Roms ...

1. La France est sous la menace rom. Notre mode de vie est en jeu. Et c’est Manuel Valls qui en parle le mieux, contre tous les angéliques bien-pensants qui n’ont jamais été confrontés au péril rom, qui ne sauraient en reconnaître un, de Rom, si seulement ils sortaient un peu de leurs beaux quartiers : “Il faut dire la vérité aux Français : ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation.” Le Rom, c’est la goutte d’eau croupie qui fait déborder le vase du pacte social et vaciller la République. Après les coups de boutoir des musulmans, voici le harcèlement rom. Et là, c’est Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la Mairie de Paris, qui en parle le mieux : “Pour le moment, qui harcèle qui ? Vous avez l’impression qu’on harcèle beaucoup les Roms ? J’ai l’impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens, quand même !” Elle aussi prend la question rom à bras-le-corps, en fait sa priorité des priorités. Le logement et les transports attendront. On ne peut continuer à se voiler la face et à inaugurer des crèches comme si de rien n’était alors que le Rom pullule littéralement…

2. Évidemment, de bons esprits diront que le Rom a bon dos. Certains sceptiques éloignés des tristes réalités de l’incessante et intrinsèque criminalité rom devraient admettre que le Rom a un énorme avantage : le Rom est muet, sans parole publique, sans porte-parole. Ce qui permet de parler de lui – pas en bien, le plus souvent – sans jamais lui demander son avis. Étranger, pauvre et muet. Et pas nombreux. Le Rom conserve d’immenses qualités de bouc émissaire. Qualités que l’Arabe a presque totalement perdues. Trop nombreux, trop organisés, trop français, trop intégrés, justement. Un ministre de l’Intérieur qui se laisserait aller à des généralités négatives à propos des Arabes se ferait mal voir. Regardez ce qui est arrivé à ce pauvre Brice Hortefeux pour une innocente plaisanterie quant à leur nombre… Il a même été condamné avant d’être finalement mis hors de cause. Alors que là, Valls recueille l’assentiment d’une immense majorité d’électeurs. Rares sont les gens que l’on peut à ce point essentialiser, réduire à de puants clichés, sans se faire engueuler. Pour son malheur, le Rom est de ceux-là. Même la femme voilée est moins utile. Rien ne vaut le Rom.

3. Reprocher à une infime partie de la population de refuser de s’intégrer tout en envoyant les gendarmes désintégrer son habitat de fortune relève de l’ignominie. Valls patauge dans la honte. Tandis que le malheureux préfet chargé des Roms, Alain Régnier, énonce l’évidence (“Les évacuations répétées cassent les processus d’intégration”) et dénonce la constante instrumentalisation politique, la schizophrénie des pouvoirs publics et la montée de la haine : “Je suis frappé par le rejet dont les Roms font l’objet. On observe une cristallisation de toutes les peurs de notre société sur cette population. On atteint des niveaux de rejet extrêmes : certains veulent les voir disparaître physiquement. De toute ma carrière, je n’ai jamais rencontré un tel racisme ordinaire.” (Mediapart, le 8 avril)

4. François Hollande ? Pas de nouvelles.

Selon la commissaire européenne Viviane Reding, Bruxelles met beaucoup d'argent sur la table pour aider à l'intégration des Roms, que les Etats n'utilisent pas. Qu'en est-il vraiment ?
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Bilan : depuis 2007, 53 projets d’insertion dirigés vers les gens du voyage ou vivant en campements (donc pas uniquement des Roms) ont été cofinancés par le FSE, un engagement total de... 4 millions d’euros sur une enveloppe globale de 1,669 milliard.

En 2013, près de 20 000 personnes ont été expulsées de leurs campements roms par le gouvernement soit deux fois plus que l'année précédente. C'est ce qu'il ressort d'un rapport publié ce mardi par la Ligue des droits de l'homme et l'European Roma Rights Center. Selon ses auteurs, c'est un chiffre qui illustre bien « la politique de rejet menée par le gouvernement ».

« C'est un record ». Au total, ce sont 165 campements qui ont été évacués, sur les 400 existant en France. 20 000 personnes ont donc été expulsées, alors que l'on estime qu'il y a 17 000 Roms en France. Le nombre d'expulsions est supérieur au nombre total car certaines personnes ont été déplacées à plusieurs reprises.

Le phénomène illustre bien les incohérences de la politique que mène le gouvernement envers les Roms. A l'été 2012, une réunion interministérielle a eu lieu sur le sujet. Elle a débouché sur la mise en place d'une circulaire qui oblige les autorités à « accompagner les démantèlements », notamment en proposant des solutions de relogement.

Peu de propositions de relogement

Mais la réalité est bien différente. Sur ces 165 expulsions, moins de la moitié ont été suivies de propositions de relogement et il s'agit le plus souvent d'hébergements d'urgence, temporaires, deux à trois jours en hôtel. Ce qui fait que les familles concernées retournent très souvent vivre dans un autre camp.

