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sans papiers - Page 3 Empty cacher ce mot que je ne saurait voir

Message  niouze Mar 17 Aoû - 15:47

« Rafle » : cachez ce mot qu'Eric Besson ne saurait voir
Par Pierre Haski | Rue89 | 17/08/2010 | 13H17


Eric Besson est furieux de l'usage du mot « rafle » à propos de la politique gouvernementale vis-à-vis des Roms. Il demande que le « vocabulaire de la Seconde Guerre mondiale » ne soit pas utilisé et, de ce point de vue, on ne peut que l'approuver. Mais peut-être le ministre de l'Identité nationale (et de l'Immigration) devrait-il commencer par balayer devant la porte du gouvernement.

Le point Godwin est un concept selon lequel toute discussion en ligne (mais pas seulement, dans la réalité) qui dure un peu a tendance à aboutir à une comparaison avec les nazis et Hitler. 65 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ses repères continuent à peser sur tous nos débats, assurément influencés par le « plus jamais ça » avec lequel ont grandi les générations de l'après-guerre.

Il y a donc en chacun d'entre nous un réflexe quasiment pavlovien qui nous ramène à ces heures noires de l'Histoire chaque fois que des propos, des comportements, des climats nous semblent porteurs de risques, d'entorse à ce devoir de mémoire devenu une deuxième nature en France.

Eric Besson s'en est pris vivement mardi matin, sur RTL, à l'un de ses « amis » dissidents de la majorité, le député UMP villepiniste Jean-Pierre Grand, qui n'avait pas hésité à déclarer, à propos des arrestations de Roms : « Ces méthodes rappellent les rafles pendant la guerre ». Eric Besson a commenté :

« Les personnes sont interpellées, leur identité est vérifiée, on leur propose de l'argent pour retourner dans leur pays d'origine : j'aimerais bien qu'on m'explique quel est le lien avec les rafles de la Seconde Guerre mondiale. »

On sera d'accord avec Eric Besson que, évidemment, les conséquences d'une « rafle » d'aujourd'hui n'ont pas grand chose à voir avec celles des années 40, qui se terminaient par la déportation et la mort.
Stigmatisation

Mais comment le ministre, qui avait déjà développé cette argumentation lors de la polémique qui avait entouré la sortie du film « Welcome », sur les immigrés clandestins de Calais, ne voit-il pas le danger de la stigmatisation de communautés étrangères ou, pire, des Français « d'origine étrangère » devenus une catégorie à part de la population ?

Eric Besson s'en prend aussi au New York Times, qui a vivement critiqué la politique du gouvernement vis-à-vis des communautés issues de l'immigration, sans réaliser les dégâts à la réputation de la France commis par les images de brutalités policières lors des expulsions de sans-logis à La Courneuve, diffusées sur les grandes chaînes de télé internationales avec des mises en garde aux personnes sensibles, ou à l'offensive anti-Roms qui fait de ce peuple l'éternel bouc émissaire des périodes difficiles.
Analogies indignes

Personnellement, je trouve indigne du Times de Londres qu'il puisse titrer mardi sur les rafles anti-Roms en faisant l'analogie avec celles de la Gestapo, et je n'apprécie guère la généralisation de ces analogies historiques qui confortent chaque jour la validité de l'invention du point Godwin.

Mais la défense d'Eric Besson est bien faible : il s'en prend au vocabulaire et pas au fond, en bon exécutant qu'il est devenu d'une stratégie de reconquête électorale en ayant recours aux vieilles ficelles de la peur du voleur de poules ou de l'« étranger ».

Et le vocabulaire, de ce point de vue, a peut-être valeur de piqûre de rappel, pour nous éviter de tomber dans la banalisation. Emmanuel Blanchard, chercheur au centre d'histoire sociale du XXe siècle (CNRS-Paris I), le soulignait lors de la précédente polémique avec le même Eric Besson il y a deux ans, déjà autour du mot « rafle » :

« Si, d'une période à une autre, les populations principalement visées par les contrôles policiers ont évolué en fonction des préoccupations du moment, les techniques policières, elles, n'ont guère changé et le mot “ rafle ” n'a jamais cessé d'être employé. Renoncer à l'utiliser reviendrait à entourer de silence des pratiques répressives qui ont traversé les décennies et ont toujours visé les groupes les plus fragiles politiquement et socialement. »

« La dimension humanitaire qui fait la spécificité des peuples libres »

On aimerait plutôt l'entendre répondre à ce qu'écrit avec justesse, ce mardi dans une tribune sur Rue89, Daniel Carême, le maire de Grande-Synthe, qui s'adresse à Brice Hortefeux avec ce constat :

« Adopter la rhétorique du Front national, diviser les Français pour régner ne nous aidera en rien à résoudre le problème de la sécurité, ni à construire le projet de société qui nous manque cruellement aujourd'hui pour nous projeter sereinement dans l'avenir. »

En 2008, lors de la polémique autour du film « Welcome », l'historien et militant Maurice Rajsfus, qui fut lui-même arrêté par la police vichyste lors de la rafle du Vel d'Hiv en juillet 1942 et a survécu, contrairement à ses parents, écrivait sur Rue89 cette phrase qui répond parfaitement à Eric Besson :

« Il faudrait être stupide pour comparer 2009 et 1943. Ce n'est pas du tout pareil, et ce serait une grave erreur que de l'envisager. En 1943, nous vivions sous la botte nazie, en craignant la police de Vichy à tous les instants. En 2009, nous sommes en démocratie. Ce qui pourrait constituer une circonstance aggravante, si l'on s'obstinait à oublier la dimension humanitaire qui fait la spécificité des peuples libres. »

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Message  niouze Lun 13 Sep - 13:33

Transmis par hacktivismes



Communiqué - Calais serait-elle condamnée à rester une ville de non droit ?


10 septembre 2010

Après avoir harcelé les migrants chaque soir lors de leur « repas » à la nuit tombante en cette période de ramadan, les forces de l’ordre décuplent leurs arrestations aussi brutales qu’inutiles !

Ce vendredi matin des collégiens ont eu un « drôle » de cours d’instruction civique aux abords de la citadelle... En effet, matraques et gaz à la main, les forces de l’ordre poursuivaient des migrants dont certains plongèrent dans le canal pour tenter d’échapper à une énième arrestation dont le seul but est de leur infliger une marche forcée de Coquelles à Calais quelques dizaines de minutes plus tard !

Ces harcèlements sont incessants notamment dès qu’il pleut !

L’association SALAM Nord/Pas-de-Calais dénonce ces dérives inquiétantes en cette période où la Cour Européenne multiplie les rappels à l’ordre à l’encontre de la France, visiblement en difficulté avec le respect des Droits de L’Homme !



Source :

http://www.associationsalam.org/Communique-Calais-serait-elle
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Message  spike Sam 18 Sep - 15:39


Samedi, manifestation contre la loi Besson à Toulouse

MANIFESTATION. "Liberté-Egalité-Fraternité, contre la répression et la xénophobie" : c'est la banderole derrière laquelle sept cents à huit cents personnes, suivant les évaluations pour une fois équivalentes de la police et des organisateurs ont manifesté samedi à Toulouse contre la politique gouvernementale à l'égard des étrangers,notamment contre le projet de loi Besson soumis à l'Assemblée à partir du 28 septembre.

Les manifestants protestaient notamment "contre le durcissement des conditions de rétention" des étrangers en situation irrégulière et contre la multiplication des textes de loi à l'encontre des étrangers. Le projet de loi défendu par le ministre de l'Immigration est le cinquième sur l'entrée et le séjour des étrangers en sept ans.

Outre la Ligue des droits de l'Homme et le syndicat d'enseignants FSU, on remarquait dans la manifestation une banderole du comité de liaison intercollectifs des sans papiers, une autre du réseau éducation sans frontières (RESF) clamant "Laissez les grandir ici !"

Les partis de gauche étaient également présents: on remarquait en particulier des banderoles du parti de gauche, du parti socialiste et du NPA.
Partie du palais de Justice, la manifestation organisée s'est dispersé dans le calme à la Préfecture. Une délégation devait y être reçue en fin de matinée.

J-M.E avec AFP
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Message  niouze Sam 18 Sep - 16:10

on a aussi manifester a montpellier aujourd'hui pour les mêmes raisons
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Message  spike Sam 18 Sep - 16:17

niouze a écrit:on a aussi manifester a montpellier aujourd'hui pour les mêmes raisons

Aucune info dans Libé, désolé.
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Message  niouze Lun 11 Oct - 19:10

une moitié bonne nouvelle (z'auront quand même mis du temps)

La Croix-Rouge ne veut plus cautionner les expulsions
Air Besson / lundi 11 octobre par Amédée Sonpipet


Le Comité international de la Croix-Rouge a donné l’ordre à ses organisations de refuser de cautionner des vols de rapatriements forcés d’étrangers en situation irrégulière.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), que l’on dit habituellement frileux, a donné l’ordre à ses organisations nationales (et notamment française) de refuser d’être présentes lors des vols de rapatriements forcés d’étrangers en situation irrégulière.

Or, selon les accords de Dublin, les pays de l’Union européenne ne pourront plus expulser d’étrangers sans la présence, à bord des avions, d’observateurs neutres, à partir du 1er janvier 2011.

« Dans le contexte du mouvement international de la Croix-Rouge, une telle tâche aurait été hautement problématique », explique Beat Wagner, porte-parole de la Croix-Rouge suisse, rappelant qu’en mars 2010 un Nigérian est mort à l’aéroport de Zurich lors d’un renvoi forcé.
bakchich.info
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Message  niouze Dim 17 Oct - 23:49

Une expulsion de sans-papiers tourne au drame à Londres
Par Sylvain Biville | Journaliste | 17/10/2010 | 11H01


(De Londres) Plusieurs députés britanniques réclament une enquête indépendante après le décès, dans des conditions non élucidées, de Jimmy Mubenga, un Angolais de 46 ans, lors de son rapatriement forcé sur un vol commercial.

Lorsque les passagers du vol Londres-Luanda de British Airways commencent l'embarquement à Heathrow, mardi 12 octobre peu avant 20 heures, quatre personnes se trouvent déjà à bord. Jimmy Mubenga et trois agents de la compagnie de sécurité privée G4S ont pris place au fond du Boeing 777.

