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Réflexion sur le sexisme

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Message  Invité Jeu 11 Aoû - 21:23

Les femmes prenaient part à la guerre et étaient respectées comme les hommes.
C'est le cas en Israël. Je ne saurais dire si c'est là la preuve qu'un pays est particulièrement civilisé. Le mieux serait qu'il n'y ait plus ni armée ni guerre... Mais je m'éloigne du sujet...
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Message  Lib Sam 13 Aoû - 11:57

Le truc, c'est que les celtes étaient un peuple avant tout, mais de plusieurs pays. La reine Boadissée à fédérer pas mal de ces pays.
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Message  Groucho Marx Ven 19 Aoû - 21:23

à propos de matriarcat, ecouter cette emission des conferences d'onfray
http://www.franceculture.com/emission-conferences-de-michel-onfray-questions-reponses-14-2011-07-29.html-0
la 2me question à 23'42" parle de matriarcat patriarcat et capitalisme.
Onfray expose la théorie du passage du matriarcat au patriarcat par otto gross et repris par la "gauche freudienne".
faudrait que je résume mais la flemme, allez écoutez ça dure pas trop longtemps (environ 1/4 d'heure)
mais cela reste de la théorie étant donné que si il y a eu effectivement passage du matriarcat au patriarcat, il n'y a aucune trace qui permet de le confirmer
émissions tres interessantes ceci dit en passant...

edit:
j"ai trouvé ça:
http://banquetonfray.over-blog.com/article-michel-onfray-conferences-sur-france-culture-questions-reponses-5-80211196.html
2) Est-ce que l’agriculture moderne intensive qui va à sa perte est liée au patriarcat et au capitalisme, pendant que le model ancien traditionnel extensif est en rapport avec le matriarcat?

Rien ne permet d’affirmer que le début de notre préhistoire était matriarcal ou patriarcal, alors, sans traces ni preuves, nous en sommes réduits à des conjectures. Michel Onfray, s’appuyant sur la théorie de Jean Malaurie, suppose que les catégories actuelles de domination des femmes (matriarcat) ou des hommes (patriarcat) n’existaient probablement pas au début, mais il s’agissait plutôt de l’anarcho-communalisme : dans la horde, on partageait des tâches culturelles "mécaniquement" pour que la communauté puisse survivre, l’individu n’existait pas, la séparation des fonctions homme/femme n’a pas eu encore lieu.

Le symbole de la Terre-mère nourricière est cher à Freud et aux psychanalystes, à des religions et … aux écologistes. Et pourtant, la terre n’est pas notre mère nourricière, elle est constituée de la même matière que nous, nous ne sommes que des poussières d’étoiles (les intuitions des présocratiques, les travaux des astrophysiciens H. Reeves et J-P. Luminet). Dans la préhistoire l’homme n’était pas encore séparé de la nature et du cosmos, mais en faisait partie.

« Croirais-tu que les atomes qui forment ton corps sont nés dans les étoiles? […] Au centre des étoiles il fait très chaud - des millions de degrés - et des réactions nucléaires ont lieu. Elles engendrent de nouveaux atomes qui s’accumulent dans le corps de l’astre. Plus tard, après la mort et le démembrement de chaque étoile, ces atomes errent dans l’espace. Un certain nombre vont se retrouver dans la matière qui constitue notre planète. Ils circulent dans les sols et dans les océans. Et un jour, ils entrent dans les cycles de vie de toutes les espèces. Depuis, ces atomes composent chaque individu et ta nourriture t’en apporte constamment On peut vraiment dire que nous sommes des poussières d’étoiles! En ce sens, les étoiles sont les arrière-grands-mères de tous les vivants au monde. »

Hubert Reeves, L’Univers expliqué à mes petits-enfants
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Message  ivo Mer 31 Aoû - 11:32

un petit zap .... de genre ... ^^


Identité sexuelle : polémique autour de nouveaux manuels scolaires
FRANCE INFO - 04:57
80 députés UMP ont officiellement demandé au ministre de l’Éducation le retrait de ces manuels, qui expliquent l’identité sexuelle des individus autant par le contexte socio-culturel que par leur sexe biologique.
La polémique est relancée. Elle dépasse même la campagne menée jusque là par les organisations catholiques...
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces 80 députés UMP ne font pas dans la nuance. La circulaire ministérielle, à l’origine de toute la polémique, stipulait : “si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée”.
Dans la lettre de ces députés, qui demande le retrait des manuels scolaires, cela donne : “selon cette théorie (du genre), les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualités : homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels”. Chacun est libre de juger...

La théorie du genre suscite l’ire de 80 députés UMP - qui demandent le retrait des manuels scolaires qui le traitent. Cécilia Arbona (1'15")

Tout est donc parti d’une circulaire ministérielle, datée du 30 septembre 2010, dans laquelle le ministère de l’Éducation nationale définit les nouveaux programmes de SVT (Sciences de la vie et de la terre) des classes de Première. Et introduit la théorie du genre.

Levée de bouclier, au sein de l’enseignement catholique. La direction de l’enseignement catholique a écrit, en mai dernier, aux directeurs diocésains pour attirer leur attention sur “le discernement à apporter dans le choix des manuels pour cette discipline”. Et c’est à peu près tout.
Jusqu’à temps que les associations et les politiques s’en mêlent...

Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, est l’un des 80 députés qui demandent le retrait de ces manuels (0'52")

Jacques Myard, député des Yvelines, conteste précisément cette théorie du genre. (0'55")

Plusieurs associations, relayées notamment par Christine Boutin, mettent sur pied une pétition pour “défendre la liberté de conscience à l’école” ; à ce jour elles ont réuni 25.600 signatures. Une autre pétition, intitulée l’école déboussolée, en affiche 37.000.

Le 20 juillet dernier, quelque peu agacé, le ministre Luc Chatel a fait savoir que les programmes sont “conformes à l’état actuel des connaissances scientifiques en biologie”, et qu’ils “prônent un respect de chacun, conformément aux valeurs de la République”.

Ce qui n’est pas du goût de ces parlementaires UMP - proches, pour beaucoup, de la Droite populaire - la frange droitière du mouvement. Ils contestent donc, fermement, cette théorie du genre, et estiment “du devoir de l’Etat de mieux contrôler le contenu des manuels scolaires”.
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Message  spike Sam 3 Sep - 1:06


Comment des êtres humain-e-s ont été métamorphosé-e-s en hommes et en femmes

extrait de la deuxième partie , La fonction de la sexualité dans l'oppression des femmes, du livre d'Alice Schwarzer La petite différence et ses grandes conséquences - 1977 - Editions des femmes.


