Kirghizistan

Mécontents de ne pas pouvoir se déplacer librement dans leur prison, des détenus dans une dizaine de prisons du Kirghizistan se sont cousu les lèvres en signe de protestation. Le service d'application des peines du pays a estimé, mardi 24 janvier, qu'ils étaient plus d'un millier de détenus à avoir accompli ce geste.
Cheïchenbek Baïzakov, chef des services pénitentiaires kirghiz (GSIN), a voulu minimiser les revendications des prisonniers. "Cela n'arrivera plus ! Qu'ils se cousent tous la bouche !" a-t-il lancé devant la presse à Bichkek, capitale du Kirghizistan. M. Baïzakov estime que les détenus veulent pouvoir circuler librement dans les enceintes des prisons pour "continuer à pouvoir se moquer des gardiens".

Depuis 2005, les prisons de cette ancienne république soviétique, une des plus pauvres de la région, sont régulièrement le théâtre de soulèvements, de grèves de la faim et d'actes d'automutilation pour dénoncer les conditions de détention.

La stabilité du Kirghizistan est capitale pour les Etats-Unis, qui y disposent d'une base aérienne, mais aussi pour la Russie qui y dispose d'infrastructures militaires. En décembre, après des années de violences, le pays a connu la première passation pacifique de pouvoir de son histoire avec l'élection d'Almazbek Atambaïev à sa tête.