Affaire Ajimi: mise en examen de 2 policiers requise par le parquet, refus de l'instruction

GRASSE (Alpes-Maritimes), 20 juin 2009 (AFP) - Des réquisitions de mise en examen, pour homicide involontaire, de deux policiers grassois ayant procédé à l’interpellation en mai 2008 d’un Tunisien de 22 ans mort durant son transfert au commissariat, ont été prises par le parquet de Grasse et rejetées par la juge d’instruction, a-t-on appris vendredi auprès d’un avocat des parties civiles.

Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP que des réquisitions en ce sens ont été prises par le parquet de Grasse le 12 juin et fait l’objet jeudi d’un rejet de la part de la juge chargée d’instruire le dossier sur les conditions de la mort d’Abdelhakim Ajimi. L’un des avocats de la famille de la victime, Me Franck de Vita, a dit à l’AFP "sa satisfaction de voir que le parquet monte au créneau" mais son "indignation de voir que l’instruction rejette cette demande de mise en examen". Ces deux policiers, qui sont intervenus pour maîtriser le jeune homme le 9 mai 2008 après une rixe qui avait éclaté dans une agence du Crédit Agricole de Grasse, ont reçu en décembre 2008 le statut de témoins assistés. Dans les jours suivant la mort d’Abdelhakim Ajimi, une information judiciaire pour "homicide involontaire" avait été ouverte par le parquet. Ce dernier avait estimé quelques mois plus tard, au vu de plusieurs expertises, que l’interpellation et les méthodes employées étaient légitimes mais que les techniques n’avaient été maîtrisées par les agents. La défense des policiers estime qu’ils ont parfaitement respecté la procédure. La famille d’Abdelhakim Ajimi continue de réclamer à l’encontre des deux agents un statut de mis en examen en s’appuyant sur les rapports d’expertise médicale selon lesquels la mort du jeune homme est due à une asphyxie mécanique consécutive à une compression thoracique et à une clef de bras pratiquées par les policiers avec trop de force et durant trop longtemps. Les parties civiles jugent cette demande de mise en examen d’autant plus légitime que cinq policiers qui ont secondé les deux agents incriminés durant l’interpellation sont poursuivis depuis le début de l’année pour "non assistance à personne en danger".