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Message  niouze Jeu 10 Jan - 17:26

FINANCE • Les banques continuent à spéculer en douce
La banque d'affaires Goldman Sachs contourne habilement les nouvelles règles bancaires américaines, révèle Bloomberg. Ces pratiques, qui existent également en Europe, ne sont pas illégales, mais ne respectent pas vraiment l'esprit de la loi.

Le Temps |
Pierre-Alexandre Sallier |
9 janvier 2013



"Nous avons arrêté ces activités." Non, les traders internes n’ont plus le loisir de “risquer [l’argent de la banque] sur ce qu’ils veulent”, martelait l’été dernier Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs, devant les 400 invités de l’Economic Club de Washington.

Promesse qui “aura tout lieu de surprendre les employés d’un département secret, appelée Multi-Strategy Investing ou MSI”, écrit mardi [8 janvier] l’agence Bloomberg, dans une enquête démontant la façon dont la plus influente des banques d’affaires s’emploie à contourner le tour de vis imposé il y a deux ans à Wall Street. En particulier la règle Volcker visant à limiter le "prop trading" [proprietary trading, spéculation à court terme réalisée par les banques pour leur propre compte] et qui doit entrer en vigueur cette année.

Au terme d’entretiens avec d’ex-collaborateurs de MSI, l’agence d’information conclut que cette filiale – en réalité un fonds spéculatif géré en interne – n’a pas de clients et s’occupe de placer 1 milliard de dollars appartenant à la banque. Et dépend du “groupe des situations spéciales”, division qui “utilisait l’argent de la banque pour tirer profit d’entreprises en situation de détresse et de taille moyenne”. Et qui représentait “un centre de profit majeur, parfois le plus important” du groupe financier.

Contacté par Bloomberg, un porte-parole de Goldman Sachs rétorque que l’entité MSI “n’est impliquée que dans des investissements de long terme”. Et que si le décret d’application final de la règle Volcker “requiert d’autres changements, nous les introduirons”. [La règle Volcker interdit le prop trading à court terme, ce qui correspond à des positions détenues moins de 60 jours.]

"Facilitation clients"

La philosophie des multinationales de la finance a-t-elle changé ? Les habitudes des années de l’argent fou semblent y prendre d’autres formes, moins visibles. “Dans les faits, ce ‘prop trading’ perdure sous le couvert d’appellations comme “tenue de marché”, “animation de marché” ou “facilitation clients”, prévient Christophe Nijdam, spécialiste chez AlphaValue, bureau d’analyse indépendant basé à Paris. Autant de pratiques autorisées par la règle Volcker aux Etats-Unis. Ou par le timide projet de réforme bancaire prévu en France.

En Suisse, UBS a indiqué il y a plus d’un an abandonner le négoce pour compte propre. Le patron de Crédit Suisse évoquait lui aussi la fermeture du prop trading. Comme celui de Goldman Sachs. Christophe Nijdam compare ces activités persistantes de “tenue de marché” aux stocks accumulés par les magasins pour bien servir leur clientèle: selon qu’il s’agit de Carrefour ou de H&M, ces inventaires tournent entre 15 et 20 % du bilan du groupe.

Alors que, pour les grandes banques françaises cotées, “le niveau de ces stocks – le bilan de leurs activités de marché – atteint en moyenne 38 % du total de bilan en 2011.” Une telle accumulation “cache en fait une faible rotation de ces stocks, c’est-à-dire la présence durable de paris directionnels, spéculatifs, destinés uniquement à miser sur la hausse d’une partie de la valeur de ces inventaires”, décrypte le spécialiste bancaire d’AlphaValue.

Basé à Francfort, un autre analyste du bureau de recherche calcule que, en 2011, ce même bilan des activités de marché représentait encore 47% du total du bilan d’UBS. Et 26% de celui de Credit Suisse
http://www.courrierinternational.com/article/2013/01/09/les-banques-continuent-a-speculer-en-douce
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Message  niouze Lun 28 Jan - 13:30

Scandale : ArcelorMittal engrange des millions d’euros de profits grâce à la fermeture de Florange

Par Sophie Chapelle (28 janvier 2013)

Pendant que les métallos de Florange se démènent pour sauver leur emploi et que l’Etat indemnise leurs périodes de chômage partiel, ArcelorMittal engrange des profits grâce à l’arrêt de ses hauts-fourneaux lorrains. Leur fermeture définitive pourrait rapporter 19 millions d’euros en 2013. Tel est le miracle permis par le « capitalisme vert » et la vente de droits à polluer sur les marchés carbone. Explications.



Ils se sont enchaînés aux grilles d’une fenêtre de Matignon le 24 janvier aux aurores. Avant d’être délogés manu militari. Les salariés d’Arcelor Mittal du site de Florange en Lorraine refusent de tirer leur révérence. Ils ont remis aux conseillers de François Hollande une pétition de 31 000 signatures pour la nationalisation du site industriel mosellan. Ils ne croient pas au projet d’accord [1] signé le 30 novembre entre l’État français et ArcelorMittal, dans lequel le géant mondial de l’acier s’engage à réaliser un montant minimum d’investissements de 180 millions d’euros d’ici fin 2017. L’arrêt définitif des hauts-fourneaux est toujours prévu en mars 2013. Il entraînera la suppression de 1 500 emplois, sous-traitants compris. Mais rapportera des millions d’euros à ArcelorMittal grâce aux miracles du « capitalisme vert ».

Des droits à polluer très rentables pour ArcelorMittal

Car Florange fait partie des quelques 10 000 sites industriels européens qui ont été intégrés au système d’échange de quotas d’émissions de CO2 mis en place en 2005. Comment cela fonctionne-t-il ? Les gouvernements allouent à chacun de ces sites un quota d’émissions de CO2. Pour le site de Florange, il est de 4 millions de tonnes de CO2 par an. En fin d’année, si le site industriel le dépasse, il doit acheter des « droits à polluer » sur le marché carbone pour compenser ses émissions. S’il n’utilise pas tout son quota, il peut engranger et accumuler ses permis d’émissions pour ensuite les revendre à des entreprises qui ont dépassé leurs propres quotas (lire également : les marchés carbone, ou comment gagner des millions grâce à la pollution).

D’après un document que s’est procuré le magazine Terra Eco auprès du cabinet londonien Carbon Market Data, ArcelorMittal n’a pas dépassé son quota annuel en 2009, 2010 et 2011, économisant environ 4,7 millions de tonnes de CO2 [2]. Et ce, en partie grâce à la mise en sommeil de ses hauts-fourneaux de Florange. Même si le cours du CO2 s’est effondré sur les marchés, ce surplus de droits à polluer représente une belle aubaine. A environ 5 euros la tonne, ArcelorMittal pourrait empocher près de 24 millions d’euros s’il décidait de les vendre. Pendant ce temps, les salariés du site ont multiplié les périodes de chômage partiel, en partie indemnisées par l’État.

Au niveau mondial, ArcelorMittal est la compagnie qui a accumulé le plus grand excédent de quotas, selon l’ONG britannique Sandbag, avec près de 123,2 millions de tonnes. Alors que la multinationale de la sidérurgie est, par son activité, l’une des plus polluantes ! Chaque année, la multinationale valorise une part de ces surplus sur le marché du carbone et engrange des profits faciles : 140 millions en 2010 de dollars et 93 millions de dollars en 2011 [3].

Un cadeau de 19 millions d’euros en 2013

ArcelorMittal a prévu de fermer les hauts-fourneaux de Florange en mars 2013. Mais la multinationale devrait percevoir ses quotas comme si de rien n’était. « Lorsqu’une installation a cessé ses activités, l’État membre concerné ne lui délivre plus de quotas d’émission à compter de l’année suivant la cessation des activités », précise la réglementation européenne [4] Le nouveau plan d’allocation français sur la période 2013-2020 prévoit bien un quota gratuit de 3,8 millions de tonnes de CO2 de permis à polluer pour le site de Florange. Un cadeau de 19 millions d’euros au cours du marché carbone actuel.

Dès avril 2012, la CFDT interpellait les pouvoirs publics « pour qu’ils mettent un terme au "pillage" orchestré par Mittal. L’État français ne peut plus accepter de payer avec l’argent public le chômage partiel, ne pas broncher sur les quotas de CO2 non utilisés et vendus en bourse sans oublier les multiples exonérations d’impôts accordées à Mittal ».

Sophie Chapelle
http://www.bastamag.net/article2905.html
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Message  ivo Ven 8 Fév - 12:34

Chypre, que certains présentent comme la ''deuxième'' Grèce...
fr info
Les observateurs estiment que c'est aujourd'hui, au niveau national, le risque le plus grave de la zone euro. Même si l'Ile pèse très peu en matière économique (avec un PIB de 18 milliards d'euros, soit le dixième de celui de la Grèce ou de l'Irlande), le pays a un besoin immédiat d'argent frais de 17 à 18 milliards d'euros, l'équivalent de sa richesse nationale (10 milliards devraient même aller aux banques pour les sauver). Chypre s'est endetté en faisant de mauvais choix de politique économique et puis le gros problème ce sont effectivement les banques dont les dépôts sont pour moitié détenus par des non résidents... beaucoup d'oligarques russes anonymes... créances douteuses, Mafia à ce qu'il paraît... si l'Union européenne ou le FMI venaient au secours des banques chypriotes, les aides bénéficieraient in fine à tout ce petit monde. Malaise !

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Message  ivo Mar 19 Fév - 9:10

L’Europe aussi soutient ses banksters
Entre le 1er octobre 2008 et le 1er octobre 2012 la Commission Européenne a autorisé
5 058,9 milliards d’euros d’aide des états de l’Union au secteur financier. Contre 82,9 milliards pour l’industrie et les services. Pour quel résultat ?
>>>
http://www.bakchich.info/societe/2013/01/31/leurope-aussi-soutient-ses-banksters-62157
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Message  ivo Mar 19 Fév - 9:34

>>>>>>>>

CHYPRE • Une île qui touche le fond
Arrivé largement en tête du premier tour de la présidentielle, ce 17 février, le conservateur Nikos Anastasiadis (Νίκος Αναστασιάδης) est bien placé pour succéder au communiste Dimitri Christofias (Δημήτρης Χριστόφιας). Son premier objectif : négocier un difficile plan de sauvetage afin d’éviter que Chypre ne sombre définitivement, entraînée par la faillite de ses banques.
>>>
http://www.courrierinternational.com/chronique/2013/02/18/une-ile-qui-touche-le-fond
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Message  ivo Mar 19 Fév - 9:36

>>>>>

la crise .......... - Page 27 IDE-Grece-chiffres-01
>>>
http://www.franceinfo.fr/politique/francois-hollande-porte-un-message-de-confiance-en-grece-896819-2013-02-18
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Message  ivo Jeu 21 Fév - 11:57

Louis Maurin : « La crise épargne la plus grande partie des Français »
http://www.rue89.com/rue89-eco/2013/02/20/louis-maurin-la-crise-epargne-limmense-majorite-des-francais-239777
« C’est tout de même fatigant d’entendre et de lire à longueur de journée ce discours sur “la crise” qui en réalité épargne la plus grande partie des Français », peste le sociologue Louis Maurin.

Se présenter comme une victime de la crise, c’est refuser de participer à la solidarité, en vient à penser le directeur de l’Observatoire des inégalités. Sinon, comment expliquer le décalage entre un discours alarmiste généralisé et des données beaucoup plus mitigées ?

Louis Maurin s’est plongé dans les données statistiques européennes de l’organisme Eurostat, qui n’ont pas encore été publiées en France, pour faire parler les Français et leur porte-monnaie. Son constat : si certaines populations qui n’étaient pas touchées par les crises habituelles – comme les cadres – le sont aujourd’hui, cela reste très marginal. En première ligne demeurent les plus pauvres, massivement, martèle le consultant au Centre d’observation et de mesure des politiques sociales (Compas).

Rue89 : La pauvreté gagne-t-elle du terrain en France ?

Louis Maurin : Oui, le nombre de personnes pauvres a très nettement progressé. Il a augmenté de 400 000 au seuil de pauvreté le plus strict à près d’un million si l’on considère la définition la plus large. En proportion, c’est la grande pauvreté qui a le plus augmenté entre 2008 et 2011.