Au XIXème siècle encore, le célèbre médecin anglais Acton écrivait : "Toute idée de plaisir sexuel chez la femme est une infâme calomnie". Esquisser ici l'histoire de la sexualité nous mènerait trop loin, mais il est évident que les derniers temps ont brillé par l'absence de toute sexualité féminine. Les fillettes, les épouses et les mères étaient censées n'avoir pas de sexualité. Seule exception à la règle, les putains, payée pour ce faire par les hommes qui en avaient les moyens. La possession de la femme par l'homme s'étant démocratisée, tout représentant du sexe masculin dispose aujourd'hui d'un personnel féminin comprenant en une seule personne une putain, une mère, une compagne et une servante. Le statut de femme-objet sévît tout particulièrement chez les gauchistes qui formulent des postulats repris des slogans de Mai 68 : "Baiser deux fois la même fille c'est faire déjà partie des nantis !" (Les ravages causés par ces nouvelles normes masculines ont été plus d'une fois évoqués dans les témoignages.)
Non seulement notre époque a trouvé de nouvelles normes, mais elle a aussi ses prophètes pour énoncer des commandements déjà établis. Autrefois nous avions les religions représentantes au moins identifiables d'une morale subjective. En dépit de la terreur qu'elles exerçaient, elles concédaient au moins une toute petite place à des versions individuelles de leur morale. Aujourd'hui nous avons la science qui, elle, se veut objective. La psychanalyse et la psychologie qui prêchent la "vérité" de la "nature" humaine ont créé une image quasi irréfutable de la "nature féminine". Au lieu d'employer les instruments qui leur sont propres pour démontrer comment des êtres
humain-e-s ont été métamorphosé-e-s en hommes et en femmes, elles sont devenues elles-mêmes des instruments de manipulation sexiste pour le patriarcat. La société des hommes a trouvé en ses sciences ses instruments les plus efficaces de dressage de la féminité.
Parmi les rares exceptions, on compte le psychologue professeur John Money et la psychiatre Anke A. Ehrhardt. Au lieu de manipuler les sujets d'observation, ils respectent plus ou moins le mission d'émancipation d'un service au service de l'humanité et dans leurs recherches et leurs observations cliniques posent avec rigueur le problème de l'identité sexuelle. Selon leurs thèses, l'identité sexuelle - la féminité et la virilité - n'est pas une identité biologique. Simone de Beauvoir : "On ne naît pas femme, on le devient."
Dans une vaste analyse intitulée "Masculin, féminin", les Américains citent entre autre choses ce cas impressionnant : lors d'une des circoncisions pratiquées habituellement aux USA, l'un des deux jumeaux monozygotes âgés se sept mois a été blessé ; son pénis a été complètement brûlé. Les parents, un jeune couple qui vit à la campagne, sont désespérés. Dix mois plus tard, un chirurgien leur conseille d'élever le garçon qui n'a plus de pénis comme une fille (jugeant sans doute avec réalisme que dans notre société, un homme sans pénis n'est pas un homme...) La mère suit ce conseil. Elle commence à habiller, à coiffer et à traiter l'enfant tout autrement que son jumeau. La mère informe régulièrement les médecins de son évolution et de leurs mesures éducatives. Elle encourage systématiquement la coquetterie de l'enfant, lui offre des bijoux et des rubans, lui apprend l'ordre et la propreté.

^



"A quatre ans et demi, rapporte la mère, elle était déjà beaucoup plus ordonnée que son frère. Elle tient aussi beaucoup à ce que le lui donne son bain. Je n'ai jamais vu une petite fille aussi ordonnée et coquette." Un jour, l'enfant déclaré petite fille fait pipi debout - comme le font d'ailleurs souvent les petites filles. On le gronde et lui fait comprendre qu'il doit s'accroupir : "Une petite fille ne fait pas ça !" - Dans le même temps, on encourage inversement ces attitudes chez son frère. Sa mère éclate de rire, quand elle le voit un jour faire pipi sur les fleurs du jardin.

Le garçon imite de plus en plus son père, la fille sa mère. Le frère claque les fesses de sa soeur, comme son père le fait avec sa mère, il veut devenir plus tard pompier ou policier et voudrait pour Noël un garage avec des autos. La soeur voudrait une poupée. La mère souhaite que tous deux fassent des études, "surtout le garçon, c'est un homme et il est important qu'il gagne sa vie."
La "petite fille" suit un traitement hormonal. Après la puberté, on lui greffera un vagin artificiel. Elle sera une femme "normale" - à cette différence près, qu'elle sera stérile. Il est vrai que la faculté d'enfanter reste la seule différence entre homme et femme. Tout le reste n'est qu'artifice, une question d'identité psychique fabriquée.
Le problème de la transsexualité prouve d'ailleurs bien que c'est l'identité sexuelle psychique qui est déterminante et non l'identité biologique. Les transsexuel-le-s sont des êtres biologiquement femmes mais qui se sentent hommes - ou vice versa. Quelque chose s'est "mal" passé lors de leur dressage à l'identité sensuelle, c'est pourquoi une âme d'homme ou de femme habite un corps qui ne lui est pour ainsi dire pas approprié. La médecine progressiste professe aujourd'hui que dans un tel cas, une seule solution possible est d'adapter le corps à la conscience et non pas l'inverse. La psyché est donc plus déterminante que l'anatomie.



Le tragique de ce drame de l'identité sexuelle réside aussi dans le fait que notre société soi-disant égalitaire n'accorde aucune place a un comportement
ambigu : On est soit complètement femme, soit complètement homme. Etre tout bonnement humain-e, mais ça ne suffit pas ! Bien au contraire, ça peut mener un-e être humain-e à un conflit déchirant qui se terminera bien souvent par le suicide. Si l'on entre pas dans l'une ou l'autre des deux catégories, on n'a pas de place.
Rien, pas même l'appartenance à une "race" ou à une classe, ne nous marque autant que l'appartenance à un sexe. Rien ne détermine aussi profondément notre vie et les réactions de notre entourage que notre sexe biologique. Avec l'exclamation, c'est une fille !" ou "c'est un garçon !", les dés sont jetés. Dès le premier jour, notre sexe sert de prétexte au dressage à la "féminité" ou à la "masculinité". Impossible d'y échapper. Les parents qui tentent de briser la contrainte de la distribution des rôles n'y parviennent qu'en partie.
L'habitude et l'inconscient leur jouent des mauvais tours. De nombreuses études l'attestent, telle celle de la psychologue allemande Ursula Scheu : "on ne naît pas petite fille, on le devient" (Fischer, 1977) et celle d'Elena Gianini Belotti dans "Du côté des petites filles" (des femmes, 1974). La psychologue au CNRS, Irène Lézine à observé le développement psychologique au cours de la première enfance. Elles ont entre autre chose constaté que les mères allaitent systématiquement leur bébé trois mois de plus si c'est un garçon et qu'elles ne lui apprennent que trois mois plus tard à être propre. Au cours de l'allaitement, elles laissent aussi aux garçons de plus longues pauses qu'aux filles. Ce qui signifie que dès l'allaitement, le dressage est plus sévère pour une fille que pour un garçon. Les filles doivent se soumettre, on brise leur volonté. Brunet et Lézine concluent que le besoin d'apprivoiser l'enfant est plus fort lorsqu'il s'agit d'une fille; Si c'est un garçon, bien qu'il soit tout petit et sans défense, il représente déjà le symbole de l'autorité à laquelle se soumet la mère elle-même.

De telles observations remettent enfin en question des constatations de la psychologie progressiste telles que : toutes les petites filles sont plus passives, plus tournées vers les grandes personnes alors que les petits garçons sont plus actifs et plus tournés vers la réalité matérielle. C'est juste ! Mais ce n'est pas inné, c'est bel et bien inculqué. Dès le berceau !

