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Syrie
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Re: Syrie
DEUX MOIS DE REVOLUTION EN SYRIE. UN PREMIER BILAN (1/3)
http://syrie.blog.lemonde.fr/2011/05/24/deux-mois-de-revolution-en-syrie-un-premier-bilan-13/
http://syrie.blog.lemonde.fr/2011/05/24/deux-mois-de-revolution-en-syrie-un-premier-bilan-13/
- Spoiler:
- Les historiens discuteront certainement plus tard du jour exact où il convient de considérer qu’a démarré en Syrie la "révolution" contre le régime baathiste. On postulera ici que le 15 mars, marqué à Damas par un défilé de protestataires dans le Souq Hamidiyeh et par plusieurs autres manifestations dans diverses localités, peut constituer un point de départ acceptable pour le mouvement. Celui-ci a donc légèrement dépassé aujourd’hui ses deux mois d’existence. Quel bilan peut-on en dresser ? Quels sont les acquis et les échecs des parties en présence ? Surtout, comment se profile l’issue du bras de fer qui oppose désormais le régime aux manifestants et à l’opposition ?
1 / LES ACQUIS ET LES ECHECS DU REGIME DE BACHAR AL ASSAD
1.1 - Le régime est toujours en place
Le régime de Bachar Al Assad était parvenu, grâce à des mesures sécuritaires préventives, à repousser de près d’un mois et demi, du 4 février au 15 mars, la mise en mouvement de la population syrienne. D’autres initiatives, strictement économiques, avaient été adoptées dans l’urgence au cours des premières semaines de l’année 2011, dans l’espoir de la maintenir au calme. Lorsque les Syriens sont finalement sortis dans les rues de Daraa, pour les raisons structurelles et conjoncturelles désormais bien connues, le régime a refusé d’entendre les doléances. Il a imaginé que les moyens de répression qui lui avaient jusqu’ici toujours réussi suffiraient encore une fois à intimider les mécontents et à les faire rentrer chez eux. Mais le recours des forces de sécurité à une violence aussi aveugle qu’inutile, qui s’est exercée d’abord sur des enfants, a produit des effets contraires. Un cercle vicieux s’est mis en place : le nombre croissant des victimes a entraîné la multiplication des funérailles ; des protestataires y ont participé en nombre sans cesse accru ; les services de sécurité ont fait à chaque fois dans leurs rangs de nouvelles victimes ; leurs enterrements ont offert l’occasion à la population de laisser libre cours à une colère grandissante ; les slogans sont naturellement allés en se radicalisant… Dans le reste du pays, l’usage de la violence et des armes a suscité une vague de solidarité sans précédent, de Lattaquié à Deïr al Zor en passant par Homs et Douma, entre des villes et des régions qui n’entretenaient jusqu’alors aucun rapport particulier. Les Syriens ont commencé à manifester pour apporter leur soutien aux populations réprimées à l’autre bout du pays et pour affirmer qu’ils partageaient leurs revendications. Vendredi 20 mai, plus d’une cinquantaine de manifestations ont réuni des dizaines de milliers de participants. Mais le régime est toujours en place, et tout indique dans son comportement qu’il ne veut pas céder.
1.2 - Le régime a montré qu’il ne se laisserait pas facilement abattre
Pour se maintenir et pour assurer la survie de son régime, le président Bachar Al Assad a montré qu'il était prêt à tout et, pour plagier la formule jadis utilisée pour qualifier l’action de son pays au Liban et son soutien à une partie des Palestiniens, qu’il "résistera… jusqu’au dernier Syrien". Il a donné carte blanche à son frère Maher Al Assad, le militaire de la famille. Il a aussi fermé les yeux sur les excès de ses appareils de sécurité, au sein desquels ses cousins Hafez Makhlouf et Atef Najib se sont fait remarquer par leur cruauté. Il a mobilisé ici et là les chabbiha, des bandes de voyous, de voleurs et de criminels, jadis constituées par ses cousins, Moundher et Fawwaz Al Assad, Mohammed Al Assad, Haroun Al Assad, Noumeïr Al Assad… pour faire régner leur loi sur la côte et dans la montagne alaouite, berceau de la famille présidentielle. Leur bilan commun, en termes de morts, de blessés, de prisonniers, de disparus… est impressionnant. Mais, après avoir utilisé contre des manifestants sans défense les chars et les forces spéciales, le régime a sans doute atteint les limites de ses possibilités. A moins d’appeler à la rescousse son aviation, une option délicate compte-tenu de la réaction internationale au précédent libyen, ou de recourir à l’arme chimique comme l’avait fait Saddam Huseïn en 1988 contre les Kurdes de Halabja, qui lui serait fatale.
1.3 - Le régime est resté uni autour des Al Assad cramponnés au pouvoir
Les développements intervenus à partir du 15 mars ont mis en première ligne plusieurs membres importants de la famille présidentielle, qui détient non seulement la décision en matière politique, mais également les leviers de la vie économique, les clés de la situation militaire et le contrôle des questions de sécurité. Personne en Syrie ne s’attendait à ce que les intéressés étalent au grand jour leurs éventuelles divergences. Mais certains estimaient possible que, sous la pression des évènements, la coexistence pacifique et la répartition des rôles deviennent intenables entre "les deux camps" : d’une part, un président Bachar Al Assad présenté comme "raisonnable et moderne", en phase avec la jeunesse de son pays, assisté par une jeune femme encore plus charmante et encore plus moderne, tous les deux partisans de réformes dont il est de bon ton d’affirmer, puisque l'objection de "la vieille garde" a montré ses limites, que la mise en œuvre a été entravée par "l’opposition de leur entourage" ; d’autre part, le camp des "méchants" arcboutés sur la sauvegarde de leurs intérêts, composé du militaire de la famille, Maher Al Assad, du banquier de la famille, Rami Makhlouf, et des gendarmes de la famille, Hafez Makhlouf et Atef Najib. Or c’est apparemment sans difficulté et sans état d’âme que le chef de l’Etat, contredisant l’image qu’on avait voulu donner de lui, s’est rangé dans le camp des faucons dont il a pris la direction et assumé les agissements. Les rumeurs concernant un départ pour Londres de la Première dame, Asma Al Akhras, avec les enfants du couple présidentiel, et celles concernant une mise en garde sévère de Bouchra Al Assad, adressée depuis Doubaï à ceux de ses frères ou de ses cousins qui oseraient s’en prendre à son mari Asef Chawkat, ancien chef des services de renseignements de l’armée de terre et actuel chef adjoint d’Etat-major pour les questions de sécurité, n’ont jamais été confirmées.
1.4 – Le régime a prévenu les divisions au sein des forces armées
Les unités utilisées pour mater la rébellion ont été choisies de manière à ne pas exposer la troupe à des risques de division, sur fond d’appartenance communautaire. En privilégiant la Garde Républicaine, les Forces spéciales et la 4ème division, c’est-à-dire les unités d’élite de son armée, essentiellement composées de soldats alaouites encadrés par des officiers et sous-officiers eux aussi alaouites, le régime a de facto tenu à l’écart de la répression les militaires issus de la communauté sunnite. Alors que cette dernière fournit aujourd’hui la masse de la troupe, puisque les Alaouites préfèrent désormais à la carrière des armes la fonction publique, facile d’accès pour eux, plus lucrative et moins contraignante, la communauté majoritaire en Syrie ne pèse d’aucun poids au sein de l’institution. Les rares postes de commandement attribués à certains de ses représentants sont dépourvus de valeur stratégique et leurs détenteurs sont surveillés de près par leurs subordonnés alaouites. Depuis le déclenchement des troubles, des cas de rébellion ont eu lieu, à différents niveaux, de la part de soldats et parfois d’officiers sunnites et druzes. Les Kurdes ont signalé la remise à leurs familles de plusieurs soldats abattus par leurs chefs pour avoir refusé d’obtempérer aux ordres et d’ouvrir le feu sur les manifestants. Mais, en veillant à ne faire appel qu’en dernier recours aux unités composées de soldats sunnites encadrés par des officiers sunnites, et en restreignant leurs interventions à des théâtres éloignés de leur base, le pouvoir a été jusqu’ici en mesure de prévenir l’explosion de l’armée qui demeure l’une de ses grandes préoccupations.
1.5 - Le régime a marqué quelques points en agitant un complot
Refusant de considérer d’abord que les demandes des protestataires étaient légitimes, exigeant ensuite qu’elles soient exprimées autrement que dans la rue, et niant finalement contre toute évidence le caractère politique et pacifique des manifestations, le régime a tour à tour ou simultanément imputé les troubles et les pertes en vies humaines à tout ce qu’il compte d’ennemis plus ou moins réels dans son environnement régional. Il a ainsi mis en cause Israël et ses alliés Américains, les agents du prince saoudien Bandar bin Sultan, les partisans de Saad Al Hariri, du Courant du Futur et du 14 mars au Liban, les salafistes, les wahhabites, les jihadistes... Dans un raisonnement de son point de vue imparable, il n’a cessé de redire que, puisque le "complot" visait la Syrie en raison de "ses positions courageuses sur la question palestinienne à laquelle elle apportait un soutien sans faille", il n’était pas seulement en droit mais il avait le devoir de se défendre et "d’éradiquer les saboteurs, les terroristes et les infiltrés, qui s’attaquaient à sa stabilité pour faire le jeu de puissances extérieures". Cette rhétorique sans surprise n’a pas empêché le mouvement de se poursuivre dans la rue, mais elle a redonné du courage aux partisans du régime qui commençaient à s’interroger sur son avenir et sur le leur. Elle a aussi redonné de la voix à ceux qui considèrent, en Europe et ailleurs, que tout mouvement de revendication contre un régime autoproclamé "progressiste, aussi mafieux et néfaste soit-il pour sa propre population et pour son environnement régional, ne peut qu’être un complot ourdi par les Américains.
1.6 - Le régime a confirmé que le Parti Baath ne lui servait plus à rien
Au cours de sa conférence de presse du 24 mars, Bouthayna Chaaban, conseillère politique et médiatique du chef de l’Etat, avait pris soin d’indiquer que les décisions économiques et politiques dont elle annonçait la prochaine mise en œuvre avaient été "adoptéesar le commandement régional du Parti Baath". Composé de 14 membres "élus", le commandement régional, la plus haute instance du parti, a pour secrétaire régional le chef de l’Etat. Il s’agissait sans doute d’une figure de style, car, dans son intervention du 30 mars devant l’Assemblée du Peuple, dont la moitié des 250 membres sont automatiquement des représentants désignés par ce même parti, Bachar Al Assad n’a pas jugé utile de mentionner une seule et unique fois le nom du Baath. Ce parti restait pourtant à cette date, et il l’est encore aujourd’hui en dépit de l’annonce de la révision imminente de l’article 8 de la Constitution de 1973, le "parti dirigeant de l’Etat et de la société". Cette omission n’avait rien d’un oubli de la part du chef de l’Etat, puisque, deux semaines plus tard, le 16 avril, en mettant en place le nouveau gouvernement et en donnant ses instructions aux nouveaux ministres, pour la moitié d’entre eux baathistes, Bachar Al Assad n’a, encore une fois, jamais utilisé les mots Baath et parti… Les seuls baathistes à avoir retenu l’attention des médias depuis le déclenchement des manifestations en Syrie sont paradoxalement les députés et les militants de Daraa et Banias, qui ont décidé d’abandonner leur siège et de rendre leur carte pour protester contre la répression. S’agissant de répression justement, on indiquera que des étudiants baathistes se sont illustrés, à la cité universitaire d’Alep interdite aux forces de l’ordre, en se chargeant d’assurer la dispersion de leurs camardes qui prétendaient y exprimer leurs revendications. Ce faisant, ils ont confirmé ce que les Syriens avaient eu l'occasion de constater depuis l’arrivée au pouvoir de Bachar Al Assad, à savoir que les membres du parti n’ont plus guère d’utilité pour le régime que comme auxiliaires des moukhabarat.
1.7 – Le régime a conservé certaines villes à l’abri de la contestation
Bachar Al Assad peut se targuer d’avoir dissuadé jusqu’ici les villes de Damas et d’Alep de rejoindre le mouvement. Pour des raisons différentes, son statut de capitale pour la première et son quadrillage sécuritaire étroit pour la seconde, mais aussi pour des raisons identiques, leur structure sociale extrêmement composite et les bénéfices retirés par leurs élites de l’ouverture économique initiée par le président, ni l’une ni l’autre n’ont pour le moment tenté de se soulever comme l’ont fait Daraa, Lattaquié ou Banias. Deux autres villes importantes, Homs et à un moindre degré Hama, leur ont tracé la voie, mais jusqu’ici sans succès. Le régime continue pourtant de les surveiller avec méfiance : l’histoire de la Syrie indépendante démontre que, à Damas et Alep, l’aspiration à la liberté et à la démocratie sont au moins aussi fortes qu’ailleurs. Chez l’une et l’autre, les pratiques autoritaires et mafieuses du régime font l’objet de critiques unanimes, mais la prudence retient de les exprimer autrement que dans des cercles très privés. La peur des moukhabarat, d’une part, et, d’autre part, les incertitudes liées à la possibilité pour les industriels, commerçants et hommes d’affaires, de conserver leurs privilèges et de continuer à s’enrichir dans la "Syrie nouvelle", incitent nombre de Damascènes et d’Alépins à temporiser. En tout état de cause, y compris pour beaucoup de bénéficiaires du système actuel, l’absence de participation au mouvement de protestation ne vaut pas adhésion au régime. D’ailleurs, si l’on est encore loin d’un soulèvement de ces deux villes aussi puissant qu’à Homs, peu à peu, semaine après semaine, de nouveaux quartiers y rejoignent la contestation.
