Grève des loyers

duval Mer 16 Sep - 21:38

Mode d’action largement oublié, la grève des loyers a été dans l’histoire utilisée à plusieurs reprises et dans des contextes très différents. Elle fut par exemple utilisée à New-York en 1907 contre une hausse de loyers, à Glasgow en 1915 pour le gèle des loyers, dans les quartiers populaires de Barcelone en 1931 en soutien à la grève générale ou encore dans des foyers de travailleurs immigrés en 1975-80 ou d’étudiants lillois en 2010.

Pourtant à une époque où se loger coûte dans les grandes métropoles extrêmement cher et où les exclus sont nombreux, ne serait-il pas temps de remettre cette pratique au goût du jour ?

ivo Jeu 17 Sep - 10:59

bonne idée mais ... ça s'appelle du squatt non ? ^^

ayant l'air de connaitre le sujet, je t'invite à nous en faire un petit exposé plus complet si ça te dit Wink

Nyark nyark Ven 18 Sep - 14:08

Grève des loyers Couverture-du-livre-je-paye-pas-le-Loyer-100x150

Une grève de locataires à Mexico en 1922.
1920, est une date capitale dans l’histoire de la Révolution Mexicaine et c’est aussi l’année de la création du Parti Communiste Mexicain.
Deux ans plus tard, des locataires de Mexico décident de se mettre en grève pour protester contre l’état insalubre des appartements et le prix abusif des loyers.
Le mouvement né de l’initiative d’un tout petit groupe de jeunes anarcho-syndicalistes, connaît une ampleur considérable.
L’écrivain Paco Ignacio Taibo II retourne à son premier travail d’historien du mouvement ouvrier. Avec son esprit d’indépendance, sa prose incisive et sa curiosité d’intellectuel engagé et militant il raconte et analyse un évènement inexplicablement tombé dans l’oubli.
Une histoire qui reste aujourd’hui exemplaire.

de Paco Ignacio Taibo II

Retrouvez une critique de ce livre sur le site de Manca Alternativa
En 1922 à Mexico, les locataires, exaspérés par le prix des loyers et l’état lamentable des appartements, décident de se regrouper pour faire valoir leurs droits. Avec l’aide de quelques militants du tout petit parti communiste mexicain, ils se syndiquent et démarrent une grève des loyers[...]

duval Ven 18 Sep - 15:59

ivo a écrit:bonne idée mais ... ça s'appelle du squatt non ? ^^

ayant l'air de connaitre le sujet, je t'invite à nous en faire un petit exposé plus complet si ça te dit

Tu as raison il y a des points communs avec les squats, cependant dans une grève des loyers ce sont des locataires en « bonne et due forme » qui cessent de payer leurs loyers, non pas définitivement, mais avec une revendication (baisse des loyers, annulation d’une hausse, amélioration des de l’état des logements…)

Ce qui m’intéresse particulièrement ce sont d’ailleurs les grèves massives de loyers mettant en scène plusieurs milliers de grévistes. C’est le cas dans l’exemple rapporté ci-dessous de Mexico, ce fut le cas aussi à Barcelone en 1931 avec entre 5000 et 100 000 grévistes (l’imprécision de l’estimation informe sur la mauvaise documentation) ou encore à New-York en 1907 (voir lien ci-dessous).

https://libcom.org/library/radical-america-13-new-york-rent-strike

Néanmoins ces phénomènes, si impressionnants qu’ils puissent être par leur ampleur et leur symbolique, restent assez ignorés. Pour en avoir discutés plusieurs fois en terme de perspective avec des militants, cela suscite généralement un haussement d’épaules ou des commentaires du genre « ça ne se fait pas », « tu délires », « c’est utopique », voir un pusillanime « mais c’est illégal ».

A une période où il semble si difficile d’organiser une vraie grève générale, cela serait pourtant intéressant car les ressources à mettre en œuvre sont bien moindres. Dans une grève des loyers en effet le temps ne joue pas à l‘encontre des grévistes, on ne crève pas de faim de ne pas payer de loyer, on ne s’en porte que mieux. Alors perso, mettre mon proprio à la diète, si c’est dans un mouvement collectif, je trouve cela tentant.

ivo Ven 18 Sep - 18:20

faudrait (rappeler) soumettre l'idée aupres de "populations précaires" que cela concerne, Z.U.P, étudiants, etc ...
ça me ferait bcp rire j'avoues.
mais comme dit, la grêve n'est plus tres à la mode en ce moment.
voir les lois en train de passer en angleterre par exemple ...
l'individualisme forcené est bien matraqué.
ceci dit je ne desespere pas, grâce à tous nos vampires, comme en grece,
voir enfin se généraliser une haine salvatrice.
attendons le seuil critique de douleur donc.

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