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la crise ..........
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Re: la crise ..........
Dettes : l'Europe fait pression sur l'Irlande
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/11/15/04016-20101115ARTFIG00659-dettes-l-europe-fait-pression-sur-l-irlande.php
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/11/15/04016-20101115ARTFIG00659-dettes-l-europe-fait-pression-sur-l-irlande.php
Dublin doit faire appel à l'aide européenne pour ne pas entraîner dans sa chute les autres pays européens fragiles, insiste le Portugal. Le gouvernement irlandais, lui, semble refuser cette éventualité.
Chers Irlandais, attrapez la bouée, sinon vous allez entraîner vos camarades dans la noyade. C'est, en substance, le message envoyé à Dublin par le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos. Si l'Irlande, qui est acculée par les marchés, ne fait pas appel à l'aide européenne, elle contaminera les pays en difficulté de la zone euro comme le Portugal, voire l'Espagne.
Le Portugal n'est pas le seul à s'inquiéter. La situation en Irlande suscite des «tensions» et des inquiétudes pour la stabilité financière «dans l'ensemble de la zone euro», a estimé lundi un porte-parole de la Commission européenne.
«Je ne voudrais pas faire la leçon là-dessus au gouvernement irlandais, mais je veux croire qu'il décidera ce qui est le plus approprié à la fois pour l'Irlande et pour l'euro. Je veux croire qu'il saura prendre la bonne décision», a insisté Fernando Teixeira dos Santos dans une interview accordée à des médias anglo-saxons.
«Risque élevé»
Les marchés s'inquiètent à propos de la santé des banques irlandaises. Du coup, les taux d'intérêt sur la dette irlandaise se sont envolé jusqu'à 9% la semaine dernière, avant de retomber quelque peu vendredi. Le coût du risque sur les obligations à 10 ans portugaises s'envolait également, bien qu'à des niveaux moins stratosphériques.
Dans ce contexte, le Portugal fait face à «un risque élevé» de devoir lui aussi recourir à l'aide européenne, a prévenu le ministre des Finances, cité par le Financial Times. «Le risque est élevé car il ne s'agit pas ici d'un problème national», a-t-il expliqué. «C'est également le problème de la Grèce, du Portugal, de l'Irlande. (…) Il s'agit de la zone euro et de sa stabilité.»
Le vice-président de la Banque centrale européenne, Vitor Constancio, a reconnu que les autorités européennes discutaient avec Dublin. Mais qu'aucune demande d'aide officielle n'avait été faite pour le moment. Selon le quotidien Irish Independent, Dublin négocierait une aide pour ses banques, et non pas pour l'Etat lui-même.
Souveraineté budgétaire
Le gouvernement irlandais tenterait de repousser au maximum le recours au Fonds européen de stabilité financière, mécanisme doté de 440 milliards d'euros pour financer d'éventuels États en difficultés. Dublin veut conserver son indépendance budgétaire. Selon des analystes, il ne voudrait pas avoir à augmenter son impôt sur les sociétés très compétitif (12,5% contre 20% à 30% dans le reste de la zone euro), en contrepartie d'une aide.
«Le plus probable serait que le Portugal et l'Irlande fassent appel en même temps au Fonds européen de stabilité financière dans les prochaines semaines», estiment les économistes de Société générale CIB. «Même si le Portugal est moins profondément touché que l'Irlande, il a des besoins de financement plus urgents.» Les observateurs suivront avec attentions d'éventuelles déclarations lors du sommet des ministres des Finances de la zone euro ce mardi.
Re: la crise ..........
Les malheurs de l’Euro-zone : après la Grèce, l’Irlande bascule dans le rouge
France Info - 07:17
France Info - 07:17
L’Eurogroupe se réunit aujourd’hui à Bruxelles. Une rencontre qui sera suivie demain par une réunion élargie aux ministres des Finances de toute l’Union européenne. Programmée de longue date, elle intervient dans un contexte très sensible. La Grèce annonce en effet un déficit public 2010 revu à la hausse, et, du coup, voilà l’Irlande et à sa suite d’autres pays qui menacent de dévisser.
Alors qu’on croyait conjurer le mauvais sort qui s’acharnait sur la zone Euro en début d’année, c’est une réunion de crise qui s’ouvre aujourd’hui à Bruxelles autour des ministres des Finances de la zone euro. Au menu des discussions, la perspective, de plus en plus probable, d’une aide financière à l’Irlande.
Confronté à une grave crise de son secteur bancaire suite à l’explosion d’une bulle immobilière, Dublin affirme être en mesure de régler ses problèmes financiers tout seul mais la pression de ses partenaires ainsi que de la BCE est forte. Accepter une aide financière extérieure rassurerait en effet les marchés et éviterait la contagion à d’autres pays, comme le Portugal, la Grèce ou l’Espagne notamment. Mais côté irlandais, on craint que la mesure ne soit vécue dans le pays comme une perte intolérable de souveraineté.
La semaine dernière, l’Irlande a vu les taux sur sa dette souveraine s’envoler à des niveaux sans précédent, les investisseurs craignant notamment de voir Dublin débourser plus que prévu pour sauver son système bancaire, tandis que le déficit du pays devient abyssal. Il devrait atteindre 32% du Produit intérieur brut (PIB) cette année, à cause précisément du renflouage des banques nationales.
Re: la crise ..........
La prudence domine sur les Bourses asiatiques
http://marches.lefigaro.fr/news/marches.html?&ID_NEWS=166541816
http://marches.lefigaro.fr/news/marches.html?&ID_NEWS=166541816
Les marchés restent troublés par les problèmes de dettes dans certains pays européens. Au Japon, le Nikkei perd 0,31% à la clôture.
Les marchés asiatiques hésitent ce mardi. Les place financières de la région évoluent en ordre dispersé, dans le sillage de Wall Street hier. La Bourse de New York n’a pas réussi à surmonter ses inquiétudes, perturbée par la publication d’indicateurs mitigés (les ventes de détail ont augmenté en octobre alors que l’indice manufacturier de la Fed de New York a lourdement chuté).
Globalement, les marchés sont toujours affectés par les inquiétudes sur les dettes souveraines européennes. Hier, le premier ministre grec, Georges Papandréou, en déplacement en France, a tenté de rassurer en réaffirmant qu’aucune restructuration de la dette n’était d’actualité. Mais l’Irlande pèse plus fort sur la tendance. Le pays s’est vu prié de faire appel à l’aide européenne pour sauver son système financier, sous peine d’entraîner dans sa chute d’autres pays comme le Portugal et l’Espagne. Une situation qui ne rassure pas ce matin encore.
La Bourse de Shanghai en forte baisse
Au Japon, le Nikkei, qui avait démarré en hausse de 0,60%, termine finalement sur une baisse de 0,31% à 9797,10 points. L’indice élargi Topix a de son côté fini sur un repli de 0,45% à 847,77 points. L’affaiblissement du yen face au dollar sur les marchés des changes avait pourtant permis à l’indice de la Bourse de Tokyo de toucher son plus haut depuis le mois de juin à 9908,30 points. Mais, sur la reserve, les investisseurs ont préféré prendre immédiatement leurs bénéfices.
En Chine, la Bourse de Hong Kong baisse légèrement de 0,06%. En revanche, très volatile, celle de Shanghai dévisse plus franchement de 2,44%. A noter que les investissements directs étrangers (IDE) en Chine ont augmenté en octobre de 7,9% sur un an à 7,66 milliards de dollars, confirmant la reprise d’une hausse soutenue après un creux au mois d’août. Entre janvier et octobre, ces investissements ont augmenté de 15,7% à 82 milliards de dollars, a précisé le porte-parole du ministère, Yao Jian.
La Bourse de Corée revient de son côté doucement dans le vert à +0,09% après avoir perdu près d’1% en cours de séance. Les investisseurs sont troublés par l’annonce, par la Banque Centrale de Corée du Sud, d’un relèvement d’un quart de point de son taux directeur à 2,5%, afin de limiter l’inflation. Ce relèvement intervient après trois mois de gel des taux à 2,25%.
Enfin, le S&P australien gagne 0,26%, et le Sensex indien recule de 0,94%.
Re: la crise ..........
La zone euro planche sur une aide aux banques irlandaises
De Sophie LAUBIE (AFP) – il y a 1 heure
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i3ftmKT0iQLP4gc8lgRRXoJcgdYA?docId=CNG.cf34232407a721c2b80f11b4acd7ed48.381
16/11/10 17:17 La Chine et l'Irlande font chuter les marchés
http://bourse.lci.fr/bourse-en-ligne.hts?urlAction=bourse-en-ligne.hts&idnews=AOT101116_00109805&numligne=0&date=101116
De Sophie LAUBIE (AFP) – il y a 1 heure
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i3ftmKT0iQLP4gc8lgRRXoJcgdYA?docId=CNG.cf34232407a721c2b80f11b4acd7ed48.381
BRUXELLES — Les ministres des Finances de la zone euro se retrouvent mardi à Bruxelles dans un contexte de crise pour discuter d'un projet d'aide aux banques irlandaises, alors que les risques de contagion à d'autres pays comme le Portugal s'accentuent.
"La Commission travaille de concert avec la BCE et le FMI et bien entendu les autorités irlandaises en vue de résoudre les graves problèmes du secteur bancaire irlandais", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, en arrivant à la réunion des grands argentiers de l'Union monétaire.
"Je m'attends à ce que l'Eurogroupe soutienne ce projet", a-t-il ajouté.
La réunion des ministres de la zone euro, qui devait débuter vers 17H00 (16H00 GMT) à Bruxelles, intervient dans un contexte très sensible.
La situation des banques irlandaises et l'ampleur du déficit public national suscitent des inquiétudes grandissantes sur les marchés financiers. Ces préoccupations ont fait spectaculairement grimper les taux d'intérêt des emprunts d'Etat irlandais et font craindre un effet de contagion au reste de l'Union monétaire.
"Nous devons tous travailler de concert afin de permettre à la zone euro de survivre. Car si la zone euro ne survit pas, l'Union européenne ne survivra pas non plus", n'a pas hésité à dire mardi le président de l'UE Herman Van Rompuy, sans faire toutefois directement référence à la situation actuelle.
M. Rehn a appelé, lui, à ne pas céder à "l'alarmisme". "Ce n'est pas une question de survie de l'euro, il s'agit d'un très grave problème du secteur bancaire irlandais", a-t-il dit.
Il a par ailleurs laissé entendre qu'il n'était pas envisagé à ce stade d'apporter une aide budgétaire à l'Irlande, pour l'aider à faire face à ses échéances de remboursement ou emprunter des fonds.
"La dette souveraine irlandaise est bien financée jusqu'au milieu de l'année prochaine", a-t-il dit. "Les vrais problèmes sont situés dans le secteur bancaire irlandais", a-t-il souligné.
Le gouvernement irlandais refuse pour le moment une aide financière globale, car il juge avoir de quoi se refinancer pour ses déficits et veut éviter une intervention extérieure qui risquerait d'être vécue comme une perte intolérable de souveraineté.
Selon le quotidien The Irish Independent, son ministre des Finances, Brian Lenihan, devrait accepter l'injection d'une aide européenne directement dans les banques du pays, "pour stabiliser l'euro et apaiser les marchés".
"Je pars du principe que le gouvernement irlandais sait ce dont il veut nous parler et nous sommes préparés à en discuter", a déclaré de son côté le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble.
"Si l'Irlande a besoin d'aide, nous serons là bien sûr", a jugé son homologue française Christine Lagarde, "mais l'Irlande n'a pas demandé d'aide", à ce stade.
La Banque centrale européenne pousse pour un plan d'action rapide pour l'Irlande car elle redoute de graves répercussions sur le marché des emprunts d'Etat, selon des sources diplomatiques.
Les inquiétudes sont par ailleurs vives concernant une possible contagion de la crise irlandaise à des pays comme le Portugal, la Grèce ou l'Espagne, dont les taux d'emprunt à long terme ont également flambé la semaine dernière.
Le ministre portugais des Finances, Fernando Teixeira dos Santos, a parlé d'un risque "élevé" que son pays doive aussi faire appel à l'aide de l'Europe.
"Nous ne faisons pas face au problème d'un seul pays. C'est le problème de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande", a-t-il dit.
La ministre de l'Economie espagnole, Elena Salgado, a quant à elle assuré mardi qu'il n'y avait "aucune raison" que son pays soit affecté par la situation de l'Irlande et du Portugal.
16/11/10 17:17 La Chine et l'Irlande font chuter les marchés
http://bourse.lci.fr/bourse-en-ligne.hts?urlAction=bourse-en-ligne.hts&idnews=AOT101116_00109805&numligne=0&date=101116
(AOF) - Les Bourses européennes reculent nettement, pénalisées par les anticipations de resserrement monétaire en Chine et par les craintes concernant la dette de l'Irlande. A 17h, le CAC 40 abandonne 2,25% à 3777,20 points, soit un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis le 12 octobre, tandis que l'Euro Stoxx 50 cède 1,86% à 2795 points. Aux Etats-Unis, la baisse est un moins marquée en raison notamment d'une hausse moins forte que prévu des prix producteurs. A l'approche de la mi-séance, le Dow Jones et le Nasdaq Composite perdaient respectivement 1,15% et 1,06%.
La Chine demeure la première source de préoccupation des marchés. Ce matin, le gouvernement chinois a une nouvelle fois fait part de ses inquiétudes concernant les pressions inflationnistes dans le pays.
Sur les marchés, ces dernières déclarations ont conforté les anticipations d'un prochain resserrement monétaire de Pékin. Or les analystes redoutent que cette décision, prise pour éviter la surchauffe de l'économie domestique, ne fragilise une reprise mondiale par ailleurs balbutiante.
L'Irlande constitue l'autre sujet d'inquiétude. En effet, Dublin continue de décliner toute aide financière de ses partenaires et de la Banque centrale européenne (BCE) pour renflouer ses banques et éviter un phénomène de contagion aux pays du sud de la zone euro (Grèce, Portugal et Espagne).
Dans ce climat de défiance qui n'est pas sans rappeler les pires heures de la crise de la dette souveraine du printemps dernier, l'euro poursuit son repli pour coter 1,3552 dollar, contre plus de 1,40 dollar la semaine dernière.
A la Bourse de Paris, les valeurs du secteur bancaire sont lourdement pénalisées en raison de leur exposition à la dette souveraine des pays européens les plus fragiles tandis que les valeurs cycliques chutent sur les craintes d'un fléchissement de la croissance.
En repli de 4,72% Natixis signe la plus forte baisse du CAC 40, talonné par Axa (-4,62%), EADS (-4,46%), Société Générale (-3,90%) et le Crédit Agricole (-3,77%).
(P-J.L)
Re: la crise ..........
L’UE au secours de l’Irlande
France Info - 16:20
France Info - 16:20
Irlande
Alors que les ministres des Finances européens se réunissent à Bruxelles, plusieurs pays de l’UE ainsi que la BCE, la Banque Centrale Européenne font ouvertement pression sur le gouvernement irlandais d’accepter une aide financière européenne pour combler son déficit budgétaire creusé par les banques nationales, qui sauf une, Bank of Ireland, sont toutes nationalisées.
