazis, à J.-P. Grand, élu UMP, qui avouait que la campagne contre les Roms lui rappelait les rafles pendant la guerre. Le pouvoir actuel a clairement choisi de mépriser les critiques venant d’en haut pour concentrer sa stratégie d’intimidation sur le vulgum pecus militant. Au «risque» de déclencher contre lui un vaste élan de solidarité.

Iffik Le Guen - CQFD no 81, septembre 2010,
actuellement en kiosques.

heureusement qu'on reste peu lut ...
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Message  niouze Dim 19 Sep - 13:36


Le Berry Ripou l'emporte par forfait sur le pouvoir sarkozyste

Bien entendu, nous sommes heureux de la décision de justice qui a été rendue en fin d’après-midi. Depuis des mois, le pouvoir sarkozyste ne s’économise pas en paroles outrancières, en provocations, en invectives face à des citoyens «pas dans la norme», face à certaines catégories de la population. Aujourd’hui, le petit journal satirique Le Berry Ripou a infligé à la droite décomplexée un grotesque coup d’arrêt. Monsieur Matthieu Bourrette n’a même pas eu la correction de se présenter à l’audience. Son avocat très sympathique est tout juste venu faire acte de présence. Il est reparti au bout de quelques minutes sans attendre le résultat du délibéré. Brice Hortefeux qui appuyait la plainte de l’ancien secrétaire de Préfecture n’était pas représenté. Une déroute.





On pourrait, on devrait en rire. Jamais, sans doute nous ne pourrons trouver pour notre journal un responsable de communication aussi efficace que M. Bourrette. Grâce à lui, nous avons pu tisser de nombreux liens à travers toute la France. Nous avons été en contact avec Edwy Plenel, Didier Porte et surtout une personne que nous admirons pour ses écrits et que nous ne pensions jamais avoir le privilège de rencontrer : monsieur Emmanuel Terray. Saluons aussi le philosophe et écrivain Laurent Cachard qui a été le premier à nous soutenir spontanément. Et puis aussi nos amis inculpés de Tours, poursuivis pour des raisons similaires aux nôtres et dont le procès a été repoussé pour «préserver la sérénité des débats». Et puis encore François de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon qui est un puits de science. Nous avons pu enfin rencontrer certains de ceux qui nous lisent (y’en a qui ont quand même une drôle de tête !).



Nous avons pu analyser ceux qui soutenaient et comprenaient sincèrement et sans calculs notre démarche. Nous avons rencontré Lucie de Bakchich, le grand Mourad Guichard que l’on ne présente plus en Région Centre, Gilblog, agitateur.org, CQFD, France 3 Centre (qui m’a vu piquer une colère de débile mental à l’évocation des conditions d’expulsion choquantes de cette famille russe qui a motivé la publication de la caricature). Et bien entendu, Le Berry Républicain (le vrai, avec des morceaux de professionnalisme dedans !) qui se bat quotidiennement et sans relâche pour la liberté d’expression et la liberté de la presse, le poing levé. Et d’autres. Beaucoup d’autres.



Nous attendions ce procès. Nous avions beaucoup de choses à dire. Nous en avions d’ailleurs beaucoup discuté la veille au Café Repaire animé par l’excellent Jean Frémiot.



Mais malgré la débâcle sarkozyste, nous sommes tout de même un peu déçus car il ne nous a pas été permis de nous exprimer et de nous expliquer dans l’enceinte du tribunal qui nous avait convoqué. Certes, nous avions soulevé des points de nullité mais la justice avait la possibilité de rendre sa décision après un débat sur le fond, comme nous le souhaitions.



Apparemment, il y avait trop d’affaires à juger aujourd’hui. Cela en dit long sur l’encombrement des Tribunaux. Celui de Bourges — souvenons-nous-en — a d’ailleurs été menacé de disparition par les gens qui nous poursuivaient aujourd’hui. Ils voulaient mutualiser les moyens, faire des économies en supprimant les «petits» tribunaux. Lorsque l’on voit le nombre d’affaires qui ont été traitées à Bourges en un après-midi, on ne peut que saluer le courage des magistrats mais aussi s’interroger sur les calculs d’épicier d’un gouvernement qui affaiblit autant le secteur de la santé que le secteur de la justice, que le milieu universitaire et de la recherche.