Qui est frappé principalement ?

La crise frappe bien davantage les ménages les plus pauvres que les autres. Entre 2008 et 2011, les plus pauvres ont vu leur revenu stagner. Concrètement, leur revenu a perdu 24 euros et 0,3%.

Cela signifie que le pouvoir d’achat des plus défavorisés a subi une baisse de l’ordre de 6%, compte tenu de la hausse des prix au cours de la période.

Qui fait partie de cette population la plus pauvre ?

Ce sont essentiellement des personnes peu qualifiées qui se retrouvent sans emploi ou qui n’arrivent pas à y accéder et qui voient leurs indemnités – quand elles en touchent – diminuer.


Depuis 2008, le chômage a quand même augmenté de 50%, toutes catégories confondues, et les trois quarts de ces nouveaux chômeurs viennent de milieux populaires.

Les jeunes non qualifiés sont particulièrement touchés. Les trois quarts des nouveaux demandeurs d’emploi de moins de 30 ans ont un niveau d’études inférieur au bac. Et ils cumulent avec les difficultés à se payer un logement.

Mais ils ne sont pas les seuls : les étudiants ont du mal aussi financièrement par exemple ?

Les jeunes sans diplôme sont plus en difficulté que les étudiants qui ont du mal à payer leur loyer mais qui, munis d’un diplôme, seront mieux placés pour trouver un emploi. C’est une question de hiérarchie des priorités.

Et les classes moyennes ?

Pour tous ceux qui ne font pas partie des personnes les plus pauvres, la crise, en terme de revenus, demeure surtout virtuelle.
Entre 2008 et 2011, les classes moyennes ont vu leur niveau de vie stagner si l’on tient compte de l’augmentation des prix, mais ils ont tout de même empoché 1 000 euros annuels supplémentaires.

Tout en haut de la hiérarchie, le revenu annuel des 1% les plus aisés a progressé de 7 900 euros, soit +9,7%. Son pouvoir d’achat a donc continué à augmenter – de 3% [compte tenu de l’inflation sur les trois années, ndlr], en dépit du ralentissement économique. Ces 7 900 euros supplémentaires représentent presque la totalité du revenu annuel des 5% les plus pauvres.

Toute la population n’est donc pas concernée par la crise économique actuelle. La majorité voit ses revenus continuer à augmenter, un peu moins vite qu’auparavant, c’est tout.

N’importe qui ne peut pas se retrouver SDF, ou au chômage ?

Si, mais c’est beaucoup plus probable pour certains que pour d’autres.


Nous assistons à la précarisation des plus précaires ?

Tout à fait.
Maintenant, il faut creuser un peu plus. Et, là, on s’aperçoit, à la marge, que certaines populations qui étaient jusque-là épargnées par les crises traditionnelles sont un peu plus touchées aujourd’hui.

Nous constatons depuis 2008 par exemple une très forte progression du chômage des hommes, qui atteint aujourd’hui le niveau de celui des femmes. Des territoires qui étaient habituellement épargnés sont aujourd’hui concernés. Enfin, la crise touche aussi les cadres.

Ce constat ne contredit-il pas ce que vous disiez plus haut : que tout le monde n’est pas concerné par la crise ?

Non, ce sont des progressions relatives qui ne sont pas négligeables mais qui concernent des populations peu touchées dans leur ensemble, donc cela reste marginal.

Par exemple, le taux de chômage des cadres est passé de 3% en 2008 à 3,8% en 2011. Soit une augmentation de 26% ! Ça paraît beaucoup, mais on part de très bas. Et 3,8%, c’est quasiment du plein emploi. Tandis que le chômage touche 18,8% des ouvriers non qualifiés... Néanmoins, au niveau des cadres, on a quand même une évolution.

De la même manière, nous constatons une augmentation relative des jeunes diplômés d’un bac +1 ou 2 parmi les demandeurs d’emploi de moins de 30 ans. Mais, au total, ils restent beaucoup moins nombreux que les jeunes sans le bac et sans emploi.

Dire « on peut tous se retrouver au chômage », c’est vrai à la marge, mais c’est peu probable pour beaucoup. Il y a en France une façon de s’approprier la crise, de dire « nous aussi, nous sommes touchés », qui ne correspond pas aux données. Mais chacun s’accapare la crise.

Pourquoi les Français voudraient-ils s’approprier la crise ?

Dire qu’on est tous victimes, potentiellement au moins, c’est chercher à se mettre à l’abri d’un effort national. En France, les riches, ce sont toujours ceux qui touchent plus que nous... C’est une nouvelle forme de démagogie, répandue à gauche.

Elle est bien sûr préférable à la démagogie précédente : sous Nicolas Sarkozy, on ciblait les pauvres, les « assistés ». Bien sûr qu’il faut prélever davantage sur les super-riches. Mais on ne règle en rien les problèmes : ni celui des finances publiques, ne de celui de la redistribution de la richesse, alors qu’il y a un effort global à effectuer. A chacun selon ses moyens.
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Message  ivo Jeu 21 Fév - 12:31

Dominique Baudis : «La crise exacerbe les conflits»
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/02/21/01016-20130221ARTFIG00423-dominique-baudis-la-crise-exacerbe-les-conflits.php
INTERVIEW - Avec 90.000 saisines par an, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, est le témoin direct de la détresse des citoyens qui se heurtent aux dysfonctionnements des administrations et des pouvoirs publics.

Après l'immolation de chômeurs devant un Pôle emploi et les actes désespérés de pères divorcés en grève de la faim ou retranchés au sommet de ponts et de grues pour faire entendre leurs droits parentaux, il analyse la multiplication de ces actes violents et spectaculaires qui prennent la société à témoin.

LE FIGARO - Quelle analyse faites-vous de ces recours extrêmes pour faire valoir des droits fondamentaux?

Dominique BAUDIS - La crise économique y est pour beaucoup. Elle tend les situations, crispe les relations, exacerbe les conflits et pousse ceux qui sont dans la précarité à des actes de révolte, de détresse. Mais le défaut de ressources n'est pas la seule cause. Il faut bien l'avouer, la vulnérabilité des citoyens rencontre aussi la brutalité de la société, la dureté des systèmes. L'application aveugle des règlements, le manque de dialogue, l'opacité et la complexité des administrations ou des organismes privés conduisent souvent à un sentiment, à tort ou à raison, d'indifférence, d'injustice.

Quelles sont les causes de cette «brutalité»?

La déshumanisation, notamment instaurée par l'informatisation. Il n'y a plus de contact, plus de guichet, parfois les services ne sont même pas accessibles par téléphone. Ce n'est pas en tapant dièse sur un serveur vocal que l'on peut expliquer ou démêler un problème. Sur de petits malentendus, avec un défaut de dialogue le plus souvent, on peut arriver à un enchaînement de circonstances et une ascension de tensions aux conséquences dramatiques.


Un exemple récent?

Je pense à ce qui est arrivé dernièrement à cette petite fille expulsée de la cantine de son école devant ses camarades pour défaut de paiement. Quand on regarde le dossier, la cause n'est pas un problème d'argent ou de précarité mais un conflit conjugal entre ses parents. Mais la conséquence aujourd'hui c'est que cette petite fille a été placée dans un foyer. Idem pour cette nonagénaire expulsée de sa maison de retraite parce que ses enfants n'avaient pas payé. Ils étaient parfaitement solvables, ce n'était pas le problème.

Après plusieurs suicides récents, d'une grande violence, les problèmes avec le Pôle emploi semblent se durcir et se multiplier…

Nous travaillons sur de nombreux dossiers. Quoique souvent épineux et très conflictuels, ils peuvent se résoudre. En 2012, nous avons été saisis par des centaines de salariés d'une association à La Réunion qui, licenciés depuis près de deux ans, ne parvenaient pas à toucher leurs indemnités chômage. Il y avait des grèves de la faim, c'était très tendu… Nous avons résolu ce problème, ils ont pu toucher leurs droits.

La situation, avec ces actes emblématiques de désarroi, vous inquiète-t-elle?

On ne peut pas nier qu'il y a une crise de confiance, une certaine rupture du lien social, une tendance au repli sur soi, à la défiance généralisée. Pour autant il ne faut pas céder aux thèses catastrophistes. De tout temps et partout, il y a eu des injustices et des dysfonctionnements. Le reconnaître, en mettant en place l'institution du Défenseur des droits, est un progrès: si son existence est forcément le révélateur de difficultés, elle est aussi le signe d'un État sain et moderne qui se donne les moyens de lutter contre elles.

Les citoyens sont-ils de plus en plus nombreux à vous saisir?

Le nombre de nos dossiers reste plutôt stable, entre 80.000 et 90.000 par an. Tous sont traités mais cela ne signifie pas que toutes les demandes sont satisfaites. Certains estiment parfois qu'ils sont victimes d'un dysfonctionnement ou d'une erreur et ce n'est pas le cas. En tout état de cause notre mission est d'être une voie d'accès aux droits pour ceux qui ne parviennent pas à les faire entendre, et de réhumaniser les relations entre le citoyen et les pouvoirs publics. À la fois en traitant les réclamations de ceux qui nous saisissent et en faisant des propositions de réforme au Parlement ou au gouvernement, après avoir observé nous-mêmes des dysfonctionnements ou des pratiques discriminatoires.

Une proposition de réforme sur laquelle vous travaillez?

Un phénomène se multiplie: les procès-verbaux indus en raison des fausses plaques d'immatriculation. Nous sommes saisis de milliers de dossiers d'automobilistes qui reçoivent des PV d'infractions qu'ils n'ont pas commises. Et pour cause, des gens ont acheté des fausses plaques qui correspondent à la leur, véritable, pour rouler librement et éviter les PV. Aujourd'hui, on peut acheter des plaques sans justifier d'aucune carte grise, sur Internet ou même dans les enseignes de la grande distribution. Nous réfléchissons à changer cela. Comme nous l'avions fait avec ces amendes reçues par les propriétaires de voitures qu'ils avaient pourtant vendues. Nous avions 4000 à 5000 dossiers par an à ce sujet. Nous avons proposé une réforme qui a été adoptée par le Parlement début 2012.
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Message  ivo Ven 22 Fév - 8:30

Spéculation, chantage à la dette Les marchés financiers ont un visage
Les socialistes européens dénoncent souvent avec virulence la finance, qui règne sans partage sur le globe et qu’il conviendrait de mieux réguler. Encore faudrait-il savoir de quoi et de qui l’on parle ; car l’image désincarnée des « marchés » a pour effet de laisser dans l’ombre les bénéficiaires de la crise et des mesures d’austérité en cours.

Passé de la banque publique à la finance privée, et de François Mitterrand à M. François Bayrou, Jean Peyrelevade expliquait en 2005 : « Le capitaliste n’est plus directement saisissable. (…) Rompre avec le capitalisme, c’est rompre avec qui ? Mettre fin à la dictature du marché, fluide, mondial et anonyme, c’est s’attaquer à quelles institutions ? » Et cet ancien directeur adjoint du cabinet du premier ministre Pierre Mauroy de conclure : « Marx est impuissant faute d’ennemi identifié (1). »
>>>
http://www.monde-diplomatique.fr/2012/05/GEUENS/47653

vous voulez des noms ?? ^^
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Message  ivo Ven 22 Fév - 12:21

Plus de 40 plans de rigueur en zone euro depuis 2010
infographie >>>
http://www.lemonde.fr/economie/visuel/2013/02/21/plus-de-40-plans-de-rigueur-en-zone-euro-depuis-2010_1836482_3234.html
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Message  ivo Dim 24 Fév - 9:29

COUPABLES (PAS TOUS ?)
http://www.bakchich.info/france/2013/02/23/coupables-pas-tous-62218
La croissance est par terre, c’est la faute à Voltaire. Peugeot est dans le seau, c’est la faute aux prolos ? Ras-le-bol de la dette, c’est la faute à Odette !