À cause de la capitalisation de ses banques, l’Irlande affiche un déficit record de 32%, le record européen.
Re: la crise ..........
Aide à l'Irlande: les négociations entrent dans le vif du sujet
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/aide-a-l-irlande-les-negociations-entrent-dans-le-vif-du-sujet-19-11-2010-1157250.php
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/aide-a-l-irlande-les-negociations-entrent-dans-le-vif-du-sujet-19-11-2010-1157250.php
Après une journée de discussions techniques, des experts européens et du FMI entrent vendredi à Dublin dans le vif de négociations sur un vaste plan de secours destiné à assainir les banques irlandaises, au coeur d'une tempête financière qui menace toute l'Europe.
Des spécialistes du FMI, de l'UE et de la Banque centrale européenne (BCE) sont arrivés dès jeudi matin dans la capitale irlandaise. Mais les négociations formelles commencent vendredi, a expliqué à Washington la directrice des relations extérieures du FMI, Caroline Atkinson, ajoutant qu'une douzaine d'experts du Fonds devait rejoindre vendredi leurs collègues déjà sur place.
Au total, une trentaine de spécialistes sont réunis à Dublin, selon les médias.
La mission a pour objectif "d'étudier des mesures qui pourraient assurer la stabilité financière", a indiqué Mme Atkinson. Les discussions portent également "sur les programmes budgétaires du gouvernement", au moment où Dublin met la dernière main à un nouveau plan d'austérité qui vise à économiser 15 milliards d'euros sur quatre ans.
Selon l'Irish Times, les tractations portent aussi sur la possibilité de réduire la taille des banques irlandaises, en vendant des actifs non stratégiques avec une garantie du FMI et de l'UE pour attirer les acquéreurs.
Jeudi, le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande, Patrick Honohan, a dit "s'attendre" à "un prêt de dizaines de milliards" d'euros. Les chiffres les plus souvent évoqués vont de 40 à 100 milliards d'euros, soit un montant inférieur au prêt de 110 milliards d'euros dont a bénéficié il y a six mois Athènes.
Tenant à se distancer de la situation de quasi-faillite dans laquelle se trouvait alors la Grèce, l'Irlande souligne qu'elle n'a pas besoin d'un plan d'urgence, mais seulement d'un "fonds de prévoyance significatif" dans lequel Dublin pourrait puiser pour soutenir ses banques, a expliqué jeudi le ministre irlandais des Finances, Brian Lenihan.
Les instituts de prêt irlandais, durement touchés par l'éclatement d'une bulle immobilière, ont déjà été renfloués à hauteur d'une cinquantaine de milliards d'euros par l'Etat, propulsant le déficit public à un niveau astronomique (32% du Produit intérieur brut cette année).
Mais la recapitalisation n'a pas été suffisante et les banques irlandaises ont encore toutes les peines à se refinancer au niveau international, provoquant d'importantes turbulences sur les marchés.
Soucieux d'éviter une contagion à la zone euro, tout comme les atermoiements qui avaient aggravé la crise grecque, UE et FMI veulent cette fois-ci prendre les devants et résoudre le problème irlandais au plus vite.
Le gouvernement irlandais rechigne cependant à accepter l'aide de l'extérieur, mal perçue par une opinion publique qui défend bec et ongles une indépendance chèrement acquise.
"Humiliés", titre vendredi l'Irish Daily Mail. "La liberté perdue", écrit l'Irish Sun, tandis que l'Irish Examiner publie une "Déclaration de dépendance", fabriquée à partir de la proclamation d'indépendance de 1916.
Largement eurosceptiques, les Irlandais craignent en particulier que Bruxelles ne les contraigne à renoncer à leur fiscalité très avantageuse pour les sociétés (12,5%), qui a alimenté le "miracle" économique celtique.
Ils redoutent également que le FMI, à la réputation impitoyable, impose une austérité encore plus sévère que celle qu'ils subissent déjà. "Le FMI arrive : réductions de salaires et suppressions d'emplois pour les fonctionnaires", affirme en Une l'Irish Independent.
Les tractations devraient durer "un certain nombre de jours", a dit jeudi le secrétaire d'Etat irlandais à l'Europe, Dick Roche.
Re: la crise ..........
Le plan d'aide à l'Irlande dévoilé la semaine prochaine
par Jan Strupczewski et Padraic Halpin
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20101119.REU4830/le-plan-d-aide-a-l-irlande-devoile-la-semaine-prochaine.html
par Jan Strupczewski et Padraic Halpin
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20101119.REU4830/le-plan-d-aide-a-l-irlande-devoile-la-semaine-prochaine.html
BRUXELLES/DUBLIN (Reuters) - Le plan d'aide à l'Irlande de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) devrait être annoncé la semaine prochaine, a-t-on appris vendredi de sources européennes, mais certains spécialistes estiment cette mesure insuffisante pour éviter une propagation de la crise à d'autres pays de la zone euro.
La perspective d'un accord a été saluée par une hausse de l'euro et par un resserrement des spreads de rendements entre les obligations irlandaises et allemandes.
Le montant de l'aide devrait être déterminé à l'issue de la mission UE/FMI, visant à évaluer les besoins de Dublin, qui devrait durer deux semaines.
Pour cela, Dublin, l'UE et le FMI doivent d'abord trouver un terrain d'entente. En effet, le ministre des Finances irlandais Brian Lenihan refuse toute ingérence de ces institutions dans le budget irlandais, alors que l'UE exige justement, en contrepartie d'une aide, d'importants engagements en matière de budget.
Près des trois quarts des participants à un congrès bancaire organisé à Francfort ont prédit que la crise européenne perdurerait en dépit du sauvetage de l'Irlande et devrait toucher d'autres pays financièrement fragiles comme le Portugal.
"Aussi longtemps que les fondamentaux ne s'amélioreront pas, la pression se maintiendra sur d'autres pays", commente Daniel Gros, qui dirige le Centre des études politiques européennes. "Aucun problème n'est résolu. Beaucoup pensent donc que la zone euro va simplement passer d'une crise à une autre."
CINQ À HUIT JOURS POUR LEVER LES FONDS
Reflétant une crainte partagée par de nombreux pays européens, le ministre des Finances grec a appelé Dublin à agir vite.
"Nous en sommes à un stade où des décisions doivent être prises", a déclaré Georges Papaconstantinou. "Il faut faire vite."
Le ministre irlandais de la Communauté Pat Carey a par ailleurs déclaré que le programme d'austérité budgétaire qui a pour objectif de réaliser 15 milliards d'euros d'économies budgétaires entre 2011 et 2014 serait publié en début de semaine prochaine.
De sources de l'Union européenne, on indique que le plan d'aide à l'Irlande sera présenté à peu près au même moment.
Certaines sources ont estimé que l'Irlande devrait avoir besoin d'une aide de 45 à 90 milliards d'euros, selon qu'elle est destinée uniquement aux banques ou également à la dette publique.
Les banques irlandaises, interdites de séjour sur le marché, ont emprunté jusqu'à 130 milliards d'euros à la BCE, soit près du quart de l'encours de crédit total de la banque centrale.
La levée de fonds pour aider Dublin pourrait être effectuée en cinq à huit jours si nécessaire et ne posera pas de problème, a indiqué Klaus Regling, directeur général du Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Les Asiatiques sont particulièrement intéressés pour participer à cette levée de fonds, à laquelle le FMI se joindra dès le début, ajoute-t-il dans un entretien au Monde daté de samedi.
De nombreux voisins européens estiment ainsi que l'imposition sur les entreprises, particulièrement faibles en Irlande, devrait être relevée, une mesure pour le moment totalement écartée par le gouvernement irlandais.
Carmel Crimmins à Dublin, Paul Carrel, Eva Kühnen et Josephine Cox à Francfort, Catherine Monin pour le service français, édité par Danielle Rouquié
Re: la crise ..........
Irlande: un conseil des ministres urgent pour finaliser un plan de rigueur
De Loïc VENNIN (AFP)
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hky_SAwtdg3YJDjYbcuu-Gcaa_fQ?docId=CNG.4998bf4c2e1c57a8e3ef3f02f17de743.531
De Loïc VENNIN (AFP)
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hky_SAwtdg3YJDjYbcuu-Gcaa_fQ?docId=CNG.4998bf4c2e1c57a8e3ef3f02f17de743.531
DUBLIN — Le gouvernement irlandais a convoqué un conseil des ministres extraordinaire pour dimanche, afin d'approuver un nouveau plan de rigueur, au centre des négociations avec l'UE et le FMI sur une aide internationale de plusieurs dizaines de milliards d'euros.
Le conseil des ministres aura lieu "en milieu d'après-midi" dimanche, a précisé à l'AFP un porte-parole du Premier ministre irlandais Brian Cowen. La réunion sera consacrée à la finalisation des nouvelles mesures d'austérité que le pays prépare depuis de longues semaines, a-t-il ajouté, et non pas au plan d'aide internationale actuellement négocié à Dublin. "Mais les deux sont reliés", a-t-il précisé.
Les conseils des ministres ont normalement lieu le mardi en Irlande mais ils se sont récemment succédé à un rythme accéléré, voire lors de jours fériés, afin de mettre au point un plan d'austérité très délicat visant à économiser 15 milliards d'euros sur quatre ans, soit près de 10% de l'ensemble du Produit intérieur brut (PIB) irlandais.
Il a pour but de ramener le déficit public, actuellement de 32% du PIB, à 3%, conformément aux exigences de l'UE. Ce plan devrait être annoncé "en début de semaine prochaine", a indiqué samedi le ministre de l'Agriculture, Brendan Smith. Son adoption pourrait intervenir dès lundi s'il est approuvé dimanche en conseil. Mais le calendrier reste conditionné à l'aval des partenaires internationaux de l'Irlande.
Le plan de 160 pages est en effet passé au crible par les experts de l'Union européenne (UE), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE) réunis depuis jeudi à Dublin, afin de finaliser un prêt visant à sauver les banques irlandaises criblées de dettes.
En contrepartie de ce plan de sauvetage, d'un montant compris entre 40 et 100 milliards d'euros selon les estimations reprises par les médias, les instances internationales pourraient demander un durcissement des mesures de restriction budgétaire. Les experts douteraient en effet de la crédibilité du plan irlandais, compte tenu d'une reprise économique moins forte que prévu.
Ce n'est qu'après la publication du plan d'austérité que Dublin devrait formellement demander l'aide de l'UE et du FMI.
Les Irlandais sont déjà sous le coup d'une rigueur sans précédent, qui allie baisse drastique du salaire des fonctionnaires, suppressions d'emplois publics et coupes tous azimuts.
L'austérité passe de plus en plus mal auprès de la population, comme en témoigne l'impopularité record du Premier ministre, avec 11% seulement d'opinions favorables. Le parti au pouvoir, le Fianna Fail, est ainsi donné battu lors d'une législative partielle qui aura lieu jeudi. La perte de ce siège ferait passer de trois à deux députés la fragile majorité du gouvernement.
D'importantes manifestations ont récemment eu lieu dans le pays et une nouvelle démonstration de force est prévue samedi prochain à Dublin, avant la présentation du budget 2011, le 7 décembre. Il s'agira de fait du quatrième plan de rigueur adopté depuis la crise de 2008.
Le président français Nicolas Sarkozy a salué samedi les efforts "courageux" menés par l'Irlande. Il s'est par ailleurs joint aux appels au sein de l'UE en faveur d'un alourdissement de la fiscalité irlandaise, disant "ne pas pouvoir imaginer" que Dublin ne cherchera pas à accroître ses recettes.
L'Irlande considère cependant comme un casus belli toute remise en cause de sa fiscalité, en particulier de son impôt sur les sociétés qui, à 12,5%, est le plus bas de la zone euro et agit comme un aimant sur les multinationales étrangères.
Re: la crise ..........
L’Irlande demande une aide financière à l’Europe
FRANCE INFO - 18:10
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FRANCE INFO - 18:10
Après une semaine de suspense et de tractations, l’Irlande a finalement décidé de demander une aide financière à l’Union européenne et au Fond monétaire international, pour mettre sur pied un plan de sauvetage des banques. les ministres des Finances de la zone euro tiendront une conférence téléphonique sur ce futur prêt ce dimanche soir. L’Irlande pourrait demander 40 à 100 milliards d’euros.
Une passante devant des manchettes de journaux alarmantes, dans O'Connell street, à Dublin.
© REUTERS / Cathal McNaughton
La semaine dernière, le gouvernement irlandais en aurait presque souri. Officiellement du moins : l’Irlande n’avait pas besoin d’une aide financière de l’Europe et du FMI. Des assurances surtout destinées à rassurer les Irlandais, très chatouilleux sur la question de l’indépendance, et qui voyaient d’un très mauvais œil une prise de contrôle partielle de leur économie par des institutions externes.
Mais depuis jeudi, le gouvernement irlandais et les experts de l’UE et du FMI discutaient des modalités de l’aide. Un jeu de “non-oui, peut-être-finalement oui” qui s’est donc achevé ce soir : le ministre des Finances Brian Lenihan a annoncé à la radio que Dublin allait demander “à bénéficier du programme d’aide” mis en place il y a six mois par l’UE et le FMI.
L’enjeu est de sauver les banques irlandaises, mises à mal par la crise financière et ses suites. Elles se débattent avec des dettes abyssales, contractées après l’éclatement de la bulle immobilière. Dublin explique que l’argent du prêt servira à créer un “fond de prévoyance”, qui ne serait pas forcément utilisé. Mais le gouvernement, avec un art consommé de la litote, admet qu’“une partie de l’argent pourrait servir à la recapitalisation des banques”.
L’Irlande est ainsi le second pays à demander l’aide de l’Europe et du FMI, après la Grèce il y a six mois. Mais le ministre des Finances irlandais s’empresse de préciser que le montant du prêt serait moindre que celui d’Athènes, qui s’élevait à 110 milliards d’euros. “Il évoque quelques dizaines de milliards”. Mais il ajoute que “celà ne sera certainement pas un nombre à trois chiffres”. Les experts estiment que le montant se situera entre 40 et 100 milliards d’euros. Les ministres des Finances de la zone euro doivent tenir une conférence téléphonique ce dimanche soir pour discuter des modalités.
Pour décrocher cette bouée de sauvetage, Dublin a dû concocter un nouveau plan de rigueur, visant à économiser 15 milliards d’euros sur quatre ans, soit 10% du PIB du pays. Le détail des mesures sera rendu public mardi. Le gouvernement espère que l’Europe et le FMI ne rajouteront pas de nouvelles dispositions, qui laisseraient à penser du côté des électeurs que l’économie est sous contrôle externe. Quand à l’UE, elle croise les doigts pour que ce nouveau coup de tabac ne malmène pas trop l’euro. Et qu’il soit le dernier.
