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Message  niouze Ven 28 Mai - 13:51



Sans-papiers : la préfecture de l’Hérault flirte avec le mensonge

Mardi 18 mai, 64 dossiers de demande de régularisation ont été déposés en une seule matinée. Une façon pour la Coordination des comités de soutien aux sans-papiers de Montpellier de contourner le refus d’un dépôt collectif. Prise au dépourvu, la préfecture a néanmoins réagi très rapidement par un communiqué.

Devant la préfecture de l'Hérault Mardi 18 mai, dès 4h30, la Coordination des comités de soutien aux sans-papiers de Montpellier s’est rendue à la préfecture pour déposer des dossiers de demande de titre de séjour. Cette action faisait suite au refus de la préfecture d’un dépôt collectif des dossiers soutenus par la Coordination.

Action collective car concertée
À 10h41, la préfecture s’empressait de diffuser un communiqué de presse pour bien indiquer qu’il s’agissait de « dépôts individuels » alors que dans un communiqué diffusé en milieu d’après-midi, la Coordination parlait d’un « dépôt collectif au guichet de 64 dossiers ». En réalité, c’est cette dernière qui est la plus proche de la vérité puisque l’action a bien été collective car concertée et soutenue par des militants. Si les personnes sont arrivées dès 4h30, c’était bien pour être sûres de pouvoir déposer leur dossier ce jour-là. En revanche la préfecture est aussi dans le vrai puisque la Coordination a dû se plier à la volonté de la préfecture d’un dépôt individuel c’est-à-dire l’un après l’autre.

Là où c’est cocasse, c’est quand la préfecture reprend un vieil argument : « Accepter en nombre des dossiers déposés de manière groupée constituerait une injustice qui retarderait l’examen des demandes déposées individuellement. » On attend que la préfecture nous explique en quoi 64 dépôts de dossiers en 1 matinée change quelque chose à 1 dépôt de 64 dossiers. Pour Benoît Guerrée de la Coordination, c’est « un argument fallacieux » car le collectif n’a jamais demandé à ce que les dossiers qu’il soutient passent devant les autres. Le militant considère même qu’il aurait été plus simple d’accepter un dépôt collectif l’après-midi : « D’un point de vue technique, ça aurait pu les arranger, ça aurait évité de surcharger les bureaux de la préfecture. Puisque, apparemment, ils étaient débordés et disent qu’ils ont rajouté des gens. »

« Sur la place publique »
Pour Benoît Guerrée, la raison du refus d’un dépôt collectif est ailleurs : « La démarche collective pose un souci à la préfecture parce qu’elle met sur la place publique la question de la régularisation d’un ensemble de gens. Le fait même que les sans-papiers s’organisent eux-mêmes leur pose un problème. Le rapport de force qu’on met dans la rue, même très petit, ils n’en veulent pas. Ils veulent réduire nos apparitions au strict minimum c’est-à-dire aux démarches individuelles. » Il faut dire que lors d’un précédent dépôt collectif, la Coordination revendique un taux de régularisation de 65 % contre, à l’en croire, un taux beaucoup plus faible lors de dépôt isolé. Pour lui, la pression du collectif notamment en cas d’expulsion, n’est pas étrangère à ce taux élevé. De plus, explique Benoît Guerrée : « On sait que dans l’individuel, l’arbitraire et l’aléatoire sont plus importants. »

Et les faits semblent le prouver. Puisque le 18 mai, selon la Coordination, la préfecture a adopté deux attitudes différentes face à un dossier incomplet : soit acceptation du dossier avec demande de le compléter avec les pièces manquantes soit refus du dossier incomplet. Selon la Coordination, c’est sous la pression des militants que tous les dossiers ont finalement été acceptés. En revanche, on ne sait pas ce qu’il se passe quand un sans-papier se retrouve seul au guichet.

Entrée interdite à certains militants
De plus, au début de l’action, la police nationale a empêché les militants présents d’accompagner les sans-papiers au guichet.
Certains ont pu finalement rentrer en prétextant une opération administrative (carte grise) puis une fois à l’intérieur, la police et la préfecture les ont finalement laissés assister aux dépôts et faire l’interface entre les fonctionnaires et les déposants. À noter aussi que l’entrée a été interdite à certains militants sans explication. La préfecture va donc un peu loin dans sa communication et flirte avec le mensonge quand elle écrit dans son communiqué : « Afin d’assurer la fluidité du traitement de ces dossiers, le dispositif d’accueil aux guichets étrangers a été renforcé et a accueilli par groupe de 8 les demandeurs assistés de deux représentants du collectif. » Encore un peu et la préfecture allait ajouter quelques Bisounours à ce monde merveilleux.

Autre souci : aucun récépissé n’est donné au déposant d’un dossier. Celui-ci n’a donc aucune preuve de son dépôt. Il n’a donc aucun recours si le dossier est perdu. De plus, en cas d’interpellation par la police, il n’a rien pour prouver qu’il a déposé un dossier et n’a plus qu’à espérer que la communication entre la police et la préfecture soit bonne pour éviter d’être placé en centre de rétention voire d’être expulsé. Enfin, comme l’explique Benoît Guerrée, la préfecture a informé que le traitement des dossiers pouvait parfois excéder quatre mois. Problème, au bout de quatre mois une non-réponse vaut une réponse négative. Comment un déposant peut-il faire la différence entre un retard et un refus ? C’est pour cela, qu’une des revendications de la Coordination, c’est la remise d’un récépissé à tous les sans-papiers (membre ou pas du collectif).

source montpellier journal
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Message  ivo Mar 1 Juin - 10:32

Nice: un millier de personnes manifestent contre la politique africaine de la France
31/05/2010-[20:04] - AFP

NICE, 31 mai 2010 (AFP) - Près d’un millier de personnes ont participé lundi à Nice à l’appel d’une quarantaine d’associations, de syndicats et de partis de gauche à une manifestation unitaire contre la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique en marge du 25e sommet Afrique-France, a constaté une journaliste de l’AFP.

Les manifestants, qui ont défilé derrière une banderolle proclamant : "Arrêtons le soutien aux dictateurs, soutenons les peuples africains, ensemble contre la Françafrique", était également destiné à réclamer la régularisation des sans-papiers. Les manifestants - 950 selon la police, 1.200 selon les organisateurs - partis de la gare de Nice, ont rejoint la Place Charles de Gaulle où les organisateurs de la manifestation ont installés stands et forums pour la durée du sommet. Un important service d’ordre encadrait la manifestation, interdisant notamment l’accès aux rues conduisant au centre-ville et au Palais Acropolis où se tient le sommet Afrique-France. Au nombre des manifestants se trouvaient la centaine de sans-papiers ayant participé depuis le 1er mai à une marche de Paris à Nice, pour appeler les chefs d’Etat africains à ne pas "collaborer" avec la France en matière de politique migratoire, et demander à celle-ci de régulariser les sans-papiers. Anzoumane Sissoko, porte-parole du "ministère de la régularisation de tous les sans-papiers" à l’origine de la marche, a déclaré : "Nous sommes ici pour demander et interpeller les chefs d’Etats africains à qui nous avons demandé d’être reçus à l’occasion du sommet". Les organisateurs de la manifestation entendaient dénoncer à l’extérieur une politique "prédatrice au niveau économique, destructrice de l’environnement et contraire à l’intérêt des peuples africains et français", et à l’intérieur une "politique migratoire qui désigne des boucs émissaires quand il faudrait aider et régulariser". Nice accueille lundi et mardi le 25e sommet Afrique-France, auquel participent des responsables politiques et économiques de 52 Etats africains, des représentants de l’Union européenne, de l’Organisation internationale de la Francophonie, de le la Commission de l’Union Africaine et de la Banque mondiale.
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Message  ivo Mar 1 Juin - 10:35

Des sans-papiers manifestent devant un centre des impôts et continuent à occuper la Bastille
31/05/2010-[19:28] - AFP

PARIS, 31 mai 2010 (AFP) - Plusieurs dizaines de travailleurs sans-papiers ont manifesté devant un centre des impôts du XVIe arrondissement de Paris lundi, a constaté l’AFP sur place, tandis que plus d’un millier occupent toujours depuis quatre jours et quatre nuits les marches de l’opéra Bastille.