Lors de notre participation au Café Repaire, la veille du procès, un intervenant nous avait posé une question particulièrement pertinente et qui visait juste : qu’est-ce qui est le plus scandaleux et le plus grave ? Que le pouvoir Sarkozyste s’attaque à un journal et bafoue la liberté de la presse et le droit à la caricature ? Ou bien l’expulsion dans des conditions indignes, d’une famille russe déboutée du droit d’asile ?



Il faut être clair. Que risquions-nous dans cette affaire ? Rien. Une amende, même de 12.000 euros, ce n’est rien comparé au sort réservé dans notre pays à des gens qui sont traités avec si peu de considération, avec si peu de respect. Avec si peu d’humanité. Cette absence d’humanité que nous mettions en éclairage dans la caricature qui a provoqué l’ire de M. Bourrette.



À l’annonce du naufrage de Messieurs Bourette et Hortefeux à Bourges, Zébida Zidane, une lectrice ripou qui nous soutenu avec beaucoup de conviction et d’humanité a écrit ceci : «Une pensée à Irina, à cette famille, séparée. À cette grand-mère malade qui a vu partir au petit matin ses enfants et ses petits enfants, expulsés.»



Tout est dit. Passées les trente secondes de joie d’avoir orchestré la déconfiture de la Sarkozie qui nous a semblé programmée et inéluctable dans cette affaire, le retour sur Terre a été très rapide.



Rien n’effacera le souvenir et la stupeur de ce 18 février 2010. Nous sommes heureux mais nous sommes tristes. Un peu honteux aussi. Honteux de ne rien avoir fait ou de ne rien avoir pu faire pour empêcher cette expulsion. Notre caricature exprimait aussi cela. Et si Nadia, élève brillante du collège Victor Hugo, et sa famille revenaient en France pour retrouver leur grand-mère ? Et si on leur laissait enfin une chance d’échapper à un triste destin et de vivre quelques moments de bonheur après avoir traversé tant d’épreuves difficiles ? Est-ce donc si peu de l’ordre du possible ? Pourquoi devrions-nous «tourner la page» ?



À cette famille que l’on n’oublie pas.



Jean-Michel Pinon alias Charles-Henry Sadien,
Directeur de publication du Berry Ripou - 17 septembre 2010.

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Message  niouze Ven 24 Sep - 2:05

suite des révélations de bakchich (on change juste de rubrique)
Eric Besson annonce qu'il va attaquer l'hebdomadaire Bakchich

23/09/2010 | 22H55

L'hebdomadaire Bakchich accuse Besson d'avoir réalisé son voyage de noce à Capri au frais du contribuable : il publie ce vendredi des copies de bons de commandes du ministère
de l'Immigration pour deux aller-retours Paris-Naples les 17 et 19 septembre. Jeudi soir, Besson a catégoriquement démenti avoir abusé des fonds publics et a annoncé son intention d'attaquer l'hebdomadaire en diffamation.

Le ministère a transmis à Reuters une copie de la facture envoyée à Eric Besson, de l'autorisation de débit de sa carte bancaire et des billets au nom du ministre et de son épouse, pour un montant nettement inférieur
à celui évoqué par Bakchich.
rue89
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les plaintes contre les journaux continuent Empty et quand il ne porte pas plainte il menace de porter son poing dans la gueule

Message  niouze Lun 27 Sep - 18:43

affaire bakchich (suite)
Eric Besson s’en prend violemment au patron de Bakchich


"Quittez immédiatement les lieux, ou je vous en fous une". A la fin d’un entretien au ministère, le vendredi 24 septembre, Eric Besson menace le directeur de la rédaction de Bakchich Hebdo, Nicolas Beau. Récit.

Vendredi 24 septembre, jour de parution de Bakchich Hebdo titrant sur le voyage de noces d’Eric Besson, le directeur adjoint de cabinet du ministre, Frank Supplisson, proposait au journal un entretien au ministère, rue de Grenelle.

