U.E. Economie

Le tourbillon de la dette des Etats fait trembler la zone euro. La Grèce s’est engagée hier à tout faire pour réduire ses déficits, après les doutes émis sur sa capacité à rembourser sa dette. D’abord, est-ce que la Grèce peut faire faillite ?

Pour l’instant, c’est seulement l’alerte rouge. Les Etats, comme les entreprises, sont évaluées par des agences qui notent leur capacité à rembourser leur dette. Cette note sert donc de certificat aux pays lorsqu’ils empruntent sur les marchés financiers. Quand la Grèce dégringole, ça envoie un signal pour dire aux investisseurs qui lui prêtent de l’argent : ce pays n’est pas aussi sûr que vous le pensiez. La conséquence : emprunter va lui coûter plus cher, parce qu’elle va payer un taux d’intérêt plus élevé. C’est exactement comme pour les particuliers. Ce sont ceux qui ont les meilleurs dossiers à qui les banques proposent les taux d’intérêt les plus bas. Le risque, c’est que si cela continue, la Grèce risque de ne plus trouver de prêteur. Et à ce moment là, oui, elle peut être en situation d’asphyxie financière. On n’en est pas là mais on a vu dans le passé des faillites d’Etats : la Russie en 1998 ou l’Argentine en 2001. Et il y a eu l’an dernier le cas de l’Islande.

Est-ce que l’euro ne devrait pas les protéger de ce genre de danger ?

Vous avez raison, c’est la 1ère fois, qu’on se retrouve dans cette situation au sein même de l’Union monétaire. Dans les traités rien n’est prévu, un Etat n’a pas à venir au secours d’un autre. Chacun gère ses comptes. Mais en pratique, il est évident qu’à partir du moment où 16 pays partagent la même monnaie, les difficultés des uns rejaillissent sur les autres. D’autant que personne n’est dans une santé financière florissante. C’est la crédibilité de la monnaie unique, la solidité de l’euro pour tous, qui est en question.

D’autant que l’inquiétude ne concerne pas que la Grèce...

Oui, il y a eu hier un autre coup de semonce, avec l’Espagne. Une autre agence de notation a pointé ses perspectives négatives. Aujourd’hui, ce sont quatre pays de la zone euro dont les comptes sont vacillants : la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Les pays « ClubMed ». Qui mettent toute l’Europe dans une situation qui n’est pas de tout repos.