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Re: la crise ..........
L’UE et le FMI prêts à verser des milliards d’euros d’aides à l’Irlande
FRANCE INFO - 06:16
FRANCE INFO - 06:16
Hier, l’Irlande, en plein marasme, s’est enfin décidé à appeler au secours et demander formellement de l’aide, pour sauver ses banques. L’Union européenne et le FMI ont aussitôt répondu présent, en affirmant pouvoir aller jusqu’à 90 milliards d’euros.
L’Irlande est le deuxième pays de la zone euro à bénéficier de soutien, après la Grèce. Depuis des mois, les Irlandais subissent hausses d’impôts, suppression d’emplois et baisses des salaires...
Ce plan d’aide n’est pas du goût de tous les Irlandais. A Dublin, la capitale, des manifestants se sont rassemblés hier soir devant les bâtiments gouvernementaux pour dénoncer la décision du Premier ministre Brian Cowen de solliciter de l’aide. Décision qualifiée de "honte nationale" par certains médias.
L’Irlande ruinée et en plein doute
Une demande pourtant justifiée "afin de de sauvegarder la stabilité financière de l’UE et de la zone euro", ont déclaré les ministres européens des Finances hier soir lors d’une réunion téléphonique convoquée en urgence. Les voilà donc prêts à faire le chèque, associés au FMI qui s’est dit prêt aussi à apporter sa contribution sous la forme d’un prêt sur plusieurs années.
Montant total ? Entre 80 et 90 milliards d’euros, selon des sources diplomatiques. Une enveloppe proche de celle accordée à la Grèce au printemps dernier. Celle-ci avait obtenu un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans.
Athènes avait besoin de ces fonds, pour refinancer sa dette. Dublin de son côté veut principalement aider ses banques en crise. La capitale irlandaise a déjà dû les renflouer à hauteur de 50 milliards d’euros, en faisant grimper du même coup son déficit public : il atteindrait 32% du PIB cette année, alors que la limite européenne pour 2014 est de 3% seulement. Les ministres européens ont toutefois posé une condition, que ce secteur bancaire soutenu ainsi à bout de bras par la BCE soit "restructuré", et que le pays fasse des efforts budgétaires.
"La taille des banques sera réduite" Le Premier ministre irlandais Brian Cowen a dévoilé les grandes lignes de son plan pour réduire son déficit record
Mais l’UE par son aide veut surtout éviter la contagion à d’autres pays fragiles dans l’Union monétaire, comme l’Espagne ou le Portugal. Dans son communiqué, l’Union hier soir a cherché à rassurer les marchés, avant leur ouverture ce matin. Avec le décalage horaire, on sait déjà que l’euro s’est repris à Tokyo, face au billet vert. Mais les Bourses de Paris, Francfort ou de Londres ont aussi ouvert en hausse.
Re: la crise ..........
L'Irlande va recevoir l'aide de l'Europe
L'Union européenne a répondu favorablement à la demande irlandaise. Le montant, d'environ 80 à 90 milliards d'euros, reste à déterminer.
http://www.challenges.fr/actualites/europe/20101122.CHA0360/lirlande_va_recevoir_laide_de_leurope.html
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"Les finances publiques françaises sont à la merci de l'Irlande et de la Grèce"
http://www.challenges.fr/actualites/monde/20101115.CHA0107/les_finances_publiques_francaises_sont_a_la_merci_de_li.html
L'Union européenne a répondu favorablement à la demande irlandaise. Le montant, d'environ 80 à 90 milliards d'euros, reste à déterminer.
http://www.challenges.fr/actualites/europe/20101122.CHA0360/lirlande_va_recevoir_laide_de_leurope.html
(c) Sipa A Dublin
L'euro remontait lundi 22 novembre face au dollar, après la décision de l'Union européenne et du Fonds monétaire international d'attribuer une aide financière à l'Irlande dont les difficultés budgétaires avaient affolé les marchés ces dernières semaines.
Vers 11 heures (10 heures GMT), l'euro valait 1,3737 dollar après être monté à 1,3786 dollar, contre 1,3673 dollar vendredi soir. Mardi dernier, l'euro avait chuté jusqu'à 1,3447 dollar, au plus bas depuis fin septembre.
Le Premier ministre irlandais Brian Cowen a annoncé dimanche, lors d'une conférence de presse, que l'Irlande avait présenté à l'Union européenne, qui l'a accepté, un vaste plan d'aide international. Son montant devrait atteindre 80 à 90 milliards d'euros. Il sera précisé "d'ici quelques semaines". Le Royaume-Uni a annoncé lundi matin qu'il fournirait un prêt bilatéral d'environ 8 milliards d'euros à Dublin. La Suède a pour sa part fait savoir qu'elle envisageait une contribution bilatérale de 530 à 1 milliard d'euros, comme pour l'Islande et la Lettonie.
Le gouvernement irlandais dit avoir besoin de 19 milliards
Le ministre irlandais des Finances Brian Lenihan a assuré lundi matin que l'Irlande n'était "pas en faillite". "Ces dernières années, notre marge de manoeuvre (pour emprunter sur le marché international) a été sévèrement réduite", a-t-il toutefois ajouté, pour justifier la décision du gouvernement.
Dimanche, Brian Lenihan avait précisé que le gouvernement irlandais avait besoin de 19 milliards d'euros, soit l'écart qui existe actuellement entre les dépenses et les recettes de l'Etat. A ce montant, il faut encore ajouter la somme nécessaire afin de restructurer les banques irlandaises, dont la dette astronomique a récemmment provoqué une tempête financière sur l'ensemble de l'Europe.
Le plan international vise ainsi à "faire en sorte que le système bancaire irlandais soit viable et dégraissé", a expliqué Brian Lenihan, évoquant notamment la possibilité de céder "des actifs non essentiels" afin d'équilibrer leurs comptes.
Un plan de rigueur mardi
"Les banques irlandaises vont être plus petites", a renchéri Brian Cowen, précisant que des "tests de stress" devraient être effectués "avant de savoir si une recapitalisation sera nécessaire".
Le Premier ministre a par ailleurs assuré que le taux de l'impôt irlandais sur les sociétés, le plus bas de la zone euro, ne serait pas remis en cause, malgré les appels de nombreux partenaires de l'Irlande pour que l'île alourdisse sa fiscalité.
Brian Cowen a par ailleurs précisé que le plan de rigueur que Dublin prépare depuis de longues semaines, et qui est un préalable au plan de sauvetage international, serait annoncé mardi.
Sur les 15 milliards d'euros d'économies que le gouvernement prévoit, d'ici à 2014, dix milliards seront réalisés grâce à des réductions budgétaires, a expliqué Brian Cowen, assurant que ces mesures avaient reçu le soutien de l'UE.
"J'ai foi en notre population pour qu'elle prospère une fois encore", a conclu le Premier ministre.
Pour Lagarde, le risque d'effondrement des banques est "écarté"
Les réactions se multiplient à travers l'Europe après l'annonce d'un plan d'aide à l'Irlande. "Si l'Irlande reçoit des aides, ces dernières ne mettront pas en danger la reprise en Allemagne", a estimé le ministre allemand de l'Economie, Rainer Brüderle, dans le quotidien populaire allemand Bild paru lundi.
La ministre des Finances française, Christine Lagarde, a estimé dimanche que l'UE et le FMI avaient adressé un "message très fort" aux marchés, apportant la "garantie" nécessaire pour "écarter" le risque d'un effondrement des banques irlandaises.
"Le premier message, c'est que, sur le plan budgétaire, l'Irlande consent les efforts nécessaires", a-t-elle déclaré dans une interview à l'AFP. Et le second message, "très fort", a enchaîné Christine Lagarde, est que "le programme d'assistance devrait conduire à la mise en place d'un fonds de recapitalisation pour assurer la liquidité et la solvabilité du secteur bancaire irlandais".
La Banque centrale européenne a salué dimanche soir la décision du gouvernement irlandais de faire appel à l'aide internationale, une aide "justifiée" pour garantir la stabilité financière "dans l'Union européenne et en zone euro".
(Challenges.fr)
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"Les finances publiques françaises sont à la merci de l'Irlande et de la Grèce"
vidéo:Selon l'économiste Christian Saint-Etienne, une dégradation de la situation en Irlande et/ou en Grèce au-delà de ce qui est anticipé aurait des conséquences importantes pour les finances publiques françaises. La France, pour conserver sa notation de crédit, devrait alors réduire de 20 milliards d'euros, en une fois, son déficit public pour le ramener de 6% à 5% du PIB.
http://www.challenges.fr/actualites/monde/20101115.CHA0107/les_finances_publiques_francaises_sont_a_la_merci_de_li.html
Re: la crise ..........
Les Bourses européennes clôturent en baisse, Paris cède 1,07%
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20101122.REU4993/les-bourses-europeennes-cloturent-en-baisse-paris-cede-1-07.html
et pour rappel, voir juste au-dessus :
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http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20101122.REU4993/les-bourses-europeennes-cloturent-en-baisse-paris-cede-1-07.html
PARIS (Reuters) - Les espoirs d'apaisement liés à la mise en place d'un programme d'aide à l'Irlande n'auront duré que quelques heures sur les marchés d'actions européens, qui sont repartis à la baisse à la mi-journée et terminé la séance sur une note négative.
A Paris, le CAC 40 n'a pas fait exception, finissant en retrait de 1,07%, 41,27 points, à 3.818,89 points, cependant que Londres a abandonné 0,91% et que Franfort a terminé sur un recul de 0,31%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a quant à lui perdu 0,74%.
Le principal indice boursier français a été lourdement pénalisé par le comportement des valeurs bancaires victimes de la défiance des marchés à l'égard d'un secteur exposé à la crise irlandaise.
Crédit agricole a perdu 3,78%, Société Générale a cédé 2,82% tandis que BNP Paribas a abandonné 2,16%. A rebours de la tendance, Renault a terminé en hausse de 1,48%, emmenant son concurrent PSA (+0,92%) dans son sillage, après que Bank of America-Merill Lynch a relevé son objectif de cours sur Renault et réitéré son conseil d'achat. Le broker a également relevé son objectif de cours sur Peugeot de 24 à 30 euros.
La tendance négative sur les bancaires perceptible à Paris s'est confirmée ailleurs en Europe où l'indice sectoriel de S&P des valeurs financières a terminé sur une baisse de 1,95%. Bank of Ireland a pour sa part plongé de 19,13% tandis que sa consoeur Allied Irish Bank a cédé 6,21%.
et pour rappel, voir juste au-dessus :
Christine Lagarde, a estimé dimanche que l'UE et le FMI avaient adressé un "message très fort" aux marchés, apportant la "garantie" nécessaire pour "écarter" le risque d'un effondrement des banques irlandaises.
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Re: la crise ..........
Crise en Irlande : le Premier ministre se donne deux mois
FRANCE INFO - 06:57
FRANCE INFO - 06:57
Grosse pression depuis hier sur Brian Cowen, le Premier ministre irlandais. Après avoir sollicité l’aide de l’UE et du FMI pour se tirer de sa profonde crise bancaire, le voilà sommé de démissionner par l’opposition.
Pourtant, il a décidé de tenir bon, appelant ses détracteurs à soutenir son plan d’austérité, au nom de "l’intérêt national" et promettant de dissoudre l’assemblée en janvier, une fois ce budget de rigueur voté.
Brian Cowen annonçant dimanche avoir sollicité l'aide de l'UE et du FMI, moyennant des efforts budgétaires drastiques © REUTERS/Cathal McNaughton
Brian Cowen tiendra-t-il jusqu’en janvier ? Rien n’est moins sûr, tant son plan d’austérité apparaît comme douloureux aux syndicats, à l’opposition, voire à certains membres de son cabinet. Ce plan sur quatre ans qui sera rendu public demain prévoit, après déjà deux années de récession, 25.000 suppressions d’emploi, des hausses d’impôts, des réductions des allocations sociales et une baisse du salaire minimum.
Un plan de rigueur, incontournable pour obtenir l’aide de près de 90 millions d’euros de l’UE et du FMI.
"Il est des circonstances où l’impératif de servir l’intérêt national transcende les autres considérations, y compris celles d’ordres politique et personnel, et celle-ci en est une" a déclaré hier Brian Cowen, décidé à rester en poste jusqu’à l’adoption de la loi de finances pour 2011, soumise au vote le 7 décembre prochain. Il s’est engagé dans le même temps à dissoudre l’assemblée en janvier.
Cependant, le Fine Gael, premier parti d’opposition de centre-droit, exige des élections anticipées immédiates. Deux élus indépendants aussi dont dépend la coalition au pouvoir menace aussi de retirer leur soutien à Cowen lors du vote du budget, ce qui pourrait retarder celui-ci. Les syndicats enfin ont prévu une marche anti-austérité le 27 novembre à Dublin.
L’opinion publique se sent manifestement trahie, car le Premier ministre assurait encore la semaine dernière que le gouvernement ne négocierait pas de plan de rigueur.
Le maintien de Brian Cowen et l’adoption du budget ne tiennent donc qu’à un fil. Sa coalition n’a que trois sièges de majorité, et n’en aura vraisemblablement plus que deux après un scrutin partiel prévu de longue date après-demain. Le Parti des Verts enfin promet de soutenir le gouvernement jusqu’à la mise en place du plan de sauvetage, mais annonce d’ores et déjà qu’il quittera la coalition du Fianna Fail en suite.
Cécile Quéguiner, avec agences
Re: la crise ..........
L'euro baisse face au dollar, crainte de contagion de la crise irlandaise
http://www.lepoint.fr/bourse/l-euro-baisse-face-au-dollar-crainte-de-contagion-de-la-crise-irlandaise-23-11-2010-1265805_81.php
http://www.lepoint.fr/bourse/l-euro-baisse-face-au-dollar-crainte-de-contagion-de-la-crise-irlandaise-23-11-2010-1265805_81.php
L'euro poursuivait sa baisse face au dollar mardi, les investisseurs continuant à craindre une contagion de la crise de la dette souveraine de l'Irlande à d'autres pays de la zone euro, alors que de son côté le yen était sous pression du fait de tensions entre les deux Corée.
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), l'euro valait 1,3592 dollar contre 1,3622 dollar lundi à 22H00 GMT.
Face à la monnaie japonaise, l'euro perdait un peu de terrain à 113,37 yens contre 113,45 yens lundi soir.
De son côté, le dollar progressait face au yen à 83,41 yens contre 83,29 yens lundi soir.
Le parcours de l'euro lundi, d'abord en hausse puis à la baisse, "a démontré que les tentatives de replâtrage des failles de la zone euro devient de plus en plus difficile", commentait Jane Foley, analyste chez Rabobank.
"Le contraste avec la réaction des marchés à la suite du sauvetage de la Grèce au printemps est brutal: le marché ne veut pas se laisser duper", poursuivait l'analyste.