Résumons-nous : on ne peut pas dire que tout va plus mal, mais rien ne va mieux. Autrement dit, c’est moins mal que si c’était pire. Evidemment, on ne s’attendait pas à voir les beaux jours revenir miraculeusement le 6 mai. Mais on s’attendait à ce que pour tous ceux qui morflent, les choses aillent mieux. Parce que franchement, les ex-bénéficiaires du bouclier fiscal, la crise et tout le toutim, ils s’en tamponnent le coquillard avec une patte d’alligator (femelle). Si j’ai bien compris, sans même s’exiler chez Tintin ou chez Raspoutine, ils ont largement compensé leurs pertes fiscales par des rentrées de pognon rondouillardes. Je prends un exemple au hasard : L’Oréal. Eh bien, on sait depuis une semaine qu’en 2012, le résultat net du groupe a progressé de 17,6 % « après prise en compte des éléments non récurrents, c'est-à-dire en 2012 une charge nette d'impôts de 104 millions d'euros ». En d’autres termes, ils se paient notre fiole à longueur de chroniques, les petits finauds selon qui le « matraquage fiscal » a tout bousillé, les finances des boîtes, la consommation de masse ou de luxe (L’Oréal fait les deux), les holdings financiers (L’Oréal fait ça, aussi). Aussi bien, le dividende d’L’Oréal augmentera de 15% par rapport à l’exercice précédent, et la marge brute a, quant à elle, grossi de 9,5%. Les « petits actionnaires », s’ils existent, vont donc améliorer leurs revenus : sous un gouvernement socialiste, quel pied ! De quoi évidemment vous décourager d’entreprendre, d’investir, ou, pour reprendre le credo lyrique de MEDEF, de « produire de la richesse » en France. En attendant, fort d’une « trésorerie pléthorique », de l’aveu des spécialistes, le groupe roupille sur un matelas d’1,5 milliards d’euros de cash. Pas question de l’investir pour le moment, histoire de relancer des boites, de fabriquer des emplois, de développer des trucs innovants. L’emploi, nous disent les « fabricants de richesses », c’est l’affaire de l’Etat. Comme la compétitivité est l’affaire des salariés. Eux, leur affaire, c’est les bénéfices. Circulez, y a rien à voir.

Il est donc clair que puisque la possibilité de faire du pognon existe, ceux qui n’en font pas et pleurent sur leur sort sont des glands. Rectifions : comme toujours, la crise écrase les petits, malmène les moyens, et fout la paix aux gros. Rectifions encore : les gros profitent de la crise. Ils se « restructurent », façon Danone ou Sanofi, ils purgent leurs effectifs, ils laminent salaires et conditions de travail. Avec des arguments : par exemple, les bagnoles PSA et Renault se vendent mal, c’est évident, alors c’est qu’on n’est pas compétitifs. Autrement dit, l’ouvrier est trop goulu, les charges sociales sont trop fortes, vous connaissez la chanson. L’ennui, c’est que les bagnoles européennes se vendent mal partout, même Volkswagen, le cador de l’export, prend un coup de latte. J’en excepte (ce qui est symptomatiques) les grosses caisses chromées pour « matraqués fiscaux », qui carburent au top, mais ça, en France, on sait pas faire. On s’en est parfaitement rendu compte grâce à messieurs Ghosn et Varin, ces génies du management que le monde ne nous envie sûrement pas, puisque sous leur direction éclairée leurs boîtes ont salement piqué du nez. Avec des conséquences variables, pour leurs choix stratégiques nuls : pour des milliers de salariés, la galère ; pour l’Etat, des chômeurs en plus à gérer, des rentrées fiscales diminuées ; pour eux, quelques contorsions devant la télé, pas même une demi-contrition, l’un qui « gèle » ses primes jusqu’en 2016, soit 400 000 euros sur les 13 000 000 qu’il encaisse (il aurait pu les supprimer, vu ses résultats merdiques, c’est le moins, ça ne paie même pas ses chemises…), l’autre qui se fait re-bombarder capitaine du navire alors qu’il l’a balancé sur les rochers façon Concordia avec l’accord souriant de la famille Peugeot.

Une chose est claire : ces naufrageurs notoires ne se sentent pas coupables. Ils ne sont même pas virables. Et les micros de la presse se tendent avidement vers leurs oracles à peine embarrassés, sans que personne n’ait les burnes de leur demander : « Et en voyant votre échec, vous n’avez pas pensé à vous casser en bredouillant des excuses ? ». Non, le cynisme fait partie de la fonction, surtout en cas d’incompétence. Au point que Margerie, le boss de Total (12 milliards d’euros de bénéf, + 14%, c’est la crise…), a été le seul, côté patronat, à parler, pour cet insolent de Ghosn, d’une « erreur de casting »… Gros nul fossoyeur d’emplois, c’est une espèce protégée ? Pour le coup, nous ne sommes plus dans le ridicule économique, nous sommes dans le tragique ultra-libéral.

Les innocents, au cimetière !

Heureusement, nous ne manquons pas d’innocents. Eliminons d’abord, pour faire clair, tous ceux dont il est établi qu’ils ne sont jamais coupables : les financiers, ce qui est bien la moindre des choses dans une crise financière ; les spéculateurs immobiliers, ce qui va de soi dans une crise immobilière ; les fabricants de chiures de porcs nitratées, ce qui est se comprend en cas d’algues vertes ; les surproducteurs de pêches imbouffables et de tomates foireuses, victimes de la crise agricole ; les buralistes, qui ont pompé 2,6 milliards d’aides électorales sarkoziennes pendant que leur chiffre d’affaire augmentait de 44% entre 2002 et 2011 ; les artisans qui travaillent au noir parce que si vous voulez absolument une facture votre fuite d’eau vous la réparez vous-même, intouchables puisque les TPE sont des « mines d’emplois » à cajoler ; les spécialistes dépasseurs d’honoraires qui sont (mais c’est eux qui le disent) les garants de la liberté médicale, laquelle consiste à multiplier ses chances de crever librement d’un crabe virulent parce qu’on a attendu 6 mois un scanner sans supplément; les 10 000 céréaliers qui vont empocher 105 milliards d’aides prévues dans le budget européen « réduit » pour économiser du flouse entre 2014 et 2020, ce qui fait tourner la rentabilité nette à 400 000 euros l’hectare pour le blé vue la cherté du grain; les syndicats du Port de Marseille, qui n’ont pas laissé échapper une occasion de faire grève en 20 ans, au prix d’une vigilance exceptionnelle ; Bernadette Chirac, qui sait bien ce qu’il faut dire à la télé si elle veut qu’on parle encore d’elle.

Les coupables, au bûcher !

En face, il y a les coupables habituels. Je n’en ferai pas une liste exhaustive, vous en trouverez un catalogue haut en couleurs dans les avis éclairés des lecteurs du Figaro : les fonctionnaires, qui sont d’après eux environ 37 millions et prennent leur retraite à 48 ans tout en profitant de places réservées dans les crèches et les maisons de vieux ; les fonctionnaires, il vaut mieux le dire deux fois tant ils sont coupables de tout ; les fonctionnaires, pour ceux qui n’auraient pas entendu ; les enfants de pauvres, parce qu’ils nous forcent à engager des professeurs supplémentaires, donc des fonctionnaires ; les malades, parce qu’ils ne sentent pas bon et creusent le trou de la Sécu au lieu de creuser leur tombe ; les Arabes, parce qu’ils sont Arabes et plutôt musulmans, et n’ont jamais moins de 6 enfants ; les inspecteurs des impôts, parce qu’ils inspectent et font chier les fraudeurs ; les élus, parce qu’ils se gavent, il paraît qu’un député ose empocher jusqu’à trois fois moins que mon dentiste, et on ne peut pas les remplacer par des hauts fonctionnaires, vu qu’ils se gavent aussi ; les ministres, parce que Montebourg gagne tout de même 100 fois moins de sous par an que Carlos Ghosn, c’est dire s’il est naze avec son pull Popeye ; les locataires, parce qu’on ne peut plus les augmenter de 10% quand on change la sonnette de la porte ; les études, parce qu’elles apprennent l’orthographe, alors qu’on n’en a pas besoin quand on possède douze appartements en location, vingt-huit garages et un magasin de godasses avec trois vendeuses à mi-temps payées juste en dessus du SMIC, et qu’on dit « moi, je travaille ! » tandis que les ouvriers se la coulent douce dans leurs usines douillettes et sur leurs chantiers ensoleillés, sans parler des fonctionnaires qui passent leur vie en congés de maladie. Caricature contre caricature ? D’accord, mais ça suffit, les beaufs de bas de page courtisés par l’UMP tendance Copé – Peltier - Rioufol.

Triés sur le volet

Cela dit, nous avons mis à jour de nouvelles espèces de coupables. Par exemple, si vous trouvez que doubler le prix de ramassage de vos ordures pour un « tri sélectif » qui ne sert à rien n’est qu’une injonction morale digne d’un pasteur suisse ou d’un écologiste illuminé, vous êtes coupable de lèse-planète et on vous le fait savoir. Dans mon canton, une étude très sérieuse a montré que les allées et venues des bennes spécialisées triplaient la consommation de gas oil et augmentaient en proportion les diverses pollutions afférentes, alors même que les déchets « sélectivés » devaient repasser sous des trieuses (avec aimants et tout) parce que s’il reste du métal ça pète les machines à compost. De plus, que va-t-on faire des tonnes de compost qui s’accumulent depuis trois ans derrière le stade de foot et daubent salement (les besoins de la société en compost restent désespérément modestes, surtout en zone urbaine) ?

Le râleur pas foutu de « consommer responsable » sera donc coupable de l’épuisement de nos ours blancs et de nos ressources énergétiques. Quel salopard ! J’en connais pourtant qui, pour ne pas être coupable de gloutonnerie énergétique, ont investi trois mois de salaire, il y a deux ans, dans des panneaux solaires dont la production annuelle, depuis qu’ils fonctionnent, pourrait à peine alimenter un sex toy pendant deux jours pleins (à Maubeuge, faut pas espérer mieux). De toute façon, encore un an, et lesdits panneaux seront opaques ou fêlés par le gel, on n’est encore pas bien fixés sur la durabilité des appareils d’énergie durable. Mais on les vend, et on encourage les naïfs à les acheter à divers margoulins qui les fourguent à prix d’or, surtout aux vieux, aux idéalistes et aux « maires dynamiques » qui veulent avoir l’air dans le coup avant l’échéance de 2014.

Président normal,
écolos normatifs ?

En revanche, on n’a pas vu vraiment progresser l’idée de culpabiliser les fabricants d’emballage qui grossissent nos déchets tout en faisant prospérer la chirurgie de la main (surtout certains emballages estampillés « ouverture facile », qui résistent au cutter). Ni celle de culpabiliser un peu les loups, quand un éleveur de moutons égorgés se rend coupable d’en descendre un dans un instant de colère inexplicable.

Allons plus loin. Je lisais l’autre jour qu’à elles seules, les nouvelles normes renchérissaient la construction immobilière de 15%. Ce qui, évidemment, ne facilite pas l’accession à la propriété de tous les fauchés (il y en a dans les 8 millions en France, mais c’est sûrement de leur faute si les agences immobilières ferment). De plus, il paraît que, dans une crèche, il faut des interrupteurs haut placés pour la sécurité des enfants, mais bas placés pour les personnes en fauteuil roulant qui viendraient là déposer leurs enfants. Le mieux est donc de supprimer les crèches ou de distribuer des lampes de poches. Dans l’immobilier ancien, c’est pas mieux : si, pour avoir un prêt ou une aide, on doit bricoler tout aux nouvelles normes, il s’avère qu’on n’a plus les moyens d’acheter l’appartement ou la maison.

Mais comme c’est beau, comme c’est moderne de remplacer la culpabilité réelle par la culpabilité morale Voyez avec quelle délectation on dénonce l’irresponsabilité énergétique des consommateurs (le dernier crime en date, c’est d’avoir acheté une auto qui marche au diesel), alors même que des écologistes de pointe refusent énergiquement d’avoir une éolienne dans leur champ visuel… Par exemple, investir 20 000 euros d’isolation pour économiser 200 euros de fuel par an, c’est pénible, dira le mauvais citoyen. Alors que c’est amorti en 100 ans seulement !

