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Message  niouze Mer 13 Avr - 15:41

Les étrangers malades premières victimes de Guéant


Et hop, encore un échelon franchi dans le durcissement des conditions de séjour en France des sans-papiers malades.

Depuis 1998, un étranger en situation irrégulière souffrant d'une pathologie grave était protégé contre toute mesure d'expulsion et pouvait obtenir une carte de séjour s'il ne bénéficiait pas d'un "accès effectif" au traitement dans son pays d'origine.

La loi sur l'immigration en cours d'examen par le Sénat avait prévu de rendre plus sévères les conditions d'octroi de ce titre de séjour. La notion d'"accès effectif" au traitement devait être remplacée par celle de "disponibilité".


Insuffisamment sévère? Le sénateur UMP Noël Buffet propose un amendement prévoyant cette fois de remplacer la notion d'"indisponibilité" par celle d'"absence" de ce traitement.
Pour les association, c'est envoyer certains de ces étrangers à la mort : "Si l’on prend l’exemple du VIH, presque tous les pays du monde possèdent des traitements. Mais en quantité très insuffisante, dans des conditions de prise en charge de mauvaise qualité, à un prix prohibitif ou réservés à une élite. Les traitements ne sont donc «absents» nulle part dans le monde, mais restent de fait inaccessibles à la plupart des malades", expliquent-elles.

Hier, Claude Guéant a déclaré aux sénateurs que "le Gouvernement soutiendra (cet) amendement". L'article concerné, le 17 ter, devrait être mis au vote dans l'après-midi.

Ce dispositif actuel concerne 28 000 personnes, soit 0,8 % des étrangers vivant en France.

Le 8 mars, Kanouté Tiéni, Malien âgé 47 ans, expulsé de France en 2008 malgré une hépatite B chronique, est mort à Bamako des suites de sa maladie.

http://immigration.blogs.liberation.fr/coroller/2011/04/les-%C3%A9trangers-malades-premi%C3%A8res-victimes-de-gu%C3%A9ant.html


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Message  ivo Mer 4 Mai - 9:47

Sans-papiers : la France s’assoit sur la décision de la Cour de justice
http://libertes.blog.lemonde.fr/2011/05/03/sans-papiers-la-france-sassoit-sur-la-decision-de-la-cour-de-justice/
Les ministères de la justice et de l’intérieur avaient souhaité procéder à « une analyse approfondie » de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne, qui interdit d’incarcérer un étranger sans titre de séjour. C’est fait. Ils s’assoient dessus.

Témoin la dépêche AFP, datée du 3 mai, à 14 h 48.

Arrêt européen : la France continuera de pénaliser le refus des reconduites

AFP-France - PARIS

Après l’arrêt jeudi de la Cour européenne de Justice enjoignant l’Italie de ne plus incarcérer un étranger en situation irrégulière, la France estime n’être pas concernée et continuera de le faire « en cas de refus » d’éloignement, a indiqué mardi le ministère de l’Intérieur.
Interrogé par l’AFP sur les conséquences de cet arrêt européen, le ministère a souligné qu’il visait « directement une réglementation italienne » et que le dispositif français était « différent » de celui de l’Italie.
« A ce stade de notre analyse, le dispositif existant en droit français est suffisamment différent pour qu’on n’ait pas la même interprétation sur la signification de cet arrêt », a indiqué le ministère de l’Intérieur.
Selon lui, en Italie, « la peine d’emprisonnement existe pour le simple fait de rester (sur le territoire) en séjour irrégulier ». « En France, poursuit-on de même source, elle ne vise que le refus d’être reconduit à une frontière ». Une telle « soustraction à une mesure d’éloignement constitue un comportement délibéré de fuite, de rébellion », juge-t-on Place Beauvau, et c’est cette « fuite », cette « rébellion » qui sont pénalisées.

La France n’est pas concernée ?

Autant de contre-vérités en si peu de lignes relève assurément de la prouesse. La France, comme tous les pays de l’Union, est évidemment concernée.

§ 53 de l’arrêt de la Cour du 28 avril : le droit de l’Union prend le pas sur la législation des Etats membres.

” Il convient toutefois de relever que si, en principe, la législation pénale et les règles de la procédure pénale relèvent de la compétence des États membres, ce domaine du droit peut néanmoins être affecté par le droit de l’Union (voir en ce sens, notamment, arrêts du 11 novembre 1981, Casati, 203/80, Rec. p. 2595, point 27; du 2 février 1989, Cowan, 186/87, Rec. p. 195, point 19, et du 16 juin 1998, Lemmens, C-226/97, Rec. p. I‑3711, point 19).”

§ 54. Les Etats membres doivent donc aménager en conséquence leur législation.

“Il s’ensuit que, nonobstant la circonstance que ni l’article 63, premier alinéa, point 3, sous b), CE, disposition qui a été reprise à l’article 79, paragraphe 2, sous c), TFUE, ni la directive 2008/115, adoptée notamment sur le fondement de cette disposition du traité CE, n’excluent la compétence pénale des États membres dans le domaine de l’immigration clandestine et du séjour irrégulier, ces derniers doivent aménager leur législation dans ce domaine de manière à assurer le respect du droit de l’Union. “

§ 55. Sinon, ce n’est pas la peine de voter une directive.

“En particulier, lesdits États ne sauraient appliquer une réglementation, fût-elle en matière pénale, susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs poursuivis par une directive et, partant, de priver celle-ci de son effet utile.”

En France, la prison ne vise que le refus d’être reconduit à une frontière ?

C’est évidemment faux. L’article L621-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers dispose que

“L’étranger qui a pénétré ou séjourné en France sans se conformer aux dispositions des articles L. 211-1 et L. 311-1 ou qui s’est maintenu en France au-delà de la durée autorisée par son visa sera puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 Euros.”


Enfin, la Cour de justice souligne très clairement que le droit de l’Union interdit d’incarcérer un étranger en situation illégale “pour le seul motif qu’il demeure, en violation d’un ordre de quitter le territoire de cet Etat dans un délai déterminé, sur ledit territoire sans motif justifié”.

Cette violation d’un ordre de quitter le territoire est puni en France d’une peine de trois ans de prison.

En revanche, et le ministère de l’intérieur mêle sciemment les points de droit, les Etats peuvent bien sûr envisager des mesures pénales mais seulement si toutes les dispositions de la directive retour n’ont pu être appliquées, comme par exemple après un refus d’embarquer, c’est bien “la rebellion”, et seulement elle, qui est pénalisable :

§ 60 ” Cela n’exclut pas la faculté pour les États membres d’adopter, dans le respect des principes de la directive 2008/115 et de son objectif, des dispositions réglant la situation dans laquelle les mesures coercitives n’ont pas permis de parvenir à l’éloignement d’un ressortissant d’un pays tiers qui séjourne sur leur territoire de façon irrégulière. “

Vers de nouveaux contentieux

Les déclarations du ministère de l’intérieur prouvent une fois de plus que le gouvernement français, faute de prendre acte des décisions qui s’imposent aux pays membres, préfère être condamné par les juridictions internationales plutôt que de prendre des mesures législatives qui s’imposent. C’était le cas pour la garde à vue, avec les désordres que l’aveuglement français a finalement provoqué. C’est désormais le cas pour l’éloignement des étrangers. Ce le sera bientôt pour le statut du parquet.

En attendant, les avocats des sans-papiers ne manqueront pas de saisir les tribunaux du non-respect de la directive européenne, la Cour de cassation appliquera le droit européen, mais tout cela prendra du temps et le pays ne sera sans doute plus en période électorale

Post scriptum

A lire les commentaires du post précédent, on méditera utilement les déclarations de Marine Le Pen lors du défilé du Premier mai (Le Monde du 3 mai), dans lesquels se retrouvent quelques internautes :

“La grande affaire du discours a été « la France libre ». C’est-à-dire, pour Mme Le Pen, la reconquête par la France de sa souveraineté, qui a été confisquée par l’Europe et diverses institutions internationales. En mettant en avant son projet de « République référendaire », elle a promis un référendum sur le sujet en des termes un peu abscons. Puisqu’il y a combat pour la France libre, il y a désormais les résistants et les « collabos ». Les résistants, c’est le FN. Les ennemis sont nombreux. Il y a les « euromaniaques », « les gouvernants de gauche et de droite », les « élites autoproclamées ».

Note rassurante : 181 connections au blog, mardi 3 mai, venaient directement du site Nation Presse infos, “l’information sur Internet de tous les nationaux et patriotes non reniés et qui n’entendent pas baisser les bras face aux défis que nous impose ce début de siècle”, si vous voyez ce que je veux dire, et 45 du blog Egalité et réconciliation d’Alain Soral, transfuge du PCF passé au Front national.
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Message  ivo Mer 4 Mai - 17:19

Près de 140 Tunisiens expulsés d’un squat à Paris
france-info
Près de 140 migrants tunisiens réfugiés dans un squat à Paris ont été expulsés cet après midi. 250 CRS et gendarmes ont investi un immeuble réputé insalubre du 19ème arrondissement. 128 personnes ont été interpellées : “Leur situation sera examinée au cas par cas”, explique un officier de presse de la préfecture de police selon l’agence Reuters. Une vingtaine de manifestants qui protestaient devant l’immeuble contre cette intervention ont également été arrêtées.

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a reconnu que les policiers sont intervenus à la demande de la Ville. Il précise dans un communiqué que “ ce lieu est reconnu comme dangereux et n’est nullement conçu pour servir d’hébergement”


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Message  Invité Mer 4 Mai - 17:24

Mercredi 4 mai 2011 3 04 /05 /Mai /2011 14:17
Occupation du 51 avenue Bolivar - 3e Kasbah à Paris

14h15 : L'expulsion a commencé.

Avec de très gros moyens policiers : Gardes mobiles, hélicoptère, et Claude Guéant himself signalé au commissariat du 19e.

Les militants restés dehors ont pu contenir les gardes mobiles pendant un temps, mais ils ont quand même pu entrer en défonçant la porte.