1.8 - Le régime continue de se prévaloir du soutien des hommes d’affaires
Les récentes déclarations au New York Times de Rami Makhlouf, affirmant que "nous sommes bien décidés à nous battre jusqu’au bout", ont constitué une sorte d’avertissement, au moment où certains membres de l’élite économique commençaient à s’interroger sur la meilleur option. Le cousin du chef de l’Etat indiquait ainsi à ses partenaires en affaire, en particulier ceux de la Holding Cham et de la Holding Souriya, créées sous les auspices de Bachar Al Assad au début de 2007 pour dissimuler la main mise de la famille présidentielle sur la vie économique et pour mutualiser les critiques et les risques, qu’il n’était pas question de laisser quiconque abandonner le navire. Il fallait faire face. Et sa menace de ne "pas souffrir seuls", qui visait d’abord les "terroristes islamiques", coupables entre autres choses de dénoncer le quasi-monopole exercé par sa compagnie Syriatel sur la téléphonie mobile en Syrie, pouvait tout aussi bien servir d’avertissement à ceux qui, de gré et parfois de force, s’étaient retrouvés embarqués à son côté dans l’aventure des holdings. Le silence étourdissant des hommes d’affaires au cours des deux mois écoulés permet au régime de considérer qu’ils sont toujours de son côté. Il en est sans doute beaucoup moins sûr qu’il veut bien le dire.
1.9 - Le régime apparaît encore à certaines minorités comme un moindre mal
Il en va de Damas et d’Alep comme des minorités religieuses, qui, dans ces deux villes plus que partout ailleurs, vivent à la fois imbriquées et repliées sur elles-mêmes. Elles ne sont pas convaincues, comme le régime ne perd jamais une occasion de l’affirmer… et comme il tente parfois d’en fournir la démonstration en manipulant des groupes terroristes, que la mise à terre du régime actuel, dominé par une famille de confession alaouite et par ses comparses de la majorité sunnite et des autres minorités, signifiera fatalement l’arrivée au pouvoir des Frères Musulmans. Mais, en Syrie comme ailleurs, le capital est couard, et mieux vaut garantir de petits bénéfices, même au prix d’humiliations répétées, que se lancer dans une aventure où il pourrait y avoir quelque chose à perdre, mais certainement pas beaucoup plus à gagner. Cela vaut pour les Chrétiens, dont le nombre décroit constamment pour ne plus dépasser aujourd’hui les 8 % de la population, qui sont traumatisés par les drames vécus par leurs coreligionnaires en Irak et en Egypte et qui sont loin d’être rassurés par les conseils de "rester vigilants", voire de s’armer pour assurer leur protection, que leur prodiguent leurs amis des services de sécurité. Cela vaut pour les Ismaéliens, répartis entre la région de Masiaf et Qadmous et celle de Salamiyeh. Cela vaut pour les Druzes, regroupés dans la région excentrée et historiquement négligée du Hauran. Cela vaut surtout pour les Alaouites, dont une grande majorité n’a jamais bénéficié de la présence à la tête du régime d’une famille et de comparses issus de leurs rangs, mais qui sont à présent devant un choix difficile : prendre leurs distances avec le régime et être sanctionnés comme des traîtres, ou ne pas prendre parti et être entraînés dans sa défaite.
1.10 - Le régime n’a pu empêcher les Kurdes de rejoindre le mouvement
Principale minorité ethnique en Syrie, avec près de 15 % de la population, les Kurdes ont eu droit, depuis le début de la contestation, a un traitement particulier de la part du régime. Leur solidarité communautaire, leurs qualités de combattants et le soutien qu’ils sont susceptibles de trouver auprès de leurs frères du Kurdistan du sud (en Irak) et du nord (en Turquie), ont imposé aux responsables syriens de rechercher avec eux un accommodement. Le régime voulait éviter de s’affaiblir en déployant l’armée et les services de sécurité sur la totalité du territoire national. Comme d’habitude dans une telle situation, il a donc fait des promesses, en l’occurrence la restitution de la nationalité syrienne aux "Kurdes étrangers". Mais, pour ne pas dilapider cette carte, il en a différé la mise en œuvre. Ou plutôt, il a conditionné son application à la neutralité des Kurdes dans la période actuelle, dont il a tenté de sous-traiter la gestion à ses anciens alliés du Parti des Travailleurs du Kurdistan contre la Turquie. Après s’être interrogés sur la meilleure manière pour eux de gérer ce moment, qui leur offrait l’opportunité de négocier avec un pouvoir en difficulté la récupération des "droits nationaux" des Kurdes de Syrie (autorisation de parler et d’enseigner la langue kurde, création de radios et de télévisions kurdes, possibilité d’observer et de célébrer les fêtes kurdes…), les responsables politiques kurdes ont fini par rejoindre leur base et par placer, comme les autres Syriens, les revendications de liberté et de citoyenneté en tête de leurs priorités. La relative bienveillance dont les autorités sécuritaires continuent de faire preuve vis-à-vis de ceux qui sortent désormais par milliers pour réclamer la liberté pourrait donc ne pas durer. Surtout si, après le quartier kurde de Rokneddin, à Damas, les quartiers kurdes d’Alep et la ville kurde de Qoubani (Aïn al Arab), les villages kurdes s’étendant du Liwa’ d’Iskenderun à la frontière irakienne décidaient d’entrer sans réserve dans le mouvement.
1.11 - Le régime a été moralement discrédité par ses agissements
L’usage immodéré de la violence s’est d’ores et déjà retourné contre le régime. Accueillis comme des héros à leur sortie de prison, d’où ils avaient été expulsés après quelques jours de tortures et de pressions pour laisser la place à d’autres, les premiers détenus ont raconté à ceux qui en doutaient encore de quelle férocité pouvaient faire montre les sbires du régime. Au lieu de dissuader leurs parents, leurs amis et leurs voisins, comme les tortionnaires aux ordres du pouvoir l’imaginaient, leurs récits et les traces des mauvais traitements les ont incités à sortir davantage et à radicaliser leurs revendications. Aux premiers jours des manifestations, les Syriens défilaient au cri de "Liberté". Quelques semaines plus tard, ils réclamaient la "chute du régime". Certains veulent aujourd’hui que le chef de l’Etat, qui laisse faire ces horreurs sans intervenir… s’il ne les ordonne pas, et qui en porte de toute manière la responsabilité, fasse comme ses anciens homologues tunisien et égyptien : qu’il "dégage". Le bombardement de Homs, le siège de Tall Kalakh, l’humiliation des jeunes d’Al Bayda, la marche de la honte imposée à ceux de Banias, les tirs contre des manifestations de femmes, les crimes commis à Daraa et la découverte de charniers dans et autour de cette dernière ville, ne sont pas de nature à apaiser la volonté des manifestants de se débarrasser désormais de Bachar Al Assad et de son entourage dont l’immoralité est aujourd’hui patente.
1.12 - Le régime a d’ores et déjà perdu la bataille médiatique.
Ayant constaté l’effet dévastateur pour les pouvoirs en place de la diffusion des images des troubles plus tôt intervenus en Tunisie, en Egypte et en Libye, le régime syrien, qui n’avait rien à craindre des médias syriens publics et privés, tous contrôlés de près par des officiers des moukhabarat, s’était entendu, dès le mois de janvier 2011, avec son allié qatari. Il s’agissait, en muselant la chaine Al Jazira, dont la couverture des événements dans les autres pays avait contribué à populariser les mouvements de protestation, de prévenir la diffusion des images de la répression que le régime syrien avait bien l’intention de mettre immédiatement en œuvre pour ne pas se laisser déborder. Mais, suite à un différend provoqué entre Damas et Doha par les interventions en faveur des protestataires du cheykh Yousef Al Qardawi, les responsables de l’Emirat, désespérant de Bachar Al Assad et de son entourage, ont laissé la chaîne qu’ils patronnent couvrir comme elle l’avait fait ailleurs la contestation populaire en Syrie. Face aux reportages et aux interviews en direct d’acteurs ou de témoins des faits par la chaîne qatarie, mais aussi par la chaîne saoudienne Al Arabiya, la BBC et France 24, le régime n’a pu s’appuyer que sur ses propres médias. Manquant aussi bien de crédibilité que d’audience, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Syrie, ceux-ci n’ont pu faire entendre la version officielle des faits et des événements qu’à ceux qui lui étaient déjà acquis. Mis en difficulté par la monstruosité des accusations proférées contre lui, le régime n’a rien fait pour se tirer d’affaire. Il a au contraire donné le sentiment qu’il avait beaucoup de choses honteuses à cacher, en s’obstinant, contre son intérêt, à refuser l’entrée dans le pays de tous les médias étrangers indépendants, y compris ceux dont il n’avait pas à redouter un a priori défavorable à son égard.
1.13 - Le régime a largement dilapidé son capital diplomatique
Au début de l’année 2011, un consensus existait entre les membres permanents du Conseil de Sécurité pour considérer qu’il serait toujours délicat de sanctionner la Syrie, non pas en raison de son poids militaire mais du fait des capacités de nuisance élevées qu’elle conservait et qu’elle était susceptible de mettre en œuvre à tout moment dans son environnement régional. L’affichage de sa proximité avec l’Iran préoccupait les uns et irritait les autres. Mais personne n’envisageait alors d’aller au-delà des sanctions jadis infligées au pays et à certains de ses membres dirigeants par l’administration américaine précédente. La situation a depuis lors considérablement évolué. En quelques mois, le régime de Bachar Al Assad est parvenu à décourager la quasi-totalité de ses meilleurs soutiens. L’émir du Qatar, qui avait jadis tant fait pour aider le chef de l’Etat syrien à réintégrer la communauté internationale via la France, vient de s’en détourner. La Turquie de Recep Tayyip ERDOGAN, lassée de le mettre en garde contre sa politique du tout-répressif et de lui prodiguer des conseils d’ouverture en direction de sa population, adopte à son endroit un discours de jour en jour plus critique. A son instigation, semble-t-il, le président américain Barack Obama vient de donner à Bachar Al Assad une dernière chance : soit il réforme sérieusement, soit il sera lui-même réformé. Pour sa part, le chef de la diplomatie française ne cherche plus à dissimuler le dégoût que lui inspire le comportement des dirigeants syriens. Avec le soutien du président de la République, qui accueillait encore il y a six mois son jeune homologue syrien à l’Elysée, il milite au sein des instances européennes pour l’inscription du nom de Bachar Al Assad en tête de liste des responsables syriens sanctionnés pour leur rôle dans la répression. Il vient d'obtenir gain de cause. La Syrie compte toujours, évidemment, quelques soutiens de poids, comme la Russie ou la Chine. Mais elle a eu l’occasion de constater, au cours des années passées, que, en dépit de leurs réserves et de leurs menaces, ni l’une ni l’autre n’ont jamais utilisé en sa faveur leur droit de véto. Le paradoxe de la situation est que le meilleur avocat international de la Syrie de Bachar Al Assad reste aujourd’hui… l’Etat d’Israël. Reconnaissants pour la protection de la frontière commune que les Al Assad père et fils ont assurée à leur pays depuis l’accord de désengagement sur le Golan de 1975, et pour le renoncement à toute tentative de récupérer par la force cette portion revendiquée de leur territoire national par les hérauts de "la résistance et de l’obstruction", les responsables israéliens n’hésitent pas à dire tout haut qu’ils "préfèrent le diable qu’ils connaissent à celui qu’ils ne connaissent pas". Mais là non plus, les choses ne sont pas définitives.