Responsable, donc coupable ?

Pour le chômage, c’est pareil : il faut économiser, d’accord, mais il faut aussi créer des emplois, on attend que le gouvernement arrange le coup. Comme si c’était la faute de l’Etat. Il est responsable de la bonne marche de l’économie. Alors même qu’en libéralisme, la règle est que l’Etat n’a pas à se mêler d’économie. Ni la justice : pas un « bankster » n’a eu à encourir ses foudres, sauf en Islande. Or si les banques redémarrent, c’est grâce aux milliards avancés par l’Etat. Et on devrait féliciter les banquiers ? De même, si demain la croissance repart, ce sera une belle victoire de nos entrepreneurs. Mais si on verse dans la récession, ce sera la faute de l’Etat. C’est pas plus vrai sous Hollande que sous Sarkozy, mais ça n’empêche pas monsieur Lenglet de nous l’expliquer posément.


Et pourtant, lorsqu’une PME fait faillite, cela n’a que très très très rarement un rapport avec le montant des déficits publics (sauf si elle vend la totalité de sa production de crayons aux services publics de la République, et qu’on supprime le papier). Le manque de compétitivité ne repose pas seulement sur le coût du travail : l’incompétence des dirigeants, les mauvaises stratégies commerciales, la crise générale des marchés sont infiniment plus coupables, en cas des difficultés, et cela surtout dans les secteurs où la plus-value résulte surtout de la qualité technologique et de l’adéquation au marché. Pour une bagnole, le coût de la main d’œuvre n’est que de 7 à 8% du prix de revient : s’il baissait de 5%, cela ne pèserait au final que 0,4% du prix, pas assez pour faire la différence entre une Mégane loupée et une Toyota nickel, made in France de surcroît par des gars payés au tarif PSA ou Renault ! Alors, qu’on arrête de culpabiliser les ouvriers avec des chantages aux plans sociaux, et l’Etat avec des marchandages sur les charges sociales, d’autant plus qu’en productivité, on est plutôt meilleurs, n’en déplaise à monsieur Titan, celui qui rêve de l’esclavage comme modèle économique performant et provoque, à ce titre, des orgasmes chez les cons décomplexés.

La crise, c’est celle des décideurs

Il y a des années qu’on prétend qu’ « on vit au dessus de nos moyens », sans jamais préciser qui est « on ». L’Etat ? Admettons qu’il puisse raboter 10% de ses « moyens », et j’ai cru comprendre qu’il s’y emploie, même le G20 l’a remarqué. Mais les salariés ?
Ils sont infiniment moins à culpabiliser que les financiers, les dirigeants, les actionnaires qui exigent des rendements trop élevés.
Et le modèle social français ? De quoi est-il coupable, au juste ? Quant on voit le niveau d’endettement de l’Allemagne (le plus haut d’Europe, le troisième du monde en valeur absolue) ou du Royaume-Uni (supérieur au nôtre, avec un système social lamentable, qu’il s’agisse de la santé, de l’école ou des transports publics), on n’a sans doute pas à en rougir. Le plus insupportable, ce serait qu’au lieu d’accepter le faible pouvoir d’intervention qu’à un Etat en cas de crise économique, on fasse peser sur lui ou sur les salariés la responsabilité de la stagnation ou la faible visibilité des perspectives. Dans un système libéral, ce qui, sauf erreur, est notre cas, les coupables de la crise sont nécessairement les décideurs économiques réels. Ils se sont enrichis ? Fort bien ! Maintenant, qu’ils nous enrichissent - ou au moins, qu’ils aient la pudeur de faire le canard!
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Message  ivo Jeu 28 Fév - 10:40

L’aveu d’un Bankster
http://www.marianne.net/L-aveu-d-un-Bankster_a226950.html
"Nous bénéficions effectivement du ralentissement de l’économie." En vantant les bénéfices de sa banque devant un parterre d’investisseurs, 21,3 milliards d’€ en 2012, Jamie Dimon, le patron de JP Morgan, n’a sans doute pas bien mesurer la portée de ses déclarations. Elles ont tout du vendeur de canons contemplant ses caisses remplies par la boucherie d’une guerre des tranchées. Certes, ce ne sont plus les armes, mais la crise qui en Europe comme aux Etats-Unis, emportent les populations. Sur elles pèsent l’explosion du chômage, la baisse de la croissance, et, pire, le transfert de la dette des banques vers les Etats. Quant aux banques, à l’instar de JP Morgan, la vie est belle, elles prospèrent même grâce à la crise dont elles sont elles-mêmes à l’origine.

La banque de Jamie Dimon a même presque doublé son bilan. Elle a racheté la Bear Steam, grâce à des fonds publics. Au lendemain de la faillite de Lehman Brothers, elle a profité à plein du système de financement des banques organisé conjointement par l’Etat fédéral, et la banque centrale Américaine. Cette stratégie de gonflement n’est pourtant pas propre à JP. Chez nous aussi, c’est cette voix qu’a choisie la BNP-Paribas, en absorbant la banque Fortis. Déjà considéré comme too big to fail, « trop gros pour faillir », et donc devant profiter des aides de l’Etat, le bilan de notre fleuron national pèse désormais une fois le PIB de l’hexagone. Plus qu’avant la crise…

A l'instar des gainers, ces obèses bien décidés à le rester, voir a prendre du poids, les banques ont elles aussi suivi un régime grosseur. Car, aussi étonnant que cela puisse être, le principe du « too big to fail » imposant aux Etats de se porter au secours du système financier a conduit les banques à… grossir.

AVEC LA CRISE, LES BANQUES DÉJÀ EN SURPOIDS SONT DEVENUES OBÈSES

Mais le paradoxe n’est que d’apparence, comme nous le révèle une récente étude de Bloomberg. Et en passant, l’agence d’information financière révèle l’ampleur du hold-up réalisé par les banksters depuis la crise.

On a compris que sous peine de déflagration de l’économie, les contribuables via les Etats ont été obligés de venir en aide aux banques… Problème, cette assurance s’est faite sans contrepartie : pas de prime à payer. Cette dérogation au principe fondateur de la finance se traduit par une aubaine pour les banques. Sans ce transfert du risque vers les Etats, les investisseurs percevraient les banques comme plus fragiles et les soumettraient donc à une prime de risque.

Selon les calculs de deux chercheurs, Kenichi Ueda du Fonds monétaire international et Beatrice Weder di Mauro, de l'Université de Mayence, pour chaque dollar emprunté, les banques américaines devraient payer un surcroit de 0,8 %. Résultat, en assumant ce risque « systémique », sans le refacturer, l’Etat fédéral fait un cadeau de 83 milliards de dollars aux banques, selon l’étude précitée.

Pour JP Morgan, cette police mangerait la totalité de son bénéfice annuel. Idem, chez nous, selon, cette fois, les calculs de la New Economics Foundation. La prime « due » et non versée représentait en moyenne sur les dernières années, les ¾ des bénéfices de BNP-Paribas ou leur totalité chez Société générale. Quant à la BPCE, ce sont 24 milliards d'euros, que la banque aurait dû verser à l'Etat pour sa protection....

la crise .......... - Page 27 966095-1143658

Mais, peut-être, les banques payent-elles cette assurance via leurs impôts ordinaires ? La réponse est non, comme l’ont montré les deux universitaires Gunther Capelle-Blancard et Jézabel Couppey-Soubeyran, dans un rapport publié en annexe d’une publication du Conseil des prélèvements obligatoires et dont Marianne s'est fait l’écho. L’impôt sur les sociétés qui pèse sur les banques commerciales de l’hexagone. Entre 2002 et 2009, ensemble, ces établissements avaient un taux implicite d’imposition de 8 %, soit 4,5 fois moins que ce que paye la PME du coin, et presque 5 fois moins que ce qu’elles payaient sur la période 1988-1994.

Comme un léger problème, puisqu'aux Etats-Unis, comme en Europe, 100 % des bénéfices des banques ne seraient rien d’autre qu’un gigantesque cadeau des contribuables…
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Message  ivo Jeu 28 Fév - 11:00

et pour rire >>>
Les Français se convertissent à la rigueur
fr info
Face à la crise, 55% des Français estiment qu'il faut "baisser les dépenses publiques" plutôt que d'augmenter les impôts. C'est le principal enseignement du baromètre Viavoice sur les projets des Français pour France Info, BPCE et Les Echos.

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Que faut-il faire pour renverser les faibles prévisions de croissance en France ? Si le gouvernement planche depuis des mois sur cette question, les Français ont leur idée : 55 % des personnes interrogées dans le baromètre Viavoice préconisent en priorité de "baisser les dépenses publiques" plutôt que d'assouplir "les objectifs de réduction des déficits publics".

la crise .......... - Page 27 Infogr
Plus de la moitié des Français préconisent une baisse des dépenses publiques © Viavoice pour France Info

Un moindre mal de la rigueur ?

Une solution d'autant plus plébiscitée qu'elle "incarne le visage le plus présentable de la rigueur, parce qu'en apparence plus indolore" qu'une augmentation de la fiscalité et des prélèvements sociaux, note François Miquet-Marty, directeur associé chez Viavoice. Reste à savoir "comment cette opinion évoluera après que les coupes budgétaires auront été concrètement détaillées ? Le passage du concept à la pratique risque d'être douloureux", analyse l'institut de sondage.

"Pour les Français, c'est une solution de moindre mal", analyse François Miquet-Marty, directeur associé chez Viavoice

Rigueur également au sein des ménages

Tout comme pour l'avenir des finances publiques, les personnes interrogées ne se font pas trop d'illusions sur l'épaisseur de leur portefeuille dans les mois à venir. Et elles semblent privilégier le même remède que pour l'Etat : 38 % envisagent de "dépenser moins d'argent que ces derniers mois dans l'alimentation et l'habillement" (voir notre infographie en pied d'article). Une tendance en hausse de 3 points par rapport à janvier et + 6 % sur quatre mois. Moins de dépenses donc mais aussi moins d'épargne. Près d'une personne sur trois compte mettre "moins d'argent de côté que ces derniers mois".

Les dangers d'une consommation en baisse

Pour Viavoice, au-delà de la conjoncture économique, cette austérité à la maison montre la volonté des ménages de rééquilibrer leur budget après les dépenses liées aux fêtes de fin d'année. Reste qu'une contraction des dépenses "pourrait peser sur l'activité du secteur privé, et donc sur l'emploi. Tel semble être le défi pour le gouvernement français : éviter que le temps de rigueur, notamment pour les ménages, ne se mue en spirale récessive ou en véritable austérité".

la crise .......... - Page 27 Infog2
Les Français comptent réduire leur budget alimentaire dans les trois prochains mois © Viavoice pour France Info
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Message  ivo Ven 1 Mar - 10:21

Euro, banques... Les leçons du président islandais
http://www.rue89.com/2013/02/28/le-president-islandais-trop-de-banques-cest-une-mauvaise-nouvelle-240109
« Le plus important, et je le dis à mes amis européens, ce ne sont pas les marchés financiers. » Entretien (sur un nuage) avec Ólafur Ragnar Grímsson, élu cinq fois à la tête du « laboratoire » islandais.

Björk n’était pas la seule star islandaise en tournée en France cette semaine. Le président du pays Ólafur Ragnar Grímsson, 69 ans, était en visite officielle, auréolé des succès islandais contre la crise, et du rôle qu’il a joué dans ce redressement spectaculaire, en décidant à deux reprises de consulter le peuple par référendum.

Il a rencontré mardi François Hollande pendant 35 minutes. Les deux hommes, raconte-t-il, ont parlé de trois sujets :

« La reprise économique en Islande et les leçons à en tirer, la coopération économique dans l’Arctique et l’expérience islandaise en matière de géothermie – qui assure 90% du chauffage des habitants –, et comment elle pourrait être développée en France. »

Le président islandais, qui en est à son cinquième mandat, est sur un petit nuage. Quatre ans après l’explosion des banques islandaises, son pays redémarre plus fort que la plupart des autres en Europe, et il vient de gagner une bataille devant la justice européenne. L’Etat islandais, a jugé la cour de l’Association européenne de libre-échange (AELE) fin janvier, était dans son droit quand il a refusé de rembourser les épargnants étrangers qui avaient placé leur argent dans ses banques privées.