Maintenant, les Tunisiens sont extraits du bâtiment, et mis dans des paniers à salade…





Paris 19e, le 4 mai 2011,

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3e Kasbah à Paris





Dimanche 1er mai, à 23h, une centaine de Tunisiens sans-papiers, soutenus par une cinquantaine de Français, dont ce qu’il se fait de mieux dans les squats parisiens, ont investi le 51 avenue Bolivar.



Progressivement, depuis cette date, les rangs ont quadruplé.



Une manifestation spontanée a regroupé, le 3 mai à 23h, plus de 500 personnes lorsque des pompiers, accompagnés de forces de police (BAC), ont espéré déloger des occupants du toit de l’immeuble. La foule a repoussé cette intrusion au cri de : «Étissam, étissam, hatta yaskout annidham !» «Occupation, occupation, à bas le système !» L’avenue Simon Bolivar a été par la suite occupée et bloquée pendant plusieurs heures.



Les occupants ont été capables de repousser également toutes les manipulations de la mairie pour les diviser : propositions bidons de relogement pour une centaine de personnes (alors que dès le 2 mai, près de 250 Tunisiens s’étaient regroupés dans les lieux, ce que la mairie savait très bien).



Les occupants ont su repousser encore tous les récupérateurs, associations et partis, inexistants dans la réalité, organismes inhumanitaires et lécheurs de bottes de tous les pouvoirs en place qui veulent se prendre en photo devant la misère humaine. À ceux-là nous disons : Allez cherchez ailleurs ! Allez vous prendre en photo devant la Tour Eiffel. Vous léchez, nous crachons.



L’occupation se transforme de plus en plus en une mobilisation à l’échelle du problème des sans-papiers, de la liberté de circuler, et de la réalité internationale de la révolution en cours. Le 51 avenue Bolivar est devenue le trou noir d’une révolution clandestine. L’occupation du 51 se transforme en une occupation de l’espace ambulant, une occupation de l’espace sonore avec les mêmes chants qui résonnaient dans la Kasbah de Tunis. La parole et l’espace sont arrachés par celles et ceux-là même qui se voient refuser tous les droits et toutes les libertés.



Vive la révolution dans tous les pays !

Occupations de tous les lieux de vie !



Tous au 51 !



Section Paris - Front de Libération
Populaire de la Tunisie, 4 mai 2011.



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Message  niouze Ven 6 Mai - 19:49

Le 4 mai à 13h, la police française a démontré sa solidarité avec le peuple tunisien en lutte pour sa liberté en attaquant quasi-militairement les occupants tunisiens sans-papiers du 51 rue Simon Bolivar (19e arrondissement de Paris). Ces derniers s'y étaient réfugiés pour échapper aux rafles menées la semaine dernière par les forces de répression française et visant les ressortissant-e-s tunisien-ne-s. L'attaque a donné lieu à l'arrestation de plus d'une centaine de Tunisiens ainsi que d'un certain nombre de soutiens, dont un membre d'Alternative libertaire, à cette heure enfermés dans différents commissariats parisiens. L'opération, extrêmement violente, a mobilisé des moyens considérables, avec un déploiement répressif étendu à tout le quartier. Notons par ailleurs que ces arrestations ont eu lieu tout près de l'immeuble de la CFDT, dont aucun-e militant-e n'a levé le petit doigt pour protester contre les exactions qui avaient lieu sous leurs yeux, à l'image de l'orientation générale de la centrale syndicale.

Le 12 janvier dernier, Michèle Alliot-Marie proposait à la dictature tunisienne la soutien de la police française et de son « savoir-faire ». Voilà qui est chose faite.

Alternative libertaire dénonce la politique xénophobe du gouvernement à l'égard des immigrés tunisien-ne-s et des migrant-e-s en général, et les méthodes violentes de la police française à leur égard et à l'égard de leurs soutiens. Alternative libertaire exige la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées, et rappelle qu'elle soutient la revendication de régularisation de tous les sans-papiers.

Alternative libertaire, le 4 mai 2011 à 17h30

Quelques photos de l'intervention policière :
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http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article4216
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Message  ivo Dim 8 Mai - 12:30

Des migrants tunisiens occupent un gymnase à Paris
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/05/08/des-migrants-tunisiens-occupent-un-gymnase-a-paris_1518759_3224.html
Environ 150 migrants tunisiens, des hommes âgés de 18 à 30 ans, occupent depuis samedi 7 mai un gymnase dans le XIe arrondissement de Paris pour protester contre leur situation précaire et exiger de bonnes conditions d'accueil. La mairie de Paris a autorisé l'occupation du bâtiment, un gymnase situé au 100, rue de la Fontaine au Roi, durant au moins deux jours, le temps de trouver des solutions de relogement.

L'occupation a commencé samedi peu après 16 heures, selon un porte-parole du "Collectif des Tunisiens de Lampedusa". Derrière une grande banderole proclamant: "Ni police, ni charité, un lieu pour s'organiser et des papiers pour tous", une vingtaine d'entre eux étaient restés un moment à l'extérieur du bâtiment, avant de pénétrer à l'intérieur.

Quelques dizaines de sympathisants, essentiellement des Franco-Tunisiens "venus par solidarité", distribuaient un tract dénonçant l'expulsion de l'immeuble du 51 avenue Bolivar, occupé pendant trois jours par des migrants tunisiens. Les 138 occupants avaient été interpellés, mercredi 4 mai, par les forces de l'ordre, à la demande de la Mairie de Paris, propriétaire des lieux. Après leur évacuation de cet immeuble insalubre du nord-est de Paris, une centaine de personnes avaient été placées en garde à vue pour infraction à la législation sur le séjour.

FILLON : "LA GÉNÉROSITÉ" DE LA FRANCE N'EST "PAS INÉPUISABLE".

Dans un premier temps, la mairie de Paris a, là aussi, tenté de trouver une solution sans intervention des forces de l'ordre. Mais la situation a été "rendue très difficile par la présence de collectifs militants anarchistes ou radicaux", a expliqué la mairie. L'affaire était pour le moins embarrassante pour l'exécutif municipal puisque Bertrand Delanoë jugeait "minables" les arrestations de migrants d'Afrique du nord par les forces de l'ordre il y a encore quelques jours. Il redemande aujourd'hui à l'Etat que "les situations individuelles soient étudiées avec pragmatisme" et promet que Paris poursuivra son "action" d'accompagnement des migrants.

Un embarras conjugué à de l'exaspération : "Le ministère de l'intérieur préfère laisser pourrir la situation, laisser monter la tension autour des thématiques liées à l'immigration. Ensuite, le gouvernement est trop heureux de laisser une collectivité locale de gauche gérer la situation seule. Nicolas Sarkozy se sert de la situation dramatique de ces hommes épuisés, sans ressources, pour faire de la sécurité spectacle", a confié au Monde.fr Pascale Boistard, adjointe au maire de Paris chargée de l'immigration.

Après l'expulsion du bâtiment avenue Bolivar, le premier ministre François Fillon avait souligné que son gouvernement devait "faire respecter les lois" et que "la générosité" de la France n'était "pas inépuisable".
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Message  ivo Lun 9 Mai - 20:03

"Même vos caniches sont mieux traités"
http://lci.tf1.fr/france/societe/meme-vos-caniches-sont-mieux-traites-6438685.html
Reportage - Depuis plus de trois mois, des centaines d'immigrés tunisiens vivent dans un square du 19e arrondissement de Paris. Ils expriment leurs espoirs déçus à TF1 News.

"Et voilà l'hôtel..." Il lâche son commentaire acerbe en balayant de la main la pelouse jaunie et râpée, les bancs limés, les couvertures entassées au pied des arbres. Son regard s'arrête sur cinq corps engoncés dans des sacs de couchages couleur kaki. Cela fait trois mois que Gasmi, un immigré tunisien, vit dans un square du 19e arrondissement de Paris avec des centaines d'autres compatriotes ayant fui, comme lui, la tyrannie de Zine El Abidine Ben Ali. Cet endroit, ils l'appellent "le jardin". En fait de "jardin", un bout de pelouse clôturé et coincé entre la Porte de la Villette et le périphérique avec son incessant vomi de voitures.

"C'est hchouma", lâche le trentenaire épuisé. Hchouma ? "La honte", glisse un autre qui s'improvise traducteur de Gasmi. "En Tunisie, on pense que la France est le pays des droits de l'homme ; en fait c'est un vieux mythe !, s'énerve l'homme. On nous parle 'Liberté, Egalité, Fraternité' mais on n'a même pas accès à des toilettes !". Autour de lui, un petit groupe se forme. Ils ont entre 18 et 35 ans, sont habillés de jean-basket, arborent un visage buriné aux yeux noirs éteints. Leur histoire est peu ou prou la même. Ils ont quitté la Tunisie au moment de la chute de l'ancien dictateur, persuadés de trouver en France, l'ancienne colonie, l'eldorado.

"On les balade en chameaux, ici, il ne font rien pour nous"

Beaucoup des hommes rencontrés ce jeudi sont originaires de Zarzis, une station touristique du sud-est tunisien. Ils y étaient coiffeur, boulanger, mécanicien... et avaient en tête l'espoir d'une vie meilleure. Alors, avec quelques milliers de dinars en poche confiés par leur famille, ils sont partis entassés par centaines sur de vieux bateaux de pêche de vingt mètres. Tous sont passés par Lampedusa, la désormais célèbre île italienne, confetti de 20 km carré où transiteront plus de 25.000 d'entre eux. Durée moyenne du séjour : une semaine. Là, ils sont nourris, logés. La Croix Rouge leur donne des vêtements, des cartes téléphoniques et parfois même des cigarettes. Après, direction la France via le train. "Vous vouliez qu'on fasse quoi en Italie ?", se justifie Chardin, 18 ans. Et de mettre en avant la barrière de la langue et l'absence d'emploi, selon eux.

Trois mois après pour les plus anciens, leurs rêves ont fait long feu. Et la désillusion cède la place à la colère. "Les Tunisiens aiment la France. Pour nous, c'était l'endroit où tout est possible, comme l'Angleterre, explique Gasmi, ancien pêcheur. Mais ici, personne ne nous aide". Les autres opinent. Gasmi insiste pour continuer à parler. "Quand les Français viennent chez nous passer leurs vacances, on leur met des dattes dans les mains, on les balade en chameaux. Ici, ils ne font rien pour nous..." "Même vos caniches sont mieux traités", résume un certain Badis. Ce qu'ils veulent, c'est travailler. Travailler, trouver un logement, vivre normalement. Seulement voilà, sans papier, c'est impossible pour eux. Alors faute de boulot, ils passent leurs journées dans le square.

