Pavillon Noir
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Derniers sujets
» narcotests
par ivo Lun 10 Juin - 19:55

» GRAVOS & FRIENDS
par ivo Sam 8 Juin - 10:49

» la police s'étonne qu'on ne l'aime pas
par niouze Ven 12 Avr - 22:09

» étude du fascisme
par ivo Ven 14 Déc - 9:46

» [Toulouse - 07-12-2018] GRAVESITE + ALL BORDERS KILL + VOMI NOIR
par vegan31 Ven 9 Nov - 14:32

» [Toulouse - 02-07-2018] TRAVOLTA + guests
par vegan31 Lun 11 Juin - 9:28

» [Toulouse - 09-07-2018] KNUR + guests
par vegan31 Lun 11 Juin - 9:27

» [Toulouse - 18-07-2018] SPEED-NOISE-HELL + OSSERP + MUTILATED JUDGE
par vegan31 Lun 11 Juin - 9:26

» [Toulouse - 20-08-2018] HIRAX + EVILNESS + VARKODYA + SCORCHED EARTH
par vegan31 Lun 11 Juin - 9:24

» À la lanterne
par krépite Lun 7 Mai - 22:31

» [Toulouse - 12-05-2018] SICKSIDE + JEANNOT LOU PAYSAN + AHURI
par vegan31 Lun 16 Avr - 0:34

» vite, je vais vomir ...
par niouze Ven 12 Jan - 13:23

» Tunisie >>>>>>>
par ivo Lun 18 Déc - 8:29

» la phrase du jour
par ivo Lun 18 Déc - 8:09

» [中国- Chine] 一般信息- Informations générales
par ivo Sam 16 Déc - 8:38

» les photos d'actus - l'info en résumé
par ivo Sam 16 Déc - 8:34

» macronie
par ivo Sam 16 Déc - 8:23

» enfance ...
par ivo Ven 15 Déc - 9:27

» démocratie et justice ...
par ivo Ven 15 Déc - 9:19

» internet , technologie, ...
par ivo Ven 15 Déc - 8:41

» sexisme ... encore et toujours ...
par ivo Ven 15 Déc - 8:19

» [Toulouse - 03-01-2018] HASSIG + TROTZ + PESTCONTROL
par vegan31 Ven 8 Déc - 10:42

» flicage total du net
par niouze Lun 4 Déc - 10:06

» état d'urgence et autres restrictions....
par niouze Jeu 30 Nov - 22:32

» pesticides / fongicides
par ivo Mer 22 Nov - 9:02

» contre l'esclavage moderne
par ivo Mer 22 Nov - 8:54

» Sur les rives du Jourdain
par ivo Mer 22 Nov - 8:52

» petits business entre amis
par ivo Mer 22 Nov - 8:41

» No Futur - la terre au 21° siecle
par ivo Mer 22 Nov - 8:36

» blancs comme neige ^^
par ivo Mer 22 Nov - 8:34

» homophobie dans le monde ...
par ivo Mer 22 Nov - 8:19

» immigration ...
par ivo Mer 22 Nov - 8:16

» Nucléaire mon amour ...
par ivo Mar 21 Nov - 9:19

» Afrique coloniale belge
par ivo Mar 21 Nov - 8:50

» Révolution russe
par ivo Mar 21 Nov - 8:01

» agriculture
par ivo Dim 19 Nov - 8:26

» <<< Santé >>>
par ivo Dim 19 Nov - 8:21

» droites extremes
par ivo Sam 18 Nov - 11:01

» Birmanie
par ivo Sam 18 Nov - 10:35

» U.E.
par ivo Sam 18 Nov - 10:10

» pologne
par ivo Sam 18 Nov - 8:44

» No Futur - l'espace au 21° siecle
par ivo Ven 17 Nov - 8:36

» Réunionnais de la Creuse
par ivo Ven 17 Nov - 7:56

Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

vite, je vais vomir ...

+12
Hostyr
EclipseFTS
ricou adzif
Groucho Marx
alangaja
Chabane's rds
Zanzi
spike
Chien Noir
Anaryax
niouze
Lib
16 participants

Page 34 sur 40 Précédent  1 ... 18 ... 33, 34, 35 ... 40  Suivant

Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Mar 28 Jan - 8:43

La face cachée de la fraude sociale
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/WARIN/49351
« La fraude sociale : ce sport national qui plombe notre économie » ; « Fisc, Sécu, chômage : ce que les fraudeurs nous coûtent » ; « Fraudeurs de la Sécu. Ceux qui ruinent la France » ; « La grande triche. Enquête sur les 15 milliards volés à la protection sociale » ; « La France des assistés. Ces “allocs” qui découragent le travail » (1)… La meilleure façon de saper la légitimité de la protection sociale, c’est de laisser entendre qu’elle ressemble à une passoire. Les tricheurs se glisseraient aisément entre les mailles d’un filet trop lâche, et leur parasitisme finirait par transformer la solidarité nationale en une menace pour le pays. Le 8 mai 2011, au micro d’Europe 1, l’ancien ministre des affaires européennes Laurent Wauquiez n’hésitait pas à comparer l’« assistanat » au « cancer de la société française ». Conclusion (implacable !) : protéger la France impliquerait d’éradiquer la fraude ; et éradiquer la fraude, d’élaguer les droits sociaux.

Nul ne suggère que les filous bénéficiant de prestations indues n’existent pas. Mais, de l’avis même du Conseil d’Etat, « la fraude des pauvres est une pauvre fraude (2) ». Si les estimations peuvent être contestées, elles donnent un ordre de grandeur. Enregistré le 29 juin 2011, le rapport Tian, du nom du député de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) Dominique Tian, rapporteur de la mission d’évaluation des comptes de la Sécurité sociale (3), évoque 4 milliards d’euros de fraude aux prestations, contre 16 milliards d’euros aux prélèvements et 25 milliards d’euros d’impôts non perçus par le Trésor — ces deux formes de truanderie étant l’apanage des entreprises et des contribuables fortunés.

Le tapage autour des « abus » présente un second intérêt, moins souvent pointé du doigt, pour les partisans de l’austérité : en faisant peser le soupçon sur les bénéficiaires légitimes, on parvient à dissuader un grand nombre de faire valoir leurs droits. Face à l’armée des « parasites » s’en dresse ainsi une autre, plus massive encore : celle des personnes qui n’accèdent pas aux prestations auxquelles elles ont droit. 5,7 milliards d’euros de revenu de solidarité active (RSA), 700 millions d’euros de couverture-maladie universelle complémentaire (CMU-C), 378 millions d’euros d’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé, etc., ne sont pas versés à ceux qui devraient les toucher. Et l’addition est loin d’être complète…

Un scandale d’autant plus grand que ceux qui renoncent à leurs droits les financent néanmoins. Un exemple : dix millions de ménages démunis n’ont pas bénéficié des tarifs sociaux de l’énergie entre la date de leur mise en œuvre — 2005 pour l’électricité, 2008 pour le gaz — et la fin 2011, ce qui représente 767 millions d’euros de manque à percevoir ; ils ont pourtant abondé à cette somme en payant au prix fort l’électricité et le gaz...

Cette situation n’est en rien particulière à la France. On ne peut, par conséquent, l’imputer à une générosité incontrôlée de son système de protection sociale. Une étude de 2004 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a estimé que le taux moyen de non-recours aux aides ou aux programmes sociaux oscillait entre 20 et 40 % selon les pays. Ce qui varie, c’est la façon de traiter cette question dans des contextes économiques et financiers qui amènent chaque gouvernement à réduire les déficits publics.

Seule la lutte contre la fraude se développe depuis des années, comme au Royaume-Uni, où l’action en la matière, souvent citée en exemple, peut laisser perplexe : le ministère du travail et des retraites y consacre un budget de 425 millions de livres (environ 500 millions d’euros) sur quatre ans (2011-2014), pour un gain escompté de 1,4 milliard de livres sur la période. Le phénomène de non-recours massif, identifié dès l’après-guerre, a permis plus tard à Margaret Thatcher et à ses héritiers de justifier des coupes franches dans les budgets sociaux, en arguant de l’inutilité des dispositifs proposés à la population. Une manière de se dispenser de toute mesure — coûteuse — pour ramener les citoyens vers leurs droits.

Car cette présentation des choses évacue la raison fondamentale pour laquelle tant de gens s’abstiennent de réclamer leur dû : les inégalités sociales dans l’accès aux droits. Elle escamote les obstacles tant institutionnels qu’individuels qui amènent de nombreuses personnes à se priver de prestations, financières et non financières, auxquelles elles sont éligibles. Parmi ces obstacles, le rapport coordonné en 2002 par l’universitaire irlandaise Mary Daly pour le Conseil de l’Europe (4) mentionne la distance géographique et les problèmes de mobilité, les obligations, codes et langages imposés aux publics, le traitement différencié et parfois discriminatoire des demandeurs, etc.

En France, le principe d’accès égalitaire est inscrit dans l’article premier de la loi de 1998 relative à la lutte contre les exclusions. Mais le choix le plus facile reste le simple déni. Réduire le non-recours impliquerait en effet à la fois des dépenses supplémentaires et un renoncement aux économies que le phénomène permet. Dans un contexte budgétaire délicat, une telle décision requiert d’identifier des priorités… Notamment si elle implique d’amputer le montant des aides sociales. Bref, d’étaler plus finement une quantité moindre de confiture sur une tartine plus large.