Rue89 : Vous avez évoqué avec François Hollande les leçons à tirer du redressement Islandais. Quelles sont-elles ?

Ólafur Ragnar Grímsson : Si vous comparez avec ce qui s’est passé dans d’autres pays d’Europe, l’expérience réussie de l’Islande s’est avérée différente sur deux aspects fondamentaux.

Le premier, c’est que nous n’avons pas suivi les politiques orthodoxes qui se sont imposées depuis trente ans en Europe et dans le monde occidental. Nous avons laissé les banques faire faillite, nous ne les avons pas renflouées, nous les avons traitées comme d’autres entreprises. Nous avons instauré des contrôles des changes. Nous avons essayé de protéger l’Etat providence, refusant d’appliquer l’austérité de façon brutale.

Seconde grande différence : nous avons très vite pris conscience que cette crise n’était pas seulement économique et financière. C’était aussi une profonde crise politique, démocratique et même judiciaire. Nous avons donc engagé des réformes politiques, des réformes démocratiques, et même des réformes judiciaires [un procureur spécial, doté d’une équipe, a été chargé d’enquêter sur les responsabilités de la crise, ndlr]. Ce qui a permis à la nation d’affronter le défi, de façon plus large, plus globale que la simple exécution de politiques financières ou budgétaires.

L’Islande compte 320 000 habitants. Ces politiques sont-elles exportables dans des pays plus grands, comme la France ?

D’abord, j’hésite toujours à donner des recommandations concrètes à d’autres pays, parce que j’ai entendu tant de mauvaises recommandations prodiguées au mien !

Ce que je peux faire, c’est simplement décrire ce que l’Islande a fait, et chacun peut en tirer ses propres leçons. Mais il est clair que nombre des choix que nous avons faits pourraient l’être dans d’autres pays. Par exemple, se garder d’une austérité trop stricte.

Vous avez pourtant suivi une politique d’austérité assez rude...

Bien sûr. Mais l’un des axes des politiques orthodoxes est de couper de façon agressive dans les dépenses sociales. Ce n’est pas ce que nous avons fait. Nous avons protégé les ménages les plus modestes.


L’approche large de la crise – politique et judiciaire – peut aussi être suivie dans d’autres pays que l’Islande. La mesure qui est impossible à appliquer en France ou dans d’autres pays de la zone euro, c’est évidemment la dévaluation de la monnaie.

Pour ce qui est de ne pas avoir sauvé les banques, l’Islande avait-elle vraiment le choix ? Et serait-ce possible de laisser des grandes banques européennes sombrer ?

Nos banques étaient importantes. Elles pesaient dix fois la taille de notre économie. Je ne dis pas que la taille ne compte pas. Mais si vous voulez parler en terme de taille, posez-vous la question : est-ce que le Portugal est un grand ou un petit pays ? Est-ce que la Grèce est un grand pays ou un petit pays ?


Pouvions-nous faire autre chose que laisser nos banques faire faillite, c’est un débat ouvert. Mais de toute façon, cela correspondait à un choix. Ces banques étaient privées : pourquoi des entreprises dans le secteur bancaire serait-elles traitées différemment de compagnies privées dans d’autres secteurs comme les technologies de l’information, Internet, les compagnies aériennes ? Ces entreprises sont tout aussi indispensables à nos sociétés, mais on les laisse faire faillite. Même les compagnies aériennes. Pourquoi les banques sont-elles traitées comme des lieux saints ?

La réponse traditionnelle, c’est que leur faillite peut en entraîner d’autres et mettre le système financier à terre : il y a un risque « systémique ».

Ça c’est l’argument avancé. Mais regardez ce qui s’est passé en Islande avec l’affaire Icesave. Le gouvernement britannique et le gouvernement néerlandais, soutenus par l’Union européenne, voulaient que le contribuable islandais rembourse les dettes de cette banque privée, au lieu de laisser le syndic de liquidation être responsable de ces dettes.

J’ai alors fait face à un choix : fallait-il soumettre la question au référendum ? Une armée d’experts et d’autorités financières me disaient : si vous autorisez les gens à s’exprimer, vous isolerez financièrement l’Islande pour des décennies. Le scénario catastrophe serait sans fin... J’étais devant un choix fondamental entre les intérêts financiers d’un côté, et la volonté démocratique du peuple de l’autre. Et je me suis dit : la partie la plus importante dans nos sociétés – et je le dis aussi à mes amis européens –, ce ne sont pas les marchés financiers. C’est la démocratie, les droits de l’homme, l’Etat de droit.

Quand nous sommes face à une crise profonde, que ce soit la crise islandaise, ou la crise européenne, pourquoi ne laisserions-nous pas l’élément le plus important de nos sociétés guider la voie à suivre ? C’est ce que j’ai fait. Nous avons organisé deux référendums. Et dès le premier trimestre après le référendum, l’économie a redémarré. Et depuis, ce redressement se poursuit. Maintenant nous avons 3% de croissance, l’une des plus élevée d’Europe. Nous avons 5% de chômage, l’un des taux les plus bas. Tous les scénarios de l’époque, d’une faillite du système, se sont révélés faux.

L’épilogue a eu lieu le mois dernier : la cour de l’AELE nous a donné raison. Non seulement notre décision était juste, était démocratique, mais elle était aussi juridiquement fondée. Mes amis européens devraient réfléchir à tout cela avec un esprit ouvert : pourquoi étaient-ils autant dans l’erreur, politiquement, économiquement et juridiquement ? L’intérêt de se poser cette question est plus important pour eux que pour nous, car ils continuent, eux, à lutter contre la crise et car ils s’appliquent à eux-mêmes certains des principes et des arguments qu’ils utilisaient contre nous.

Le service que peut rendre l’Islande, c’est donc d’être une sorte de laboratoire, qui aide les pays à réévaluer les politiques orthodoxes qu’ils suivent. Je ne vais pas dire à la France, la Grèce, l’Espagne, le Portugal ou l’Italie, faites-ci ou faites ça. Mais la leçon donnée par l’expérience de ces quatre dernières années en Islande, c’est que les scénarios alarmistes, assenés comme des certitudes absolues, étaient à côté de la plaque.

L’Islande est devenue un modèle, une source d’espoir pour toute une partie de l’opinion, spécialement chez la gauche anticapitaliste. Cela vous plaît-il ?

Ce serait une erreur que de voir notre expérience à travers cette vieille grille de lecture politique. En Islande, les partis de droite et de gauche ont été unanimes sur la nécessité de protéger le système social. Personne, à droite ou au centre, n’a défendu ce que vous appelleriez des « politiques de droite ».


C’est la voie nordique...

Oui, c’est la voie nordique. Et si vous regardez ce qui s’est passé dans les pays nordiques ces 25 dernières années, tous ont connu des crises bancaires : Norvège, Finlande, Suède, Danemark et enfin Islande, où nous avons toujours un temps de retard. Ce qui est intéressant, c’est que nos pays se sont tous redressés relativement vite.

Regrettez-vous d’avoir vous-même encouragé le développement de la banque dans les années 2000 ? A l’époque, vous compariez l’Islande à une nouvelle Venise ou Florence ?

Pendant la dernière décennie du XXe siècle et les premières années du XXIe siècle, des entreprises pharmaceutiques ou d’ingénierie, technologiques, bancaires se sont développées et ont procuré aux jeunes Islandais éduqués, pour la première fois de notre histoire, la possibilité de travailler sur une échelle globale, sans avoir besoin de quitter le pays.

Les banques faisaient partie de cette évolution. Elles se portaient bien. En 2006 et 2007, on a commencé à entendre des critiques. Je me suis demandé alors : que disent les agences de notation ? Elles dressaient pour les banques islandaises un très bon bulletin de santé. Les banques européennes et américaines faisaient toutes du business avec nos banques, et désiraient toutes en faire davantage !

Les agences de notation, les grandes banques, tout le monde avait tort. Et moi aussi. Ce fut une expérience coûteuse, que notre pays a payée très cher : nous avons connu une crise profonde, des émeutes... Nous nous en souviendrons longtemps.

Aujourd’hui, les gens continuent à écouter les agences de notation. Il faudrait leur demander : si vous vous étiez autant trompés sur les banques islandaises, pourquoi auriez-vous raison aujourd’hui sur le reste ?

Ce que vous appelez les « émeutes » ne fait-il pas partie de la nécessaire « approche politique » de la crise, que vous décriviez il y a un instant ?

Je ne dirais pas cela ainsi. L’Islande est une des démocraties les plus stables et sûres du monde, avec une cohésion sociale solide. Et pourtant, à la suite de la faillite financière, la police a dû défendre le Parlement jour et nuit, la Banque centrale, les bureaux du Premier ministre...

Si une crise financière peut, dans un laps de temps très court, plonger un tel pays dans une si profonde crise politique, sociale et démocratique, quelles peuvent être ses conséquences si elle survient dans des pays qui ont une expérience plus courte de stabilité démocratique ? Je peux vous dire que pendant les premières semaines de 2009, quand je me réveillais, ma crainte n’était pas de savoir si on retrouverait ou pas le chemin de la croissance. C’était de savoir si on ne vivait pas l’effondrement de notre communauté politique stable, solide et démocratique.

Mais nous avons eu la chance de pouvoir répondre à toutes les demandes des manifestants : le gouvernement est tombé, des élections ont été organisées, les directions de la Banque centrale et de l’autorité de surveillance des banques ont été remerciées, nous avons mis en place une commission spéciale pour enquêter sur les responsabilités, etc.

Cette idée, répandue dans les sociétés occidentales, que les marchés financiers doivent représenter la part souveraine de notre économie, et devraient être autorisés à grossir sans contrôle et dans la mauvaise direction, avec pour seule responsabilité de faire du profit et se développer... Cette vision est très dangereuse. Ce qu’a démontré l’Islande, c’est que lorsque ce système a un accident, cela a des conséquences politiques et démocratiques dramatiques.

Dans cette approche politique, un projet de nouvelle Constitution a été élaboré par une assemblée de citoyens élus. Il semble que le Parlement ne soit pas pressé de la voter avant les élections du 17 avril. Pensez-vous qu’elle restera mort-née ?

La Constitution actuelle a joué son rôle dans la crise : celui de tenir des élections, d’organiser des réferendums... Cela ne veut pas dire qu’elle est parfaite, elle peut être améliorée.

Avec la crise, le besoin de rénover notre système politique s’est exprimé. On a donc déclenché un processus de réforme constitutionnelle très innovant : une assemblée de citoyens a été élue, les citoyens ont été consultés par Internet... Mais selon moi, ils n’ont pas eu assez de temps : quatre mois seulement. Seuls des surhommes auraient pu faire un texte parfait en seulement quatre mois.


Ces derniers six mois, il y a eu au Parlement un débat, des propositions... Le Parlement va peut-être adopter certaines mesures, ou va peut-être s’entendre sur une façon de poursuivre le processus, ou va adopter une réforme plus complète. Nul ne le sait.

La dévaluation a aidé au redémarrage de l’Islande. L’idée de rejoindre un jour l’euro est-elle écartée à jamais ?

La couronne a été une partie du problème qui a conduit à la crise financière, mais elle a été aussi une partie de la solution : la dévaluation a rendu les secteurs exportateurs (pêche, énergie, technologies...) plus compétitifs, ainsi que le tourisme, bien sûr.

Il y a une chose dont on n’a pas encore bien pris conscience dans les pays d’Europe continentale. Les pays du nord de l’Europe – Groenland, Islande, Grande-Bretagne, Norvège, Danemark, Suède...– n’ont pas adopté l’euro, à part la Finlande. Aucun de ces pays n’a rejoint l’euro.


Et comparativement, ces pays s’en sont mieux tirés, économiquement, pendant ces années qui ont suivi la crise de 2008, que les pays de la zone euro, Allemagne exceptée.