La procédure de rapatriement en cours est presque routinière. Chaque année, 10 000 sans-papiers sont expulsés de Grande-Bretagne par avion, en charters pour certaines destinations (Iraq, Afghanistan, Nigeria, RDC), sur des vols commerciaux dans la majorité des cas.

Mais pour Jimmy Mubenga, le voyage ne se passe pas comme prévu. Ce sans-papiers angolais de 46 ans, père de cinq enfants, a épuisé tous les recours légaux pour rester au Royaume-Uni. Une fois dans l'avion, il tente de résister à l'inéluctable renvoi dans son pays d'origine.
« On pouvait entendre le type hurler à l'arrière de l'avion »

Le Guardian a reconstitué la scène, à partir du témoignage de plusieurs passagers. Deux d'entre eux racontent.

« On pouvait entendre le type hurler à l'arrière de l'avion. Il disait : “Ils vont me tuer ! ” »

« Au début, sa voix était forte mais avec le temps, elle est devenue de moins en moins puissante. »

Jimmy Mubenga, plaqué contre son siège par les trois agents de sécurité, se plaint à plusieurs reprises de ne plus pouvoir respirer. Puis c'est le retour au calme dans l'avion. Un passager assis sur la même rangée témoigne.

« Les agents de sécurité ont vérifié son pouls, au cou et au poignet. C'est là qu'ils ont semblé un peu inquiets. »

L'avion, qui avait commencé le roulage vers la piste de décollage, fait demi-tour et revient à la porte d'embarquement. Une équipe médicale d'urgence monte à bord pour tenter de réanimer Jimmy Mubenga, puis décide de l'évacuer vers un hôpital.

Sans son passager, le vol 77 de British Airways peut s'envoler pour Luanda. Quelques instants plus tard, le décès de Jimmy Mubenga est officiellement constaté.
L'autopsie pratiquée n'a pas pu déterminer la cause du décès


L'agence britannique chargée du contrôle des frontières a confirmé de manière laconique qu'un « détenu de nationalité angolaise » s'était « senti mal » lors de son rapatriement et avait été emmené à l'hôpital « où il est décédé ».

Le fils aîné de la victime, Roland Mubenga, 16 ans, s'interroge publiquement :

« Je n'arrive pas à m'expliquer pourquoi ça s'est mal passé. Mon père était solide et en bonne santé -il n'avait jamais une de problème interne ou quoi que ce soit d'autre. Je veux connaître la vérité. »

Une première autopsie n'a pas permis de déterminer la cause du décès. L'enquête, initialement confiée à la police de l'air, a été transférée à la section des homicides de Scotland Yard. Le médiateur chargé de contrôler les conditions de détention a également été saisi du dossier.

L'affaire a pris un tour politique avec l'intervention de plusieurs députés, de l'opposition comme de la majorité. L'élu travailliste Keith Vaz dénonce un « incident consternant » et demande une enquête approfondie et indépendante. Son collègue libéral-démocrate Tom Brake réclame un débat parlementaire sur les conditions d'expulsion des sans-papiers.
Les expulsions sous-traitées à une compagnie de sécurité privée

La société G4S se retrouve au centre des interrogations. C'est à elle que le ministère de l'Intérieur britannique sous-traite l'essentiel du « sale boulot » des rapatriements forcés de clandestins.

G4S se targue d'être la première compagnie de sécurité privée au monde, présente dans plus de 110 pays - dont l'Irak et l'Afghanistan, mais aussi l'Angola . Sur son site internet, elle vante ses qualités d » « intégrité » :

« On peut nous faire confiance pour toujours faire les choses comme il faut. »

Après la mort de Jimmy Mubenga, G4S s'est bien gardée de rappeler cette devise. Elle a promis d » « assister » la police dans son enquête.

En 2008, l'ONG Medical Justice avait déjà dénoncé les abus commis par les « escortes privées » des sans-papiers lors de leurs rapatriement. Dans la foulée, le gouvernement travailliste avait commandé un rapport. Remis en mars dernier, il avait conclu à l'absence de mauvais traitements systématiques, tout en déplorant un usage de la force disproportionné, dans certains cas, par « des compagnies du secteur privé ».

Le Guardian, très en pointe dans la couverture du drame du vol Londres-Luanda, enfonce le clou dans un éditorial.

« Les rapatriements sont un aspect inévitable de toute politique d'immigration. Mais ils doivent être encadrés par des agents proprement formés. C'est une affaire de patience, de compassion et de calme, non pas de recours préventif à la manière forte. »

Un manuel de l'expulsion réussie pour la police française

Les bavures lors de reconduites à la frontière ne sont pas l'apanage du Royaume-Uni. La coalition nationale des campagnes anti-expulsions a recensé 13 décès lors de rapatriements forcés dans toute l'Europe ces 20 dernières années.

En France, les mesures d » « éloignement » sont pas (encore) sous-traitées à des sociétés privées. Ce sont les policiers spécialisés de l'« Unité nationale d'éloignement, de soutien et d'intervention » (sic) qui sont chargés de mener à bien les 28.000 rapatriements - forcés ou « volontaires » - que le gouvernement s'est fixé pour objectif d'atteindre en 2010.

Depuis les deux décès par asphyxie, à trois semaines d'intervalle, de l'Argentin Ricardo Barrientos, en décembre 2002 et de l'Ethiopien Mariame Getu Hagos, en janvier 2003, la police française de l'air et des frontières dispose d'un manuel de l'expulsion réussie, dont Mediapart a publié des extraits l'année dernière.

« Dans la mesure du possible, il convient d'isoler les derniers rangs de passagers de ceux de l'escorte afin d'éviter des gênes aux autres passagers et limiter ainsi tout risque de prise à partie au cours du vol. »

La méthode ressemble à s'y méprendre à celle utilisée cette semaine par les agents de sécurité britanniques chargés d'escorter Jimmy Mubenga. Deux personnes installées au fond de l'appareil ont même été déplacées en classe affaires, selon un témoin.

Dans le vol Londres-Luanda, aucun passager n'est, semble-t-il, intervenu pour tenter d'éviter le pire. L'un d'entre eux a confié ses remords au Guardian.

« Toute ma vie, j'aurai toujours ça dans un coin de ma tête. Aurais-je pu faire quelque chose ? Chaque soir, en m'endormant, cette question va me hanter. »

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Message  niouze Lun 15 Nov - 23:18

j'ai la rage (pas moins que d'hab mais quand même )
http://www.sandv.fr/adilsmaali/
Quand la Culture est elle aussi invitée à quitter le territoire !

Chanteur du groupe SimSim, Adil, né à Tétouan au Maroc, a fait l’objet d’un refus de titre de séjour « vie privée, vie familiale » et d’une obligation de quitter le territoire français le 5 août dernier au motif, communiqué en demi-teinte, qu’être intermittent du spectacle, n’est pas un vrai métier !

Très investi dans la vie culturelle montpelliéraine, ce jeune musicien a participé avec son groupe à de nombreuses manifestations dont les Internationales de la Guitare[note perso les internationales de la guitare sont organisée(a grand coup de pub) par la ville de montpellier ], le Festival Arabesques, le Festival de Grabels et a chanté avec son groupe aux vœux 2010 de Mme le Maire de Montpellier.

Muni d’un visa long séjour, Adil quitte le Maroc seul par bateau. Arrivé en France en 2005 à l’âge de 16 ans il est immédiatement pris en charge par le Conseil Général de l’Hérault en tant que mineur étranger isolé et bénéficie de l’aide sociale à l’enfance.

À sa majorité, le Conseil Général contribue à son développement à travers l’attribution d’un contrat jeune majeur et Adil suit une formation régionale de technicien du spectacle. Depuis 6 ans, Adil a donc construit sa vie professionnelle et privée, sur le sol français ici à Montpellier. Il est intégré dans un vaste réseau d’amis et entretient depuis près de deux ans une relation amoureuse avec une jeune française

Soutenu par nombre de politiques locaux, Adil n’a, malgré tout les efforts fournis, pas réussi à obtenir le titre qui lui permettrait de concrétiser ses projets : reprendre des études en musicologie et vivre de sa musique.

Depuis trop longtemps la culture et l’art, pourtant au cœur de la vie sociale dans notre pays, et ses travailleurs sont mis à mal ! Remise en cause des principes d’intervention publique en faveur de la création artistique et de l’action culturelle, reforme du statut d’intermittent, blocage des budgets, le secteur culturel est en crise profonde. La précarité des musiciens, des techniciens… ne doit pas être considérée comme normale et indissociable de toute activité de création!

Faut-il ajouter à cela la menace d’exclusion des artistes étrangers faisant partie intégrante du paysage culturel français ?

Adil doit rester en France !
petition (oui je sais sa sert pas a grand choses ) http://placeauxdroits.net/petition2/?petition=35
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Message  Invité Lun 15 Nov - 23:26

Bon allez je signe (en espérant vraiment que ce soit utile).
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Message  niouze Mar 16 Nov - 0:07

si je peut y aller je te dirais lundi si sa fut utile (même si j'aime pas y aller a chaque fois j'en suis ressorti la rage au ventre )
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Message  ivo Ven 19 Nov - 11:14

La Cité de l’immigration occupée depuis plus de 40 jours par des sans papiers
France Info - 04:47
Plus de 40 jours après le début de l’occupation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration à Paris, des bénévoles se relaient pour monter des dossiers permettant la régularisation de sans-papiers qui ont transformé la grande salle des fêtes en immense dortoir.

sans papiers - Page 3 Sans-papier-france-info
La Cité nationale de l’histoire de l’immigration à Paris occupée depuis plus de 40 jours par des sans papiers
©RF/A.Serrano

“Les négociations avec le gouvernement progressent, mais il est trop tôt pour pouvoir prédire la fin de l’occupation”, a déclaré Francine Blanche, porte-parole de la CGT, qui fédère ce mouvement.
Les murs de l’édifice, pour certains recouverts de fresques vantant l’empire colonial français, abritent dans la journée un lieu de réunions, de concours de baby-foot et se transforme en immense dortoir la nuit.
L’occupation ne concerne pas les étages, où se trouvent les collections et la cité, située Porte Dorée (XIIe arrondissement), reste ouverte au public.
“On a eu des discussions au cabinet du ministère de l’Immigration les 10 et 12 novembre, on a un texte et des engagements verbaux qui pourraient permettre de sortir du conflit,” poursuit Francine Blanche.
“ Pour obtenir des papiers, le gouvernement exigeait que les sans-papiers fassent la preuve qu’ils avaient travaillé 12 mois au cours des 18 derniers mois, ou 12 mois sur les deux dernières années pour les intérimaires, mais cela n’était pas possible pour les 6.804 grévistes dont nous nous occupons ici, qui ont arrêté le travail en octobre 2009”, explique Mme Blanche.
“Après de longues négociations, nous avons obtenu que ces périodes de 12 mois de travail sur 18 mois concernent les périodes précédant la grève commençant en octobre 2009, ce qui a permis de débloquer la situation”, ajoute Mme Blanche.

sans papiers - Page 3 Sans-papiers-finfo-2
Les sans papiers s'occupent en faisant notamment des concours de baby-foot
©RF/A.Serrano

C’est ainsi que des dizaines de bénévoles se relaient pour construire des dossiers. Le premier document exigé est la carte spéciale prouvant qu’on fait partie des 6.804 grévistes, “afin de ne pas devoir accueillir continuellement de nouveaux cas” explique un bénévole. Le demandeur doit aussi fournir une série de documents, notamment un passeport valide, des fiches de paye...
“Nous avons beaucoup de gens qui travaillaient sous le nom d’une personne disposant d’un permis de séjour, dans ce cas, nous devons recueillir une déclaration de cette personne”, explique un bénévole.

