Réflexion sur la peine de mort

Texte déjà posté le 10 mai.
Comme quoi, les discussions tournent un peu en rond, nan ?

07/12/2011 à 20:11
Etats-Unis: Mumia Abu-Jamal remporte un combat de 30 ans contre la peine de mort
Mumia
Abu-Jamal, l'un des condamnés à mort les plus célèbres des Etats-Unis, a
appris mercredi qu'il ne serait pas exécuté, épilogue d'une âpre
bataille judiciaire de près de 30 ans.


Le procureur de
Philadelphie Seth Williams a en effet annoncé qu'il ne redemanderait pas
la peine de mort contre l'ancien journaliste radio et militant du
mouvement révolutionnaire Black Panthers, trente ans après sa
condamnation pour le meurtre d'un policier blanc à Philadelphie.

"Abu-Jamal
ne sera plus condamné à mort, mais il restera derrière les barreaux
pour le restant de ses jours, et c'est là qu'il doit être", a précisé le
procureur, ajoutant qu'il n'avait "aucun doute", sur le fait que Mumia
Abu-Jamal, 57 ans, avait tué le policier Daniel Faulkner le 9 décembre
1981.

La décision du procureur implique que, selon la loi de
l'Etat de Pennsylvanie (Est), Mumia Abu-Jamal finira sa vie en prison
sans possibilité de libération.

"Les procureurs ont fait ce
qu'il fallait faire. Après trente ans, il était temps de mettre fin à
cette recherche de la peine de mort", s'est réjoui mercredi le NAACP,
principale organisation de défense des droits civiques des Noirs
américains, qui a assisté le condamné dans sa défense. "Justice est
rendue lorsqu'une condamnation à mort par un jury mal informé est
annulée", a ajouté son avocate Judith Ritter.

La NAACP avait
dénoncé le manque d'équité des audiences qui avaient conduit à la
condamnation à mort d'Abu-Jamal, par un jury exclusivement blanc.

La
femme du policier Maureen Faulkner a quant à elle affirmé qu'"il ne
restait plus tant de temps que ça avant qu'Abu-Jamal soit confronté au
Juge Suprême, et qu'(elle) attendait ce moment avec impatience".

Mumia
Abu-Jamal, "cause célèbre" internationale, et qui a même un timbre à
son effigie en France, a écrit plusieurs livres et des dizaines
d'articles depuis le couloir de la mort.

Un site internet lui
est consacré (FreeMumia.com) et ses partisans, pour qui Mumia Abu-Jamal
était le symbole d'une justice raciste, avaient déjà prévu une journée
d'action le 9 décembre à Philadelphie, date anniversaire des 30 ans du
meurtre et de son emprisonnement. Une autre était également annoncée en
Californie le 11 décembre, avec notamment la militante noire Angela
Davis.

Une pétition internationale avait été lancée en ligne en
janvier 2010 pour demander au président américain Barack Obama de se
prononcer contre la condamnation à mort. Elle a recueilli des dizaines
de milliers de signatures, dont celles de l'ancienne Première dame de
France Danielle Mitterrand, depuis décédée, de l'écrivain allemand
Günter Grass ou encore du linguiste américain Noam Chomsky.

En
octobre dernier, la Cour suprême américaine avait refusé de se saisir du
dossier, après qu'une cour d'appel fédérale eut décidé au printemps que
la condamnation de Mumia Abu-Jamal devait être réexaminée, les
instructions données aux jurés lors du procès en 1982 étant mal
formulées.

C'est dans ce cadre que les procureurs de
Philadelphie ont renoncé mercredi à redemander la peine de mort, après
des années de bataille judiciaire à tous les niveaux de juridiction

Reste à savoir dans combien de temps il sera libéré... Autre bataille.

Malgré le manque de preuves matérielles et de mobile au procès, l'un des deux hommes condamné pour les attentats d'avril dernier à Minsk a été exécuté.


Dmitri Konovalov (à gauche) et Vladislav-Kovalev (à droite) avaient plaidé non-coupable avant d'être condamnés à mort. © RIA Novosti Andrei Alexandrov

Vladislav Kovalev, reconnu coupable d'avoir perpétré l'attentat du mois d'avril 2011 dans le métro de Minsk, a été exécuté. Son complice — Dimitri Konovalov — lui aussi condamné à la peine capitale est toujours en prison.

Selon l'association Viasna, la famille du condamné a reçu "une lettre disant que la peine avait été exécuté", dans le plus pur style de l'ex-URSS : une balle dans la nuque. Le Bélarus est le dernier pays d'Europe continentale à appliquer la peine de mort, la Russie y a renoncé officieusement — elle n'y est plus appliquée depuis plus de dix ans.