Les salariés sans-papiers ont élu domicile à la Bastille à l’issue de la manifestation parisienne contre la fin de la retraite à 60 ans jeudi dernier. Soutenus par un collectif de onze associations et syndicats, qui interpelle le gouvernement français depuis octobre, ils entendent ne pas quitter les lieux tant qu’ils n’auront pas obtenu un texte définissant des critères clairs de régularisation par le travail, échappant à l’arbitraire préfectoral. La majorité des salariés sans-papiers sont ressortissants d’Afrique, dont une quarantaine de chefs d’Etat étaient réunis lundi à Nice pour le 25e sommet Afrique-France. "Tous les camarades sont intéressés par le sommet de Nice, qui devrait évidemment s’intéresser à ce qui se passe ici", a jugé Raymond Chauveau (CGT). "Les sans-papiers sont partout et mobilisés", a renchéri Jean-Claude Amara (Droits Devants !) qui a pris la tête d’une autre manifestation lundi devant un centre des impôts du XVIe arrondissement pour demander que les sans-papiers soient reconnus comme contribuables à part entière. "C’est pas les sans-papiers, c’est pas les immigrés, c’est la loi qu’il faut changer", ont scandé plusieurs dizaines de sans-papiers, 200 selon les organisateurs, en brandissant le double de leur déclaration de revenus. Certains ont montré à l’AFP une déclaration pré-imprimée et pré-remplie portant leur nom, adresse et revenus d’activité, preuve qu’ils sont identifiés par l’administration fiscale française, bien que sans titre de séjour. C’est le cas d’Abdoulaye B., 45 ans, employé depuis 2001 dans des sociétés de nettoyage. Ressortissant mauritanien, il a été licencié par son principal employeur lorsque celui-ci a découvert sa situation clandestine. Il a ensuite fait une demande de régularisation accompagné d’un contrat de travail avec un autre employeur le 4 octobre 2008 mais, dit-il, sans réponse à ce jour. D’autres ont rempli leur déclaration en reportant les revenus gagnés au noir par exemple 5.000 euros sur l’année 2009 pour Omar H., en France depuis 2000. "Les revenus au noir sont imposables comme n’importe quel autre revenu", rappelle Pierre Boyrie du syndicat SNUI-Sud Trésor, qui a tenu les 17 et 18 mai une permanence pour aider et inciter les sans-papiers à remplir leur déclaration. "Certains sont imposables", dit-il et pour tous, "c’est un acte revendicatif et citoyen, et pour être régularisé le papier de l’admnistration fiscale a de la valeur et peut servir de date de référence". Le centre des impôts de la rue George Sand avait été symboliquement choisi car il a restitué beaucoup d’argent au titre du bouclier fiscal, selon les organisateurs.
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Message  ivo Jeu 3 Juin - 10:01

Paris: La police procède à l'évacuation des sans papiers à la Bastille
03/06/2010-[08:29] - AFP

PARIS, 3 juin 2010 (AFP) - Les forces de police ont procédé jeudi matin à l’évacuation des centaines de salariés sans papiers, dont beaucoup d’Africains, qui occupaient les marches de l’Opéra Bastille à Paris depuis jeudi 27 mai, a constaté un journaliste de l’AFP.
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Message  niouze Jeu 3 Juin - 13:45

Des travailleurs sans-papiers délogés de la Bastille par la police
Actu France-Soir 03/06/10 à 12h51
La police a procédé jeudi à l'évacuation des salariés sans-papiers qui occupaient les marches de l'opéra Bastille à Paris depuis une semaine. La gauche n'a pas tardé à faire savoir son indignation.

La préfecture de police a confirmé « l'évacuation de 160 personnes » jeudi matin à Paris. L'opération s'est passée relativement dans le calme et il n'y a pas eu d'interpellation, selon une source policière. Une version que dément la CGT qui soutient le mouvement des sans-papiers. Selon Jean-Hubert Guidou, un délégué du syndicat, la police a procédé à une « trentaine d'interpellations ».

Peu après 08H00, les marches de l'opéra Bastille étaient complètement vidées, seules restaient des dizaines de couvertures, sacs de couchage éparpillés, tandis qu'un groupe de gendarmes mobiles courait derrière un groupe de sans-papiers dans une rue adjacente. Un témoin de la scène, un commerçant ambulant de 42 ans, a affirmé qu'il y avait eu des blessés légers au cours de l'opération. « Les policiers sont arrivés par la place de la Bastille, puis par le haut des marches, ils ont répandu du gaz lacrymogène et ensuite, ils ont procédé à des interpellations », a-t-il dit.
« A priori, l'intervention ne s'est pas faite à la demande de l'opéra ni de la Ville de Paris », a assuré Raymond Chauveau, l'un des coordinateurs du mouvement à la CGT, s'étonnant que l'évacuation ait eu lieu au lendemain d'une réunion de travail sur ce thème à la Direction générale du travail.
« Véritable provocation du pouvoir »

Selon la CGT, quelque 6.200 sans-papiers, le plus souvent employés dans le BTP, la restauration et le gardiennage, sont en grève depuis mi-octobre et une campagne d'occupation a été lancée il y a six mois. Dans un communiqué, la préfecture de police a justifié l'évacuation en expliquant que « ce rassemblement, non autorisé, constituait une gêne importante pour la libre circulation des personnes sur une des places les plus fréquentées de Paris ». Elle assure par ailleurs n'avoir « reçu aucun nouveau dossier de régularisation » de la part des personnes présentes sur le site.

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Message  ivo Ven 4 Juin - 10:34

Les sans-papiers de nouveau devant l'Opéra Bastille décident de rester
03/06/2010-[20:27] - AFP

PARIS, 3 juin 2010 (AFP) - Plusieurs centaines de salariés sans-papiers évacués jeudi matin des marches de l’Opéra Bastille à Paris ont décidé dans la soirée de camper à nouveau devant le bâtiment pour protester contre le refus des autorités de les régulariser, a constaté un journaliste de l’AFP.

"On est en bas des marches. On ne bouge plus. On est prêt à reprendre la négociation tout de suite", a expliqué devant des sans-papiers et des sympathisants Raymond Chauveau, coordinateur du mouvement au sein de la CGT. Jeudi matin à l’aube, la police a délogé quelque 200 d’entre-eux qui occupaient les marches de l’Opéra depuis le 27 mai. Une quarantaine a été interpellée brièvement. La plupart sont revenus devant le bâtiment. Raymond Chauveau a dénoncé "une intervention policière violente" le matin, ainsi que "la duplicité et le double langage" des ministères de l’Immigration et du Travail. La Direction générale du Travail avait reçu la veille une délégation des onze syndicats et associations pour parler du travail au noir mais aussi selon la CGT des critères de régularisation par le travail. Jeudi soir, la direction de l’Opéra Bastille a précisé dans un communiqué avoir saisi "les autorités compétentes" devant la poursuite du mouvement, "seules à même d’apprécier les moyens de rétablir un fonctionnement normal et sûr" de l’opéra. Devant les manifestants Raymond Chaveau a réitéré la disposition des sans-papiers à poursuivre les discussions avec les ministères concernés afin de "discuter de critères clairs pour ces régularisations". Des représentants de Lutte Ouvrière, du Parti de Gauche et du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) ont apporté leur soutien aux sans-papiers. Depuis avril dernier, le ministère de l’Immigration chiffre à 6.000 le nombre de sans-papiers en France alors que jusqu’à présent il était estimé officiellement entre 200.000 et 400.000.
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Message  niouze Ven 4 Juin - 12:00

Depuis avril dernier, le ministère de l’Immigration chiffre à 6.000 le nombre de sans-papiers en France alors que jusqu’à présent il était estimé officiellement entre 200.000 et 400.000.


Shocked


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Message  spike Ven 4 Juin - 17:40

niouze a écrit:
Depuis avril dernier, le ministère de l’Immigration chiffre à 6.000 le nombre de sans-papiers en France alors que jusqu’à présent il était estimé officiellement entre 200.000 et 400.000.


:shock

Soit ils minimisent les chiffres, soit ils en ont reconduit beaucoup à la frontière.
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Message  niouze Ven 4 Juin - 23:04

Soit ils minimisent les chiffres, soit ils en ont reconduit beaucoup à la frontière.
c'est surtout que les sans papier ne sont pas chiffrable donc nombreux quand on a besoin qu'il le soit... peut nombreux quand c'est le contraire
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Message  spike Sam 5 Juin - 0:59

niouze a écrit:
Soit ils minimisent les chiffres, soit ils en ont reconduit beaucoup à la frontière.
c'est surtout que les sans papier ne sont pas chiffrable donc nombreux quand on a besoin qu'il le soit... peut nombreux quand c'est le contraire

ah yes c'est vrai ça aussi...
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Message  niouze Mer 23 Juin - 14:36


Mesnil-Amelot, mardi 22 juin



Après les protestations d’hier soir, aujourd’hui, les gens semblent découragés et déprimés : de nombreuses personnes ont un vol vers l’Algérie aujourd’hui. Casser toute volonté de lutte et toute tentative d’organisation en expulsant : une pratique classique des autorités rétentionnaires.



Premier retenu :

«Je me suis ouvert avec du verre hier. Ils m’ont amené à l’hôpital. Je suis resté 30 minutes sur place, il y a juste une infirmière qui a désinfecté mes plaies et c’est tout. Je voulais voir un psychologue, mais ils ont dit non. Je suis revenu au centre à 3 heures du matin. Quand j’avais le verre dans les mains, les gendarmes ont appuyé dessus. Je leur ai dit qu’ils me faisaient mal. Après, ils m’ont dit que c’était pour me calmer. Quand on était tous malades [à cause de la nourriture périmée], ils nous ont couché par terre avec des couvertures, devant la réception. Il y a un docteur de l’aéroport qui est venu. Même pas un médecin de l’hôpital, Il faut pas que ça sorte… Il a donné un cachet à tout le monde contre les vomissements. Mais ça a rien fait. Ensuite, les gendarmes sont arrivés.»