Sur toute la France, selon la CGT, un millier de dossiers ont déjà été envoyés aux préfectures et 2.000 dossiers sont prêts. “Mais nous n’avons obtenu que 500 récépissés” (qui permettent d’avoir un permis de séjour de trois mois, puis d’un an, NDLR), “ça ne va pas assez vite”, explique Mme Blanche.
A Paris, 1100 grèvistes occupent la cité de l’immigration.Depuis l’occupation des lieux, 442 dossiers ont déjà été traités.

Selon une source proche du gouvernement, “s’il n’y a eu à ce jour qu’un millier de dossiers déposés, c’est parce que les autres sans-papiers n’arrivent pas à monter des dossiers, preuve qu’ils travaillaient au noir sans fiche de paye, et donc qu’ils n’ont pas vocation à être régularisés”. “Chaque fois que quelqu’un obtient un récépissé, c’est un occupant en moins”, explique Adama Kane, ouvrier sénégalais travaillant dans une imprimerie et récemment régularisé. “Maintenant, j’ai la liberté, je peux aller partout sans avoir peur”, explique-t-il.
ivo
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http://gravos.110mb.com/

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sans papiers - Page 3 Empty des fichiers clandestins de la PAF en guadeloupe

Message  niouze Sam 20 Nov - 16:15

Des fichiers clandestins de la PAF dévoilés en Guadeloupe
Publié : le 07/11/2010 par numerolambda dans A suivre
Mots-clefs :expulsions, fichiers, frontières, justice, police, syndicalisme
1


C’est dans l’indifférence quasi-générale qu’une avocate guadeloupéenne, Sarah Aristide, a dénoncé, dans une lettre ouverte à Brice Hortefeux datée du 11 octobre, les pratiques inquisitrices et manifestement «illégales» de la Police aux frontières (PAF) de Guadeloupe. Pourtant, l’actualité est propice, en ce moment, à mettre son nez dans les fichiers policiers clandestins à visée ethnique — sorte de fichage au faciès.

Prenez par exemple le fichier « MENS » de la gendarmerie, visant à mots couverts les populations tsiganes et révélé par Le Monde et Rue89, preuves à l’appui. Un fichier qui n’a, bien sûr, jamais existé selon les autorités, non contredites par la CNIL. Prenez aussi cette autre base de données de la police des transports de la région PACA, révélée par le quotidien La Marseillaise, qui proposait de classer les contrevenants selon sept types de faciès ethniques. Dommage que les accusations de Me Aristide n’aient pas eu autant d’écho… Surtout que la PAF n’en est pas à son coup d’essai.

Sarah Aristide met au grand jour certaines pratiques de la PAF dans sa traque des populations antillaises d’origine étrangères, notamment d’une des îles les plus pauvres de la région, Haïti. Le climat est propice à ces révélations. A Paris, la loi Besson, en cours d’examen, est précisément en train de rogner doucement mais sûrement les droits des migrants outre-mer, en envoyant en éclaireur les plus incompétents de leurs députés.

Le Collectif Migrants Outre-Mer (MOM), qui regroupe une quinzaine d’orgas dont la Cimade, le Gisti, le CCFD…, a confirmé la tendance dans une analyse au scalpel de la loi telle qu’adoptée le 15 octobre par l’Assemblée : «L’Outre-mer, laboratoire des reculs du droit des étrangers» (rapport .pdf). Une situation déjà dénoncée dès 2006. Dans ce nouveau constat, ils décrivent divers régimes d’exception à Mayotte, Guyane, mais aussi à St Barthélémy — «St Barth» pour la jet-set franchouillarde qui aime s’y dorer la pilule — et en Guadeloupe.
Gardes à vues abusives et fichage sauvage



Publié d’abord par l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) et relayé par Bellaciao en métropole, le coup de gueule de Me Aristide est sans appel. Elle fait référence à certains de ses clients, «ressortissants d’origine Haïtienne (…), qui sont tous en voie de régularisation de leur situation sur le territoire français», interpellés alors qu’ils se sont «présentés à la préfecture et ce à la demande des services préfectoraux». Verbatim [passages en gras dans l'original]:

Mes clients m’indiquent tous que cette mesure de garde à vue ne devait durer selon les cas que de deux à quatre heures et qu’ils seraient relâchés par la suite, les privant par la même d’un passage devant le juge des Libertés et de la détention, qui n’aurait pas manqué d’annuler ces « procédures d’interpellation », qui prêteraient à sourire si il ne s’agissait pas du traitement aussi illégal que dégradant d’êtres humains, fussent ils étrangers…


Mais le pire est à venir, faisant penser à des pratiques d’un autre temps et inconcevables dans une démocratie libérale, se présentant comme le berceau des droits de l’homme, fussent ils encore une fois étrangers !

Tous mes clients ont été interrogés sur leur vie privée et sur des détails de leur vie qui relèverait quasiment du secret de la confession et qui ont été scrupuleusement notés, selon leurs dires.

Mais mieux, tous ont fait l’objet de prises de clichés photographiques et de prises d’empreintes papillaires.

Campagne contre le fichage ADN en Guadeloupe (source ugtg)

Les policiers de la PAF, leur ont déclaré à chacun, qu’à l’issue de ce « passage » dans leurs locaux, ils seraient libérés après autorisation du préfet, leur indiquant par la même que le préfet était au courant de ces pratiques que l’on croyait légitimement passées, déclarations qu’ils ont évidemment cru puisque nombre d’entre eux avaient été directement arrêté à la préfecture à leur arrivée ou après avoir patienté parfois jusqu’à une demi heure, ce qui induit dans ce cas que la PAF avait été appelée par les services préfectoraux.


Tous ces faits m’amènent à penser véridique l’existence d’un fichier illégal concernant les étrangers et plus particulièrement les ressortissants haïtiens, que je ne peux passer sous silence en vous interpellant directement et publiquement, et ce avant le dépôt de toute plainte car j’ose espérer que vous aurez mesurer la gravité d’une telle atteinte aux droits de l’homme et prendrez toutes les mesures qui s’imposent pour faire la lumière sur ces pratiques sinistres et indignes de toute société démocratique.


Les prises d’«empreintes papillaires» — contrairement à ce que nous écrivions dans un premier temps — est le terme technique pour «empreintes digitales», et non génétiques. Ce qui pourrait par conséquent correspondre au fichier EURODAC, qui recense depuis 2003 les demandeurs d’asile dans l’UE selon leurs empreintes digitales. Signalons que dans sa lettre rageuse, Me Aristide met à jour des «auditions manifestement illégales, faisant suite à ces arrestations tout aussi illégales». Alors que les conditions de gardes à vue « à la française » sont pourtant dénoncées en haut lieu depuis quelques semaines.



Curieux, dans ce contexte, que Sarah Aristide, qui se présente comme «diplômée en sciences criminelles et criminologiques et avocat au Barreau de la Guadeloupe», n’ait pas été relayée plus bruyamment par la presse française. Il faut dire qu’elle est connue en Guadeloupe pour défendre des syndicalistes, et notamment ceux réprimés suite à la longue grève historique de 2009 menée par le collectif LKP. Elle a notamment été menacée de mort dans l’enceinte même de la Cour d’assises de Pointe-à-Pitre. Sa plainte de février 2010 n’a pas été suivie d’effet.

L’avocate n’a pas non plus de nouvelles d’une autre plainte de juin 2009, pour «écoutes illégales» sur sa personne — pourtant protégée, en principe, comme les journalistes — et les militants qu’elle défendait. Les écoutes illégales, ça fait pourtant la Une de la presse encore cette semaine, avec le papier du Canard sur la cellule noire montée à la DCRI pour cerner les journaleux trop bien informés.

Pas plus tard que le 22 octobre dernier, Sarah Aristide s’est faite malmenée devant le TGI de Pointe-à-Pitre. Le public avait été interdit d’audience, alors qu’elle défendait deux militants jugés pour avoir refusé le prélèvement de leur ADN! Comme en métropole, le chantage au FNAEG fait partie des pressions favorites des autorités pour mettre au pas les militants. «Un tribunal en état de siège et transformé en camp retranché», commente l’UGTG dans cette vidéo prise le jour de l’audience.
https://www.dailymotion.com/video/xfc3jo_proces-lendo-naejus-ugtg-du-22-10-10_news#from=embed&start=0
Les petites fiches de la PAF : une vieille habitude


En guise d’épilogue, il est temps de ressortir les « vieux dossiers » sur les manies de l’ex- »Police de l’air et des frontières », ancêtre des chiens de garde de l’actuel ministère de l’«Immigration et de l’identité nationale». Exemple : deux cas concrets, pointés par les Big Brother Awards ces dernières années.