L'attentat pour lequel Vladislav Kovalev a été condamné avait fait 15 morts et une centaine de blessés. Le président Alexandre Loukachenko avait refusé de gracier les deux accusés malgré l'absence de preuves matérielles et de mobiles lors du procès. Le président autoritaire avait, dès l'annonce des attentats, stigmatisé "les ennemis étrangers et de l'intérieur".

C'est le dernier pays européen à appliquer la peine de mort. La Biélorussie a exécuté vendredi les deux hommes reconnus coupables d'un attentat dans le métro de Minsk en avril 2011.

Hier, la famille de l'un des deux — Vladislav Kovalev — annonçait son exécution. Aujourd'hui la télévision d'État biélorusse confirme que le second accusé — Dimitri Konovalov — avait subi le même sort, à la mode soviétique : une balle dans la nuque.

Les deux hommes — tous les deux âgés de 25 ans — avaient clamé leur innocence lors du procès et pointé l'absence de mobile pour l'attentat. Un procès qualifié d'expéditif par les associations de défense des droits de l'Homme.

L'ancienne république soviétique a exécuté deux hommes reconnus coupables des attentats du métro de Minsk en avril 2011. Le Conseil de l'Europe se dit "profondément choqué".


Le Conseil de l'Europe demande l'abolition de la peine de mort sur le continent depuis 1996. © CdE Alban Bodineau

Ils avaient tous les deux 25 ans, le procès n'a pas réussi à déterminer quel pourrait être leur mobile, mais les autorités biélorusses les ont exécutés ce vendredi. Aujourd'hui, le Conseil de l'Europe — dont la principale mission est la défense des droits de l'Homme et de la démocratie — condamne ces deux exécutions capitales :

"L'irréparable a été commis. Les autorités du Bélarus sont une nouvelle fois restées sourdes aux nombreux appels de la communauté internationale à la clémence. Nous condamnons ces exécutions de la manière la plus vigoureuse. La peine de mort est cruelle et inutile. C'est une pratique barbare qui n'a pas sa place dans une société civilisée."

En janvier, le Conseil de l'Europe avait demandé à l'État biélorusse de ne pas appliquer la peine de mort, "non seulement sur la base du rejet de principe de la peine de mort mais aussi à cause des nombreuses interrogations quant à l'équité de leur procès". En effet l'enquête et le procès avaient été "entachés de graves atteintes aux droits de l'Homme", ajoute le Conseil par la voix du président de son Assemblée parlementaire, Jean-Claude Mignon.

La Biélorussie est le seul pays européen à ne pas faire partie du Conseil de l'Europe, elle en était simplement un "invité spécial" jusqu'en 1997. L'organisation qui rassemble 47 pays européens demande depuis 1996 l'abolition totale de la peine de mort sur le continent. Sous la pression du conseil, la Russie n'a plus appliqué la peine capitale depuis plus de dix ans.

Le Connecticut va prochainement devenir le 17e État américain à abolir la peine de mort. Le Sénat puis la chambre des Représentants de l’État situé au nord-est du pays ont voté tout à tour pour l’abandon de la peine capitale. Le projet doit désormais être signé par le gouverneur démocrate Dannell Malloy qui a dit qu’il le ferait.

La peine de mort sera remplacée par la réclusion criminelle à perpétuité. Cette nouvelle loi ne s’appliquera toutefois pas aux 11 personnes dans le couloir de la mort dans cet État. Une seule personne a été exécutée dans le Connecticut depuis 52 ans. Le prochain État a examiner la question de l’abolition de la peine de mort sera la Californie en novembre prochain.

La peine de mort sera remplacée par la réclusion criminelle à perpétuité. Cette nouvelle loi ne s’appliquera toutefois pas aux 11 personnes dans le couloir de la mort dans cet État. Une seule personne a été exécutée dans le Connecticut depuis 52 ans. Le prochain État a examiner la question de l’abolition de la peine de mort sera la Californie en novembre prochain.

Son gouverneur (démocrate) a promulgué aujourd'hui une loi qui abolit la peine capitale dans l'État. Le Connecticut devient ainsi le 17e des États-Unis à ne plus appliquer la peine de mort.

Cette abolition n'est toutefois pas rétroactive. Les onze condamnés à mort qui se trouvent actuellement dans des pénitenciers du Connecticut risquent donc de ne pas échapper à l'exécution. Des experts judiciaires n'excluent pas un recours de leurs avocats pour demander à commuer les peines en prison à vie.