Deuxième retenu :

«Il y a toujours des gens malades. Il n’y a pas de loi ici. Ils ont accéléré les procédures d’expulsion. Il y a des vols pour l’Algérie. Hier, j’ai pris le cachet contre le vomissement et ce matin, j’ai dormi jusqu’à 10 heures, alors que d’habitude je me réveille à 6 heures ! On a parlé au chef du centre, il a dit “on a fait une erreur” et puis c’est tout. Hier, il y a quelqu’un qui voulait essayer d’organiser les choses, les gendarmes sont arrivés, ils l’ont mis à terre et ils l’ont amené jusque dans sa chambre. Ensuite, ils ont fermé la cour. Le journaliste n’a pas rappelé. Tout le monde est triste. Aujourd’hui, personne ne parle avec personne.»



Liste rétention, 22 juin 2010.





*





Le Mesnil-Amelot ce soir [lundi]



Première personne : «S’ il vous plaît on va mourir ici tout le monde. Y’ a 20 personnes, ou plus, qui ont mangé quelque chose de pas bon.» Mais à ce numéro sa femme va l’ appeler, il faut raccrocher.



À l’ autre cabine, ils sont plusieurs à se relayer : «On nous a donné des trucs qui sont périmés après on est tombés tous malades ici, mais attends je te passe mon collègue lui aussi il va te dire.»



«Ils m’ ont donné de la bouffe vraiment périmée. Il y a plus d’ une dizaine de personnes qui ont commencé à vomir, on est restés plus de deux heures sur le sol. Après, un médecin est venu. Et demain, on a parlé avec les gens, peut-être on va faire une grève de la faim.»



«Aujourd’ hui on a mangé une chose qui était périmée depuis le 17. Aujourd’ hui on est le 21.»



«On a vu que c’ était périmé et les gendarmes qui étaient là ils n’ ont rien voulu savoir, ils étaient indifférents. On a montré à la dame qui nous donnait à manger. Elle s’ en foutait. Alors on a quand même mangé. Après on est sortis du réfectoire on a commencé à vomir. On a attendu deux heures de temps. Le médecin a donné des cachets mais jusqu’ à présent ça ne va pas.»



«Même à côté, il y a plusieurs gars qui ont voulu se suicider. Hier matin il y a quelqu’ un qui a bu une bouteille de schampooing. Et tout à l’ heure il y en a un qui a déchiré son ventre. Mais c’est dans l’autre bâtiment, on ne peut pas voir.»



«On a peur pour nous ici. On a déjà peur pour l’expulsion, maintenant on a peur pour notre vie. Les gens ont peur, Madame.»



Listes de diffusion RESF, 21 juin.

a bon on ne doit toujours pas faire de rapprochement avec les camps nazi (et français )
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Message  niouze Mer 23 Juin - 14:38

Centre de rétention du Mesnil-Amelot, dimanche 20 juin :



«Moi je m’en fous, je connais le chemin pour revenir. J’ai encore 20 ans. Je suis jeune, mais j’ai de l’expérience, j’ai traversé la mer Méditerranée plusieurs fois, je suis allé en prison, j’ai fait les 400 coups comme vous dites ici en France. Ça fait depuis le 22 mai que je suis là, je suis le plus ancien, il me reste trois jours à tenir ici. Je sors de la prison, je fais la double peine. Ils sont venus me chercher à l’intérieur de la prison pour me ramener ici.



Ils ont des doutes sur mon origine. À chaque fois que je me fais arrêter, je leur donne un nom différent, quand je suis passé chez la juge elle avait un dossier de 200 pages. Elle m’a dit «c’est qui tous ces noms ?», je n’ai rien trouvé à lui dire. Elle m’a demandé de quelle origine je suis, je lui ai dit du Maghreb United. Ils m’avaient mis sur un vol pour l’Algérie, le consul a donné un laissez-passer après j’ai dit que je préférais revenir dans mon pays d’origine, mais pas en Algérie, parce que là-bas, ils mettent en prison. Je suis parti voir le chef du centre, je lui ai expliqué que j’étais pas Algérien. Ils veulent envoyer les Marocains en Algérie et les Algériens au Maroc. Le consul d’Algérie, même si vous êtes Français, il vous donne un laissez-passer, ce qui l’intéresse, c’est les 300 euros. Le consul marocain, il fait plein de promesses, il jure qu’il va aider si on lui dit la vérité. Et en fin de compte, ceux qui disent la vérité, il leur fait le laissez-passer.



La Cimade, ils disent rien du tout. Je vois pas comment ils pourraient aider les gens à part faire des rappels. Ils donnent des conseils, ils écrivent des lettres, mais voilà, ils ont pas le pouvoir de sortir les gens d’ici. Mais la Cimade, je les apprécie bien ils m’ont aidé.



Entre nous on se soutient, mais il y a pas beaucoup de solidarité. Tout à l’heure, y a le gendarme qui a commencé à me pousser, j’ai appelé les gens pour qu’ils viennent avec moi, mais y a personne qui voulait venir, j’étais tout seul. Je suis maltraité, ils ont été violents, ils m’ont poussé et je suis pas le seul, ils font ça avec tout le monde.



On peut fumer, toute la drogue rentre ici. Les flics le voient et s’en foutent, du moment qu’on s’enfuit pas, on fait ce qu’on veut. Ils donnent pas bien à manger, ils traitent mal, ils tutoient les gens.



Ils nous droguent. Ils droguent toute la nourriture, donc tous les retenus. Ils nous mettent des gouttes pour qu’on dorme : dès qu’on mange, on est fatigué. J’ai commencé à prendre des médicaments alors qu’avant j’en prenais pas. Du rivotril, et le soir, les gouttes. Je me suis plains, alors ils m’ont emmené chez le psychiatre, je lui ai parlé normalement, il m’a juste répondu «je suis pas dealer» et m’a rajouté des gouttes pour aller dormir.



Il y en a plein qui font des tentatives de suicide. Deux fois j’ai failli mourir ici, j’ai fait deux tentatives de suicide. Je suis pas le seul, hier y a une personne qui s’est pendue, elle est partie à l’hôpital et on a pas de nouvelles depuis. En plus, pour l’emmener dans l’avion, ils lui ont anesthésié les mains, deux piqûres, il pouvait pas les bouger. Il criait dans l’avion, donc le pilote est sorti et a dit qu’il l’acceptait plus. Quand il est revenu, il s’est pendu. On a plus de nouvelles de lui. Il respirait très mal. Ça fait 18 jours qu’il est là.



Y a des gens qui font une grève de la faim, ça fait quatre ou cinq jours. Ils doivent être une cinquantaine. Ils boivent de l’eau, ils sont mal en point. Y a des médecins, mais si vous allez les voir, ils vous donnent des médicaments pour aller dormir. Ils nous droguent, ils mettent ça dans le café. Tu commences à perdre la raison après.



On est 100 dans le centre. On communique avec tous les bâtiments jusqu’à 20h30, après ils ferment les portes y a plus de cour commune. On est trop nombreux. Des gens dorment là où y a la télé, d’autres dorment par terre, y en a même qui n’ont pas de matelas et dorment sur des couvertures.



Y a des gens qui ont été ramenés en bleu de travail, direct des chantiers. Vous voulez vous plaindre à qui ? Le chef, je l’ai vu 10 fois. Il est gentil, mais il peut rien faire. Si il faut faire quelque chose, je suis le premier à foncer tête baissée, parce que ça va pas pour les gens qui se trouvent ici.»



Fermeture des centres de rétention, 21 juin.
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Message  niouze Jeu 24 Juin - 18:35

INTOXICATION ALIMENTAIRE ET REFUS DE SOINS MÉDICAUX URGENTS AU MESNIL-AMELOT



Nous, les sans-papiers du Mesnil-Amelot dénonçons les mauvais traitements dont nous sommes victimes. Le plus urgent est de nous donner accès à des soins médicaux car nous avons mangé le lundi 21 juin 2010 une omelette dont la date de péremption était du 17 juin. Si c’est particulièrement dangereux pour des œufs, nous ne nous sommes pas méfié car ici, les barquettes de plat individuel qui nous sont servies sont toujours périmées (la date est marquée sur chaque boîte).



16 d’entre nous sont dans un état qui nous paraît critique : vomissements, douleurs abdominales, fièvre etc. Et la direction de la prison refuse de prendre en compte nos appels à l’aide. Les autres détenus ne mangent plus.



Les gendarmes nous volent notre argent et nos cigarettes. Nous sommes traités comme des chiens sans dignité.