Dans un premier temps lundi, après l'annonce par Dublin d'une demande officielle d'aide financière, la devise unique européenne avait grimpé jusqu'à 1,3786 dollar, un plus haut depuis le 11 novembre, avant de perdre du terrain au fil de la journée.
Comme le marché l'avait anticipé, l'Irlande, en grande difficulté budgétaire, a demandé l'aide à la communauté internationale, et des experts de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) mettent au point les détails d'un vaste plan de sauvetage, dont le montant total pourrait atteindre 80 à 90 milliards d'euros.
Cette situation provoque de fortes tensions politiques à Dublin, où le gouvernement semble au bord de l'implosion, après que les Verts, membres clefs de la coalition au pouvoir, ont appelé à des élections anticipées.
"Avec un contexte politique tendu en Irlande, l'incertitude devrait continuer à dominer (les échanges) pendant un certain temps", et ainsi peser sur la monnaie unique, a prévenu Michael Hewson, analyse chez CMC Markets.
De plus, les risques de contagion de la crise irlandaise à d'autres pays en proie à de graves difficultés budgétaires plombent aussi l'euro, les inquiétudes des investisseurs se concentraient ainsi sur le Portugal et l'Espagne.
En effet, "le Portugal est prompt à affirmer qu'il n'aura pas besoin d'aide, tout comme la Grèce et l'Irlande l'avaient fait dans leur temps, ce qui suggère qu'il est probable que le pays finira également par avoir besoin d'un plan de sauvetage", observait M. Hewson.
Par ailleurs, le dollar, considéré comme une valeur refuge, recevait un coup de pouce, notamment face au yen, d'une montée de tensions géopolitiques en Asie alors que des tirs d'obus nord-coréens ont touché mardi une île de Corée du Sud située en mer Jaune, faisant un mort et 13 blessés parmi les soldats sud-coréens.
Vers 10H00 GMT, la devise helvétique progressait un peu face à l'euro à 1,3441 franc suisse pour un euro, et restait presque stable face au billet vert à 0,9890 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique se stabilisait face à l'euro à 85,34 pence pour un euro, mais baissait face au billet vert à 1,5925 dollar.
L'once d'or valait 1.364,60 dollars contre 1.356,50 dollars lundi soir.
Cours de mardi Cours de lundi
Re: la crise ..........
Les bourses européennes en baisse sur fond d’inquiétudes irlandaises
Les indices boursiers accusent ce soir de fortes baisses : -2,47% à Paris, -3,05% à Madrid, -1,72% à Francfort, -1,75% à Londres... Les marchés sont plombés par les incertitudes entourant le sauvetage de l’Irlande et la crainte d’une contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro.
Les tensions géopolitiques en Asie, après les échanges de tirs entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, ont également contribué à cette tendance.
Re: la crise ..........
ZONE EURO - Crise de la dette, à qui le tour ?
http://www.lepoint.fr/economie/zone-euro-crise-de-la-dette-a-qui-le-tour-23-11-2010-1266048_28.php
http://www.lepoint.fr/economie/zone-euro-crise-de-la-dette-a-qui-le-tour-23-11-2010-1266048_28.php
Après la Grèce et l'Irlande, le Portugal et l'Espagne inquiètent les marchés. La menace pèse aussi sur l'Italie et la France.
LE PORTUGAL EN PREMIÈRE LIGNE
"Il n'y a aucun rapport entre le Portugal et l'Irlande." José Socrates, Premier ministre socialiste portugais, a beau le marteler, les marchés font la sourde oreille. L'annonce d'une intervention de l'UE et du FMI pour alléger le fardeau de la dette irlandaise n'a visiblement pas rassuré les investisseurs : les taux réclamés pour financer la dette portugaise restent à des niveaux élevés. Pourtant, contrairement à l'Irlande, Lisbonne ne connaît pas de forte crise de son secteur bancaire, ni de bulle immobilière. Mais le Portugal souffre d'un modèle de croissance en panne et d'un manque de compétitivité. Depuis 10 ans, le pays vit avec une croissance anémique. Les marchés doutent donc de la capacité du gouvernement de réduire le déficit budgétaire de 9,3 % en 2009 à 7,3 % d'ici à la fin de l'année. Leur inquiétude s'explique aussi par des perspectives peu encourageantes en 2011. Alors que la plupart des mesures d'austérité doivent entrer en vigueur, le pays pourrait replonger en récession. Il sera alors difficile, voire impossible, de réaliser l'effort titanesque de réduction du déficit public prévu par le gouvernement, de 7,3 % à 4,6 % du PIB ! En avril-juin, le refinancement de 9,46 milliards d'euros d'emprunts obligataires fera figure de test.
L'ESPAGNE AU BORD DE LA RÉCESSION
Le gouverneur de la Banque d'Espagne le reconnaît, les effets de la crise irlandaise "se sont étendus" de manière "rapide" aux pays périphériques de la zone euro et ils "se sont fait sentir" sur la dette espagnole. En témoignent les taux servis pour l'émission de bons du Trésor à trois et six mois mardi, qui ont atteint près du double de ceux de la précédente émission. Pour Thibault Mercier, spécialiste des PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne) chez BNP Paribas, Madrid est pourtant loin d'être insolvable (en 2009, la dette était contenue à 53,2 % du PIB) et ne court pas de risque de liquidités. Mais les doutes persistent sur la capacité du gouvernement à résorber le déficit public creusé en 2009 (11,2 % du PIB), alors que l'économie devrait connaître une récession en 2010, mais aussi en 2011, selon les estimations pessimistes de la Banque. Le plan d'austérité devrait peser sur la dynamique économique du pays, alors que les ménages et les entreprises cherchent à se désendetter. L'hypothèse d'un appel à l'aide de l'Espagne fait d'autant plus peur aux Européens que sa taille n'a rien à voir avec la Grèce et l'Irlande. À lui seul, le PIB espagnol pèse près de 12 % du PIB de la zone euro ! Dans ces conditions, le fonds de soutien européen pourrait ne pas suffire.
L'ITALIE, LA GRANDE PEUR
Pour l'économiste canadien Robert Mundell, l'Italie constitue "la plus grande menace" qui soit pour la monnaie unique européenne. Le Prix Nobel d'économie, souvent présenté comme l'inspirateur de la création de la zone euro, s'inquiète de l'endettement public de la péninsule, qui a atteint environ 116 % du PIB en 2009 (soit environ 1.800 milliards d'euros). Après le Portugal et l'Espagne, l'Italie est la prochaine sur la liste, confirme Antonio Garcia Pascual, économiste responsable de l'Europe du Sud chez Barclays Capital à Londres, cité par Bloomberg. Si le déficit du pays a été contenu à 5 % du PIB en 2009, en l'absence d'un véritable plan de relance de l'économie, l'ampleur de la dette inquiète. D'autant que le président du Conseil, Silvio Berlusconi, doit faire face à une remise en cause de sa majorité au Parlement.
LA FRANCE, UNE BONNE ÉLÈVE EN SOUFFRANCE
Les plus pessimistes estiment que l'Hexagone n'échappera pas à l'effet domino de la crise de la dette en zone euro. C'est le cas de l'économiste américain Nouriel Roubini, qui avait anticipé la crise des subprimes. Il a estimé vendredi dernier que les finances publiques de la France n'étaient pas "en bien meilleur état" que celles de la périphérie. "C'est juste que, comparés aux autres, ils n'en sont pas encore au même point", admet-il néanmoins. La France conserve tout de même sa note AAA, la meilleure possible attribuée par les agences de notation. La réforme des retraites peut d'ailleurs être considérée comme un signal positif envoyé au marché quant à la capacité de la France d'entamer la réduction de sa dette à moyen terme. Dans sa programmation des finances publiques 2011-2014, le gouvernement espère inverser la tendance à la hausse à partir de 2012 : à cette date, la dette publique devrait atteindre un record de 87,4 % du PIB, puis commencer à décroître lentement.
Re: la crise ..........
Quatre-vingt-cinq milliards d’euros pour l’Irlande
FRANCE INFO - 00:14
FRANCE INFO - 00:14
L’Union européenne et le Fond monétaire international vont accorder un prêt de 85 milliards d’euros à la République d’irlande, selon la radiotélévision irlandaise. L’information n’a pas été confirmée. 40 milliards seraient utilisés pour recapitaliser les banques chancelantes et 48 milliards pour étayer le déficit public.
Des militants du Sin Fein manifestent contre le gouvernement à Dublin.
© REUTERS / Cathal McNaughton
Au moins, le porte-parole du ministère des Finances irlandais ne perd pas son sens de l’humour. Alors que son pays se débat avec le déficit et que ses banques sont plombées par les conséquences de la crise financière, ce qu’il qualifie de “spéculations”, ce sont les informations sur l’aide financière de l’Europe et du FMI.
Ces “spéculations” viennent donc de la radiotélévision irlandaise, la RTE, qui annonce que le prêt accordé par l’Union européenne et le Fond monétaire international (FMI) atteindrait 85 milliards d’euros.
Sur cette somme, un peu plus de la moitié, 48 milliards d’euros, serait consacré à éponger le déficit public du pays durant les trois prochaines années. Le système bancaire bénéficierait du reste : 15 à 20 milliards d’euros pour se recapitaliser, plus un fond d’urgence de 20 milliards d’euros : “le paquet permettrait de porter le niveau de fonds propres des banques irlandaises de 8 à 12% et ce afin de remonter la confiance des déposants du système financier”, explique la RTE.
Selon une autre source, le quotidien économique Financial Times, l’Etat irlandais deviendrait également majoritaire dans l’une des principales banques du pays, la Bank of Ireland, sans pour autant qu’elle soit nationalisée.
Le chef du gouvernement irlandais atteint des sommets d’impopularité. Mais il souhaite faire passer son plan d’austérité.
Ces informations n’ont donc pas été confirmées par le gouvernement irlandais. Les négociations étaient toujours en cours ce mardi soir, avec l’UE et le FMI : “les équipes techniques tentent encore de définir ce que sera le paquet et nous pensons que ces discussions prendront quelques semaines ; elles n’ont débuté que lundi”, argumente le porte-parole.
Re: la crise ..........
Grève générale au Portugal, la première depuis 22 ans
FRANCE INFO - 06:35
FRANCE INFO - 06:35
Ce sont les deux principaux syndicats portugais qui organisent cette grève générale commune, contre les mesures d’austérité censées réduire la dette et le déficit du pays.
Après la Grèce et l’Irlande, contraintes d’appeler l’Union Européenne à la rescousse, le Portugal est considéré comme le prochain sur la liste. Le gouvernement de José Socrates est donc déterminé à appliquer ses baisses de salaires et hausses d’impôts pour éviter de subir le même sort...
Lisbonne, hier, à la veille de la première grève générale depuis 1988. Pas de manifestation prévue, mais des piquets de grèves dans les services publics © REUTERS/Jose Manuel Ribeiro
Le Portugal n’avait pas connu de grève générale commune depuis 1988. Celle-ci pourtant promet d’être suivie. Les syndicats annoncent l’arrêt des transports publics, les avions de la compagnie nationale TAP cloués au sol et la fermeture de la majorité des administrations. En outre, des banderoles appellent depuis plusieurs semaines les salariés du privé à rejoindre le mouvement.
Les Portugais subissent un taux de chômage à 10,9%, taux le plus haut depuis les années 1980. Et certains économistes craignent une nouvelle récession, suite à ces mesures d’austérité.
Budget d’austérité vendredi
Pourtant, le gouvernement minoritaire du socialiste José Socrates prévient qu’il maintiendra ses projets de baisse des salaires des fonctionnaires, de gel des retraite, de suppression ou plafonnement des prestations sociales et de hausse de deux points de la TVA, qui culminerait à 23%. Ce budget d’austérité doit être soumis au vote vendredi. Et l’opposition de centre-droit a promis hier qu’elle s’abstiendrait, ce qui devrait faciliter son adoption.
Un gouvernement qui tient à marquer sa différence par rapport au cas irlandais. De fait, alors que l’Irlande est passée d’une forte croissance à une profonde récession, avec l’éclatement de la bulle immobilière, le Portugal est confronté depuis des années à une croissance faible.
Cela le protège-t-il du sort irlandais ? Le Portugal "n’a besoin d’aucune aide" extérieure, martèle le Premier ministre Socrates.
Re: la crise ..........
L’Irlande annonce un plan d’austérité de 15 milliards d’euros sur 4 ans
FRANCE INFO - 16:28
FRANCE INFO - 16:28
Un SDF mendie devant les bâtiments de l’exécutif irlandais à Dublin le 22 novembre. En proie depuis deux ans à la récession, l’Irlande a vu son taux de chômage passer de 4% à 14% de la population active.
©REUTERS/Cathal McNaughton
Le gouvernement irlandais a présenté aujourd’hui son plan d’austérité pour les quatre années à venir. Un plan réclamé par Bruxelles et le FMI en échange du versement de 85 milliards d’euros d’aide. Objectif de ce plan de rigueur : réduire le déficit du pays de 15 milliards d’euros d’ici 2014. Un plan très mal accueilli par la population déjà éprouvée par un chômage record et plusieurs plans de rigueur successifs.
Ramener le déficit public irlandais à 3% du PIB d’ici 2014. C’est l’objectif du plan de rigueur présenté aujourd’hui par Dublin. Un plan présenté comme un préalable indispensable à l’octroi d’une aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international de quelque 85 milliards d’euros pour sauver le pays de la banqueroute.
Et quand on sait l’ampleur du déficit, qui s’est envolé à 32% du PIB cette année principalement en raison des sommes astronomiques injectées dans les banques pour les sauver de la faillite, on comprend mieux les mesures draconiennes annoncées cet après-midi pour combler la brèche. 15 milliards d’euros. C’est donc ce que le gouvernement irlandais espère économiser sur les quatre années à venir, dont 10 milliards d’économies budgétaires et 5 milliards de revenus supplémentaires générés par des hausses d’impôts. Le plan prévoit notamment :
La baisse des dépenses sociales de 2,8 milliards d’euros d’ici à 2014
La suppression de 24.750 emplois publics, pour revenir au niveau de 2005
L’abaissement du salaire horaire minimum de 8,65 à 7,65 euros
La hausse de la TVA de 21 à 22% en 2013, puis de 22 à 23 % en 2014
En écho au climat économique et politique irlandais, un restaurant affiche un "menu d’austérité" le 23 novembre à Dublin. Confronté à une grave crise de son secteur bancaire, Dublin a finalement accepté l’aide financière de l’UE et du FMI. Un plan d'aide vécu comme une "humiliation" par une large partie de l'opinion publique, qui se sent trahie par ses dirigeants.
©REUTERS/Cathal McNaughton
L’Irlande a en revanche décidé de maintenir le taux d’imposition des sociétés à 12,5% (contre 30 % en moyenne dans le reste de l’Europe), refusant ainsi de céder aux pressions de certains de ses partenaires européens, dont la France, qui demandaient son relèvement.
