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Jean-Marc Rouillan - Paul des Épinettes et moi. Ed. Agone

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Jean-Marc Rouillan - Paul des Épinettes et moi. Ed. Agone Empty Jean-Marc Rouillan - Paul des Épinettes et moi. Ed. Agone

Message  Invité Ven 1 Jan - 14:26

Les mots dangereux de Jean-Marc Rouillan


Jean-Marc Rouillan - Paul des Épinettes et moi. Ed. Agone Paul_des_Epinettes_et_moi-4c817


En 2002, Jann-Marc Rouillan publiait un roman noir, Paul des Épinettes ou la Myxomatose panoptique, chez L’Insomniaque.

En janvier, les éditions Agone vont rallonger le titre d’un « et moi ». La dure réalité médico-carcérale est venue bousculer la fiction. Rouillan parle à présent de sa propre lutte contre son « ami » Chester-Erdheim. Il revient aussi sur sa réincarcération « pour une poignée de mots ».


« En un certain sens, par la révocation
de sa semi-liberté et son renvoi en prison début octobre 2008,
l’administration pénitentiaire et le juge d’application des peines ont
offert à Jean-Marc Rouillan les conditions nécessaires à la poursuite
de son œuvre
. » Avec une sombre ironie, les éditions Agone présentent ainsi le dernier livre de l’auteur de Je hais les matins, de La Part des loups, de Lettre à Jules, des Chroniques carcérales, des De Mémoire



Pour ce onzième ouvrage, Jean-Marc Rouillan a noirci à
la main quarante et une feuilles de cahier d’écolier à spirale entre
fin août et début novembre 2009. Un fac-similé de la première page est
reproduit dans ce très attendu Paul des Épinettes et moi.
Privé arbitrairement de son ordinateur, l’auteur ne s’est pas mis au
chômage technique. Loin de là. Il nous livre les moments chauds qui le
conduisirent, le 6 mars 2009, à l’unité hospitalière sécurisée (UHSI)
de l’hôpital nord de Marseille et l’agitation qui l’emporta, à la
surprise générale, au centre de détention de Muret, près de Toulouse,
le 27 octobre dernier. Jusqu’à la dernière seconde, habillé d’un
blouson chaud, Rouillan pensait partir pour Fresnes d’où il pourrait
aller se faire soigner à l’hôpital parisien de la Pitié Salpétrière. « Inutile de chercher une logique. »



« Vous êtes passé à deux doigts »,
lui expliqua un urgentiste en mars. Aux Baumettes, on le croyait
dépressif ou grippé. Le personnel « médical » le bourrait de Dafalgan :
« Si ça ne soigne pas, au moins ça ne fait pas de mal ! » Des cathéters plantés dans chaque bras, « Tantôt ils soutirent. Tantôt ils injectent
», ou en attente d’une scintigraphie osseuse, le taulard malade n’en
perd pas une miette. Il observe et commente. Les surveillants qui
arborent des écussons semblables aux symboles skinheads des années 80,
l’escorte obligée d’enlever menottes et entraves et de s’éloigner pour
ne pas être touchée par les radiations, la rencontre avec un syndrome
dont le nom lui rappelle le chat d’Alice au Pays de merveilles,
la tumeur au genou qui le rapproche d’Arthur Rimbaud (mort amputé d’une
jambe à Marseille), les déambulations dans les couloirs entravé dans un
fauteuil roulant et les réflexions des autres malades : « Regardez, ils menottent les jambes d’un handicapé ! »



