Un campement de Roms expulsé de Clichy-la-Garenne

La chambre des référés du tribunal de Nanterre, saisie par la société propriétaire d’un terrain vague à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), a ordonné jeudi à un groupe d’une centaine de Roms de Roumanie installés depuis environ un mois d’évacuer les lieux.

Une atmosphère de bidonvilles. Des abris de fortune faits de bois et de tôles, construits sur ce terrain au bord de la Seine pour profiter du fleuve à défaut d’eau courante. Depuis un peu plus d’un mois, quelques familles de Roms, venues de Roumanie, vivent là sur un terrain vague de Clichy-la-Garenne dans des conditions très précaires. Une centaine de personnes pour une trentaine d’enfants.

A la fin septembre, la société propriétaire du terrain a demandé au tribunal de Nanterre d’ordonner leur expulsion. Il s’agit de la SARL Seine Clichy 93. Pour l’avocat Me Eric Gomez, l’« occupation illégale »des Roms risquerait de comprommetre la vente du terrain à la SEM 92, société d’économie mixte du département des Hauts-de-Seine. Le terrain serait destiné à un programme de logements sociaux.
Un voisinage indésirable

Aucune médiation ne sera possible. Quelques uns des migrants s’étaient déplacés en personne à l’audience pour demander un sursis de quelques mois. Yannick Lucas, de l’Association pour l’accueil des voyageurs (ASAV), a insisté auprès du tribunal pour ajourner l’audience. Les gens du voyage n’ayant aucun avocat, l’association se proposait de constituer un dossier d’aide juridictionnelle. "Ils vont d’expulsion en expulsion"a-t-il ajouté, « Ils demandent un terrain stable dans la perspective de scolariser les enfants et ce qu’ils souhaitent avant tout, c’est de pouvoir travailler ».

Le tribunal a tranché ce jeudi 8 octobre : les occupants doivent quitter le terrain sous 15 jours à compter d’aujourd’hui. Il prévoit l’utilisation de la force publique si nécessaire. La mairie PS de Clichy-la-Garenne a fait savoir qu’elle souhaitait le départ des familles. Un porte-parole de la mairie a même affirmé à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que « les riverains ont subi des vols et que le quartier devient de plus en plus sale ».Un constat sans appel au mépris des conditions difficiles et de l’extrème pauvreté qui touchent ces familles.