"La situation est dramatique"

Le groupe d'hommes s'étiole. A l'entrée du square, deux femmes distribuent à manger. Fatima et Saïda, deux bénévoles âgées d'une cinquantaine d'années, viennent ici dès qu'elles le peuvent. Dans leurs cartons aujourd'hui, des biscottes, de la pâte à tartiner, du café. Mais aussi du collyre et de l'aspirine. "La situation est dramatique", se désole Saïda en distribuant les vivres aux hommes affamés. C'est normal que je fasse ça, je suis retraitée, j'ai eu ce que je voulais dans la vie, eux n'ont rien". Les réfugiés l'appellent tantôt "maman", tantôt "tata". D'origine tunisienne, en France depuis plus de 40 ans, elle précise aider tous les sans-abri d'où qu'ils viennent, "par humanité". Ces distributions rythment les journées des réfugiés. Nourriture, kit d'hygiène, les associations aident comme elles le peuvent. Parfois aussi la police vient. Selon les réfugiés, elle les emmène se doucher ou vient les arrêter avant de les relâcher.

A côté de l'aire de jeux, Chaardin, 17 ans, se met des gouttes dans les yeux. Il dit faire partie des migrants tunisiens évacués mercredi d'un immeuble squatté avenue Simon Bolivar, non loin du square. Il affirme y avoir été gazé, matraqué, menotté. Interrogé quelques heures, il précise avoir été relâché dans la soirée. Dans un français balbutiant, il explique vouloir repartir en Tunisie. Le problème, il n'a plus d'argent et ne veut pas décevoir son père et sa mère restés au bled. "Sa famille qui mise tout sur lui serait pourtant triste de le voir ici comme un vulgaire mendiant à vivre dans un square", remarque un autre.
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Message  niouze Mer 11 Mai - 0:20

un article qui pourrait débordé sur d'autre post (la police s'etonne....; vite je vais vomir)
Enquête
Non, il n'est pas proxénète : une expulsion vire à l'erreur judiciaire
Par Augustin Scalbert | Rue89 | 10/05/2011 | 19H21

Sa femme enceinte restée à Paris, il est expulsé, la police ne le laissant pas prouver ses dires. C'était pourtant faisable en deux appels.



Le 19 avril, Aleksandr Trevogin est à la sous-préfecture de Boulogne-Billancourt pour une raison administrative toute bête : il doit s'assurer que sur tous ses papiers, Aleksandr est orthographié comme ça, et pas « Alexander ». C'est ce qu'on lui a dit de faire à l'agence de Pôle emploi, où il voulait s'inscrire après avoir obtenu la promesse d'un titre de séjour. Ce citoyen russe y a droit car il est marié à une apatride.

Enceinte de bientôt sept mois, Anastasia, sa femme, est à ses côtés dans la file d'attente. Quand leur tour arrive, le fonctionnaire du guichet leur dit que c'est à son responsable de traiter cette demande orthographique. Il va le chercher. Le couple attend. Le chef ne viendra pas. A la place, trois policiers[ndm encore un qui aurait fait un parfait petit collabo a une époque] :

« M. Trevogin, c'est vous ?

– Oui.

– Pouvez-vous nous suivre au commissariat ?

– Pourquoi ?

– Pour vérifier votre identité. »

« Il y en a pour vingt minutes ». Dix jours plus tard, il est expulsé

Trevogin leur tend son récépissé de demande de titre de séjour.

« Non, c'est insuffisant. Veuillez-nous suivre. »

A sa question inquiète, les policiers répondent qu'il y en a pour vingt minutes maximum. Trois semaines plus tard, la galère dure toujours pour Aleksandr, expulsé le 28 avril à Moscou, et sa femme, restée à Paris avec leur fille de 6 ans.

Car une fois au commissariat, les policiers annoncent à Aleksandr Trevogin que son nom n'est qu'un alias, qu'il s'appelle en fait Andrey Larchenko, et qu'à eux, on ne la fait pas.

Selon la police, Trevogin masque sa véritable identité de Larchenko, car il a été condamné à deux ans de prison ferme pour proxénétisme aggravé et port d'arme prohibée à Nice, le 2 août 2001. Condamnation assortie d'une interdiction définitive du territoire français.
Il était en Russie quand l'autre était condamné en France

Les policiers sont formels : Larchenko et Trevogin ne sont qu'une seule et même personne, les empreintes le prouvent. Anastasia Trevogin est persuadée d'une erreur administrative ou informatique, d'un échange de données de fichier. Elle déroule ses arguments :

« Mon mari était en Russie entre 1999 et 2003, il n'a pas pu être condamné à Nice en 2001… Son passeport intérieur russe, délivré à Voronej le 15 mars 2001, le prouve. »

A cette date, Andrey Larchenko était écroué dans le Sud de la France depuis le 18 novembre 2000, comme l'a confirmé à Rue89 le procureur de la République de Nice, Eric de Montgolfier, en se plongeant dans le dossier.


Celle qui était à l'époque Anastasia Krivopishina a rencontré son futur mari en octobre 2003, alors qu'elle marchait dans la rue, près de Notre Dame de Paris. Trébuchant sur un pavé, elle laisse échapper un juron, en russe : « блядь ! » Du tac au tac, une voix masculine lui répond, dans la même langue, qu'il « ne faut pas dire ça ». C'est Aleksandr.
Le lien entre les deux hommes fait au bout de huit ans

Anastasia est née en 1985 à Tashkent, à l'époque en République socialiste soviétique d'Ouzbékistan. Informaticiens dans une radio d'opposition, ses parents sont inquiétés par le régime dictatorial d'Islam Karimov, qui a succédé à l'URSS. Ils se réfugient en France en 2001 mais y sont toujours clandestins, n'ayant pas obtenu l'asile politique.

Anastasia, elle, a été reconnue apatride en 2008, ses papiers de naissance ayant disparu quand l'URSS s'est effondrée. Elle dit que son mari a connu des problèmes avec les autorités russes parce qu'il aidait des étudiants étrangers à remplir leurs formalités administratives.

Quand il se réfugie en France en 2003, Aleksandr Trevogin devient SDF. Jusqu'en 2011, il est interpellé une dizaine de fois, selon son épouse, pour des menues rapines ou des contrôles d'identité. A chaque fois, ses empreintes sont prises. « Mais jamais le lien avec Larchenko n'avait été fait auparavant », relate son épouse, qui y voit un nouvel argument quand on lui dit que le passeport de son mari pourrait être un faux.

Selon Anastasia Trevogin, jamais la police n'a accepté d'examiner les éléments qui prouvent que son mari n'est pas le proxénète Larchenko.
« Larchenko ne semble pas être Trevogin », selon le procureur

Interrogé par Rue89, le procureur de la République de Nice, Eric de Montgolfier, compare les photos des papiers d'identité de Trevogin (son passeport de 2001 – en haut de l'article – et son récépissé de 2011, ci-dessus ), que nous lui avons fournis à celles d'Andrey Larchenko, dont il a le dossier de condamnation sous les yeux. Sa conclusion :

« Le Larchenko qu'on a condamné ne semble pas être ce Trevogin. Le visage, les yeux ne sont pas les mêmes. Trevogin a l'air slave, alors que Larchenko a l'air caucasien. »


Le procureur incite donc Mme Trevogin à le saisir officiellement. Ce que compte bien faire son avocat, Mustapha Adouane, pour qui cette histoire est la triste illustration d'une politique :

« Les règles juridiques applicables au droit des étrangers impliquent une procédure d'urgence faite pour reconduire rapidement les étrangers à la frontière. La situation de M. Trevogin et ce problème d'alias ne pouvaient que conduire à ce dysfonctionnement judiciaire. »

La préfecture de police de Paris n'a pas réagi à nos informations.

Anastasia Trevogin, elle, redoute d'accoucher seule de son deuxième enfant. Lequel risque, comme son aînée, de n'avoir aucune existence légale : ni russe (l'ambassade refuse), ni française (car fille d'apatride et d'étranger), ni apatride (car son père est russe).

http://www.rue89.com/2011/05/10/non-il-nest-pas-proxenete-une-expulsion-vire-a-lerreur-judiciaire-203275
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Message  spike Dim 4 Sep - 16:16



Bras de fer entre juges et préfectures sur la garde à vue des sans-papiers
ANALYSE Pour la justice, l’Etat, tout à sa volonté d’expulser, est en contradiction avec le droit européen.


Par CATHERINE COROLLER

Est-ce une conséquence de la volonté affichée par Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur, d’expulser un nombre record de 30 000 étrangers en situation irrégulière en 2011 ? Toujours est-il qu’une bataille oppose le ministère de l’Intérieur par le truchement de son bras armé, les préfectures, et les juges des libertés et de la détention (JLD). L’administration tente d’expulser à tout prix les sans-papiers, parfois en infraction avec la loi, et se fait taper sur les doigts par les juges.

La question du placement en garde à vue (GAV) des sans-papiers sous le coup d’une mesure d’expulsion, au seul motif qu’ils se sont maintenus clandestinement sur le territoire français, fait ainsi l’objet d’une série de jugements en première instance et en appel. A l’origine de ces procès en chaîne, une décision de la Cour de justice de l’Union européenne du 28 avril 2011. Pour elle, le seul fait d’être en situation irrégulière ne justifie pas une privation de liberté. Le 3 mai, le ministère de l’Intérieur rétorque que cette décision ne concerne pas la France. Depuis, le bras de fer entre la justice et la place Beauvau est engagé. La Cour de cassation devrait se prononcer en octobre, ce qui clora le débat.

«Décisions claires». Dernière illustration de cette bataille : le 5 août, la préfecture de la Gironde a refusé de laisser sortir d’un centre de rétention un ressortissant indien en situation irrégulière dont un juge avait pourtant ordonné la remise en liberté. Dans chaque camp, on compte les points. «Aujourd’hui, la quasi-unanimité des cours d’appel se sont prononcées dans le sens de l’impossibilité des GAV pour les étrangers en séjour irrégulier», affirme l’avocat Bruno Vinay, du barreau de la Seine-Saint-Denis.