"Les objectifs de ce plan sont exigeants mais réalistes ", indique le document de 130 pages remis par le gouvernement à la presse. "Ce plan génèrera de la confiance dans le pays et à l’extérieur", ajoute-t-il tout en annonçant des prévisions de croissance d’environ 2,75% par an entre 2011 et 2014. Mais pour les 4,3 millions d’Irlandais concernés par ce nouveau plan de rigueur, le troisième depuis le début de l’entrée du pays en récession il y a deux ans, l’heure est à l’inquiétude. D’autant plus que cette crise économique et sociale, avec un taux de chômage record de 14% de la population active, se double d’une crise politique. Vivement contesté par l’opposition pour sa gestion de la crise financière, le Premier ministre Brian Cowen a en effet été contraint d’annoncer des élections anticipées pour l’année prochaine.
Cécile Mimaut, avec agences
Re: la crise ..........
Le Portugal paralysé par sa première grève unitaire en 22 ans
FRANCE INFO - 11:08
FRANCE INFO - 11:08
Aucun avion pour décoller ou atterrir dans le pays, le métro lisboète fermé, les ports bloqués, les trois quarts des trains annulés : l’appel à la grève générale lancée par les deux principaux syndicats portugais est largement suivi depuis ce matin.
C’est la première fois depuis 1988 que les deux principales centrales syndicales CGTP et UGT parviennent à s’unir pour appeler à la grève générale. Et le résultat est spectaculaire. Alors que les transports publics sont à l’arrêt, le mouvement s’est emparé du secteur de l’éducation, de la santé - la plupart des hôpitaux assurent seulement un service minimum d’urgence- ou de la construction automobile, avec plus de 90% de grévistes dans les deux principales entreprises.
Une grève pour protester contre la politique de rigueur du Premier ministre socialistes José Socrates. Il doit soumettre après-demain au parlement portugais son budget 2011. Celui-ci, aspirant à ramener le déficit public de 7,3% en 2010 à 4,6% l’an prochain, prévoit la baisse des salaires du secteur public, la diminution de nombreuses prestations sociales et une hausse de la TVA. Un budget qui, grâce au soutien de centre-droit, devrait immanquablement passer.
Le but de cette austérité impopulaire : éviter de devoir recourir à l’aide européenne, comme la Grèce puis l’Irlande. Mais les mesures pourraient ne pas suffire, et contribuer à aggraver la récession. Le Portugal, comme l’Espagne, sont considérés par les marchés comme les prochains sur la liste. Même si les deux pays s’échinent à se démarquer du cas irlandais : "un abîme nous sépare de l’Irlande", assène ce matin le secrétaire d’État espagnol à l’Économie, dans un entretien à El Pais.
Cécile Quéguiner avec agences
Re: la crise ..........
La crise sociale menace l’Europe
EMMANUEL KESSLER - 08:51
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EMMANUEL KESSLER - 08:51
Grève générale historique contre l’austérité hier au Portugal ; violentes manifestations d’étudiants à Londres… Et des « désordres sociaux à prévoir » en Irlande, selon les leaders syndicaux du pays. Après la crise budgétaire que l’on retrouve partout en Europe, la prochaine étape est-elle la crise sociale ?
Oui, elle est là. En Europe, la rigueur, véritable traitement de choc, a du mal à passer. La potion est particulièrement amère. Pour l’Irlande, des milliers de suppression de postes de fonctionnaires, des coupes dans les dépenses sociales, dépenses de santé et allocations chômage, et une hausse de la TVA qui va passer de 21 à 23%. Même genre de régime en vue au Portugal, où le budget 2011 doit être voté demain. Tout se passe comme si on présentait maintenant l’addition de la crise à des populations qui ne s’en sentent pas responsables. N’oubliez pas qu’en Irlande, ces efforts viennent contrebalancer des dizaines de milliards d’euros injectés dans les grandes banques du pays, pour les sauver de la faillite. Dans un premier temps, les populations ont été tétanisées par la brutalité de la crise et ont encaissé. Les gouvernements doivent maintenant compter avec leur réaction. D’autant qu’ils ne laissent pas entrevoir des lendemains qui chantent, après la sueur et les larmes : les garrots qui sont posés étouffent la consommation, donc les espoirs de retour d’une vraie reprise de croissance en Europe.
Est-ce que l’on peut se retrouver dans le même cas de figure en France ?
Il faut bien voir que l’effort d’ajustement budgétaire annoncé pour l’Irlande est deux à trois fois supérieur à ce qui est entrepris en France. La rigueur, il faut le reconnaître, est beaucoup plus dosée chez nous. Y compris d’ailleurs sur la retraite, qui a fait descendre dans la rue des millions de gens chez nous. Elle sera reculée à 66 ans en Irlande dès 2014. Nous n’avons pas subi de hausse de la TVA, qui fait immédiatement baisser le pouvoir d’achat. Les salaires des fonctionnaires sont gelés, pas amputés. Le problème en revanche, chez nous, c’est la répartition de l’effort. On l’a vu sur ce dossier des retraites. Même chose sur la réforme fiscale annoncée, avec la suppression de l’impôt sur la fortune. Hier Nicolas Sarkozy a exclu de créer pour la compenser une nouvelle tranche d’impôt sur les plus hauts revenus, comme ça s’est fait en Allemagne. La tension sociale en France et l’exaspération viennent davantage d’un sentiment d’injustice que de l’ampleur des sacrifices demandés.
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Re: la crise ..........
La presse irlandaise fustige un plan de rigueur "injuste"
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20101125.OBS3598/la-presse-irlandaise-fustige-un-plan-de-rigueur-injuste.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20101125.OBS3598/la-presse-irlandaise-fustige-un-plan-de-rigueur-injuste.html
Les quotidiens de l'île dénoncent des mesures de rigueur qui vont frapper "les hommes et les femmes ordinaires", tout en épargnant "les banquiers, les promoteurs et les politiciens".
Le plan de rigueur draconien annoncé mercredi par le gouvernement irlandais est "injuste" mais "inévitable", estime la presse du jeudi 25 novembre, certains journaux craignant cependant que l'ampleur des coupes mette en péril la fragile reprise de l'île.
"Votre facture de 4.600 euros", titre en Une l'Irish Independent, avec une caricature du Premier ministre Brian Cowen et du ministre des Finances Brian Lenihan lançant : "Vous êtes foutus".
Allocations réduites
Les mesures sont "douloureuses mais doivent être prises", juge le journal. "Le plan est injuste mais, parfois, il est plus important d'être efficace que juste". "Nous n'avons pas le choix", tranche-t-il.
Le quotidien estime cependant que "les marchés ont raison de se demander si le plan fonctionnera". "Il fait peu de doute que les prévisions de croissance sont optimistes", ajoute-t-il.
Dublin a annoncé mercredi un nouveau plan de rigueur draconien, le quatrième depuis 2008, qui prévoit d'ici à 2014 15 milliards d'euros d'économies budgétaires et de hausses d'impôts, soit près de 10% du Produit intérieur brut (PIB). Les allocations chômage et familiales seront réduites, tout comme les retraites des fonctionnaires et le salaire minimum. Près de 25.000 emplois publics seront supprimés.
"Des coupes pour tous sauf les politiciens"
"Ce sont les hommes et femmes ordinaires qui vont souffrir tandis que ceux qui sont à la base du problème, les banquiers, les promoteurs et les politiciens, restent relativement épargnés", dénonce l'Irish Daily Mail. "Mais au moins nous avons un plan. Le chemin est long et pénible mais nous avons une carte", juge-t-il.
"Tout le monde sera frappé", accuse l'Irish Sun. "Mais [b]M. Cowen va continuer à empocher autant que (le président américain) Barack Obama. Cowen et Cie vont avoir un joyeux Noël. Les pauvres non".
"Des coupes pour tous sauf les politiciens[/b]", juge également l'Irish Examiner, pour qui "les gens ordinaires vont devoir porter le plus lourd fardeau".
Le plan est "sévère mais inévitable", croit cependant l'Irish Times. Mais les chiffres du gouvernement sont "un pari": "Il est tout sauf certain que le plan engendrera la croissance voulue... Il est sûr que ponctionner autant d'argent va déprimer l'économie".
Re: la crise ..........
Elle a déjà laissé de profondes cicatrices sur l'économie européenne, mais la crise n'a peut-être pas encore achevé son œuvre macabre. Dans cet article, publié sur le blog du Monde Diplomatique, Frédéric Lordon considère que les prémisses de nouvelles difficultés économiques en Europe mais aussi à travers le monde se préparent, faisant craindre un nouvel épisode dans une crise désormais historique.
Europe : la crise n'a peut-être pas dit son dernier mot (1/2)
http://www.marianne2.fr/Europe-la-crise-n-a-peut-etre-pas-dit-son-dernier-mot-1-2_a199821.html
- Spoiler:
- On connaît ce propos de Marx rappelant la phrase de Hegel selon laquelle les grands événements surgissent toujours deux fois sur la scène de l’histoire, mais – complétait Marx – la première fois comme tragédie, la seconde comme farce (1)… La construction européenne a décidément le sens de la tragicomédie récurrente – il n’est d’ailleurs pas certain qu’elle s’en tienne à deux occurrences seulement –, un peu à la manière de ce comique de répétition si caractéristique de la période actuelle, qui fait régulièrement annoncer « la fin de la crise » pour retomber non moins régulièrement dans la dépression (en tous les sens du terme). Ainsi, après un printemps tout en émotions, la « crise des dettes publiques européennes » était « réglée ». Dans un de ces moments dramatiques que le président français affectionne, le sommet européen du 9 mai 2010 instituait un fonds de secours européen, l’EFSF (European Financial Stability Facility), doté de 440 milliards d’euros, supposé faire face à un défaut grec puisque tel était bien le sujet du moment. Évidemment il fallait croire très fort dans les pouvoirs spéciaux d’une arithmétique non-standard pour persister à ignorer que les 440 milliards du fonds seraient peut-être à la hauteur d’un défaut d’une dette grecque dont l’encours était de 273 milliards d’euros fin 2009 (données Eurostat) mais rendraient l’âme sans tarder si l’on prenait en compte les 104 milliards de l’Irlande, les 560 de l’Espagne et les 1260 du Portugal (2) – aussi, proclamer « réglée » la « crise des dettes souveraines » était-il légèrement prématuré.
Et prématuré d’autant plus que tout ce qui a été fait depuis n’a cessé de recréer les conditions de nouveaux emballements. À commencer par les plans de rigueur apportés en gage de « crédibilité » à l’appui d’un sauvetage financier particulier (celui de la Grèce) — que la morale économique libérale (et le droit européen) réprouvaient en principe (3), mais alors que le défaut promettait des effets collatéraux tels que l’intérêt bien compris de tous les autres États-membres commandait d’y faire quelque chose. La soudaineté du pivotement des politiques économiques, encore en mode « relance » début 2010 – se souvient-on que le génie créatif du président français lui avait même dédié un ministère spécial ? –, mais passant d’un coup à la restriction forcenée, offre peut-être la vue la plus saisissante de l’emprise des marchés financiers sur l’action publique. C’est en effet aux seules fins de complaire symboliquement – mais d’une symbolique aux effets très réels (4) – aux injonctions des créanciers internationaux que les gouvernements européens ont choisi avec ostentation l’ajustement budgétaire, mouvement exécuté dans un très bel ensemble et qui donne enfin satisfaction aux innombrables appels à la « coordination des politiques européennes » – mais pour le pire.
L’IRLANDE, NOUVEL ÉPICENTRE
QUAND DSK DÉVOILE SON PLAN SECRET POUR L’EUROPE
J-P CHEVÈNEMENT AURAIT-IL PU RÉSOUDRE LA CRISE ?
HERMAN VAN ROMPUY VEUT FAIRE TOMBER LES MURS DE L'EUROPE
Car voilà le léger vice de la manœuvre pourtant si parfaitement exécutée : elle est terriblement self-defeating (5). Avec cette persévérance dans l’erreur qui signale les derniers degrés de l’aveuglement idéologique, les premiers signes d’inefficacité des politiques de restriction n’ont conduit… qu’à leur intensification. Le gouvernement portugais en appelle à l’unité nationale pour faire voter un deuxième programme de restriction budgétaire (6) – après celui de mai… La Grèce qu’on croyait sauvée des eaux fait discrètement savoir par la bouche de son vice-premier ministre qu’après tout on aurait tort de « démoniser » l’idée d’un défaut et qu’une restructuration de la dette est une possibilité qui doit rester sur la table. Quant à l’Irlande, qui a remplacé la Grèce dans la position de l’épicentre, elle aussi en est à son deuxième « paquet », et le racisme « anti-Club Med » vit probablement ses derniers jours. Car le « modèle » glorieusement vanté par tout ce que les médias français comptaient d’énamourés du néolibéralisme est en train de s’effondrer à grand fracas, avec pour particularité intéressante de connecter d’une manière qui cette fois défie toute dénégation, crise bancaire privée et crise financière publique.
Il faut bien admettre que l’annonce du fait que le sauvetage du secteur bancaire, Anglo Irish en tête, allait envoyer le déficit 2010 à 32 % du PIB (!), a de quoi frapper les esprits. Et quoiqu’il s’agisse d’un coût non récurrent, la dette publique irlandaise, elle, en est grevée définitivement. Or comme un calvaire qui n’en finirait jamais, Anglo Irish a laissé la place du détonateur à Allied Irish dont les CDS (7) sur la dette senior affichaient une prime record de 706 points de base début novembre (, quand ceux de sa dette subordonnée indiquent une probabilité de défaut de 62 % à horizon de cinq ans... Le poids du secteur bancaire irlandais rapporté au PIB a maintenant irréversiblement établi la connexion entre crises bancaires et déficit-dette publics qui passait par la médiation macroéconomique du credit crunch et de la récession dans les autres pays. Aussi les réjouissantes nouvelles relatives à Allied Irish ont-elles eu pour effet immédiat de pousser la prime des CDS souverains irlandais à 545 points de base et le spread (9) par rapport à la dette allemande à des niveaux supérieurs à celui de la Grèce quelques jours avant qu’elle ne déclare chercher l’aide européenne, en avril dernier…
Sans doute l’échéancier du Trésor irlandais le dispense-t-il d’avoir à retourner sur les marchés avant la mi-2011. Mais, en une éclatante démonstration des aberrations qui suivent de l’exposition permanente des politiques économiques aux marchés financiers, le pays tente désespérément de recréer les conditions pour pouvoir « y revenir » et s’acharne à serrer davantage encore un budget déjà garroté. Mais c’est une entreprise pathétique et qui finit par émouvoir ceux-là mêmes auxquels elle est pourtant destinée : « la question est de savoir combien de temps la population va supporter d’être ainsi écorchée vive », se demande l’un des fund-managers de Ignis Asset Management (10). Il est vrai que la ministre de la santé irlandaise en est à proposer une indemnité forfaitaire de départ à tous les fonctionnaires qui accepteraient de quitter le secteur public de la santé, qu’elle s’est ramassée un peu de peinture rouge lors d’une sortie récente, et que le même fund-manager s’inquiète de ce que, « à un moment ou à un autre, d’ici 12 à 18 mois, il va y avoir un mouvement contre l’approfondissement de l’austérité, c’est inévitable ». Il ne faudra pas manquer ce jour-là de convoquer toutes les Maryse Burgot (11) pour leur demander ce que ça leur fait de voir la population de leur cher « modèle irlandais (12) » tout d’un coup descendre dans la rue et sous quelle sorte d’explication elle pourrait se figurer le sens de l’événement.