Les collectivités territoriales risquent d’en faire les frais, car elles doivent porter secours aux personnes en difficulté. C’est pourquoi communes et départements mettent progressivement en place des services et dispositifs de suivi et d’accompagnement de leurs administrés dans leurs demandes. Non pas simplement par amour de l’égalité, ou par un sentiment de responsabilité face aux effets de la crise sur les plus modestes, mais également par simple logique comptable : il s’agit d’éviter que l’économie pour l’Etat engendrée par le non-recours ne se traduise par des dépenses supplémentaires au niveau local.

Présenté en janvier 2013, le plan pluriannuel du gouvernement contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale évoque de grands principes, parmi lesquels la « non-stigmatisation », pour mettre fin à la suspicion généralisée, et le « juste droit », pour « s’assurer que l’ensemble des citoyens bénéficient de ce à quoi ils ont droit, ni plus, ni moins ». Une première, et un progrès. Néanmoins, les grands argentiers continuent à considérer les dépenses sociales sous le seul angle de leur coût, lequel menacerait les « équilibres budgétaires ». Or cette représentation ignore la fonction centrale de la protection sociale : refuser l’apparition et l’installation d’une classe de « sans-droits », protéger les plus vulnérables et préserver la citoyenneté sociale de chacun.

Rigueur, austérité : l’air du temps renforce l’idée que toute nouvelle augmentation des dépenses doit être compensée par de nouvelles recettes et par diverses mesures d’exonération ou de réduction des prélèvements — au nom de la sacro-sainte « compétitivité », bien entendu. Or on peut adopter une autre vision des choses. En période de crise, les prestations et les aides sociales permettent de compenser les pertes de revenus et de soutenir la demande. Elles contribuent à la création d’emplois dans le secteur de l’économie sociale et solidaire. Elles génèrent des dépenses privées (de salaire et de consommation), lesquelles produisent en retour de nouvelles recettes, par le biais de la cotisation et de la fiscalité… dont s’alimentent les budgets de la protection sociale. Ce cercle vertueux est l’exact inverse de l’engrenage que le Fonds monétaire international (FMI) décrit désormais comme la conséquence des politiques d’austérité qu’il avait si ardemment défendues. Au Royaume-Uni, par exemple, le programme d’« assainissement des finances publiques » du gouvernement de M. David Cameron, visant à ramener le déficit de 10,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 1,5 % en 2016, a freiné l’activité, provoquant une chute du PIB d’au moins 0,7 point en 2011.

Lorsqu’on réhabilite les fonctions positives de la dépense sociale — qui joue un rôle plus vertueux que l’épargne des ménages, avec ses comportements rentiers ou spéculatifs —, la contradiction entre l’égalité de l’accès aux droits et le respect des contraintes économiques disparaît. Le non-recours n’apparaît plus comme une aubaine, une occasion d’économies faciles : il signe l’échec de politiques publiques caractérisées par une destruction massive de richesses.

Aider les gens à faire valoir leurs droits profiterait donc à tous…

Philippe Warin
Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Cofondateur de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), qui a signé collectivement l’ouvrage L’Envers de la « fraude sociale ». Le scandale du non-recours aux droits sociaux, La Découverte, Paris, 2012.
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Ven 31 Jan - 10:49

Un député UMP demande la suppression de la réserve parlementaire
Cette histoire de réserve parlementaire nous met à chaque fois dans l’embarras : comment choisir à qui l’on va répartir telle ou telle somme d’argent, et pourquoi ? Il y a une véritable opacité concernant le choix de distribution, et nous sommes forcément accusés de favoritisme voire de clientélisme
Il est anormal qu’un député dispose en moyenne de 130 000 euros alors que le président de l’Assemblée touche 520 000 euros !
Après des années d’opacité, l’Assemblée nationale a publié mercredi l’utilisation en 2013 de la réserve parlementaire, d’un montant total de 90 millions d’euros, dont disposent les députés pour attribuer des subventions, le plus souvent dans leur circonscription.
>>>
http://www.liberation.fr/politiques/2014/01/30/un-depute-ump-demande-la-suppression-de-la-reserve-parlementaire_976672?xtor=rss-450

130 000 X 577 + 520 000 = 75 530 000 €
de petits cadeaux entre amis de la poche du contribuable ..........
par an ????
et les 15 000 000 restants c'est quoi ???
>>>
Les galonnés de l'Assemblée ont les plus grosses galettes
>>>>
http://www.liberation.fr/politiques/2014/01/29/la-reserve-parlementaire-par-le-menu_976334
qui achete quoi/qui et comment ...
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Dim 2 Fév - 9:05

Pire que l’autre, la nouvelle science économique
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/07/RAIM/49330
Longtemps, les économistes classiques ont élaboré leurs modèles comme si les humains étaient des machines à calculer. Echec. Nourrie de psychologie, l’économie dite comportementale étudie donc nos réactions et nos décisions afin de les anticiper. Et de les influencer par des incitations subtiles. Il suffirait en effet d’un simple coup de pouce pour remettre travailleurs et consommateurs sur le droit chemin.

La théorie économique dominante, dite « néoclassique », vit des jours difficiles. Non seulement les liens incestueux de ses spécialistes avec les institutions financières sont révélés (1), mais leur responsabilité dans la dernière crise éclate au grand jour. L’autorégulation se justifiait, avaient coutume d’expliquer les maîtres incontestés de la discipline, par la parfaite efficience des marchés, elle-même découlant de la rationalité sans faille des agents. Un conte pour enfants sages mis à mal par la crise financière.

L’invalidation spectaculaire de la doctrine dominante ne fait cependant pas que des malheureux dans la profession. Certains courants alternatifs, au passif prétendument moins chargé, se frottent les mains. L’un d’eux semble particulièrement bien placé pour devenir la nouvelle doctrine dominante : la behavioral economics (BE), ou économie comportementale.

Cette école, tout en restant compatible avec la plupart des postulats de la science économique orthodoxe, incorpore les enseignements de la psychologie comportementale. C’est pourquoi de nombreux économistes néoclassiques misent sur elle pour redorer le blason de l’ensemble de la profession. M. Jean-Claude Trichet, l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), les y encourage : « La principale leçon que je tire de notre expérience est qu’il est dangereux de dépendre d’un seul outil, déclarait-il lors d’une conférence de la BCE en 2010. Nous devons développer des outils complémentaires pour améliorer la robustesse de notre cadre. Pour commencer, nous devons réfléchir à la manière dont on caractérise l’Homo œconomicus au cœur de tout modèle. (…) La behavioral economics s’appuie sur la psychologie pour expliquer les décisions prises dans un contexte de crise. » M. Trichet omettait de dire que, traduite en termes politiques, cette théorie pourrait s’avérer plus dangereuse encore que celle dont elle prétend corriger les erreurs.

La BE avance des affirmations a priori évidentes, mais que les disciples du théoricien libéral Milton Friedman se sont évertués à nier : les agents économiques ne sont pas des êtres impeccablement rationnels qui prennent les décisions les mieux à même de maximiser leur propre intérêt. D’une part, ils se laissent guider par des émotions, des croyances, des intuitions, ou opèrent des raccourcis de raisonnement. D’autre part, ils ne cherchent pas seulement à accroître leurs propres gains : les normes morales et sociales les incitent parfois à se montrer coopératifs, voire altruistes.

Les investisseurs financiers n’échappent pas à l’emprise des biais cognitifs. Ils peuvent en particulier adopter un comportement mimétique, souffrir d’un excès de confiance ou se laisser influencer par des anticipations exubérantes ou des crises de panique. Et, même si certains investisseurs sont vraiment rationnels, ils peuvent rarement prendre le risque d’aller à contre-courant du marché. Les implications de tels phénomènes portent un coup fatal à la thèse de l’efficience des marchés, intimement solidaire de celle de la rationalité des agents. De fait, les bulles et krachs successifs illustrent assez à quel point les marchés de capitaux peuvent battre la campagne. Au premier abord, il faut donc au moins accorder à la BE qu’elle n’a pas froid aux yeux, car elle s’attaque frontalement aux deux piliers de la finance néoclassique.

L’idée que les marchés ne sont pas des miracles d’efficience, et que nous ne sommes pas des ordinateurs omniscients, n’est pourtant pas neuve. Depuis John Maynard Keynes, les penseurs hétérodoxes n’ont cessé d’avertir qu’il s’agissait d’un mythe, et de surcroît d’un mythe dangereux. Mais ils ont crié dans le désert : keynésiens, institutionnalistes, marxistes, régulationnistes étaient, et sont toujours, bien trop critiques pour être écoutés.

« Nous payons un prix terrible pour notre foi aveugle dans le pouvoir de la main invisible », accuse désormais l’économiste Dan Ariely (2). La théorie néoclassique est « déficiente », tranchent de leur côté ses confrères George Akerlof et Robert Shiller (3). « Elle ne permet pas de comprendre pourquoi l’économie a des allures de montagnes russes. » En exposant « comment l’économie marche vraiment, quand les gens sont vraiment humains », les deux auteurs d’Animal Spirits affichent un programme ambitieux : « Parvenir à ce que la théorie existante n’a pas su réaliser. »

Car, postule la BE, si nous sommes irrationnels, nous n’en sommes pas moins prévisibles. Multipliant les expériences en laboratoire, armés si besoin d’électrodes fournies par leurs alliés des neurosciences, les économistes comportementaux décèlent ces régularités dans notre comportement pour construire des modèles de décision individuelle plus réalistes que ceux des néoclassiques.

Les pionniers de la BE se nomment Daniel Kahneman et Amos Tversky. A partir des années 1970, ces psychologues israéliens ont méticuleusement catalogué les biais cognitifs qui, distordant l’analyse d’une situation, poussent les individus à prendre des décisions irrationnelles. Ainsi, par exemple, de l’« effet de framing », qui conduit les agents à apprécier différemment les données d’un seul et même choix selon la façon dont on le leur présente : « 40 % de chances de gagner » ne produit pas le même effet que « 60 % de chances de perdre ». Mais c’est la collaboration avec un jeune économiste américain, Richard Thaler, qui, dans les années 1980, marque l’avènement de l’économie comportementale comme un champ à part entière.