* En avril 2007, des membres de la PAF de Lyon se sont rendu dans des foyers ARALIS (Association Rhône-Alpes pour le Logement et l’Insertion Sociale), qui comprend 36 établissements dans l’agglomération lyonnaise, afin d’exiger de se faire remettre la liste des résidents étrangers. Quelques jours plus tard ils revenaient dans le foyer de Gerland, et après avoir frappé à quelques portes bien choisies, ils emmenaient une femme Kazakhe vers le centre de rétention. Celle-ci sera ensuite libérée pour cause de vice de procédure. Ces demandes de listes on aussi eu lieu dans d’autres structures. Ces intervention se sont faites sans l’accord du procureur, qui a déclaré qu’il « ne donnerait pas l’autorisation à de telles pratiques », ce qui confirme bien le côté local de l’initiative. (Source: dossier des BBA)
* Un cas presque similaire mais bien plus ancien, courant 2000. Toujours en Rhône-Alpes, la Sonacotra, groupement gérant pour le compte de l’Etat des foyers de travailleurs étrangers, s’est faite épinglée pour communiquer régulièrement une liste précise de ses nouveau arrivants aux mêmes agents de la PAF. Une base de données interne, joliment baptisée « Domus 34″, dans laquelle les directeurs des foyers y entraient nom, prénom du résident, lui attribuant un numéro, notant son lieu de naissance, nationalité et nature des papiers d’identité présentés à son arrivée. La PAF ne se fera jamais inquiéter. C’est la Sonacotra qui sera traduite en justice. (Source : dossier primé aux BBA 2000).

Le recours aux méthodes high-tech de surveillance policière vient justement d’être pointé du doigt par une coalition d’ONG très actives dans la défense du droit des migrants. Dans leur « Pacte pour les droits et la citoyenneté » diffusé fin septembre, parmi leurs «orientations fondamentales» on peut noter celle-ci:

La vie privée et les libertés doivent être protégées contre l’envahissement du contrôle social et le risque d’une surveillance généralisée : nous demandons que le fichage généralisé et les interconnexions de fichiers soient proscrites, que la loi encadre les fichiers de police, que les technologies de surveillance, de fichage et de traçage soit sous contrôle effectif d’Autorités indépendantes.

Les éléments fournies par Sarah Aristide n’ont donc aucune raison de ne pas être pris au sérieux.

http://numerolambda.wordpress.com/2010/11/07/fichiers-clandestins-paf-guadeloupe/
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Message  Invité Dim 21 Nov - 19:19

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Trois sans-papiers s’échappent du centre de rétention de Vincennes
France Info - 17:21


Plusieurs sans-papiers ont disparu du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, profitant d’incidents qui ont agité le centre les nuits dernières. Trois d’entre eux sont toujours introuvables, d’après la préfecture de police de Paris.

Les incidents auraient débuté dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs étrangers en situation irrégulière refusant de voir un médecin. Deux retenus ont alors profité de la confusion pour s’échapper, mais l’un d’entre eux a vite été repris, d’après une source proche de l’enquête.

La préfecture de police a indiqué que le climat était resté "assez tendu" dans la nuit de samedi à dimanche. Cinq autres étrangers se seraient alors enfui en profitant d’une vitre brisée. L’alarme n’aurait pas fonctionné.

Trois de ces sans-papiers ont ensuite été appréhendés, selon la préfecture, qui a confirmé "des dégâts matériels qui restent à établir". Des sanitaires auraient notamment été vandalisés et deux policiers très légèrement blessés dans les incidents.

Des renforts ont été déployés, une décision qualifiée par la préfecture de "normale en raison des événements survenus les nuits précédentes".

En juin 2008, de violents incidents avaient éclaté au CRA de Vincennes au lendemain du décès d’un homme considéré comme suspect par les étrangers retenus. Dix sans-papiers ont été condamnés pour ces faits à des peines de prison ferme en mars 2010.
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Message  niouze Lun 22 Nov - 15:57

deux policiers très légèrement blessés dans les incidents.
en leur tapant dessus ? je serais curieux de connaitre le nombre de blessé chez les internés
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Message  Groucho Marx Lun 22 Nov - 16:18

Faut dire que des coups de petites cueilleres, ça peut faire tres tres mal! What a Face
Heureux pour les 3 évadés! cheers
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Message  spike Mer 29 Déc - 0:41



Le cadeau d'Hortefeux aux sans-papiers

«Joyeux Noël M. Hortefeux», ironise le juriste Serge Slama sur son blog. L’adresse est évidemment ironique. C’est aux sans-papiers que ce défenseur des droits de l’homme souhaite de bonnes fêtes.
Car le retard pris par la France pour transcrire dans sa législation la directive européenne dite «retour», pourrait paradoxalement profiter aux étrangers en situation irrégulière. Sur plusieurs points, cette circulaire leur est plus favorable que la législation actuelle.
Le gouvernement en est conscient, qui va adopter cette directive, mais en la durcissant. Cette adoption se fera par le truchement de la loi sur l’immigration en cours de discussion par le Parlement. Votée en première lecture par l’Assemblée nationale, le 12 octobre, elle passera au Sénat en janvier. «Et c’est justement ce qui pourrait contrarier les vacances de notre cher ministre», explique Serge Slama.
En effet, la date limite de transposition de la directive était fixée «au plus tard» au 24 décembre. Cette échéance étant dépassée, la directive devient, selon lui, «directement invocable devant les juridictions». En clair, les avocats peuvent s’en prévaloir. Ce que confirme l’avocat blogueur Me Eolas: «Depuis le 24 décembre dernier, nous avons une nouvelle argumentation à faire valoir», souligne-t-il.
La directive prévoit que le placement en rétention d’un étranger doit être «exceptionnel», n’être utilisé qu’en dernier recours, et réservé aux personnes présentant un risque de fuite. Or, la pratique est tout autre: les sans-papiers sous le coup d’une mesure d’expulsion sont systématiquement placés en centre de rétention.
Et Brice Hortefeux n’entend pas rompre avec cette pratique.
Aux préfets réunis le 13 décembre place Beauvau, le ministre de l’Intérieur a demandé «d’amplifier» les expulsions de sans-papiers d’ici la fin de l’année. Et promis l’utilisation de toutes les places disponibles dans les centres de rétention administrative.

D’après Serge Slama, les avocats pourront désormais invoquer la directive pour éviter à leur clients d’être enfermés.
Conscient que cette politique de placement systématique en rétention est en contradiction avec la directive, Thierry Mariani, alors député rapporteur de la loi, a ajouté à la loi un amendement prévoyant que les étrangers pourront être assignés à domicile avec un bracelet électronique.
Les avocats pourront également invoquer la Charte des droits fondamentaux, entrée en vigueur en 2009. «Elle s’applique lorsque le droit communautaire s’applique», explique Serge Slama.
Ce texte garantit le droit à un procès équitable, non prévu par le droit des étrangers. Les demandeurs d’asile pourraient notamment être concernés. Lorsqu’ils font appel d’un refus de l’Office français pour la protection des réfugiés et apatrides devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), ce recours n’est pas suspensif. En clair, ils peuvent être expulsés alors même que la CNDA n’a pas rendu sa décision. Ce qui contrevient, a priori, à l’esprit de la charte.
A l’inverse, la directive européenne comprend des dispositions beaucoup plus sévères pour les sans-papiers que le droit français. La question étant de savoir si l’administration va les invoquer. Ainsi de la disposition prévoyant qu’un étranger expulsé ne pourra pas déposer de demande de visa pour rentrer légalement dans l’espace Schengen pendant une durée de deux à cinq ans.
Rédigé le 28 décembre 2010 à 16:29 | Lien permanent
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Message  niouze Mar 18 Jan - 16:45

Elections à l'UMP : comment faire voter des sans-papiers
Par David Perrotin | Rue89 | 18/01/2011 | 12H43


A priori, Euroberbère est une association respectable : créée en 2004 dans le XVIIIe arrondissement de Paris, elle s'occupe d'aider les sans-papiers dans leurs démarches administratives.

Mais ses méthodes ont de quoi surprendre : l'association demande de l'argent aux immigrés, contre la promesse d'improbables interventions politiques directes.

Pire, en enquêtant, nous avons découvert qu'un ancien cadre de l'UMP avait demandé à des sans-papiers de s'inscrire à son parti et de voter – pour lui – lors d'une élection interne… Et ce, contre la promesse de l'accélération des démarches administratives.
« Ils m'ont assuré qu'ils avaient des contacts au ministère »

Une témoin, femme sans-papiers, confirme ces méthodes à Rue89 :

« J'ai payé 300 euros, en liquide, avec un reçu. Et ils m'ont dit qu'ils pouvaient m'aider. C'était en juin 2009.

Deux semaines après, ils m'ont assuré qu'ils avaient des contacts au ministère. J'ai eu un rendez-vous à la préfecture où un avocat d'Euroberbère (d'après ce que l'on m'a dit) m'a accompagnée.

Mais je savais que c'était les règles normales, qu'on faisait la queue comme tout le monde, même s'ils me disaient qu'ils avaient des relations. »

Effectivement, Euroberbère prétend intervenir « personnellement auprès de madame la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie » et utilise sur ses courriers un logo semblable à ceux que l'on retrouve sur les papiers administratifs officiels.

L'association a fait appel d'une première condamnation le 13 janvier 2009 après une plainte de Michèle Alliot-Marie. Mickaël Barache, président d'Euroberbère, et un second responsable, ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis pour escroquerie, en première instance. Il y a quelques jours, la cour d'appel a confirmé la condamnation.

Voici par exemple ce que l'on pouvait lire sur l'un des courriers d'Euroberbère :

« Nous intervenons immédiatement et personnellement auprès de monsieur Nicolas Sarkozy, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire pour lui signaler votre cas [celui d'un adhérent sans-papiers, ndlr] et lui confirmer que vous relevez personnellement après examen attentif de votre dossier de “l'immigration choisie” qu'il souhaite voir dotée en France d'autorisations de séjour et de travail. » (Télécharger la lettre)

Un militant UMP qui se rend « une fois par semaine » chez Euroberbère

A défaut de connaître le ministère de l'Intérieur, l'association entretient des liens étroits avec Thomas Nouvelande, ancien conseiller UMP du XVIIIe arrondissement, et président départemental de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy (ANANS).

Lors de notre enquête, le nom de Thomas Nouvelande revient de manière récurrente. Nous l'avons rencontré. Que fait-il pour Euroberbère, alors qu'il prétend lui-même ne pas être lié à cette association ?