APRÈS LES POLITIQUES DE RIGUEUR, LA « COORDINATION » DES PEUPLES EUROPÉENS ?
Douze à dix-huit mois, le calendrier est assez bien vu et pas seulement pour l’Irlande. Car c’est approximativement le délai requis pour que la remarquable coordination des politiques européennes de rigueur produise ses meilleurs effets. Entre le vote, la mise en œuvre, la réaction première des agents (qui réduiront inévitablement leurs plans de dépense, consommation ou investissement, dans le splendide environnement de restriction que les États sont en train de leur concocter), les effets internes de second tour (moins de dépenses des agents privés, moins d’activité, moins de revenus, moins de dépenses à nouveau, en attendant le troisième tour et les suivants), les effets de synergie négative externe à l’échelle de l’Europe, ce sont en effet douze à dix-huit mois qu’il va falloir pour avérer en grand la monumentale erreur de stratégie économique de ce printemps. À ce moment précis, la « rigueur » aura cessé d’être une abstraction, un simple mot, et sera devenue très réellement mordante. On peut alors imaginer que la conjonction de ses méfaits intrinsèques et de la démonstration de sa profonde inefficacité aura sur les divers corps sociaux européens – peut-être eux aussi désormais coordonnés à l’image de leurs gouvernements, quoique sur un tout autre mode – des effets de même nature que ceux qui font recouvrir les ministres irlandais de peinture rouge. Signalons au passage que par un de ces hasards dont les calendriers ont parfois le secret, les « douze à dix huit mois » auront, dans le cas français, l’heureuse propriété de nous porter en pleine période électorale et que peut-être pour la première fois depuis des décennies nous pourrions avoir, à la faveur de cette conjoncture à n’en pas douter particulière, un scrutin présidentiel enfin intéressant…
PROJET DE MERDES
Il le sera peut-être d’autant plus qu’entre temps il se sera passé bien des choses – deux possibles en vérité. Soit, par un court-circuit d’anticipations dont ils sont coutumiers, les marchés auront rapatrié dans le présent immédiat l’échec programmé à 12-18 mois et la détérioration continue (peut-être même accélérée) des ratios européens de dette sur PIB, auquel cas nous entrerons dans un monde étrange où le fonds de sauvetage européen aura volé en éclats sous la charge, et peut-être l’euro avec. Soit, les marchés restent calmes, les gouvernements européens auront continué méthodiquement leur œuvre de fossoyeurs de la monnaie européenne puisqu’il est dit qu’avec un peu d’application, on peut toujours faire pire. Le pire en l’espèce a déjà bien pris forme avec la proposition franco-allemande de révision du traité de Lisbonne, splendide initiative qui non seulement ne tire aucune leçon sérieuse de la crise du printemps, mais, sous couleur d’y répondre, se propose d’approfondir les causes qui lui ont donné naissance.
Agréée par la France, l’Allemagne propose en effet d’instituer un mécanisme européen de restructuration des dettes souveraines. L’idée en soi est loin d’être inintéressante – elle ne fait d’ailleurs à sa façon que ressortir des cartons le projet de SDRM (Sovereign Debt Restructuring Mechanism) que le FMI avait tenté de promouvoir en 2001 pour créer les conditions d’un règlement ordonné des crises de surendettement des États du Sud, notamment latino-américains (était spécialement visée à l’époque l’Argentine). Disons qu’elle a surtout pour intention de débarrasser l’Allemagne de la perspective, pour elle repoussante entre toutes, d’avoir à contribuer au renflouement d’un autre État-membre. Assez curieusement on notera au passage que le Mécanisme Européen de Restructuration des Dettes (ou des DEttes) Souveraines, ça fait MERDES, il y a comme ça des coquins de hasards – car on n’osera pas évoquer une supériorité de la langue française pour dire les choses comme elles sont (quoique on doive bien observer que SDRM en anglais, même avec un E casé n’importe où, ça ne fait rien).
Donc le MERDES, pour ainsi dire conforme à sa prédestination acronymique, a pour vocation de renvoyer les États sur le point de faire défaut et les créanciers internationaux à un face-à-face dont on ne sait pas trop ce qu’il pourrait en sortir. Ou plutôt si, on sait – et c’est d’ailleurs l’unique raison pour laquelle le SDRM du FMI n’a jamais vu le jour. Car la seule chose intelligente à faire, sortir d’une procédure si ouvertement décalquée du droit des faillites privées, n’est autre qu’une forme ou une autre d’allègement de la charge de la dette, celle-là même que, par construction, le débiteur n’est plus en état de supporter puisque, précisément, il va au défaut. Le droit des faillites privées tient donc cette position somme toute raisonnable qu’il est de l’intérêt bien compris de toutes les parties de procéder à cet allègement, l’intérêt du débiteur, la chose va sans dire, mais celui du créancier également qui renonce à tout avoir pour ne pas tout perdre – car un débiteur « allégé » vaut mieux qu’un débiteur mort. Rééchelonnement (donc diminution de la valeur actuarielle de la créance (13)) ou décote directe (14) (haircut en anglais financier ici opportunément imagé) : telles sont les deux issues d’un processus de restructuration… qui supposent l’une comme l’autre une forme de perte pour les investisseurs obligataires.
Mais voilà, sur les marchés financiers, les créanciers internationaux ne veulent plus perdre, plus rien, l’idée étant que, dans le cas d’un débiteur étatique, il reste toujours une dépense publique à couper, voire un impôt supplémentaire à lever pour maintenir le service de la dette. La finance ne veut renoncer à rien car elle est bien persuadée qu’il existe toujours un moyen d’être servie quitte à atteindre ce point-limite où le paiement de la dette aurait complètement évincé les dépenses publiques-sociales et où les prélèvements obligatoires lui seraient entièrement consacrés – confirmant par là sa vocation à passer avant tout le monde (et, pour l’heure, les moyens de pouvoir réels de cette vocation).
C’est bien la raison qui en 2001 avait décidé Wall Street, tout lobbying dehors, à faire dérailler le projet de SDRM. C’est cette raison encore qui, a contrario, a rendu si populaire dans la communauté financière l’EFSF comme promesse de se substituer aux débiteurs souverains défaillants et de garantir leur dette rubis sur l’ongle. C’est elle enfin qui met aujourd’hui la finance sens dessus dessous puisque le projet Merkel, soutenu par la France, revient sur la logique de l’EFSF et mentionne explicitement la possibilité de faire prendre aux créanciers une partie de l’ajustement de la dette à restructurer.
LA CHIMÈRE DU TRIBUNAL DE COMMERCE INTERNATIONAL
L’occasion est alors offerte d’apercevoir les dangers de l’extrapolation analogique qui imagine pouvoir répliquer à l’échelle internationale l’équivalent d’un droit national des faillites. Car le droit – des faillites ou de n’importe quoi d’autre – n’a d’efficacité qu’adossé à de la force, et n’en déplaise aux amis de la « gouvernance mondiale », cet ectoplasme pour toujours inconsistant qui sert d’asile à toutes les mauvaises volontés d’arraisonner le capitalisme libéralisé, on n’a pas trouvé d’autre instance de force susceptible de soutenir un droit que la chose nommée « État » – on pourrait même prendre le problème à l’envers et soutenir qu’il faut nommer « État » la concentration de force, quelle qu’en soit la forme, capable de rendre exécutoire un droit dans un certain espace. Puissance supérieure à toutes les puissances particulières et capable de leur imposer des règles de compromis, le « droit armé », autre nom possible de l’État, est précisément l’absent de l’espace des marchés financiers libéralisés où se meuvent les créanciers internationaux et leurs débiteurs dits « souverains »… mais qui cessent précisément de l’être au moment où ils entrent dans ce champ.
Y perdant tout attribut de puissance proprement publique et redevenant de simples puissances particulières, confrontées à d’autres puissances particulières, notamment celle, collective, des investisseurs institutionnels, les débiteurs dits souverains sont soumis à un rapport de force non seulement bien plus équilibré que celui qu’ils connaissent dans le périmètre de leur (vraie) souveraineté, mais surtout dépourvu de toute action régulatrice d’une puissance supérieure qui viendrait l’organiser. Dire que le rapport de force est « bien plus équilibré » est d’ailleurs un aimable euphémisme quand toutes les structures de la libéralisation financière internationale subordonnent les politiques publiques aux injonctions des créanciers, comme l’attestent assez chacune dans leur genre, l’adoption de plans de rigueur parfaitement anti-économiques et les réformes de structure telle que celle des retraites. Dans une situation stratégique, déterminée par un certain état des structures financières, où le groupe des créanciers dispose de tous les moyens d’amener les débiteurs à la soumission et où n’existe aucune puissance externe supérieure à la leur susceptible de mettre une limite à leurs exactions, on se demande bien quel miracle de vertu spontanée pourrait les conduire à accepter des dévalorisations de leurs créances qu’ils estiment avoir les moyens d’éviter puisqu’il reste toujours de la marge dans la part de prélèvements obligatoires à capter au service de la dette.
Ca n’est jamais de très bon gré que les créanciers d’une entreprise privée en règlement judiciaire acceptent de prendre des pertes, mais par l’effet d’un droit spécial qui organise ce partage des pertes… et surtout dispose de la force – étatique – capable de l’imposer aux parties dans l’espace national. Mais, pour paraphraser l’accroche d’un vieux film de monstre galactique, dans l’espace international on ne vous entendra pas crier. C’est bien le problème sur lequel butent tous les projets de Mécanisme de Restructuration des DEttes Souveraines, avec ou sans E intercalaire : le problème institutionnel de l’absence d’une instance d’enforcement légitime, crédible… c’est-à-dire puissante. Le SDRM avait « naturellement » envisagé que le FMI endosse le rôle de cette sorte de tribunal de commerce international, mais l’on pouvait déjà douter de ses moyens réels d’amener les créanciers internationaux privés à des compromis concordataires. C’est la Commission européenne qui s’y colle dans le projet Merkel… sous de plus grandes hypothèques encore compte-tenu de sa proximité avec les futurs prévenus.
L’ART FRANCO-ALLEMAND DU « MOMENT OPPORTUN »…
L’insigne maladresse de la manœuvre franco-allemande vient donc d’agiter sous le nez des créanciers internationaux le projet de leur faire prendre leur part de la restructuration des dettes souveraines au moment précis où, d’une part, ils disposent encore de tous les moyens structurels de puissance susceptibles de déclencher une nouvelle tempête spéculative et de faire plier un peu plus les gouvernements (ce dont témoigne le lancement dans l’affolement des « deuxièmes » trains de rigueur), et où, d’autre part, la dégradation objective de certaines situations souveraines (l’Irlande notamment) a pour effet de rendre plus vivace encore l’idée d’un défaut… dont on leur annonce précisément qu’il ne faudra bientôt plus compter sur l’EFSF pour le couvrir. À des investisseurs institutionnels habitués depuis des décennies à un rapport de force si outrageusement dominant qu’ils trouvent parfaitement naturel de ne devoir renoncer à rien, annoncer le retrait de la garantie qui faisait beaucoup pour leur tranquillité d’esprit au moment où l’hypothèse d’avoir à la faire jouer se fait plus probable, a forcément tout du chiffon rouge. Par la perversité de l’enchaînement autoréalisateur propre aux emballements spéculatifs, cette inquiétude, induite au moment le plus défavorable, pourrait bien suffire à elle seule à faire advenir en réalité l’événement qui n’a d’abord existé qu’en anticipation. Car, le retrait de la garantie européenne rouvrant la possibilité du défaut non compensé alors même que la probabilité du défaut s’accroît, offre plus de raisons qu’il n’en faut pour spéculer contre les titres souverains, rouvrir les spreads, alourdir le coût de financement des États et détériorer objectivement leur situation de solvabilité, donc offrir de nouvelles raisons de spéculer, etc…
Mais trois conséquences très différentes peuvent être tirées de cette situation démente telle qu’elle est en train de se nouer sous nos yeux. La première persiste dans l’affirmation du projet de MERDES considérant qu’un recul aurait la valeur d’une défaite en rase campagne (mais cette fois plus visible que les autres) des puissances dites souveraines face au groupe des créanciers internationaux. La deuxième, d’ailleurs compatible avec la première, décide que, le repos de l’âme des investisseurs étant la chose la plus précieuse du monde (puisque nos conditions de financement en dépendent), il importe de compenser le désagrément du retrait de l’EFSF par un surplus de rigueur budgétaire destiné en gros à remplacer une garantie par une autre, i.e. la garantie financière institutionnelle de l’EFSF par la garantie macroéconomique de politiques si rigidement tenues que l’hypothèse même du défaut n’aurait dans les faits plus lieu d’être.
La troisième conséquence dit que cette situation de dépendance extrême aux marchés de capitaux, d’asservissement des politiques publiques aux exigences du groupe des créanciers internationaux, et pour finir d’aliénation des souverainetés démocratiques a assez duré. Et que c’est à cela qu’il est temps de s’en prendre (15).
(1) Karl Marx, « Le dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte », éditions sociales, 1984
(2) Pour ne s’en tenir qu’à ces seuls pays et aux données de 2009
(3) Sur la morale implicite qui imprègne le traitement de la question des faillites, voir Frédéric Lordon et Pepita Ould-Ahmed, « « Qui perd paye... » : Le droit européen des aides d’Etat comme morale punitive », Critique Internationale, n° 33, octobre-décembre 2006, en document de travail ici (rubrique « Recherches », sous-rubrique « Formalisations et varia »).
(4) Effets très réels dans lesquels entrent aussi bien les catastrophiques conséquences récessionnistes du freinage de l’économie que l’espoir de la détente des taux d’intérêt et de l’amélioration des conditions du financement des déficits publics
(5) A moins qu’on appelle « succès » une décennie d’austérité pour parvenir à stabiliser les ratios Dette-PIB. Voir à ce sujet « Crise, la croisée des chemins » et « En route vers la Grande Dépression ? », sur ce blog
(6) Avec pour objectif, entre autres, de réduire de 5 % la masse salariale du secteur public et d’augmenter de 2 points la TVA (à 23 %)
(7) Credit Default Swap, produits dérivés qui offrent à ceux qui les achètent une assurance contre les pertes de valeur de leurs divers actifs obligataires.
( Abigail Moses, « IIreland Debt Swaps at Record High as Allied Signals 62% Chance of Default », Bloomberg, 3 novembre 2010.