Pour l’heure, le rêve d’une refondation du courant dominant de l’économie à partir du paradigme comportemental n’est pas encore réalisé. Cependant, ses partisans gagnent du terrain depuis une dizaine d’années, comme l’attestent les prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel remis à Akerlof en 2001 et à Kahneman en 2002. En France, c’est l’économiste comportementaliste David Masclet qui a reçu en 2012 la médaille de bronze du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Les biais cognitifs que les orthodoxes disqualifiaient comme de simples objets de curiosité sont désormais examinés sous toutes les coutures dans des revues académiques respectées. On enseigne la BE dans les universités américaines les plus prestigieuses, au Massachusetts Institute of Technology (MIT) ainsi qu’à Stanford, Berkeley, Chicago, Columbia, Princeton et surtout Harvard. L’Institute for New Economic Thinking (INET), le think tank lancé en 2009 grâce aux 50 millions de dollars avancés par M. George Soros, place la BE au cœur de ses réflexions. En France, le Groupe d’analyse et de théorie économique (GATE) de Lyon et la Toulouse School of Economics (TSE) sont les plus en pointe.

La discipline fait aussi des adeptes dans le grand public. Avides de comprendre pourquoi ils prennent tant de « mauvaises » décisions, les Américains se jettent sur des livres tels que Blink, de Malcolm Gladwell, Nudge, de Thaler et Cass Sunstein, ou Predictably Irrational, d’Ariely. Ce dernier répond d’ailleurs chaque semaine aux questions les plus triviales des lecteurs du Wall Street Journal dans une section du journal intitulée « Ask Ariely ».

Renforcer l’arsenal de manipulation

Si l’économie de ces dernières années a été « au mieux spectaculairement inutile, au pire extrêmement nocive (4) », les économistes comportementalistes valent- ils mieux que les autres ? Mettre fin à la tyrannie intellectuelle de l’Homo œconomicus et affirmer l’inefficience des marchés représente à coup sûr une rupture encourageante. Mais, quand la théorie devient pratique, c’est une tout autre histoire. Car la BE ne se révèle pas moins encline que sa grande sœur dominante à proposer ses services aux entreprises, à la finance ou aux politiques publiques. Et ses mises en application, décevantes dans le meilleur des cas, suscitent le plus souvent… le doute.

Du point de vue des salariés et des consommateurs, d’abord. Les entreprises, qui exploitent depuis les années 1930 les ressources de la psychologie au profit du marketing et de la publicité, accueillent chaleureusement les derniers développements de la BE, qui renforcent leur arsenal de manipulation à destination de leurs clients et de leurs employés. Le célèbre cabinet de conseil McKinsey propose quatre techniques pratiques « qui devraient faire partie de la boîte à outils de tous les commerciaux (5) ». La compagnie de recherche en marketing MarketTools explique sur son site que la BE est plus efficace que les sondages pour identifier le prix au-delà duquel les consommateurs n’achètent plus un produit. Autrement dit, la BE permettrait de déterminer les prix les plus élevés possibles. Elle fournit aussi des clés pour pousser les clients à payer leurs factures à temps. Sanctionner les retardataires par une amende s’avérerait moins efficace que de jouer sur leur tendance à se comparer aux autres avec une lettre indiquant : « Vous êtes l’une des rares personnes de votre quartier à ne pas avoir encore payé votre facture. »

Fehr Advice, un cabinet de consultants allemand fondé par Ernst Fehr, l’un des pontes de la discipline, propose quant à lui d’enseigner aux patrons comment utiliser la BE pour négocier avec leurs employés, notamment sur les questions de salaire. De fait, la BE regorge de leçons en la matière. Constatant que l’incitation financière classique, soit la promesse faite aux enseignants d’une prime de fin d’année en cas de bons résultats des élèves, était sans effet, des économistes comportementalistes ont préféré exploiter le fait que les individus sont plus sensibles aux pertes qu’aux gains : Steven Levitt et Roland Fryer (6) ont donné la prime aux professeurs dès le début de l’année et ont menacé de la leur retirer à la fin si les résultats ne s’avéraient pas satisfaisants. Demander aux employés de rembourser une partie de leur salaire à la fin de l’année : voilà une technique de motivation des troupes qui a de l’avenir.

Mais, paradoxalement, c’est dans la finance, secteur pourtant particulièrement remis en cause par les « découvertes » de la BE, que celle-ci formule les propositions les plus appréciées. Il a suffi de faire le tri : écarter les conclusions définitives sur l’inefficience des marchés et conserver celles, potentiellement lucratives, concernant le comportement des agents. La « finance comportementale » est ainsi devenue un « complément à la gestion classique de portefeuille », selon le site de l’Inseec, une école de commerce qui a incorporé ce « nouveau champ de la finance » dans le cursus de son Master of Business Administration (MBA).

Certains fonds, comme JP Morgan Asset Management, qui a commencé dès 1993, ou, en France, CCR Asset Management, appliquent ces principes depuis longtemps. Concrètement, faire de la finance comportementale signifie que les investisseurs s’efforcent d’identifier et de corriger leurs propres biais, et/ou d’exploiter ceux des autres. Illustrant le premier cas de figure, James Montier promet d’aider l’investisseur à « maîtriser ses émotions » et à renforcer le « muscle du self-control » (7). L’autre approche, plus stratégique, développée notamment par Russell Fuller (Cool, consiste à repérer les titres mal « pricés » (cotés) en raison de la sur- ou de la sous-réaction des autres investisseurs.

Ces stratégies permettent peut-être à certains de gagner plus, mais ne règlent en aucun cas la question de l’inefficience des marchés. De fait, comme la théorie économique (vraiment) hétérodoxe l’a montré (9), le seul moyen d’empêcher les marchés financiers, intrinsèquement instables, de semer le chaos dans l’économie, c’est de les réguler drastiquement, c’est-à-dire de limiter les leviers d’endettement des opérateurs, de séparer les activités de marché et de crédit, de limiter les mouvements de capitaux, etc.

Mais, étrangement, aucune de ces mesures ne figure dans les propositions de politique publique des économistes comportementalistes. Ainsi, Thaler, le pape de la discipline, conseille l’équipe économique du président américain Barack Obama, ainsi que le gouvernement de M. David Cameron au Royaume-Uni : il pourrait très bien leur glisser à l’oreille qu’il serait pertinent d’encadrer les marchés financiers si l’on veut éviter de nouvelles secousses. Mais il se trouve que Thaler n’est pas seulement professeur d’économie à l’University of Chicago Booth School of Business. Il dirige aussi, avec Fuller, un fonds d’investissement spécialisé dans la finance comportementale…

Universités et banques se côtoient sur bon nombre de curriculum vitae d’économistes comportementalistes. Kent Daniel, actuellement professeur de finance à Columbia University, a été directeur du département d’analyse financière chez Goldman Sachs Asset Management. Il est aussi membre du comité de conseil académique de Kepos Capital et d’Allianz Global Investors. Qu’a-t-il à dire sur la régulation ? « Même si les investisseurs ne sont pas parfaitement rationnels et que les titres sont systématiquement mal pricés, les politiques devraient malgré tout être déférents envers les prix du marché (10). » En d’autres termes : les marchés font n’importe quoi, mais ils méritent notre respect.

En effet, poursuit Daniel, « l’irrationalité et l’égoïsme contaminent le processus politique ». Et, par ce coup de baguette magique, l’argument de l’irrationalité est retourné contre les représentants de la puissance publique. On ne sera donc pas surpris de découvrir la grande idée de Montier : « Ceux d’entre nous qui travaillent dans la finance devraient avoir à prêter une sorte de serment d’Hippocrate, celui de ne pas faire de mal (11). » Pourquoi se fatiguer à légiférer quand il suffit que les traders promettent d’être vertueux ?

Dans leur dernier ouvrage, Thaler et Sunstein vont jusqu’à défendre les subprime : « Les crédits hypothécaires à taux variables, même ceux avec les taux teasers, ne sont pas mauvais en tant que tels. » Et d’épouser l’injonction de l’ancien conseiller de Woodrow Wilson, Louis Brandeis : « La lumière du jour est le meilleur désinfectant. » Traduction : la solution, c’est la transparence, pas la régulation. Les néoclassiques ne le diraient pas autrement.

Quel est le point commun entre ces propositions ? Toutes sont parfaitement respectueuses de la suprématie du marché, et donc naturellement suspicieuses envers la régulation. Cette disposition donne toute sa consistance à une position très générale de politique publique que Thaler et Sunstein résument par l’idée de nudge (12). Nudge, c’est le « coup de pouce », ou l’amicale pression du coude qui exploite les biais cognitifs des individus pour les inciter en douceur à faire des choix conformes à la fois à leurs intérêts particuliers et à l’intérêt général, en évitant donc d’être « prescriptif ou culpabilisant », ainsi que le souligne un rapport du Conseil d’analyse stratégique (CAS).

Le monde merveilleux du « bon sens »

« Nous sommes contre les interdictions », assument Thaler et Sunstein. Evoquant une loi qui interdit certains polluants, ils écrivent : « La philosophie de ce type de limites ressemble désagréablement à celle des plans quinquennaux soviétiques. » Pour les auteurs du livre, qui se décrivent comme des « paternalistes libertariens », la BE est donc une « troisième voie » entre friedmaniens et keynésiens : entre le laisser-faire total des libéraux et les lourdes interventions de l’Etat, il y aurait une place « ni de droite ni de gauche » pour l’aimable et raisonnable « politique du coup de pouce ».