Il admet la « connaître », sans plus :

« Je n'ai aucun lien avec cette association mais je la connais car cela fait partie des rencontres que l'on peut avoir en tant qu'ancien conseiller. Je n'ai jamais travaillé pour eux, ni bénévolement, ni en tant que salarié. Et puis je veux préciser que même si je n'ai rien contre les sans-papiers, j'appartiens à une famille d'idées qui n'en fait pas la promotion. »

Pourtant, Mickaël Barache, le président d'Euroberbère, prétend l'inverse :

« Il vient une fois par semaine généralement. Il vient nous donner un coup de main car il a de bonnes compétences juridiques. Peut-être même qu'il va passer ce soir, c'est un ami personnel, il n'y a pas de problème. »

Selon les déclarations de la sans-papiers citée plus haut, Thomas Nouvelande s'occupait de certains sans-papiers au sein de l'association :

« Je le voyais souvent à Euroberbère, il discutait de mon cas avec Mickaël Barache. »

Convaincre les sans-papiers d'adhérer à l'UMP ?

Du 21 au 29 octobre 2010, avaient lieu les élections internes à l'UMP dans le XVIIIe arrondissement (élections qui déterminent notamment les investitures aux cantonales et municipales). Thomas Nouvelande, candidat à la réélection, a perdu face à Roxane Decorte, tous deux candidats UMP. 


Selon plusieurs témoignages et les documents, Thomas Nouvelande intervenait auprès des militants et notamment des sans-papiers de l'association Euroberbère pour les convaincre d'adhérer à l'UMP.

Notre témoin sans-papiers dit ainsi avoir payé, en espèces et directement à Thomas Nouvelande, une cotisation pour rejoindre l'UMP :

« Il m'a d'abord fait comprendre implicitement qu'adhérer à l'UMP m'aiderait pour mon dossier. Je lui ai remis l'argent en main propre, à l'association, qu'il a glissé dans une enveloppe. »

Selon notre témoin, Thomas Nouvelande voulait convaincre des sans-papiers d'adhérer à son parti pour que ces derniers puissent voter pour lui, ce que confirment deux autres personnes de l'UMP :

« Il m'a dit que je pouvais convaincre mon entourage d'adhérer à l'UMP, et qu'il pourrait même payer les cotisations s'ils n'ont pas d'argent. Il savait que je connaissais bien la communauté chinoise. Je devais ensuite recevoir un code pour pouvoir voter pour lui sur Internet. »

Un e-mail, provenant de l'adresse de Thomas Nouvelande, demande d'ailleurs des documents complémentaires pour pouvoir l'inscrire sur les registres de l'UMP.
« Il m'a envoyé deux SMS, parlant des élections »

Notre témoin dit s'être fait « harceler » par téléphone la semaine des élections afin de voter pour Thomas Nouvelande :

« Il m'appelait mais je ne répondais pas. Il m'a envoyé deux SMS parlant des élections. »

Les deux SMS que nous avons obtenus proviennent effectivement du portable personnel de Thomas Nouvelande. Le 29 octobre, soit un jour avant la clôture des élections, il écrivait ainsi :

« [Prénom du destinataire] Bonjour, urgent. Il faut me téléphoner c'est Thomas pour élection. 06 XX XX XX XX. Merci. »

Thomas Nouvelande nie :

« Il peut m'arriver d'envoyer des SMS à des adhérents, mais ce sont des messages que j'envoie à tous, et jamais à des gens si je sais qu'ils sont sans-papiers. »

Pourtant, les messages ne sont pas à diffusions multiples mais nominatifs. Ils sont destinés à un sans-papiers que Thomas Nouvelande a vu plusieurs fois à l'association Euroberbère. Notre témoin a payé sa carte mais n'a rien reçu en retour…

Contactée par Rue89, Roxane Decorte, qui était opposée à Thomas Nouvelande lors des élections internes à l'UMP, n'est pas étonnée :

« J'ai saisi à de nombreuses reprises la commission de contrôle, notamment sur des suspicions d'adhésions douteuses à l'UMP. Des gens se plaignaient d'être contactés par téléphone par Thomas Nouvelande. »

« Il m'a remis tout le listing des adhérents de l'UMP »

Guy Capitanio, conseiller du Nouveau Centre, confirme que Thomas Nouvelande sollicitait les adhérents pour voter pour lui, notamment ceux du Nouveau Centre. Il ajoute que Thomas Nouvelande s'était procuré un listing des adhérents de l'UMP (avec leurs coordonnées) que Rue89 s'est procuré, pour pouvoir les convaincre de voter pour lui :

« Il a pas arrêté d'appeler les militants du Nouveau Centre pour qu'ils adhèrent à l'UMP et qu'ils votent pour lui. Lors d'une réunion dans un café, il m'a remis tout le listing des adhérents de l'UMP. Il croyait que j'allais travailler avec ça contre Roxane Decorte. »

Or, seuls les députés, le président du comité départemental, le secrétaire départemental et le délégué de circonscription peuvent détenir une telle liste. L'UMP confirme que la détention de tout listing avec les coordonnées de militants est « totalement illégale ». Solliciter des adhérents pendant une élection, faire adhérer des sans-papiers ou payer par espèces une adhésion le sont tout autant.

Selon Thomas Nouvelande, ces accusations sont « des coups bas » de ses « ennemis politiques. »

► Mis à jour le 18/01/11 à 15h35. Contrairement à ce qui était indiqué, la témoin a fini par recevoir sa carte d'adhérente à l'UMP (fin décembre). En outre, en octobre 2010, Thomas Nouvelande était candidat à la réélection.

votez pour moi et je vous offre des papiers !
tient sa me rappelle certain pays d'europe de l'est ou pour avoir une bonne palce fallait sa carte du parti
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Message  niouze Mer 26 Jan - 15:45

"faire du ciel le plus belle endroit de la terre" (pub air france)
Il est environ 16 heures, jeudi à Roissy. Les passagers du vol AF 3096 à destination de Bamako ont quasiment tous embarqué. Muni d'un fin brassard orange, un fonctionnaire de l'Unité nationale d'escorte, de soutien et d'intervention (Unesi) de la police aux frontières (Paf) passe alors dans les rangs des voyageurs.

Dans ses mains, des tracts qu'il distribue aux passagers en guise d'avertissement. S'en suit un petit laïus quelque peu différent de celui habituellement récité par les hôtesses de l'air :
sans papiers - Page 3 Message_information
« Un expulsé va entrer dans l'avion, il risque de crier pendant cinq minutes mais tout ira bien après. Ne faites rien, car vous encourez l'expulsion de l'avion (et des sanctions pénales précisées dans le tract). »

Quelques minutes passent. Tout à coup, la porte arrière gauche de l'appareil s'ouvre. Entourée de trois autres policiers, une personne de nationalité malienne arrive en hurlant. « Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! Laissez-moi descendre ! » Un quatrième agent de la PAF filme la scène sans interruption. Cette disposition est devenue obligatoire depuis la mort successive -dans des conditions similaires- de deux expulsés en décembre 2002 et janvier 2003.
« Good afternoon ladies and gentlemen… »

Tandis que le commandant de bord entame un « Good afternoon ladies and gentlemen… », les policiers attachent l'homme qui se débat de toutes ses forces sous le regard médusés des voyageurs.

Certains sortent leurs téléphones portables ou appareils photos et commencent à filmer la scène. Un steward puis l'un des agents de la PAF leur affirment que c'est interdit. Peine perdue. (Voir la vidéo)




A-t-on le droit de filmer ce genre de scène dans un avion ? Comme le rappelle un article de Slate, filmer des policiers dans l'exercice de leurs fonctions -à quelques exceptions près- n'est pas interdit.

Un membre de la PAF de Roissy nous a assuré que filmer dans un avion sans l'autorisation du commandant de bord était prohibé. Une chargée de communication d'Air France nuance, pour ne pas dire dément, cette affirmation :


« Si nous refusons les demandes de vidéos dans le cadre de tournages, nous n'intervenons pas dès lors que c'est l'œuvre de privés (passagers lambdas). Et même en cas de diffusion, la politique de la maison est claire : nous nous abstenons de porter un jugement. »

Seul maître à bord, le commandant peut en revanche demander l'interdiction de filmer s'il estime que cela peut nuire à la sécurité du vol. D'après les passagers interrogés par les Inrocks, il ne l'a pas fait.
Quelques passagers vent debout contre l'expulsion

Comme si l'annonce initiale du policier devait se changer en prophétie, quelques passagers se lèvent, notamment un groupe composé d'une dizaine d'Allemands. (Voir la vidéo)


L'ambiance est tendue, le personnel naviguant ne parvient même pas à compter les passagers. « Qu'a fait cet homme ? », demande un voyageur. On lui répond : « C'est un criminel. »

Une source policière jointe hier semble contredire ce propos. L'expulsé serait sous le coup d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF) de la préfecture de Haute-Garonne. Comprendre : une décision administrative et non judiciaire.
Un à un, les Allemands sont évacués

Alors que certains passagers sont toujours debout, l'avion commence à rouler sur le tarmac. Quelques instants plus tard, le commandant de bord décide d'immobiliser l'avion.

Vers 17 heures, toujours par la porte arrière de l'avion, ce sont cette fois deux groupes de cinq policiers qui entrent avec des casques et des boucliers, chacun une main posée sur l'épaule du collègue de devant. Un passager décrit la scène :

« Au début, un tel déploiement de policiers surarmés a fait rigoler tout le monde. Puis, un par un, les membres du groupe d'Allemands sont évacués. Ensuite, l'un des policiers en civil désigne trois autres personnes qui ont filmé la scène, elles sont également débarquées. »


« Dans la majorité des cas, les passagers n'interviennent pas »

Bilan : quatorze personnes interpellées, dont onze placées en garde à vue jusqu'à 22 heures. Un policier, en contact avec des collègues de la PAF de Roissy, indique les motifs juridiques des interpellations de ces « passagers qui -selon eux- étaient agressifs et outrageants » : entrave à la circulation aérienne, outrage et rébellion.

« La vidéo réalisée par les policiers est désormais sous scellés, entre les mains du procureur du tribunal de grande instance de Bobigny en charge de l'affaire. C'est à lui de décider des poursuites à engager. »

Le seul membre du parquet de Bobigny qui a accepté de s'exprimer -anonymement- a précisé que ce genre de cas était rare. Selon lui, si les expulsions sont monnaie courante, « dans la majorité des cas, les passagers n'interviennent pas ».

les inrock
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Message  ivo Mer 26 Jan - 16:34

ils intervenaient guere plus lors des déportations...