Dans le camp du ministère de l’Intérieur, on brandit des jugements en sens contraire. «Le débat juridique est vif et n’est pas tranché», commente Bruno Vinay. Mais, poursuit-il, «peu importe qu’il n’y ait pas encore à ce jour de décision de la Cour de cassation. Les décisions des cours d’appel sont très claires et ont l’autorité de la chose jugée».

Autre polémique, la saisine du JLD. Ce magistrat est censé vérifier la régularité de l’interpellation et du placement en rétention. La nouvelle loi sur l’immigration promulguée le 16 juin prévoit : «Quand un délai de cinq jours [contre 24 heures aujourd’hui, ndlr] s’est écoulé depuis la décision de placement en rétention, le juge des libertés et de la détention est saisi.» Cette formulation prête à confusion. Cela signifie-t-il que le JLD ne peut être saisi avant ces cinq jours ? C’est l’interprétation qu’en fait la préfecture de la Gironde.

Illustration : le 9 août, deux Soudanais sont placés en garde à vue. Aussitôt, leur avocat saisit le JLD. Le 10 août, celui-ci convoque toutes les parties pour une audience fixée au 11 août à 14 heures. Mais, au petit matin, les deux hommes sont reconduits à la frontière. La préfecture affirme avoir respecté la loi à la lettre. Pour le défenseur des Soudanais, au contraire, elle «a volontairement contourné le recours au juge».

«chose rare». Les articles R 552-17 et R 552-18 du code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) autorisent, en effet, le JLD à «mettre fin à tout moment à la mesure de rétention lorsque les circonstances de fait ou de droit le justifient». Et ces articles n’ont pas été abrogés. Dans le cas des Soudanais, «l’avocat a estimé que le fait qu’ils aient été placés en GAV illégalement justifiait une saisine exceptionnelle», souligne Bruno Vinay. Et, «chose rare, poursuit l’avocat, le juge a accepté leur requête et les a immédiatement convoqués, alors que dans la plupart des cas, lorsqu’on saisit le JLD hors audiences normales, on reçoit une décision négative : en effet, l’audience est facultative et le juge peut "trier" les affaires sans convocation».

«Panique». Autre exemple : le 26 août, la cour d’appel de Rennes est saisie du cas d’un Tchétchène placé en rétention avec sa femme et ses enfants âgés de 15 et 5 ans. Le délai de cinq jours ne s’est pas écoulé, mais la justice accepte d’examiner le cas de cette famille en raison d’«une circonstance nouvelle de fait intervenue depuis le placement en rétention» : les «perturbations psychologiques importantes» que manifestent les deux enfants, «en particulier le plus jeune, qui a montré des signes de nervosité, refusé d’utiliser les toilettes, eu une réaction de panique à la vue d’uniformes en interrogeant sur une éventuelle situation de guerre». Ces Tchétchènes ont eu de la chance : ils ont été remis en liberté.

Entre la justice et l’administration, une course de vitesse s’est donc engagée : les préfectures tentent par tous les moyens d’expulser l’étranger avant que le JLD ait été saisi. Mardi, une ressortissante géorgienne est interpellée avec son mari et placée en rétention. L’homme est relâché, et les enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). La préfecture du Loir-et-Cher fixe l’expulsion de la femme au vendredi 2 septembre, le vol devant décoller à 11 heures. Pas le temps de saisir le JLD. «J’appelle la préfecture, le chef de bureau me répond : "C’est une décision personnelle du préfet, je ne peux rien faire"», confie son défenseur, Me Vinay.

Heureusement, la présidente du tribunal administratif, dont le rôle est d’examiner la mesure d’expulsion, accepte de prendre l’affaire en urgence. «A 10 h 30, elle rend sa décision : la femme est remise en liberté au motif, je pense, qu’on ne sépare pas les familles et que le préfet ne peut l’éloigner seule, poursuit Bruno Vinay. Je faxe cette décision à la police aux frontières alors que l’embarquement est en cours.» La femme est libérée. La France se targue d’être un Etat de droit. En l’occurrence, on peut parler de loterie.

http://www.liberation.fr/societe/01012357690-bras-de-fer-entre-juges-et-prefectures-sur-la-garde-a-vue-des-sans-papiers
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Message  spike Sam 10 Sep - 12:16



Que deviennent les mineurs étrangers isolés de Seine-Saint-Denis ?
Après le coup de sang de Claude Bartolone, président PS du conseil général de Saint-Saint-Denis, l'Etat et le département ne cessent de se renvoyer la balle.

Par LAURA THOUNY

Une vingtaine de mineurs étrangers isolés, au coeur d'un bras de fer entre l'Etat et la Seine-Saint-Denis, sont arrivés dans le département depuis le 1er septembre. Date à partir de laquelle le président (PS) du Conseil général Claude Bartolone avait prévenu qu'ils ne seraient plus accueillis par le département, faute de moyens suffisants et d'aide de la part de l'Etat. Il n'a pas reçu de réponse du ministère de la Justice, à qui il avait adressé ses doléances dans une lettre.

Et l'élu a tenu parole. Refusés par les structures du 93, les nouveaux arrivants — la plupart du temps des adolescents venus seuls en France — ont été en partie pris en charge par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), qui dépend du ministère de la Justice, et par le parquet de Bobigny.

Ping-pong

Mais l'Etat et le département continuent de se renvoyer la balle. Le ministère de la Justice a ainsi demandé à la PJJ, qui se charge d'ordinaire de délinquants ou de victimes de violence, de ne plus s'occuper de ces jeunes, affirme Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny.

Sourd aux injonctions de la Chancellerie, le parquet de Bobigny a pour le moment trouvé une solution pour chacun de ces mineurs nouvellement arrivés. Le parquet des mineurs indique qu'il «se démène pour assurer la prise en charge de chacun des mineurs isolés étrangers.Toutefois la mobilisation du parquet au profit des solutions d'hébergement d'urgence ne constitue qu'un dépannage de premier secours qui va très vite trouver ses limites».

«Ça ne peut pas durer», renchérit Jean-Pierre Rosenczveig. «Nous allons vers une crise aigue. Il faut que l'Etat et le Conseil général se mettent autour de la table. Et que le gouvernement envoie un message fort».

Appel d'air

Avant le 1er septembre, les centaines de mineurs isolés étrangers qui arrivent chaque année en Seine-Saint-Denis - pour la plupart via l'aéroport de Roissy - étaient confié à l'Aide sociale à l'enfance (ASE), qui relève du Conseil général. En 2010, ils étaient 943 à passer ainsi par l'ASE. Une prise en charge qui a coûté 35 millions d'euros à ce département, soit 20% du budget affecté à l'enfance.

En France, il y aurait en tout 6000 mineurs isolés étrangers, concentrés pour la plupart à Paris, à Mayotte, dans le Nord-Pas-de-Calais, ainsi qu'en Seine-Saint-Denis. Des jeunes qui fuient la pauvreté ou la guerre et tentent leur chance en France pour y acquérir une éducation.

«Nous étions dans une situation telle que nous ne pouvions plus offrir un accueil digne à ces jeunes, explique Claude Bartolone. J'ai appris que le gouvernement tiendrait une réunion à ce propos lundi. Mais il ne découvre pas le problème, il a déjà reçu des dizaines de rapports à ce sujet!»

Jusque là, l'Etat s'est toujours refusé à s'impliquer, peut-être par crainte de créer un «appel d'air», à l'heure où Claude Guéant prône des objectifs chiffrés en matière de réduction des flux migratoires.

«Si demain il arrivait un drame, il ne faudrait pas venir nous chercher. Nous avons alerté l'Etat depuis des années», conclut Jean-Pierre Rosenczveig
http://www.liberation.fr/societe/01012358897-que-deviennent-les-mineurs-etrangers-isoles-de-seine-saint-denis
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Message  spike Mar 11 Oct - 12:05



C'est le casse-tête à la mode Ubu qui empoisonne nombre d'immigrés que leur clandestinité empêche, précisément, de sortir de la clandestinité:

Elle a bien une promesse d'embauche -comme femme de ménage chez une avocate de son quartier Saint-Michel à Toulouse. Mais elle ne peut pas travailler, n'ayant pas de titre de séjour. Titre que la préfecture lui refuse considérant... qu'elle n'a pas les revenus suffisants pour rester vivre ici avec ses trois enfants.

Majlinda Cané Gashi a au moins de la constance. Cette jeune albanaise, âgée aujourd'hui de 31 ans, a déjà tenté de s'installer en France en 2001. Refoulée en 2004, elle a à nouveau tenté le coup l'année suivante et y réside encore à ce jour. Ça pourrait ne pas suffire. Le Tribunal administratif de Toulouse jugera mardi 18 octobre du recours qu'elle tente contre l'Obligation de quitter le territoire (OQTF) qui la menace.

Depuis six ans que cette mère divorcée a demandé asile, ses deux filles, Paola et Sarah, 11 et six ans, ont eu le temps de grandir. Les deux sont scolarisées à l'école Pierre-Dupont de la Grand-rue Saint-Michel. Où un collectif de parents d'élèves et de personnels de la communauté éducative ont entrepris de la parrainer. Une réunion de soutien à Pierre-Dupont sera même organisée ce lundi 10 octobre à 17h.

L'administration et l'humanité toute simple ne font pas toujours bon ménage. Les habitants de ce quartier qu'elle croise à la sortie de l'école ont du mal à admettre que leur douce voisine et sa gentille marmaille à laquelle vient de s'ajouter le petit Lorenzo, pourraient bientôt ne plus faire partie de leur paysage quotidien au seul motif d'une règle qui se mord la queue.

GLv.
http://www.libetoulouse.fr/2007/2011/10/majlinda-cané-gash-ou-limpasse-de-la-clandestinité.html
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Message  niouze Sam 29 Oct - 11:28

une émission de france culture sur les centres de rétention
http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4333491
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Message  niouze Jeu 3 Nov - 12:00

L'arrivée au centre : « Je comprends que je ne suis plus un être humain »

A. Lombre
travailleur en rétention
Publié le 28/10/2011 à 07h24
Je vous propose aujourd'hui un témoignage en plusieurs parties, celui d'un retenu qui durant dix ans vécu en tant que français, et à qui on a retiré ses papiers d'identité lors d'une demande de renouvellement, en raison de doutes sur l'état civil fourni.