C’est cette voie d’une parfaite innocuité que M. Obama aura empruntée dès son premier mandat. Non seulement Thaler a été sollicité pour conseiller son équipe économique, mais Sunstein a dirigé pendant près de quatre ans l’Office of Information and Regulatory Affairs, clé de voûte de l’appareil fédéral de régulation, notamment dans les domaines de la santé, du logement et de l’environnement. Résultat des courses : selon le Center for Progressive Reform, sur les centaines de projets qui lui ont été soumis par les cabinets ministériels, Sunstein en a assoupli les trois quarts dans le sens de l’intérêt des lobbys industriels (13).

Il n’est pas étonnant que cette philosophie ait plu aux tories (conservateurs) britanniques, qui ont recruté le même Thaler en 2009 à la tête d’une… Nudge Unit. Sa mission : « Atteindre des objectifs progressistes d’une manière qui soit compatible avec la réduction des dépenses du gouvernement et les charges que représente la régulation pour les entreprises et la société (14). »

La France non plus n’est pas insensible aux charmes du nudge. Le CAS a exploré en 2011 comment « plusieurs leviers comportementaux, comme le poids de la comparaison avec autrui ou l’inertie face au changement », pouvaient être mobilisés pour « inviter les citoyens à adopter des modes de vie plus respectueux de l’environnement ». Dans un rapport de 2012 du Conseil d’analyse économique sur la protection du consommateur, les pourtant très orthodoxes David Thesmar et Augustin Landier pointent les « biais pyschocognitifs des ménages » et appellent à systématiser, notamment pour les produits d’épargne salariale, une « option par défaut bien choisie », qui « permette au consommateur inattentif d’être aiguillé vers le bon choix, sans priver le consommateur proactif de sa liberté de choix ».

Inciter les gens à faire les choix qui vont dans le sens de l’intérêt général, voilà donc la visée du nudge. La définition de cet « intérêt général » n’est en revanche jamais formulée. Moins polluer la planète est sans doute un objectif consensuel. Mais peut-on en dire autant quand les économistes agencent leurs « coups de pouce » pour conduire les salariés américains à épargner davantage auprès de leurs fonds de pension ? Une partie importante des travaux en BE aux Etats-Unis ont en effet été consacrés à développer, et même à rendre obligatoires, de tels programmes dans les grandes entreprises. Augmenter l’épargne financiarisée : voilà sans doute qui correspond à la vision que se fait l’industrie financière de l’intérêt général… mais beaucoup moins à celle de la rationalité macroéconomique, qui requiert parfois que les individus n’épargnent pas plus, mais moins, pour relancer la demande par la consommation. En outre, privilégier cet objectif évacue le débat sur les différents modèles de retraite possibles, puisque cela postule que le système par capitalisation est le meilleur (15).

Le nudge n’aime pas la politique, et se complaît dans l’illusion qu’il s’exerce en dehors d’elle, dans le merveilleux monde du « bon sens » et de la « réalité des faits ». Ainsi, propose Thaler, « laissons de côté la question de savoir s’il faut augmenter les impôts », question horriblement « partisane » qui fâche pour rien, et « employons-nous déjà à mieux collecter l’impôt » (16). Le nudge abolit toute interaction démocratique entre le peuple et les élus. Ses partisans « supposent implicitement qu’essayer de convaincre l’électorat du bien-fondé des agissements du gouvernement est un exercice vain, écrit le sociologue de l’université britannique du Kent Frank Ferudi (17). Au lieu d’un débat démocratique, ils optent pour des techniques subliminales de manipulation ».

Les économistes néoclassiques sont certes nocifs lorsqu’ils prônent la dérégulation, la privatisation et l’austérité salariale. Mais, au moins, ils ne font qu’émettre une opinion, qui peut être publiquement débattue et combattue. Leurs homologues comportementalistes, eux, sautent la case « débat démocratique ». Sûrs de savoir en quoi consiste l’intérêt général, ils l’imposent par une entreprise de conditionnement qui opère directement au niveau du comportement de chaque individu. La Nudge Unit britannique peut « changer la manière de penser des gens », se réjouit ainsi en toute innocence le vice-premier ministre britannique Nick Clegg (18). Devons-nous nous réjouir avec lui ?
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Jeu 6 Fév - 12:20

L’UE passe l’éponge sur les écarts de Google
La Commission européenne a choisi de ne pas sanctionner Google. Accusé d’entrave à la concurrence en privilégiant ses propres services, le moteur de recherche leader en Europe était passible d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 6 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros), soit 10% de son chiffre d’affaires. Ce sera finalement zéro euro. Bruxelles a préféré croire aux engagements du géant d’Internet de modifier son comportement. Cette clémence de la Commission survient alors que la France, selon des informations non démenties par Bercy, lui a infligé un redressement fiscal de 1 milliard d’euros.
>>>
http://www.liberation.fr/economie/2014/02/05/l-ue-passe-l-eponge-sur-les-ecarts-de-google_978239?xtor=rss-450
....
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Sam 8 Fév - 8:58

vite, je vais vomir ... - Page 34 0502-Enfants_Cigarettes_Afrique

TABAC - Les industriels à l'assaut de la jeunesse africaine
Face aux réglementations de plus en plus restrictives en Occident, les industriels du tabac se tournent vers les pays en développement, notamment en Afrique, avec une cible fragile : les enfants.
>>>
http://www.courrierinternational.com/article/2014/02/07/les-industriels-a-l-assaut-de-la-jeunesse-africaine?page=all
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Mar 11 Fév - 10:00

Les nouveaux cyniques
http://www.marianne.net/Les-nouveaux-cyniques_a235776.html
Sous couvert de politiquement incorrect, empereurs du monde des affaires, élites médiatiques, humoristes, politiques aux dents longues déversent leur fiel ultralibéral et affichent leur mépris de caste. Ils ne croient en rien, ils profitent de tout, ils nous empoisonnent la vie... Et ils nous font la morale !

A l'origine, les vertus du cynisme étaient de mordre les baudruches du conformisme, d'aboyer contre les puissants, de dénoncer l'hypocrisie. Par un retournement de sens dont notre époque a le secret, il désigne aujourd'hui une attitude de froid calcul et d'arrogance, adoptée par ceux qui se sentent invulnérables : grosses légumes du monde des affaires, élites médiatiques, humoristes accrédités, politiques aux dents longues.

On est loin des dandys neurasthéniques et des écorchés vifs (de Nietzsche à Michel Onfray) se réclamant de l'école antique. Place à l'école en toc ! Avec le cynisme, le capitalisme décomplexé s'est trouvé une «philosophie» sur mesure, un prêt-à-penser et un prêt-à-vivre. L'autosuffisance professée par les maîtres d'Athènes est devenue opportunisme, la frugalité, égoïsme, la subversion, abus de pouvoir.

Gonflés à bloc, la bave aux lèvres, ces néocyniques prennent le micro et ne le lâchent plus. Sous couvert de politiquement incorrect, enhardis par le légitime ras-le-bol généré par l'affadissement de la parole publique, ils déversent leur fiel ultralibéral, affichent leur mépris de classe, leur vision pourrie des relations humaines, leur régression dans des postures infantiles et narcissiques.

Ainsi voit-on le poussah du CAC 40 faire son Gainsbarre flambant un gros billet et annoncer avec un rire d'hyène son intention de licencier par fourgons ; le banquier responsable de la faillite grecque nous suggérer une baisse générale de 30 % des salaires pour enrayer la crise ; le milliardaire comparer «les persécutions contre les riches» à celles des juifs par les nazis ; le grand seigneur germanopratin assimiler bras ouvriers et ventres de femmes pauvres ; la Marie-Antoinette des beaux quartiers moquer les fonctionnaires fainéants, le noctambule collectionneur de top models vanter les charmes de la prostitution de rue...

Et, last but not least, le président à l'humour légendaire congédier sa moitié comme une femme de ménage et l'assassiner d'une petite vanne dans le dos. On croyait avoir un Bisounours à l'Elysée ? C'était un Gremlin ! Plus un politique qui ne tweete ses calembours, plus un énarque qui ne fasse son nihiliste en peau de lapin sur son blog.

Certes, ces déconnades de premier de la classe sont loin de faire mouche à tous les coups, mais leur toupet estomaque, leur perfidie fascine. Il faut dire que la peur du dérapage et le lissage sont devenus si pénibles que le moindre son de cloche dissonant est crédité d'antilangue de bois, de fraîcheur, de courage et surtout de vérité...
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Mar 11 Fév - 10:47

Bourse : Google devient la 2e capitalisation mondiale après Apple
Google a terminé la séance lundi à la Bourse de New York avec une capitalisation boursière de près de 394 milliards de dollars, dépassant pour la première fois à la clôture celle d'Exxon (388 milliards de dollars). Apple reste en tête avec près de 472 milliards de dollars.
>>>
http://www.huffingtonpost.fr/2014/02/11/bourse-google-capitalisation-mondiale-apple_n_4764568.html?utm_hp_ref=france&ir=France

à force de ne payer aucun impot nulle part .....
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Mar 11 Fév - 10:55

Compte Nickel: ouvrez votre compte bancaire dans un bureau de tabac
LES COÛTS AFFICHÉS
- abonnement annuel : 20 euros
- retrait dans un distributeur: 1 euro; chez un buraliste: 0,50 euro
- dépôt en cash chez un buraliste (2% du montant déposé)
- perte ou vol de carte Mastercard: 10 euros
- oubli du code secret: 1 euro

À qui s'adresse le compte Nickel ? "Nos clients, ce seront ceux qui roulent en Logan, volent en easyJet et téléphonent avec Free", a souligné Hugues Le Bret, cité dans Le Monde. Pour lui, "c'est aussi un projet anti-exclusion sans distinction ni préjugés, qui permettra aux plus modestes de régler leurs loyers HLM ou la cantine de leurs enfants, et de percevoir le RSA".
>>>
http://www.huffingtonpost.fr/2014/02/11/compte-nickel-ouvrez-votr_n_4764846.html?utm_hp_ref=france&ir=France

comme en angleterre ?? avec des microcrédits à 4000 % d'interets ???
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Jeu 13 Fév - 13:03

le figaro dans toute sa splendeur ....