A (re)lire: En 2013, les Roms, un dossier compliqué pour le gouvernement Hollande

Manuel Valls devrait pourtant rester sur cette ligne de démantèlement quasi systématique. Le ministre de l'Intérieur a en effet toujours estimé que les Roms avaient vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie. Il avait récemment mis en doute leur volonté de s'intégrer, ce qui avait provoqué une polémique au sein du gouvernement.

Un médiateur de la Ville de Bordeaux auprès des Roms a été condamné mercredi à un an de prison avec sursis pour avoir monnayé des évacuations de squats auprès d’opérateurs du bâtiment, des faits sans lien avec son emploi à la mairie.

Pour le 70e anniversaire du soulèvement du camp des familles tziganes de Birkenau, la fête foraine de l’insurrection gitane, devant la Basilique de St-Denis (93) avait pour ambition de faire connaitre cet épisode ignoré de la seconde Guerre Mondiale. Reportage.

Enlevé, séquestré dans une cave et torturé en réunion par une douzaine de personnes, qui l’ont laissé pour mort dans un caddie de supermarché sur la nationale 1, près de la Cité des Poètes (!), un jeune homme était toujours dans le coma lundi soir.
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malgré la considérable publicité que lui font les grands médias LE PROGRAMME DU FRONT NATIONAL N’EST PAS ENCORE APPLIQUE DANS NOTRE RÉPUBLIQUE ! Donc, la peine de mort n’est pas rétablie et l’autodéfense est toujours condamnée de même que l’enlèvement, et l’assassinat avec préméditation, même d’une personne Rom !

Des habitants de la cité voisine pourraient avoir décidé de se faire justice eux même.
Seulement, un fait troublant serait survenu, environ une heure avant la découverte de la victime dans son chariot. Un proche du jeune Rom aurait reçu un ou plusieurs coups de téléphone passés depuis le portable de ce dernier. Au téléphone, un mystérieux interlocuteur lui aurait proposé de relâcher la victime en échange d'une forte somme d'argent. L'enlèvement pourrait ainsi n'avoir qu'un simple motif économique: se faire de l'argent sur le dos de la communauté Rom.

Spoiler:

Ce qui est clair, c’est que les crises favorisent l’extrême droite et ses discours sécuritaires. Des discours qui affaiblissent les barrières morales qui dissuadent les gens de se livrer à ces comportements.
Le bouc émissaire, c’est le plus innocent, qu’on choisit pour décharger la violence de la société.

LES MOTS DE FLAUBERT
« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. [...] L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols [...].

Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine que l’on porte au Bédouin, à l’hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. » (Lettre à George Sand, 1867)

Chargé de veiller à l’application de la circulaire du 26 août 2012 sur les bidonvilles, le préfet Alain Régnier a été prié de faire ses bagages par 
le gouvernement. Sa mutation, qui n’est pas encore officialisée, est un mauvais signal pour l’avenir, s’inquiètent de nombreuses associations.

Deux semaines après l'évacuation du camp rom des Coquetiers à Bobigny, voulue "exemplaire" par le préfet, le bilan est très mauvais. Les enfants en paient notamment les frais.

Le conseil d’État face aux roms sinistrés de MONTPELLIER

Didier ARNAUD 9 novembre 2014 à 19:36

HISTOIRELe Conseil d’Etat va devoir trancher la question de la prise en charge de l’hébergement de 17 victimes roms des inondations à Montpellier. Elles avaient été logées dans différents hôtels suite aux ordonnances du tribunal administratif de Montpellier (les 17 et 22 octobre). Il s’agit essentiellement de femmes avec des jeunes enfants et des nourrissons et d’un couple de 80 ans complètement autonome, qui vivaient dans leurs caravanes avant les inondations. Mais le maire de Montpellier, qui a refusé d’héberger ces personnes, a laissé l’Etat et le conseil général de l’Hérault s’en charger. Un collectif comprenant la LDH, la Cimade et le Mrap soutient les sinistrés. Dans ses dernières déclarations, le maire «confond les sinistrés des inondations et tous les Roms, qui chercheraient forcément a profiter de la situation». La LDH Montpellier déplore «le manque de solidarité de la commune et considère que discriminer au sein de victimes de catastrophe […] méconnaît la dignité de la personne humaine». Audience au Conseil d’Etat ce lundi à 17 heures.

Le parquet d'Évry a décidé de classer sans suite l'enquête préliminaire pour discrimination concernant le maire de Champlan, dans l’Essonne, accusé d'avoir refusé d'enterrer un bébé rom dans le cimetière de sa commune

La ville belge de Mouscron, frontalière avec la France, veut imposer à la ville française de Wattrelos la construction d'un "mur anti-Roms". Wattrelos doit créer une aire d'accueil pour les gens du voyage.

Recensement des évacuations forcées de lieux de vie occupés par des Roms (ou des personnes désignées comme telles) en France.
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Ces évacuations forcées sont donc l'expression d'une volonté politique de rejet émise par un ensemble d'autorités étatiques. Nous assistons donc bien à une discrimination systémique de la part de l'État vis-à-vis de ces populations.