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http://gravos.110mb.com/

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Message  ivo Dim 27 Fév - 18:05

Grève de la faim au centre de rétention de Vincennes
FRANCE INFO - 15:28
Une quarantaine de sans-papiers d’une unité du centre de rétention administrative de Vincennes observent une grève de la faim depuis cinq jours. Le mouvement a démarré suite à des violences policières qui se seraient produites au sein de l’établissement.
"Jeudi un retenu aurait été maltraité et jeté dans les escaliers par un policier"
, explique Solange Odiot, porte-parole de l’association SOS-Soutien ô sans-papiers.

"Ils ne supportent plus leur situation [...] Il n’en fallait pas beaucoup pour susciter une grande colère", a-t-elle précisé. A travers leur mouvement, les retenus protestent aussi contre les expulsions vers les pays arabes en révolution. Ils souhaiteraient qu’elles cessent.

La grève de la faim perdure, les sans-papiers sont extrêmement déterminés, Solange Odiot, porte-parole de l’association SOS-Soutien ô sans-papier (0'57")

L’organisation politique Alternative Libertaire a diffusé un communiqué reprenant leurs revendications.

L’Association service social familial migrants (Assfam), elle, a déposé une plainte auprès du procureur pour violence et maltraitance policières.

Du côté de la préfecture de police de Paris, on dément "formellement" l’existence de ces faits. "Il y a quelques retenus qui tentent d’attirer l’attention en cessant de s’alimenter et qui essayent de convaincre les autres de les suivre", a-t-elle indiqué.

Toutefois, vendredi, la préfecture de police a reconnu que la tension "était montée" durant une panne d’électricité au cours de laquelle une poubelle a été incendiée sans faire ni blessé ni dégât.

En juin 2008, les quelque 250 retenus du centre de Vincennes avaient en partie incendié les locaux pour protester contre la mort d’un Tunisien sans-papiers à l’intérieur du bâtiment. Dix étrangers en situation irrégulière avaient été condamnés à des peines de prison ferme allant de 8 mois à 3 ans en mars 2010 pour cet incendie.
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Message  niouze Sam 5 Mar - 20:43

Grève de la faim, violence policière et tentative d’évasion au centre de rétention de Vincennes
Publié vendredi 4 mars 2011

Une quarantaine de personnes sur 50 sont en grève de la faim depuis jeudi 24 février pour protester contre les violences policières subies par un retenu et contre leurs conditions d’enfermement, ils réclament la fin des expulsions « vers ces pays où nos dirigeants, dictateurs, et corrompus, nous ont obligés à partir pour survivre. » explique un retenu dans un communiqué dicté par téléphone. Mardi soir, départ de feu dans une chambre, la police intervient violemment, deux personnes finiront à l’hôpital, l’une d’elle est toujours hospitalisée. Cela fait maintenant 3 jours que les retenus en sont sans nouvelles, la police assure qu’il est en bonne santé, mais qui peut croire a une personne en bonne santé quand il reste 3 jours a l’hôpital ? Aujourd’hui vendredi, une personne a tenté d’escalader les murs pour s’enfuir du centre.Il s’est malheureusement fait rattraper par la police, et aurait été a priori conduit en garde a vue. Les flics mettent la pression. « Les gardiens nous ont annoncé par les haut-parleurs du bâtiment que les grévistes de la faim n’auraient plus droit à des visites », raconte un détenu, sans parler des intimidations physiques courantes dans les CRA.

La mobilisation ne se mesure pas en fonction du nombre de personnes refusant de s’alimenter, mais quand des actes de révolte se multiplient sous différentes formes, quand à chaque coup de fil au centre on sent que ça bouillonne. Un jour c’est un départ de feu, le lendemain une tentative d’évasion, un refus de regagner sa chambre, quand les gens s’organisent pour avoir des nouvelles de leurs potes a l’hosto ; alors oui le centre de rétention de Vincennes est bien en révolte.

Il est important pour les détenus que ces révoltes sortent des murs, que se soit en passant des coups de fil aux cabines (numéros en bas de l’article), en diffusant au maximum l’information, ou toute autre action qui peut faire écho à cette révolte.

Liberté pour tous et toutes.

Numéros des cabines de Vincennes : 01.45.18.12.40 / 01.45.18.02.50 / 01.45.18.59.70.

http://loissauvages.rebellyon.info/spip.php?article439
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Message  niouze Mar 15 Mar - 20:34

quand la police ressort ses plus beau train (comme a la belle époque de vichy ^^)
15 mars 2011
Des policiers réquisitionnent un train pour une curieuse reconduite

SOCIETE (actualisé 18h50) - Des policiers français ont-ils réquisitionné sans aucun droit une rame de train ce matin, pour reconduire en Italie des clandestins sans même avertir leurs collègues transalpins ? C'est ce que suspectent des cheminots CGT qui ont empêché les agents de mener jusqu'au bout l'opération. Les forces de l'ordre voulaient descendre avant la frontière, et laisser le conducteur et la contrôleuse se débrouiller ensuite pour relâcher les 20 passagers sans titre (de séjour comme de transport) à Vintimille...
Il était un peu plus de 9h30 lorsqu'une contrôleuse est tombée sur le quai, en gare de Cannes, sur 7 policiers de la police aux frontière par voie ferroviaire (brigade des chemins de fer). Avec eu 20 personnes en situation irrégulière, dont un mineur semble-t-il. Les policiers, raconte l'un de ses collègues, lui auraient indiqué qu'ils effectuaient une reconduite en Italie. La contrôleuse, faisant son métier, leur a demandé naïvement s'ils avaient des titres de transport pour tout ce monde. Les policiers ont répondu que non et qu'ils n'avaient pas l'intention d'en prendre à bord. Ils ont ajouté pour se justifier qu'ils avaient un ordre de réquisition - qu'ils n'ont pas montré. La suite est encore plus étonnante.

Le train étant composé de deux rames, les policiers font descendre les passagers qui se trouvent en tête, pour leur demander de s'installer dans la deuxième rame. Puis eux-même montent avec leurs passagers à l'avant. Ensuite, en gare de Nice, ils avertissent le conducteur et la contrôleuse qu'ils descendront en gare de Menton, car ils ne peuvent aller en Italie. Le conducteur n'a qu'à conduire normalement le train à Vintimille, où les clandestins descendront. Un monde sans doute idéal pour Chantal Brunel, députée UMP qui avait choqué en proposant la semaine dernière de remettre les clandestins dans leurs bateaux. Dans la vraie vie,cette histoire pose au moins deux grosses questions, et pas seulement morales.

D'abord, les policiers avaient-ils réellement un ordre de réquisition pour s'emparer ainsi du train ? Mickaël Albin, responsable à Nice de la CGT cheminot, qui a alerté rapidement sur ce qui venait de se passer, raconte que sa direction locale locale tombait des nues mardi matin. Elle n'était absolument pas au courant de cette histoire ce matin. Contacté, le service de presse national de la SNCF explique ce soir qu'il n'y avait aucun ordre de réquisition. Autrement dit, ce qu'on fait les policiers serait juste illégal. La préfecture des Alpes-maritimes répond que le train n'a pas été réquisitionné, et les agents de la SNCF pas sollicités. Les policiers seraient seulement montés dans le train comme tout le monde, avec leurs 20 passagers clandestins.

Ensuite, les autorités italiennes étaient-elles au courant que leurs collègues français leur renvoyaient ainsi 39 personnes ? Le dispositif dit Schengen II prévoit que la responsabilité de l'accueil des étrangers imcombe au premier pays traversé en arrivant en Europe. Mais cela s'applique avec quelques règles. Et cette fois, il semble bien qu'il s'agisse d'une reconduite "sauvage". Un organisme existe en effet, le CCPD (Centre de coordination policière et douanière), qui réunit des fonctionnaires français et italiens. Ils coordonnent les contrôles, et assurent le relai d'un pays à l'autre lorsque des reconduites ont lieu. Ici, les 20 clandestins semblaient seulement livrés aux agents de la SNCF, chargés de les refouler en somme en Italie.

Les fonctionnaires n'ont pas du tout aimé qu'on tente de leur faire endosser ce rôle. En gare de Menton, le conducteur a dit qu'il n'irait pas plus loin. Les policiers sont du coup descendus avec leurs passagers clandestins. Des agents de la SNCF ont surveillé un moment, pour s'assurer qu'ils ne montaient pas dans le train suivant, comme font les fraudeurs qui échappent aux contrôles. Puis toute la troupe a disparu. La préfecture indique que les Afghans sans titre de séjour ont été "conduits vers les locaux de la police aux frontières de Menton en vue du traitement des procédures administratives de réadmission vers l’Italie dans le cadre des accords de Chambéry". Les agents SNCF présents en tout début d'après-midi contestent cette version.

"Notre collectivité, dit de son côté Gérard Piel, président du Front de gauche au conseil régional PACA, qui finance les TER, n'a jamais donné son accord pour que ses trains soient transformés en charter. Il faut avoir peu de mémoire d'ailleurs pour utiliser des trains ainsi." L'élu a écrit au préfet des Alpes-Maritime pour lui poser un certain nombre de question, savoir dans quel cadre agissaient les policiers, si leurs collègues italiens étaient prévenus, etc. "Ces gens sont-ils passés dans un centre de rétention, devant un tribunal administratif", questionne-t-il.

Voilà deux semaines, Claude Guéant, nouveau ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, avait effectué son premier déplacement à Menton et à Nice, où il s'était plaint à demi-mot du manque de zèle des Italiens pour surveiller leurs frontières avec la France. "Il faut, avait-il dit, obtenir des Italiens qu'ils jouent complètement la règle européenne." On aimerait être certain que, ce matin, les policiers ont bien respecter les règles européennes, et accessoirement la loi française.

OlB

http://www.libemarseille.fr/henry/2011/03/des-policiers-r%C3%A9quisitionnent-un-train-pour-une-curieuse-reconduite.html
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Message  niouze Mer 16 Mar - 19:50

Le manuel des policiers de la PAF pour expulser les sans-papiers
Document révélé le
14.10.2009

Comment « tranquilliser » un étranger en situation irrégulière lors de son expulsion ? Comment serrer son cou pour l’empêcher de crier ? Comment détourner l’attention des autres passagers pour éviter qu’ils ne se « rebellent » ? Toutes les réponses à ces questions, et d’autres, sont consignées dans le manuel des escorteurs de la PAF.