« Petits Blancs » contre bobos, la nouvelle lutte des classes ?
>>>
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/02/13/31003-20140213ARTFIG00071-petits-blancs-contre-bobos-la-nouvelle-lutte-des-classes.php

.....................
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Jeu 13 Fév - 13:39

Barclays : Indécrottables banquiers !
Barclays a annoncé simultanément, mardi 11 février, un plan de suppression de 10 000 à 12 000 emplois et une hausse de 10 %, à 2,4 milliards de livres (2,9 milliards d’euros), de l’enveloppe des bonus de ses traders et autres cadres.
>>>
http://ecobusiness.blog.lemonde.fr/2014/02/12/barclays-indecrottables-banquiers/
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Mer 19 Fév - 9:03

chomage, bidonvilles etc ....
mais on fait l'apologie de la bac ...

Insécurité record en Guyane : une nuit avec la BAC
>>>
http://www.franceinfo.fr/faits-divers/cinq-jours-a-la-une/insecurite-record-en-guyane-une-nuit-avec-la-bac-1320327-2014-02-19

à noter
En Guyane, où 44% de la population a moins de 20 ans, les "soundsystem" sont légions : des rassemblements de 200 à 400 personnes, venus de différentes quartiers. En fin de soirée quand ça dégénère, on y va "la peur au ventre", explique Stéphane, car par manque d'effectifs, personne ne va pouvoir venir en renfort. Parfois même, une poignée de policiers contre des centaines d'hommes, ils font demi-tour. Dans ce cas-là, "on ne fait plus notre métier par manque d'effectif", regrette le policier, "on repart la queue entre les jambes".
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Jeu 20 Fév - 9:55


>>>>>>>>

Guyane : une jeunesse en quête d'avenir
En Guyane, 40% des moins de 30 ans sont au chômage. Un chiffre impressionnant lié à la fois au très fort taux de natalité et au manque de diplômes. Beaucoup de jeunes partent aussi faire leurs études en métropole et ne rentrent pas forcément. D'autres tentent de faire bouger les choses sur place. Rencontre avec cette jeunesse guyanaise.
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Jeu 20 Fév - 10:02

Dexia revoit à la baisse les augmentations de ses dirigeants
http://www.franceinfo.fr/economie/dexia-revoit-a-la-baisse-les-augmentations-de-ses-dirigeants-1325387-2014-02-20
Sous la pression de Paris et de Bruxelles, la banque franco-belge, sauvée de la faillite grâce à des milliards d'euros d'argent public, a finalement décidé de ne pas augmenter autant que prévu le salaire de ses dirigeants...

A l'origine de cette affaire, un article du Journal du Dimanche publié le 19 janvier dernier qui révélait que trois hauts responsables de Dexia, Pierre Vergnes, le directeur financier, Marc Brugière, le responsable des risques et Johan Bohets, le secrétaire général, avaient vu leur rémunération passer de 340.000 euros à 450.000 euros, après leur nomination au comité de direction de cette banque qui est en cours de démantèlement. Et qui a coûté 6,6 milliards d'euros à la France selon la Cour des comptes.

A LIRE AUSSI ►►► Les difficultés financières de la banque Dexia ont déjà coûté 6,6 milliards d'euros

L'information avait donc fait scandale et les ministres des Finances de Belgique, Koen Geens, et son homologue français, Pierre Moscovici, avaient interpellé les dirigeants de Dexia.

Des augmentations de salaires réduites

Dans un communiqué publié cette nuit, Dexia annonce donc que son conseil d'administration a entendu "les fortes réserves formulées par les deux Etats sur les niveaux de rémunération". Et que des décisions ont été prises, dont la réduction "à 420.000 euros au lieu de 450.000 euros précédemment, et de 600.000 euros pour son prédécesseur", de la rémunération annuelle du directeur financier, Pierre Vergnes. D'autre part, le salaire annuel de trois autres dirigeants, membres du comité exécutif de la banque a été ramené à 390.000 euros, soit une augmentation de l'ordre de 2,3%, alors qu'ils s'étaient vu accorder des augmentations bien plus importantes fin 2013. "Ceci constitue une baisse significative de 13% par rapport aux rémunérations de 450.000 euros approuvées le 13 décembre 2013".
...........................................
dexia la banque qui vampirise les collectivités locales à coups d'emprunts toxiques et qu'on sauve avec l'argent des contribuables ...........................

A MORT LA RACAILLE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Ven 21 Fév - 10:24

Le poulet du futur adapté au réchauffement climatique
«Les aléas climatiques, même sous nos latitudes, font que les poulets sont sujets aux pics de chaleur. Quand ils ont trop chaud, ils réduisent leur alimentation et sont moins productifs. Nous avons donc recherché des poules qui peuvent résister à des températures moyennes plus élevées sans que cela n'affecte leur développement ni leur production de viande ou d'œufs», explique Anne Collin, ingénieure agronome à l'Unité de recherches avicoles de l'Inra à Tours.
>>>>
http://www.lefigaro.fr/sciences/2014/02/21/01008-20140221ARTFIG00043-le-poulet-du-futur-adapte-au-rechauffement-climatique.php

y'a pas de rechauffement climatique.
mais bon au cas où, plutot que de faire qque chose contre ..
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Mar 25 Fév - 8:01

vite, je vais vomir ... - Page 34 980650-1161793

La lutte des classes est terminée: les riches l'ont gagnée !
http://www.marianne.net/La-lutte-des-classes-est-terminee-les-riches-l-ont-gagnee-_a237093.html
L’O.N.G. Oxfam a tout récemment démontré comment 85 individus sont aussi riches que la moitié de la population mondiale ! Plus riches que les riches, les « méga riches » qui représentent 0,01% de la population sont encore plus riches que les 1% les plus riches.

Warren Buffet (qui pèse 58 milliards de dollars) ne plaisantait pas. Il nous avait prévenu dès 2006 – avant la crise – que les riches étaient en train de gagner. Dans une interview accordée à l’époque au New York Times, il avait reconnu qu’une « lutte des classes » faisait rage, tout en précisant : « c’est ma classe, les riches, qui a déclaré cette guerre et c’est elle qui est en train de la remporter » ! … avant de confirmer en 2011 que cette guerre avait bel et bien été gagnée : « they won  » – ils ont gagné. Du reste, les faits lui donnent raison car, s’il fut approprié un temps d’évoquer les fameux « 1% » les plus privilégiés, certaines fortunes ont pu croître de manière exponentielle à la faveur même de la crise.
 
C’est ainsi que l’O.N.G. Oxfam  a tout récemment démontré comment 85 individus (oui 85 !) se trouvent être aussi riches que la moitié de la population mondiale ! En somme, il y a les « riches » mais il y a également les « méga riches » : c’est-à-dire les 0.01% qui, à eux seuls, sont encore plus riches que les 1%, tout en payant moins d’impôts que les 1% ! C’est un peu comme si ces fortunes généraient à leur tour davantage de fortune et, ce, de manière quasi mécanique. Du reste, les 6’000 milliards de dollars gagnés par les envolées boursières de 2013 n’ont évidemment profité qu’à cette infime minorité.
 
On comprend mieux, dès lors, l’arrogance des plus dignes représentants de ces hyper-privilégiés, à l’instar du grand patron américain d’une marque d’habits de luxe, Bud Konheim, qui s’est exclamé que les pauvres devraient « arrêter de se plaindre » de leur condition. Ou la suffisance du milliardaire Kevin O’Leary  quand il déclare que les inégalités sont une « nouvelle fantastique », car elles motivent « le pauvre à regarder en haut vers les 1% et à se dire : je veux faire partie de ces gens » … Et pourquoi ne pas évoquer Tom Perkins, magnat des fusions-acquisitions, qui revendique pour les riches un droit de vote plus important  que pour le reste de la population ?! Et qui prône le retour au suffrage censitaire, aboli en France en 1848.
 
De même convient-il de ne pas négliger les revenus pharamineux des directions générales des grosses entreprises, qui placent incontestablement cette élite dirigeante dans le cercle très fermé des 1%, contribuant par là même à les isoler de leurs salariés. Car c’est un discours tout aussi effronté qui est servi par les Présidents-Directeurs Généraux des entreprises et des banques qui, pour justifier leurs salaires et leur bonus indécents, indiquent que ceux-ci ont été préalablement avalisés par leur conseil d’administration. Le tout dans une consanguinité aberrante où ceux-là même qui approuvent ces rémunérations reçoivent à leur tour des indemnités approuvées par ce même P.-D. G., tout en étant eux-mêmes patrons d’autres entreprises, poste qu’ils cumulent avec celui de membre de plusieurs conseils d’administration !
 