Le but de ce conseiller était de nous montrer, disait-il, de nouvelles pièces démontrant que les voyages Paris-Naples du ministre et de son épouse, en route pour Capri, avaient été payés personnellement par Eric Besson.

En effet, les documents, « en défense » qui ont été fournis à la presse par l’entourage du responsable de la politique d’immigration de Nicolas Sarkozy, ne nous avaient guère convaincus.

Rappelons que Bakchich Hebdo a produit, dans sa dernière livraison, les bons de commande du voyage de Besson et de son épouse, une commande relevant des marchés officiels de l’État.

L’agence de voyage du ministère, Carlson Wagonlit, sollicitée ici, est une habituée de ce type de commande officielle, et les documents publiés par Bakchich Hebdo sont identiques, en tous points, à ceux émis en prévision des voyages officiels des ministres. Ces derniers voyagent en première classe (quand elle existe) et les autres en business, qu’il s’agisse des Officiers de Sécurité, payés par le ministère de l’Intérieur, ou des membres de la délégation officielle.
Des billets VIP à prix cassés

Les documents reproduits par Bakchich Hebdo montrent donc clairement le caractère officiel du déplacement d’Eric Besson et de « trois VIP » : une « délégation », constituée de son épouse et de deux officiers de Sécurité. La vidéo en ligne que nous avons produite sur notre site montre bien la petite troupe débarquant à Roissy, reçue par une représentante d’Air France qui leur évite, sans passer par le comptoir des réservations, toute attente inutile.

Or jeudi 23 au soir, la veille de le mise en vente en kiosque du numéro 39 de Bakchich Hebdo du vendredi 24 septembre, trois fac-similés ont été produits par les services d’Eric Besson pour tenter de démontrer que le ministre aurait financé lui même son voyage. Ces documents adressés dans la précipitation comprenaient :

- Une carte bleue personnelle de la BNP laissant apparaître les quatre derniers chiffres de son numéro de carte

- Un billet électronique avec les quatre mêmes chiffres

- Une facture de l’agence Carlson Wagonlit, agence officielle du ministère de l’Immigration, adressée personnellement au ministre, mais à une adresse erronée.

A ce stade, ce billet électronique produit par Eric Besson, analysé par les experts voyagistes, ne constitue pas une preuve, il est facile pour une grosse agence amie du ministère de sortir a posteriori, toute forme de documents utiles dans l’urgence.

Et nous, à Bakchich, faisons valoir aux collaborateurs d’Eric Besson que seul un document issu de la comptabilité d’Air France ou d’authentiques débits de la carte bleue privée du ministre, pourraient nous amener à modifier notre jugement.
406 euros en classe business, pour un Paris-Naples, c’est peu !

Le rendez-vous du directeur de la rédaction de Bakchich Hebdo, Nicolas Beau, avec le directeur de cabinet adjoint, Frank Supplisson, débute donc vendredi dernier à 18h45. L’entretien, fort courtois, porte d’abord sur le projet de loi sur l’immigration qu’Eric Besson présente à l’Assemblée Nationale cette semaine. « Le ministre aura été le seul à tenir tête à l’Elysée sur la question des Roms, explique Supplisson, ce qui montre son intégrité ».

Et de tacler gentiment Brice Hortefeux, accusé sans preuves d’organiser des fuites dans la presse contre son ministre.

Ensuite le collaborateur d’Eric Besson admet que les bons de commande que Bakchich Hebdo a publiés « pouvaient prêter à confusion » et que le « terme de délégation accolé au nom de l’épouse du ministre » pouvait laisser à penser qu’il s’agit d’un voyage officiel. « Il faudra, constate-t-il, que notre agence modifie ces intitulés ».

Et Frank Supplisson de produire alors, comme nous lui avions demandé, une copie de quelques relevés de la carte bleue du ministre où apparaît, le 1er septembre (pour une autorisation de débit datant du 29 juillet), un double débit de 406,30 euros. Lesquels nous laissent toujours sceptiques pour une triple raison.

