piraterie moderne

Un thonier concarnois attaqué par des pirates somaliens
Faits divers mercredi 17 novembre 2010



Un thonier de Concarneau (Finistère), le Talenduic, a été attaqué aux lance-roquettes et aux armes automatiques, alors qu’il naviguait dans la zone économique exclusive des Seychelles à 600 miles de la Somalie, ce mercredi matin. Deux embarcations rapides, avec des hommes armés à leur bord, ont poursuivi le bateau de pêche basé dans le port breton de Concarneau.

Armes lourdes

Les agresseurs ont tiré 2 roquettes et des rafales d’armes automatiques contre le thonier. Les fusiliers-marins français responsables de la sécurité du bateau ont réussi à repousser l’agression. Cependant, les pirates ont réussi à s’approcher à seulement un nautique du bateau de pêche lorsqu’ils ont finalement décidé d’abandonner la poursuite.

Parti du Koweit à destination des Etats-Unis, un super pétrolier battant pavillon grec, le Irene SL, a été arraisonné au large des côtes du sultanat d’Oman. Le groupe d’individus armés a pris le contrôle du navire, qui transporte quelque deux millions de barils de pétrole.

L’équipage est composé de sept Grecs, 17 Philippins et un Géorgien.
Aucun contact n’a pour l’instant pu être établi avec les ravisseurs.

Mardi déjà, des pirates armés de grenades RPG avaient pris le contrôle, dans l’océan Indien, d’un pétrolier italien qui se dirige désormais vers les côtes somaliennes.

Des pirates somaliens ont capturé dans l’océan Indien un yacht américain avec quatre Américains à bord, a annoncé Ecoterra International une ONG qui surveille l’activité maritime dans la région.

Le yatcht a été capturé dans l’après-midi à 240 milles nautiques (environ 440 kilomètres) de la côte d’Oman.

WASHINGTON — Quatre Américains dont le yacht avait été capturé par des pirates somaliens ont été tués peu avant une tentative de sauvetage des forces américaines, a indiqué le Pentagone mardi.
A environ 6H00 GMT, "alors que des négociations étaient en cours pour obtenir la libération des quatre otages américains, les soldats américains ont riposté à des coups de feu en provenance du bateau piraté S/V Quest", a annoncé le Pentagone dans un communiqué.
Après avoir abordé le bateau, les soldats ont découvert "que les quatre otages avaient été abattus par leurs ravisseurs", sans que les soldats parviennent à les ranimer, selon le Pentagone.
Deux pirates ont été tués dans l'assaut et 13 capturés. Les forces américaines ont également retrouvé les corps de deux autres pirates à bord du S/V Quest.
"Nous exprimons nos plus sincères condoléances pour les vies innocentes perdues de façon inhumaine à bord du Quest", a déclaré le général James N. Mattis, chef du Commandement central américain.
Le S/V Quest avait été capturé vendredi à 240 milles nautiques (environ 440 kilomètres) de la côte d'Oman, et était suivi depuis environ trois jours par les militaires américains, selon le communiqué.
Ses propriétaires, Jean et Scott Adam, qui naviguent autour du monde depuis plus de sept ans, avaient prévu de faire escale notamment à Djibouti et Oman.
Copyright © 2011 AFP

Selon l'armateur de la Dynacom Tankers Managements Ltd. des pirates se sont emparés hier d'un de ses pétroliers. Selon les informations de cette compagnie, Le Smyrni se trouvait alors en mer d'Arabie ou mer d'Oman : "Nous n'avons plus de contact avec le navire depuis que les pirates sont montés à bord."

Ce pétrolier, battant pavillon libérien, transporte 135.000 tonnes de brut, a indiqué Dynacom en précisant que "toutes les autorités concernées" avaient été alertées.

Un pétrolier grec ( ... ) Ce pétrolier, battant pavillon libérien

Le procès de six pirates somaliens présumés, accusés d'avoir participé en 2008 pour l'attaque du voilier de luxe français Ponant s'est ouvert ce matin devant la cour d'assises de Paris. Ce procès, le deuxième du genre en France, débute alors que les accrochages armés entre les pirates et les forces internationales envoyées sur place s'intensifient au large de la Somalie.