Comment expliquer, sinon, que le CEO de JP Morgan Chase, Jamie Dimon, ait vu son salaire augmenter de 74% cette année… alors même que la banque dont il est le gourou a dû payer 20 milliards de dollars au régulateur US pour de multiples infractions ? Ne voilà-t-il pas que, au lieu de le saquer, ses pairs lui accordent une belle augmentation de salaire… faisant dire à certains esprits chagrin que, alors que le commun des mortels qui vole une banque est incarcéré pendant 10 ans, le Président d’une banque qui vous vole reçoit, pour sa part, 10 millions !
 
Ces personnages évoluent donc dans un univers parallèle caractérisé par une impunité quasi parfaite, déplorée en haut lieu par un exécutif impuissant ayant fait dire au Ministre de la Justice américain, Eric Holder, que les Présidents des « Too Bigs To Fail » – les mastodontes bancaires – étaient eux-mêmes des « Too Bigs To Jail », c’est-à-dire trop importants pour être emprisonnés… Exécutif désemparé à l’image de Lawrence Summers, ancien Sécrétaire au Trésor et ancien conseiller économique du Président Obama, qui a coup sur coup écrit deux tribunes dans le Washington Post  et dans le Financial Times, requérant vigoureusement contre les inégalités et avertissant que notre monde reprenait ses mauvais plis d’avant la crise.
 
Car la croissance ne permet plus aujourd’hui, pour reprendre Summers, d’ « améliorer les revenus de la classe moyenne et de lutter contre la pauvreté ». Il est donc vital de revaloriser les salaires, de réformer la fiscalité et de lutter contre l’évasion fiscale. Quitte à « persécuter » les riches, pour reprendre une expression tout récemment employée par le même Tom Perkins cité plus haut, qui vient de faire scandale  en comparant le sort fait aujourd’hui aux riches à l’Holocauste des juifs pendant la seconde guerre mondiale !
et ça continue, encore et encore , c'est que le début, d'accord, d'accord ....
ça va durer longtemps ???????????? .......................................
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Mer 26 Fév - 8:40

Rentiers de tous les pays, réjouissez-vous!
http://www.marianne.net/Rentiers-de-tous-les-pays-rejouissez-vous_a237094.html
Record historique pour les dividendes versés dans le monde, qui ont atteint 1030 milliards de dollars en 2013. Mais qui en profite ?

En ces temps où l’ennemi à abattre, c’est la valeur travail et son insupportable « coût », la nouvelle est passée inaperçue. C’est dommage, car elle vaut son pesant de bonus. Selon une étude de Henderson rapportée par Les Echos (24 février), pour la première fois, les dividendes versés dans le monde ont dépassé les 1000 milliards de dollars pour atteindre 1030 milliards de dollars. Champagne !

En soi, le résultat est impressionnant, mais la tendance l’est encore plus. En effet, alors que l’on rebat les oreilles de la crise, des efforts à fournir, des sacrifices à partager, des boulons à visser, des bretelles à remonter, des ceintures à resserrer et des vestes à retourner, que constate-t-on ? Que les dividendes ont progressé de 43% depuis 2009.

En somme, bourrasque ou pas, dérèglement ou pas, les rentiers et leurs familles se portent comme les oligarques d’Ukraine ou d’ailleurs. Ils prélèvent une véritable dime sur l’entreprise.

Et les actionnaires bien de chez nous, les riches de souche hexagonale, comment vont-ils ? Bien, très bien, merci pour eux. Avec 50 milliards de dollars de dividendes versés en 2013, la France se situe en troisième place, juste derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Autrement dit, une fois que l’on enlève les deux principales places financières de la planète (Wall Street et la City), Paris est la ville de toutes les opportunités pour actionnaires en mal de rentabilité.

C’est bon à savoir, vu ce que l’on entend sur la santé des entreprises écrasées par les « charges » (celle du travail, pas du capital, dont on ne parle jamais), l’avenir des riches tondus par le fisc, le sort des malheureuses banques, et le manque d’« attractivité » d’un pays boudé par les capitaux, au point que le président de cette drôle de République en est à faire des risettes au président du Medef sans obtenir le moindre remerciement en retour.

En fait, les chiffres précités ne font que confirmer les résultats récents du CAC 40. Selon les dernières statistiques, les profits de ces ténors sont passés de 59,8 milliards d’euros en 2012 à 73,6 milliards en 2013 (+23%), et devraient atteindre 87,3 milliards (+19%) au terme de cette année.

Dans un pays où l’on nous explique jusqu’à plus soif que les caisses sont vides, voilà une musique dissonante. Imaginons une seconde le concert auquel on aurait eu droit si, par hypothèse absurde, les grosses légumes du CAC 40 avaient annoncé des pertes. Seulement voilà. Depuis 2007, nonobstant la crise dont ils sont les premiers responsables, Nos Amis de la Bourse ont toujours obtenu des résultats positifs - inégaux, certes, mais positifs.

Le problème est que l’on n’en mesure aucunement les conséquences sur l’économie, l’investissement et l’emploi. En effet, les groupes concernés se développent surtout à l’étranger. Pour eux, la France est plus un boulet qu’une patrie. Ils boycottent l’hexagone sous prétexte que la « compétitivité » n’y est pas ce qu’elle est ailleurs, oubliant au passage de préciser que leur expansion serait impossible sans leur base nationale, largement nourrie de fonds publics.

Ainsi se referme le piège. D’un côté, des groupes hyper puissants qui se développent hors sol. De l’autre, des PME qui tirent la langue faute de demande (merci l’austérité) et de moyens (merci les banques).

Voilà pourquoi le « pacte de responsabilité » idéalisé par le Medef tombe à plat. Pour l’essentiel, il va bénéficier aux multinationales qui profitent déjà des aides publiques pour s’expatrier, tandis que les petites entreprises de l’industrie seront réduites à la portion congrue.

Mieux vaudrait cibler les interventions et rappeler les groupes du CAC à leurs responsabilités, en exigeant des engagements clairs et précis en contrepartie d’éventuelles aides publiques. Mieux vaudrait redire haut et fort que les tirades sur le patriotisme économique sont destinées à tout le monde, y compris à ceux qui se comportent comme des émigrés de luxe.

et on leur a tjs pas coupé la tete ....
notez en passant que jamais les "analystes" ne précisent que c'est GRACE à la crise et l'argent des plus pauvres
que les plus riches s'enrichissent.
le hold up du siecle.
légal celui là .......
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Ven 9 Mai - 8:32

Inégalités: les premiers billionaires dans 25 ans
http://www.humanite.fr/inegalites-les-premiers-billionaires-dans-25-ans-526795
Avec la concentration de plus en plus de richesses entre les mains de moins en moins de personnes, les premiers billionnaires, des richissimes dont la fortune dépassera les 1000 milliards de dollars, sont attendus pour 2039.

Ils seront Chinois, Indiens ou Américains, selon les projections du Times. Bill Gates, l’actuel homme le plus riche du monde (autour de 76 milliards de dollars actuellement) est le favori, bien que retraité. Le crédit Suisse, forcément très intéressés par cette clientèle, espère selon ses projections que 11 personnes auront un compte en banque à 12 zéros à l’horizon 2050. L’analyse de la banque, prenant en compte les prévisions de la croissance mondiale, montre qu’il pourrait y avoir un milliard de millionnaires d’ici 20 ans. Près d’un quart de la population adulte. Mais qu’il est plus probable, au vu de la concentration des richesses, qu’il y ait plutôt une petite douzaine de billionaires. Et des inégalités toujours plus criantes.

Récemment, l’ONG Oxfam montrait que les 67 plus riches possédaient autant que les 3,5 milliards d’humains les plus pauvres (http://www.humanite.fr/les-67-plus-riches-possedent-autant-que-les-35-milliards-plus-pauvres) . Autre classement parlant, celui de Forbes, qui recense les 400 plus grandes fortunes des Etats-Unis. Il y a 30 ans, il fallait 75 millions de dollars pour en faire partie, aujourd’hui il n’y a plus que des milliardaires. Et la part de la richesse accumulée de ces 400 plus riches, rapporté au PIB des Etats-Unis, a plus que triplé.

Difficile de se rendre compte de ce qu’est 1000 milliards de dollars. C’est 140 dollars pour chaque habitant de la planète. Le Times estime aussi que cela permettrait d’acheter l’intégralité du foncier du centre de Londres, la 3ème ville la plus chère du monde en matière d’immobilier, avec un prix moyen au mètre carré autour de 30.000 euros.

tjs pas les guillotines ??
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Sam 17 Mai - 11:00

Athènes : "Rasé et perfusé, il est viré du bloc opératoire."
Conséquences tragiques des restrictions budgétaires qui ont mis en faillite le système de santé public, les incidents de ce genre se multiplient en Grèce -
>>>
http://www.humanite.fr/athenes-rase-et-perfuse-il-est-vire-du-bloc-operatoire-530115

Comment on ne meurt pas aux urgences quand on a de la chance
Aux urgences de l’hôpital Bichat, à Paris, un médecin l’a renvoyé chez lui, malgré une grave crise d’asthme. La crise a redémarré quelques heures plus tard. Témoignage.
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/16/comment-meurt-urgences-quand-a-chance-252218

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

Un émir se paye tout un étage dans un hôpital public français
http://www.liberation.fr/societe/2014/05/16/un-emir-se-paye-tout-un-etage-dans-un-hopital-public_1019196?xtor=rss-450
Neufs chambres ont été réservées et aménagées selon ses désirs.
Un riche émir du Golfe a privatisé début mai un étage d’un hôpital public en région parisienne, demandant plusieurs aménagements comme l’installation de douchettes dans les WC ou de mobilier,
a confirmé vendredi à l’AFP le syndicat SUD. Neuf chambres du 7e étage de l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), ont été réservées entre le 8 et 14 mai pour accueillir l’homme d’affaires, dont le nom n’a pas été communiqué, et les personnes qui l’accompagnaient (gardes du corps, famille), a précisé l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), confirmant une information du Canard enchaîné.
Des douchettes ont été installées dans les toilettes et retirées depuis, du mobilier comme des chaises et un canapé ont été sortis des réserves de l’établissement et le patient s’est attaché les services d’un traiteur, a reconnu l’AP-HP. L’autorisation de réservation des chambres par le professeur de chirurgie orthopédique qui a opéré l’émir a été acceptée par la direction de l’hôpital compte tenu «de l’importante recette attendue», justifie l’AP-HP.