Appelez-nous au :

06 28 93 91 62
06 61 95 29 06
06 35 54 60 50
06 25 04 50 70
06 42 04 87 17

01 49 47 02 46
01 49 47 02 47



Samedi à 16 heures, nous ferons une action symbolique forte à l’intérieur et nous l’espérons, grâce à votre soutien, à l’extérieur du camp. Car nous ne sommes ni des criminels, ni des animaux, mais des êtres humains. Nous avons droit au même respect que vous, les Français.



Signé : les 16 mal en point du Mesnil-Amelot et leurs soutiens.

Liste rétention, 23 juin 2010.

http://juralibertaire.over-blog.com/
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Message  niouze Jeu 1 Juil - 13:41


Quand le vuvuzela conduit en rétention
Publié lundi 28 juin 2010

Intervenant de La Cimade au centre de rétention du Mesnil Amelot

Il est arrivé tout penaud dans mon bureau, arborant un maillot vert et orange aux couleurs de la Côte d’Ivoire, couleurs qui tranchent avec le gris des barbelés et du ciel du centre de rétention...Le regard rempli de la tristesse de la défaite...pas celle de son équipe (qui a fait match nul m’apprend-t-il), mais la sienne.

Mardi 15 juin, Château d’Eau. Devant un écran géant la foule se presse pour assister au match qui va commencer. Beaucoup de supporters du Portugal, beaucoup de supporters de la Côte d’Ivoire aussi. Tous ensembles. La tension monte, le coup d’envoi approche. Chacun a son vuvuzela, nouvel instrument dont nous ignorions tous l’existence jusqu’au premier match bourdonnant de cette coupe du monde. Instrument devenu le symbole du triomphe de tout un continent…

Le match va commencer dans 15 minutes. La foule est en effervescence, en couleur, et vibre au son du vuvuzela. Mais des inconnus s’invitent dans la foule. Eux ne sont pas en vert et orange, mais en bleu et blanc…pas ceux de l’équipe de France, mais ceux de la police. Des dizaines de vuvuzelas se pressent dans la foule, mais un seul n’est pas souhaité : celui de Monsieur Y.… « Vos papiers s’il vous plaît ». Il s’en faut de peu pour ne pas provoquer l’hystérie des compatriotes ivoiriens qui ne comprennent pas ce qu’il se passe. Mais Monsieur Y. est calme : il connaît les policiers du 10e arrondissement. C’est la fête, la Côte d’Ivoire va jouer son premier match de la Coupe du Monde, tout va bien se passer. Il suit les policiers à l’écart de la foule.

On lui reproche d’avoir un vuvuzela… Lui implore qu’on le laisse au moins regarder le match, qui va commencer bientôt. Mais sait-on jamais…qui peut dire ce qu’est capable de faire un ivoirien avec un vuvuzela…Bon, les supporters blancs du Portugal qui ont tous leur vuvuzela aussi, eux on sait que ça ne risque rien. Mais les ivoiriens !! Interpellé, placé en garde-à-vue, puis en rétention, en vue d’une expulsion...Ce n’est pas vraiment ce type de soirée qu’avait espéré passer Monsieur Y.... « Mais ça va, heureusement que la Côte d’Ivoire n’a pas perdu sinon ça aurait été vraiment une soirée catastrophique ».

Monsieur Y. reconnaît : « c’est vrai que c’est pas très agréable comme bruit, le vuvuzela ».

Est-ce suffisant pour caractériser une tentative d’infraction ? Ou bien c’est de supporter la Côte d’Ivoire qui est une infraction ?

M. Y. a finalement été libéré par le juge des libertés et de la détention de Meaux qui a sanctionné une erreur de procédure et ordonné sa remise en liberté. Comme nous nous y attendions, il n’a pas sanctionné cette grossière interpellation, mais une tout autre erreur de procédure.

Mais bon, M. Y. est libre, c’est déjà ça…et a sans doute plus que jamais encouragé la Côte d’Ivoire !

(cimade)
http://loissauvages.rebellyon.info/spip.php?article218

a lire aussi sur le même site
Analyse collective du projet de loi « Besson » du 30 mars 2010 « relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité »
http://loissauvages.rebellyon.info/spip.php?article190
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Message  niouze Ven 9 Juil - 0:04

quelques part entre ici et "la police s'étonne qu'on ne l'aime pas "
Une nuit en cellule parce que sa « tête est pleine de cheveux »
Par Seydou Niang | ONG Tostan France | 08/07/2010 | 18H48


Seydou Niang, Sénégalais, est consultant en France pour Tostan, une ONG qui favorise le développement durable en Afrique. Il fait des allers-retours fréquents entre Paris et Londres, où vit sa femme. Dans la nuit du 24 au 25 juin, alors qu'il rejoint la Grande-Bretagne en car, un contrôle d'identité le conduit en prison.

Jeudi soir dernier, j'avais hâte de retrouver chez elle, à Londres, ma femme Sarah, enceinte de huit mois. Je suis monté avec impatience dans le bus de nuit Eurolines qui quittait Paris en fin de soirée. Nous avons atteint la frontière française à Calais vers 1 heure du matin. Je m'attendais aux questions de routine auxquelles mes allers-retours m'ont habitué ; j'étais loin d'imaginer ce qui allait se passer…

Selon les cinq policiers qui contrôlaient les pièces d'identité, visas et permis de séjour des passagers, le passeport que je leur présentais n'était pas à moi : ils étaient persuadés que les photos figurant sur mes visas n'étaient pas les photos de l'homme qu'ils dévisageaient. J'ai tenté de les convaincre que ces papiers étaient bien les miens. Rien à faire.
« On m'a menotté, on m'a installé dans une voiture de police »


Ils m'ont fait descendre du bus. Ils ont voulu me faire signer un procès-verbal selon lequel je reconnaissais être en possession de documents illégaux. Je suis resté le plus calme possible mais dans ma tête, ça tournait de plus en plus vite. J'ai lu avec attention le papier qu'on me fourrait dans la main : quand j'ai compris ce que ça signifiait, j'ai refusé avec force.

« Tu vas partir en garde à vue pour 24 heures, le temps qu'on vérifie tes mensonges ! »

On était passé au tutoiement.

« Je n'ai pas le choix, faites ce que vous voulez, mais ce passeport est le mien. »

- « Tu as le droit d'appeler une personne de ta famille en France pour la prévenir. »

- « Ma femme est en Angleterre, en France j'ai mes collègues… »

- « Non, non, juste quelqu'un de ta famille. Si tu n'as pas quelqu'un de ta famille en France, signe là. »


On m'a tendu un papier où il était écrit que je ne souhaitais contacter ni mes parents ni mes employeurs. J'ai encore refusé. Je serrais les dents, mon estomac était une boule dure écrasée au fond de mon ventre. Mon cerveau tapait à toute force contre les parois de mon crâne. J'ai pensé très fort à tous ceux qui échouent ici sans connaître un mot de français.

On m'a fait passer les mains derrière le dos, on m'a menotté, on m'a installé dans une voiture de police. Dans la nuit humide de Calais, je suis allé en prison pour la première fois de ma vie.
« Je me suis accroché à ma dignité comme à une bouée »

Du fond de la cellule, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Entre des murs insalubres, une chambre de 3 mètres sur 4 : un banc en ciment, des couvertures à l'odeur fétide. Les toilettes, au centre de la pièce, protégées de la vue par une barrière de 50 centimètres de haut, étaient nauséabondes. Dans ce monde-là, les caméras de surveillance traquent le moindre centimètre carré ; depuis le poste de contrôle, la sentinelle peut observer jusqu'aux hommes qui défèquent.

Pendant les heures qui ont suivi, je me suis accroché à ma dignité comme à une bouée. J'ai pensé à ma famille, à mes amis, aux gens que j'aime. A mon travail avec Tostan, aux droits humains. A ma venue en Europe. Aux miens au Sénégal, à ma terre du Fouta, à mon village : mais j'ai tout vu, j'ai tout entendu, j'ai tout senti, du fond de la cellule.

Les matins ordinaires, je me réveille à l'odeur chaude du café que fait couler mon colocataire, j'envoie un message à ma femme. Je prépare mon sac pour la journée, je monte dans le RER qui m'amène au centre de Paris.

Mais ce matin-là n'était pas un matin ordinaire ; j'étais en prison. Une main s'est glissée furtivement derrière la porte de ma cage ; on m'a jeté ma nourriture comme on jette sa pitance à un chien.

Ensuite, ce fut l'audition. Cinq policiers, quatre hommes et une femme, ont voulu m'intimider. Perchés sur leurs certitudes, ils éructaient en me toisant ; mais c'étaient eux qui étaient enragés. En vain, j'ai juré sur tous les saints que je leur disais la vérité. Ils ont fait venir un physionomiste qui m'a reconnu sur les photos de mon passeport ; ils n'étaient toujours pas convaincus.

En direction des policiers, j'ai articulé :

« Si vous étiez des professionnels comme lui, vous auriez reconnu que je suis l'homme qui est en photo sur mon passeport.