Ursula Scheu analyse dans son livre l'essentiel des travaux effectués dans tous les pays sur le conditionnement du rôle sexuel de la petite fille. Elle écrit : "Il est frappant de constater que lorsqu'on aborde la plupart des aspects de la vie (développement de la fibre maternelle chez les petites filles, façon dont on leur apprend à se servir de leurs mains, à être adroites pour les intégrer et les exploiter plus tard dans les tâches ménagères ou professionnelles) un seul domaine reste totalement exclu celui de la sexualité. Nous savons, bien sûr, que là aussi les hommes et les femmes se comportent différemment, mais nous jugeons ça "naturel". Pourtant, c'est dans le processus même de socialisation des êtres que se lient la passivité et la soumission féminines, l'activité et la domination masculines. En omettant de soulever le problème de la formation d'un comportement spécifiquement sexuel, la science fait croire que le comportement sexuel, tel qu'on le rencontre aujourd'hui, est un comportement naturel".
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Message  spike Sam 3 Sep - 1:51


Le droit des femmes dans la famille

"La femme doit obéissance à son mari ". Jusqu'à une date récente, le droit des femmes dans la famille fut marqué par l'esprit qui présida à la rédaction du Code civil en 1804. Toutefois, l'évolution de la condition féminine et des mœurs ont eu raison de ce Code dont les féministes, en 1904, célébraient le centenaire par un autodafé.

Le Code civil de 1804: la puissance maritale fait de la femme une mineure à vie.

En codifiant l'infériorité de la femme mariée et en proclamant son incapacité, l'objectif est de soumettre femme et enfants au pouvoir absolu du pater familias.
"La femme est donnée à l'homme pour qu'elle lui fasse des enfants. Elle est donc sa propriété comme l'arbre fruitier est celle du jardinier ", explique Napoléon Bonaparte.

Une femme perd, lorsqu'elle se marie, une partie de ses droits. Elle ne peut ni témoigner ni ester en justice (faire un procès) sans le consentement de son mari. Elle doit lui demander une autorisation pour exercer une profession et il dispose du salaire de sa femme. La femme mariée prend la nationalité de son mari (jusqu'en 1927). En 1810, le Code pénal fait de l'adultère un délit - bien plus lourdement condamné pour les femmes.
C'est le règne de la double morale. L'adultère du mari n'est sanctionné que s'il est commis sous le toit familial et de façon répétée. Celui de l'épouse prise en flagrant délit est passible d'une réclusion en maison de correction. Le mari qui venge son honneur par un homicide bénéficie d'une certaine tolérance. Le publiciste Alexandre Dumas fils va jusqu'à l'y encourager par sa formule célèbre.
La crainte de voir un enfant adultérin entrer dans la famille, par la femme "fautive", est une hantise masculine que l'on retrouve dans le théâtre et la littérature. En revanche, la plupart des législateurs sont violemment opposés à la recherche de paternité qui autoriserait les "filles séduites" à demander réparation au père de leur enfant naturel.
Le divorce, institué sous la Révolution, est interdit en 1816.
A la fin du XIXème siècle, avec le développement industriel, l'incapacité de la femme mariée devient gênante, au moins en ce qui concerne le travail. Ceci, conjugué à une mobilisation féministe grandissante, conduit à remanier le Code.

Sur le chemin de l'égalité: de la réforme du Droit à " la force des vieilles habitudes".

La femme aujourd'hui n'est plus "en puissance de mari", la loi de 1938 ayant aboli cette notion.

Le mariage est une association dans laquelle chacun des membres a les mêmes droits. Pour arriver à ce statut égalitaire, il a fallu plus d'un siècle et une succession de petites et grandes réformes.
Parmi les premières, le droit pour les femmes de disposer librement de leur salaire (1907). Revendiqué pendant 15 ans par le groupe féministe L'Avant-Courrière, cette loi ainsi que celle de 1897, qui autorise les femmes à témoigner dans les actes d'état-civil ont été préparées par Jeanne Chauvin, la première avocate française. En 1905, les femmes mariées peuvent ester en justice sans le consentement de leur mari. En 1920, le sénateur Louis Martin dépose un projet de loi en faveur de l'égalité civile. Il est rejeté en 1922. Une femme mariée peut obtenir un passeport sans autorisation en 1937.

Une première modification du statut de la femme mariée est enfin adoptée en 1938.
La loi de 1942 la complète en autorisant l'épouse à gérer ses biens propres. Ce n'est toutefois qu'à partir de 1965 que l'édifice patriarcal qu'est encore la famille est véritablement ébranlé.

L'autorité parentale

En 1970, le père n'est plus chef de famille : l'autorité parentale est conjointe quand les parents sont mariés, exercée par la mère seule quand ils ne le sont pas et qu'ils ont tous les deux reconnu l'enfant. Le symbole est puissant. Les enfants légitimes et naturels ont les mêmes droits à partir de 1972. En 1975, les époux peuvent avoir deux domiciles différents. En 1987, l'exercice conjoint de l'autorité parentale est favorisé. Puis la loi de 1993 fait de celle-ci la règle de droit commun en cas de divorce, de séparation et, à certaines conditions, de concubinage.

L'administration des biens

Les relations pécuniaires entre époux sont une question centrale dans l'organisation familiale. En effet, si l'épouse retrouve le plein exercice de sa capacité en 1938, celle-ci est limitée jusqu'en 1965 par le régime matrimonial. La loi de 1943 a supprimé la nécessité d'autorisation maritale pour l'ouverture d'un compte bancaire. Mais en pratique, les banques continuent de réclamer l'accord du mari. A partir de 1965, la femme mariée peut ouvrir un compte à son nom et en disposer librement. Chacun gère ses biens propres. Les biens communs sont administrés par le mari mais le consentement de l'épouse est nécessaire s'il souhaite en disposer. En 1985, la loi du 23 décembre instaure l'égalité des époux dans les régimes matrimoniaux et l'administration des biens de la famille.
Par ailleurs, la notion de chef de famille, maintenue en 1938 permettait au mari de s'opposer à l'activité professionnelle de sa femme s'il considérait que celle-ci lésait la famille. La loi de 1965 accorde à la femme le droit de travailler sans restriction.

Le divorce

La première loi prise par les républicains, de retour au pouvoir en 1870, est le rétablissement du divorce en 1884. La femme ne peut cependant en faire la demande qu'en cas d'adultère constaté du mari au domicile conjugal. La loi est plus favorable au mari. A partir de 1893, les épouses divorcées reprennent l'usage de leur nom. En effet, I'adoption du nom du mari est un usage et non une obligation. En 1895, les divorcées retrouvent leur capacité juridique. Les époux divorcés peuvent épouser leurs "complices" à partir de 1904. Quatre ans plus tard, une loi autorise la conversion de la séparation de corps en divorce au bout de trois ans. En 1941, le régime de Vichy impose une restriction à ce droit déjà limité : on ne peut divorcer si on est marié depuis moins de trois ans. Il faut attendre 1975 pour que le divorce par consentement mutuel soit autorisé. Mais si le mariage est gratuit, la procédure de divorce est encore longue et coûteuse et les droits des femmes divorcées pas toujours respectés. En 1984 est instaurée une procédure de recouvrement par les organismes débiteurs de prestations familiales des pensions alimentaires impayées. L'absence de paiement pendant deux mois est qualifié de délit d'abandon de famille.