«C’est choquant, même s’il a payé: mettre à disposition un étage et permettre à une personne d’effectuer des travaux parce qu’elle est riche, ce n’est pas l’image de l’assistance publique. C’est considérer uniquement l’aspect mercantile», a déploré le secrétaire général Sud de l’AP-HP Jean-Marc Devauchelle. «Avoir une chambre individuelle ne devrait pas être un luxe», a poursuivi Devauchelle, interrogé par l’AFP.

L’AP-HP souligne que si le patient a réservé neuf chambres, c’est pour des «contraintes de sécurité» et que la date a été choisie «en raison de la baisse d’activité inhérente» aux longs week-ends et n’a «en aucun cas pénalisé les autres patients». «Il n’a jamais eu d’infirmières ou d’aides-soignantes dédiées. Les règles du fonctionnement du service ont été respectées», précise l’AP-HP, ajoutant qu’un devis a été réalisé en amont de l’hospitalisation et payé en totalité par le patient. Conformément à la loi de financement de la Sécurité Sociale, «la prestation a été majorée de 30%, ce qui s’applique habituellement aux patients non-résidents», a ajouté l’AP-HP. Cette activité est «peu développée» à l’AP-HP et représente que 0,5% de patients, conclut-elle.

...............................
en fait non. pas les guillotines ...
définitivement les piscines d'acide.
vivants !!!!!
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Dim 18 Mai - 9:38

Emir à l'hôpital: «Renoncer aux riches patients serait contre-productif»
«Renoncer à ces riches patients serait contre-productif», ajoute-t-il en précisant que sur les quatre premiers mois de l’année, 1.000 riches patients étrangers ont été accueillis, «ce qui représente 0,4% de nos patients» et a permis «de dégager une marge de 2,5 millions d’euros».
Le patron de l’Assistance publique pense atteindre «3.000 patients à la fin de l’année, un peu plus que les années précédentes». «On peut tabler sur environ 8 millions d’euros de gains. De quoi réduire de 15% notre déficit qui s’élève à 59,9 millions d’euros en 2013», dit-il.
Les patients étrangers peuvent aussi s’avérer mauvais payeurs. Selon le JDD, ils ont laissé à l’AP-HP une ardoise de 90 millions d’euros en 2012
.
>>>
http://www.liberation.fr/societe/2014/05/18/un-emir-privatise-un-etage-d-un-hopital-hirsch-assume-l-argent-gagne-pour-l-ap-hp_1020042?xtor=rss-450
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Jeu 29 Mai - 11:14

Dans les Disney comme dans notre imaginaire, la nature disparaît
Moins nous sommes en contact avec la nature, moins celle-ci sera présente dans notre imaginaire et moins nous aurons envie de la protéger. Ce cercle vicieux a été étudié par la psychologie et porte le nom d’« extinction de l’expérience » ou encore d’« amnésie environnementale générationnelle »
A partir des années 80, on voit aussi apparaître des films où on ne trouve quasiment aucune scène comportant un élément de nature et aucun animal dans le décor.
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/28/les-disney-comme-imaginaire-nature-disparait-252525
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Jeu 29 Mai - 11:23

Et soudain, je vous vois par la caméra de votre salon...
En France, des centaines d’objets connectés à Internet sont accessibles sans mot de passe : caméras, imprimantes, scanners... Nous en avons pris le contrôle, puis retrouvé leurs propriétaires.
>>>
http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/28/soudain-vois-camera-salon-252499

vite, je vais vomir ... - Page 34 FNrYH
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Ven 30 Mai - 9:29

BNP Paribas : Oubliez l'amende de 10 milliards, le vrai risque est au tribunal
Une amende record pour en faire un exemple. Selon le Wall Street Journal, BNP Paribas pourrait se voir infliger une pénalité de 10 milliards de dollars pour avoir contourné les embargos américains en Iran, à Cuba et au Soudan. Washington reproche à la banque française d’avoir d'avoir effectué des paiements en dollars dans ces pays, ce qui est complètement illégal depuis le milieu des années 2000.
Même responsable, les grandes banques ont souvent été sauvées grâce à l’argument "too big to fail", qui résume l'importance de leur préservation au nom de la stabilité du système financier. A ce concept s’ajoute aussi le "too big to jail", qui explique qu’une banque ne peut pas non plus être "emprisonnée", au nom de l’équilibre financier.
Le patron de la banque américaine Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, a mis en garde contre les risques de sanctions trop dures pour le système financier. Etant donné les multiples connexions des banques du monde les unes avec les autres, cela pourrait affecter les relations de crédit à l'intérieur du système financier.
>>>
http://www.huffingtonpost.fr/2014/05/30/bnp-amende-paribas-iran-cuba-etats-unis_n_5414183.html?utm_hp_ref=france&ir=France
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Sam 31 Mai - 9:46

« Tu es jolie aujourd’hui » : je suis une stagiaire tombée au milieu des requins
http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/30/suis-stagiaire-tombee-milieu-requins-252552
MAKING OF
Lou Gomez (un pseudonyme) est une étudiante qui termine son stage dans un cabinet de gestion de patrimoine dans le VIIIe arrondissement de Paris. Très choquée par les mœurs de ce milieu, et notamment par le sexisme ambiant, elle a voulu le décrire, mais sans nommer la société en question pour ne pas embarrasser les personnes qui l’ont prise en stage.
=============


Ils parlent de fric comme on parlerait de pâtes, déjeunent dans les plus grands restaurants et n’ont jamais mal au crâne après une soirée arrosée. Ils se prennent pour les rois du monde, sortis de la cuisse de Jupiter. Ils fument le cigare pour donner l’illusion d’un quelconque plaisir, prennent un air détaché quand il s’agit de s’acheter une nouvelle voiture et hurlent à la vue du champagne.

Bienvenue dans un autre monde, au-delà des frontières du normal ou plutôt de l’acceptable. Bienvenue dans un monde où l’on chie sur des chiottes en marbre et où payer un café 12 euros est un plaisir partagé. Dire que vous êtes riche n’est pas un problème : ne pas l’être en serait un.

La démarche parle pour eux, le cou fier d’exister, la tête relevée et la prunelle des yeux préoccupée par le problème de l’instant. Ecrire qu’ils n’ont pas de charisme serait mentir : ils sont trop fiers d’exister pour paraître insignifiants. Ces sourires hypocrites, las de perdurer, ce ton faussement mondain et cette arrogance sans équivalent parlent pour eux.

Ils tuent vos principes et mâchent les faibles

L’associé numéro un du cabinet où je suis stagiaire ne s’en cache pas :

« J’adore le luxe, je préfère passer trois jours dans une suite plutôt que 45 dans un milieu de gamme »

« Si tu n’as pas de Rolex à 40 ans, c’est que tu as raté ta vie »

Les juger ne sert à rien puisque la remise en question n’est pas à l’ordre du jour et qu’ils penseront que vous êtes jaloux. Je suis peinée de constater qu’ils n’ont pas d’amis, qu’ils sont les proies idéales des femmes vénales mais plutôt bonnes et sans intérêt, sinon celui plutôt ridicule de se torcher avec du blé.

Ils tuent le temps, tuent vos principes et mâchent les faibles, les opprimés et les innocents. Ils les roulent dans la boue et prennent pour témoin leurs amis qui n’en sont pas.

Ils méprisent les pauvres et l’avouent sans retenue, sans complexe, lorsqu’ils sont entre eux. Ils parlent des Roumains comme d’un problème à solutionner :

« Ils ont envahi le VIe arrondissement… »


Un problème « déontologique »

D’ailleurs, l’assistante (ancien top model) m’avoue un jour être confrontée à « un problème déontologique ». Je la questionne donc, lui demandant avec insistance à quoi elle fait référence. Elle me précise qu’à moi, elle ne peut en parler mais finit par craquer :

« Je suis en pleine sélection de CV pour un nouveau conseiller, et il y a un bon profil, je suis donc allée voir sur sa page Facebook, mais il est noir… »

Je m’indigne naturellement, sans pour autant sortir de mes gonds :

« Je ne vois pas le rapport, quel est le problème ? ».

Elle me regarde, d’un air visiblement gêné d’avoir parlé et poursuit :

« Je n’ai jamais vu de Noirs ni d’Arabes dans ce cabinet… »

Alors je lui réponds que les entreprises se doivent, aux yeux de la loi, d’écarter tout élément d’origine lors d’un recrutement, ce qui me paraît sur le moment élémentaire de rappeler. Je suis outrée de sa réponse, et je voudrais partir du cabinet pour ne plus jamais reparaître :

« Oui, mais si je le sélectionne pour un premier entretien, après c’est moi qui me fais taper sur les doigts ! »

J’évolue et je tente de m’adapter à cet environnement sans équivalent, ce cabinet largement connu sur la place de Paris.

Des hommes mariés, mais ayant des maîtresses. Bien apprêtés, appartenant à un carcan moral solidement constitué, qui s’autorisent des excursions nocturnes. La nuit venue, ils s’amusent comme ils le peuvent, enfin décomplexés et lâchant prise gagnés par l’ivresse.