1.14 - Le régime est désormais menacé par une crise économique
La tension créée en Syrie par les protestations et par leur répression n’a pas tardé à se répercuter sur la vie économique. Dans la capitale, dont le centre n’a pourtant connu de manifestations qu’aux premiers jours du mouvement, au milieu du mois de mars, les Syriens et les étrangers ont perdu l’habitude de sortir le soir et, en journée, la population songe davantage à ménager ses ressources qu’à fréquenter les commerces de la vieille ville et les nouvelles galeries marchandes. Les touristes, sur lesquels la Syrie fondait beaucoup d’espoirs et qui avaient retrouvé le chemin de Damas, se sont orientés vers d’autres destinations. Les prix très attrayants proposés par la Syrian Air n’ont pas suffi à les faire changer d’avis. L’Union Européenne a annoncé qu’elle suspendait le financement de certains projets. Les entreprises de plusieurs pays du Golfe ont gelé ceux qu’elles réalisaient dans le pays. La Bourse de Damas, qui peinait à démarrer, est devenue atone. Au début du mois d’avril, un vent de panique s’est emparé des milieux financiers, en raison de pressions considérables sur le dollar, devenu introuvable sur le marché des changes. Au milieu du mois de mai, le gouverneur de la Banque Centrale a menacé ceux qui avaient profité de ces circonstances pour retirer plus que les 10 000 $ autorisés par la loi. Il est douteux qu’il ait été entendu, le principal auteur de ces retraits étant, selon toutes probabilités, un riche homme d’affaire proche du pouvoir soucieux de se débarrasser des millions de livres syriennes que lui rapporte chaque mois son entreprise de téléphonie mobile…
1.15 - Le régime a multiplié les engagements… qu’il n’a pas tenus
Pour mettre un terme à la spirale dangereuse amorcée à Daraa entre violence de la répression et radicalisation des demandes des manifestants, Bachar Al Assad, joignant la carotte au bâton, est entré, vers la fin du mois de mars, dans un cycle de promesses. Le 24 mars, il a demandé à sa conseillère politique et médiatique d’annoncer, dans une conférence de presse, une prochaine intervention publique. Il devait y dévoiler tout un train de mesures économiques et politiques, parmi lesquelles la levée de l’état d’urgence en vigueur depuis 48 ans. Cette déclaration aurait dû remplir d’aise les protestataires. Mais, d’une part, elle venait trop tard puisque ces derniers s’étaient déjà fixé comme nouvel objectif le renversement du régime. Et, d’autre part, elle manquait de crédibilité, puisqu’une autre annonce faite le même jour, la fin des tirs sur les manifestants, était aussitôt démentie sur le terrain, à Daraa et à Lattaquié. Du coup, personne n’a été outre mesure surpris de constater que, lors de son intervention devant l’Assemblée du Peuple, le chef de l’Etat, réduisant les revendications des protestataires à de simples demandes sociales et économiques et dénonçant les comploteurs à l’origine des troubles, n’a même pas pris la peine de confirmer cet engagement. Au cours des jours suivants, Bachar Al Assad a procédé au limogeage des gouverneurs des villes de Daraa, Homs et Lattaquié, dans lesquelles la crise avait pris une tournure particulièrement aigue. Il semblait ainsi attribuer à la gestion des intéressés une large part de responsabilité dans la dégradation de la situation. Mais la réponse qu’il apportait au problème, le remplacement de civils par des militaires à la retraite, a immédiatement confirmé aux habitants des lieux et à l’ensemble des Syriens que le chef de l’Etat restait moins en quête d’une solution politique que d’un retour au calme et d’un dénouement sécuritaire. Le 3 avril, le président de la République a dissout le gouvernement de Mohammed Naji Otri et chargé le ministre de l’Agriculture sortant, Adel Safar, de constituer un nouveau gouvernement. Quelques mois plus tôt, cette initiative aurait rempli d’aise les Syriens, qui trouvaient depuis longtemps que le cousin de la belle-mère du chef de l’Etat, en place depuis 2003, n’avait pas suffisamment combattu la corruption, et qui attribuaient à son équipe économique la dégradation rapide de leurs conditions d’existence. Mais, au moment où elle est intervenue, cette décision ne leur importait plus en rien. Ce n’est pas à un changement de gouvernement qu’ils aspiraient désormais, mais à un changement de régime. L’affaire de l’état d’urgence, dont la levée a été finalement annoncée sans que cela modifie quoi que ce soit au comportement arbitraire des services de sécurité sur le terrain, et celle de la restitution de la nationalité syrienne aux Kurdes "étrangers", décidée et inscrite dans un décret sans qu’aucun de ses bénéficiaires potentiels n’ait encore récupéré ses droits, ne contribuent pas peu à ôter au régime en général, et à Bachar Al Assad en particulier, le peu de crédibilité dont ils pouvaient encore se prévaloir au sein de la population syrienne.
1.16 - Le régime a annoncé un dialogue sans parvenir à convaincre
Contraint par une situation de plus en plus délicate, le régime s’est finalement résigné à envisager, sans renoncer à des manœuvres, l’ouverture d’un "dialogue". Au milieu du mois d’avril et au début du mois de mai, une journaliste proche du régime, Samira Al Masalmeh, puis la conseillère politique et médiatique du chef de l’Etat, Bouthayna Chaaban, ont successivement affirmé qu’elles avaient "initié un dialogue" avec des membres de l’opposition en vue de rechercher une issue à la crise. Elles ont toutes deux aussitôt été contredites par lesdits membres de l’opposition, qui ont reconnu avoir parlé avec elles, mais de manière informelle, et ont nié avoir entamé des négociations pour lesquelles ils ne disposaient d’aucune procuration de la part de quiconque. Au milieu du mois de mai, le ministre de l’Information, Adnan Mahmoud, a déclaré à son tour lors d’une conférence de presse que "les jours à venir allaient voir la mise en place d’un dialogue national global au niveau des gouvernorats". Vague à souhait, la formule pouvait être comprise par chacun comme il le voulait. L’absence de référence explicite à "l’opposition" pouvait signifier la reconnaissance tacite, par le pouvoir, que ce n’était plus avec les seuls opposants traditionnels qu’il devait discuter, mais avec ceux qui, dans les rues des différentes villes, animaient depuis deux mois le mouvement. Mais elle pouvait aussi faire redouter que, une fois encore, le régime tente de diviser les rangs des manifestants pour circonscrire là où il le pouvait les protestations. D’autant que le rappel, par le ministre, de la "concomitance entre la restauration de la sécurité et de la stabilité, d’une part, et la mise en œuvre des réformes, d’autre part", signifiait que le pouvoir entendait dialoguer les armes à la main. On apprenait peu après que Bachar Al Assad avait chargé quatre de ses proches de mener ce dialogue. Il s’agissait des deux vice-présidents de la République, Farouq Al Chareh et Najah Al Attar, du conseiller pour les questions de sécurité du premier nommé, le général à la retraite Mohammed Nasif Khayr Bek, et de la conseillère politique et médiatique du chef de l’Etat, Bouthayna Chaaban. Ce choix a été accueilli avec un mélange de surprise et de moquerie par leurs futurs interlocuteurs, qui ont relevé l’âge vénérable de deux d’entre eux, le rôle largement décoratif joué depuis leur nomination par les deux vice-présidents, et le peu de considération manifestée naguère encore par le chef de l’Etat pour Bouthayna Chaaban, dont il n’écoute apparemment pas les conseil politiques et qu’il charge d’annoncer aux médias des projets qu’il n’a nullement l’intention de mettre en œuvre… Surtout, la poursuite simultanée de la répression sanglante a immédiatement rendu caduc tout espoir de voir les manifestants répondre à une telle proposition, qui ne pouvait que leur apparaître comme une manœuvre destinée non pas à répondre à leurs revendications politiques, mais à casser la dynamique de leur mouvement.
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Convaincu que "l’exception syrienne" le maintiendrait hors d’atteinte des soubresauts du "Printemps arabe", et persuadé que le mur de la peur édifié autour de sa population par près de 50 années d’état d’urgence et d’abandon de la société aux services de sécurité suffirait à le protéger, le régime de Bachar Al Assad a tardé à prendre la mesure du mécontentement des Syriens. Il a répondu à leurs demandes comme il l’avait toujours fait, en adoptant à leur égard une posture agressive et en s’efforçant de les réduire au silence par la force des armes. Deux mois après le début du mouvement de protestation, son bilan apparaît des plus mitigés. Certes, il est toujours en place et il a sauvegardé l’essentiel, son unité et celle des forces armées. Il conserve autour de lui un certain nombre "d'amis". Mais il a déjà joué et gaspillé plusieurs cartes, puisque les manifestations se poursuivent et qu’elles vont même en se développant. Arrivées trop tard et proposant trop peu, les concessions finalement annoncées par le régime se sont révélées incapables de répondre aux revendications des manifestants, elles aussi devenues plus radicales avec le temps. Tout donne à croire que la "coalition autoritaire" au pouvoir continuera à "faire de la résistance". Mais elle ne fera ainsi que s’enfoncer plus profondément dans l’impasse où, par aveuglement et surdité, elle s’est elle-même engagée.
(A suivre)
Re: Syrie
Bernard-Henri Lévy, épargnez aux Syriens votre soutien !
Par Burhan Ghalioun, écrivain, professeur à la Sorbonne, Subhi Hadidi, écrivain et journaliste, et Farouk Mardam Bey, éditeur.
A l'initiative de Bernard-Henri Lévy, un texte a été publié dans Le Monde du 25 mai 2011 sous le titre SOS Syrie, qui dénonce les crimes commis par le régime de Bachar al-Assad et appelle à la solidarité avec le peuple syrien dans sa lutte pour la liberté.
Nous jugeons pour le moins indécent que des personnes comme Bernard-Henry Lévy, qui se sont toujours illustrées par leur hostilité aux revendications légitimes du peuple palestinien et par leur coupable complaisance pour la colonisation des territoires occupés, y compris le Golan syrien, tentent de récupérer le mouvement populaire en Syrie au moment où il affronte avec un admirable courage la terrible machine répressive d'un pouvoir aux abois.
Nous considérons ce texte et toute initiative qui serait prise dans l'avenir par SOS Syrie, quelle que soit l'appellation sous laquelle ce groupe pourrait se présenter, comme des manœuvres sordides qui visent à détourner l'opposition démocratique syrienne de ses objectifs et portent atteinte à sa crédibilité devant son peuple.
Nous nous étonnons de voir Michel Rocard, François Hollande et Bertrand Delanoë mêler leurs noms à ceux des intellectuels qui ont applaudi l'invasion américaine de l'Irak et qui ne se sont apparemment pas repentis en constatant ses tragiques conséquences.
Nous pensons exprimer l'opinion de la très grande majorité des démocrate syriens en exil en appelant nos amis syriens, arabes, français, européens, à boycotter SOS Syrie et à s'en démarquer publiquement.
Mediapart
Invité- Invité
Re: Syrie
Les forces syriennes interviennent dans le centre du pays
http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/les-forces-syriennes-interviennent-dans-le-centre-du-pays_997625.html
http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/les-forces-syriennes-interviennent-dans-le-centre-du-pays_997625.html
Les forces syriennes ont abattu au moins trois civils et blessé plusieurs dizaines de personnes dimanche, dans le cadre d'opérations de reprise en main de plusieurs villes et localités du centre du pays où ont eu lieu des manifestations hostiles au régime baassiste.
Des soldats, appuyés par des chars, ont ouvert le feu à la mitrailleuse lourde dans les villes de Talbisseh et de Rastan, non loin de Homs, ainsi que dans plusieurs villages de la région.
Il s'agit du dernier bassin de population en date à être la cible d'une reprise en main par les forces de sécurité.
"Les soldats sont partout maintenant à Talbisseh. Ils font irruption à l'intérieur des habitations et procèdent à des arrestations", a déclaré par téléphone un témoin dans cette ville de 60.000 habitants. On entendait des tirs en arrière-plan.
"On dit qu'un minibus qui quittait Talbisseh avec des étudiants à son bord a essuyé des tirs de l'armée et qu'il y a des corps épars sur la route, mais personne ne peut quitter la ville pour aller vérifier", a-t-il ajouté.
Talbisseh se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de Homs, troisième plus grande ville de Syrie, où ce mois-ci, les chars ont bombardé un quartier.
Actuellement, l'armée occupe la place centrale de Homs, ville d'un million d'habitants, pour éviter que les manifestants n'en fassent un point d'ancrage du mouvement de contestation.
A Rastan, ville de 80.000 habitants, un témoin a dit qu'une clinique était bondée de blessés et qu'il était impossible de les évacuer vers un autre hôpital. "Les chars encerclent la ville, sur laquelle s'abat un feu nourri", a témoigné cet homme, un avocat qui a gardé l'anonymat par peur de représailles.
"C'est un pur acte de vengeance", a-t-il ajouté, en faisant allusion aux milliers de manifestants qui, vendredi, ont réclamé le départ du président syrien, Bachar Al-Assad, lors d'une des plus importantes manifestations dans la région depuis le début de la contestation en Syrie le 18 mars.
Rastan, ville relativement prospère au coeur d'une région agricole, est située sur la grand-route qui relie la capitale Damas à la deuxième ville de Syrie, Alep, dans le Nord.
Internet, les lignes de téléphone fixe et le réseau de téléphonie mobile ainsi que l'électricité et l'eau potable ont été coupés à Rastan, une mesure à laquelle recourt généralement l'armée avant de lancer l'assaut contre une ville, a continué cet avocat.
Les manifestations se poursuivent en Syrie malgré le recours de plus en plus important à la force pour écraser la contestation. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment qu'au moins 1.000 civils ont été tués par les forces de sécurité, l'armée et des miliciens pro-Assad depuis la mi-mars. Dans le même temps, 10.000 personnes ont été arrêtées, et les passages à tabac et les tortures sont monnaie courante.
Les autorités affirment que des groupes armés, des islamistes et des agents de l'étranger sont responsables des violences et parlent d'au moins 120 soldats et policiers tués depuis le début des manifestations, qui ont commencé à Deraa dans le sud du pays. Mais selon des défenseurs des droits de l'homme, des dizaines de soldats ont été abattus par des agents de la police secrète pour avoir refusé de tirer sur la foule.
A Deir al Zor, dans l'est de la Syrie, un homme a été blessé samedi dans des tirs des forces de sécurité contre une manifestation organisée à la nuit tombée, a rapporté un témoin.
"J'entendais le sifflement des balles et, dans le même temps, les manifestants qui scandaient 'Le peuple veut la chute du régime'", a dit ce témoin, un habitant de la localité joint par téléphone.
Les manifestations se tiennent le plus souvent le soir, désormais, afin d'échapper plus facilement aux forces de sécurité à la faveur de l'obscurité.