Il est donc difficile d’arguer aujourd’hui que l’adhésion à l’euro est une condition indispensable à la réussite économique. Pour ma part, je ne vois pas d’argument nouveau qui justifierait l’adhésion de l’Islande à l’euro.

Adieu la banque : où les jeunes Islandais ayant fait des études supérieures vont-ils être employés ?

Les banques, que ce soit en Islande ou ailleurs, sont devenues des entreprises très technologiques, employant de nombreux ingénieurs, informaticiens, mathématiciens. Elles ont détourné les talents des secteurs innovants, comme les hautes technologies ou les technologies de l’information.

Après la chute des banques, ces talents se sont retrouvés sur le marché du travail. En six mois, ils avaient tous été embauchés... Et les entreprises technologiques ou de design se sont développées très rapidement depuis trois ans. Des centaines de nouvelles compagnies ont été créées. Je suis heureux de constater que les jeunes générations ont répondu à la crise de façon très créative.

Morale de l’histoire, si vous voulez que votre économie soit compétitive sur le secteur des technologies innovantes, le fait d’avoir un gros secteur bancaire est une mauvaise nouvelle, même s’il est performant.
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Message  ivo Lun 4 Mar - 9:06

Et même les Suisses s’en prennent aux grands patrons !
http://www.marianne.net/Et-meme-les-Suisses-s-en-prennent-aux-grands-patrons%C2%A0_a227090.html
Il s’agissait, ce week-end en Suisse, d’un de ces fameux referendums dits d’initiative populaire. Il s’agissait de limiter les « rémunérations abusives » des patrons des sociétés cotées en bourse, notamment d’interdire les si décriés « parachutes dorés », de limiter à une année le mandat des administrateurs, et de faire voter les principaux salaires et autres avantages par les actionnaires. Une série de propositions quasiment révolutionnaires et gauchisantes pour — prenons cet exemple évidemment au hasard — les socialistes français au pouvoir. Problème, il a été initié, ce projet, par Thomas Minder, chef d’entreprise et surtout sénateur de l’UDC, le parti suisse de droite populiste.

67,9 % ! Les Suisses, ces extrémistes bien connus, ont approuvé à 67,9 % ! Voilà qui mérite qu’on y réfléchisse.

J’entends déjà le chœur des pleureuses de la bien-pensance : ils couinent que les « horribles populistes » ont à nouveau frappé, cette fois dans le coffre-fort du capitalisme financier, à l’épicentre d’un pays jusque-là modèle et que nos pleureuses estimaient à jamais protégé et ignifugé. Ils se sont gourés, une nouvelle fois. Car chaque jour, les pleureuses de la bien-pensance comprennent moins bien que la veille les psychologies des peuples d’Occident et leurs souffrances. Les Suisses viennent à leur tour de le signifier.

Ils vont, cela va de soi, nous expliquer qu’une déferlante « populiste » balaye l’Europe, que la démagogie politique et la facilité idéologique sont à l’œuvre. La preuve ? C’est un « populiste » suisse, à la limite de l’extrême droite qui est à la manœuvre dans la patrie des banques. Ce n’est pas faux, loin de là, le dénommé Minder étant par ailleurs xénophobe et lancé dans une détestable traque aux immigrés. Mais pourquoi les Suisses l’ont-ils approuvé ? Pourquoi les Italiens ont-ils relancé l’ignoble Berlusconi et propulsé Grillo le clown ? Pourquoi la droite populiste conquiert-elle désormais l’Europe du Nord ?

On peut s’en prendre, à l’exemple des parangons de la pensée unique, aux peuples eux même — c’est en effet le plus facile —, les accabler, railler leurs angoisses, moquer leurs inquiétudes. Mais les citoyens d’Europe n’ont plus que faire de ces jugements péremptoires, de cette pseudo-supériorité de classe. Ils ont attendu ; et rien ne s’est passé. Voilà donc le moment des punitions politiques.

Qu’ont-ils attendu, les peuples d’Europe ?

1. Que le système financiaro bancaire soit assaini, qu’il soit mis a la disposition de la relance économique. Ce n’est pas le cas, et moins que jamais.

2. Qu’il soit mis un terme aux folies salariales, à l’indécence des sommes versées aux « grands » managers. Les pouvoirs politiques, tous les pouvoirs politiques, de droite et de gauche, ont promis. Or, ils n’ont rien fait, à gauche comme à droite. Voilà ce que les Suisses ont voulu exprimer ce week-end.

3. Que la rigueur ne soit pas un objectif en soi, qu’elle soit au service de l’avenir, d’un dessein, d’une perspective. La politique, oui, mais pas celle des technocrates de Bruxelles qui ont détourné le sens, précisément, de la politique.

Les Suisses se doutaient-ils seulement qu’ils exprimaient aussi ces revendications-là ?
commentaires:
Je ne pense pas que l'on puisse parler d'une spécificité occidentale, comme vous le dites " les psychologies des peuples d’Occident", dès lors que l'on parle de justice économique, sociale ou politique. Car enfin, que demandent les chiites au Bahreïn, des sunnites non arabes en Arabie Saoudite, les sunnites en Syrie, les populations berbères au Mali, les populations africaines du Mali, les Tunisiens en Tunisie, les Français en France, etc... De la justice pour l'humain que nous sommes tous et chacun. Et cette justice ne naît pas du laissez -faire, du règne d'un clan, d'une oligarchie, ni avant-hier, ni hier, ni aujourd'hui.
Cette justice naît de l'égalité politique de droits et d'obligations, droits et obligations proportionnels aux capacités de chacun et de tous dans la pratique, forcément. Et à droits spécifiques, obligations spécifiques. Quand on s'est enrichi grâce à un système, on le reconnaît au moins et on contribue à ce système. Et si ce système a plus de conséquences négatives que positives pour la société dont on dépend TOUS et bien on agit en conséquence, en individu responsable. Sinon, il faudra bien admettre que le jour où les rancoeurs et les frustrations face aux injustices accumulées déborderont, et bien, il y a aura de la casse, comme toujours, et pour tout le monde.
L'échec de la gauche en Europe, c'est bien d 'avoir fait le jeu de ladroite et d'être perdante à tous les coups, quand, du fait de sa manière d'aborder les imbrications sociales, économiques et politiques, elle devrait être celle qui réoriente les choses et apporte des solutions.
A qui profite le crime?
Bravo, les Suisses. Encore un coup de pied dans la fourmilière de l'injustice sociale et du fric à tout prix. Après les Portugais, les Italiens.... les Suisses !
@ 1
Excellent commentaire, rien à ajouter... Ah si : qu'ils s'en aillent tous !
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Message  ivo Ven 8 Mar - 8:54

Malgré la crise, les bourses s’envolent : c’est quoi le truc ?
http://www.marianne.net/Malgre-la-crise-les-bourses-s-envolent-c-est-quoi-le-truc_a227129.html
Petite question qui fâche : c’est la crise - partout, en France, en Europe, aux Etats-Unis… - et pourtant la Bourse se porte comme un charme. Comment est-ce possible ? Partout, on taille dans les dépenses publiques ; partout, on augmente les impôts pour désendetter les Etats, mais les cours de la bourse, eux, ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant le déclenchement de la Grande Crise de 2007-2008. A New York, le Dow Jones s’envole ; à Paris, la bourse a refait son retard. Partout, les dividendes coulent à flot. C’est quoi le truc ?

Jeff Madrick, analyste au Roosevelt Intitute et auteur du livre « Le triomphe de la finance et le déclin de l’Amérique », offre ce matin dans les colonnes de « Libération », une explication iconoclaste, mais qui mérite qu’on s’y attarde. Résumons sa pensée : les marchés financiers ont le sourire parce que les profits des grandes entreprises sont très élevés – jusque-là, on comprend tout. Et si les multinationales dégagent des bénéfices aussi élevés malgré la crise, c’est qu’elles ont réussi à maintenir des niveaux de salaires très bas. Et ce, alors que tous les experts de la pensée économique dominante nous expliquent matin, midi et soir, que le problème, c’est la compétitivité, le coût trop élevé du travail. Bref que les salariés sont trop payés !

Jeff Madrick va même plus loin : il ne se contente pas de déplorer ce faible niveau de rémunération des salariés – quand les managers des mêmes multinationales, eux, continuent à se goinfrer dans des proportions qui confinent à l’impudeur. Il ne se contente pas de constater les dégâts récessionnistes que cette politique salariale provoque sur la consommation, principal moteur de la croissance. Il fustige aussi ces Etats, notamment en Europe, qui ont fait de la limite à 3% du déficit public, un dogme indépassable. « Une erreur tragique », dit-il. « L’austérité représente une terrible faillite intellectuelle, comme on a pu le voir en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce ou en Irlande ». Et d’ajouter : « Dans vingt-cinq ou cinquante ans, ces politiques d’austérité apparaitront comme un âge noir de la pensée économique ». Tout simplement parce que ces politiques à courte vue ne font qu’ajouter de la crise à la crise, de la récession à la récession, du malheur au malheur.

D’autant que les marchés financiers, malgré toutes les promesses, malgré toutes les lois, continuent à fonctionner comme si la crise n’avait pas eu lieu, comme si personne n’avait tiré les leçons des dérives de la finance folle. Ainsi, apprend-on, que la crise des subprimes n’a pas servi d’exemple, que les emprunts des étudiants américains, surendettés comme jamais, ont été titrisés par les établissements financiers comme le furent, hier, les emprunts immobiliers pourris. Avec les conséquences que l’on sait.

Plus d’un Italien sur deux a voté pour Silvio Berlusconi et Pepe Grillo ; 500.000 personnes manifestaient le week-end dernier au Portugal ; les Grecs sont étranglés, les Espagnols, au bord de l’explosion ; les Chypriotes, à bout de souffle. Et les Français…

On attend quoi au juste ?
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Message  ivo Sam 9 Mar - 8:59

Des bonus qui ne passent plus
http://www.presseurop.eu/fr/content/article/3505701-des-bonus-qui-ne-passent-plus
Les aides astronomiques consenties aux banques européennes n’ayant pas permis de relancer la croissance, le climat change en Europe. La grogne monte contre les abus du secteur privé. L’opinion a soif de vengeance et les banquiers ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes, écrit un chroniqueur britannique.

Simon Jenkins

Les paysans se soulèvent dans toute l’Europe. C’est après les banquiers qu’ils en ont, et ils ne plaisantent pas. Jusqu’à présent, la crise du crédit a suscité réprobation et perplexité. Les banques ont réussi à persuader le monde entier qu’il s’agissait d’un coup du sort. De fait, elles étaient “too big to fail” et leurs dirigeants trop irréprochables pour expier leurs fautes. En quatre ans, les banques britanniques ont reçu près de 500 milliards d’euros en fonds publics et en papier-monnaie. Elles ont remonté la pente, comme de bien entendu, et sont restées riches, tandis que tout le monde s’appauvrissait.

La colère gronde. Ni le secteur bancaire, ni le gouvernement n’ont été capables de redresser la situation. Les gens ont soif de vengeance, et contre toute attente, c’est le Parlement européen qui leur permet de l’assouvir en déclarant que les banquiers européens ne pourront pas percevoir de bonus supérieurs à leur salaire – ou deux fois supérieurs à celui-ci s’ils obtiennent le feu vert des actionnaires. Une disposition valable partout et pour tout banquier étranger travaillant au sein de l’UE.

La cause britannique perdue d’avance

Dans le même temps, un référendum suisse exige dorénavant des cadres supérieurs qu’ils soumettent leurs revenus à l’assentiment de leurs actionnaires et interdit les primes de bienvenue et de départ. Les Pays-Bas envisagent un plafonnement plus drastique des bonus à 20%. Même la Grande-Bretagne, pourtant réputée pour son laisser-faire, a vu la National Association of Pension Funds inviter les conseils d’administration à limiter la hausse des rémunérations des cadres à l’inflation.

Naguère tout-puissant, le lobby bancaire européen a presque été mis à genoux par l’ampleur du scandale. Le gouvernement allemand a cédé au Parlement européen sous la pression de l’opposition social-démocrate, après que la Deutsche Bank a privé de 40 millions d’euros de bonus l’un de ses traders impliqués dans le scandale du Libor, ce qui laissait supposer un montant de départ vertigineux. En Suisse, la campagne [contre les rémunérations abusives] s’est mise en branle lorsque le groupe pharmaceutique Novartis a fait à son directeur un cadeau de départ de 58 millions d’euros. Pas moins de 68% des Suisses ont voté en faveur des nouvelles restrictions.