• Le montant de deux fois 406,30 euros (soit 812,60 euros) n’est pas celui qui figure sur « l’autorisation de débit », produite par le ministre (soit 846 euros), et qu’il aurait adressée, fin juillet, à l’agence de voyages Carlson Wagonlit.

• Les débits sont crédités en faveur d’Air France, alors que l’autorisation de débiter la carte bleue personnelle d’Eric Besson aurait été faite à l’agence et à elle seule, d’après le document produit par le ministère.

• Le prix du billet, 406,30 euros, ne correspond pas au coût d’un aller retour Paris-Naples en classe business- soit 1500 euros. Or le ministre, sa femme et ses deux gardes du corps, identifiés comme VIP, ont tous voyagé en business, comme l’indique le bon de réservation et comme le reconnaîtra dans l’entretien qu’il nous accordera Eric Besson lui même.

Vers 19h30, le directeur de cabinet adjoint souhaite que le journaliste de Bakchich Hebdo rencontre le ministre, pour qu’il lui apporte directement des éclairages sur ces différents points. Les échanges ont été jusque-là parfaitement calmes et courtois.

Mais c’est un homme extrêmement tendu et agressif, accompagné de sa fidèle chef de cabinet, Sandrine Arfi-Haustraete, qui entre, dix minutes plus tard, dans le bureau de son collaborateur. Et Eric Besson va expliquer, en gros, qu’il n’a pas le sou, que ses scrupules vont jusqu’à omettre de se faire rembourser ses notes de frais et qu’il a l’habitude de voyager en classe économique avec son épouse. Enfin, un ministre de la vraie gauche qui voyage en classe éco, quand ses gardes du corps volent en classe affaires.

Et Eric Besson d’ajouter : « Seul Air France, plaide-t-il, a décidé au dernier moment, de nous surclasser, je n’y peux rien ». Un peu court. D’autant qu’à Capri, selon le magazine Voici, le ministre et son épouse se sont offerts « la Villa Marina », un cinq-étoiles discret, où la nuit, par exemple pour une lune de miel, peut vous coûter au moins 1600 euros en « pool suite » (« suite avec une piscine »). Sans parler des restaurants, de la location d’un bateau, de l’achat d’une paire de chaussures « de la meilleure facture, précise Voici, dans la très hype (« chic ») boutique Hogan ». Convoler avec une si jeune héritière justifie bien quelques sacrifices, même lorsqu’on voyage en éco.

- « Bon, conclut Eric Besson, je pense que vous êtes convaincu maintenant et que dans les cinq minutes suivant votre départ du ministère, vous publierez un démenti sur votre site »

- « Pas exactement, répond le représentant de Bakchich Hebdo, nous allons regarder de près ces nouveaux éclairages et je vous promet de vous rappeler lundi, mardi matin au plus tard, pour vous indiquer ce que nous comptons faire ».
« Quittez immédiatement ce bureau, ou je vous en fous une ! »

Notre réponse, apparemment, ne satisfait pas Eric Besson qui se met à hurler :

- « Alors, dans ces conditions, vous quittez immédiatement ce bureau, ou je vous en fous une ! ».

- « Vous rendez-vous compte de ce que vous dites, monsieur Besson ? Pas question de partir sous la menace », rétorque Nicolas Beau, le directeur de la rédaction de Bakchich Hebdo.

Totalement hors de lui, le ministre s’avance alors, menaçant. Il faudra l’intervention de ses deux collaborateurs pour le contenir et l’entraîner vers la sortie.

Nous reviendrons dans le prochain Bakchich Hebdo, qui sortira vendredi 1er octobre, sur les incohérences et les contradictions des soi-disant preuves d’Eric Besson.

Contacté par Bakchich, lundi matin, pour savoir si Eric Besson comptait au moins présenter des excuses, le directeur de cabinet adjoint, Frank Supplisson, a répondu : « Le ton était viril, c’est vrai, le ministre a du mal à encaisser, il ne supporte pas ces accusations, mais il ne vous a pas menacé ». Et à la question sur la tentative d’agression, le conseiller poursuit : « C’est le ministre qui est sorti seul du bureau, puisque vous ne vouliez pas le quitter. Mais je ne l’ai pas neutralisé. ».
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