Eric Faye pour le service français
Par Reuters
Re: Syrie
Hamza, 13 ans, torturé et tué : le visage de la révolte syrienne
http://www.rue89.com/2011/05/30/nous-sommes-tous-des-hamza-la-revolution-syrienne-a-un-visage-206755
http://www.rue89.com/2011/05/30/nous-sommes-tous-des-hamza-la-revolution-syrienne-a-un-visage-206755
La diffusion vendredi d'images atroces du corps d'un garçon de 13 ans a renforcé la révolte contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie. Il s'appelle Hamza et a la figure pouponne du gentil écolier. Le 29 avril, dit « vendredi de la colère », il participe aux manifestations à Deraa, cette petite ville du sud de la Syrie foyer de la contestation et alors assiégée par l'armée.
Dans la vidéo, insoutenable, postée sur Youtube (et que nous avons décidé de ne pas diffuser) vendredi 27 mai, on reconnait à peine son visage, violet. Son corps porte des traces de balles et de torture. Il a le cou cassé, dit le commentaire, ajoutant :
« Tous ces actes de torture ne leur ont pas suffi, ils lui ont même coupé le pénis avant de le tuer. »
Notre riverain Basel Adnan, nous explique qu'il « est impossible de confirmer tout ce qui est dit », mais qu'apparemment, « la vidéo a été tournée le 25 mai, juste avant que le corps ne soit rendu à la famille et enterré ». Il précise :
« La télévision pro-régime Al Dounia TV a diffusé une interview d'un médecin légiste qui affirme que le corps a été rendu sans aucun signe de torture, et que la détérioration du cadavre est due à la longue période qui s'est écoulée entre la mort et le tournage de cette vidéo. Les causes de la mort de l'enfant ne sont pas précisées. »
Un nouveau Mohamed Bouazizi ?
Une enquête sur les circonstances du décès a été demandée par l'observatoire syrien des droits de l'homme, rapporte l'AFP, qui précise que le père de Hamza a aussi été arrêté lors des manifestations.
Même la chaîne de télé qatarie Al Jazeera dit n'avoir « pas les moyens de vérifier les informations de manière indépendante ». Toutefois, un reportage parle d'autres martyrs rendus à leurs familles, et montre la colère aux funérailles de Hamza, dont le portrait est brandi. (Voir la vidéo)
Si « ce sont les morts qui font la révolution », comme on dit à Damas, alors celui-là risque de l'accélérer. La page Facebook en arabe « Nous sommes tous des Hamza Al Khateeb » a déjà recueilli plus de 50 000 soutiens.
Les Syriens sont certes moins connectés que les Tunisiens – d'autant que tout ce qu'il font sur internet est tracé – mais la circulation de ces images est déjà en train d'accroître l'opposition au régime de Bachar al-Assad.
Sera-t-il le nouveau Mohamed Bouazizi, inspirateur de toute une génération ? Les Syriens n'avaient pas eu besoin qu'un jeune s'immole par le feu pour descendre dans la rue, mais ces images vont peut être grossir les rangs des manifestants.
A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89
► Mes étranges vacances en Syrie, où le sang coule en silence
► En Syrie, le soutien zélé de la génération Bachar au régime
► Jeune de Syrie, qu'aimes-tu de ton pays ? « Pas grand-chose »
► Tous nos articles sur la Syrie
Ailleurs sur le Web
► La dépêche AFP sur la torture de Hamza
► Sur le Washington Post : "La torture d'un garçon ravive la révolution syrienne"
Re: Syrie
Syrie : Hamza ,13 ans, martyrisé et martyr
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/syrie-hamza-13-ans-martyrise-et-95127
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/syrie-hamza-13-ans-martyrise-et-95127
Il est des faits qui n'ont pas besoin de longs commentaires car il se suffisent à eux-mêmes, malgré le besoin de quelques réflexions.
Le NouvelObs nous apprend ceci : Après 11 semaines de révoltes, les insurgés syriens ont une icône. Depuis vendredi 27 mai et la diffusion par Al-Jazira d'une vidéo du corps de Hamza Ali Al Khateeb, 13 ans, leur colère enfle.
Le visage violet et défiguré, son corps recouvert de traces de coups, de brûlures de cigarettes, de traces de balles tirées pour blesser mais non pour tuer, Hamza apparaît entouré de ses proches, affligés. Ses rotules ont été cassées, son cou brisé, sa mâchoire fracassée et son pénis coupé, précise le Washington Post.
La cause précise de la mort de Hamza n'est pas claire. L'ampleur de la souffrance endurée durant le mois qu'il a passé dans les geôles syrienne est en revanche palpable. Et, loin de dissuader les manifestants, elle n'a fait qu'accroître leur détermination.
Un mois d'emprisonnement
D'après différents témoignages, Hamza a été arrêté le 29 avril dernier par la police secrète dans la ville de Jiza près de Deraa, indique Al-Jazira. Il aurait été arrêté pour avoir chanté "à bas le régime" avec d'autres jeunes. Pour le reste, aucune information n'a été donnée à la famille avant que les autorités de la ville ne demandent à la mère du jeune homme, près d'un mois plus tard, de venir chercher son fils pour l'enterrer.
Dans cet article il y a une vidéo que je n'ai pas regardée et que je n'ai pas reportée ici.
On est en droit de se demander :
Que fait l'ONU quand une résolution a permis l'intervention en Libye alors que les deux révolutions n'ont commencé qu'à quinze jours l'une de l'autre et qu'en Libye les forces occidentales interviennent depuis le 20 mars, il y a plus de deux mois ? Le sang de la population syrienne est-il moins rouge que celui de la population libyenne ? Les centaines de morts syriens sont-ils moins morts que ceux de la Libye ?
Qu'en dit le G8 réunit à coups de 20 millions d'euros à Deauville ?
Où est BHL ?
Que nous en dit Manuel Valls, lui qui a déclaré que de voir DSK menotté était d'une cruauté insoutenable, du petit Hamza, quels mots lui restent-ils pour s'exprimer, lui dont l'échelle de Richter de l'émotion et de l'indignation est visiblement détraquée ?
Que nous dit Nicolas Sarkozy qui s'est rapproché d'El Assad, l'a invité à notre 14 juillet, alors que tout un chacun savait comment déjà par le passé dans les années 1980 ce pays sous état d'urgence depuis 1963 avait réprimé dans un bain de sang toute manifestation de liberté, lui qui a voulu joué de la Syrie dans le dossier complexe du proche orient sur-flattant cette république dictatoriale, mentant et se trompant comme la révélé Wikileaks (le JDD) : Dans leurs notes, publiées sur lemonde.fr jeudi, les diplomates américains détaillent comment l'Elysée, à grand renfort de fuites organisées dans les médias, accrédite la thèse d'un Bachar el-Assad "important" et "influent" dans cette affaire. Ils raillent par ailleurs le "suivisme" des médias français, évoquant ainsi "le blitz médiatique des officiels français". Car selon l'ambassade américaine à Paris, "malgré leurs déclarations pleines de louanges, les officiels français reconnaissent en privé qu'ils n'ont qu'une vague notion de ce que les Syriens ont réellement fait". "Semer des graines de discorde entre la Syrie et l'Iran" Pourquoi la France a-t-elle alors mis en avant Damas ? Washington, dont on connaît l'inimitié avec le président el-Assad, croit avoir trouvé la réponse. Cette stratégie "vise à valider la politique de Sarkozy d'ouverture à la Syrie", symbolisée par la présence à Paris de Bachar el-Assad lors du défilé du 14 juillet 2008, au lendemain du lancement en grande pompe de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Une politique qui, rappelle l'ambassade américaine, avait "alors été perçue, par de nombreuses voix critiques en France et à l'étranger, comme prématurée et imméritée". Washington en tête. Dans de nombreuses notes diffusées par WikiLeaks revient en effet l'inquiétude américaine à propos du rapprochement entre Paris et Damas. ? Oublie-t-il qu'il l'a reçu aussi le jeudi 9 décembre 2010, il y a moins de six mois, en grande pompe ?
Cette tragique, douloureuse et triste histoire d'Hamza, 13 ans, torturé et exécuté, montre que la cruauté de certains hommes n'a ni barrières ni fins, et que nous, ici, sommes bien lâches et bien passifs.
Il nous reste onze mois pour se débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution du jasmin.
Re: Syrie
Syrie : Bachar al-Assad accorde une amnistie générale
FRANCE INFO - 00:50
FRANCE INFO - 00:50
Le président syrien Bachar al-Assad a accordé une amnistie générale, après dix semaines de contestation dans son pays. Selon certaines sources, 10.000 personnes auraient été arrêtées. Une concession qui semble avoir peu d’effet, alors que la répression se poursuit, et que la mort d’un garçon de 13 ans a saisit le pays.
La carotte et le bâton, c’est, semble-t-il, la stratégie adoptée par le régime syrien face à la contestation qui perdure depuis dix semaines. Après avoir manié le bâton abondamment, le président syrien Bachar al-Assad a accordé une amnistie générale à tous ceux qui ont été emprisonnés. La mesure concerne même les mouvements politiques interdits, comme les Frères musulmans, auxquels l’appartenance peut valoir la peine de mort, depuis le soulèvement de 1982.
Cette mesure est à mettre dans la lignée des réformes que le président a concédé pour tenter de faire baisser la pression : levée de l’état d’urgence permanent, citoyenneté pour les Kurdes de l’est.
Mais ces mesures ont été accompagnées d’une répression sans pitié et des militants syriens ont affirmé que 10.000 personnes avaient été arrêtées depuis le début des manifestations contre Assad, dans la ville de Deraa, à la mi-mars, et qu’un millier de civils avaient été tués.
La répression semble d’ailleurs se poursuivre, puisque cinq personnes auraient été tuées dans le bombardement de la ville de Rastan par des chars. Les forces de sécurité ont aussi donné l’assaut à Hirak, une ville de la Plaine de Hauran, dans le sud.
Alors que les puissances occidentales tentent, sans succès jusqu’à présent, d’obtenir la condamnation de la Syrie par le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Unicef a de son côté demandé à la Syrie d’enquêter sur des informations selon lesquelles des “actes horribles” de violence auraient été perpétrés contre des enfants interpellés. Certaines informations font aussi état d’enfants tués durant la répression des manifestations.
L’agence se dit “particulièrement troublées par de récentes images vidéo d’enfants détenus arbitrairement et torturés ou victimes pendant leur détention de mauvais traitement ayant dans certains cas entraîné la mort”.
La télévision syrienne a annoncé mardi que le ministre de l’Intérieur, Mohammad al Chaar, avait ouvert une enquête sur la mort de Hamza Khatib, un garçon de 13 ans, qui, selon des activistes, est mort sous la torture en détention. Des images de son corps meurtri et ensanglanté ont circulé sur internet.
Re: Syrie
L'opposition syrienne rejette l'amnistie d'Assad
http://www.lefigaro.fr/international/2011/06/01/01003-20110601ARTFIG00668-l-opposition-syrienne-rejette-l-amnistie-d-assad.php
http://www.lefigaro.fr/international/2011/06/01/01003-20110601ARTFIG00668-l-opposition-syrienne-rejette-l-amnistie-d-assad.php
REPORTAGE - Réunis au sud de la Turquie, 300 représentants de toutes les factions réclament la chute du régime.
Les opposants syriens réunis à Antalya, cité balnéaire dans le sud de la Turquie, ont accueilli l'annonce par Bachar el-Assad d'une amnistie générale en criant: «Le peuple veut la chute du régime!» Trois cents Syriens, majoritairement réfugiés à l'étranger, mais représentant un large spectre des forces politiques qui luttent contre le pouvoir damascène, sont réunis jusqu'à vendredi sur les rives de la Méditerranée afin de soutenir la révolte à l'intérieur du pays. La répression a encore fait au moins 28 morts mercredi en Syrie.
La promesse de Bachar el-Assad, mardi soir, d'amnistier les prisonniers politiques et les membres de la confrérie des Frères musulmans «arrive beaucoup trop tard», de l'avis général. «Bachar essaye juste de gagner du temps pour mieux nous tromper, estime Maamoun al-Homsi, ancien député emprisonné pendant cinq ans. C'est lui qui devrait demander à être pardonné pour le sang versé.» Le mot d'ordre de la conférence pour un changement en Syrie est la solidarité «pour la révolution» et l'instauration d'une démocratie afin que tous les partis politiques puissent exister librement.
«L'objectif n'est pas de former un conseil national de transition comme en Libye, explique Molham al-Drobi, un dirigeant des Frères musulmans syriens. Il s'agit de se rassembler, quelles que soient nos orientations politiques, ethniques ou religieuses, pour établir une feuille de route pour une Syrie libre et démocratique.»
«Le sang qui coule nous rapproche»
Financé par les frères Ali et Wassim Sanqar, riches concessionnaires syriens en conflit avec le clan Assad, et par Ghassan Abboud, propriétaire de la chaîne satellite Orient TV, basée aux Émirats arabes unis, ce congrès a été critiqué par certains représentants à l'étranger. Ses détracteurs considèrent notamment qu'il a lieu trop tôt et craignent qu'il n'éclipse le sacrifice des militants en Syrie.