Il n’y a qu’en Grande-Bretagne que les ministres sont à la botte des banquiers. Le mois dernier, les dirigeants de RBS ont écarté leur actionnaire public et se sont octroyé 700 millions d’euros de bonus après avoir déclaré près de 6 milliards d’euros de pertes. Le groupe Lloyd, dont les résultats sont en berne, a puisé dans ses caisses pour offrir des gratifications à ses cadres supérieurs pour un montant total de 420 millions d’euros. Epinglé pour blanchiment, le groupe HSBC a fait savoir que 78 de ses cadres londoniens empocheraient plus d’un million d’euros chacun. Tous affirment que les bonus ne sont liés, ni aux amendes, ni aux pertes, mais ils ont toujours tenu ce discours. George Osborne a été humilié à Bruxelles ce mardi en se voyant contraint de plaider en faveur de leur cause perdue d’avance.

Bonus astronomiques : du vol ?

L’année dernière, le “Printemps des actionnaires” de la City, très attendu, a fait long feu. Le tollé provoqué par les rémunérations accordées aux cadres [du groupe de communication] WPP, de Barclays, [du groupe de presse] Trinity Mirror et d’autres, a eu des répercussions limitées. Alors que le niveau général des revenus stagnait, celui des cadres bondissait de 12%. Les sondages d’opinion montrent que le grand public est très majoritairement hostile aux rémunérations excessives. Seuls le gouvernement et le maire de Londres défendent les super-riches contre une opinion remontée. Cette fronde populaire est la preuve que même les ministres britanniques ne peuvent pas défier l’opinion indéfiniment.

La vérité est que les banques ont laissé ce désir de vengeance monter pendant plus de quatre ans sans s’en préoccuper. Depuis les années 1980 et la libéralisation de la finance, la profession s’est mis dans les poches des sommes mirobolantes, sans commune mesure avec les pratiques en vigueur dans les autres secteurs de l’économie.

Ces rémunérations étaient sans rapport avec le marché, hormis au sein d’un groupe restreint de traders de haut rang. Les banquiers modernes tirent leur “rente économique” de l’exploitation de cartels oligopolistiques au sein des services financiers, tout en tenant les actionnaires à distance. Les bonus astronomiques des traders sont des rendements asymétriques qui reviennent en réalité aux déposants et aux actionnaires, dont l’argent supporte les risques. Dans tout autre secteur, de telles gratifications seraient considérées par l'entreprise comme du vol.

Pas de remords

Aucun syndicat ne défend plus farouchement ses intérêts que celui des métiers privilégiés. Nous en avons eu un exemple cette semaine avec les avocats : supprimez les largesses dont ils bénéficient, et ils menacent de s’en prendre aux pauvres, à l’économie, au gouvernement, à tout le monde.

Les banques clament haut et fort que le plafonnement des bonus entraînera la délocalisation de leurs activités “à l’étranger”. Cela semble exagéré. Pour autant, les restrictions de l’UE pourraient provoquer un début d’émigration des traders de haut rang d’une Europe surréglementée vers les Amériques et l’Asie.

Ce ne serait pas à proprement parler une bonne nouvelle pour la Grande-Bretagne: la finance est le secteur qui a connu la plus forte expansion au cours de ce dernier quart de siècle. Mais il est probable que seules les activités les plus toxiques partiront, ce qui ne serait pas une grande perte.

Quoi qu’il en soit, les banques ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes. Elles ont voulu voler trop près du soleil et l’ire [du peuple] a fait fondre leurs ailes dorées. Elles n’ont qu’une excuse. La cupidité de la City n’était rien comparée à l’insanité de la Banque d’Angleterre et du ministère des Finances, qui ont accepté d’ouvrir leurs caisses. Jamais, dans l’histoire de l’économie britannique, on n’aura jeté autant d’argent par la fenêtre pour une cause aussi vaine. Et toujours sans l’ombre d’un remords.
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Message  niouze Mar 19 Mar - 19:56

Trois riverains de Chypre : « Comme si un nuage noir avait enveloppé l’île »
Rodolphe Baron | Rue89





Tous les comptes bancaires des Chypriotes vont être taxés. Au lendemain de l’accord de la Troïka (l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international) avec le gouvernement chypriote sur le plan de sauvegarde de 10 milliards d’euros, c’est la douche froide pour les habitants de l’île. La décision est aussi une première dans la méthode européenne de gestion de la crise.

Rue89 vous propose les témoignages de trois de ses lecteurs. Ils sont chypriotes et franco-chypriotes. Ces riverains habitent tous sur l’île, au cœur d’une tempête économique qui prend les allures d’un cyclone politique.

Voici leurs impressions personnelles.
1
Sylvie : la seule solution acceptable

« Si le plan est refusé, c’est à coup sûr la faillite »

« Les réactions, ici, sont assez violentes car les Chypriotes se sentent volés. Néanmoins, si on ne veut pas sortir de l’euro, c’est la seule solution acceptable.

La refuser, ce serait la faillite des banques, plus de 8 000 emplois, et de nombreuses sociétés d’investissement et de gestion économique car l’île ne produit rien mais s’est spécialisée dans le secteur financier.

En fait, il s’agit de l’activité majeure de l’île qui permet de faire vivre beaucoup d’autres domaines : l’éducation (les écoles privées), l’immobilier, les commerces, les magasins, les restaurants ...

Une forme de rééquilibre fiscal

Cela peut sembler aberrant de taxer l’argent déposé en banque mais d’un autre côté, cet argent lorsqu’il est épargné – je ne parle pas des comptes courants – n’a souvent pas été taxé donc c’est une forme de rééquilibre fiscal.

L’ancien gouvernement avait fait la même chose en augmentant les tarifs de l’électricité pour pouvoir continuer à verser les hauts salaires de la société semi-gouvernementale de l’électricité (équivalent d’EDF à Chypre) dont les salariés ne cotisent même pas et partent en retraite avec des bonus et des pensions élevées, payées par le privé.

Même chose pour Cyta (équivalent de France Télécom), pour les autorités portuaires dont les agents doivent s’en mettre plein les poches aussi.

Imaginez que le directeur de la Banque de Chypre gagne 120 000 euros par mois ! Imaginez à combien s’élève le montant pour payer les salaires des quelque 54 000 fonctionnaires, des chiffres à vous donner le tournis !

De plus, les Russes savaient depuis longtemps que leur argent n’était pas sécurisé ici. Mais si on leur promet 10% de taxe, c’est toujours mieux que 15% en Russie et une demande de justification de provenance des fonds. Ici, on ne leur pose pas de questions !

Les Chypriotes, en assez grand nombre, je crois, pensent que l’Allemagne, la Troïka et le FMI veulent détruire l’île ! Je ne sais pas ce qui va se passer aujourd’hui. Mais si le plan de sauvetage n’est pas accepté, c’est à coup sûr la faillite de Chypre. »

2
Theodoros : un plan injuste

« Je me suis senti trompé »

« Comme chaque Chypriote, je me suis réveillé samedi matin pour découvrir que le plan de sauvetage avait déjà été conclu. Je me suis senti trompé.

Trompé parce que ce plan de sauvegarde se conclut dans la peur d’une faillite, que par conséquent, il nous est imposé. Mais, j’ai également des doutes sur ce plan qui ne semble pas favoriser les intérêts de Chypre vers une amélioration de son économie.

C’est la première fois que j’entends parler d’un plan de sauvetage comportant un prélèvement sur les comptes de tous les déposants.

Il est injuste qu’il force à la fois tous les habitants, pauvres comme riches à y aller de leurs économies. Il semble également inconstitutionnel, car il enfreint le droit de propriété. Mais surtout, il ne semble pas nous offrir la bonne solution. Loin de là !

C’est un sérieux revers pour la crédibilité de notre système bancaire, car il donne le signal que les dépôts ne sont pas sûrs, même à l’intérieur des banques. Cela pourrait avoir des conséquences désastreuses pour notre économie, qui est largement tributaire du secteur financier.

Cela n’aide certainement pas Chypre

En raison de ce plan, les déposants étrangers pourraient décider de transférer leur argent à d’autres pays, ce qui pourrait engendrer des problèmes de liquidités dans le système bancaire.

Le plan vise à recueillir quelque chose comme 5 milliards d’euros afin de payer la dette. Il peut aussi conduire au départ de dizaines de milliards d’euros découlant de l’économie chypriote.

Il contient tous les ingrédients pour que les investisseurs étrangers, comme les Russes, reprennent leurs précieux investissements à Chypre et les transfèrent dans d’autres pays, plus favorable aux intérêts du nord de l’Europe.

Je refuse de croire que les pays européens, qui ont insisté avec tant d’énergie pour imposer ce plan, croient vraiment que cela aidera Chypre à sortir de la crise. Cela n’aide certainement pas Chypre. Je me demande si cela soutient les intérêts de nos “sauveurs” d’Europe du Nord. »

3
Catherine : le ressentiment contre l’Europe

« Mieux vaut se faire couper les deux doigts de la main »

« Depuis la nouvelle, que nous avons tous entendue samedi matin, c’est comme si un nuage noir avait enveloppé l’île.

Bien sûr certains disent que hier, jour de carnaval, les Chypriotes encore une fois ont trouvé l’occasion de s’amuser au lieu de se révolter...

Je ne les blâme pas.

Mais alors que je traversais la ville hier après-midi et voyais les visages de clowns un peu partout éparpillés, je ne pouvais m’empêcher de voir les visages de la Troïka me faire un beau pied de nez et éclater d’un rire on ne peut plus ironique et moqueur. Voilà pour le carnaval !

Que dire ? Depuis deux jours, les télévisions chypriotes sont sur le pied de guerre et les journalistes essaient, avec leurs invités, d’analyser le pour et le contre de la proposition. Le ressentiment contre l’Europe augmente de plus en plus.

Mieux vaut se faire couper les deux doigts de la main

Les uns disent – surtout la droite que représente le président Nikos Anastasiades – qu’il vaut mieux se faire couper les deux doigts de la main au lieu des deux mains et deux pieds.

“Brosta gremos pisso revma” : “Devant nous le gouffre, derrière nous le torrent”, dicton chypriote que l’on entend en boucle lors des discussions.

Les autres disent : “Cela suffit !” L’Europe nous laisse tomber, alors pourquoi accepter un plan, qui ne sera qu’un début, car la Troïka aura le contrôle sur le pays et que nous ne savons pas combien de fois ils viendront nous imposer des mesures d’austérité, comme ils l’ont fait en Grèce.

Comment ne pas rire jaune quand on voit que le problème des banques chypriotes est la conséquence du “haircut” donné à la Grèce ? Quelle ironie !

Pour certains, le Président doit retourner voir les requins

Pour l’instant le parti communiste Akel, les socialistes d’Edek et les écologistes ont déclaré qu’ils voteraient contre le plan. Certains disent que nous devons dire non, et que notre Président doit retourner voir les requins pour négocier un meilleur plan.

Le Parlement devait voter hier. Cela a été reporté à ce mardi, à 18 heures. Il a été rapporté que de nombreux jets russes sont arrivés ce matin à l’aéroport de Larnaca, des Russes milliardaires venus soit retirer leurs dépôts, soit négocier l’achat d’une ou de deux banques. Il y a des rumeurs que la société Gazprom (géant russe) établie à Limassol, serait susceptible d’acheter la Laiki Bank.

Comme vous le savez sûrement les banques seront fermées aujourd’hui et mercredi. Des queues devant les distributeurs que les banques ont renfloués.

Depuis déjà quelque temps je me disais que l’Europe allait peut-être se servir de Chypre comme cobaye.

“S’ils ne se révoltent pas...”

En effet, qui se préoccupe d’une petite île, inconnue de la plupart, et qui ne représente que 0,2% du PIB de l’Europe ? “S’ils ne se révoltent pas, cela nous permettra de le faire ailleurs.”