Aux Etats-Unis, un condamné à mort a été exécuté le 16 janvier dans l'Etat de l'Ohio, par l'injection létale d'un cocktail de médicaments. Un cocktail qui n’avait jamais été testé jusque là, en raison d'une pénurie des produits utilisés habituellement. Une exécution qui commence à faire polémique, et pour cause : auparavant, ses avocats avaient en vain demandé son report. Ils craignaient, comme ce fut le cas, que leur client ne meure dans la souffrance.


Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Aux Etats-Unis, les lois qui régissent la peine capitale, stipulent que les condamnés doivent être exécutés dans des conditions qui respectent la dignité humaine. Cela n’a manifestement pas été le cas pour Dennis McGuire, qui a, selon les témoins, longuement souffert, avant de s’éteindre, au point de choquer la famille de la victime qui était présente.

Et si le cocktail de médicaments injecté est responsable de cette pénible agonie, c’est parce que les produits habituellement utilisés ne sont plus disponibles : les laboratoires américains ne veulent plus voir leur nom associé à la peine de mort, et les fournisseurs européens, n’autorisent plus l’utilisation de leurs remèdes à des fins d’exécutions.

Certains Etats ont abandonné la peine de mort à cause de cette pénurie, reconnaissant que l’opinion publique a évolué. D’autre, comme l’Ohio, on préfère tester un mélange qui a eu le résultat que l’on connaît.

Les associations qui militent contre la peine capitale vont une nouvelle fois porter l’affaire en justice, reconnaissant toutefois qu’il faudra du temps pour mobiliser leurs concitoyens sur la souffrance des condamnés à mort.

Sur les 250 peines capitales pratiquées depuis 2008 ici, 99% l’ont été par injection létale.

Suzanne Basso a été exécutée au Texas le 5 février, par injection létale. Cette handicapée de 59 ans est la quatorzième femme, à être mise à mort aux Etats-Unis en trois décennies. Elle avait été condamnée à la peine capitale en 1999 pour le meurtre de son compagnon, qui était attardé mental. L’appel de ses avocats devant la Cour suprême fédérale n’a pas été jugé recevable.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Au 1er janvier 2013, soixante-trois femmes attendaient leur exécution dans les couloirs de la mort aux Etats-Unis. Soixante-trois cas sur les 3200 condamnés, les femmes ne représentent que 2% de cette population carcérale en attente d’une exécution. C’est sans doute l’une des raisons de l’émotion exprimée dans le pays par les organisations américaines qui militent contre la peine de mort.

Tous les recours avaient été épuisés pour Suzanne Basso. Ses avocats ont plaidé la déficience mentale, le handicap physique qui la cloue sur une chaise roulante depuis des années. Comment Suzanne Basso pouvait-elle présenter un danger, alors qu’elle est incapable de se mouvoir ?

Mais ils n’ont pas réussi à obtenir la clémence pour cette Américaine de 59 ans, dont 14 passées dans le couloir de la mort. Car certains des psychiatres, qui l’on examinée, l’ont jugée perverse et dissimulatrice. Les tortures infligées à la victime ont marqué ceux qui ont étudié le dossier.

Des facteurs très prosaïques entrent en jeu dans la prise de décision : la violence du crime commis, et le coût de l’entretien d’un condamné qui aura besoin d’assistance jusqu’à la fin de ses jours. Ces facteurs n’ont pas joué non plus en faveur de Suzanne Basso.

Cette exécution ne représente pas la justice. Cette exécution est un acte de vengeance. Si c'est ça la justice, alors la justice est aveugle. Prenez un jeune homme attardé, limite fou, qui commet un crime pour la première fois, trafiquez ensuite sa VRAIE confession complète, ajoutez un juge plein de préjugés et un jury intégralement BLANC, plus un avocat inutile, retirez la possibilité d'une réhabilitation, persécutez les témoins et vous décidez ainsi d'une peine de mort qui va durer plus de 10 ans pour toute une famille. Je le répète: cette exécution ne représente pas la justice mais un acte de vengeance.

Seuls le ciel et l'herbe verte sont éternels, et aujourd'hui est une belle journée pour mourir.

Tout comme l'océan se retrouve toujours, l'amour se retrouve toujours. Il en est de même pour la conscience, elle se retrouve toujours. Voilà ce que je fais, avec de l'amour sur les lèvres.