Contrairement à une réunion organisée à Istanbul en avril, essentiellement autour de figures religieuses de l'opposition, cette conférence rassemble des factions très diverses. Sont présents les Frères musulmans, des Kurdes, des chrétiens, des représentants de la déclaration de Damas, une plate-forme réformatrice réunissant divers courants, des intellectuels… Une des grandes faiblesses de l'opposition syrienne reste sa fragmentation. «Mais nous nous rendons compte qu'en dépit de nos divergences idéologiques nous n'avons pas eu de difficulté à nous réunir, le sang qui coule nous rapproche», se félicite Ammar Qurabi, président de l'Association nationale pour les droits de l'homme, qui a trouvé refuge au Caire depuis deux mois. L'un des co-organisateurs, Salah Eldin Bilah, un Kurde qui a été torturé dans les geôles syriennes, fait le même constat: «Je pensais que les tensions entre nous rendaient impossible un tel rassemblement. En fait, la discussion est possible.»
«C'est la torture qui m'attend»
Au-delà de l'unanimité sur la fin de la dictature de la famille Assad, comment envisager un avenir commun alors que les projets politiques ne concordent pas? «Chaque groupe a évidemment son idée mais personne ne veut en parler», résume un étudiant exilé aux États-Unis. Dès l'ouverture de la conférence, des dissensions sont apparues. Seul point commun, les vétérans de la résistance qui ont déjà souvent payé leur activisme par de nombreuses années de prison s'inclinent devant les jeunes qui versent aujourd'hui un lourd tribut à la répression.
Mohamed, par exemple, a fui Lattaquié et s'est réfugié à Istanbul. Les sbires du régime sont à sa recherche: le jeune activiste organisait avec un réseau d'amis des manifestations spontanées dans la ville. Surtout, en avril, il a posté sur YouTube une vidéo d'un massacre filmé depuis le balcon familial avec son téléphone portable. Les forces ont ouvert le feu sur des manifestants. «Il y a eu 38 morts, dit-il. Je ne peux plus rentrer dans le pays tant que le régime n'est pas tombé. Il ne me ferait même pas le cadeau de me tuer directement, c'est la torture qui m'attend.»
Un étudiant en littérature de Damas est sorti officiellement de Syrie pour rallier Antalya. Sa résistance à lui consiste «à filmer des manifestations, les exactions des forces de l'ordre, collecter des vidéos de l'ensemble du pays et les diffuser sur Facebook», résume-t-il en se frottant les yeux rougis de fatigue. Malgré deux arrestations, il veut prendre le risque de retourner en Syrie. «La colère de la jeunesse augmente de jour en jour et ce que je fais n'est rien à côté du sacrifice de ceux qui sont déjà morts.»
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Re: Syrie
Syrie : une sanglante journée de prières
FRANCE INFO - 17:43
FRANCE INFO - 17:43
Au moins 27 civils ont été tués aujourd’hui à Hama en Syrie par des tirs des forces de sécurité lors d’une grande manifestation dans cette ville située au nord du pays. Des milliers de personnes sont descendues dans la rue. Des militants pro-démocratie ont appelé à ces rassemblements dédiés aux enfants tués depuis le début de la contestation. Malgré la répression du régime, la mobilisation ne faiblit pas.
Un nouveau vendredi de prières qui se termine dans le sang. A Hama au nord, à Deir al Zor, dans l’est du pays, et dans le quartier de Barzeh à Damas, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des dizaines de milliers de manifestants. Bilan, selon les L’Observatoire syrien pour les droits de l’homme : 27 morts.
Malgré la répression, la correspondante de France Info a pu constater que la répression de faiblit pas. Valérie Crova (0'59")
A Hama cette journée a rappelé de tristes souvenirs à la population. C’est dans cette ville que le père de Bachar, Hafez al-Assad, avait ordonné une répression sanglante des Frères musulmans en 1982. Le soulèvement s’était soldé par la morts de 20.000 manifestants.
Depuis plusieurs semaines, le vendredi est un jour de mobilisation en Syrie. Cette semaine, les manifestants ont défilé en hommage aux "enfants de la liberté". Selon l’Unicef, au moins 30 enfants ont été tués par balles dans la répression depuis le 15 mars. C’est l’arrestation et la torture de 15 enfants et adolescents accusés d’avoir peint des graffitis anti-régime à Deraa qui avait d’ailleurs constitué l’étincelle de la révolte.
Le réseau internet ne fonctionne pas aujourd’hui à Damas ni à Lattaquié, grande ville côtière dans le nord-ouest du pays, selon des habitants. Le réseau avait déjà été coupé une journée début avril.
Re: Syrie
Bilan revu à la hausse en Syrie
france-info
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Au moins 53 civils ont été tués hier par les forces de sécurité, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Et ce chiffre pourrait encore augmenter.
La majorité des victimes ont été tuées à Hama dans le nord du pays.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier contre le régime de Bachar al Assad. Il s’agissait des plus importants rassemblements depuis le début de la contestation mi-mars.
Re: Syrie
Plus de 100 000 personnes aux funérailles des manifestants tués à Hama
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/06/04/005-syrie-manifestation-bilan-morts.shtml
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/06/04/005-syrie-manifestation-bilan-morts.shtml
Tandis que le bilan des manifestants tués vendredi est revu à la hausse, plus de 100 000 personnes ont participé samedi aux funérailles des victimes à Hama, dans le nord du pays.
Après les prières de la mi-journée, des dizaines de milliers de personnes sont sorties des mosquées, portant des cercueils vers les deux principaux cimetières de la ville, a expliqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdul-Rahman.
La plupart des magasins étaient fermés en signe de solidarité. « Les gens sont en état de choc », a témoigné un résident sous couvert de l'anonymat.
La colère gronde en ville. Le peuple ne veut plus vivre dans le silence et la peur. Toute la ville est fermée aujourd'hui et les gens appellent à une grève générale de trois jours.
— Omar, un opposant qui a accepté de donner son prénom
Le réseau Internet a été rétabli après une nouvelle coupure, cette fois-ci de plus de 24 heures. Il avait été mis hors d'usage vendredi pendant une demi-heure.
Un bilan revu à la hausse
Selon le président de l'Observatoire, Rami Abdel-Rahmane, le bilan des manifestants antirégime tués vendredi par les forces de sécurité pourrait s'élever à 48 morts.
Un autre militant des droits de l'homme, Mustafa Osso, parle de 63 morts.
Les journaux officiels syriens ont pour leur part fait état de « 20 personnes tuées vendredi, des policiers, des agents de sécurité et des civils, par des tirs de groupes armés ». Depuis le début de la contestation, les autorités accusent des « gangs criminels » d'être à l'origine des troubles.
Selon les organisations syriennes de défense des droits de l'Homme, au moins 1270 personnes ont été tuées depuis le début du soulèvement.
Londres a qualifié la répression d'« impitoyable » et condamné « l'odieux mépris » de Damas pour la vie humaine.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit « alarmé » par l'escalade de la violence exercée par le pouvoir, indifférent aux pressions et sanctions internationales.
Des opposants syriens réunis à Bruxelles
Quelque 200 opposants au régime syrien, résidant en Europe, ont entamé samedi à Bruxelles une conférence pour soutenir la révolution et réclamer la fin de la répression menée par le président Bachar al-Assad.
« S'il est vraiment un guide, il doit arrêter ses crimes, et si ses forces continuent à emprisonner, à torturer les manifestants, il faut qu'il y ait un changement de régime », a expliqué l'un des organisateurs, le Dr Bassem Hatahet.
La conférence de la Coalition nationale de soutien à la révolution syrienne se tiendra jusqu'à dimanche.
Re: Syrie
Syrie : des clips vidéos pour dénoncer la répression
FRANCE INFO - 08:48
FRANCE INFO - 08:48
Alors que les manifestations contre le régime de Bachar El Assad sont réprimées dans le sang, de jeunes "révolutionnaires" syriens utilisent la toile pour diffuser des clips anti-régime. Ces vidéos sont réalisées à l’extérieur de la Syrie par des activistes avec des images tournées pendant les manifestations. Ils en font une arme de propagande révolutionnaire.
Syrie : des clips vidéos pour dénoncer la répression A Beyrouth, le reportage de de Valérie Crova (2'05")
Réalisé depuis l’étranger par de jeunes activistes syriens, ce clip peut heurter certaines sensibilités par le caractère parfois extrêmement violent des images présentées comme ayant été tournées pendant les récentes manifestations en Syrie.
En Syrie, les manifestations contre le régime de Bachar El Assad continuent. Hier, les autorités syriennes ont accusé des "bandes armées" d’être à l’origine de la mort de 120 policiers. Ils auraient été victimes d’une embuscade à Djisr el Choghour, une ville du nord-ouest du pays, selon Damas qui parle de "massacre". Une version contestée par les militants de l’opposition, qui parlent eux d’une mutinerie. Selon des défenseurs des droits de l’homme, des soldats et des policiers auraient été exécutés par les forces de sécurité elles-mêmes parce qu’ils refusaient de tirer sur les manifestants.
Syrie : Damas accuse des groupes armés d’avoir "massacré" 120 policiers A Beyrouth, les précisions de Valérie Crova (0'55")
Difficile à vérifier. Les médias étrangers ne sont pas autorisés à couvrir les événements qui se déroulent à l’intérieur du pays, en proie depuis le 15 mars à un mouvement de contestation contre le régime du président Bachar al-Assad. Un mouvement violemment réprimé par le régime. Selon des organisations de défense des droits de l’Homme, plus de 1.100 civils ont été tués et au moins 10.000 personnes interpellées depuis mi-mars.
Cet autre clip utilise un ancien succès de la grande chanteuse libanaise Fayrouz où il est question de liberté qui arrive...
Après un premier projet de résolution avorté début mai - la Russie, la Chine et l’Inde s’y étaient opposés - la France est prête à demander au Conseil de sécurité de l’Onu le vote d’une résolution condamnant cette répression sanglante, et ce malgré la menace d’un veto russe. C’est ce qu’a annoncé le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, en visite hier à Washington. Le projet de résolution exige notamment la fin immédiate des violences contres les manifestants.
Syrie, le massacre se poursuit
Les membres de l'ONU n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une résolution contre al-Assad.
Réveil difficile en Syrie samedi matin. Les forces syriennes appuyées par des hélicoptères ont tué au moins 25 civils lors d'énormes manifestations hostiles au régime vendredi à travers le pays, particulièrement dans le nord-ouest cible d'opérations brutales de l'armée. Près de trois mois après le début de la révolte et en dépit des sanctions et des protestations internationales, Bachar al-Assad paraît déterminé à mater dans le sang toute contestation.
Alors que les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU divergent sur l'opportunité d'une résolution condamnant cette répression, les Etats-Unis ont souligné la nécessité "de bâtir une pression internationale" pour forcer le président syrien, qui a succédé au pouvoir à son père Hafez al-Assad décédé il y a 11 ans jour pour jour, à cesser la violence. "Ce qui compte, c'est de lui faire comprendre que la pression s'accroît face à ses actes", a-t-il dit, après que le secrétaire américain à la Défense Robert Gates eut remis en cause "la légitimité" du président syrien. La Russie, qui a un droit de veto à l'ONU, est contre une résolution sur la Syrie où la répression a fait plus de 1.200 morts et entraîné l'arrestation d'au moins 10.000 personnes et la fuite de milliers d'autres depuis le 15 mars, selon des ONG.
Des tireurs embusqués
La répression a été particulièrement violente dans la localité de Maaret al-Nouman, proche de celle de Jisr al-Choughour dans le gouvernorat d'Idleb, au nord-ouest, où au moins 10 civils ont été tués par les troupes qui ont tiré des dizaines de milliers de manifestants, selon des témoins et des militants. Un onzième est mort dans un village avoisinant, ont-ils précisé. Le père de l'un des manifestants tués a affirmé à l'AFP que son fils avait été "touché à la poitrine par un tireur embusqué".
Il a affirmé ainsi que d'autres militants sur place que des hélicoptères de l'armée avaient tiré sur la foule. "Les hélicoptères bombardent la ville", a affirmé l'un d'eux. Selon le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel-Rahmane, les manifestants à Maaret al-Nouman ont réussi à prendre le contrôle d'une station de police après la fuite des forces de sécurité. Des hélicoptères sont ensuite intervenus pour tirer sur le bâtiment, a-t-il dit.
L'Etat accuse des "gangs armés"
La télévision d'Etat a, elle, fait état d'une attaque "de groupes terroristes armés contre un QG de la sécurité", les autorités accusant depuis le début de la révolte des "gangs armés" d'être à l'origine des troubles. En raison des restrictions imposées par le régime, les journalistes ne peuvent circuler librement et les informations sont difficiles à confirmer de source indépendante.
Le scénario à Maaret al-Nouman rappelle celui en début de semaine de Jisr al-Choughour, ville meurtrie de la même région, quasi-désertée par ses 50.000 habitants après des violences qui, selon Damas, ont fait 120 morts parmi les policiers. Les opposants ont attribué ces décès à une mutinerie à leur QG.