Une autre loi a ébranlé le bastion familial que voulait protéger le Code Napoléon : la loi sur la recherche de la paternité est votée en 1912. Elle est jugée trop restrictive par les féministes qui réclament une loi depuis 1869. Les progrès scientifiques (empreintes génétiques) ont aujourd'hui complètement changé les données du problème. Depuis 1970, les femmes mariées peuvent contester la paternité du mari et reconnaître l'enfant sous leur propre nom de naissance.

Aujourd'hui, en droit, et donc en théorie, l'égalité règne dans les ménages. Des efforts restent cependant à accomplir en matière de partage des tâches ménagères et d'éducation des enfants, partage qui faciliterait l'accès des femmes à des responsabilités politiques, syndicales et professionnelles
.
http://letorchonbrule87.forumactif.org/t27-vision-historique-de-la-condition-des-femmes-par-le-mfpf

Par rapport au deux articles que je viens de poster, je me demande si ces faits historiques influent encore dans les rapports que les jeunes femmes (disons 18-30 ans) ont à leur corps?

En fait je ne vous cache pas qu'à travers cette réflexion sur le sexisme je cherche à comprendre pourquoi la demande d'assistance sexuelle pour les personnes handicapées est essentiellement masculine et s'adresse donc en priorité aux femmes et également comprendre pourquoi les femmes handicapées ne formule presque pas de demandes.
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Message  Hostyr Sam 3 Sep - 14:55

spike a écrit:Par rapport au
deux articles que je viens de poster, je me demande si ces faits
historiques influent encore dans les rapports que les jeunes femmes
(disons 18-30 ans) ont à leur corps?




J'ai pas de franche réponse à apporté
au débat, mais si je peut permettre de le faire avancer.

Je
ne vais pas essayer d'apporter une réponse, pour la bonne raison que
je ne suis pas une femme^^. Je ne peux que spéculer, alors je prends
des paris, je vais essayer de comprendre une question qui ne me
touche pas dans son entier.

Nous naissons tous différents, de
toutes les manières. Femmes. Hommes. Nos différences font de nous
ce que nous sommes, c'est dans la nature des choses. L'éducation,
elle aussi, influe également dans ce que nous devenons, et 200 ans
d'éducation depuis Bonaparte, laisse forcément des traces. Mais
tout le monde, du fait de sa différences propre, n'a pas réagi à
l'éducation de la même façon.

Par exemple, exemple comme
un autres, j'ai été élever, fils unique, par ma mère, qui vivez
seul. A part des beaux pères de pacotilles de passages, j'ai eu pour
exemples celui de ma mère, une femme, qui m'a élever comme on élève
un garçon. Cependant, absence d'exemple masculin à suivre, j'ai des
manières d'être qui sont parfois efféminés.

Quand à
savoir exactement si tout cela influe sur les rapports que les femmes
ont à leur corps, cela dépends aussi de la manière dont elles le
voient. Leurs expériences personnelles influent aussi.

Pour
les 18/30 ans, c'est souvent l'âge des premières expériences,
c'est souvent loin de ce qu'on pourrait appelé "le pied".
(j'en sais rien, je spécule, hein ^^)



Dans d'autre coin du monde, l'éducation
est différentes, le rapport qu'on les femmes ont à leur corps est
différent (si je ne me trompe pas -ce qui est possible-, dans une
tribu en Afrique, le plaisir de la femme est placé avant le plaisir
de l'homme) En occident, le plaisir de l'homme est placé devant
celui de la femme depuis plus de 2000 ans.




La notion de plaisir est aussi
importante, elle définit La relation entre l'homme et la femme,
chose importante dans la façon dont les femmes (comme les hommes)
voit est gère leur corps. (pas clair, je sais, mais je ne peux pas
parler d'un sujet qui m'échappe au 3/4^^). Pour avoir discuter avec
des lesbiennes (encore un autre exemple), elles ont choisi leur façon
de vivre suite à une expérience ou une autre, bonne ou mauvaise,
parce que une femme comprends mieux le fonctionnement du plaisir
d'une autre femme.





Plus de 2000 ans d’oppression sexuel,
200 ans de j'appuie un peu plus, la femme n'a pas nécessairement
besoin de plaisir sexuel comme un homme, mais sait comment subvenir à
ses besoins (peut-être que c'est limite inscrit dans le code
génétique^^). Il est plus compliqué pour une femme d'atteindre
l'orgasme qu'un homme, c'est connu. Mais une femme, au même titre
qu'un homme, sait comment y parvenir seule (je pense). C'est dans le
propre de l'être humain (homme comme femme) de vouloir atteindre ce
plaisir.





L'émancipation de la femme dans sont
plaisir propre est très nouveau part rapport à ce qu'on leur
« apprends » depuis Bonaparte, la vision de la femme dans
notre société actuel joue beaucoup, car la société évolue aussi
maintenant beaucoup plus vite.




Bien sûr, que des choses qui remonte à
une aussi lointaine pensée ai encore une influence. Mais les temps
on changé, des choses évolue en silence. Si ont avez toutes les
données du problèmes, cela serait plus facile de répondre^^.








spike a écrit:En fait je ne
vous cache pas qu'à travers cette réflexion sur le sexisme je
cherche à comprendre pourquoi la demande d'assistance sexuelle pour
les personnes handicapées est essentiellement masculine et s'adresse
donc en priorité aux femmes et également comprendre pourquoi les
femmes handicapées ne formule presque pas de demandes.




Ça dépends du handicap, pour certaine
personne, en certain cas. Je crois que tu es toi même handicapés,
alors peut-être que tu peut toi même nous apportés une partie de
la réponse (si tu veux^^).




Dans un épisode d'une série que
j'aime bien, Oz, Augustus, un détenu handicapé, explique à son
co-détenu qu'il peu atteindre l'orgasme, le plaisir, mais pas le
sentir lui même (moëlle épinière touché, fauteuil roulant).
Alors il fait des lors tout ce qu'il peut (enfin pouvait, parce que
la prison l'a privée de ça aussi -c'est une fiction très prenante,
je vous la conseilles) pour que le plaisir soit pour elle.




Pour ma part, personnellement, j'ai un
handicap (léger) qui m’empêche d'être performant au pieu (ça,
c'est dit) alors j'ai toujours trouver plus efficace pour mon plaisir
personnel de sentir la personne avec moi prendre son pied d'abord
(d'où l'art de savoir se servir de sa langue avant tout – pour
parler poliment^^).





Cependant, pour les hommes, c'est peux
être qu'il ont pris l'habitude est que c'est un besoin devenu
tellement naturel qu'il ne peuvent et n'ont pas la possibilité de
s'en détacher (une addiction comme une autre).




Si les femmes ne formules pas de
demande, c'est peut-être qu'elle n'en n'ont ni le désir, ni le
besoin, mais aussi peut-être que parce que elle ne peuvent plus
comme les hommes, atteindre cette orgasmes, et à quoi bon après
tout, donner se qu'on ne peut pas vous rendre, à quoi bon le payer.
Ensuite tout dépends du handicap, c'est énormément de paramètres.