- Nous sommes des professionnels, c'est pour ça qu'on sait que ce n'est pas toi. »

On m'a traîné dans une pièce adjacente et on m'a photographié sous tous les angles, comme un criminel. J'avais juste envie que ça s'arrête. Au point de leur donner raison, de les laisser m'envoyer au Sénégal, pour que cet enfer se termine. J'étais à bout.
« Ta tête est pleine de cheveux, il faut te raser »

Ils ont fini par appeler un procureur, qui a examiné mon dossier et m'a fait relâcher.

« Ok, on voit que c'est bien toi », m'a lancé la policière. « Mais tes photos ne sont pas claires, nous on t'a vu différemment. Ta tête est pleine de cheveux, il faut te raser. »

A 11h30, j'étais officiellement libre. J'ai dû repartir dans la pièce infecte où j'avais passé la nuit, le temps qu'arrive la patrouille pour me ramener à la gare. J'ai insisté pour qu'on ne ferme pas la porte derrière moi : j'étais un homme libre. A midi, on m'a déposé à la gare routière de Calais. Je n'avais pas un papier, rien pour prouver ma détention.

« Débrouille-toi pour continuer sur Londres, maintenant. »

Londres, j'y suis arrivé tard dans la soirée. J'avais été déclaré disparu par ma femme, folle d'inquiétude : mes collègues à Paris avaient tenté toutes les démarches possibles pour avoir de mes nouvelles. Les policiers anglais, que Sarah avait contactés après plusieurs heures d'attente, avaient appelé leur homologues français de Calais au moment où j'étais en garde à vue, pour leur demander s'ils me détenaient : on leur a répondu non.

J'ai été blessé : j'étais révolté. Aujourd'hui, j'ai puisé dans ma colère pour vous raconter cette histoire, une histoire toute simple de dignité bafouée, pour que vous sachiez ce qui peut arriver quand on prend le bus de Paris à Londres et qu'on a la tête pleine de cheveux.





maintenant imaginons le pauvre sans papier , pire imaginons le pauvre avec papier mais qui n'a pas ni les connaissance ni la force de se battre contre cette police digne d'un roman de kafka !!!!
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Message  niouze Ven 16 Juil - 1:36

LE MINISTERE DE L’INTERIEUR TENTE D’EXPULSER EN DOUCE UN TEMOIN GENANT

Abdelkebir OURMAIL est marocain. Il habite en France depuis de nombreuses années. Sa compagne, Aurélie DELAROCHE, avec qui il est pacsé, est enceinte.

Il ne se serait donc jamais retrouvé dans un centre d’internement sans la volonté farouche de Brice HORTEFEUX l’identitaire de lutter contre les unions "mixtes".

Au centre du Mesnil-Amelot, Abdelkebir a été victime de violences policières et a subi, comme une dizaine d’autres sans-papiers, une grave intoxication alimentaire du fait d’une omelette périmée.]lire precedement dans ce topics]

Soutenu par l’association SOS SOUTIEN Ô SANS PAPIERS, il a osé porter plainte auprès du parquet de Meaux. Devant la gravité des faits, le procureur a réagi promptement en ouvrant une enquête préliminaire. La sénatrice Alima BOUMEDIENE a saisi la CNDS. De façon exceptionnelle, la CNDS a réagi instantanément et a auditionné Abdelkebir jeudi matin. Une autre audition est prévue la semaine prochaine.

Abdelkebir OURMAIL est interné depuis trente jours. Il doit donc être rendu à sa compagne au plus tard le lundi 12 juillet. Aujourd’hui au petit matin, il a été extrait du centre et est actuellement convoyé menotté vers le port de Sète pour être expulsé vers le Maroc.

Les ministères de la répression et de la défense de l’occident ont décidé de contrecarrer l’action de la justice et de la CNDS en faisant disparaître un témoin gênant qui avait commencé à dévoiler les aspects les plus sordides de l’internement des étrangers en France en 2010.


SOS SOUTIEN Ô SANS PAPIERS appelle à se rendre au plus vite au port de Sète pour bloquer tous les départs de ferry vers le Maroc.

SOS SOUTIEN Ô SANS PAPIERS dénonce ce nouveau glissement vers un état policier.

Les responsables de ces faits doivent être déférés devant la justice et répondre de leurs actes.

Je rappelle que l’ Onde Violette 69 se joint à l’association Sôs Soutien O Sans Papiers pour dénoncer ainsi tout ce qui se passe dans ces centres de rétentions administratifs en demandant ainsi :

FERMETURE DE TOUS LES CENTRES DE RETENTIONS ADMINISTRATIFS EN FRANCE ET EN EUROPE LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES REGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS

Onde Violette 69
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Message  niouze Ven 16 Juil - 14:22


Un bébé de 8 mois enfermé avec ses parents au CRA de Lyon

vendredi 16 juillet 2010

Le site Lois Sauvages nous alerte sur la situation d’une famille au centre de rétention de Lyon, avec un père malade et une mère enceinte et un bébé.

En juin 2009 un jeune couple, M. et Mme Odikadze, a dû fuir la Géorgie, les familles respectives n’acceptant pas leur mariage.

Ils arrivent en Pologne, où les médecins détectent une hépatite C chez le monsieur, due à des transfusions faites après des sévices infligés par l’une des familles. Malgré la maladie et bien que Madame soit enceinte, il est de nouveau obligé de fuir la violence du camp de réfugiés.

Les voilà arrivant à Grenoble, fin septembre 2009 et croyant pouvoir trouver refuge en France, ils veulent déposer une demande d’asile. Or, étant passés par la Pologne, la France refuse de la prendre en compte. Un petit garçon nait au CHU de la Tronche (38) en octobre 2009.

En novembre, à cause de sa maladie, monsieur et sa famille ne peuvent se rendre à la 1ère convocation, (dans le cadre des accords Dublin 2) de la Préfecture.

Fin janvier 2010, juste avant la 2e convocation, Monsieur veut déposer une demande de carte de séjour pour étranger malade, Madame demande une carte d’accompagnant. La Préfecture refuse de prendre leurs dossiers. Une 2ème tentative de dépôt a lieu en juin 2010, mails il y a un nouveau refus la Préfecture les considérant comme des Dublin 2 en fuite et à renvoyer le plus vite possible en Pologne (alors qu’ils ne relèvent plus de cette convention… le délai étant écoulé).
En fuite ?

Bizarre, la Préfecture sait où la famille habite, elle n’a jamais caché son adresse, étant logée dans un hôtel grâce au Conseil Général.

Le 7 juillet 2010, la préfecture a d’ailleurs fait arrêter la famille à son domicile. Une expulsion était prévue le 8 juillet au matin. Le référé fait par l’avocat suspend cette expulsion chrono. Lors de l’audience au TA le 8 juillet, l’expulsion est maintenue

Le 9 juillet, le juge des Libertés maintient la famille au CRA pour 15 jours. Or le bébé est sujet aux bronchites et est actuellement malade.

Monsieur a dû annuler une intervention prévue de longue date au CHU de Grenoble. Madame vient d’apprendre qu’elle est enceinte de 3 mois.

A-t-on le droit de laisser cette famille enfermée au CRA, où elle ne peut recevoir tous les soins nécessaires ? Peut-on laisser un bébé enfermé dans un centre de rétention ?

A-t-on le droit de les renvoyer en Pologne où les autorités du camp où ils étaient retenus n’ont rien fait pour éviter les bagarres ?

Peut-on laisser les autorités expulser M. et Mme Odikadze vers la Géorgie où ils risquent à nouveau de subir les sévices de leurs familles ?

La famille Odikadze doit pouvoir rester en France pour se soigner et vivre dans la tranquillité et la sécurité.

Faxez et mailez nombreux aux adresses suivantes (toujours en restant poli !)

PRÉFECTURE DE L’ISÈRE
Tel : 04 76 60 34 00 - FAX : 04 76 51 34 88
Préfet : albert.dupuy@isere.pref.gouv.fr
internet@isere.pref.gouv.fr
etrangers-public@isere.pref.gouv.fr

Direction de l’immigration et de la citoyenneté :
patricia.jallon@isere.pref.gouv.fr
Service de l’Immigration : laurence.tur@isere.pref.gouv.fr
Pôle Refus Contentieux Eloignement : elodie.brun@isere.pref.gouv.fr

RESF38, RESF69 et l’APARDAP
Contact pour RESF 38 : Simone 06 75 03 32 73
Contact pour Resf 69 : 06 31 11 24 29

L’ Onde Violette 69 se joint au mouvement et demande elle aussi la libération de cette famille.