Et puis, lorsque nous avons eu la confirmation qu’il y avait des réserves de gaz importantes, je me suis dit que non, vraiment, l’Europe ne pourrait ni ne voudrait nous laisser tomber. Mais alors les Allemands ont commencé à mettre sur le plateau le sujet de blanchiment d’argent. Quelle hypocrisie ! Et pourtant je suis une amie de l’Allemagne où j’ai vécu trois superbes années.

De nombreuses erreurs ont lieu à Chypre depuis des années. Cela est un fait et beaucoup reconnaissent aujourd’hui que des changements importants dans les mentalités et l’organisation des divers secteurs de la vie économique doivent être faits.

Mais d’un autre côté, les Chypriotes ont dit “oui” à l’Europe car ils espéraient enfin appartenir à une grande famille au sein de laquelle ils se sentiraient en sécurité.

Ils se sentent trahis

Il ne faut pas oublier que les Turcs ont envahi la moitié de l’ile en 1974. Cela restait encore il y a un an le premier titre de tous les journaux et le principal sujet de toute élection.

Aujourd’hui ils se sentent trahis par cette même famille, dont les Français, car représentés par notre chère Lagarde... Et Hollande aussi, bien sûr.
Ainsi beaucoup préfèreraient que ce soit finalement les Russes qui nous rachètent au lieu des Troïkaistes. J’en fais presque partie.

Pour finir, je dirai que les gens ont peur, peur de perdre les économies d’une vie, comme moi, et sont dégoûtés de ce qui se passe. Peur de demain. Et la peur n’a jamais été de bon conseil !

Je n’aurais jamais pensé vivre un tel événement. D’un côté, quand j’arrive à voir la situation de “dehors”, je trouve cela extrêmement intéressant. Moi qui ne regarde jamais la télé chypriote, je n’arrête pas depuis deux jours.

D’un autre côté, je me demande vraiment ce qui va se passer avec mes économies – normal non ? Certains commencent à dire que nous pourrions aller porter plainte au Conseil de l’Europe puisque depuis des années tout le monde nous promet que les dépôts jusqu’à 100 000 euros sont garantis. »

http://www.rue89.com/2013/03/19/trois-riverains-de-chypre-comme-si-un-nuage-noir-avait-enveloppe-lile-240646
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Message  ivo Mer 1 Mai - 10:26

Pourquoi paye-t-on la France pour lui prêter de l'argent ?
MERCI DE L'AVOIR POSÉE L'Etat français vient d'emprunter 4 milliards d'euros à un taux d'intérêt négatif de -0,002%. Décryptage d'une curiosité économique.
>>>
http://www.liberation.fr/economie/2013/04/30/pourquoi-paye-t-on-la-france-pour-lui-preter-de-l-argent_900040
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Message  ivo Lun 6 Mai - 9:17

« On s’impose une saignée absurde, digne des médecins de Molière »
...
« Nous sommes en train de créer de toutes pièces une crise artificielle. Il est grand temps de désarmer ce piège dans lequel nous allons tous tomber collectivement en 2013. »
...
On peut se dire : c’est dur, mais la France doit de toute façon le faire. Le problème c’est que les effets macroéconomiques de cette purge conduisent, au bout du compte, à une course-poursuite entre les objectifs qu’on se fixe et les objectifs effectivement atteints.
Et cette course est perdante, elle est autodestructrice.

...
>>>
http://www.rue89.com/2013/05/05/simpose-saignee-absurde-digne-medecins-moliere-242026
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Message  ivo Mer 15 Mai - 11:15

France : les inégalités se creusent sous l'effet de la crise
L'OCDE alerte sur la baisse des revenus qui touche davantage les plus pauvres et les jeunes.
>>>
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/05/15/20002-20130515ARTFIG00262-france-les-inegalites-se-creusent-sous-l-effet-de-la-crise.php
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Message  ivo Jeu 16 Mai - 10:37

Cinq ans après, rien n’a changé, le lobby bancaire a gagné
Le lobby bancaire a gagné sur toute la ligne. Pendant ce temps, depuis cinq ans, les banques n’ont cessé de grossir. Le total des actifs de la seule BNP (et non le produit net bancaire, comme le disent par erreur les auteurs de l’enquête) vaut aujourd’hui autant que le PIB de la France, 2 000 milliards d’euros. S’il devait y avoir un problème, l’Etat serait obligé de venir au secours de ces énormes banques : il reste l’otage de la finance.
>>>
http://www.rue89.com/rue89-eco/2013/05/15/cinq-ans-apres-rien-na-change-lobby-bancaire-a-gagne-241715
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Message  ivo Dim 2 Juin - 8:58

Les Portugais une nouvelle fois dans les rues pour dire non à l'austérité
http://www.rfi.fr/europe/20130602-portugais-une-nouvelle-fois-rues-dire-non-austerite-tro%C3%AFka-lisbonne-fmi
« Que la troïka aille se faire voir, c’est le peuple qui a le pouvoir ». Le ton était donné pour la manifestation du 1er juin à Lisbonne. L’objectif était de faire du bruit pur réclamer la fin du programme d’aide internationale et des mesures d’austérités qui asphyxient le pays depuis deux ans.

Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy

Cartons rouges, sifflets, hurlements, temps fort devant le siège du Fonds monétaire international (FMI), avenue de la République à Lisbonne. Des milliers de personnes sont venues crier leur colère, hier samedi 1er juin, comme dans plusieurs villes européennes. Dans la foule, Américo Gonçalves porte à bout de bras une banderole sur laquelle figure un énigmatique : « Les humains au pouvoir ».

« Quand les membres d’ un gouvernement s’opposent a l’intérêt de plus de 80% de la population, explique-t-il, qu’ils sont indifférents à la souffrance, que toutes les mesures qu’ils prennent sont une escalade dans la souffrance, alors ceux-la ne sont pas des humains, non vraiment pas des humains ».

La manifestation n’a pas eu la dimension des rassemblements précédents, mais une vingtaine de villes au Portugal et une centaine en Europe se sont associées au mouvement du 1er juin.

La manifestation a pris fin sur l’esplanade de la Fontaine lumineuse, surmontée d'une énorme banderole où on pouvait lire cette adresse au gouvernement et à la troïka : « Evidemment on vous vire ! »


Manifestations anti-austérité dans plusieurs pays européens
http://www.rfi.fr/europe/20130601-manifestations-anti-austerite-plusieurs-pays-europeens
Plusieurs rassemblements ont eu lieu en Europe ce samedi 1er juin contre l'austérité. On a défilé en Allemagne, au Portugal et en Espagne.

Prétexte pour manifester, l'anniversaire de la création de la Banque centrale européenne (BCE), il y a 15 ans jour pour jour, le 1er juin 1998. Une institution qui symbolise aux yeux de beaucoup la gestion de la crise dans la zone euro.

Ils étaient plusieurs milliers à défiler à Francfort contre l'austérité, la précarité et la rigueur imposées par Bruxelles. Dans la foule, des indignés, des syndicats - VerDi ou IG Metall - et des organisations de gauche, réunis à l'appel du collectif anticapitaliste Bockupy.

Avec un message : dire à la troïka et à la Banque centrale européenne que la politique menée jusqu'à présent n'est pas la solution.

On a aussi défilé ce samedi en Espagne à Madrid et à Lisbonne au Portugal. Là, les manifestants ont défilé devant la représentation du Fonds monétaire international, dans le centre de la capitale, pour protester contre l'austérité imposée par les créanciers internationaux, et les nouvelles mesures d'économie exigées par Bruxelles.

À savoir, la suppression de 30 000 postes de fonctionnaires, l'allongement de leur temps de travail, ou encore l'augmentation de leurs cotisations sociales. Le principal syndicat du pays a d'ailleurs appelé à la grève générale le 27 juin prochain.
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Message  ivo Dim 2 Juin - 9:46

Des milliers de manifestants en Europe contre l'austérité
http://www.liberation.fr/economie/2013/06/02/des-milliers-de-manifestants-en-europe-contre-l-austerite_907523
Des défilés ont notamment eu lieu à Francfort, Madrid, Lisbonne et Toulouse.

Par AFP
Des milliers de personnes ont manifesté samedi en Allemagne, en Espagne et au Portugal contre les politiques d’austérité dans le cadre d’une journée européenne de protestation. En France, un défilé a eu lieu à Toulouse à l'appel du Front de gauche.

A Francfort (Allemagne), où se trouve le siège de la Banque centrale européenne (BCE) dont c’était samedi le 15e anniversaire de la fondation, ils ont été des milliers (7000 selon la police) à se réunir à l’appel du collectif anticapitaliste Blockupy, a constaté un journaliste de l’AFP. Les organisateurs espéraient 20000 participants, mais n’étaient pas en mesure pour le moment de fournir leur propre évaluation de leur nombre.

Quelques incidents ont eu lieu, la police ayant encerclé pendant plusieurs heures un groupe d’une centaine de manifestants pour exiger qu’ils défilent à visage découvert, car certains avaient dissimulé leurs traits sous des écharpes, des cagoules et autres foulards. La police a fait usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises et le cortège dans son ensemble a été arrêté en raison de ces incidents. La manifestation devait initialement s’achever par un rassemblement aux abords de la BCE.

«Nous voulons clairement dire que la politique de la Banque centrale européenne et de la troïka (BCE, UE, Fonds monétaire international), soumises à l’influence capitale du gouvernement fédéral, n’est pas la solution», a déclaré à l’AFP Roland Süss, porte-parole de Blockupy, qui regroupe syndicats et organisations de gauche.

Sous le mot d’ordre «Tous unis contre la troïka!», au son des percussions et des sifflets, plusieurs milliers de personnes ont également défilé samedi à Madrid, jusqu’au siège de la représentation européenne, dans une ambiance bon enfant (photo Reuters).

«Nous sommes ici pour lutter contre les diktats de la troïka, parce que nous pensons qu’ils (ses dirigeants) gouvernent uniquement pour le grand capital, et contre la volonté de la majorité de la population», a dit à l’AFP Rafael Herguezabal, un retraité de 75 ans.

Quelque 80 rassemblements au total avaient au total été prévus en Espagne par le collectif «Marée citoyenne» qui dénonce «le grand échec des politiques économiques de rigueur, les expulsions, la réforme du travail et les privatisations» voulues par la troïka, qui a imposé à ce pays une cure d’austérité en échange d’un plan de sauvetage bancaire de 41,3 milliards d’euros.

Au Portugal voisin, chants et sifflements ont ponctué les manifestations contre l’austérité qui ont rassemblé des milliers de personnes à Lisbonne et dans les principales autres villes de ce pays.

«Troïka dehors!» «Gouvernement démission!», avaient notamment écrit sur des pancartes des protestataires, qui ont brandi des cartons rouges devant la représentation du FMI dans la capitale.

En France, environ 9000 manifestants selon les organisateurs, (3000 selon la police), ont défilé samedi dans le centre de Toulouse avant d’écouter un discours de Jean-Luc Mélenchon fustigeant le gouvernement et la finance.

«Vous n’avez pas d’autre horizon que la lutte», a lancé le coprésident du Parti de Gauche aux militants qui avaient parcouru les artères du centre-ville à l’appel du Front de gauche «contre l’austérité, la finance et pour la VIe République».

Jean-Luc Mélenchon, qui a pris la parole à la fin de la marche, a estimé que «la crise était le résultat d’une politique organisée, voulue, délibérée».

«Nous avons la capacité de tourner la page», a-t-il affirmé en estimant qu’une «catastrophe s’avance et frappe déjà durement l’Europe du Sud» avec la Grèce, l’Espagne et le Portugal.

Jean-Luc Mélenchon doit participer dimanche matin à une nouvelle marche sur le même mot d'ordre à Perpignan.
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Message  ivo Ven 7 Juin - 11:27

Alerte à la déflation en zone euro
ANALYSE Une baisse des prix et des salaires à l’œuvre dans plusieurs pays menace une éventuelle reprise.
>>>
http://www.liberation.fr/economie/2013/06/05/alerte-a-la-deflation-en-zone-euro_908633
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