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Medias : bad news : arrêt de publication du Plan B

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Medias : bad news : arrêt de publication du Plan B Empty Medias : bad news : arrêt de publication du Plan B

Message  Invité Lun 3 Mai - 13:22

Une très mauvaise nouvelle
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vendredi 30 avril 2010


Terminus. Tout le monde descend. C’est l’heure du changement  : Le Plan B suspend sa parution.

En mars 2006, entre la victoire du « non » au référendum sur la
Constitution européenne et le triomphe de la bataille contre le CPE, les
fées de la lutte sociale s’étaient penchées sur le berceau de la jeune
publication sardone. Agitant leurs banderoles magiques, elles avaient
prévenu qu’un journal de critique des médias et d’enquêtes sociales
tirerait sa force de son ancrage dans les cortèges autant que de son
audience. Entrelacer guerre sociale et guerre des idées, nourrir
celle-ci au lait de celle-là  : la ligne était tracée.

Las  ! Depuis cinq numéros, ventes en kiosque et abonnements
fléchissent, maintenant l’esquif à peine au-dessus de l’étiage. Mais,
surtout, la diffusion militante s’effondre, passant de 3 500 exemplaires
à moins de 200. Ce coup de sabre dans les jarrets reflète une humeur
générale faite de braises sombres et de colères rentrées. La violence de
la crise sociale et le sabotage des mobilisations de 2009 par les
directions syndicales ont produit leur effet. Nous avons pris notre part
à cette désaffection en n’animant plus avec la même constance les
centaines de réunions publiques qui unissaient, par-delà le papier, le
journal à ses lecteurs. La raréfaction des manifestations a fait le
reste.

L’Internationale sardonique a donc décidé de suspendre la parution de
son organe tant que les conditions d’une relance ébouriffante ne sont
pas réunies. Bien des groupes militants se sont fixé pour seul objectif
de faire vivre leurs structures… Le Plan B s’en voudrait de
marcher sur leurs barbiches. En effet, la Sardonie n’a pas vocation à
installer des apparatchiks de la contestation. Décrivant les principes
fondamentaux de la guerre de partisans élaborés en 1928, Mao explique  :
« L’ennemi avance, nous reculons  ; l’ennemi s’immobilise, nous le
harcelons  ; l’ennemi s’épuise, nous le frappons  ; l’ennemi recule,
nous le pourchassons. [1] »

Un journal qui mord et fuit, telle est notre tactique depuis dix ans.

Dix ans  ? Oui  : en juin 2000, 20 000 numéros zéro
d’un journal baptisé PLPL (Pour lire pas lu) inondent les rues de
Millau lors du rassemblement de soutien aux inculpés de la
Confédération paysanne. D’abord diffusée sous le manteau, puis sur
abonnement et partout où l’on se tient debout, l’étincelle PLPL
embrase la morne plaine de la presse de centre gauche. Projetant son
venin sardonique sur « les médias qui mentent, les patrons qui
plastronnent et la gauche qui capitule »
, PLPL libère un
territoire intellectuel où convergent les résistants les plus aguerris
et les plus joyeux  : la Sardonie. Ce nom découle d’une objection
formulée par l’écrivain Günter Grass à notre parrain Pierre Bourdieu en
1999  : « Je n’ai pas dit que nous vivions une époque drôle. Mais le
rire sarcastique, sardonique, libérateur, c’est aussi une manière de
protester. »


Seul contre tous, mais équipé d’une colonne vertébrale, PLPL
charge les légions de quadrupèdes qui règnent sur les médias dominants.
Repolitiser la question de la production de l’information, exposer les
biais d’un traitement systématiquement hostile aux salariés et aux
chômeurs, arracher leur masque de respectabilité aux éditorialistes et
aux intellectuels à gages, mettre en garde les contestataires contre
l’impasse de la stratégie médiatique  : en 2006, Le Plan B
reprendra ces objectifs à son compte, en y ajoutant celui de l’enquête
sociale, qui confronte le monde réel à celui fabriqué par le Parti de la
presse de l’argent.

La critique des médias se renouvelait alors. Elle
pilonnait les faux impertinents (Michel Field, Philippe Val…) dont le
discrédit actuel fait oublier à quel point ils furent adulés. Elle était
portée  ; elle était dangereuse. Ceux qui s’y livraient étaient
assimilés à des nazis par Le Monde, dont la direction tricéphale (Alain
Minc, Edwy Plenel, Jean-Marie Colombani) représentait le comité central
de la bourgeoisie (financière, moustachue, traditionnelle). Des
proscrits nous encourageaient – « Temps futurs  ! Vision sublime  !
Les peuples sont hors de l’abîme »
  ; des perroquets chauves et
mélancoliques couinaient dans les jupes du pouvoir contre notre « antijournalisme
de poubelle »
. À chacun son style. Quand, pour fêter son lancement,
Le Plan B pirata l’antenne de France Inter et envoya l’animateur
Stéphane Paoli à l’hôpital avec une congestion cérébrale, les courriers
indignés affluèrent (« Mais comment osez-vous, un homme si bon  ! »).
Nos plumes hilares brisaient leurs hallebardes.