FERMETURE DE TOUS LES CENTRES DE RETENTIONS ADMINISTRATIFS EN FRANCE ET EN EUROPE

CIRCULATION DES PERSONNES

REGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS

A faire diffuser urgent

Françoise au 06 65 25 38 29

Grégory au 06 48 90 03 43

Onde Violette 69
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Message  niouze Dim 18 Juil - 15:08

suite ...;
Au centre de rétention de Lyon, le calvaire d'une famille géorgienne
Par caro | délinquante avérée | 18/07/2010 | 10H52


Depuis le 7 juillet, une famille géorgienne est enfermée au centre de rétention administratif (CRA) de Saint-Exupéry, à Lyon. Un papa, une maman enceinte de trois mois et un bébé de huit mois né à Grenoble, en attente de renvoi vers leur pays natal, via la Pologne.

Quoi de plus banal pour la préfecture de l'Isère qui participe avec ardeur aux expulsions demandées par les ministres Besson et Hortefeux ? Hortefeux se vantait il y a peu d'avoir déjà 14 000 expulsions d'étrangers en situation irrégulière à son actif depuis le début de l'année.

Mais derrière ces chiffres se trouvent des hommes, des femmes, des enfants en grande souffrance. Je connais cette famille depuis six mois et comme pour d'autres retenus, je la suis par téléphone depuis son enfermement.
« La préfecture vous a fait arrêter avant le procès en référé »

Mercredi 7 juillet, arrestation le matin et transfert au CRA. L'homme m'explique son incompréhension totale de ce qui lui arrive :

- « Je ne comprends pas, je suis malade, reconnu, suivi à l'hôpital, je dois subir une intervention chirurgicale le 13 juillet…

- La préfecture a, par deux fois, refusé de prendre votre dossier de demande de carte de séjour pour étranger malade, disant que vous êtes toujours des demandeurs d'asile, relevant de la Convention Dublin II. D'après elle, vous devez repartir en Pologne, premier pays par lequel vous êtes entré en Europe. Votre avocat a déposé un référé au tribunal administratif de Grenoble, la préfecture vous fait arrêter avant le procès…

- Que va-t-il nous arriver ? L'avion est prévu pour demain matin…

- L'avocat a fait appel de l'expulsion. Demain, passage devant le tribunal administratif de Lyon. Le départ est reporté. »

Jeudi 8 juillet, passage devant le tribunal administratif et attente de la décision. Elle finit par tomber : la famille est toujours demandeuse d'asile, et donc expulsable. Le juge des libertés et de la détention la maintient en CRA pour quinze jours, le temps que la préfecture obtienne de la Pologne un nouvel arrêté de réadmission.
« Le bébé est très malade, il refait une bronchite »

Samedi 10 juillet, je discute avec la maman, qui me raconte :

« Le bébé est très malade. Il refait une bronchite, il a beaucoup de fièvre. L'infirmière lui a donné des médicaments. Est-ce que vous pouvez l'appeler pour savoir ce qu'a dit le docteur ?

L'infirmière : “Le bébé a de la fièvre, vous pouvez dire à la maman qu'elle ne doit pas quitter le bébé ? Tout à l'heure elle n'était pas à côté de lui… Ce n'est pas comme ça qu'on élève les enfants chez nous, n'est-ce pas, madame ? ”

Pour ne pas porter tort à la famille, je préfère ne pas relever les propos de l'infirmière.

Dimanche 11, lundi 12, mardi 13, les jours s'égrainent, entrecoupés de moult appels téléphoniques, le bébé va mieux mais reste très faible, avec sifflements dans la gorge et du mal à respirer normalement. Il pleure beaucoup. On sent la panique gagner, telle famille a été expulsée, telle personne… “Bientôt nous ? ”.

Mercredi 14 juillet, bals et feux d'artifice, fête nationale, enfin, pas pour tout le monde… La femme me raconte :

“Aujourd'hui, c'est moi qui vais très mal, j'ai dû faire venir le médecin, je vais certainement perdre le bébé que j'attends. Elle me dit que je ne supporte pas le stress de l'enfermement et la perspective d'être expulsée, avec mon mari et notre enfant.”

Que dire… quelques pauvres mots d'encouragement … Je suis complètement désarmée et atterrée.
“Elle est en train de faire une fausse couche”

Vendredi 16 juillet, elle m'explique qu'elle a passé la nuit à l'hôpital : “J'ai toujours tellement mal au ventre et au dos ! ” Le médecin explique :

“Elle est en train de faire une fausse couche. Contre la douleur, elle doit prendre l'antispasmodique qu'on lui a laissé.”

Samedi 17 juillet, nouvel échange :

- “Je dois retourner lundi à l'hôpital pour voir si tout est redevenu ‘normal’. Le petit n'arrête pas de pleurer… Il n'est pas bien.
- Le médecin doit faire une lettre pour expliquer que vous n'êtes pas transportable. Avec cette lettre, Forum Réfugiés doit revoir le JLD pour essayer de vous faire sortir.”
Ne pas avoir de papiers, est-ce un crime si grave ?

Cette histoire m'en rappelle une autre, que j'ai déjà racontée sur Rue89, celle d'une femme enceinte, qui a dû passer une nuit au CRA en mars. Au mois de mai, elle a perdu le bébé, dont le cœur s'est arrêté de battre, et elle a dû subir un avortement.

J'étais à l'hôpital avec elle, le médecin a dit qu'il faut faire des analyses, mais dans des cas de stress extrême, un bébé in utero pouvait décider de ne pas vivre…

Suite aussi au stress de cette nuit d'enfermement et de la crainte continuelle de se faire arrêter (on sait que la police est passée plusieurs fois à l'hôtel et que, heureusement, à chaque fois, la famille ne s'y trouvait pas), la maladie du mari s'est remise à évoluer.

Il s'agit de familles “ sans-papiers ” ou plutôt avec des papiers (généralement, au moins des actes de naissance), mais pas les bons. Est-ce un crime ? Un délit si grave qu'il mérite une privation de liberté et de telles conséquences sur le plan de la santé ?

Voilà une petite partie de ce qui se cache derrière les chiffres, et il y aurait tant d'autres exemples !

Les capitaux circulent mais les humains non-européens n'en ont pas le droit. Ils n'ont que le droit de subir ? Les droits de l'homme n'existent plus.

rue89
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Message  niouze Mar 20 Juil - 0:03

Musiciens étrangers : Pas de visa, pas de concert

http://www.educationsansfrontieres.org/article30828.html

source : http://www.lesinrocks.com/actualite...

Crédits photo : Visa refusé la veille de leur tournée européenne pour les Congolais de Konono n°1. (Pieter Hugo)

A l’heure des festivals d’été, il est de plus en plus difficile pour un musicien africain ou sud-américain d’obtenir un visa pour donner un concert en France. Une dérive de la politique d’immigration.

"Nous avons frôlé la catastrophe”, confie Yorrick Benoist, gérant de Run Productions. En 2008, l’entrepreneur de spectacles s’est retrouvé dans une situation désastreuse : à la veille de la tournée européenne de Konono N°1 et Kasai Allstars, deux groupes phares de la scène congolaise, les musiciens se sont vu refuser leur visa d’entrée :

“Nous avions payé les billets d’avion et les hôtels, que nous avons perdus ainsi que les revenus potentiels de la tournée. Ne parlons pas des artistes, qui font vivre des familles et des villages entiers.”

Ce cas est loin d’être isolé en Europe : “Faire tourner des artistes sud-américains ou africains est un casse-tête”, confirme Corinne Serres, productrice de spectacles au sein de Mad Minute Musique. L’an dernier, elle en a fait les frais avec les Sud- Africains de Tumi & The Volume : _ “Pour une tournée prévue depuis des mois, nous n’avons obtenu les visas que le matin du départ. Ça a été le stress jusqu’au dernier moment, nous avons failli tout annuler. C’est une course contre le temps, contre les administrations, contre l’argent.”

Sur le papier, il est relativement simple de faire venir des musiciens sur le sol européen. Pour obtenir un visa Schengen, l’artiste doit fournir une lettre d’invitation du producteur, un permis de travail, une attestation d’assurance internationale et éventuellement des billets d’avion. Sur le terrain, ça se complique :
“En Afrique, les musiciens doivent se présenter en personne au consulat, détaille Philippe Conrath, fondateur du festival Africolor. Lorsqu’ils habitent loin, il leur faut prendre l’avion, payer l’hôtel, parfois se rendre dans un pays voisin pour trouver le bon consulat.”

Autant de dépenses que le tourneur prend en charge avant d’être sûr d’obtenir le visa. Sans compter l’arbitraire des services locaux : “Pour les rendez-vous, les consulats s’en remettent à des sociétés privées qui distribuent les tickets par téléphone portable ou internet, parfois dans des endroits où il n’y a pas d’électricité”, poursuit le producteur. Il en faut davantage pour venir à bout de la ténacité des professionnels : “La paperasse est lourde mais on s’en sort, ajoute Yorrick Benoist. Ce que l’on ne contrôle pas, en revanche, c’est la décision finale.”

En dépit des recommandations du ministère des Affaires étrangères, qui appelait dès 2008 les autorités consulaires à faciliter la délivrance des visas aux artistes, le soupçon d’immigration clandestine est bien réel. L’association Zone Franche fédère les acteurs des musiques du monde. En 2009, Didier Le Bret, alors directeur adjoint du cabinet du secrétaire d’Etat à la coopération et à la francophonie, reconnaissait :
“Pour l’instant, les consulats se montrent sans doute un peu frileux sur le sujet. Ils appliquent des consignes énergiques concernant les risques migratoires.”


