Fréjus : violents incidents après la mort d’un jeune qui tentait d’éviter un contrôle de police

De violents incidents ont éclaté dimanche soir dans une cité de Fréjus (Var) à la suite du décès accidentel d’un homme de 21 ans à moto qui, en tentant de se soustraire à un double contrôle de police, s’est tué en heurtant un arbre, a-t-on appris auprès de la préfecture.

"Le jeune homme a dans un premier temps fait demi-tour pour éviter un contrôle routier et il a pris la fuite. Il a tenté de contourner un deuxième dispositif et c’est en empruntant le bas côté de la chaussée qu’il a heurté un arbre", a déclaré a l’AFP, le directeur de cabinet du préfet, Simon Babre.

L’engin du jeune homme n’a eu aucun contact avec les véhicules de la police, selon la même source.

L’annonce du décès du jeune homme a suscité une vive émotion dans la cité la Gabelle, où il résidait avec sa famille, et vers 21H00 les premiers incidents ont éclaté.

"Des engins du chantier de rénovation de la cité ont été brûlés ainsi que des pneus et des poubelles", selon la même source.

Appelés sur les lieux, les policiers et les sapeurs-pompiers n’ont pas pu accéder à la cité et, selon la préfecture, "ont essuyé des tirs de projectiles divers".

Un dispositif policier renforcé par des gendarmes a été mis en place et une compagnie de CRS était attendue.

Le préfet du Var, Hugues Parant, s’est rendu sur les lieux, ainsi que la sous-préfète de Draguignan, Corinne Orzechowski, et le commissaire divisionnaire Pierre Mahaux, directeur départemental adjoint de la sécurité publique.

De violents incidents ont éclaté hier soir dans une cité de Fréjus (Var) suite au décès d’un jeune homme de 21 ans à moto qui, en tentant de se soustraire à un double contrôle de police, s’est tué en heurtant un arbre.
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion dans la cité la Gabelle, où il résidait avec sa famille. Vers 21H00 les premiers incidents ont éclaté.
Les précisions ce matin du premier adjoint de la ville, Francis Tozzi.

"A ma connaissance, il n’y a pas eu de blessés", indique Francis Tozzi. Les violences qui ont éclaté hier soir dans la quartier de la Gabelle ont pourtant duré "au moins trois heures."

"Ce qui a mis le feu au poudre, c’est le décès d’un jeune homme en moto alors qu’il allait faire l’objet d’un contrôle de police", confirme ce matin le premier adjoint de la ville de Fréjus.

"C’est toujours triste de voir un jeune de 20 ans qui meurt et je voudrais à cette occasion présenter mes condoléances à la famille", poursuit-il.

Pas plus de précisions en revanche quant aux circonstances exactes de ce drame. "L’enquête est en cours. Je pense qu’on aura des précisions dans la journée", indique Francis Tozzi. Selon de premières informations, le jeune homme revenait d’une compétition sur une moto cross qui n’était pas immatriculée, ce qui pourrait expliquer le fait qu’il ait eu peur d’être contrôlé. C’est tout ce que l’on peut dire pour le moment. Le parquet de Draguignan a été saisi de l’enquête.

Le calme est revenu vers 1 heure du matin dans le quartier de la Gabelle. Un quartier "qui avait déjà connu des violences il y a trois ou quatre ans", se souvient le premier adjoint de la ville.

FREJUS (Var), 26 oct 2009 (AFP) - L’enquête sur la mort dimanche à Fréjus (Var) d’un jeune homme qui tentait d’éviter un double contrôle de police, a été confiée à l’Inspection générale de la Police Nationale (IGPN), a annoncé lundi le procureur-adjoint de Draguignan, alors que la colère grondait dans la cité.

"Il n’y a pas eu de course-poursuite, il n’y a pas eu d’usage des armes, il n’y a pas eu de contact entre le véhicule de police et la moto de la victime qui, en roulant sur le bas-côté de la chaussée pour se soustraire au contrôle, a percuté un pin. C’est un accident", a déclaré à l’AFP Philippe Guémas, venu sur les lieux de l’incident. Le magistrat a précisé que la moto de la victime, une 250 CC non immatriculée qui n’était pas autorisée à circuler sur les voies publiques, a été placée sous scellés et sera expertisée. Si le calme est revenu à Fréjus dans la cité de La Gabelle, frappée dimanche soir par des scènes de violences urbaines, la colère grondait dans la famille et les amis de Mohamed El Mathari, âgé de 21 ans, qui remettent en cause la version officielle. Selon Aziz El Mathari, l’un de ses frères, "la BAC (Brigade anti-criminalité, ndlr) l’a repéré, lui a fait un barrage, lui a coupé la route et Mohamed n’a pas pu réagir et n’a pas pu éviter l’arbre qu’il a tapé". "Nous avons des témoins" qui confirmeront qu’il a reçu un coup qui l’a fait chuter", a affirmé quant à lui Brahim, un cousin. La famille a annoncé qu’elle avait "pris un avocat pour qu’on connaisse la vérité" et qu’elle organiserait mardi "une marche silencieuse jusqu’au commissariat de Fréjus pour que les policiers s’expliquent publiquement". A la mi-journée lundi, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat aux portes closes, pour "demander des comptes" à la police, a constaté un journaliste de l’AFP. Des incidents ont opposé dimanche soir les forces de l’ordre à une quarantaine de jeunes gens qui ont notamment brisé des vitrines et incendié des poubelles à l’entrée de la Gabelle, selon la police.

Pour la deuxième soirée consécutive, des incidents ont eu lieu hier à Fréjus et Saint-Raphaël. Ils font suite à la mort, dimanche, d’un motard de 21 ans qui tentait d’échapper à un contrôle de police.

Deux jeunes gens ont été interpellés hier soir, en possession de bouteilles de white spirit. Juste avant, une patrouille de la brigade anti-criminalité avait été caillassée par une vingtaine de personnes dans le quartier de la Gabelle, à Fréjus : c’est là qu’habitait le jeune motard mort dimanche.

Des cocktails molotov ont également été lancés.

Les proches du défunt, qui contestent la thèse officielle de l’accident, avaient pourtant appelé au calme, hier, et demandé aux forces de l’ordre de ne pas redéployer de dispositif de sécurité d’envergure afin d’éviter les provocations.
Dispositif qui a été allégé dans la nuit, après les deux interpellations. Mais quelque 140 policiers, CRS et gendarmes sont restés sur place.

FREJUS (Var), 26 oct 2009 (AFP) - De nouveaux incidents ont éclaté lundi soir à Fréjus (Var) entre les forces de l’ordre et de jeunes habitants d’une cité, où résidait un homme de 21 ans décédé dimanche à moto en tentant d’éviter un contrôle de police, a constaté un correspondant de l’AFP.

De violents incidents avaient déjà eu lieu dimanche soir après le décès. Les proches de la victime, qui contestent la thèse officielle de l’accident, avaient appelé au calme lundi et demandé aux forces de l’ordre de ne pas redéployer de dispositif de sécurité. Vers 20H30, le caillassage d’une patrouille de police, puis des jets de cocktails molotov, ont néanmoins conduit les forces de l’ordre à intervenir à nouveau dans la cité de la Gabelle, selon une source policière. Les groupes de jeunes ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogènes et avec l’intervention d’un hélicoptère de la gendarmerie équipé d’un phare anti-émeute. Plusieurs voitures ont été brûlées, selon la même source. Aucune interpellation n’a eu lieu. Vers 22H00, le calme était revenu mais les forces de l’ordre étaient toujours en place.