Une opération de la Marine nationale pour intercepter des pirates © Marine nationale

La Somalie, un des pays les plus pauvres et les plus instables au monde. Un pays dévasté par la guerre civile. Il n'y a pas de gouvernement stable. La situation dans ce pays qualifié par le chef de la diplomatie de Londres William Hague, de "pire Etat de non-droit au monde".
La Somalie est aujourd'hui infestée par des pêcheurs devenus pirates.
Ils sont à l'origine d'une activité très lucrative aujourd'hui. La piraterie est devenue un véritable business.
La rançon moyenne payée aux pirates est passée de 4 millions de dollars en 2010 à 5 millions en 2011, mais le montant global des rançons s'est élevé en 2011 à 160 millions soit seulement 2% du coût total de la piraterie en Somalie, note Oceans Beyond Piracy.
Huit navires et 235 marins seraient toujours otages des pirates somaliens.

La législation évolue

Pour tenter d'endiguer le phénomène, les initiatives militaires dans l'Océan indien ont été multipliées: mission Atalante, lancée en 2008 par l'Union européenne (UE), opération Ocean Shield de l'Otan. En France, l'Etat a aussi accepté de mettre à disposition des "équipes de protection embarquée" (EPE), composées de militaires, pour certaines activités jugées "stratégiques".

Une loi adoptée en janvier 2011 reconnaît finalement aux tribunaux français une compétence "quasi universelle" pour juger les pirates appréhendés par des agents français quelle que soit la nationalité du navire ou des victimes.
Et sur le plan diplomatique, l'UE tente de convaincre les pays africains de l'Océan indien de signer des "accords de transfert" de pirates somaliens arrêtés pour qu'ils y soient jugés. En 2009, de tels accords ont été signés avec le Kenya et les Seychelles, puis en 2011 avec l'île Maurice. "90% des pirates ne sont pas jugés", relèvent toutefois les chercheurs, dont certains prédisent que la piraterie, "nouvel avatar de la mondialisation", pourrait dans les prochaines années devenir "une normalité" de l'environnement maritime.

Cela fait des années que les experts estiment que la seule solution pour lutter contre la piraterie est d'intervenir à terre. Après avoir réfléchi, l'UE a finalement donné son feu vert en mars dernier à des "mesures plus énergiques" pour neutraliser les repaires de pirates sur les côtes somaliennes.

Pour la première fois, la semaine dernière, un hélicoptère de la force européenne anti-piraterie Atalante a frappé une base de pirates au centre de la Somalie. Plusieurs embarcations utilisées par les pirates ont été détruites.
Des opérations comme celle là, il y en aura d'autres. Une manière pour la communauté internationale de montrer sa volonté de lutter plus énergiquement contre la piraterie dans l'Océan Indien.
L'objectif déclaré est très clair : "casser le modèle économique" de ces flibustiers somaliens à tous les niveaux. Les navires de la force Atalante peuvent désormais "neutraliser" les dépôts des pirates le long des côtes et sur les plages, à savoir leurs bateaux et leurs réserves de carburants.
Les hélicoptères ne pourront pas frapper à plus de quelques centaines de mètres à l'intérieur des terres.
Ces pirates utilisent essentiellement de petits bateaux côtiers, des skiffs, équipés de puissants moteurs, pour attaquer cargos, pétroliers ou chalutiers. Si l'abordage réussit, ils prennent en otage les équipages et réclament des rançons qui s'élèvent à plusieurs millions de dollars.

L'Union européenne a aussi décidé de prolonger de deux ans, jusqu'en décembre 2014, la mission de sa force navale chargée de lutter contre la piraterie maritime dans l'océan Indien.

Les eurodéputés Verts allemands sont opposés à une intervention à terre. Ils ont mis en garde contre "une nouvelle étape vers la militarisation" de la lutte contre les pirates. "Il existe une probabilité élevée que des forces militaires de l'UE blessent voire tuent des civils" ou "soient confrontées à des groupes armés qui ne se réclament pas des pirates", selon eux.

Le ministère public avait requis 10 à 15 ans de réclusion criminelle pour ces Somaliens de 25 à 50 ans. Les six hommes étaient accusés d'avoir participé, à différents niveaux, à la prise d'otages sur un voilier, le Ponant, en avril 2008.