Sérieusement, n'ayant jamais rencontré
de femme handicapés, je n'ai que des spéculations à donner.
Hostyr
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Réflexion sur le sexisme - Page 2 Empty Re: Réflexion sur le sexisme

Message  spike Sam 10 Sep - 12:00


On ne naît pas pouffe, on le devient

Suite (probablement) à la pétition que fait circuler la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques, les députés de la droite populaire veulent faire interdire un manuel scolaire jugé coupable de répandre une théorie plus que douteuse... La théorie des genres.




Mercredi 31 août, 80 élus UMP (soit près du quart des 344 députés UMP), ont écrit au ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, pour lui demander de faire interdire un manuel scolaire. Ce manuel de SVT (Sciences et vie de la terre) publié par Hachette à l’attention des classes de première L et ES contient en effet une phrase qui, aux yeux des députés, relève de la contre-vérité: «Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle mais ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et contexte socio-culturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l'autre».

Cette phrase résume une thèse connue outre-atlantique sous le nom de “gender theory” (la “théorie des genres”), qualifiée de “néfaste” par les députés UMP qui y voient l’influence pernicieuse des Etats-Unis… Christine Boutin aurait même qualifié cette théorie de “marxiste”, oubliant un peu vite que la “théorie des genres” a pris naissance sous l’influence d'intellectuels français comme Foucault et Derrida (pas grand chose à voir avec le marxisme). En France, cette théorie qui n’a pas vraiment de nom (féminisme humaniste ?), se résume en une phrase célèbre : «On ne naît pas femme, on le devient». A quoi il faut bien sûr rajouter: «On ne naît pas homme, on le devient».

Lorsque Simone de Beauvoir écrit cette phrase dans Le Deuxième sexe en 1949, elle pose l’idée que l’enfant ne prend conscience de son identité sexuelle que progressivement et sous l’influence de la société. Au départ, les bébés ne pensent guère qu’à jouir du sein maternel. Ils explorent leur corps et le monde avec le même appétit et ne semblent pas s’intéresser à des jouets spécifiques… Les garçons peuvent jouer à la poupée et les filles aux indiens et aux cowboys, sans distinction. C’est progressivement que les filles s’interdisent certains domaines, réservés aux garçons, parce qu’elles apprennent à imiter les adultes. Et que les garçons se voient interdire certaines attitudes ou certaines activités considérées comme trop “féminines”. Les voilà investis d’une mission : sois un homme, mon fils.

«Jusqu'à douze ans la fillette est aussi robuste que ses frères, elle manifeste les mêmes capacités intellectuelles ; il n'y a aucun domaine où il lui soit interdit de rivaliser avec eux. Si, bien avant la puberté, et parfois même dès sa toute petite enfance, elle nous apparaît déjà comme sexuellement spécifiée, ce n'est pas que de mystérieux instincts immédiatement la vouent à la passivité, à la coquetterie, à la maternité: c'est que l'intervention d'autrui dans la vie de l'enfant est presque originelle et que dès ses premières années sa vocation lui est impérieusement insufflée.”

Lorsque Simone de Beauvoir publie son essai, elle le fait sur une intuition que ne confirment encore aucunes études, et c’est le tollé. Le livre se vend à plus de 22 000 exemplaires dès la première semaine. Le Vatican le met à l'index. François Mauriac écrit aux Temps modernes: «A présent, je sais tout sur le vagin de votre patronne». Seul Claude Lévi-Strauss lui apporte alors son soutien. Les anthropologues, effectivement, ne mettent pas longtemps à valider la thèse de Simone de Beauvoir: il leur suffit de quelques études pour constater à quel point les notions d’”homme” et de “femme” varient selon les cultures…

En Nouvelle-Guinée, le corps est considéré comme le produit d’un mélange de sperme (mâle) et de sang (femelle): chaque être humain à la naissance est considéré comme androgyne, ce qui entraîne l’obligation, faite à chaque enfant, de se “fabriquer” son identité. Les rituels d’initiation en Afrique, en Océanie, en Amérique n’ont pas d’autre fonction que permettre à l’individu de devenir un membre à part entière de ce grand corps social dans lequel il sera amené à jouer son rôle sexué… Certains rituels impliquent des danses au cours desquelles les hommes se travestissent. D’autres mettent en scène des “dévorations” grâce auxquelles le petit “homme” qui est sorti du ventre de sa mère se transforme en matrice et devient “fécond” à son tour : le corps contenu se transforme en corps contenant. Certaines sociétés forcent même les jeunes garçons à subir des sodomies, afin que “les pères se perpétuent dans leurs fils".

Il existe, à travers le monde, des milliers de manières différentes de devenir “homme” ou “femme”, ce que Stéphane Breton, commissaire de l’exposition Qu’est-ce qu’un corps résumait ainsi brillamment en 2007: «Aucune société humaine – y compris la nôtre, malgré ce qu’elle croit – ne fait du corps une "chose privée", un objet strictement individuel. En effet, le corps est compris par différents peuples comme un produit semi-fini qu’il faut achever: il est l’objet d’un travail, d’une "fabrication". "Je ne suis pas seul dans mon corps": par le corps, l’individu noue une relation avec "quelque chose qui n’est pas soi", qui change selon les cultures. Le corps est le lieu d’expression d’une confrontation : masculin/féminin, vivant/non-vivant, divin/image, humain/non-humain…».

Il y a des pays dans lesquels les garçons hétérosexuels portent des fleurs aux oreilles et se mettent la main autour du cou, marchant enlacés, comme des couples… sans que personne ne songe à les prendre pour des “pédés”. Il y a des pays dans lesquels les garçons les plus machos se maquillent, se bronzent aux UV, portent des faux ongles, des vêtements roses et les cheveux longs… avec un succès tel qu’ils sont considérés comme des modèles de séduction virile en couverture de magazine. Il y a même des pays dans lesquels c’est aux hommes de se faire coquet, de parader, de danser dans leurs plus beaux atours, afin de se faire choisir… Faut-il rappeler ces simples vérités aux 80 députés UMP ? Les humains sont des êtres complexes que la conscience a doté du pouvoir de se déterminer librement et qui ne sont pas mûs que par des ressorts hormonaux ou chimiques. Certains, pourtant dotés d’organes génitaux féminin, sont capables de monter dans des fusées, d’explorer des pays inconnus et même de faire la guerre. D’autres peuvent être sensibles, doux, pacifiques et même tendres, malgré la présence indubitable de testicules entre leurs jambes… Que faut-il en déduire? Que ces personnes-là, réfutant l’évidence, nient leur nature biologique?

Ou qu’elles sont autre chose qu’un assemblage de muscles, d’os, d’orifices et de glandes? Pour les députés UMP, il semble clair que l’être humain ne soit rien d’autre que son anatomie. En clair: “une femme est un vagin”, “un homme est un pénis”. Personnellement, j’espère être autre chose que simplement cela et il ne me semble pas insultant de dire à un homme que je suis attirée par son intelligence, sa culture et ses valeurs morales tout autant (sinon plus) que par son corps.