De français, il devint du jour au lendemain « étranger » et placé en centre de rétention.

« Bonjour. Je m'appelle X. Je suis en centre de rétention. Cette lettre est écrite au présent parce que j'y suis encore. Peut être vous demanderez-vous : “Comment fait-il pour écrire sur Internet ? ”... Secret. Je ne vous le dirai pas.

Je suis en France en situation dite “irrégulière” et pourtant ma femme est française. Nous avons un enfant de six mois. Je vous raconterai mon histoire plus tard. Ce que je veux dire maintenant me semble plus important, puisqu'il s'agit de l'histoire d'hommes et de femmes venus du monde entier.

Je vais commencer par ma venue au centre de rétention. On est le 20 septembre. Il est 16h11. Je reviens de vingt-quatre heures de garde à vue. M'accompagnant, deux policiers m'ouvrent fièrement la porte de la voiture. Ils me devancent au poste avec un sourire comme une banane. Je souris également mais je vois vite que je suis comme un trophée.

Je comprends que je suis plus un être humain

Les policiers expliquent à leurs collègues comment ils m'ont eu. A ces paroles, le sang se retire de mon visage. J'ai perdu mon sourire. Je n'avais qu'une envie : leur cracher au visage.

Une femme me demande de signer un papier. Je lui indique que j'ai besoin de cracher. Elle hurle “CRACHE”... Ils me tendent un sachet plastique pour cracher et se reculent de deux mètres.

Je comprends alors que je ne suis plus un être humain. Je ne suis plus leur semblable. Je signe le papier et je suis conduit dans une partie du bâtiment, dans la chambre numéro 11.

Dans la chambre, deux lits – un de chaque côté – et un petit meuble de fer comme les lits, pour ranger mes affaires. En fait d'affaires, il ne m'en reste plus. Ils ont pris mon téléphone au poste parce qu'il pouvait prendre des photos. Mon sac avec mes papiers ont été également gardés par les policiers. On m'a donné un matelas et une couverture que j'ai porté jusqu'à ma chambre.

A la télévision, pas de chaînes en français

Les autres détenus sont dans leurs chambres. Ils viennent me voir et ils se présentent. Je constate que je suis le seul noir. Tous les autres sont des Maghrébins, à part un Chinois.

Entre détenus, les premières questions sont toujours les mêmes : “Ils t'ont pris dans quelle ville ? ” “Tu es de quel pays ? ” A cette question, le premier jour, on ne répond rien. Vous comprendrez plus tard pourquoi. On ne sait pas encore à qui faire confiance ici.

Je sors de ma chambre pour faire le tour des lieux. Je compte 16 chambres. 8 de chaque côté du couloir. Je me dis qu'on peut être 32 détenus. Pour l'instant nous ne sommes que 22. On me dit qu'il y a plus de monde dans le reste du bâtiment mais qu'on peut pas se voir.

Je rentre dans la salle télé : 4 rangées de chaises en fer scellées au sol. Je me dis que c'est bon. Mais à la télé, pas de chaînes en français... Que des chaînes étrangères. Je me dis alors qu'ici tout va dans un sens : sortir les gens de France. »

(A suivre)


Récit d'une rétention : « Ils disent que ce n'est pas une prison »

A. Lombre
travailleur en rétention
Publié le 02/11/2011 à 04h51
Voici la seconde partie du témoignage de X. Il y décrit ce qu'il a vu et ressenti. Ce parent d'enfant français est en rétention parce qu'il n'a pas eu la possibilité de reconnaître son bébé, ne possédant plus de documents d'identité suite au refus de renouvellement de sa CNI. Pas de procès, pas de jugement concernant la nationalité de X. Sa carte était disponible à la mairie. Mais il a été déclaré non français du jour au lendemain et placé en rétention... Une procédure encore mystérieuse...

Pourtant, ils disent que ce n'est pas une prison

Je sors et je rentre dans une salle dite « salle de détente ». Il y a un baby-foot. Je n'y ai jamais joué. Dans la cours, une table de ping pong. Je demande à jouer avec quelqu'un mais il n'y a ni balles ni raquettes. Je comprends qu'ici on s'ennuie vite. Pourtant ils disent que ce n'est pas une prison. On est enfermé sans aucune possibilité d'activité. Je ne sais pas comment appeler ça...

Je voulais vous raconter l'histoire de B., un jeune tunisien. quand je suis rentré ici, il m'a dit qu'il était le plus ancien et là depuis 42 jours. Quand il m'a dit ça, j'ai eu peur pour moi. J'ai un boulot, je ne peux pas rester même 10 jours ici. Je vais tout perdre. Mais il me rassure. Il me dit que j'ai un enfant et une femme, que je verrai l'association et qu'ils me diront comment faire. Ici, tu restes cinq jours et après tu vois le juge. Soit il te libère, soit il t'ajoute vingt jours. Il connaît tout ici ce jeune tunisien. Les policiers, l'heure des repas et les lois...

Je retourne dans ma chambre. Ma femme me téléphone au numéro du centre. Je la rassure. Je suis enfermé mais je ne vais pas le rester longtemps. Je pars me coucher et quelques minutes après je vois les policiers ouvrir ma porte, me regarder et dire un chiffre. Ils sont en train de nous compter. Je constate qu'ici je ne suis qu'un chiffre. La preuve, le lendemain on nous réveille à 7h pour le petit déjeuner. Une voix qui résonne dans les hauts parleurs. On se met tous devant la porte. Je dis bonjour mais personne ne répond. Ils sont encore en train de nous compter. Et ça c'est le plus important pour eux.

Mon ami tunisien en est à 44 jours de rétention. Bientôt c'est fini. Mais une policière vient lui dire qu'ils l'ont eu. Que demain il partait au pays par bateau. Il décide de passer à l'action. Il ne se laisserait pas faire. Il a avalé des lames de rasoir bien enveloppé dans du scotch, avec du pain. Il avale aussi du gel douche. A 2 heures du matin, on l'entend crier. Il est à moitié nu et hurle qu'il a mal. On appelle les policiers.. Leur première réaction c'est de dire que c'est de la simulation. Ils le regardent longtemps avant de se décider à appeler le SAMU. On lui donne une chemise et un pantalon et il part sans chaussures. C'est la dernière fois qu'on l'a vu. On apprendra par la suite qu'il a été renvoyé au pays comme ça, sans bagages ni chaussures.

Pourquoi courir après le lion quand la prime au lapin...

Je rencontre enfin l'association qui aide les étrangers au centre. Là, on m'a donné des conseils mais surtout écouté. Et ça c'est énorme quand on se retrouve dans cette situation. Je voulais les voir chaque jour mais je comprends vite qu'ils ne peuvent pas le faire. Trop de monde à voir chaque jour. L'association n'a que peu de moyens par rapports aux policiers. Si les policiers passaient plus de temps à rechercher les bandits, les violeurs, les braqueurs ou les tueurs... Mais bon, pourquoi courir après le lion quand la prime au lapin est plus élevé.

Le 25 septembre, j'ai eu rendez-vous avec le juge des libertés. Je fais venir ma femme et mon enfant de six mois. Il renouvelle pourtant ma rétention de vingt jours. Je pleure dans la salle avec ma femme. Elle avait préparé à dîner pour mon retour. Je retourne au centre avec un grand désarroi. Toujours rien à faire. Pas même lire.... Le vide entre quatre murs. Je trouve que c'est pire que la prison.

Quelques jours plus tard, arrivent cinq jeunes tunisiens. Ils sont d'une énergie à faire tomber les montagnes. Dès leur arrivée dans le centre, ils parlent avec tout le monde, ils chantent, dansent et courent partout. Les deux premiers jours, ils sont encore pleins de vie. Le troisième jours, leur comportement change. Maintenant, une seule question : comment sortir de là...

Je les entend parler. Ils veulent forcer une porte mais comprennent vite que c'est impossible.

Le climat est tendu dans l'espace de vie... Tout le monde est un peu énervé. Juste avant de passer chez le juge, je vois Y. que se pend dans la cour en sautant de la table de ping pong, le drap accroché aux grilles du toit. Le choc est terrible. Je n'avais jamais vu de pendu. C'est effrayant. Un ami lui tient tout de suite les jambes. on appelle les policiers. On détache le drap. Il est allongé, encore vivant. Le SAMU vient et l'emmène à l'hôpital. Il sera libéré deux jours plus tard. C'est dur de devoir en arriver là. Tout ça parce qu'il faut faire partir le plus de gens possible.

La tension monte

Après la tentative de suicide de Y., les autres se disent qu'ils vont faire la même chose. La tension monte. J'essaye de les raisonner. Mais je vois que je suis dans la même merde qu'eux et je me dis que c'est vraiment pas humain de nous garder comme ça pendant 45 jours. Sans espoir. Le lendemain, on se réunit avec l'ensemble des détenus. Il faut faire quelque chose. On n'allait pas se laisser faire comme ça. On décide d'une grève de la faim. On prévient l'association qui nous demande de rédiger une lettre expliquant pourquoi. C'est ce qu'on fera.

Le premier jour, la grève se passe bien. Tout le monde est content. On est moins seul. Il faut dire que la solitude dans ces centres de rétention est pire qu'ailleurs. Ici on meurt d'angoisse rien qu'en imaginant la terrible incertitude de l'avenir. Mais pour une dois la solidarité nous a donné des forces, l'espoir. On a beaucoup parlé ensemble pendant ces moments... de notre avenir, de nos espoirs. C'était plus chacun pour soi mais tous ensemble pour une même cause. On commence à faire une lettre commune. On y dénonce ces 45 jours de rétention sans espoir, sans loisirs, sans rien pour oublier qu'on peut venir à tout moment nous chercher pour l'avion, le bateau, sans nous prévenir à l'avance. La seule chose qu'on te propose ici, c'est un lit en attendant qu'on vienne te mettre dans l'avion ou le bateau. On demande à voir les medias. On imagine qu'on sera un peu soutenu dehors. Quelques journalistes nous ont alors appelé.