Des milliers de réfugiés
Alors que la Turquie a décidé de garder les frontières ouvertes, des milliers de Syriens, dont beaucoup originaires de Jisr al-Choughour, s'y sont réfugiés ces derniers jours. Mitraillages par hélicoptères, tirs sur les cortèges funéraires ou les ambulanciers, ils ont livré des témoignages édifiants sur les méthodes employées selon eux par le régime. Un secouriste syrien, touché d'une balle au dos alors qu'il évacuait un blessé à Jisr al-Choughour, a affirmé sur son lit d'hôpital en Turquie avoir vu "des centaines" de blessés, ainsi que "dizaines de morts, peut-être 100".
http://info.sfr.fr/monde/articles/syrie-massacre-se-poursuit,582443/
Dernière édition par spike le Sam 11 Juin - 17:49, édité 1 fois (Raison : Pense à mettre les balises de citations please.)
ricou adzif- Messages : 102
Date d'inscription : 17/01/2011
Re: Syrie
http://tempsreel.nouvelobs.com//actualite/monde/20110612.OBS4986/syrie-les-chars-de-l-armee-entrent-dans-jisr-al-choughour.html
Syrie : les chars de l'armée entrent dans Jisr al-Choughour
Près de 200 chars accompagnés d'hélicoptères ont commencé à pilonner la ville du nord-ouest du pays, selon des témoins.
La télévision publique a montré l'arrivée des chars de l'armée dans la ville de Jisr al-Shugur. (AFP)
L'armée syrienne est entrée dimanche 12 juin dans la ville de Jisr al-Choughour dans le gouvernorat d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, pour en "expulser les groupes armés", a indiqué la télévision publique.
"Les divisions de l'armée sont entrées à Jisr al-Choughour et ont purgé l'hôpital national des groupes armés", a-t-elle précisé. Toujours selon la télévision, "deux hommes armés ont été tués, un grand nombre d'entre eux ont été arrêtés et des mitrailleuses ont été saisies".
Le régime avait annoncé vendredi une opération militaire dans le secteur de Jisr Al-Choughour, "à l'appel des habitants". La télévision avait accusé des "groupes armés" d'avoir "commis des atrocités".
"Depuis ce matin peu avant 7 heures (4 heures GMT), l'armée a commencé à pilonner d'une manière intense la ville à partir de chars et avec des armes lourdes, ensuite elle a pris d'assaut la ville depuis l'est et le sud", témoigne un militant.
"Des bruits d'explosions ont été entendus et des hélicoptères munis de mitrailleuses survolaient la ville", ajoute ce témoin. D'après lui, près de 200 chars se trouvent sur place.
De plus en plus de témoignages
Les témoignages sur les exactions du régime de Bachar al-Assad se sont par ailleurs multipliés samedi, alors que les forces de l'ordre appuyées par des hélicoptères venaient de tuer au moins 25 civils lors d'énormes manifestations hostiles au régime à travers le pays.
La répression a été particulièrement violente à Maaret al-Nouman, localité du nord-ouest du pays : une dizaine de civils ont été tués par les soldats qui ont tiré sur des dizaines de milliers de manifestants, selon des témoins et des militants.
Les mêmes sources racontent aussi que des hélicoptères de l'armée ont tiré sur la foule. La télévision d'Etat a pour sa part accusé des "groupes terroristes armés" d'avoir attaqué un QG de la sécurité dans cette ville et mis le feu à des récoltes.
Mais les témoins accusent les soldats d'avoir mis eux-mêmes le feu à des champs de blé dans cette zone. "Dans mon village, il y avait 40 maisons, ils l'ont complètement détruit. Même les arbres, même les oliviers, ils les ont brûlés", raconte une réfugiée à la frontière turque.
"Ils sont venus avec une trentaine de tanks, au total une soixantaine de blindés de la quatrième division. Ils ont tiré avec les tanks et des roquettes (...). Les cadavres sont encore sur place", témoigne un homme à propos d'un autre village.
"On mitraillait tout le monde"
Plusieurs déserteurs de l'armée, réfugiés à la frontière turque, ont également témoigné des exactions commises par leurs unités et de la peur des soldats, "à bout de nerfs" et menacés de mort en cas d'insubordination.
Un jeune déserteur a notamment raconté le "nettoyage" d'Ar-Rastan, une ville de 50.000 habitants dans la province de Homs : "On nous a dit qu'il y avait là-bas des hommes armés. Mais (...) il s'agissait de simples civils. On nous a dit de leur tirer dessus. Quand on rentrait dans les maisons, on mitraillait tout le monde dedans : les grands comme les petits".
"Ils mettent des snipers sur certains points en hauteur (...), et quand les soldats ne tirent pas (sur les contestataires, ndlr), ils les abattent", ajoute un autre déserteur.
Plus de 400 Syriens ont par ailleurs franchi la frontière turque dans la nuit de samedi à dimanche, portant à 5.051 le nombre de réfugiés provenant de Syrie et installés dans des villages de tentes dans le sud de la Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Le Nouvel Observateur - avec AFP
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012343233-un-colonel-syrien-affirme-avoir-protege-les-habitants-de-jisr-al-choughour
Un colonel syrien confirme les dissensions au sein de l'armée
Le colonel déserteur affirme avoir protégé les habitants de Jisr al-Choughour.
Un colonel syrien déserteur confirme des dissensions au sein de l'armée et affirme avoir protégé des habitants de Jisr al-Choughour, ville du nord-ouest de la Syrie où les troupes syriennes ont donné l'assaut dimanche.
"A Jisr al-Choughour. L'armée syrienne avançait, avec les unités d'infanterie devant et les tanks derrière. J'ai essayé de protéger les civils", a déclaré à l'AFP le colonel Hussein Harmoush, réfugié depuis jeudi à la frontière turque, près du village turc de Güveççi.
"Avec moi, il y a des groupes (de soldats) qui ont déserté", a poursuivi l'officier. "Nous ne disposions que d'armes légères et de mines".
"Nous avons tendu des pièges à l'armée syrienne pour la retarder et permettre aux civils de prendre la fuite et de quitter la ville", a-t-il ajouté, indiquant avoir posé des mines sur les points de passage des troupes.
Des témoins avaient déjà fait état de heurts entre différentes factions de l'armée dans cette ville de 50.000 habitants, soumise à une violente répression depuis plusieurs jours.
Des combats dimanche
L'un deux a évoqué des combats dimanche entre quatre tanks entrés en dissidence et le reste des troupes loyales au régime du président Bachar al-Assad. Un autre a mentionné la destruction de ponts pour empêcher l'avance des militaires.
Le colonel Harmoush a démenti cette dernière information, indiquant que les tanks avaient bien pénétré dans la ville par les ponts, intacts.
L'officier, désormais vêtu en civil mais qui s'est identifié en présentant sa carte d'identité militaire, affirme avoir fui jeudi depuis Damas en direction de la frontière turque, où est également installée sa famille, en profitant d'une permission.
Le militaire dit avoir quitté l'armée en raison de ses "attaques contre des civils innocents, qui ne portent dans leurs mains qu'un rameau d'olivier". Car il ne fait pas de doutes pour lui que, dans toutes les villes où il a été envoyé, les protestataires étaient parfaitement désarmés.
"L'armée a reçu l'ordre d'empêcher à tout prix les manifestations d'avoir lieu et de faire taire les gens. On nous a ordonné de faire feu sur les gens si les manifestations continuaient", relate-t-il.
«L'armée syrienne tue des civils»
"Je n'ai pas accepté les ordres. Mais j'ai vu ce qu'ont fait certains soldats", continue le colonel: "J'ai vu les tanks tirer sur les villes, j'ai vu l'artillerie tirer, les hélicoptères faire feu avec des armes automatiques".
"L'armée syrienne tue des civils, et chasse les gens de leurs maisons (...). Les villages sont vidés, les habitants chassés à la frontière et dans les pays étrangers", affirme l'officier.
Hussein Harmoush espère entraîner d'autres officiers sur la voie de la désertion.
"Certaines personnes sont entrées en contact avec moi, et, si dieu le veut, ils vont déserter", dit-il.
Le choix est cependant difficile. "De nombreux officiers et soldats veulent faire défection mais ils ne le font pas car ils ont peur de se faire tuer, eux et leurs familles", explique le militaire.
"Un agent des services de renseignement avait reçu l'ordre de tuer des civils et il ne l'a pas fait. Sa femme a été violée", donne-t-il en exemple.
Interrogé sur la présence aux côtés de l'armée syrienne de soldats iraniens ou de miliciens du groupe armé libanais pro-iranien Hezbollah, évoquée par de nombreux témoignages, le colonel assure avoir lui aussi avoir eu affaire à ces unités.
"Je m'en souviens bien, à Damas, dans le secteur de Sakba, j'ai vu les gens qui manifestaient et je les ai vus en action", déclare-t-il. "J'ai vu de mes yeux les snipers installés dans les étages supérieurs, des snipers iraniens et du Hezbollah qui tiraient sur la foule."
(Source AFP)
Re: Syrie
Bachar al-Assad : "Il n’y aura pas de réforme dans le sabotage et le chaos"
FRANCE INFO - 12:49
FRANCE INFO - 12:49
Le président syrien est intervenu en public ce matin pour la troisième fois depuis le début de la contestation en mars. Une contestation réprimée dans le sang. Il a réitéré ses accusations de "complot" et de "sabotage", et a évoqué des élections législatives pour le mois d’août.
Le président syrien est intervenu en public ce matin. Comme prévu, il n’a rien annoncé de bien nouveau. Les précisions de Jacques Plana. (0'53")
Bachar al-Assad a de nouveau parlé de "complot". A Beyrouth les précisions de Valérie Crova. (1'10")
Bachar al-Assad reste droit dans ses bottes. Le président syrien a à nouveau affirmé que son pays faisait face à un "complot". Tout en soulignant que cela rendrait la Syrie "plus résistante", dans son discours à l’Université de Damas ce matin.
Comme à son habitude, il a également qualifié les opposants de "saboteurs". En indiquant qu’il n’y aurait pas de réforme "dans le sabotage et le chaos", "il n’y a pas de solution politique avec ceux qui portent les armes".
La Syrie se trouve à un "tournant" après des "jours difficiles", a-t-il ajouté dans son allocution retransmise par la télévision d’Etat.
Il a annoncé la tenue rapide d’un dialogue national en Syrie. "Le dialogue national pourrait aboutir à des amendements à la Constitution ou à une nouvelle Constitution", a-t-il ajouté. Enfin, il a évoqué des élections législatives pour le mois d’août.
Il s’agissait de la troisième prise de parole du président syrien depuis le début du soulèvement populaire, à la mi-mars.
Une prise de parole attendue par les opposants, les militants pro-démocratie et les manifestants syriens. Ils espèrent le départ pur et simple de Bachar al-Assad, et des élections libres.
Ils réclament aussi l’annulation de la suprématie du parti Baas qui gouverne le pays depuis plus de 40 ans. Bachar al-Assad a d’ailleurs évoqué dans son discours une possible abrogation de l’article constitutionnel sur l’hégémonie du Baas.
D’après les militants et les défenseurs de droits de l’Homme, environ 1.400 Syriens ont été tués lors de la répression depuis le mois de mars, et 10.000 sont détenus par les forces syriennes.
Près de 11.000 personnes ont fui vers la Turquie voisine.
Par ailleurs, ce matin l’Union européenne a indiqué qu’elle était prête à renforcer ses sanctions contre la Syrie.
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012344864-le-regime-syrien-rejette-toute-ingerence-dans-ses-affaires-interieures
Le régime syrien rejette toute «ingérence» dans ses affaires intérieures
Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé mercredi que son pays, en proie depuis la mi-mars à un mouvement de contestation du régime du président Bachar al-Assad, rejetait «toute ingérence» dans ses affaires intérieures.
«Nous rejetons toute ingérence étrangère. Nous pourrons parvenir à des dénominateurs communs en dépit des divergences des points de vue. Personne à l'extérieur ne doit nous imposer son point de vue», a dit le ministre lors d'une conférence de presse à Damas.
Il a ainsi accusé son homologue français Alain Juppé d'avoir des «illusions colonialistes». «M. Juppé vit toujours dans les illusions de l'époque coloniale française. Il n'aura aucune influence dans les affaires syriennes», a-t-il dit.
Le ministre syrien a aussi démenti que son pays recevait l'aide de l'Iran ou du Hezbollah libanais contre les manifestants qui contestent le régime du président Assad.
La répression a fait depuis le 15 mars plus de 1.300 morts parmi les civils et entraîné l'arrestation de plus de 10.000 personnes, selon des ONG syriennes. Elle a aussi poussé à l'exode des milliers de Syriens vers la Turquie et le Liban.
M. Mouallem a d'autre part déclaré que son pays souhaitait «les meilleurs relations avec la Turquie» et que les responsables turcs «revoient leur position» sur les évènements en Syrie.
«Nous sommes attachés aux meilleurs relations avec la Turquie avec laquelle nous partageons plus de 850 km. Nous ne voulons pas anéantir des années d'efforts déployés pour établir des relations privilégiées. Je souhaite qu'ils revoient leur position», a-t-il dit.
(Dés)union pour la Méditerranée
La Turquie, qui a accueilli plus de 10.500 réfugiés syriens, a estimé que M. Assad aurait dû s'engager d'une manière «beaucoup plus claire et nette» sur les réformes.
«Il faut lire entre les lignes dans son discours. Il faudrait qu'il dise haut et fort d'une manière claire et nette: (...) "Nous passons au système pluraliste, nous allons organiser des élections démocratiques conformes aux normes internationales"», a indiqué lundi le président Abdullah Gül au lendemain d'un discours du président Assad.