Une reconstitution de la prise d'otages avait eu lieu en juillet 2010 à Nice © Reuters Sébastien Nogier

L'affaire était devenue l'un des symboles de la piraterie au large de la Somalie. Le 4 avril 2008, le Ponant, un voilier avec à son bord 30 membres d'équipages, est arraisonné à l'entrée du Golfe d'Aden. Le bateau est ensuite dérouté vers les côtes somaliennes, où plusieurs dizaines d'hommes se relaient pour surveiller les otages. Ces derniers sont libérés une semaine plus tard, sains et saufs, mais contre une rançon de 2,15 millions de dollars, payée par l'armateur.

Sur ces dizaines de pirates, six ont été interpellés à terre par les forces spéciales françaises. Ils étaient à bord d'un 4x4 contenant des armes... et une partie de la rançon.

Trois d'entre eux clament toujours leur innocence

Sur les six accusés, un seul a reconnu pendant le procès avoir participé à l'opération, c'est lui qui écope de la peine la plus lourde, dix ans de prison. Deux autres ont simplement avoué qu'ils étaient des ravitailleurs des pirates. Ils leur auraient fourni des chèvres, du khat et des cigarettes. Les trois autres ont toujours nié les faits, deux ont été acquittés.

Tous ont été maintenus en détention provisoire depuis quatre ans. Le procès n'avait commencé que le 22 mai dernier.

Explications avec Nathalie Rodrigues, au palais de justice de Paris

Société
Le pirate somalien que l'Etat veut juger et expulser en même temps
26 octobre 2012 à 20:03 (Mis à jour: 20:07)



Récit Youssouf Mohamed Ahmed a été condamné en 2011 pour sa participation à une prise d'otages sur un voilier français, dans le golfe d'Aden. Il attend son procès en appel, avec une menace d'expulsion sur le dos.
Par SYLVAIN MOUILLARD

L’Etat français veut renvoyer dans son pays d’origine un Somalien de 22 ans... censé être jugé en appel début 2013 à Melun. Au coeur de ce cafouillage judiciaire et administratif : Youssouf Mohamed Ahmed, condamné en première instance, le 30 novembre 2011, pour son implication dans la prise d’otages du voilier Carré d’As. Il est, jusqu'au 19 novembre, incarcéré à Fleury-Mérogis.

Rappel des faits : le 2 septembre 2008, le voilier de Bernadette et Jean-Yves Delanne est pris d’assaut par des pirates somaliens, alors qu’il vogue dans le golfe d’Aden. Le couple de Français est retenu pendant quinze jours. Les ravisseurs, dont Youssouf Mohamed Ahmed, demandent une rançon de 4 millions de dollars, qui tombera ensuite à deux millions. Dans la nuit du 15 au 16 septembre, les commandos de la Marine nationale donnent l’assaut. Les deux otages sont libérés, sains et saufs. Un pirate est tué, six autres capturés. Après une semaine aux mains de l’armée française, ils arrivent en France le 23 septembre où ils sont immédiatement placés en garde à vue.

Trente-huit mois de détention provisoire plus tard, les voilà présentés devant la cour d’assises des mineurs de Paris - Youssouf Mohamed Ahmed avait 17 ans au moment des faits. Ils sont notamment accusés d’association de malfaiteurs et de séquestration. Aux yeux de leurs avocats, le procès se déroule bien. Il met en lumière le rôle de seconds couteaux de leurs clients. Youssouf Mohamed Ahmed, par exemple, était cuisinier et gardien à bord du Carré d’As. Le commanditaire, Youssouf Haji Shiré, resté à terre au moment de la prise d’otages, n’a pas été inquiété. Après deux semaines de débat, cinq accusés écopent de 4 à 8 ans de prison, en deçà des réquisitions du Parquet. L’accusation fait appel de la décision.
«Il était complètement paumé»

Le second procès doit avoir lieu du 22 janvier au 6 février 2013. Problème : Youssouf Mohamed Ahmed sera alors libre puisqu'il aura effectué l’intégralité de ses quatre années de détention. Surtout, dans la foulée, il pourrait être renvoyé en Somalie. Le 17 octobre, la préfecture de l’Essonne (91) a en effet émis une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) à son encontre. Rachel Lindon, avocate du jeune Somalien, n’en revient pas de la décision des autorités préfectorales. «Le texte commence par une phrase magique», s’emporte-t-elle, amère. Il est écrit que Youssouf Mohamed Ahmed «ne peut prouver être entrer [sic] régulièrement sur le territoire français». Un argumentaire difficile à comprendre, quand on sait que l’homme est arrivé dans l’Hexagone via un avion militaire, qui a atterri sur la base de Villacoublay...