Le lendemain, la solitude que l'on avait chassé commence à revenir. On tente de se soutenir encore les uns les autres. C'est difficile.
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Message  niouze Sam 7 Jan - 12:17

les expulsions inhumaines continue
Un passager attaché avec des cordes : le Paris-Lomé se révolte





Eleonore Gratiet-Taicher
Rue89







Aéroport Paris-Charles de Gaulle : le vol DL8538 en direction de Lome
(Togo) devait décoller à 13h50 ce vendredi. Il a finalement quitté le
sol français à 16h08. Deux passagers installés dans l'avion ont raconté à
Rue89 le récit de ce retard, un embarquement contrarié, sur fond de
violence et d'indignation.

Alors que les passagers s'apprêtent à monter dans le bus qui les
conduira dans l'avion, ils remarquent une voiture de police et des
forces de l'ordre en train de discuter avec des agents de l'aéroport.
Sans savoir de quoi il retourne. Le bus les conduit normalement à bord
de l'appareil.

Pieds et mains liés avec des cordes


A peine installés sur leurs sièges, ils voient la voiture de police
s'approcher. Cette fois, un homme africain escorté par deux agents sort
de cette dernière. Les passagers remarquent immédiatement que l'homme
n'est pas menotté, il est attaché « tel un bagnard ». Ses pieds et ses
poings (dans le dos) sont liés avec des cordes.


Il n'embarque pas - comme les autres voyageurs - par l'avant mais par
la porte arrière de l'avion. Stupéfaits de constater que les policiers
ont sérieusement l'intention de faire voyager le « prisonnier » attaché
de la sorte, ces derniers se questionnent. L'homme est-il un dangereux
criminel ? Les hôtesses interrogent les policiers, son crime abominable
est... d'être en situation irrégulière, et doit être rapatrié. C'est du
moins la réponse qui leur est donnée.


Commence alors un vent de protestation. Plusieurs passagers s'en
mêlent et crient au scandale. Hors de question de laisser un homme
voyager dans ces conditions, attaché avec des cordes noires. Le ton
monte, les policiers appellent au renfort, le spectacle du hublot
continue.

Cinq cars de police débarquent


Cinq cars de la police des frontières débarquent et la force civile
envahit l'endroit, 10... 15... le témoin parisien - qui s'apprête à
partir en vacances au pays - ne compte pas le nombre d'agents, mais
s'étonne d'un tel dispositif. A cause de la ressemblance des uniformes,
il les prend pour des CRS.

Les voyageurs continuent de prendre le parti de l'homme. Des coups
partent, du côté des forces de l'ordre et des passagers. En réponse à
cet accroissement de violence, trois d'entre eux - des hommes, africains
- sont arrêtés. Menottés (avec de vraies menottes)
, le décollage est
encore retardé, il faut également évacuer leurs bagages...

A 16h08 ce vendredi, le vol Paris/Lomé peut enfin décoller.

« Tentative volontaire d'entrave à la circulation d'un aéronef »


Philippe Dormoy, de la cellule de communication de l'état-major de la
police aux frontières (DCPAF), nous affirme que l'homme, contrairement à
ce qu'ont cru les passagers au moment des faits, n'était en réalité pas
reconduit pour irrégularité, mais suite à une décision de justice :
c'était une « mesure d'éloignement », dont la cause est inconnue.

Il ajoute que ce dernier s'était violemment opposé à son
rapatriement, au point de blesser un agent de police, ce qui
expliquerait les pieds et poings liés par les cordes.

Quant aux trois passagers, ils pourraient être poursuivis pour
« entrave à la circulation d'un aéronef », qui selon l'article L. 282-1
du Code de l'aviation civile, est passible de cinq ans de prison et
d'une amende de 18 000 euros.
http://www.rue89.com/2012/01/06/un-passager-attache-avec-des-cordes-le-paris-lome-se-revolte-228140
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Message  niouze Dim 19 Fév - 14:28

ah les bienfait de la politique du chiffre ....


« Laissez-moi partir au pays »



A. Lombre
travailleur en rétention
Publié le 19/02/2012 à 01h44

Trois retenus – une femme enceinte et deux hommes – arrivent au centre de rétention. Interpellés à la frontière franco-espagnole dans un car les conduisant vers le ferry pour le Maroc, munis de leurs laisser-passers, passeports et effets personnels, retournant au pays après avoir quitté l'Italie où ils résidaient, les voici interpellés et placés en rétention.

La préfecture veut les réadmettre en Italie. L'une attend un enfant. Les deux autres sont pressés de partir au pays. Et les voici privés de liberté, renvoyés en Italie.
Une fois passée l'incompréhension de leur interpellation, tous trois tombent en larmes, stressent, s'énervent, ne veulent pas repartir en Italie. Ils n'ont plus d'argent pour le bateau ; l'ensemble de leurs affaires sont reparties avec le car ; plus rien ne les attend en Europe où ils ne veulent plus rester...

S'effondre alors le discours politique des Guéant et autres apôtres de la répression qui contraignent des sans-papiers à rester en Europe malgré leurs volontés de partir. La préfecture se contente de préciser qu'elle n'est pas une agence de voyage, elle qui d'ordinaire reconduit sans ambages ceux qui souhaitent rester.
Mineurs isolés enfermés

La préfecture de G. s'amuse également... Elle gère ses mineurs isolés de façon « pragmatique » : deux jeunes munis de leurs actes de naissance, confiés depuis quelques mois à l'aide sociale à l'enfance, se retrouvent au centre de rétention. Une radiographie des os et les voici déclarés majeurs malgré les documents d'Etat civil qu'ils produisent et dont l'authencité n'est même pas contestée.

Pas même informés officiellement des résultats de « l'expertise médicale », les voici livrés à eux-mêmes en plein hiver, interpellés, conduits en rétention, menacés d'éloignement vers des pays qu'ils ont fuits en raison des activités politiques de leurs parents.
De nombreuses atteintes au droit

Atteinte grave au droit d'asile dont nul intervenant ne s'est préoccupé, atteinte grave au code civil par la remise en cause de documents officiels de pays étrangers, atteinte grave aux droits de l'enfant par le placement en rétention et l'éloignement de mineurs isolés... De façon constante aujourd'hui, l'expertise osseusse est dénoncée par les médecins eux-mêmes pour son absence de fiabilité eet la marge d'erreur trop importante. Elle reste magré tout d'un usage courant, permettant de gérer l'arrivée des mineurs isolés en faisant de ces mineurs des... majeurs. Ces deux gamins, perdus, inquiets, ont du mal à comprendre que l'on veuille ainsi les renvoyer dans un pays qu'ils ont fuit.
Nourris logés blanchis... reconduits

La police ne leur a-t-elle pas dit qu'en rétention ils seraient nourris et au chaud ? Certes mais ils ont oublié de préciser qu'il s'agissait d'une prison puis d'un aéroport et d'un avion... la récurrence de ces mineurs interpellés et placés en rétention ne cesse d'interroger sur les dysfonctionnements menant à leur éloignement : commennt ces jeunes demandeurs d'asile, pris en charge par les institutions sociales, n'ont ils pu déposer leur demande plusieurs mois après leur arrivée ? Comment les expertises osseuses peuvent-elles s'effectuer malgré la présence de documents d'iidentité ? Comment peuvent avoir lieu ces interpellations de mineurs dont la fin de prise en charge par l'ASE n'est même pas notifiée ? Le droit bafoué à chaque étape, la peur, le stress... et quelques heures pour déposer un recours... en tant que mineur ? que majeur ? Pour la Préfecture, « circulez y a rien à voir. Z'avaient qu'à »... « z'avaient qu'à » quoi ? Nul ne le sait.
http://blogs.rue89.com/la-retention-au-quotidien/2012/02/19/laissez-moi-partir-au-pays-226603
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Message  niouze Jeu 1 Mar - 14:04

karl vie depuis 9 ans en france, y fait sa scolarité (college lycée (bac avec mention )actuelement fac de musicologie ) il n'a plus de famille ni d'attache aux gabon et pourtant suite a un controle jeudi il va ce faire expulser merci de signé la pétition
http://www.petitionduweb.com/Petition_mobilisons_nous_pour_karl_moussavou_pambou-11050.html
ou
http://www.petitions24.net/mobilisons_nous_pour_l_etudiant_gabonais_karl_moussavou_pambou

lien fb (pour ceux qui ont)
https://www.facebook.com/events/192999644138989/
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Message  ivo Ven 9 Mar - 19:29

Un jeune Gabonais tweete depuis son centre de rétention
fr info
Un jeune homme de 23 ans sans papiers, arrêté mardi dernier entre Paris et Reims, affirme tweeter depuis le centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Le jeune Gabonais a accès à son téléphone portable deux heures par jour.

Mise à jour : le jeune homme a été libéré vers 15h.

Un témoignage 2.0 en direct d'un centre de rétention. Voilà ce que propose ce jeune Gabonais de 23 ans, semble-t-il habitué de Twitter. Etudiant en France depuis 2008, habitant à Reims, le jeune homme affirme être incarcéré au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), depuis son arrestation mardi dernier. Il aurait accès à son téléphone portable deux heures par jour, temps qu'il met à profit pour raconter la vie à l'intérieur du centre.

Il décrit très concrètement ses conditions de rétention, en 140 signes :

Gil Juwu@SoloNecrozis
centre quasi neuf. Confort spartiate mais appréciable. 3repas/jour. 2 par chambre.infirmerie. Distributeur pr tabac,chocolats,sodas.
8 Mars 12 RépondreRetweeterFavori

Gil Juwu@SoloNecrozis
six batiment dans mon aile. 20 perso par batiment. Douches et wc propres. Tv accessible.batiments fermés a 21h.baby foot mal graissés
8 Mars 12 RépondreRetweeterFavori

Il s'étonne également de l'amabilité du personnel :

Gil Juwu@SoloNecrozis
les policiers ici sont exemplaires. À l'écoute, souriants, très souvent amicaux. Loin des clichés de la tv.
8 Mars 12 RépondreRetweeterFavori

La Cimade, l'association d'aide aux étrangers, salue un témoignage sans précédent. "C'est une très bonne chose parce que les centres de rétention sont des lieux cachés au public et où la société civile n'a qu'un accès très restreint", assure une porte-parole de l'association à l'AFP.