La Turquie fournit également de l'aide humanitaire aux déplacés du côté syrien de la frontière.
Dans son discours à l'Université de Damas, le président Assad a appelé les Syriens réfugiés en Turquie à rentrer au pays, tout en prévenant: «Il est du devoir de l'Etat de poursuivre les saboteurs, il n'y a pas de solution politique avec ceux qui ont porté les armes».
Des opposants syriens se trouvent dans la zone frontalière, où ils ont annoncé dimanche avoir formé un «Conseil national» pour tenter de faire chuter le régime d'Assad.
M. Mouallem a aussi affirmé que son pays envisageait de suspendre sa participation à l'Union pour la Méditerranée.
Ce forum de coopération entre l'Union européenne et les pays du sud de la Méditerranée dont Israël, était l'un des grands projets de Nicolas Sarkozy à sonLe r arrivée à la présidence française en 2007. Il est aujourd'hui moribond, en grande partie à cause de la paralysie du processus de paix israélo-palestinien.
(Source AFP)
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012346633-six-morts-dans-des-manifestations-en-syrie
Manifestations géantes en Syrie pour le vendredi «Dégage!»
Manifestation après la grande prière du vendredi, dans le quartier Hajar Al Asswad à Damas, le 1er juillet.
Plus d'un demi-million de personnes ont manifesté vendredi à Hama, dans le centre de la Syrie, pour appeler à la liberté, ce qui constitue «la plus grande manifestation» depuis le début du mouvement de contestation dans ce pays, ont affirmé des militants sur place.
Les forces de sécurité ont fait onze morts et au moins 12 blessés parmi les centaines de milliers de manifestants qui ont défilé contre le régime dans toute la Syrie, où le «temps presse» pour le pouvoir, a mis en garde la diplomatie américaine.
Le bilan le plus lourd a été enregistré à Homs, dans le centre du pays, où «six personnes dont une femme ont été tuées quand les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser des manifestations dans plusieurs quartiers de la ville», a affirmé un militant des droits de l'Homme joint par l'AFP.
Un autre militant a fait état de «la mort de deux personnes dans le quartier de Qadam à Damas et de celle d'un troisième à Daraya», dans la banlieue de la capitale.
Une militante a pour sa part annoncé la «mort d'une femme et de sa fille tuées dans un bombardement de l'armée sur un élevage de poulets dans le village d'Al-Barra de la région de Jabal al-Zawiya» (nord-ouest), ajoutant qu'«une autre femme de la famille avait été blessée».
«Plus de 500.000 personnes» ont manifesté vendredi à Hama, ville située à 210 km au nord de Damas, a assuré le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Rami Abdel-Rahmane, selon lequel il s'agit de «la plus grande manifestation depuis le déclenchement de la Révolution en Syrie», le 15 mars.
Un des militants avait indiqué auparavant au téléphone à l'AFP que ces contestataires «venus de tous les quartiers», s'étaient rassemblés «sur la place al-Assi», leur lieu de rendez-vous traditionnel.
Les participants à ce rassemblement ont scandé des slogans hostiles au régime et appelant à la liberté, a-t-on pu entendre au téléphone.
100.000 personnes à Homs
A Homs, à 160 km au nord de la capitale syrienne, «plus de 100.000 personnes ont participé aujourd'hui aux manifestations dans plusieurs quartiers», a raconté un militant des droits de l'Homme.
Pour sa part, la télévision officielle syrienne a signalé deux blessés dans les rangs des forces de l'ordre à Homs.
Deux manifestants ont également été abattus vendredi à Damas, dans le quartier de Qadam, et un autre à Daraya, près de la capitale, par «les forces de l'ordre», selon Ammar Qorabi, le chef de l'Organisation nationale des droits de l'Homme, basé en Egypte.
Une personne a en outre été tuée à Lattaquié, sur la côte, par une grenade lancée d'une voiture, a-t-il ajouté.
Comme toutes les semaines, les militants pour la démocratie avaient appelé sur Facebook à une nouvelle journée de manifestations vendredi baptisée «Dégage!».
Des milliers de personnes se sont en outre rassemblées dans la province d'Idleb (nord-ouest) et dans les régions kurdes du Nord-Est, à Amouda et à Hassaké. A Alep, deuxième ville de Syrie, les forces de l'ordre ont arrêté trois contestataires.
-> Des rassemblements de soutien au peuple syrien sont organisés à Paris, Lyon et Bordeaux, samedi 2 juillet.Toutes les infos ici.
De son côté, la télévision officielle a montré des manifestations en faveur du chef de l'Etat dans les villes d'Alep (nord) et de Soueida (sud). Les personnes présentes agitaient des drapeaux syriens et scandaient : «Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout».
(Source AFP)
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012346766-vendredi-meurtrier-pour-les-opposants-syriens
Vendredi meurtrier pour les opposants syriens
Vingt-huit civils ont été tués par les forces gouvernementales, alors que le mouvement de contestation ne cesse de s'amplifier.
Vingt-huit civils syriens ont été tués par les forces gouvernementales vendredi, qui ont tiré sur les manifestants dans plusieurs villes, a annoncé samedi l’Organisation nationale des droits de l’Homme.
Le bilan le plus lourd a été enregistré à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, théâtre d’une offensive de l’armée depuis plusieurs jours, où «16 personnes ont été tuées», selon cette ONG basée en Egypte. Elle a en outre fait état de huit morts à Homs (centre), de deux à Damas, d’une personne tuée dans la ville côtière de Lattaquié, et d’une autre à Alep, capitale économique et deuxième ville de Syrie.
Au cours de la journée de mobilisation de vendredi, baptisée «Dégage!» par les militants pour la démocratie à l’intention du président Assad, Hama a été le lieu de «la plus grande manifestation contre le régime» depuis le début du mouvement de contestation, le 15 mars, d’après le président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, Rami Abdel-Rahmane. Les manifestants «venus de tous les quartiers», s’étaient rassemblés sur la place al-Assi, lieu de rendez-vous traditionnel des contestataires. Le défilé s’était étiré sur «plus d’un kilomètre» et aucune présence des forces de sécurité n’avait été constatée, avaient précisé les militants.
Le gouverneur de cette ville, située à 210 km au nord de Damas, a été limogé de son poste par un décret du président Bachar al-Assad, a annoncé l’agence officielle Sana sans donner d’autres précisions. En 1982, cette cité avait été le théâtre de répressions ayant fait 20.000 morts lorsque le mouvement interdit des Frères musulmans s’était soulevé contre le régime d’Hafez al-Assad, le père de l’actuel chef de l’Etat.
Vendredi, «les manifestants ont défilé dans au moins 268 régions en Syrie, contre 202 la semaine dernière», a affirmé le président de l’Organisation nationale des droits de l’Homme, Ammar Qorabi, dans un communiqué. Leur nombre «a été un des plus importants» depuis le début des protestations sans précédent contre le régime.
(Source AFP)
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012347230-sous-le-siege-de-l-armee-syrienne-hama-tente-de-resister
ssiégée par l'armée syrienne, Hama tente de résister
Par LIBÉRATION.FR
«Les chars sont postés aux entrées de la ville à l'exception de l'entrée nord. Les habitants sont mobilisés, ils ont pris la décision de défendre jusqu'à la mort leur ville pour ne pas permettre à l'armée d'y entrer. Des habitants ont dormi dans les rues où ils ont érigé des barrières de sable et posé des pneus afin d'empêcher tout assaut». Selon le récit à l'AFP de Rami Abdel Rahmane, le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, les habitants de Hama, ville de quelque 800.000 habitants au centre de la Syrie, semblent déterminés à résister à l'assaut du régime.
-> Cette vidéo, montre une barricade de parpaings, dressée par «des parents», décrit le diffuseur (SNN, principal plate-forme de vidéos du soulèvement syrien), pour «empêcher l'entrée de la milice de Bachar».
«Nous ne voulons pas que l'armée et les forces de sécurité entrent», lit-on sur la petite pancarte.
Sur cette autre vidéo, les manifestants «sont debout face aux balles», décrit-il, précisant dans le commentaire que le film a été tourné ce mardi:
C'est dans cette même ville qu'Hafez al-Assad, le père et prédécesseur de Bachar, perpétra un massacre en 1982: 15 à 25000 morts, pour écraser la révolte des Frères musulmans, confrérie interdite en Syrie et dont Hama est le bastion.
Lors de ce sanglant «printemps syrien», la ville a vite rejoint la contestation, lancée à Deraa. Elle a été le théâtre, ces dernières semaines, de manifestations monstres. La ville est devenue incontrôlable, selon des militants, depuis le 3 juin. Ce jour-là, 48 civils ont été tués par des tirs des forces de sécurité, lors de la dispersion d'une manifestation de 50.000 personnes. Le lendemain, ils étaient 100.000 pour les funérailles. Vendredi dernier, 500.000 personnes seraient descendues dans les rues, selon des militants. La plus grande manifestation en trois mois de révoltes.
Selon un habitant de la ville, qui s'exprime sous anonymat sur le site Les Observateurs de France 24, l'ampleur de cette mobilisation s'explique par le fait que le gouverneur ait conclu un accord avec les grandes familles de la ville, pour que les forces de sécurité ne soient pas présentes lors des manifestations. «Les représentants des familles ont (...) réussi à le convaincre que la présence des forces de l'ordre entraînait inévitablement des jets de pierre et des affrontements. Après avoir obtenu la promesse que les protestations seraient pacifiques, le gouverneur a donc accepté de ne pas faire intervenir les forces de l'ordre pendant les manifestations», rapporte-t-il.
-> Sur cette vidéo, tournée à Hama le 1er juillet, selon la chaîne Ugarit News, des habitants ont déployé une bannière sur laquelle on peut lire: «Nous voulions seulement être traités comme des humains, donc ils nous ont tués.»
Le petit film se termine par un lâcher d'oiseaux:
Le gouverneur a été limogé le lendemain. Et l'armée syrienne tente depuis de reprendre le contrôle de la ville. Elle a fait une première incursion dans le centre de la cité, dimanche, avant de se retirer.
Une nouvelle opération a été lancée lundi à l'aube, simultanément dans «70% des quartiers de la ville», selon un militant. 200 à 300 personnes auraient été arrêtées. Sur la vidéo ci-dessous, on voit des cars d'agents de sécurité entrés dans la ville:
20 à 25 personnes auraient été blessées. Parmi eux, un médaillé olympique, le boxeur Nasser al-Shami, qui remporta le bronze lors des JO d'Athènes en 2004.
200 à 300 ont été arrêtées. Pour effrayer les habitants, les forces de sécurité ont tiré en l'air. Toute la matinée, des avions militaires ont survolé la ville à basse altitude, jusqu'à franchir le mur du son.
«Les habitants de Hama sont en ébullition et en désobéissance civile», pouvait-on lire lundi sur la page Facebook «The Syrian Revolution 2011», principale page du mouvement de contestation.
Ce mardi, les arrestations se poursuivaient et des coups de feu étaient entendus. Dix personnes ont été tuées, dont un enfant, et au moins 35 blessées.
La situation a fait réagir le ministère des Affaires étrangères français:
Mais la Chine et la Russie bloquent l'adoption de toute résolution condamnant la Syrie.
Des vidéos sont visibles sur le site de Libé.
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012349821-syrie-treize-civils-tues-par-des-tirs-de-l-armee
Syrie: treize civils tués par des tirs de l'armée
Treize civils sont morts lundi et mardi à Homs, dans des heurts sans précédent entre opposants et partisans du régime.
Treize civils ont été tués lundi et mardi par des tirs de l’armée syrienne à Homs (centre), a déclaré Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"13 civils ont été tués hier et aujourd’hui dans plusieurs quartiers de Homs par des tirs de l’armée qui effectue une opération dans cette ville", située à 160 km au nord de Damas", a-t-il affirmé.
Lundi soir, un civil a été tué et quatre ont été blessés par les forces de l’ordre dans le quartier de Khaldiyé à Homs où plusieurs cars d’agents de la sécurité ont pénétré et des tirs ont été entendus, selon Abdel Karim Rihaoui, chef de la ligue syrienne des droits de l’Homme.
Des heurts sans précédent entre opposants et partisans du régime ont fait 30 morts ces dernières 48 heures, dans cette cité où cohabitent les trois communautés sunnite, alaouite -une branche du chiisme à laquelle appartient le président Bachar al-Assad- et chrétienne, avait indiqué l’OSDH.
"Les autorités syriennes procèdent à des opérations militaires et sécuritaires à Homs, après avoir échoué dans leur tentative de semer des divisions confessionnelles dans cette cité, grâce à la clairvoyance des habitants de toutes les confessions", a-t-il déclaré.
"Trente personnes de toutes les confessions ont été tuées samedi et dimanche et l’OSDH exprime sa solidarité avec les habitants dans leurs épreuves. Le plan des autorités a échoué comme il avait échoué à Banias en avril dernier" lorsque les milices loyales au régime avaient ouvert le feu sur une mosquée dans cette ville côtière, avec l’objectif d’inciter à des dissensions interconfessionnelles, a-t-il poursuivi.
L’armée syrienne est intervenue dans plusieurs villes pour réprimer la contestation du régime du président Assad, procédant à des perquisitions et à des arrestations.