Renforcées par quelques cas comme celui de Papa Wemba, (condamné en 2004 pour avoir fait transiter des immigrés clandestins lors d’une tournée), les crispations administratives plombent les procédures, quitte à friser l’absurde : “Il s’agit d’un travail sans fin, confie Corinne Serres. Nous devons gagner la confiance des consulats qui ont besoin de preuves de notre sérieux pour accorder les visas, mais le personnel change régulièrement pour limiter les liens personnels qui pourraient s’établir.”

Via son Comité Visas Artistes, l’association Zone Franche tente de débloquer les situations d’urgence : “Il faut convaincre que nous ne sommes pas des passeurs d’immigrés mais des professionnels du spectacle, dit Philippe Conrath, président du Comité. Nous sommes parvenus à faire admettre que ce n’est pas une question d’immigration, mais d’économie.” “Cela pose la question du libre accès au marché, poursuit Yorrick Benoist. Les groupes sont des entreprises culturelles, et à partir du moment où ils fournissent les informations demandées et sont en règle, je ne vois pas comment on peut leur refuser l’accès à un espace économique.”

La directive Bockel est venue faciliter la délivrance de visas de courts séjours (trois mois) valables cinq ans et permet enfin aux producteurs d’envisager une continuité dans leurs projets :
“Ce visa permet de mettre en place des projets plus longs sans repasser par cette case départ aléatoire, admet Yorrick Benoist, mais il ne concerne que les artistes ayant déjà effectué plusieurs séjours et bénéficiant d’une notoriété.”

Pour de jeunes artistes, il demeure en effet toujours aussi compliqué d’obtenir un visa, comme en atteste le cas du chanteur de reggae sénégalais de Black African Positive, contraint d’annuler son concert à Lille en mars. Dans ces conditions, comment faire émerger les Salif Keita de demain ? “Le risque est en effet de se concentrer sur des artistes connus que l’on n’aura aucun mal à faire venir et de renoncer à découvrir et développer de jeunes talents. Le risque, c’est qu’à un moment, on reste tous chez nous”, regrette Philippe Conrath.

Au règne de l’aléatoire, Yorrick Benoist oppose une logique pragmatique : “Il est impensable qu’un artiste demeure clandestinement dans un pays s’il a l’assurance qu’il peut s’y rendre chaque fois qu’il a un concert à donner.” Ce qui permettrait d’asphyxier au passage le marché noir qui se développe autour des titres de séjour, des assurances ou des tickets de rendez-vous au consulat.

"Si vous êtes jeune, célibataire et malien, vous n’avez aucune chance"

Les chiffres du ministère de l’Immigration faisaient état, pour 2008, de la délivrance de 2238 visas pour les artistes sur 2536 demandes, soit un taux de refus de 12%. Aussi, malgré l’assouplissement qu’apporte la directive Bockel, les multiples exceptions qui subsistent pourraient bien décourager de nombreux candidats : “Je n’ai eu aucun refus de visas depuis deux ans, reconnaît Philippe Conrath. Cependant, chaque année, une nouveauté vient complexifier la procédure : on demande la feuille de route, les réservations d’hôtels ou même la déclaration d’embauche des musiciens que vous envoyez à l’Urssaf, mais que, comme de bien entendu, ladite Urssaf ne vous retourne jamais signée. C’est une épreuve permanente.”

Sous les intentions louables d’une politique qui se dit libérale pour les artistes, s’insinuent ainsi les exigences d’une administration de plus en plus zélée, ce qui revient peut-être au même… “Cela signifie que si vous n’avez pas derrière vous un producteur reconnu, une équipe qui a du temps et des fonds à consacrer à votre venue, c’est très difficile, analyse Philippe Conrath. Pour résumer, si vous êtes jeune, célibataire et malien, vous n’avez aucune chance de circuler.”
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Message  niouze Jeu 22 Juil - 15:19

sa date un peu car je vient de le découvrir

[Répression-Bordeaux] Arrestation intempestive d’un mathématicien


Arrestation intempestive d’un mathématicien.
Lu en ligne http://images.math.cnrs.fr/Arrestation-intempestive-d-un.html

par Christine Huyghe, Chargée de recherche au CNRS Université de Strasbourg, le 29 juin 2010

Je viens de participer à la log conference qui s’est tenue à Bordeaux du 22 au 25 juin 2010, conférence dédiée aux avancées récentes en géométrie logarithmique. La conférence fut par ailleurs à la fois intéressante et réussie et l’accueil de nos collègues mathématiciens bordelais tout à fait chaleureux.

Ce qui aurait dû être une conférence tranquille et plaisante s’est transformé pour l’un d’entre nous (les participants) en grave désagrément : en cause le comportement très choquant de certains policiers bordelais.

Ce genre de conférences internationales réunit des mathématiciens du monde entier. Ces scientifiques sont là pour apprendre, échanger leurs connaissances sur le sujet. Etaient ainsi présents des japonais, des indiens, des américains, des français, des allemands, des italiens et j’oublie sans doute des nationalités. Or, nous avons appris vendredi 25 à 14h que l’un des participants indiens venait de passer la nuit au poste.

Que s’est-il passé ? Notre collègue indien a été interpellé à la gare de Bordeaux le soir du jeudi 24 -la couleur de sa peau y était-elle pour quelque chose ? [1] par deux policiers en civil. Ne comprenant pas un mot de français, et s’imaginant qu’il était agressé, puisque les policiers n’étaient pas en uniforme, il ne s’est dans un premier temps pas laissé faire, avant d’obtempérer. N’ayant, en plus, pas son passeport sur lui [2], il est plaqué à terre en pleine gare, fouillé, et c’est menotté, que le dangereux mathématicien indien, armé de ses notes d’exposé et de son stylo, a été amené au poste.

Là, les choses s’éclaircissent, du moins c’est ce qu’il pense puisqu’au poste de police l’un des policiers sait parler anglais. Le mathématicien a sur lui sa carte d’identité indienne et explique que son passeport est à l’hôtel. Il suggère même d’aller à l’hôtel accompagné des policiers pour enfin pouvoir prouver qu’il n’est pas un émigré clandestin, car il a l’impression que les policiers pensaient plutôt avoir arrêté un sans-papier qu’un scientifique assistant à une conférence à l’université de Bordeaux. Les policiers refuseront de procéder à cette simple vérification, jusqu’au vendredi matin 25 juin. Après avoir donc passé la nuit au poste, le mathématicien sera libéré, sans excuses, quitte pour quelques marques de menottes au poignet, et pour avoir raté les exposés du vendredi matin.

Nul ne devrait être traité de la sorte dans notre pays, ni les noirs, ni les blancs, ni les jaunes, ni les détenteurs de visa en règle, ni les sans-papiers. Inutile de dire qu’à la Log conf de Bordeaux, la mésaventure du mathématicien indien jeta un froid glacial.
http://clap33.over-blog.com/article-repression-bordeaux-arrestation-intempestive-d-un-mathematicien-53482058.html
en particulier avec les histoire de sans papier ; mais aussi d'autre histoire relater, notre pays ressemble de plus en plus a une histoire de kafka
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Message  niouze Mer 28 Juil - 13:45



sa ce passe comme sa chez mac france


Dernière édition par niouze le Mer 28 Juil - 18:11, édité 3 fois
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Message  spike Mer 28 Juil - 14:09

niouze a écrit:<object width="480" height="360"><param name="movie" value="https://www.dailymotion.com/swf/video/xe3e2z_une-expulsion-ordinaire-france-ete_news?additionalInfos=0"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed type="application/x-shockwave-flash" src="https://www.dailymotion.com/swf/video/xe3e2z_une-expulsion-ordinaire-france-ete_news?additionalInfos=0" width="480" height="360" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always"></embed></object>
<b><a href="https://www.dailymotion.com/video/xe3e2z_une-expulsion-ordinaire-france-ete_news">Une expulsion ordinaire, France, &eacute;t&eacute; 2010</a></b>
<i>envoy&eacute; par <a href="https://www.dailymotion.com/laissezlesgrandirici">laissezlesgrandirici</a>. - <a href="https://www.dailymotion.com/fr/channel/news">L'actualit&eacute; du moment en vid&eacute;o.</a></i>

sa ce passe comme sa chez mac france

Ca fait 2, 3 messages que tu postes avec un charabia informatique there is a problem!
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Message  niouze Mer 28 Juil - 18:09

moi je les voit ;desoler en faite j'avait poster en html que tu a du bloquer dans tes préference (profil >preference>autoriser le html )


j'ai corriger (ceci dit pour les vidéo viméo j'ai pas le choix de les poster autrement qu'en html si quelqu'un sait comment les poster en bbcode??? )
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Message  spike Ven 30 Juil - 2:01



Un jour presque ordinaire pour RESF
Le 23 juillet, Mme et M. A.-M., couple composé d’un Arménien et d’une Azerbaïdjanaise, sont chassés d’un CADA de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, parce qu’ils ont été déboutés du droit d’asile à la CNDA le 16 juin précédent.
 Ils ont trois enfants: une fille de 9 ans, un garçon de 8 ans, et un bébé d’un an.