Hier le jeune Gabonais indiquait passer devant le tribunal administratif de Melun aujourd'hui à 10h. Maigre compensation dans cette histoire : il a quasiment triplé son nombre de "followers" (suiveurs) sur Twitter en quelques jours.

fake ????
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Message  spike Jeu 15 Mar - 17:19


Incendie au centre de rétention de Palaiseau


Un incendie, rapidement circonscrit, s'est déclaré jeudi midi dans une chambre du centre de rétention administrative (CRA) de Palaiseau (Essonne), qui a été évacué, a-t-on appris de sources concordantes.

Selon le sous-préfet de Palaiseau, Daniel Barnier, «vers midi, un détenu a cherché à mettre le feu à sa chambre et a été intoxiqué. Il a également cherché à se mutiler en se tailladant la gorge. Il a été transféré à l'hôpital d'Orsay. Ses jours ne sont pas en danger».

Il n'y a pas eu d'autre blessé parmi la vingtaine de retenus présents dans le centre et le personnel, a-t-il souligné.

Les retenus ont été évacués et regroupés dans la cour. Des vérifications étaient en cours peu avant 14 heures afin de s'assurer qu'ils puissent regagner les locaux, a ajouté le sous-préfet de Palaiseau, qui a précisé qu'il n'y avait pas de dégâts autres que ceux provoqués dans la chambre incendiée.

Claude Peschanski, membre de l'association «Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau», a précisé à l'AFP qu'«il y a quinze jours, un ancien chauffeur de Ben Ali (l'ex-président tunisien, ndlr) a mis le feu à son matelas».

«En ce moment, on est très inquiets, les conditions de rétention sont très dures. Chaque jour il y a des retenus qui avalent quelque chose, lames de rasoirs, etc.», a-t-elle dénoncé.

(AFP)
http://www.liberation.fr/societe/01012396193-incendie-au-centre-de-retention-de-palaiseau
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Message  ivo Jeu 15 Mar - 18:16

ça cadre pas bcp avec le compte rendu quasi paradisiaque de gil juste avant.
fake confirmé ??? ^^
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Message  niouze Lun 19 Mar - 10:53

peut etre pas un fake mais
Mise à jour : le jeune homme a été libéré vers 15h.
dire du bien serait il un acte d'intégration ???
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sans papiers - Page 4 Empty Situation européenne préoccupante : cela ne vous rappelle rien? moi oui

Message  Libertad Mar 27 Mar - 10:02

http://www.okeanews.fr/leurope-conduit-la-grece-vers-un-etat-policier-et-finance-des-camps-de-retention-pour-ses-clandestins/

"L’Europe conduit la Grèce vers un Etat policier et finance des camps de rétention pour ses clandestins



26 mars 2012Par Okeanos

A l’heure où ils sont clairement remis en cause en France par une partie de classe politique, les centres de rétention semblent s’installer dans la durée en Grèce. Le plus grand centre européen va d’ailleurs ouvrir ses portes à Athènes dans les semaines à venir. Ekathimerini avait révélé l’information, dans son édition numérique du 20 mars dernier, selon laquelle un ancien camp militaire serait mis à disposition pour « héberger » des immigrés clandestins. D’une capacité de 3000 « places », ce camp sera le plus grand camp d’Europe. 3000 âmes en peine dans l’attente d’un retour forcé dans un pays quitté souvent dans l’espoir d’une vie meilleure.

sans papiers - Page 4 Clandestins01
Des clandestins en Grèce

Un reportage de To vima (source http://www.ambafrance-gr.org) relève que le ministre, M. Chryssochoïdis, «confronté à un double front», à savoir celui des défilés et des immigrés clandestins, serait déterminé à imposer en trois semaines des solutions à des problèmes qui restent en suspens depuis des années. Selon ce journal, d’ici juin, date à laquelle l’UE décidera si la Grèce restera ou non dans l’espace Schengen (ndlr : info à creuser), la police doit avoir arrêté et expulsé vers leurs pays d’origine des centaines de milliers d’immigrés clandestins. Le ministre a reçu le feu vert du conseil des ministres pour organiser un centre de rétention de 14 hectares à Kozani, qui doit accueillir les mille premiers immigrés arrêtés dans Athènes, dans vingt jours. L’article relève les fortes réactions à ce projet du SYRIZA et des députés locaux de Kozani. Se référant à des membres du gouvernement qui soutiennent le projet de M. Chryssochoïdis, le journal note qu’à défaut d’un règlement de la question des immigrés clandestins, «le gouvernement accorderait une prime électorale à l’extrême droite». (ndlr : gros sujet à creuser également !)

La Grèce subit de plein fouet l’immigration clandestine à destination de l’Europe. Elle le point de transit le plus important en Europe. Le gouvernement parle de plus d’un million de clandestins dans un pays qui compte 11 millions d’habitants. La plupart des clandestins ont la France, l’Allemagne ou l’Angleterre en point de mire, mais restent bloqués en Grèce du fait des accords européens sur l’immigration qui bloquent aux frontières les sans papiers. Les malheureux candidats se retrouvent donc scotchés dans un pays qui subit à la fois une crise politique et sociale mais aussi une crise humanitaire à l’égard de ceux qui recherchent un autre territoire d’accueil. Pire : la règle veut que les clandestins arrêtés sur le territoire européen repartent dans le pays d’entrée dans l’Europe. La Grèce, donc. Comme porte d’entrée principale, le pays se retrouve donc entre deux fronts d’arrivées de clandestins.

J’avais rencontré un jeune algérien dans le Péloponnèse avec qui j’avais échangé quelques mots l’été dernier. Il avait vu ma plaque d’immatriculation française et m’avait interpellé avec un grand sourire : « Aaaah ! La France ! Je devrai y être ! Comment vous trouvez les grecs vous, vous aimez ce pays ? » Je lui ai bien entendu répondu par l’affirmative. Il me lance : « Ici, je suis traité comme un esclave, le patron ne nous paye pas toujours et quand il le fait, il nous paye mal. Nous sommes tous bloqués ici, c’est impossible de partir en Italie, et on ne peux pas retourner au pays. »

Effectivement, certains malfrats profitent très largement de cette situation en utilisant une main d’oeuvre bon marché et ignorante des droits les plus élémentaires. Et ces esclavagistes sont d’ailleurs souvent les mêmes qui profitent de certaines largesses du politicien local. Car tout se sait, mais personne n’en parle vraiment. Et en tout cas très rarement en public. Car ces esclavagistes ne se cachent pas, roulent dans de belles voitures, mais poursuivent leurs actions en toute impunité.

La semaine dernière encore, un camp de travailleurs immigrés a été découvert en plein centre d’Athènes : « 82 clandestins ont été retrouvés travaillant dans des conditions sordides derrière des barreaux de fer et sous la surveillance de caméras dans quatre entreprises de fabrication de vêtements à Athènes. La police et les unités de sécurité sociale des fonds IKA ont perquisitionné les trois sociétés dans le disctrict de Patisia et dans la banlieue de Nea Ionia et ont trouvé les immigrés en train de travailler dans des conditions analogues à l’esclavage. Les personnes sans nom et sans papier, victimes de la traite des êtres humains et des gangs d’hommes d’affaires cupides, en captivité par leurs propres rêves d’un avenir brillant loin de chez eux. »

Ces 82 clandestins vont sans doute se retrouver dans le nouveau centre de rétention.

L’inspecteur du travail Michalis Halaris a indiqué après cette découverte :


« Les gens avaient peur et étaient en mauvaise santé. Ils n’avaient aucune idée du droit du travail.Malheureusement il y a des entrepreneurs qui utilisent et traitent les immigrants de manière misérable. Les entrepreneurs devront faire face à des sanctions pénales. »
Les immigrés clandestins, en plus de subir une situation de stress constant dans un pays en crise totale, en plus de se voir traités comme des esclaves par des hommes d’ »affaires » sans scrupules, subissent aussi la haine des groupuscules d’extrême droite qui n’hésitent plus à les violenter devant une police qui semble reste inerte et passive devant ces violences.

Cet article de france24 revient sur une affaire récente, extrait :


« Ils étaient douze. Huit marchaient devant moi, quatre derrière moi. J’étais en train de rentrer, tout seul. J’ai d’abord reçu une bouteille d’eau dans le dos, alors je me suis mis à courir. Mais je n’ai pas pu m’enfuir. Ils m’ont attrapé, puis ils m’ont frappé la tête à coup de batte. Quand j’ai été à terre, ils ont continué à me frapper jusqu’à ce que j’arrête de bouger. » Ce récit est celui de Reza Jholam, un jeune Afghan de 16 ans. En octobre, il a croisé le chemin du groupuscule d’extrême droite « Chryssi Avyi » (« Aube dorée ») qui sème la terreur dans certains quartiers d’Athènes. Leur cible : les migrants.

Reza, adolescent un peu farouche arrivé l’été dernier en Grèce via l’Iran puis la Turquie, se confie dans les locaux de la Communauté afghane de Grèce. L’association se charge de donner quelques cours de grec aux nouveaux arrivants, de leur expliquer la culture du pays et ses règles élémentaires, de les orienter vers des ONG comme Médecins du Monde ou la Croix-Rouge. Désormais, elle les informe également des risques d’agressions racistes. « Nous leur distribuons une carte des quartiers d’Athènes où il vaut mieux éviter de marcher seul », explique son président Yunus Mohammadi.
Chryssi Avyi est aussi devenu un parti, qui, dans les sondages, obtiendrait autour de 3% d’intentions de vote. Ce parti est ouvertement néo nazi. Et il semble effectivement que la police se moque des traitements qu’ils imposent aux malheureux qui ont le malheur de les croiser dans la rue. Il y a quelques semaines, des grecs ont tenté de s’interposer devant un de ces groupes qui frappaient des immigrés. L’un d’entre eux s’est retrouvé à l’hôpital avec des blessures assez sérieuses.