Article lié :
- Le manuel des policiers de la PAF pour « réussir » une expulsion forcée

a voir sur http://www.frenchleaks.fr/Le-manuel-des-policiers-de-la-PAF.html
(c'est du pdf et peut pas copier coller )
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Message  niouze Sam 2 Avr - 16:17

Quand l'Italie traitait les migrants venus de Libye comme du bétail
Par Raphael Krafft | journaliste | 02/04/2011 | 10H44


Depuis la révolution libyenne, les témoignages recueillis sur les conséquences des accords avec l'Italie et l'UE sont ahurissants.



(De Benghazi, Libye) Lorsque un jour du mois de juin 2009, Abdel Malik Mohammed Abdi et la soixantaine de migrants en majorité somaliens se font arraisonner par un vaisseau de la marine italienne, tous pensent que leur calvaire prend fin. Il est alors à bord d'une barque de 11 mètres de long, quelque part entre les côtes libyennes et siciliennes.

Quatre passagers sont déjà morts de soif et de faim, dont une femme enceinte, après quatre jours d'une traversée à l'aveuglette sur une mer agitée et sous un soleil de plomb.

Abdel Malik Mohammed Abdi raconte :

« Il était environ une heure du matin lorsque nous avons aperçu des lumières sur la mer. Nous étions dans un tel état d'épuisement que nous avons pensé qu'il s'agissait d'une ville de Sicile. En fait, c'était le garde-côte italien. Il s'est approché et nous a secouru.

Après quelques heures, peut-être quatre, nous avons vu un autre bateau s'approcher. Nous avons été frappé d'effroi quand nous avons constaté que celui-ci était libyen. »

Transbordés par une grue, dans des filets

Malgré les cris et les protestations des naufragés, marins libyens et italiens organisent leur transbordement.

La loi italienne prévoit pourtant que « les bateaux et les aéronefs italiens sont considérés comme territoire de l'Etat » et que par conséquent : une fois embarqués, ces migrants ont droit d'accéder à la procédure de demande d'asile sur le territoire de la République italienne.

Et le territoire libyen ne peut être qualifié de « port sûr » pour des naufragés, la Libye ne faisant pas partie de l'Union européenne et n'ayant pas pas ratifié la Convention de Genève sur le statut des réfugiés.

Abdel Malik se souvient :

« Ils nous ont transbordé avec la grue du navire dans ces filets qu'on utilise d'habitude pour la marchandise ou le bétail. Ils nous avaient pourtant promis qu'ils nous emmèneraient en Sicile. »

« J'ai levé la main et j'ai dit que j'étais le capitaine »

A bord du bateau libyen, les migrants sont menottés, battus jusqu'à ce qu'Abdel Mohammed Ali, le capitaine de la barque de fortune, se dénonce.

»« Qui est le capitaine du bateau ? Qui est la capitaine ? », hurlaient-ils. Tout le monde restait muet, personne ne voulait me dénoncer.

Quand j'ai vu qu'ils commençaient à battre et infliger des décharges électriques à dix, onze personnes innocentes, j'ai levé la main et je leur ai dit que j'étais le capitaine, je leur ai demandé de ne plus battre personne. »

Des réfugiés subsahariens au poste frontière égyptien d'As-Saloum (Raphaël Krafft)

Abdel Mohammed Ali est somalien et a travaillé pendant plusieurs années comme second maître sur un navire marchand d'une compagnie basée à Dubaï.

Ce n'est pas un « passeur », mais un migrant comme tous les autres que le groupe a désigné comme capitaine pour son expérience de marin. Son épouse est morte d'épuisement quelques heures avant leur « sauvetage » par la marine italienne.

« Je savais le sort que réservent les Libyens à l'homme qui est à la barre des bateaux de migrants et je devais en assumer les conséquences.

Ils m'ont tout de suite emmené à la cale et m'ont battu jusqu'à ce que je m'évanouisse. Quand ils m'ont réveillé, l'un d'eux m'a donné à boire, c'était de l'eau de mer. Puis ils m'ont battu à nouveau et encore et encore jusqu'à notre arrivée à Tripoli. »


Les migrants sont accueillis au port de Tripoli par une haie de militaires.

« Ils nous criaient “Abid ! ”, qui veut dire “esclave” en arabe. Ils nous battaient pour nous faire avancer mais nous étions à bout de forces et nous nous écroulions à terre. »

« Un quignon de pain et un verre de lait par jour »

Ils sont incarcérés dans une prison de Tripoli et rejoignent les quelque 60 000 migrants détenus en Libye. La prison de Siriton, affirme Abdel Malik.

Cet établissement est inconnu de tous les Libyens que nous avons rencontrés. N'était-ce pas plutôt un camp ? Un de ces vingt camps de rétention pour migrants que compte la Libye ?

« Non, c'était une prison avec des murs et des plafonds en dur. Nous avons passé les trois premiers mois sans pouvoir sortir d'une cellule de douze mètres carrés où nous étions plus de soixante.

Nous étouffions car c'était l'été. Les malades n'avaient pas accès aux soins. On ne nous donnait qu'un quignon de pain et un verre de lait par jour. »


Diana El Tahawy, chercheuse spécialiste de l'Afrique du nord au bureau londonien d'Amnesty International, pense que ce lieu de rétention pourrait être le camp de Zliten, à quelque 140 kilomètres à l'est de Tripoli :

« C'est apparemment le pire des camps de détention pour migrants en Libye. Nous n'avons pas pu le visiter, car le Comité du peuple pour la justice en charge des questions migratoires qui était notre interlocuteur en Libye nous a dit ne pas en être responsable.

Les migrants et réfugiés subsahariens qui ont été détenus dans ce camp et dont nous avons pu recueillir les témoignages sont unanimes : ils ont été enfermés dans des cellules bondées pendant plusieurs semaines, parfois plusieurs mois sans pouvoir en sortir, ils n'avaient pas d'assistance médicale, manquaient de couvertures et de nourriture, étaient victimes de sévices, de coups, d'insultes… »

Des migrants victimes de la belle amitié italo-libyenne

Onze mois plus tôt le 30 août 2008, dans un bâtiment attenant à l'hôtel Al Fadeel de Benghazi, Silvio Berlusconi et Mouammar Kadhafi signaient un traité d'amitié dont l'un des volets organisait la contention des flux migratoires et notamment le refoulement des réfugiés de l'Italie vers la Libye.


L'Italie livrait notamment six patrouilleurs à la marine libyenne pour l'aider à mieux contrôler ses eaux territoriales. L'Union européenne lui emboîtait le pas en novembre de la même année : elle entamait des négociations pour un accord qui comprenait entre autres la possible réadmission par la Libye de migrants ayant transité sur son territoire pendant leur voyage vers l'Europe.

C'est dans ce même hôtel que se terre depuis un mois Moustafa Hassan Al Gatous, ancien lieutenant-colonel chargé de la brigade de recherche et d'investigation des services de l'immigration libyenne à Benghazi. Il nous reçoit dans sa chambre, le visage anxieux, les mains moites, il jette des coups d'œil réguliers par la fenêtre.

S'il s'est rangé du côté de l'opposition au colonel Kadhafi quelques jours après le déclenchement de la révolution du 17 février, il est encore en sursis et doit faire les preuves de sa loyauté aux insurgés.

Des réfugiés subsahariens au poste frontière égyptien d'As-Saloum (Raphaël Krafft)

En attendant, il parle, exorcise. Il confirme ce que dénoncent depuis longtemps les organisations humanitaires comme le réseau d'ONG Migreurop dans son rapport 2009-2010 :

« Oui, le récit [d'Abdel Malik et Abdel Mohammed Ali] est crédible. Nous n'avions pas que des camps pour les migrants mais aussi des prisons qui ne répondaient à aucune des normes humanitaires minimales requises.

Beaucoup de migrants sont morts dans ces prisons à cause du manque d'hygiène et d'assistance médicale.

Mais je dois ajouter qu'on ne nous donnait aucuns moyens pour nous occuper des migrants. A mon niveau de responsabilité, je n'ai jamais vu la couleur de l'argent italien ou européen destiné à aider la Libye dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Jusqu'au sommet de l'Etat, tous les pans de la société bénéficiaient de l'immigration d'une façon ou d'une autre. C'était un secteur corrompu et très lucratif. »


Les Italiens connaissaient les conditions de détention des migrants

Le traitement des immigrés clandestins était épouvantable en Libye. Les Européens le savaient-ils ?

« Il y a certainement eu des visites d'organisations européennes, mais je pense qu'ils ont visité des prisons vides ou avec des prisonniers qui n'y étaient pas depuis longtemps, un ou deux jours peut-être.

Ils n'ont pas vu les prisons pleines à craquer de migrants malades avec femmes et enfants. Concernant l'Italie, je ne peux pas croire qu'ils n'étaient pas au courant : les autorités italiennes interrogent les réfugiés qui arrivent sur leur territoire en provenance de Libye, ils leur ont forcément parlé de leurs conditions de vie en Libye, ça ne fait aucun doute. »

En juillet 2010, le colonel Kadhafi ordonne que plusieurs milliers de migrants soient relâchés. Les révélations par plusieurs ONG de leurs conditions de détention seraient à l'origine de ces libérations massives.

Le lieutenant-colonel Moustafa Hassan Al Gatous se souvient :

« Leur libération s'est faite de nuit et à Benghazi, le lendemain matin, nous avons eu l'impression d'être envahis par les réfugiés. »

Abdel Malik Mohammed Abdi sort de prison à la fin de l'été 2010. Il est d'abord transféré dans un camp « où l'on mangeait mieux, où l'on était pas entassés » avant sa libération définitive, qu'il situe au mois d'octobre 2010. Les autorités libyennes lui délivrent un permis de résidence de trois mois.
La peur d'être pris pour un mercenaire

Avec son épouse, ils survivent en enchainant les petits boulots dans la crainte d'être à nouveau emprisonnés. Ils
voudraient formuler une demande d'asile mais le bureau du HCR a été fermé et ses employés expulsés par le régime libyen en juin 2010.

La Libye nie la présence sur son sol de demandeurs d'asile ou de réfugiés comme Abdel Malik dont le pays subit une guerre civile depuis plus de vingt ans. Il n'y aurait, selon les autorités libyennes, que des migrants économiques sur son sol.