Pendant un débat organisé à l’occasion du festival estival d’Emmaüs à Lescar, près de Pau, nous apprenons qu’une famille est à la rue. Serge Portelli et RESF 64 participaient activement à ce débat consacré à la désobéissance civile…

Les trois jours qui avaient suivi la sortie du CADA, la famille a été prise en charge par l’hébergement d’urgence. Puis cet hébergement a cessé.
 La famille a dormi dehors dans un jardin public de Pau.
 Nous tentons d’alerter les services sociaux: l’hébergement d’urgence, l’enfance maltraitée. Plus de place, plus de moyens pour accueillir quiconque… 

La conseillère générale de Pau-Est intervient, vainement. Elle continue.
 Nous prenons contact avec un avocat qui engage des démarches. En effet, l’obligation de quitter le territoire français qui a été notifiée aux parents le 15 juillet fait courir un délai d’un mois pendant lequel cet arrêté vaut titre de séjour. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques est tenue de ne pas laisser à la rue une famille avec trois enfants, dont un bébé d’un an. Situation inacceptable dont certains aspects s’apparentent à de la maltraitance à mineurs. 
Nous informons la presse locale.

Nous avons appelé également la préfecture de Pau. Le standardiste était compréhensif, mais nous nous sommes retrouvés en ligne avec le répondeur de… la préfecture de la Gironde. Nous avons retrouvé le standardiste, désolé de cet état de fait et qui nous a dit qu’il avait eu «une haute autorité» à Pau qui lui avait assuré qu’«elle prenait notre appel en compte».
Impossible de lui parler. Plus de trois heures après notre appel, à 23 heures, aucun écho, aucun rappel.
Le lendemain matin, sans nouvelle de la préfecture, nous la rappelons. Personne ne semble au courant de notre appel de la veille… On nous passe finalement le responsable du bureau des Etrangers.

- Bonjour Monsieur. Untel, RESF 64, je souhaite vous informer d’une situation grave dans laquelle se trouve une famille avec trois enfants dont un bébé.
- Je ne suis pas au courant…
- Justement, c’est pour cela que nous vous appelons: cette famille…
- Ecrivez-moi un courrier, je ne suis pas au courant.
- D’accord, nous allons vous écrire un courrier, mais il y a urgence, car…
- Ecrivez-moi un courrier!

Et il raccroche brutalement.
 Nous avons pensé un moment aller installer la famille dans une tente devant la préfecture, mais elle est déjà très fatiguée. Nous trouvons une place au secours catholique pour le père de famille, et des amis de RESF acceptent d’accueillir le reste de la famille pendant deux nuits. 

Finalement, après que nous avons pris contact avec plusieurs personnes dont un médecin de l’aide sociale à l’enfance, après la publication d’une information dans la presse, une solution se dessine ce 28 juillet. Elle doit se concrétiser le 29 juillet dans la journée. La famille va être accueillie dans une structure d’accueil officielle… jusqu’au 15 août.

Cette famille étant apparemment inexpulsable car les parents relèvent de deux pays en guerre l’un avec l’autre, que va-t-il se passer? Nous n’avons pas fini de rester sur le qui-vive! Hier soir 27 juillet, la grande fille de 9 ans, toute fière de nos félicitations pour sa traduction dans un français parfait de nos conversations avec ses parents, nous répond: je travaille bien à l’école, je suis première de ma classe! Quelle menace de gâchis pour la vie de cette petite fille installée complètement dans notre pays, et pour ses frères. Quel gâchis pour leur père qui aimerait tant travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, pour leur mère venue elle aussi chercher dans notre pays l’asile et la paix pour ses enfants…


Pour RESF 64, Isabelle Larrouy, Jean-Jacques Le Masson
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Message  niouze Ven 6 Aoû - 19:59

En prison pour avoir refusé son expulsion vers l'Angola
Par Simon Castel
Posté le 06/08/2010 à 13:06 | lu 144 fois | 0 réaction|

Pour s’être opposée par deux fois en dix jours à une expulsion par avion, une Angolaise de 25 ans, sans-papiers, a passé sa première nuit en prison où elle a été placée en détention provisoire ce jeudi 5 août.

Le tribunal correctionnel de Lyon a fait preuve de fermeté en plaçant Sonia (prénom d’emprunt) en détention provisoire en attente de son procès pour refus d’embarquement. L’avocat et la famille de Sonia qui mettent pourtant en avant tout le danger que représenterait un retour en Angola pour la jeune femme, restent dans l’incompréhension. Selon eux, elle a toutes les raisons de prétendre au statut de réfugié politique qui lui a été refusé.

A deux reprises, Sonia est parvenue à échapper à son expulsion par avion. Elle risque aujourd’hui trois mois de prison fermes pour refus d’embarquement. La dernière condamnation marquante dans la région est celle de Guilherme Hauka Azanga, également Angolais, dont le refus d’embarquement s’était traduit par deux mois fermes, l’année dernière.

Une deuxième expulsion évitée

Suite à son arrestation le 23 juillet, Sonia est placée au centre de rétention administrative (CRA) de Saint-Exupéry en attente de son expulsion. Le jour de l’embarquement à bord de l’avion qui doit la reconduire à Luanda, la jeune femme se débat corps et âme, tant et si bien que la police est contrainte de faire machine arrière pour éviter le scandale. La scène se passe le 26 juillet dernier. Le séjour de Sonia au Centre de rétention est donc prolongé jusqu’au 4 août où un deuxième vol en direction de Paris, puis de Luanda est prévu.

Le jour J, le mercredi 4 août, la famille et quelques associatifs sont présents à l’aéroport Lyon Saint-Exupéry, deux heures avant le départ, pour expliquer la situation aux passagers et leur demander de refuser d’embarquer avec l’expulsée. "La police a voulu l’expulser en catimini mais elle nous a repéré et a vite compris qu’il n’était pas possible de la menotter et de l’embarquer de force. Les policiers sont venus m’intimider en me demandant mes papiers mais je suis resté catégorique. Ils ont finalement abandonné l’embarquement à bord de l’avion en descendant de la voiture de police ", raconte le père, réfugié politique en France depuis 10 ans. Quant à savoir les raisons précises de cette deuxième annulation, présence des soutiens, résistance de Sonia ou colère des passagers, personne ne le sait.

Sonia est alors placée en garde à vue pour refus d’embarquement, elle comparait le lendemain, jeudi 5 août. Redoutant d’être contrainte de quitter le territoire pour de bon, la jeune femme refuse la comparution immédiate. Suivant la demande de la procureure, le juge la place en détention provisoire pour s’assurer de sa présence lors de l’audience programmée le 9 septembre. Mais la persévérance de Sonia est justifiée par son père qui nous avoue qu’il “craint pour sa vie en Angola ". "Elle n'a rien fait d'autre que tenter de sauver sa vie en refusant d'embarquer vers un pays où ses jours sont en danger , résume Danielle de RESF qui a suivi ce dossier, je suis choquée qu’on la jette en prison ”.

Menacée physiquement dans son pays

Sonia arrive en France en 2007 avec un visa de touriste. Elle a pour projet de vivre avec son père et sa mère, installés dans la région lyonnaise depuis 1999. Tout comme ses parents dix ans auparavant, elle fuit “les persécutions des autorités angolaises” qui recherchent son père, membre du parti d’opposition Unita (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola), ignorant que ce dernier s’est réfugié avec sa femme en France où ils ont obtenu l’asile politique.

"Ils ont déployé tous les moyens pour me retrouver. Ils persécutent les membres de ma famille restés là-bas ", nous déclare le père qui a connu la torture en Angola. Il est toujours sans nouvelle d’une autre de ses filles après qu’elle se soit fait arrêter à l’aéroport de Luanda en février 2008. Quant à Sonia, Philippe Praliaud, son avocat fait part à la barre des viols et intimidations qu’elle a déjà subi en Angola. La procureure, de son côté, ne cache pas qu’elle comprend "cette volonté viscérale de ne pas quitter le territoire français" , motivant ainsi sa crainte que Sonia n’échappe à la justice.

Asile refusé

"On arrive en bout de course. Elle est en danger. Et pourtant, elle a vu toutes ses demandes (de régularisation, NDLR) rejetées ", tel est le constat de la procureure. Son avocat rappelle que les demandes d’asile ont effectivement été refusées par la préfecture. Il se demande par ailleurs pourquoi l’administration considère que le fait que ses parents soient menacés en Angola et bénéficient donc du statut de réfugiés ne suffise pas à octroyer ce même statut à Sonia.
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