Pour en savoir plus: une intervention très bien tournée sur France Culture (6 sept, à 7h17) de Raphaël Enthoven: «Nos sympathiques députés, dans un élan de rigueur implacable, opposent la clarté de la science d’une part et les élucubrations de la philosophie de l’autre. Quelle est la théorie scientifique à laquelle ils se réfèrent: c’est tout simplement la différence des sexes, c’est le fait que les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes organes génitaux. Quel scoop, les femmes et les hommes ne sont pas faits de la même manière. Alors ils donnent à cette évidence la valeur d’une vérité scientifique. Le problème est évidemment ailleurs… Ce qui les chiffonne, c’est le fait que cette différence objective n’induise pas une différence de comportement, c’est cela qui les gène…”.

"La passivité qui caractérisera essentiellement la femme « féminine » est un trait qui se développe en elle dès ses premières années. Mais il est faux de prétendre que c'est là une donnée biologique ; en vérité, c'est un destin qui lui est imposé par ses éducateurs et par la société." (Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir).

Plus d'information sur la théorie du genre ici. Et pour les lecteurs (ices) qui se demandent si les animaux ont une sexualité plus conforme à la norme humaine (telle qu'elle a été établiée en diktat par l'eglise), voici la réponse ici : et non, les animaux ne sont pas tous hétérosexuels, les femelles toutes soumises, ni les mâles tous dominants. Il y a même des cas de transsexualisme animal : "«Environ 5% des espèces animales sont dites hermaphrodite


http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2011/09/on-ne-nait-as-pouffe-on-le-devient.html

Pas mal de liens parsèment l'article et sont des compléments d'infos. Donc si ça vous intéresse jeter un coup d'oeil sur l'article original.
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Message  ivo Sam 10 Mar - 9:21

Manifeste féministe
fr info
Même si on le sait déjà, on mesure parfaitement à quel point les images, les millions d’images qui nous entourent peuvent nous faire avancer ou au contraire reculer dès qu’on parle de la place des femmes.

Réflexion sur le sexisme - Page 2 Couv%20Sois%20belle%20et%20bats%20toi
Getty Images/Stone/Thomas Schmidt © Radio France

Sur la couverture, tout simplement des lèvres, légèrement ouvertes et dans une bulle le titre : « Sois belle et bats-toi !»

Combat d’hier. 1945 pour la première fois les femmes peuvent voter. Devant l’urne un peu d’hésitation… chez nous, ici, en France, l’histoire est en train de s’écrire. Mais dès 1911 aux Etats-Unis, une affiche appelait à l’action… « Votes for women » là-bas ce sera vrai dès 1920.

Cela dit le pouvoir politique reste partout à conquérir. Il faudra attendre Golda Meir ou Mrs Thatcher. En Amérique pendant la campagne de 2008, dans le Colorado, Sarah Palin brandit son tube de rouge à lèvres : Pas suffisant pour gagner les élections et devenir vice-présidente

Evidemment au commencement était, est et restera l’éducation. « N’attends pas le Prince Charmant, apprends à lire et deviens qui tu es ». En face de ce slogan une icône, comme on dit… 1960, Anita Ekberg. Dans la Dolce Vita elle illumine la Fontaine de Trevi. Et le prince qu’elle attend et qu’elle appelle c’est Marcello !

Mastroiani et tous les hommes qui depuis 50 ans, étonnés ou ravis, inquiets ou convaincus regardent les femmes du XXe puis du XXIe siècle. C’est sans doute la plus grande révolution.

Et pourtant, au hasard des pages on a de quoi frémir. Chaque semaine dans le monde 50.000 petites filles sont excisées. En France tous les 3 jours une femme meurt de violence, si l’on ose dire, « à la maison »… Page 165 une photo dit tout. C’est une manifestation au Brésil. Une jeune femme a écrit sur un panneau « Je suis un être humain pas un sandwich ».

Yolaine de la Bigne résume parfaitement sa démarche avec ces quelques mots… elle a écrit un « Manifeste féministe des femmes féminines ». Et donc ce n’est pas par hasard si elle a choisi, pour la dernière photo de son livre une Wonder Woman qui nous regarde droit dans les yeux.
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Message  Invité Sam 10 Mar - 9:53

T'as pas d'autres références en matière de féminisme que Yolaine de la Bigne ? Bon, j'vais essayer de trouver ça parce que, rien que la 4è de couv (franchement Thatcher dans les exemples, c'est déjà prendre le féminisme par le mauvais bout de la lorgnette). Pas maintenant, je pars au taf, mais dans les qqs jours qui viennent, je transmets une bibliographie un peu plus sérieuse...
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Message  ivo Sam 10 Mar - 10:05

comme d'hab, je post pour info Wink

fais donc mon enfant ^^
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Message  Invité Sam 10 Mar - 10:32

J'vais te sembler particulièrement grincheuse ce matin, mais essaie de faire du tri dans tes infos quand même... Tu veux pas qu'on s'abonne à "Elle" ou à "Marie-Claire" aussi ?
Bonne journée !!!

Tiens, sûrement moins glamour :
Colin, Madeleine (1905-2001)
Traces d'une vie dans la mouvance du siècle
Madeleine Colin
Ed Syllepse

Madeleine Colin fut, en 1955, la quatrième femme élue au bureau confédéral de la CGT.
Dans cette autobiographie, elle livre l'expérience d'une féministe dans
l'âme qui a oeuvré pour l'émancipation des femmes au sein d'une
confédération syndicale à dominante masculine où les militants ne se
révèlent pas fondamentalement différents des autres hommes. Cela donne
au récit un goût d'authenticité rare.
Madeleine Colin, fondatrice et directrice du magazine Antoinette, nous fournit ici une source exceptionnelle pour connaître l'histoire de cette aventure sans équivalent.
L'auteur donne droit de cité aux militantes syndicales qui conduisent une action
féministe trop souvent ignorée. Son itinéraire de dirigeante de la CGT
nous fait pénétrer dans la vie interne de l'organisation et dans les
grands débats qui ont secoué la centrale syndicale au cours de la
seconde moitié du 20e siècle.
Une belle écriture glissant parfois vers l'intime nous rend accessible une histoire singulière.
Cette réédition d'un ouvrage, publié en 1989, intéressera ceux qui ont vécu
ces moments comme ceux qui aujourd'hui s'interrogent sur les traces
contemporaines du combat féministe dans notre pays.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Réflexion sur le sexisme - Page 2 GetBlob

Les cahiers du féminisme : vingt ans dans le tourbillon du féminisme et de la lutte des classes (1977-1998)
sous la direction de Josette Trat
avant-propos Frédérique Vinteuil

Paru le 20 mai 2011
Disponible, Broché 24,00 EUR
1 vol. (347 p.) ; illustrations en noir et blanc ; 22 x 16 cm
Ed Syllepse


-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

J'en trouverai d'autres s'il y en a que ça intéresse ici...
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Message  ivo Sam 10 Mar - 10:52

J'vais te sembler particulièrement grincheuse ce matin, mais essaie de faire du tri dans tes infos quand même... Tu veux pas qu'on s'abonne à "Elle" ou à "Marie-Claire" aussi ?
pour l'abonnement non.
mais ça me semble pertinent de montrer l'evolution des choses partout.

bonne journée quand meme Wink
ivo
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Message  spike Jeu 21 Juin - 19:57



La femme est-elle une victime ?