Ces pages permettent par ailleurs de cerner les
sensations produites par la semi-liberté après vingt-trois piges de
gamelle. Libérations et incarcérations quotidiennes génèrent
immanquablement sentiment d’urgence et instabilité fiévreuse. « J’avalais les dernières goulées d’air et de liberté comme un plongeur en apnée sa dernière bouffée d’oxygène.
» Il en faut de l’oxygène en cabane pour surmonter la maladie, la
sienne et celle des autres, aux Baumettes ou ailleurs. Les mauvais
souvenirs s’additionnent comme les années. Les souffrances des sidéens,
des cancéreux, des suicidés, des torturés ratiboiseraient les plus
endurcis. Sans oublier les pleurs d’un bébé né avec un mandat de dépôt
dans le berceau, les cris, la baston qui en laisse plus d’un sur le
carreau. « Allons les gars, une bonne raclée, ça ne peut pas faire de mal ! », assure un brigadier. Nausées. Trop plein d’injustice pour celui qui a égaré son armure. « Qu’arrive-t-il à ma carapace ? Celle qui me permet de tenir le rôle de témoin, qui me protège des éclaboussures ? »



Témoin engagé, « papy » Rouillan, nommé aussi « L’Ancien » par les minots, offre une visite guidée des Baumettes, raconte ses échanges avec les « gremlins
», fait le portrait des hommes qui l’entourent. Ils viennent de Corse,
de Belgique, d’Arménie, d’Ukraine, de Calabre, du Portugal, de Sicile,
d’Albanie, de Colombie, de Chine… « Le matin, la salle d’attente prenait des airs d’assemblée plénière de l’ONU
». Des situations lui rappellent Clairvaux, Lannemezan, Moulins, Arles,
Fresnes. L’actualité s’invite aussi dans le récit. La mort de Paul
Carpita « le cinéaste du petit peuple de Marseille
», l’affaire des corbeaux de la Cellule 34… Et puis, il y a la courte
vie dans le Pays du Dehors. Une manif de soutien à un postier menacé de
sanctions, la main tendue d’une vieille dame croisée dans la rue « Bonjour monsieur Rouillan, ça n’est pas trop tôt, n’est-ce pas ?
», les saluts et les coups de klaxon amicaux venant d’inconnus, les
balades amoureuses sur les chemins anti-feu en compagnie de Maryam la «
concubine mongole ».



« Juste quelques mots. Peut-être un ou deux articles dans la presse… Et après on oubliera tout. Et vous aussi vous aurez oublié.
» L’agent de probation n’y va pas par quatre chemins pour amener
Rouillan sur le chemin du reniement. La femme agit à la demande du
juge. Elle parle de « bon sens ». Chou blanc. Des procureurs reviennent à la charge : « Il est indispensable de faire preuve d’un repentir. Sinon rien n’est possible. » Il est précisé qu’il faut un « repentir sincère ». « Il faut savoir disparaître, insiste le procureur général. Quand
nous disons que vous devez disparaître, c’est que vous ne devez plus
vous exprimer en public. Vous savez que la chancellerie redoute vos
déclarations… Vous êtes devenu dangereux par les mots
. »



Le 26 octobre 2009, « pour une poignée de mots
», le tribunal d’application des peines en charge des dossiers de
terrorisme a rejeté la demande de suspension de peine pour raison
médicale (loi Kouchner) de Jean-Marc Rouillan, toujours sans soins,
alors que le syndrome de Chester-Erdheim, maladie auto-immune rare et
évolutive, le ronge. « Pourquoi l’État est-il prêt à
laisser mourir un condamné pour le faire changer de position politique
à propos d’un conflit aussi ancien ? Qu’y a-t-il dans ces quelques
coups de feu de si important qu’ils cherchent à l’éradiquer ?
» se
demande Jean-Marc Rouillan en constatant que sa peine dépasse celle qui
fut donnée à Albert Speer, bras droit d’Hitler condamné à 20 ans de
prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.



Jean-Marc Rouillan, Paul des Épinettes et moi, éditions Agone, 256 pages, 10€. Disponible en librairie à partir du 20 janvier 2010.

Jean-Louis Chalanset, avocat de
Georges Cipriani et de Jean-Marc Rouillan, a exposé la situation des
militants d’Action Directe emprisonnés lors d’une réunion publique qui
s’est tenue à Paris le 17 décembre dernier
.
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