L’atmosphère a changé. On ne nous hait plus, on ne
nous injurie plus. Les traits vipérins s’espacent, le chyme claircit
(voir la déclaration d’amour ci-contre). Qui se trouve hors d’état de
susciter l’adversité frôle la mort politique. À l’exception de la Garde
des lecteurs sardons, qui parfois plie mais jamais ne rompt, on nous
achète sans conviction, on nous jette un œil sans éclat, on nous
approuve sans en tirer de conséquences pratiques. On nous consomme.
Certains s’en seraient contentés  ; pas nous.

Pendant que Le Plan B part aux champs, les grands médias
traditionnels descendent au cercueil. Le Monde, Libération,
Charlie Hebdo tutoient le dépôt de bilan  ; TF1 s’asphyxie  ; Lagardère
quitte le navire du papier. Lecteurs et téléspectateurs fuient sur
Internet et sur les chaînes câblées, emportant avec eux la manne
publicitaire. Cette multiplication des canaux d’information et des
informateurs a écrêté les centres de pouvoir éditoriaux. Hier, trois
cathédrales faisaient carillonner la pensée dominante  ; mille bouches
numériques la chuchotent aujourd’hui, mais avec la certitude de porter
la voix du maquis. Assurément, Le Plan B n’a pas suivi ce
tournant.

Simultanément, la critique des médias se banalise et, parfois,
dégénère. Des politiques s’en font parure pour gagner quelques points
dans les sondages  ; des blogueurs commentent sans fin les commentaires
pour doper l’audience de leur site  ; des amuseurs rivalisent de
sarcasmes pour accroître leur notoriété  ; des bobos braillent « c’est
la faute à TF1  ! »
pour s’épargner la peine d’une analyse sociale
et politique. Mais tous se pâment devant Florence Aubenas. Nous ne
croyons pas au journalisme, ni à sa figure centrale, personnification
d’une illusoire liberté petite-bourgeoise. Dans nos régimes,
l’information prolonge la guerre des classes par d’autres moyens. Qui la
possède la contrôle, fût-ce au prix d’un zeste de dissidence ou de
dérision tarifée.

Satirique et mordante, la Sardonie ne se résume pas au ricanement
hors sol, version comique de l’art pour l’art. Dans la tradition
carnavalesque, le rire populaire caractérise un monde parallèle où
hiérarchies, castes et contraintes s’inversent. De la même manière, le
rire sardonique est lié à l’ordre social dans un rapport de
renversement. Sans ce dernier, il n’est rien. La critique radicale des
médias n’est pas une fin en soi. Elle s’inscrit dans un projet politique
et vise à détruire l’obstacle que les grands moyens d’information
dressent sur la voie de l’émancipation.

C’est peu dire qu’il reste à faire. Les médias
mentent toujours, les patrons plastronnent encore, la gauche capitule
inlassablement. Mais au moins ces vérités-là sont-elles chevillées aux
esprits. Celui de la Sardonie a irrigué des dizaines de journaux et de
radios alternatives, des centaines de blogs. Malgré ses difficultés
perpétuelles, la presse libre germine et prépare les embuscades. Nous
comptons sur notre fidèle vitrine universitaire, Acrimed, pour porter
l’estocade à l’ex-complice d’Alain Minc, Edwy Plenel [2], et
pour analyser la stratégie médiatique des formations de la gauche de
gauche.

En attendant notre reparution, dans un mois, dans un an, au détour
d’une manifestation, sous un pavé, pour tirer un coup de pistolet dans
la noce des satisfaits, l’Internationale sardonique nous communique ce
message inspiré des Raisins de la colère de John Steinbeck (chapitre
28)  :
« La Sardonie sera toujours là, partout, dans l’ombre. Partout où tu
porteras les yeux. Partout où il y aura une bagarre pour que les gens
puissent avoir à manger, la Sardonie sera là. Partout où il y aura un
flic moustachu en train de passer un type à tabac, la Sardonie sera là.
Dans les cris des gens qui se mettent en colère parce qu’ils n’ont rien
dans le ventre, la Sardonie sera là.
Elle brille de mille feux.

Feu  ! Feu  ! Feu  ! »


Paru dans Le Plan B n°23, juin-juillet 2010


Notes

[1] « Les
problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine » (décembre
1936), in Mao Tsé-toung, Écrits choisis en trois volumes, vol.
1, Maspero, Paris, 1967, p. 118.

[2]
Hourra  ! pour notre camarade Rivière qui, tirant parti de vieilles
amitiés moustachues, s’inflige de longues réunions publiques aux côtés
d’Edwy afin de recueillir – et publier – les propos ineptes de ce benêt
.
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