Il existe dans notre culture une association d'idées récurrente entre la notion de violence subie et de féminité. Les victimes sont forcément des femmes et leurs bourreaux des hommes. "Le mot victime est féminin", avancent même certain(e)s, comme si être femme vous condamnait d'avance au statut de personne exploitée, abusée, maltraitée, pigeonnée, voire annihilée.



On dit "un vagin" ou "un utérus" (au masculin) de même qu'"une bite" ou "une queue" (au féminin). Il n'y a pas de rapport entre le genre d'un mot et son sens. Que déduire du fait que le mot victime soit féminin? Rien. «Si l'on considère que toute personne qui souffre est une victime, l'extension du domaine de victimisation est sans limites.» Pour Caroline Eliacheff et Daniel Soulez Larivière (auteurs du livre Le temps des victimes), les victimes sont aussi bien mâles que femelles, mais... la doxa veut que les femmes soient bien plus souvent victimes que les hommes. «Qui ne souffre pas ? Qui n'a jamais été l'objet d'un préjudice ? Qui ne s'est jamais senti injustement traité ? Le destin, le coup du sort, la maladie, l'accident, l'injustice, la souffrance au travail sont autant d'occasions à saisir (ou à repousser) pour se sentir victime, s'organiser (ou pas) autour de cette identité, en découvrir les avantages et les inconvénients. Certains s'y engluent, d'autres s'en sortent. Mais il existe une catégorie d'êtres humains qui seraient victimes par état, ce sont les femmes. La cause de leur victimisation tient en un mot : ce sont des hommes».

Comment comprendre que les femmes soient considérées de facon inconsciente comme des êtres voués par nature à subir et à souffrir par la faute des hommes ? Dans un livre intitulé Victimes au féminin, publié aux éditions Georg, le problème est ainsi posé : «L'association "femme-victime" s'avère être un topos de notre tradition culturelle (…) On aurait presque envie de dire que dans notre imaginaire culturel la victime est un substantif féminin.» Pourquoi ? Se penchant tout d'abord sur l'origine du mot victime, Francesca Prescendi et Mark Kolakowski, chercheurs en histoire des religions, soulignent que victima, d'origine religieuse, désigne l'offrande sacrificielle, le don fait aux divinités en signe de remerciement (1). De ce point de vue, les victimes sont pour l'essentiel des animaux ou des humains de sexe mâle, car il semble toujours plus prestigieux d'offrir en sacrifice un être fort, un guerrier capturé ou un beau et jeune esclave. Quand, dans la mythologie greco-latine, une femme est sacrifiée, il s'agit généralement de la fille (unique) d'un roi. Sur le plan du panache, seule une princesse peut offrir l'équivalent d'un guerrier. C'est dire si le sacrifice d'une femme relève de l'exception.

Autre détail révélateur: dans l'antiquité, les victimes se doivent d'être volontaires. Le mot victime ne peut pas s'appliquer à des êtres faibles et passifs mais, au contraire, à des personnes pleinement conscientes de la valeur de leur sacrifice, qui s'avancent courageusement vers le lieu de leur exécution. Même les animaux. «Dans la conception religieuse antique, l'animal offert aux dieux doit être consentant, expliquent les deux chercheurs. Le sacrifice grec, par exemple, exige que l'animal soit au préalable aspergé d'eau: s'il secoue la tête, c'est un geste d'assentiment, donc le signe qu'il accepte d'être sacrifié. De même à Rome, si les animaux fuient après avoir été aspergés de mola salsa, ils ne peuvent plus être sacrifiés mais doivent être abattus. La complaisance de la victime est évidemment une fiction qui n'a qu'une valeur théologique: des anneaux retrouvés sur les autels révèlent que les animaux tentaient bien de s'enfuir et qu'ils étaient retenus par la force.» Mais qu'importe. Pendant des siècles, victime désigne le contraire de ce que nous appelons maintenant une victime. Dans son usage religieux, le mot victime signifie "personne qui va résolument au-devant d'une mort considérée comme une fin glorieuse". Sans pleurer, sans se débattre et sans se plaindre.

Paradoxalement, dans son usage profane, qui se popularise à partir de la Révolution francaise, le mot victime devient: "être souffrant d'un malheur subi malgré lui". Plus la société devient démocratique, plus victime désigne une personne "soumise", "contrainte" et "forcée". Cet état de passivité était, chez les antiques, considéré comme une infamie et une déchéance. Seuls les êtres inférieurs subissent. Au tournant du 18e siècle, alors que les idéaux d'égalité, de liberté et de fraternité se répandent, le mot devient à la mode (2) avant de faire son entrée dans le Code d'instruction criminelle, en 1895, pour désigner les personnes en droit de demander réparation auprès des autorités légales, médicales, morales, etc. Victime: être qui en appelle au droit.

Dans l'antiquité, et jusqu'à l'ère féodale, il semblerait que, par opposition aux esclaves et aux serfs, les êtres libres soient tenus pour responsables de leurs malheurs. Même les catastrophes naturelles relèvent de leur responsabilité, comme l'explique Pierre Sanchez dans Victimes au féminin: «la majorité des Anciens estimait que les désastres qualifiés de "naturels" par l'homme moderne (et par quelques savants et philosophes du monde antique), étaient en réalité des avertissements ou des châtiments envoyés par les dieux: ceux qui avaient péri ou qui avaient été blessés n'étaient donc pas considérés comme des victimes innocentes qu'il fallait pleurer et secourir, mais comme des coupables qui avaient mérité leur sort».

Quid des personnes violées ? Même chose. Elles sont coupables. Plus précisément, elles sont coupables tant qu'elles restent passives et silencieuses. Dans Vie de Marius, Plutarque raconte l'anecdote suivante: un tribun militaire cherchant à abuser d'un soldat avait réussi, après l'avoir amadoué par toutes sortes de cadeaux, à le faire venir sous sa tente pendant la nuit. Mais lorsque le soldat comprit que le tribun voulait "attenter à sa pudicitia", il le tua, préférant «mettre sa vie en péril plutôt que de subir une honte.» Ciceron souligne que le soldat fut acquitté. Judith (3), de la même manière, qui s'offre à contre-coeur au chef de ses ennemis (Holopherne), lui coupe ensuite la tête pour laver son honneur… Elle n'est pas une victime. Même Lucrèce qui se suicide après avoir été violée signifie, par ce geste, qu'elle garde la main haute sur son destin. Elle se suicide pour ne pas servir de modèle négatif aux femmes. «Le châtiment qu'elle s'inflige vise à éliminer tout doute sur son comportement», explique Francesca Prescendi. On ne pourra pas dire d'elle était complice du viol puisqu'en se suicidant, transformant le violeur en assassin, elle alourdit la peine qui frappera cet homme. Vengeance indirecte, soit. Vengeance tout de même.