Lorsque la révolution libyenne éclate le 17 février, il trouve refuge avec 250 autres migrants éthiopiens, érythréens et somaliens dans un camp érigé par le croissant rouge libyen à Benghazi. C'est là que nous l'avons rencontré et qu'il nous a livré son récit.

« Que faire ? Nous n'avons nulle part où aller. Nous sommes terrorisés ici à l'idée d'être pris pour des mercenaires. »

Bien que protégés par les palissades du camp du Croissant rouge, les migrants montent la garde à tour de rôle la nuit, de crainte d'être raflés. Ils refusent d'être évacués vers l'Egypte, de peur de se voir refuser leur entrée dans le pays, et continuent de nourrir le rêve de trouver « un grand bateau qui [les] emmènerait loin de la Libye ».
Direction l'Egypte pour fuir les troupes de Kadhafi

Le 16 mars, les 250 migrants se décident à partir vers As-Saloum, à la frontière égyptienne, pour échapper à l'avancée sur Benghazi des forces loyales au colonel Kadhafi.

Ils rejoignent les milliers de migrants qui attendent ici depuis des jours, parfois des semaines, d'être rapatriés dans leurs pays ou trouver une terre d'asile. Parqués côté égyptien, ils dorment dehors à même le sol dans des abris de fortune.

May Abou Samra, est une des coordinatrices de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), présente sur le site :

« Tout manque ici : les tentes, les couvertures… Les conditions d'hygiène sont catastrophiques. Nous attendons impatiemment les latrines car il n'y en pour l'instant que dix pour plusieurs milliers de réfugiés. »

Rencontré dans le local exigu où il reçoit ses patients, Nidal Oddeh, médecin jordanien de l'OIM, s'alarme devant les cas de bronchites, diarrhées et autres maladies liées à l'insalubrité, au froid et à l'humidité qui se multiplient.

Début mars, alors que paraît ce texte, Abdel Malik et ses amis se trouvent toujours à As-Saloum. Ils attendent que le HCR traite leurs dossiers pour poursuivre leur interminable voyage. Certains, déjà, regrettent le relatif confort du camp du Croissant rouge de Benghazi, et songent à y retourner.
http://www.rue89.com/2011/04/02/quand-litalie-traitait-les-migrants-venus-de-libye-comme-du-betail-197547
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Message  niouze Lun 11 Avr - 14:23

Harcèlement policier à Calais : les vidéos qui font honte
Par Zineb Dryef et Camille Polloni | Rue89 et LesInrocks.com | 10/04/2011 | 22H30

Chaque jour, les militants de No Border filment les brimades infligées aux migrants de passage. Sélection et reportage.

Extrait d'une vidéo prise par les militants No Border lors d'une intervention policière

(De Calais) Thomas, militant No Border contre les frontières et pour la liberté de circulation, attend devant la gare de Calais-Ville. Deux Soudanais passent et lui tapent dans la main. Une minute plus tard, ce sont de jeunes routards anglais et italiens qui cherchent à rejoindre Lyon pour pas cher. Puis un Erythréen lui demande si le prochain train pour Lille s'arrête à Hazebrouck.

Comme tous les militants de passage par Calais, Thomas fait une halte dans la petite maison de centre-ville, louée par les No Border. Dans la salle de bains, une quinzaine de brosses à dents alignées. Au grenier, le dortoir, des lits superposés recouverts de couvertures récupérées. Personne n'y habite vraiment, les activistes restent là quelques heures, parfois quelques semaines.

Ce jour là, ils sont une petite dizaine installés dans le salon et la cuisine en rez de chaussée. Beaucoup viennent du coin, Calais ou Lille, d'autres sont anglais. On parle dans les deux langues, parfois quelqu'un prend le temps de traduire. Au premier, une chambre transformée en salle d'opération des activistes. Les murs sont chargés de consignes et de numéros de téléphone. Sur les étagères, des téléphones portables et des câbles USB.
Thomas, No Border : « On est comme les flics »

Il est près de 21 heures. Jack gratte un peu sa guitare. « Hello everyone, it's time for the meeting » (« Salut à tous, c'est l'heure de la réunion »). Plutôt cheveux longs et cigarettes roulées, ils pourraient passer pour désinvoltes quand chacune de leur décision est minutieusement discutée.

Tous les jours, les militants se tiennent au courant de la situation des migrants, nombreux et précaires à Calais depuis la fermeture de Sangatte en 2002. En ce moment, ils sont entre 150 et 200 dans la ville de 75 000 habitants, répartis dans des squats et des camps dispersés. Les No Border veillent sur eux. « On est comme les flics : on fait des briefings, des patrouilles et on débriefe. » Thomas plaisante, il n'aime pas trop les flics.

Dans la nuit, la police est passée trois fois à l'Africa House, une menuiserie désaffectée qui sert de refuge aux migrants soudanais, érythréens, afghans.

Des No Border, qui passaient la nuit là-bas, ont agi comme d'habitude : à l'arrivée des policiers, ils donnent de grands coups de sifflets pour réveiller les migrants qui dorment dans de grands entrepôts. Ceux là fuient immédiatement, dans les terrains vagues alentour ou sur le toit.
De la musique africaine pour réveiller les migrants

Depuis 2009, les No Border filment systématiquement les interventions policières, pour avoir des preuves en cas de bavures mais surtout pour témoigner du harcèlement policier dont sont victimes les migrants et les militants. Thomas :

« On accumule ces vidéos mais ça doit servir à quelque chose. La police n'a plus peur de se faire filmer. »

Nous avons pu visionner une quinzaine de films. Certains sont édifiants, comme ces deux interventions, les 16 et 18 février à 7 heures du matin. Les policiers, musique africaine à fond dans leurs camions, pénètrent jusque dans les entrepôts.


C'était avant que les No Border construisent une barricade à l'entrée du squat pour empêcher les voitures de passer. Les policiers rigolent, dansent, augmentent le son et puis s'en vont. Sans interpeller personne. (Voir la vidéo)


Nous avons décrit ces vidéos à des policiers. Gilles Jennequin, de la PAF de Calais et syndicaliste à Unité-SGP Police, se dit « très réservé » :

« On a peut-être des passionnés de musique africaine dans nos rangs, mais ce n'est pas du tout dans nos méthodes. Si les collègues ont fait ça, c'est une erreur. »

Bruno Noël, de la PAF de Calais et détaché au syndicat Alliance, a la même réaction :

« Je suis surpris. Ce n'est pas une méthode classique. Cela intervient peut-être dans un contexte particulier que nous ne connaissons pas. Peut-être qu'il y a eu un souci avant. »

« Les policiers disent que les filles de No Border sont des putes »

Entre les No Border et la police, le manège est bien rodé, chacun à sa place. La police aux frontières, renforcée par des compagnies de CRS, pointe régulièrement son nez. Parfois elle interpelle, parfois non. Parmi les nombreuses vidéos visionnées, certaines sont anecdotiques. Elles illustrent la vie quotidienne, répétitive, de ce jeu de chat et de souris. (Voir la vidéo)


Sur d'autres images, montées par Rue89 et LesInrocks.com, on peut voir des policiers jouer au foot dans le squat. Une séquence montre un policier qui tente de monter un migrant contre les No Border. Une stratégie habituelle, explique Thomas :

« Les policiers disent aux migrants que les filles de No Border sont des putes qui viennent là pour le cul. Ils nous contrôlent systématiquement pour faire croire aux migrants que ce qui les fait venir c'est nous. »

On voit également une policière donner un coup à la personne qui tient la caméra. Les militants la surnomment « la terreur ». Une photo d'elle circule même avec ce petit avertissement : « Attention danger, pour votre propre sécurité, veillez à vous tenir à une distance respectable de cette personne. » Mais sur d'autres images, ce sont les militants qui provoquent les policiers.
(Voir la vidéo)


Les No Border entravent-ils vraiment le travail des policiers ? Gilles Jennequin commence par expliquer : « Ils ne nous dérangent pas. » Pourtant, le 24 mars au matin la PAF débarque à l'Africa House en balançant des gaz lacrymogènes et des « dégage avec ta caméra » à la cantonade. Le vidéaste amateur tombe par terre. Cette fois encore, la police repart sans emmener personne. (Voir la vidéo)


A cette évocation, Gilles Jennequin change de ton :

« Ils vous ont montré ce qu'ils voulaient bien vous montrer. Eux sont parfois très virulents, ils provoquent et empêchent l'accès. Il est arrivé que des collègues prennent des coups. »

Bruno Noël, de la PAF de Calais et détaché au syndicat Alliance, a la même réaction sur les No Border :

« Ils font de la provocation, sont assez agressifs. Ils ne sont pas vraiment là pour observer mais plutôt pour pousser à la bavure. Ils ne ressemblent pas aux associatifs classiques. »

« Le but est de les décourager de rester à Calais Ville »

Qu'en disent-ils, ces associatifs ? « Si j'étais plus jeune, je serai sans doute un No Border », confesse Christian Salomé, 62 ans, président de l'association L'Auberge des migrants. Il apprécie leur travail de terrain et leur acharnement à filmer la police :

« C'est la seule solution que nous avons pour montrer aux gens comment se comporte la police avec les migrants. »

L'Auberge des migrants distribue des repas les samedi et dimanche midi. La nuance pour lui, c'est l'hétérogénéité des militants :

« Parmi les No Border, il y a des gens très réfléchis, très politisés et responsables. Et d'autres très bas de gamme, du SDF du coin au SDF international, quelques ados qui passent leur révolte. Ceux qui font des tags sur les maisons sont un peu stupides et ridicules. »

Jacky Verhaegen, du Secours catholique, « ne les connaît pas ». Il va cependant dans leur sens sur le harcèlement policier :

« Les interventions sont quotidiennes, dans les squats et dans la rue. C'est toujours la même routine, contrôle d'identité, au poste puis relâchés.

Souvent les migrants ne sont même pas expulsables, soit parce qu'ils sont demandeurs d'asile en France, soit parce qu'ils viennent de pays où la France ne renvoie pas les gens. Le but est de les décourager de rester à Calais-Ville, les éloigner. »


Dans cette optique, l'Africa House est en cours de destruction, officiellement pour des raisons de sécurité. Les mezzanines où les migrants s'étaient installé des chambres de fortune ont été réduites à des tas de gravats par un bulldozer.

vidéo visible : http://www.rue89.com/2011/04/10/harcelement-policier-a-calais-les-videos-qui-font-honte-199295
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