(9) Ecart de taux d’intérêt entre une obligation émise par une certaine entité (entreprise, collectivité locale, émetteur souverain) et un titre obligataire servant de référence (en général un titre d’État, et même d’un État particulier dont les titres sont supposés incarner « l’actif sans risque », dans le cas européen l’État allemand).
(10) Dara Doyle, « Ireland May Have One Month to Stave Off Bailout : Eurocredit », Bloomberg, 2 novembre 2010
(11) Journaliste de France 2 qui mérite sans doute une distinction spéciale dans l’ordre de l’énamouré(e) pour avoir vanté sans désemparer pendant de nombreuses années la flexibilité britannique et le miracle irlandais.
(12) Lire Renaud Lambert, « Les quatre vies du modèle irlandais », Le Monde diplomatique, octobre 2010.
(13) Puisque les paiements sont étalés sur un horizon temporel plus lointain qu’initialement convenu.
(14) C’est-à-dire acceptation contractuelle par les créanciers d’un recouvrement seulement partiel de leur créance.
Europe : la crise n'a peut-être pas dit son dernier mot (2/2)
http://www.marianne2.fr/Europe-la-crise-n-a-peut-etre-pas-dit-son-dernier-mot-2-2_a199833.html
- Spoiler:
- Des deux volets du projet franco-allemand de révision du traité de Lisbonne, il n’y en décidément pas un pour rattraper l’autre. La version européenne du SDRM (Sovereign Debt Restructuring Mechanism) envisagé il y a quelques années par le FMI, et déjà vouée au plus désastreux des acronymes en français, partage avec lui la même ignorance des conditions réelles, c’est-à-dire politiques, de l’efficacité institutionnelle. Le durcissement des règles du pacte de stabilité qui se présente comme son complémentaire est de loin le pire des deux – et malheureusement celui qui a le plus de chance de voir le jour pour de bon. La crise européenne de ce printemps offrait pourtant une opportunité sans pareille d’une remise à plat. Mais comme une illustration pure et parfaite de ce que le dogmatisme se définit par l’insensibilité radicale aux infirmations du réel, fussent-elles d’une invraisemblable magnitude, le référentiel libéral européen non seulement n’a rien lâché à l’épreuve d’une crise séculaire qui en démontre la profonde aberration, mais travaille même gaillardement à s’approfondir.
On a beaucoup entendu dire que la crise financière ouverte en 2007 n’avait pas dégénéré à la façon des années 1930 car les politiques économiques, entre temps, avaient « appris ». La chose n’est hélas que très partiellement vraie. Il est incontestable que les banques centrales ont beaucoup fait pour éviter l’effondrement total du système bancaire. On a même pu croire un moment que les gouvernements eux aussi avaient saisi l’exceptionnalité de la situation et consenti, sans doute sous le coup de l’urgence mais tout de même, à s’affranchir enfin de règles absurdes pour faire ce qu’ils devaient : consolidation bancaire au mépris du droit européen de la concurrence, nationalisations (hélas seulement partielles), et surtout mise en déficit des budgets publics à des fins d’action contracyclique. Tragique erreur : à peine les gouvernements reculés du bord du gouffre, le dogme si peu entamé s’est aussitôt re-solidifié. En témoigne assez le basculement soudain des politiques économiques européennes en mode « austérité » alors même qu’elles avaient d’abord semblé disposées à laisser jouer raisonnablement les effets de stabilisation automatique des déficits. Le réarmement doctrinaire est si réussi qu’à la restriction forcenée s’ajoute maintenant le projet de durcir le corset du traité pour soumettre comme jamais les politiques économiques des États-membres aux guidelines européennes : non seulement l’appareil de sanctions s’étend mais les projets de loi de finance nationaux devront être préalablement examinés par la Commission avant de passer devant leur parlement respectif…
LE « PACTE DURCI » COMME SUBSTITUT DE L’EFSF
QUAND DSK DÉVOILE SON PLAN SECRET POUR L’EUROPE
J-P CHEVÈNEMENT AURAIT-IL PU RÉSOUDRE LA CRISE ?
HERMAN VAN ROMPUY VEUT FAIRE TOMBER LES MURS DE L'EUROPE
On peut regarder cette tragique dérive de près ou de loin. De près, il est tout à fait évident que ce qu’on appellera désormais le « pacte durci » (1) offre son complément nécessaire au mécanisme de restructuration des dettes souveraines. Car retirer aux créanciers internationaux la garantie de l’EFSF (2) contre la dévalorisation de leurs portefeuilles de titres souverains ne pouvait être envisagé qu’avec la compensation d’une garantie de substitution, en l’occurrence relative à la correction des politiques économiques. Ainsi le « pacte durci » a-t-il vocation à certifier aux investisseurs institutionnels que le mécanisme d’indemnisation – car c’est bien ainsi qu’il faut nommer les choses : l’UE s’est proposée de protéger de tout risque (souverain) les supposés chevaliers du risque (3) ! –, que le mécanisme d’indemnisation, donc, pouvait être abandonné sans regret dès lors qu’un dispositif disciplinaire renforcé venait certifier qu’il était en fait sans objet. Le problème, comme l’attelage franco-allemand ne va pas tarder à s’en apercevoir, tient au fait que, pour des investisseurs qui ont décidé de ne rien lâcher, la garantie de remplacement ne vaut pas celle d’origine. Car la promesse des politiques économiques correctes se heurte immanquablement à la question de la crédibilité, spécialement dans une période de crise profonde qui rend la promesse en question aussi intenable qu’elle est inepte. Retirer le matelas des garanties institutionnelles de l’EFSF pour y mettre à la place la planche pourrie d’un pacte même durci est une fable que les gouvernements européens peuvent se raconter à eux-mêmes mais que la finance n’est pas près d’acheter – et c’est son manque de crédulité qu’on voit déjà s’exprimer sur les CDS et les spreads des dettes des États « à problème ».
Pour tous les fameux désordres que cette proposition pourrait bien créer à brève échéance, notamment du fait de ce parfait à-propos qui l’a fait lancer au moment précis où les inquiétudes sur les dettes souveraines européennes faisaient (prévisiblement) résurgence, on gagne peut-être davantage à en revenir à la logique fondamentale du pacte de stabilité dont le « durcissement » ne réalise qu’un changement de degré, offrant cependant par là une occasion d’en rendre plus visibles les contradictions congénitales.
LA HAINE DES POLITIQUES DISCRÉTIONNAIRES
Il faut sans doute y voir d’abord un pur produit du néolibéralisme comme effort d’éliminer tout ce qui pourrait ressembler à des politiques économiques discrétionnaires. La souveraineté et l’autonomie d’action sont volontiers célébrées pour tous les agents mais à la condition qu’ils soient privés seulement. Et là où la joyeuse anarchie du marché est réputée féconde à souhait, le seul dont la capacité d’initiative propre est déclarée vicieuse par principe demeure l’État. Considérant la politique économique souveraine comme une immixtion nécessairement importune dans l’ordre spontané du marché, c’est-à-dire comme la figure hideuse de l’arbitraire (lui-même regardé comme le commencement de la tyrannie), le néolibéralisme a tenté de neutraliser l’action économique de l’État en promouvant un modèle de politique économique « par les règles ». Telle était bien l’idée d’origine de Milton Friedman recommandant que la politique monétaire soit conduite selon les automatismes d’une norme de progression de la masse monétaire sur laquelle l’État ne devait plus avoir de prise, dépossession institutionnellement organisée par l’indépendance de la banque centrale. Le sachant ou non, la construction économique et monétaire européenne est la parfaite continuatrice de cette tradition doctrinale, héritage qui rend évidemment toujours un peu délicat le déni de son essence néolibérale. La règle des 3 %-60 % n’est pourtant pas autre chose qu’un commencement d’application du modèle du pilotage automatique à la politique budgétaire – dont l’idée maximale est d’ores et déjà en circulation sous la forme de la constitutionnalisation d’une contrainte d’équilibre des finances publiques.
Comme toujours, il n’est pas de meilleur moyen de défaire les fétichismes que d’en revenir au moment de la genèse, aussi les populations gagneraient-elles à être éclairées à propos des glorieuses origines intellectuelles des 3 %-60 % qui font l’exclusif repère des politiques économiques qu’on leur administre aujourd’hui. En l’occurrence les 60 % des dettes se déduisent des 3 % des déficits, plus exactement correspondent au niveau où se stabilise le ratio Dette-PIB sous des hypothèses moyennes (4) de taux de croissance et de taux d’intérêt et lorsque le déficit est à 3 %.
Mais les 3 % eux-mêmes, d’où sortent-ils ? C’est ici que la pensée économique atteint ses ultimes raffinements. Car les 3 % sortent… de nulle part. Ou plus exactement de la tête de Pierre Bérégovoy, ministre des finances à l’époque de la négociation du traité de Maastricht, désireux d’incarner la forme supérieure de la respectabilité économique et, pour cette raison même, d’effacer de la mémoire collective la souillure des années Mauroy, ce comble de l’abomination financière, qui avait fait titrer toute la presse de droite (et celle qui s’efforçait de le devenir, Libération, Le Monde, Le Nouvel Observateur…) que la France des socialo-communistes était « en faillite » – le déficit à son pire (1983), il est vrai, avait alors atteint l’invraisemblable abysse de… 3,2 % (5). On classerait difficilement une rétrospective budgétaire des années 1980 dans la catégorie de l’histoire longue, et c’est pourtant déjà assez pour faire jouer tous les charmes relativisateurs du comparatisme historique. Car quel gouvernant actuel ne se damnerait pas pour troquer la situation présente contre « la faillite » de ces années-là, et n’y aurait-il pas par hasard quelques leçons à tirer à propos de la réelle validité de la numérologie économique lorsque les normes de la banqueroute d’hier apparaissent comme celles de la rigueur d’aujourd’hui ? Toujours est-il que Bérégovoy, lui-même habité par le sentiment de la honte historique des 3,2 %, en avait « déduit » que, 3 % constituant une sorte de seuil de l’horreur, c’était bien là qu’il fallait placer la barre de l’intolérable budgétaire.
Depuis nous vivons là-dessus…
LA SOLUTION DES RÈGLES : LOGIQUE…
Nous vivons là-dessus mais pas très bien tout de même. Car, outre leur débilité intrinsèque, les règles européennes, et à plus forte raison sous le durcissement qu’on se propose de leur faire connaître, ont aussi l’inconvénient formel de nier radicalement le principe de la souveraineté politique à l’échelon national sans lui offrir le moindre relai à l’échelon européen – mais il est vrai que cet inconvénient-là est un avantage aux yeux du néolibéralisme… il est même son intention première. Et pour autant on n’a pas le fin mot de l’histoire avec la seule interprétation intentionnaliste, quelque bien fondée qu’elle soit par ailleurs. Car il est vrai qu’une union monétaire rencontre inévitablement les problèmes propres à une communauté de politiques économiques. Dans le cas présent, on pourrait dire que les règles des traités se sont imposées comme la solution de compromis permettant d’accommoder la contradiction entre, d’une part, l’absence de réelle souveraineté politique européenne et, d’autre part, la présence d’externalités des politiques économiques nationales, c’est-à-dire d’effets collatéraux, éventuellement indésirables, des politiques discrétionnaires des État-membres les uns sur les autres.
Or il n’est pas question de nier le problème objectivement posé par ces externalités, qui peuvent d’ailleurs être de multiples sortes : externalités monétaires par exemple lorsque la dérive d’un État-membre particulier entraîne une réaction sur le change, c’est-à-dire une variation de parité affectant de fait tous les autres États-membres dans un régime de partage d’une monnaie unique ; externalités financières lorsqu’un des États-membres est conduit au défaut et contraint les autres à lui venir en aide pour assurer le service de sa dette. Le problème des externalités en union monétaire naît donc des effets de politiques économiques nationales décidées de manière indépendante alors qu’elles sont de fait interdépendantes par le régime même de la monnaie unique.
L’affaire grecque a montré que c’était typiquement le cas des externalités financières qui posent aux autres États-membres un problème manifeste d’aléa moral (6) puisqu’ils se retrouvent placés dans une situation de re-financeurs forcés – celle-là même dont les Allemands mettent tous leurs efforts à s’extraire, notamment par le mécanisme de restructuration des dettes qui leur permettrait de se dégager de toute obligation de solidarité financière et d’abandonner à leur face-à-face les États en difficulté et leurs créanciers. En l’absence d’un tel mécanisme, et sauf à tomber dans le déni du problème objectif des externalités, il faut bien avoir l’honnêteté de reconnaître que l’encadrement des politiques économiques nationales par des règles offre une solution logique, en tout cas en l’absence d’une Union européenne véritable, c’est-à-dire qui primerait sur ses parties et serait l’instance légitime de conduite d’une politique économique européenne, ou bien d’un bail out européen – un peu à la façon dont l’Etat fédéral étasunien a assuré sans le moindre problème de légitimité politique le sauvetage de la ville de New York en faillite dans les années 70… et dont il aura peut-être à le faire bientôt avec bon nombre de ses états fédérés qui prennent la même direction.
… MAIS DÉSASTREUSE
Dans le cadre d’une communauté de politiques économiques interdépendantes de fait et génératrices d’externalités croisées, l’encadrement des politiques nationales par des règles est donc en première instance une solution logique. Mais ça n’en est pas moins une solution désastreuse ! – et c’est peut-être l’essence du drame européen actuel que de n’avoir pour solutions « logiques » que des solutions désastreuses. Or, désastreuse, celle-ci l’est indubitablement, et à de nombreux titres.
Le principal tient bien sûr à l’évidement politique que réalise le modèle de la politique économique « par les règles » puisque, la discrétion entrant par essence dans le concept de la souveraineté, neutraliser la discrétion et nier la souveraineté, c’est tout un. La chose ne serait tolérable que si, par un effet de déplacement qu’il reviendrait à une construction proprement politique de produire, la souveraineté niée ou diminuée au niveau national trouvait à se redéployer au niveau proprement européen. Comme on sait, il n’en est rien, et pour longtemps encore. Ça n’est donc pas tant la présence d’externalités en soi qui crée le problème mais bien, dans un projet qui persiste tout de même à se revendiquer communautaire, l’absence, précisément, de communauté véritable qui permettrait d’en accommoder les tensions. Fausse communauté mettant surtout en partage les inconvénients des externalités négatives, la mal nommée « Union européenne » occupe cet entre deux bancal où suffisamment d’interdépendances ont été nouées pour rendre objectivement problématique l’exercice des discrétions nationales, mais pas assez pour opérer le dépassement politique des tensions contradictoires qui en résultent. Ne reste que le choix de brider les discrétions nationales mais sans leur offrir la moindre solution de redéploiement que commanderait normalement une bonne « économie de la souveraineté » (7) – toutes choses qui finiront un jour par se payer politiquement, mais en espérant que ce soit sous la forme la moins détestable possible.