Autre grief formulé par la préfecture : Mohamed Ahmed «se maintient en situation irrégulière sur le territoire français depuis son arrivée en France en 2008.» Rachel Lindon explique : «Mon client était en détention et, de facto, avait obligation de rester en France. Quant à déposer une demande d’asile, elle n’aurait eu aucune chance d’aboutir, surtout pour quelqu’un en attente de jugement pour crime.»

En outre, le Somalien a souffert des conditions de détention dans les prisons de Fresnes et Fleury-Mérogis. Isolement, absence d’interprète, violences... Youssouf Mohamed Ahmed «a fait une tentative de suicide, a été interné plusieurs mois dans une unité psychiatrique», relate Rachel Lindon. Des faits plusieurs fois dénoncés au contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue. «Il était complètement paumé», juge son avocate, expliquant ainsi l'absence de demande d'asile.
Menaces de mort

Rachel Lindon rappelle les menaces qui pèsent sur son client dans son pays d’origine. «Au cours des procédures judiciaires, les accusés ont donné les noms de leurs chefs. Si Youssouf Mohamed Ahmed retournait dans la région du Puntland [la base arrière des pirates somaliens, ndlr], il serait menacé de mort. Aller à Mogadiscio, la capitale ? Il ne faut même pas y penser, les Shebab [des miliciens islamistes, ndlr] tuent tout le monde.»

L'avocate attend de pouvoir rencontrer son client au calme, afin de faire le point sur son dossier. «On va voir s’il veut déposer une demande d’asile auprès de l’Ofpra», explique-t-elle. Les premiers jours de liberté du jeune Somalien sur le territoire français ne seront pourtant pas de tout repos. Sous le coup de l'OQTF, il risque, en cas de contrôle policier, d'être envoyé en centre de rétention. Avant d'être mis dans un avion pour la Somalie ?

Contactée par Libération, la préfecture de l’Essonne temporise : «La procédure ne vaut pas exécution d’office et n’empêche pas qu’il participe à son procès.» Or, le document impose bien à Youssouf Mohamed Ahmed de «quitter le territoire français sans délai». En cas d’arrestation, l’homme serait donc clairement hors-la-loi, et risquerait une reconduction à la frontière. Une menace qui ne permet pas de préparer le second procès en toute sérénité, selon Rachel Lindon. Pire, juge-t-elle, «si Youssouf Mohamed Ahmed venait à être renvoyé en Somalie, il ne pourrait assister à son procès en appel, et risquerait d'écoper d’une peine encore plus lourde».
Manuel Valls alerté

Outrée par les erreurs de procédure manifestes de la préfecture de l’Essonne, Rachel Lindon a formulé plusieurs recours. Auprès des autorités du département, du tribunal administratif, et du ministre de l’Intérieur. A Manuel Valls, elle demande l’annulation pure et simple de l’OQTF. «Je ne me contenterai pas qu’on me dise qu’elle ne sera pas exécutée», prévient-elle. A ses yeux, le dispositif – valable un an – est une menace permanente qui plane au-dessus de son client.

Elle souligne que les Nations unies et la Cour européenne des droits de l’Homme recommandent à tous les Etats – et notamment la France – de ne plus renvoyer de sans-papiers vers la Somalie. Trop dangereux, dans un territoire sans véritable gouvernement et en guerre depuis vingt ans.

Procès des pirates somaliens: Cheik Nour, l'accusé qui a oublié son nom

Par Géraldine Catalano, publié le 24/01/2013 à 15:33, mis à jour à 16:40

Ayant perdu la raison et la mémoire, l'un des pirates somaliens accusés de la prise d'otage du voilier le Carré d'As a été écarté du procès en appel qui s'est ouvert mardi à Melun. Ses avocates dénoncent une incarcération inhumaine.


Le pirate somalien Cheik Nour Jama Mohamoud, né en 1979 a été condamné en première instance en sept ans de prison pour l'attaque du voilier Carré d'As. Mais il a perdu la tête pendant sa détention.

afp.com/Benoit Peyrucq

Peut-on rejuger un homme incapable de se rappeler son nom, son âge, et jusqu'au pays où il est né? Non, clament les avocates de Cheik Nour Jama Mohamoud, l'un des six pirates somaliens accusés d'avoir pris en otage, en septembre 2008, un couple de Français à bord du voilier le Carré d'As, dans le golfe d'Aden. Si, vient de trancher la cour d'appel de Melun, lors du second procès des six hommes, qui se présentent pour la plupart comme de modestes pêcheurs. En novembre 2011, la cour d'assises avait prononcé un acquittement et des peines allant de quatre à huit ans de prison.