(Source AFP)
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012350485-allez-degage-bachar-la-chanson-de-la-revolte-syrienne
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012350874-la-syrie-autorise-le-multipartisme
La Syrie autorise le multipartisme
Le gouvernement syrien autorise, tout en encadrant, l'existence d'autres formations politiques dans le pays, une revendication essentielle de l'opposition.
Le gouvernement syrien a adopté un projet de loi autorisant le multipartisme pour "permettre l’alternance" du pouvoir en Syrie toujours en proie à des manifestations, réprimées par les forces de sécurité qui ont procédé dans la nuit à de nouvelles arrestations à Damas.
Les autorités syriennes, qui avaient promis fin avril une série de réformes portant notamment sur les lois électorales et celles relatives à la presse, ont adopté un projet de loi encadrant la création de nouveaux partis, a annoncé l’agence officielle Sana dans la nuit de dimanche à lundi.
Le multipartisme est une revendication essentielle de l’opposition en Syrie, où le parti Baas tient les rênes du pouvoir depuis 1963. Le parti de l’ancien président Hafez al-Assad, père de Bachar, actuel chef de l’Etat, est, selon la Constitution, "le dirigeant de l’Etat et de la société".
D’autres formations politiques pourront désormais exister à ses côtés, à condition de respecter notamment la déclaration universelle des droits de l’Homme, de ne pas reposer sur des bases religieuses ou tribales et de ne pas être issu d’une organisation ou d’un parti non syrien, selon Sana.
De même, explique l’agence, "les organes du parti ne doivent comporter aucune formation militaire ou paramilitaire, publique ou secrète" et leurs principes, objectifs et sources de financement doivent être clairement établis.
Poursuite des manifestations
Les diverses réformes annoncées par les autorités -dont la levée le 21 avril de l’état d’urgence- n’ont pas calmé les protestataires qui défilent régulièrement depuis le 15 mars pour réclamer la chute du régime.
Les marches hostiles au pouvoir se sont poursuivies dimanche soir, notamment dans la capitale Damas, où l’armée a procédé à de nombreuses arrestations dans différents quartiers, en bouclant certains, désormais totalement isolés.
Lundi matin, l’armée, appuyée par des chars s’est déployée dans de nombreux quartiers de Homs, la troisième ville dans le centre du pays, théâtre de violences meurtrières qui ont fait une cinquantaine de morts depuis une semaine.
La ville, encerclée par l’armée, est désormais inaccessible, ont précisé des militants. Par ailleurs, les forces de sécurité ont arrêté des centaines de personnes à Damas et Sakareb (nord-ouest), selon des militants.
La campagne d’arrestation, intense dimanche dans les quartiers damascènes de Roukn Eddine et de Qaboune, s’est poursuivie dans la nuit à Hajar al-Assouad et à Sahnayah (bien Sahnayah), autres quartiers de la capitale, selon l’OSDH.
Lundi matin, plus de 300 avocats se sont rassemblés au Palais de justice de Damas pour réclamer la libération des avocats arrêtés ainsi que des prisonniers d’opinion.
L’Allemagne prend contact avec l’opposition
Bachar al-Assad, visiblement déterminé à poursuivre la répression en dépit des réformes politiques annoncées, a remplacé dimanche le gouverneur de Deir Ezzor (est), où 550.000 personnes avaient manifesté vendredi contre le régime.
Il s’agit du deuxième responsable régional limogé par le président syrien depuis le début du mois après Ahmad Khaled Abdel-Aziz, gouverneur de Hama, démis de ses fonctions au lendemain d’une manifestation qui avait réuni plus de 500.000 personnes appelant à la chute du régime, selon des militants.
Depuis le 15 mars, la répression de la révolte populaire en Syrie a fait près de 1.500 morts civils, entraîné l’arrestation de plus de 12.000 personnes et l’exode de milliers d’autres, selon des ONG de défense des droits de l’Homme.
Sur le plan diplomatique, l’Allemagne a indiqué lundi avoir eu des contacts avec des membres de l’opposition syrienne à Berlin et en Syrie ainsi qu’avec le régime à Damas.
Le nouveau chargé de mission du ministère allemand des Affaires étrangères pour le Proche-Orient, Boris Ruge, s’est rendu deux fois en Syrie où il a rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères (…) et des représentants de l’opposition syrienne à Damas" ces dernières semaines, a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schaefer.
Berlin est une des premières capitales à faire état de ses contacts avec l’opposition, qui s’est déjà réunie à plusieurs reprises en Turquie.
(Source AFP)
Re: Syrie
La communauté internationale dans l’impasse syrienne
FRANCE INFO - 15:05
FRANCE INFO - 15:05
Au lendemain d’un week-end sanglant en Syrie, la communauté internationale a condamné la répression et les violences qui ont fait une centaine de morts à Hama. Même la Russie, jusqu’à présent peu ferme, a durcit le ton. L’Europe pour sa part, a décidé de renforcer les sanctions et demandé au Conseil de sécurité d’agir. Mais tout engagement de militaire reste exclu. Et Bachar al-Assad semble décidé à ne rien lâcher.
Les images qui parviennent à sortir de Syrie montrent l’ampleur de la répression menée ce week-end par l’armée. Le nombre de victimes, principalement à Hama, s’établit autour de 140 morts, mais reste imprécis. Une chose est sûre, c’est qu’il n’est pas clos, car aujourd’hui encore, les militaires syriens poursuivent leurs bombardements sur la ville.
La communauté internationale a vivement réagi face à cette escalade. Même la Russie, qui a jusqu’à présent refusé de suivre les condamnations, a durcit le ton, adressant toutefois ses critiques aussi bien au pouvoir qu’à l’opposition : “L’usage de la force contre les civils et les représentants des structures de l’Etat est inacceptable et doit cesser”, a dit le ministre russe des Affaires étrangères.
Pour la première fois, la Russie durcit le ton contre la Syrie. A Moscou, la correspondance d’Alexandre Billette. (0'43")
Barack Obama de son côté s’est dit “horrifié” et assure que les Etats-Unis vont chercher à renforcer l’isolement de Damas sur la scène internationale. En Europe, Berlin a condamné une “guerre contre son propre peuple”. En France, le Quai d’Orsay s’est inquiété de cette “aggravation nouvelle et toujours plus inacceptable de la répression sanglante”. Le secrétaire britannique au Foreign Office, William Hague, a souhaité que la pression internationale se fasse plus forte, notamment de la part de la Turquie et des pays arabes. L’Italie rejoint l’Allemagne pour demander une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
La France, comme l’Allemagne et l’Italie, en appelle au Conseil de sécurité de l’ONU. Le porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal. (0'59")
L’Union européenne pour sa part annonce un durcissement des sanctions. La liste des dignitaires du régime interdits de visas et dont les avoirs sont saisis est élargie. Et l’UE demande au Conseil de sécurité d’agir. Il doit d’ailleurs tenir ce lundi une réunion à huis-clos sur la question.
L’Europe annonce une aggravation des sanctions contre la Syrie. Les explications d’Hervé Toutain. (0'47")
Mais quel type d’action est envisageable ? Sûrement pas une action militaire. Et ce n’est pas Pékin ou Moscou, qui ont fait savoir dès le départ leur opposition à cette option qui le disent, mais Londres. William Hague a précisé qu’elle n’était “pas envisageable”, car “toutes les conditions ne sont pas réunies”. Engagés dans une action qui ne donne pas les résultats escomptés en Libye ; freinés par les données complexes du contexte syrien et par les éventuelles retombées d’une intervention sur les relations israélo-arabes, les Occidentaux ne semblent pas pressés d’intervenir militairement. Les menaces de vetos russes et chinois, officiellement rejoints par l’Afrique du sud, l’Inde et le Brésil, permettent finalement de cacher cette gêne.
Le président Bachar al-Assad a félicité ses troupes, après la répression qui a fait 140 morts ce week-end. A Beyrouth, le compte-rendu de Valérie Crova. (1'03")
Bachar al-Assad le sait bien, lui qui a félicité son armée des opérations menées ce week-end. Les violences en Syrie auraient au total fait 2.000 morts depuis mars. Un chiffre qui n’effraiera sans doute pas le régime. En 1982, la révolte des Frères musulmans avait fait 20.000 tués, pour beaucoup, déjà, à Hama.
Re: Syrie
http://www.liberation.fr/monde/01012352265-24-morts-en-syrie-pour-le-premier-jour-du-ramadan
24 morts en Syrie pour le premier jour du ramadan
Vingt-quatre civils ont été tués lundi en Syrie dont dix après la prière du soir au premier jour du ramadan, par les tirs des forces de sécurité, a affirmé Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
«Dix martyrs sont tombés et plusieurs ont été blessés par les tirs des forces de sécurité lors des manifestations dans divers villes syriennes après la prière des Tarawih», qui a lieu tous les soirs durant le mois de ramadan après la rupture du jeûne, a précisé M. Abdel Rahmane faisant état d’un bilan global pour la journée de vingt-quatre morts.
Après la prière, six personnes ont été tuées à Irbine, au nord est de Damas où des milliers de manifestants ont défilé, une personne a été tuée à Maadamiyé, près de Damas, deux à Lattaquié (nord ouest) et une à Homs (centre), a-t-il dit. Plus de 150 personnes ont été interpellées lundi soir, a-t-il ajouté.
Lundi soir, des chars de l’armée syrienne ont pilonné un quartier résidentiel à la périphérie de Hama, a déclaré un militant sur place, joint par téléphone. Selon Abdel Karim Rihaoui, chef de la Ligue syrienne des droits de l’Homme, des tirs nourris étaient entendus dans tous les quartiers.
Mais l’agence syrienne officielle Sana a assuré pour sa part que «l’armée poursuivait sa mission dans la ville de Hama, en enlevant les barricades dressées par les groupes de saboteurs aux principales entrées de la ville», évoquant de «vastes affrontements» contre des groupes bien organisés, à l’armement sophistiqué.
Hama, symbole de la lutte
Située à 210 km au nord de Damas, la ville de Hama a été le théâtre d’immenses manifestations contre le pouvoir ces dernières semaines et 100 personnes y ont été tuées dimanche. Elle est déjà un symbole de la lutte contre le régime depuis la répression en 1982 d’une révolte des Frères musulmans, qui avait fait 20.000 morts.
Les autorités syriennes redoutent particulièrement les prières nocturnes du ramadan, un forum susceptible d’amplifier la mobilisation contre le régime dans un pays où les manifestations se déroulent en général à la sortie des mosquées.
Parallèlement, une réunion de consultations d’urgence sur la répression en Syrie contre l’opposition s’est tenue lundi au Conseil de sécurité de l’ONU, où Européens et Américains cherchaient à obtenir une condamnation de Damas. Cette réunion s’est terminée sans résultat concret.
Un haut responsable de l’ONU a souligné au cours des discussions à huis clos qu’en plus des morts, on comptait 3.000 disparus et 12.000 personnes jetées en prison depuis le début des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad en mars, ont rapporté des diplomates.
(Source AFP)
Re: Syrie
Syrie : l’armée tire sur des opposants au lendemain des sanctions occidentales
France Info - 14:56
France Info - 14:56
Les forces loyales au président syrien Bachar al Assad ont ouvert le feu à balles réelles pour disperser des manifestations contre le régime à Daïr az Zour, dans l’est du pays, et à Haouran Plain, dans le Sud. Des tirs ont également eu lieu à la sortie de plusieurs mosquées selon l’Union de coordination de la révolution syrienne. Des violences qui interviennent au lendemain du premier appel des Occidentaux au départ de Bachar al-Assad.
De plus en plus de voix s’élèvent pour demander le départ de Bachar al Assad en Syrie. A New York, Aurélien Coly. (1'04")
France Info - Nouvelles manifestations contre le régime syrien aujourd’hui
Au moins quatorze manifestants ont été tués et plusieurs dizaines d’autres blessés ce matin par les forces de l’ordre syriennes à la sortie de la mosquée d’Inkhil, dans la province méridionale de Deraa, après la prière du vendredi. C’est ce qu’indiquent des opposants au régime de Bachar al Assad.
Les forces loyales auraient également tiré sur des manifestants dans l’est du pays.
Des violences qui se produisent alors qu’hier les Etats-Unis et l’Union européenne ont réclamé la démission de Bachar al Assad. La répression contre les manifestations aurait fait près de 2 000 morts depuis cinq mois.
Cette demande formulée par les Etats-Unis et l’Europe n’est pas approuvée pas la Russie. Alliée de longue date de la Syrie et fournisseur d’armements à ce pays, la Russie prône avant tout la non-ingérence et appelle au dialogue politique interne depuis le début de la révolte.
La Russie ne suivra pas les appels à la démission de Bachar al Assad. Moscou estime que le président syrien a besoin de temps pour mettre en place les réformes promises. Ilana Moryoussef. (0'56")
Les ambassadeurs européens se réunissent dans la journée à Bruxelles pour décider de nouvelles sanctions. L’UE envisage notamment des sanctions contre le secteur pétrolier.
Des sanctions qui pourraient priver la Syrie de revenus non négligeables dans la mesure où l’Europe achète 95% du pétrole exporté par la Syrie.
Une mission humanitaire de l’ONU doit se rendre en Syrie ce week-end pour témoigner de la répression par Damas du mouvement de contestation
Par ailleurs, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU doit se réunir lundi pour discuter de la situation des droits de l’homme en Syrie.
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