Mais la lutte sociale s’engage aussi sur ce sujet et dernièrement, la Grèce est sortie manifester contre ces mouvements néo nazis, voir la carte du mouvement « anti-nazi protest » :

sans papiers - Page 4 AntiNaziProtest
Carte du mouvement de protestation anti-nazi

Rien n’est simple en Grèce à l’heure de l’austérité. A l’heure où même le droit de participer à une fête nationale est supprimé. Beaucoup aujourd’hui parlent ouvertement d’une dictature. D’un Etat policier qui coupe toute volonté d’expression. D’un gouvernement qui est officiellement contre son peuple, de la pire manière qui soit. Le mot χούντα est sur toutes les lèvres aujourd’hui. χούντα veut dire junte en Grèce.

Et cette photo de la journée d’hier est très représentative de cette prise d’otage d’un peuple pendant sa fête de l’indépendance :

sans papiers - Page 4 Alexandros-michailidis-photo
25 mars 2012 : la junte est de retour ? (photo alexandros michailidis)

Le ministre Michalis Chrysochoidis a annoncé (source Ekathimerini) aujourd’hui qu’un programme de construction d’autres camps de rétention était en prévision, pour une capacité totale de 30 000 immigrés clandestins à l’horizon 2014. Ils seront parqués dans des sites militaires non utilisés. L’Europe financerait 250 millions d’euros dans l’aventure. Don ou … prêt ? Il semble bien que l’Europe préfère payer des infrastructures à la Grèce pour que les immigrés ne pénètrent surtout pas dans les pays encore en « bonne » santé de l’union, alors que le travail et les perspectives fuient la Grèce.

Ces infrastructures militaires à l’abandon, que les collectivités locales avaient demandé pour une utilisation d’utilité publique, sans succès, vont donc devenir des zones de la honte grecque.

Une zone de la honte Européenne."
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Message  ivo Mar 27 Mar - 12:48

hummmm ..... mignon tout plein ...

thx.
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Message  Libertad Sam 31 Mar - 13:04

Les 6 sans papiers arrêtes au local de l’UMP doivent être libérés!






Ce vendredi 30 mars 2012, une soixantaine de Sans Papiers du CSP59 occupaient le siège de campagne de l'UMP rue Solférino à Lille pour demander au Préfet de recevoir une délégation, pour dénoncer la coquille vide de la CODRESSE et exiger le droit à la défense argumentée des dossiers des sans papiers.


Vers 16h les forces de l'ordre ont évacué le local, après avoir fait usage des bombes lacrymogènes sur les personnes en soutien à l'extérieur. 7 camarades Sans Papiers ont été embarqués par les forces de police et un camarade Sans Papiers a été hospitalisé vers les urgences de l'hôpital Salengro au CHR de Lille.
Après une AG Place de la République à Lille, les Sans Papiers déterminés ont acté de se rendre en manifestation devant le Commissariat Central de Lille (Lille SUD) pour exiger la libération immédiate de leurs 7 camarades.


Les sans papiers se sont rassemblés devant l’hôtel de police à Lille Sud de 18H à minuit scandant les slogans exigeant la libération de leurs camarades. Un a été libéré vers 19H30. Les six autres sont maintenus en garde à vue. Des élues (M.C. Blandin, Sénatrice, et H. Flautre, députée européenne) ont saisi le Préfet de la situation afin d’obtenir leurs libérations. La raison invoquée des arrestations serait une plainte déposée par l’UMP. Les sans papiers sont formels : aucune dégradation ne peut être constatée dans le local occupé. Il y a donc trois hypothèses possibles sur ces arrestations :


- la plainte de l’UMP ou/et du propriétaire, auquel cas il s’agit d’une procédure judiciaire qui ne nécessite pas la détention, mais une convocation au tribunal des personnes visées après notification de la plainte ;
- les arrêtés font l’objet d’une garde à vue pour séjour illégal : dans ce cas l’arrestation qui s’est faite après un tri des personnes est marquée d’un vis de procédure ;
- la préfecture et le procureur amalgament procédure judiciaire et administrative pour les maintenir en garde à vue, ce qui est de fait une soumission du pouvoir judiciaire au pouvoir politique.


Dans tous les cas il s’agit là d’une sombre instrumentalisation électoraliste par la criminalisation des sans papiers au profit du candidat-président Sarkozy. Que devient donc la neutralité de l’administration en période électorale ?


Les sans papiers arrêtés sont majoritairement des Algériens. La préfecture du Nord, qui n’hésite pas à expulser sans aucun respect des procédures légales, peut être tentée encore une fois de punir les arrêtés en demandant des laisser passer au consulat d’Algérie pour éviter le juge des libertés. L’état algérien peut il être complice de ces pratiques illicites mais fréquentes ?


Le CSP59 appelle tous les syndicats des aéroports de Lesquin, Roissy et Orly, tous les syndicats des ports de Marseille et Sète, tous les organisations démocratiques a empêcher la punition du ces courageux sans papiers qui ont osé occuper le local de campagne de l’UMP pour dénoncer la honteuse criminalisation dont les sans papiers font l’objet dans cette campagne électorale.


La seule réponse de l’UMP Sarkozy sera-t-il d’éliminer ceux qui ont le courage de montrer par leur action qu’ils n’ont rien à voir avec Merah, l’assassin de Toulouse et Montauban, sur lequel Le Pen a osé déclarer : « les Merah arrivent par bateaux entiers, par avions entiers » ?


Le CSP59 appelle le mouvement démocratique et syndical en Algérie a exiger du gouvernement algérien un acte de dignité face une éventuelle tentative d’expulsion manu militari. Il en est de même pour tout autre état en ce qui concerne les arrêtés de Lille.


Le CSP59 appelle à la mobilisation générale pour une « guérilla pacifique » jusqu’à la libération de tous les arrêtés par l’occupation de tous les bâtiments de l’état à toute heure, à tout moment et la place face à l’hôtel de police de Lille Sud tous les jours à partir de 18h jusqu’à la libération des sans papiers arrêtés.


Le premier rendez vous est ce samedi 31 mars à 17h, au parrainage républicain qui se déroule à la Maison de quartier de Lille Vauban à 17h (métro Port de Lille).


NB : nous venons d’apprendre le transfert des six au centre de rétention de Lesquin à 1H30 du matin, ce fait apparaitre le préfet comme un militant de l’UMP !


RASSEMBLEMENT TOUS LES MERCREDI PLACE DE LA REPUBLIQUE A PARTIR DE 18H : cerassemblement se déplacera de République à l’hôtel de police de Lille Sud.


Comité des Sans Papiers 59 - CSP59 : E-mail : csp59@wanadoo.fr - http://leblogducsp59.over-blog.com




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Message  Libertad Dim 1 Avr - 18:20

Appel du CSP59 à interpeller le prefet






Vendredi 30 mars, le siège de l'UMP a été pacifiquement investi par le CSP59. A la suite de l'intervention des forces de police, plusieurs d'entre eux ont été arrêtés et placés au centre de rétention administrative de Lesquin en vue de leur expulsion.


Le CSP59 appelle les élu-e-s, les organisations syndicales, associatives, politiques, les individu-e-s à interpeller le Préfet du Nord sur la situation des 6 sans papiers détenus au centre de rétention de Lesquin.



Mail du préfet: dominique.bur@nord.gouv.fr et secretariat.dircab-lille@nord.pref.gouv.fr




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Message  Libertad Mer 11 Avr - 12:40


Grève de la faim pour un détenu du CRA de Calais (Coquelles) (62)






Le 4 avril dernier, un iranien a commencé une grève de la faim au centre de rétention de Coquelles (Calais). Il doit être déporté en Hongrie (1) un pays où il n’a jamais été – selon les accords Dublin II. Il refuse de manger jusqu’à sa libération ou sa mort. Il demande justice.


Son état se détériore et jusque hier (7 avril) il refusait également de boire. Tandis que l’infirmière du CRA (2) ne veut faire aucun commentaire sur son état de santé, les activistes de Calais Migrant Solidarity qui lui ont rendu visite disent qu’il est pale, faible et pris de vertiges.


Les officierEs de Coquelles refusent d’admettre que la grève de la faim est un acte politique. Ils la faire passer pour de la folie. Ils ont également refusé que les visiteurEs le voient avec son ami anglophone (qui aide à la traduction). Sa liberté d’expression est donc entravée, oppression supplémentaire.


Il est détenu depuis 23jours, mais cette détention peut durer jusqu’à 45 jours sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui (seulement sa situation administrative). Il décrit dans une lettre à celles et ceux qui se trouvent à l’extérieur du centre ce qu’est la rétention à Coquelles : « Je vis les mêmes oppressions physiques et psychologiques qu’en Iran, bien qu’il [le gouvernement français] s’autoproclame défendeur des droits humains. Est-ce que ce sont des droits humains de nous mettre en prison et de nous traiter comme des animaux ?... »


Les autorités hongroises emprisonnent presque sans exception touTEs les demandeurEs d’asile qu’elles « reçoivent », pouvant les détenir jusqu’à 12 mois. Elles emprisonnent aussi ceux et celles qui ont été déportéEs en Hongrie selon les accords de Dublin II. Le comité Helsinki (3) a rendu compte de cas d’automutilation et de violences policières récurrentes à l’intérieur des CRA4 <#sdfootnote4sym>.


Cette grève de la faim n’est pas un cas isolé. Partout dans le monde des personnes sans papiers refusent de s’alimenter pour protester contre la répression et les détentions à répétition qu’ils subissent. En Belgique, 23 personnes sans papiers en sont à leur 83eme jour de grève de la faim (5) . Historiquement, les grèves de la faim ont souvent été utilisées comme des formes de protestations intéressantes pour mettre en lumière la répression et l’injustice.


L’oppression systématique des personnes sans papiers est une réalité quotidienne en Europe. Cette personne a fuit l’Iran pour rester en vie et a souffert en détention en France ; si il est déporté en Hongrie, il va continuer à vivre sans liberté. Son état de santé se détériore tant que sa grève de la faim continue. Il espère que les gens ne vont pas l’oublier.


Calais Migrant Solidarity


Pour plus d’informations et des lettres de soutien:
calaisolidarity@gmail.com


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