La seule chose que j'ai à dire est qu'aucune affaire passée devant les tribunaux n'est exempte de toute erreur. Voilà mes mots. Aucune affaire n'est exempte de toute erreur. Vous pouvez y aller gardien.

Je t'aime maman. Au revoir.

Je souhaite une belle vie à tout le monde. Tout va bien.

Je vous aime tous et vous allez me manquer.

Vous m'avez tous amené là pour que je sois exécuté, pas pour que je fasse un discours.

Cette exécution ne représente pas la justice. Cette exécution est un acte de vengeance. Si c'est ça la justice, alors la justice est aveugle. Prenez un jeune homme attardé, limite fou, qui commet un crime pour la première fois, trafiquez ensuite sa VRAIE confession complète, ajoutez un juge plein de préjugés et un jury intégralement BLANC, plus un avocat inutile, retirez la possibilité d'une réhabilitation, persécutez les témoins et vous décidez ainsi d'une peine de mort qui va durer plus de 10 ans pour toute une famille. Je le répète: cette exécution ne représente pas la justice mais un acte de vengeance. Tuer R.J. ne ramènera pas Anil, ça ne sert qu'à justifier "œil pour œil, dent pour dent".

J'espère que l'on verra un jour tout ce mal que l'on fait aujourd'hui de la même façon que lorsque l'on brûlait les sorcières au bûcher.

Nous disons ce soir au monde entier qu'il n'existe pas de seconde chance. Nous disons ce soir à nos enfants que, dans certains cas, tuer est juste. [...] Personne ne gagne ce soir, personne ne tourne la page, personne ne ressort victorieux.

La peine de mort au Texas est détraquée. Quand un avocat — qui n'est pas qualifié — peut être forcé de vous représenter, le système ne fonctionne pas. Quand votre avocat peut faire échouer votre demande d'appel en ne rendant pas un document dans les temps [...], il n'y a pas de sécurité juridique, le système ne fonctionne pas. Quand les autorités, comme au Texas, font tellement confiance à leur système judiciaire, des erreurs sont faites et des innocents sont exécutés. Le Texas a exécuté des innocents et l'Etat prouve ce soir à quel point le système est détraqué et injuste. [...].
Je vous en prie, continuez à vous battre contre la peine de mort, son unique but est de se venger et elle n'a aucun effet dissuasif.

Les murs des ténèbres ont écrasé ma vie. Une vie sans sens est une vie sans but. [...] C'est terrifiant. Est-ce que quelqu'un s'intéresse à moi? [...]. Le donjon Polunsky est ce que j'appelle un puits de désespoir. Et le plus terrifiant c'est que les États-Unis sont le seul pays civilisé et libre qui dit vouloir arrêter les meurtres et faire régner la justice. Je vous demande à tous de vous faire entendre et d'exiger la fin de la peine de mort.

Je voudrais d'abord m'adresser à vous. Je n'ai pas tué votre être cher mais j'espère qu'un jour vous trouverez la personne qui l'a fait. J'aimerais pouvoir vous réconforter ou vous donner la raison pour laquelle vous avez perdu quelqu'un que vous aimiez profondément. Tout comme ma famille et mes amis vont perdre quelqu'un dans quelques minutes. Je suis persuadé que sa mort était injustifiée, comme l'est la mienne. Je ne l'ai pas tué. Je n'ai en rien été impliqué dans son décès. Maintenant, je souhaite dire à ma famille et mes amis que je les aime tendrement.

J'accuse les jurés, le juge, le procureur qui ont triché pour obtenir cette condamnation. J'accuse chacun d'entre vous du meurtre d'un homme innocent. Y compris la cour d'appel, la cour fédérale, la cour d'appel pour le cinquième circuit et la Cour suprême.

N'utilisez pas d'excuse pour ne pas étendre votre amour.

Sauvez les enfants, trouvez en un qui ait besoin d'aide et faîtes un petit sacrifice de votre richesse personnelle pour sauver ces innocents. Ils sont la clé d'un monde meilleur.

À ma famille, je vous aime. Je vous en prie, ne pleurez ni ma vie, ni ma mort. Continuez de vivre comme je veux que vous viviez. Je n'éprouve aucune amertume envers qui que ce soit. Pensez seulement à la lumière. Je vais laisser cette lumière briller. Laissez la briller. Laissez la lumière briller.

À bientôt.