Mais dans cette affaire, l’efficacité macroéconomique n’est pas moins offensée que les principes fondamentaux de la politique. Car, tout « logique » qu’il ait d’abord semblé pour tenter de faire vivre une communauté de politiques économiques nationales, le modèle « par les règles » se montre, par construction, d’une rigidité qui le rend incapable de la moindre adaptation raisonnable à des situations d’exception. Et ceci d’autant plus qu’à la face de l’opinion hystérique des marchés financiers, toute entorse faite aux règles en question prend inévitablement l’allure d’une violation majeure et d’un reniement caractérisé avec les destructions de crédibilité qui s’en suivent. Les États-Unis, eux, ont compris qu’en matière de politique économique, le meilleur moyen de demeurer crédible consiste… à ne s’engager sur rien. La bêtise de la politique économique corsetée par des règles a priori et privée de toute marge de manœuvre face à l’imprévu, ils la laissent aux européens… comme ils leur ont laissé plus généralement la mise en œuvre réelle, extensive et stupidement scolaire du monétarisme dont ils n’auront été que les géniteurs intellectuels – et bien trop futés, eux qui savent ce que puissance et souveraineté veulent dire, pour se l’appliquer à eux-mêmes. Sauf à croire aux élucubrations de l’équivalence rocardienne (, il fallait être innocent pour imaginer tenir la ligne Maginot des 3 % en pleine récession post-crise financière. Mais alors que vaut un système de règles manifestement intenable face au premier choc d’ampleur, et surtout que vaut l’idée d’y accrocher toute sa crédibilité quand on le sait voué à être enfoncé ? L’UEM redécouvre donc cette vérité abyssale que jouer sa crédibilité dans des épreuves où elle est certaine d’être défaite… fait perdre de la crédibilité.
DERRIÈRE (ET PAR-DESSUS) LES RÈGLES : LA FINANCE
Oscillant sans cesse entre inévitables violations qui ridiculisent la fausse solennité de ses engagements et tentatives de respect rigide qui mettent à mal la croissance et l’emploi, le pacte des règles est une plaie bien à l’image de l’état présent de la construction européenne – ni faite ni à faire. Il possède d’autant plus cette vertu révélatrice – mais au sens quasi photographique du terme – qu’il souligne cet autre caractère de l’Europe néolibérale par lequel il prend en fait tout son sens, à savoir l’hégémonie instituée de la finance et la subordination à ses logiques. Car les principales externalités contre lesquelles les règles du pacte prétendent lutter ne naissent que de l’exposition permanente des politiques économiques au jugement des marchés financiers : les externalités monétaires (voir supra) sont le produit des surréactions du marché des changes, les externalités financières de la contrainte de financement obligataire des déficits publics. Et ce sont d’étranges rapports d’imbrication et de complémentarité qu’organise l’UEM entre règles et financiarisation : d’un côté les règles sont justifiées par la constante présence des marchés, et réciproquement la présence des marchés comme nécessaire complément des règles… au cas où celles-ci manqueraient à être respectées.
Cet extraordinaire échafaudage intellectuel dont on hésite à dire s’il est formidablement brinquebalant ou d’une parfaite cohérence dans l’aberration est un produit d’origine largement allemande, pays qui se voudrait la norme européenne à lui tout seul, unique incarnation à ses propres yeux de la vraie orthodoxie, et travaillé par la constante inquiétude d’avoir à partager la souveraineté monétaire européenne avec des pouilleux. Pour des raisons historiques bien connues, l’Allemagne ne pouvait accepter d’entrer dans un projet d’union monétaire qu’à la condition d’en être le pivot, de lui imposer sa propre norme, et de forcer la construction institutionnelle de l’ensemble à en être la gardienne (9). Le modèle européen de la politique économique « par les règles » est l’expression même de cette capture normative – les règles en question n’étant évidemment pas autre chose que l’imposition à tous des préférences idiosyncratiques de l’Allemagne.
Mais la vraie « réussite » allemande tient sans doute à l’ajout de la méta-règle en quoi consiste d’avoir remis in fine l’application des règles moins aux dispositions institutionnelles des traités eux-mêmes qu’à la surveillance externe des marchés financiers. Et, pourvu qu’on entre un instant dans le point de vue allemand, on est bien obligé d’accorder ici encore la « logique » d’une opération qui part de la robuste prémisse que les parties à un pacte ne se tiennent à leurs engagements qu’à la condition d’y trouver leur intérêt propre ou bien d’y être contraintes par une puissance externe. Les négociateurs allemands du traité de Maastricht, et notamment Hans Tietmeyer alors président de la Bundesbank, ont parfaitement mesuré la force réelle – faible – des engagements purement déclaratifs à quoi se réduisaient pour l’essentiel les signatures du pacte de stabilité. Le respect des règles qu’un appareil de sanction insuffisamment développé était inapte à produire par lui-même, seule une instance externe et suffisamment puissante pouvait l’obtenir : les marchés obligataires.
On comprend mieux sous cet angle l’étonnant article 63 du traité de Lisbonne qui, bien au-delà de la seule logique alléguée « d’unification du marché intérieur » stipule l’interdiction de toute restriction aux mouvements de capitaux « entre les États membres et entre les États-membres et les pays tiers ». Pour qui se demanderait ce que viennent faire les « pays tiers » dans une affaire d’organisation interne des marchés (en l’occurrence financiers) européens, la réponse, mais peu présentable dans le débat public, est qu’il fallait bien en appeler au pouvoir de coercition des marchés de capitaux internationaux pour faire ce que de simples déclarations d’adhésion aux règles ne pouvaient en aucun cas suffire à obtenir par elles-mêmes, à savoir faire effectivement respecter les règles. Tout s’enchaîne donc avec une parfaite logique : il faut des règles pour neutraliser les externalités au sein d’une communauté de politiques économiques ; mais, dans un contexte encore très largement intergouvernemental où les puissances souveraines ne se laissent pas aisément chapitrer, il demeure difficile d’adjoindre aux règles l’appareil de sanctions qu’elles appelleraient normalement ; d’où la solution du détour par les marchés financiers mobilisés comme instance disciplinaire, mais externe, anonyme et réputée « apolitique », de normalisation effective des politiques économiques nationales…
DÉMARCHÉISER LE FINANCEMENT DES DÉFICITS PUBLICS
Le mouvement d’ensemble est très réussi et sa cohérence interne n’est pas contestable. Mais on peut aussi ne pas vouloir de cette cohérence-là, spécialement si l’on considère que, les règles étant faites pour complaire aux marchés et les marchés pour faire respecter les règles, la subordination à la financiarisation apparaît en définitive comme l’unique principe directeur du modèle européen de politique économique. Or le groupe des créanciers internationaux réclame de la politique économique des orientations par construction hétérogènes, et en fait même antagonistes à celles qui correspondraient aux intérêts des communautés politiques nationales. Plus encore que la réforme des retraites, la volte-face des politiques économiques européennes, passant d’un coup de la relance à l’austérité, montre assez clairement l’éviction des impératifs économiques et sociaux internes de l’activité à soutenir par l’injonction externe de la valeur des titres souverains à maintenir, et fait apparaître comme jamais cette anomalie politique sans précédent à l’ère (supposée) démocratique, en quoi consiste la subordination des politiques publiques à une communauté tierce qui n’est pas celle du contrat social (10) ! On ne s’étonnera pas que, dans l’état présent d’incrustation idéologique du néolibéralisme et d’interpénétration des élites politiques et financières, l’opportunité historique de la crise ait été saisie pour réaliser… l’exact contraire de ce qu’elle aurait appelé, à savoir une double ou triple peine pour les corps sociaux du fait de l’austérité, une entreprise d’approfondissement du démantèlement néolibéral de la sphère public lato sensu sous couleur de réduction des déficits et, au niveau proprement européen un renforcement de l’appareil des règles et sanctions confirmant l’orientation générale qu’il s’agissait précisément de renverser…
Comme d’habitude les porte-parole heureux de la doctrine répéteront mécaniquement qu’on ne peut pas dépenser plus qu’on ne gagne et qu’il faut réduire la dette pour entrer vraiment dans le siècle, peut-être même chialeront un coup à l’évocation de « nos enfants » ceci cela, à donner des idées d’infanticide de masse pour voir ce qu’ils pourraient raconter privés de cet argument-là. Mais seule l’incapacité, ou plus exactement l’absence foncière de désir de penser autre chose les empêchera d’imaginer le point de fuite que la crise de la finance générale ne cesse pourtant de nous désigner, à savoir la fermeture de son exorbitante emprise. Si en effet le cœur du problème, spécialement du problème européen, réside dans l’exposition permanente des politiques publiques aux marchés financiers, c’est-à-dire à la fois dans la normalisation technique des politiques économiques et dans la contestation par une communauté extérieure des prérogatives fondamentales de la communauté politique nationale, si le cœur du problème est bien celui-là, alors la seule solution à la hauteur consiste à mettre un terme à la dépendance aux marchés de capitaux. Une Union européenne restructurée, quel qu’en soit le périmètre – et la question se pose car à l’évidence ni l’Allemagne ni le Royaume-Uni ne seront vraisemblablement désireux d’entrer dans pareil projet – devrait donc avoir pour ligne stratégique de « démarchéiser » le financement des déficits publics puisque c’est précisément par le truchement de cette dépendance-là que la finance a pris le pouvoir sur les politiques économiques. Comment organiser le financement des déficits publics sans avoir à en passer par les marchés de capitaux, voilà la seule question digne d’intérêt dans la conjoncture présente – et la seule évidemment à n’être jamais posée comme telle. Seuls des esprits javellisés au néolibéralisme, et pour qui la financiarisation est devenue comme une seconde nature demeureront incapables de concevoir ce nouveau régime de financement dont une histoire assez proche leur donnerait pourtant de parlantes illustrations.
MONÉTISATION ET « RENATIONALISATION » DU FINANCEMENT DES DÉFICITS
Car longtemps les impasses budgétaires ont été financées par des avances de la banque centrale, c’est-à-dire sous la forme de crédit, et par la création monétaire. Rien dans cette assertion n’est de nature à laisser entendre que le financement monétaire pourrait financer tous les déficits inconditionnellement et sans la moindre restriction de volume. Il y a tout lieu de se méfier d’un monopole d’État sur la création monétaire (11) et, de même qu’une Grande Dépression, une hyperinflation n’est pas belle à voir. Mais entre la prohibition aveugle et l’abus manifeste il y a tout de même quelques intermédiaires qu’il appartient à une analyse raisonnée des conditions macroéconomiques et à une architecture institutionnelle appropriée d’explorer. Pour ne parler que des conditions macroéconomiques, elles sont suffisamment bien connues – chômage de masse, sous-utilisation importante des capacités, absence d’inflation rampante –… pour qu’on puisse les reconnaître très exactement dans la conjoncture actuelle. Quant à l’architecture institutionnelle, on peut déjà en dire qu’elle requerrait immanquablement un volet de contrôle des capitaux pour neutraliser les éventuels effets adverses sur le change… et bien sûr d’abroger immédiatement le statut d’indépendance de la banque centrale pour la rapatrier dans un ensemble institutionnel de la politique économique sous contrôle démocratique intégral.
Hors le financement monétaire et pour la part que lui autoriseraient, en situation, les conditions macroéconomiques du moment, l’émancipation d’avec les marchés de capitaux peut aussi être envisagée par la renationalisation du financement des déficits publics, c’est-à-dire par des mécanismes réglementaires d’allocation prioritaire de l’épargne intérieure collectée par les investisseurs institutionnels aux besoins de financement de l’État – à la manière de ce qui se passe au Japon où, détenue à 95 % par des épargnants résidents, la dette publique pourtant de 200 % du PIB ne pose pas le moindre problème (12).
On peut également ajouter ceci pour finir. Instituées les conditions d’un affranchissement des financements publics d’avec les marchés de capitaux, rien n’interdit d’envisager de se débarrasser du boulet du passé, on veut dire : le stock de la dette. Le défaut n’est rendu inconcevable que par la crainte des États d’avoir à retourner sur les marchés à des conditions dégradées. Mais cette crainte ôtée, la possibilité du défaut est restaurée. Les voix de leur maître se gargarisent assez de ce que le service de la dette est devenu le second poste du budget de l’État. Un léger pivotement du regard permet d’y voir, mais à l’encontre de leur intention de terroriser l’usager qui renâcle aux coupes budgétaires, une très belle marge de manœuvre qui serait aussitôt récupérée par les finances publiques sitôt la dette non-résidente bazardée – et effectivement ça doit faire pas mal de lycées nouveaux, d’université des tiersmondisées, de profs encadrant les élèves, d’infirmières, de service hospitaliers rouverts etc…
Il restera pour ultime redoute aux amis de la finance le trémolo apocalyptique qui annonce l’effondrement bancaire généralisé si la dette publique venait à être répudiée. Pas faux. Mais pas triste non plus. Car par la même inversion de point de vue que celle qui amenait à l’instant à requalifier la part prise par la dette dans le budget de l’État, il faudra leur faire savoir que cette fois-ci l’effondrement bancaire, on l’attend. De pied ferme et même avec une légère gourmandise (13).
(1) Par référence au « pacte de stabilité » qui donne aux déficits-dettes « excessifs » du Traité leurs valeurs de 3 %-60 %
(2) European Financial Stability Facility, alias le fonds de garantie des dettes souveraines européennes institué le 9 mai 2010 et doté de 440 milliards d’euros.
(3) En tout cas du risque véritable s’agissant de titres obligataires, à savoir le risque du défaut
(4) Selon les moyennes d’observation au moment où ces savants calculs ont été réalisés, soit au moment du rapport Delors (1989) et de la négociation du traité de Maastricht (1992).
(5) Pour une analyse des doctrines de la désinflation compétitive et de la transition vers l’euro, voir « Les Quadratures de la politique économique », Albin Michel, 1997.
(6) La théorie économique nomme « aléa moral » la situation dans laquelle un agent se surexpose à un risque du seul fait de se savoir assuré contre ce risque – ainsi par exemple d’un État qui se surendette en sachant pouvoir compter sur un plan de sauvetage organisé par les autres.
(7) Assez curieusement la seule instance vraiment consciente des problèmes posés par cette « économie de la souveraineté » est… la Cour constitutionnelle de Karlsruhe.
( Ledit « théorème de Ricardo » nie toute efficacité aux politiques budgétaires actives au motif que les agents anticiperaient rationnellement qu’il y aura à servir la dette dans 10 ou 30 ans et commenceraient dès maintenant à constituer de l’épargne en prévision des impôts futurs qui seront levés pour ce service... La diminution de consommation qui s’en suivrait viendrait alors neutraliser l’effet de relance du déficit budgétaire qui serait alors privé de son efficacité keynésienne – ce qu’il fallait démontrer.
(9) Voir « Ce n’est pas la Grèce qu’il faut exclure, c’est l’Allemagne ! ».
(10) Voir à ce propos « Le point de fusion des retraites ».
(11) Voir « Pour un système socialisé du crédit »
(12) Voir « Et si on commençait la démondialisation financière ? », Le Monde Diplomatique, mai 2010.
(13) Voir « En route vers la Grande Dépression ? ».
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