Jusqu'à la fin du 18e siècle, le statut de victime s'applique donc seulement aux personnes qui avancent au-devant de la mort et qui se sacrifient afin de devenir des héros ou des héroïnes. Mais, les mots changent, porteurs de sens parfois délétères… En offrant aux personnes sinistrées ou agressées le cocon rassurant d'un mot, il peut arriver qu'on leur fasse plus de mal qu'autre chose, sous prétexte de les déculpabiliser. «La victime, ça n'existe pas, raconte Hellena, 23 ans, violée à l'âge de 15 ans. C'est à nous de décider. Je pense qu'il y a des agresseurs, des bourreaux, des violeurs, des coupables, mais pas de victime. C'est un statut qui fout la merde. Moi, c'est ce qui m'a détruit. De 15 à 20 ans je me suis considérée comme victime, car quelqu'un m'a définie comme telle. Mais c'est finalement ce qui m'a fait le plus de mal dans ma vie, car on a beau avoir mal, souffrir, tant qu'on ne se met pas dans cette position de victime on reste combatif. Victime, c'est être déresponsabilisé(e). Donc irresponsable. Le statut de victime pour moi ne sert à rien ou alors, c'est un bon prétexte pour se complaire dans son malheur et devenir faible.» Hélène suggère qu'on remplace le mot victime par celui d'innocent ou de malchanceux. «Il vaudrait mieux expliquer à la personne violée qu'elle était là au mauvais moment. Mais il n'y a pas besoin d'utiliser ce mot victime qui vous handicape…». On s'y englue, dit-elle, comme toutes ces femmes qui s'engluent dans l'idée que, étant femmes, elles sont forcément des victimes d'un système qui les opprime. Un système mis en place par les hommes, disent-elles, oubliant un peu vite que la moitié des hommes sont des femmes.

"Pour moi, le mot victime est très mal connoté puisqu'il renvoie au monde juridique, monde dans lequel il s'agit souvent de quantifier les souffrances subies par les sinistrés afin d'évaluer les torts, les dédommagement, le degrés de gravité d'un fait... choses qui n'ont aucun sens et qui enlèvent toute dignité aux sinistrés en question (qui doivent prouver qu'ils souffrent, et même parfois se disputer la place du "plus à plaindre" comme c'était le cas pour les femmes de réconforts coréennes qui se déchiraient pour savoir laquelle remplissait les qualités de la "parfaite victime"ou de la "victime authentique" celle dont le consentement était absolument nul et donc celle dont les préjudices avaient été les plus lourd)." (Hellena).

Victimes au féminin, sous la direction de Francesca Prescendi et Agnès Nagy, éd. Georg.

Notes
1/ Le mot hostia (qui a donné "hostie") désigne aussi l'offrande rituelle, mais c'est celle qui est faite avant la bataille par exemple, afin de s'attirer la faveur des puissances occultes. Dans les textes antiques, victima va avec l'idée d'une victoire, d'un triomphe et d'une célébration, par opposition à hostia qui renvoie à l'idée d'une requête humblement adressée aux dieux, d'une supplication.

2/ On dit alors, avec délice que l'on "victime" quelqu'un, c'est à dire qu'on lui fait subir ce passage humiliant de l'état d'être humain à celui de "victime". Sade applique avec jubilation le mot "victime" aux malheureux(ses) qui sont, contre leur gré, torturé(e)s, sodomisé(e)s, fouetté(e)s, violé(e)s et pris(e)s par tous les orifices dans ses fantasmes d'apocalypse. Sous l'influence des idéaux républicains, le mot "victime", d'abord moqueur, finit par devenir compassionnel et par désigner les personnes au secours desquelles il s'agit de se porter. Dans une société ou les notions d'inférieur et de supérieur disparaissent, tout le monde peut devenir une victime. On n'est pas loin de la victimisation générale, assortie de misérabilisme, d'infantilisme et d'assistanat.

3/ Ne pas rater l'exposition d'Artemisia au Musée Maillol (jusqu'au 15 juillet), femme peintre de génie qui fut violée adolescente par son professeur de dessin, qui fut ensuite obligée de subir le calvaire d'un procès de neuf mois contre son violeur et qui ne cessa, par la suite, de se représenter dans ses tableaux nue ou habillée, sous les traits de femmes vengeresses. Dans ce tableau de Judith, il semble qu'Holopherne ait été clairement représenté sous les traits de son violeur.

Illustration:la bondage-modèle Ageha, attachée par Hajime Kinoko.
http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2012/06/la-femme-est-elle-une-victime.html
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Message  poil de yak Jeu 21 Juin - 22:49

si les animaux fuient après avoir été aspergés de mola salsa, ils ne peuvent plus être sacrifiés mais doivent être abattus.
Quel veinards ces animaux !

(oui désolé j'ai pas tout lut, ça m'a fait rire, j'en fait part).
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Message  ivo Lun 24 Fév - 9:32

Invention de la femme : viens poupoule, viens
Jusqu’au 18e siècle, la femme n’existe pas. On la considère comme un homme, à une différence près : chez elle le sexe est resté à l’intérieur. C’est d’ailleurs un sexe mâle, mais inversé. Le vagin ? Un pénis à l'envers.
>>>
http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2014/02/invention-de-la-femme-viens-poupoule-viens-.html?xtor=rss-450
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Message  ivo Mar 14 Oct - 11:02

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Message  ivo Ven 5 Déc - 10:07

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Message  ivo Lun 26 Jan - 9:28

Lettre de Madame Churchill : « J’en suis venue à la conclusion qu’il faudrait se débarrasser des femmes »
>>>
http://blogs.rue89.nouvelobs.com/la-lettre-du-dimanche/2015/01/25/lettre-de-madame-churchill-jen-suis-venue-la-conclusion-quil-faudrait-se-debarrasser-des-femmes-233919
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Message  ivo Ven 9 Oct - 11:43

En Afrique du Sud, des femmes noires osent « l’émancipation du vagin »
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/09/afrique-sud-femmes-noires-osent-lemancipation-vagin-261568
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Message  ivo Sam 14 Nov - 8:48

joli panorama historique ......

Femmes arabes dans le piège des images
>>>
http://www.monde-diplomatique.fr/2015/08/KHALIFA/53508
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Message  ivo Dim 10 Jan - 8:44

un autre

Ce qu’ont perdu les femmes de l’Est
>>>
https://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/KERGEL/52925
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Message  ivo Mer 27 Jan - 10:24

"J'adore pratiquer des fellations sur les sandwiches"
>>>
http://www.huffingtonpost.fr/2016/01/27/video-campagne-femmes-pub-objet-feminisme_n_9085730.html
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Message  ivo Lun 1 Fév - 9:46

Jacqueline Sauvage : ses filles racontent l'enfer familial
>>>
http://madame.lefigaro.fr/societe/jacqueline-sauvage-les-filles-racontent-lenfer-familial-310116-112185
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Message  ivo Mar 2 Fév - 8:35

^^

un espace de prière mixte au mur des Lamentations
le gouvernement israélien a approuvé dimanche la création d'un espace de prière mixte au mur des Lamentations, pour les non-orthodoxes. Les juifs ultra-conservateurs crient au scandale.
>>>
http://www.france24.com/fr/20160201-israel-decision-historique-espace-priere-mixte-mur-lamentations-femmes-feminisme-religion
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