La cour pénale d'appel de l'Oklahoma aux Etats-Unis a ordonné jeudi la suspension des exécutions pour six mois. Une décision qui intervient deux semaines après le calvaire d'un condamné à mort qui était décédé après une agonie de plus de 40 minutes. Le président Barack Obama avait qualifié cette exécution de "profondément dérangeante".
http://www.franceinfo.fr/monde/usa-le-condamne-a-mort-meurt-43-minutes-apres-l-injection-1402333-2014-04-30

Cette exécution avait provoqué un grand émoi, Barack Obama la qualifiant même de "profondément dérangeante". Le 29 avril, Clayton Lockett était exécuté dans d'apparentes souffrances dans l'Oklahoma. Il avait succombé après une agonie de plus de 40 minutes.

Juste après lui, un autre condamné à mort, Charles Warner, devait être exécuté. Finalement, la Cour d'appel pénal de l'Oklahoma a repoussé cette exécution au 13 novembre, le temps de permettre une enquête. Le directeur des prisons avait réclamé un arrête indéfini nécessaire. "Injustifié" a expliqué la Cour.

Le processus a pris trop de temps

"Personne ne veut une autre exécution prolongée et ratée", ont réagi les avocats de Charles Warner, exigeant que "l'extrême secret entourant l'injection létale qui a conduit à l'agonie de M. Lockett soit remplacée par la transparence pour s'assurer que les exécutions soient conduites légalement et humainement".

De son côté, la gouverneure de l'Oklahoma a défendu une exécution légale en admettant toutefois que "le processus de mort par injection létale avait pris trop de temps".

En pleine polémique sur la peine capitale, l'Etat qui détient le record du nombre d'exécutions s'apprête à mettre à mort un nouveau condamné et défend ses méthodes et son professionnalisme en la matière.

TÉMOIGNAGE A l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, Libération a rencontré Curtis McCarty, un ancien condamné à mort américain, libéré au bout de vingt-deux ans.

La Chine, pays qui exécute le plus de condamnés dans le monde, a mis à mort 2 400 personnes en 2013, a annoncé mardi 21 octobre la Fondation Dui Hua (« Dialogue »), basée aux Etats-Unis.

Ce nombre de 2 400 représente une baisse de 20 % par rapport à 2012, et une très nette chute par rapport aux 12 000 exécutions enregistrées en 2002, précise l'ONG dans un communiqué.

Un chiffre qui, déjà à l'époque, marquait un net recul par rapport au record de 24 000 condamnations à mort annoncées en 1983, première année de la campagne «Frapper fort» supervisée par le numéro un communiste d'alors, Deng Xiaoping.

MACHINE À CONDAMNER DE FAÇON QUASI-SYSTÉMATIQUE


Secret d'Etat, le nombre de personnes exécutées en Chine n'est jamais divulgué par les autorités. Mais, selon plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, la Chine exécute à elle seule plus de condamnés que tous les autres pays réunis.

Selon Amnesty International, un total de 778 personnes ont été exécutées en 2013 hors de Chine. Mais l'ONG ne fournit pas, elle, d'estimation pour la Chine. La fondation Dui Hua affirme avoir obtenu ses chiffres auprès d'un « responsable judiciaire ayant accès au nombre d'exécutions pratiquées chaque année » en Chine.

La tendance à la baisse du nombre des exécutions en Chine risque toutefois, selon Dui Hua, d'être remise en cause par la campagne extrêmement répressive des autorités chinoises dans la région musulmane du Xinjiang, en proie à des troubles accrus et à une révolte larvée d'une partie de la population qui rejette la tutelle de Pékin.

Cette année, des centaines de personnes ont été condamnées au Xinjiang pour « terrorisme », tandis que des centaines d'autres y ont trouvé la mort dans des attentats suivis de violentes opérations armées des forces de sécurité.

aussi (édition abonnés) : Chine : trois Ouïgours condamnés à mort pour terrorisme

En 2007, la Chine a réduit le nombre de crimes passibles de la peine de mort sur son sol. Mais son système pénal, directement contrôlé par le Parti communiste, reste une machine à condamner de façon quasi-systématique. En matière criminelle particulièrement, les acquittements sont rarissimes.

Warren Hill, un handicapé mental, dont le retard intellectuel avait été attesté par de nombreuses expertises psychiatriques, a été exécuté durant la nuit en Géorgie, dans sud-est des Etats-Unis, l’un des états les plus rétrogrades en matière de peine de mort.

Richard Glossip a été reconnu coupable d’avoir commandité le meurtre du propriétaire d’un motel dont il assurait la gestion, sur la base du seul témoignage très controversé de Justin Sneed. Ce jeune de 19 ans a plaidé coupable et impliqué Glossip pour éviter la peine de mort pour lui-même et il a négocié une réclusion à perpétuité.