Cheik Nour Jama Mohamoud, né en 1979 à Hargeisa, en Somalie, troisième d'une fratrie de douze enfants, avait, lui, écopé de sept ans pour sa participation dans le détournement du voilier. "Un jugement équilibré qui permettait à mon client d'envisager dans un avenir proche un retour au pays, seul moyen pour lui de retrouver la raison, comme l'ont laissé entendre toutes les expertises psychiatriques", estime son avocate Clotilde Lepetit. A l'issue des débats, mêlant sa langue natale à un français balbutiant, l'homme avait demandé pardon aux époux Delanne, le couple de skippers français pris en otage, lesquels avait serré la main de tous les pirates dans un étonnant geste de réconciliation. Mais le parquet, qui avait requis des peines plus sévères, avait décidé de faire appel des six décisions.

Un an et demi plus tard, un nouveau procès a donc commencé à Melun (il s'achèvera le 6 février) et Cheik Nour n'en finit plus de sombrer. Lors du premier jour d'audience, au côté de ses comparses dans le box de verre des accusés, il est apparu hagard, fixant par moment le plafond, les lumières, comme absent des débats et de lui-même. "8 Janvier 2013", a-t-il soufflé quand la présidente de la cour, Mme Froment, lui a demandé de décliner son état civil. " Il n'y a plus de lien entre ce qu'on lui dit et les réponses qu'il donne. Ses quatre ans et demi de détention ont gommé sa mémoire et son identité ", se désole Me Lepetit.
Il parle aux oiseaux et se compare à une pierre

Dans le bâtiment D2 de la maison d'arrêt de Fleury, celui qui porte le numéro d'écrou numéro 392205 parle aux anges, aux djinns, aux oiseaux... "L'un d'eux", a-t-il raconté à un psychologue venu l'examiner, "s'appelle Chameau et se plaint des rats quand les prisonniers jettent des trucs par terre." Il se compare à "une pierre" qui tombe là où on la "jette", est victime d'hallucinations visuelles et auditives. Sans visites, sans travail, sans traitement neuroleptique adapté, il a tenté plusieurs fois de mettre le feu à sa cellule en 2009 et vit coupé des autres. "Son état est incompatible avec la détention et une comparution devant une cour d'assises. Le remettre en prison, c'est le tuer à petit feu.", a plaidé Me Lepetit, s'appuyant sur le rapport du docteur Archambault, qui concluait à une "psychose carcérale" liée à un déracinement.

Après plusieurs heures de délibération et une nouvelle expertise, qui écarte toute volonté de simulation de la part du prévenu et le présente comme "inaccessible à une sanction pénale", la cour d'appel a jugé: le cas de Cheik Nour Jama Mohamoud est désormais disjoint de celui de ses comparses. Le pirate sans mémoire a rejoint les murs en béton de Fleury. Il risque d'y rester de longs mois, le temps que la justice française fixe la date d'un nouveau procès. "C'est une décision terrible. Le parquet doit se désister dans un geste d'humanité envers un homme malade", s'insurge son autre conseil, Me Emmanuelle Ronna.

L'Union européenne doit lutter contre la biopiraterie des multinationales qui exploitent des plantes aux propriétés médicinales et des remèdes traditionnels de pays en développement, sans partager les bénéfices.

La biopiraterie, c'est l'utilisation par les industries pharmaceutiques, cosmétiques ou agroalimentaires de ressources naturelles collectées dans les pays en développement.

Le Parlement européen a appelé les 27 à ratifier le protocole de Nagoya pour réglementer l'exploitation commerciale de ces ressources naturelles. Si la pratique est légale, elle peut conduire à des aberrations, comme l'interdiction de replanter ou le versement de royalties sur ses propres semences. C'est ce que dénonce Catherine Grèze, député européenne Europe-Ecologie les Verts.

Direction l'Antarctique, là où Paul Watson, le fondateur de l'association "Sea Shepherd" bataille actuellement contre les baleiniers japonais pour les empêcher de pratiquer cette pêche illégale.