« Ce pantalon, tu oublies »

Je reviens tout juste de Caracas, au Venezuela, et je débarque là dans ce cabinet de gestion de patrimoine : bureau en marbre, café Nespresso, m’as-tu vu à tire-larigot, les consultants présentent bien, ils sont classes, je me surprends à les envier de temps à autre tant ils ont l’air d’avoir de l’argent. Beaucoup d’argent.

Au début, je prends sur moi quand j’entends :

« Où est ta veste de tailleur ? »

« C’est quoi ce pull ? »

« Tu crois que tu vas pouvoir faire quelque chose pour tes cheveux ? »

Pourtant, je me remets en question. Je mets fin aux paréos, aux tongues, à la tranquillité, au laisser-aller. Je fais un effort, je vais chez le coiffeur, achète des vêtements appropriés, quelques tailleurs et j’y retourne de plus belle. Je tente de m’adapter, je ne me laisse pas le choix :

« Bravo, pour les cheveux, c’est bien il y a du progrès, par contre ce pantalon, tu oublies ! Il faut sortir de l’adolescence Lou, on est dans un cabinet de gestion de patrimoine, et dans un beau quartier ».

Depuis, après un mois de stage là-bas, déterminée à m’adapter, on me félicite :

« Je tenais à te féliciter pour tes efforts, une vraie banquière. »

« Lou, tu es jolie aujourd’hui »

Mais les réflexions quant à ma tenue qui se doit d’être irréprochable ont laissé place à des réflexions déplacées, qui sont je pense le lot de beaucoup de femmes.

Je ne connais même pas son prénom, c’est un conseiller moyen, égal à un autre, sans réel talent sinon celui de convaincre des particuliers appartenant aux quelque 10% de la population à plus de 30 000 euros par an d’investir dans des produits financiers ou immobiliers (le risque zéro n’existant pas). Il entre dans la pièce où je travaille et me lâche :

« Lou, tu es jolie aujourd’hui. »

Je suis médusée, atterrée, je ne comprends pas, je reste con. Je force le sourire et plante mes yeux dans les siens, l’air agacée je lui réponds : « Merci ».

Dans l’open-space, les allers et venues sont importants, de nombreuses personnes y travaillent et s’y plaisent. Certains préfèrent s’isoler parce que c’est bruyant et le lieu idéal pour les personnes extraverties. Ainsi, vêtue d’une chemise en soie beige et d’un pantalon noir, j’entends un consultant (que j’apprécie pourtant pour son humour aristo et l’autodérision dont il fait preuve) dire :

« Lou, si tu pouvais repasser dans la pièce, on voit à travers ta chemise avec la lumière du soleil… »

Que faire à ce moment-là ? Un scandale ?

Il me « complimente » chaque fois qu’il peut

Le consultant qui est mon titulaire, avec qui je vais en rendez-vous est un homme simple, entier, et profondément gentil mais qui se permet de me « complimenter » chaque fois qu’il en a l’occasion. J’assiste à des monologues dans lesquels il me mentionne :

« T’es jeune et toute mignonne » ;

« Elle te va bien cette coiffure » ;

« T’es bien aujourd’hui » ;

« T’es bien maquillée là. »

Je ne prends pas la posture de la victime parce que je n’en suis pas une, mais je fais partie de ces femme qui souhaitent bénéficier de commentaires valorisants quant à leurs caractéristiques morales et non physiques.

Toujours est-il que lui, l’associé numéro un, n’est que trop faiblement constitué mais toujours bien habillé. Tantôt agacé, tantôt souriant, jamais indifférent mais bien dans le souci de l’instant, il est vénéré par la plupart des conseillers qu’il a embauchés avec un soin particulier. Ces derniers ont l’illusion, lors de la première présentation du cabinet, et avant même d’être embauchés, qu’ils ont trouvé LA solution à leurs problèmes et qu’ils s’enrichiront à vue d’œil sans avoir à fournir beaucoup d’efforts.

Il nous manipule avec classe et intelligence

Ils brandissent alors précocement la clef de la réussite et étanchent leur soif de liberté.

Le loup leur a jeté de la poudre aux yeux. Tout le monde s’autorise à l’admirer un peu, même moi. Il est l’associé principal et probablement millionnaire. Il est calculateur mais sort du commun des mortels. Il veut tout savoir, pour tout contrôler et la plupart d’entre nous, même les stagiaires, trouvons cela normal de travailler un jour férié. Il nous manipule avec classe et intelligence.

Un conseiller s’est épris d’une des stagiaires qui, comme moi, est arrivée il y a peu. Leur amour est simple et véritable, sans artifice aucun.

Pourtant, lorsqu’il s’est confié à quelques personnes du cabinet, il ne s’attendait pas à se voir contraint d’en parler au tout-puissant. Dans son bureau, après l’avoir ignoré pendant deux jours, celui-ci lui avoue qu’il est déçu d’être le seul ignorant la situation au sein du cabinet, et qu’il aurait souhaité, « en tant qu’ami », être prévenu en premier.

Il le culpabilise, lui dit qu’ils sont amis et que ce genre de chose s’avoue entre amis. Il insiste sur le terme « ami » et mon référent a les yeux brillants, se sent important, alors qu’en réalité, il faut l’assumer, il est complètement manipulé.

Je suis une simple stagiaire arrivée dans un milieu de requins : mes yeux sont neufs et choqués puisque je reviens de loin, où ce genre de problème n’avait clairement pas lieu d’être. Cet univers m’était étranger. L’argent, le pouvoir, le sexe, j’ai finalement l’impression que tout est lié.

.......
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Dim 1 Juin - 8:15

Mon client reste au trou. La faute au score du FN aux européennes
http://blogs.rue89.nouvelobs.com/derriere-le-barreau/2014/05/31/mon-client-reste-au-trou-la-faute-au-score-du-fn-aux-europeennes-233023
Alain est en détention provisoire depuis un an pour avoir facilité l’entrée et le séjour irrégulier d’immigrés en servant de témoin à des mariages qu’il savait de complaisance. Il a été témoin une dizaine de fois et a touché 300 euros pour chacun.

Alain n’est pas français mais marié à une Française avec laquelle il a deux enfants. Il a presque 50 ans et n’a jamais été condamné. Le juge d’instruction trouve que ce ne sont pas des preuves suffisantes d’insertion, qu’Alain pourrait s’enfuir avant le jugement, qu’il faut donc le maintenir en prison.

Alain ferait partie d’une « bande organisée », dont il n’est pas l’organisateur. D’ailleurs, Alain n’en connaît qu’un parmi la dizaine d’autres mis en examen. C’est le propre du « réseau » d’être cloisonné pour que personne ne puisse parler.

Alain a fait appel de la décision de rejeter sa demande de mise en liberté prise par le juge d’instruction. Il comparaît devant la cour d’appel et demande qu’on lui fasse confiance. Peine perdue d’avance, la cour confirme les décisions prises dans 90% des cas.

Le président trouve que l’infraction est grave, qu’elle est en pleine actualité. Quelle actualité ? D’autant plus que cela fait un an qu’Alain est incarcéré…

Alain, responsable de la xénophobie

Le président s’explique :

« C’est à cause d’affaires comme la vôtre que les gens deviennent xénophobes et cela donne le résultat qu’on a vu aux élections européennes. »

Alain avait entendu le matin à la radio que c’était à cause du chômage, de la croissance qui ne revenait pas, de la désespérance, de François Hollande même. Alain n’avait pas entendu qu’il était responsable de la xénophobie du pays. Responsable peut-être pas, mais manifestement coupable, oui.

Le président fait mine de réfléchir à sa décision :

« La cour va étudier votre demande de mise en liberté. Elle va se demander si vous valez davantage que vos actes. »

La formule claque avec dureté.

Alain appréhende d’autant plus la réponse qui lui sera donnée. Quelques minutes plus tard, la cour revient. Non, il est dit qu’Alain ne vaut rien.
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  ivo Jeu 5 Juin - 8:31

L’animateur et producteur français de télévision Arthur réside officiellement en Belgique, selon un document administratif, plusieurs médias évoquant mercredi un nouveau cas d'«exil fiscal».
Il dispose d’une fortune importante, la 229e de France selon le magazine Challenges, qui la chiffre à 200 millions d’euros.
De nombreux Français fortunés ont choisi de s’installer en Belgique, où la fiscalité est plus avantageuse qu’en France pour les plus riches, notamment en raison d’une faible taxation du capital et de l’absence d’impôt sur la fortune (ISF).
La commune résidentielle d’Uccle, l’une des plus cossues de l’agglomération bruxelloise, est particulièrement prisée des exilés fiscaux. Sur ses 82.000 habitants, 12.000 sont Français, a indiqué Armand De Decker sur RTL, soulignant que l’arrivée des Français s’était «accélérée» depuis la dernière élection présidentielle, au printemps 2012.
>>>
http://www.liberation.fr/economie/2014/06/04/belgique-l-animateur-arthur-s-installe-dans-un-quartier-prise-par-les-exiles-fiscaux_1033766?xtor=rss-450

vite, je vais vomir ... - Page 34 650377-french-tv-producer-arthur-arrives-at-the-residence-of-israeli-president-shimon-peres-for-a-state-din
ivo
ivo

Messages : 26732
Date d'inscription : 17/05/2009

http://gravos.110mb.com/

Revenir en haut Aller en bas

vite, je vais vomir ... - Page 34 Empty Re: vite, je vais vomir ...

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 34 sur 40 Précédent  1 ... 18 ... 33, 34, 35 ... 40  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum