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liberté de la presse.fr
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liberté de la presse.fr
La France, 44e au classement annuel de la liberté de la presse
France Info - 14:28
http://www.france-info.com/IMG/pdf/rsf.pdf
France Info - 14:28
Le classement 2010 de la liberté de la presse dans le monde. L’analyse de RSF. (PDF - 6.3 Mo)Paris a perdu 33 places en huit ans. De manière générale, l’Europe continue à perdre des places - même si la Finlande, l’Islande, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse sont dans le haut du tableau.
Il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir : dans son dernier classement sur la liberté de la presse dans le monde, la France se retrouve reléguée à la 44e place, loin derrière les meilleurs élèves que sont la Finlande, l’Islande, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse.
Un recul “préoccupant”, selon le secrétaire général de RSF, Jean-François Julliard : “l’année 2010 a été marquée par plusieurs agressions contre des journalistes, des mises en examen, des violations ou tentatives de violations du secret des sources et surtout un climat lourd de défiance envers la presse. La majorité présidentielle a eu des mots très menaçants, parfois insultants, envers certains médias. Ces déclarations ont eu une résonance mondiale et, dans beaucoup de pays, le gouvernement français n’est plus considéré comme respectueux de la liberté d’information”.
La France a reculé d’une place par rapport à l’an dernier, et de 33 places en huit ans.
Les pays les plus en pointe dans le domaine sont donc des pays européens - mais pas tous : sur les 27 de l’UE, 13 se trouvent dans les 20 premiers. 14 pays sont sous la vingtième place et certains se retrouvent très bas dans le classement : Grèce (70e), Bulgarie (70e), Roumanie (52e), Italie (49e).
Quant aux dix pays où il ne fait pas bon être journaliste, au trio infernal (Erythrée, Corée du Nord, Turkménistan) s’ajoutent l’Iran, la Birmanie, la Syrie, le Soudan, la Chine, le Yemen et le Rwanda.
Pour la première fois depuis la création du classement annuel en 2002, Cuba ne fait pas partie des dix derniers, mais occupe quand même la 166ème place sur 178.
http://www.france-info.com/IMG/pdf/rsf.pdf
Re: liberté de la presse.fr
surtout en ce moment
Comment la police empêche les journalistes de travailler en manif
Par Augustin Scalbert | Rue89 | 22/10/2010 | 21H14
Malgré les dénégations des autorités, vidéos et témoignages montrent que la police empêche la presse d'informer le public.
« Il n'y a évidemment pas de consigne », répond officiellement la police nationale quand on l'interroge sur plusieurs cas de journalistes dont le matériel a été matraqué ou confisqué par des CRS, quand les personnes n'ont pas été elles-mêmes violentées ou interpellées. Plusieurs documents et témoignages recueillis par Rue89 montrent pourtant une nervosité assez fréquente pour empêcher ces journalistes de rapporter au public des images des manifestations.
Il y a eu ce cas du mardi 12 octobre au soir, près de la Bastille à Paris : un preneur de son de TF1 et un journaliste de Canal + avaient été frappés et molestés par des CRS. Le second n'était pas en service, mais l'IGS, la police des polices, a tout de même été saisie.
Sur cette photo inédite qu'a obtenue depuis Rue89, on voit le journaliste de Canal+, à terre, brandissant sa carte de presse. Encore plus parlant est le haut de la scène : un caméraman filme, tout en tenant lui aussi sa carte d'identité professionnelle. Malgré cela, le CRS qui lui fait face l'asperge -ou s'apprête à l'asperger- de gaz lacrymogène.
Agression de deux journalistes par des CRS place de la Bastille à Paris, le 12 octobre 2010 (DR)
« Un CRS m'a mis un coup de poing, direct »
Toujours dans le quartier de la Bastille, encore le même soir, une manifestante est violemment frappée par un CRS. Elle est étudiante en photographie, et ne possède pas encore de carte de presse.
Mais comme les photojournalistes professionnels, Capucine Granier-Deferre utilise un appareil photo sophistiqué, le genre de matériel que son prix rend généralement inaccessible aux amateurs. Il est en tout cas volumineux, et donc visible par quiconque, y compris un CRS. Elle récolte pourtant un coup de poing qui lui vaudra six jours d'interruption temporaire de travail (ITT) et la conduira à déposer plainte à l'IGS :
« Avec d'autres photographes, on s'est retrouvés pris dans une souricière dans cette rue. Une ligne de policiers s'est mise devant nous. Un CRS a frappé un manifestant, j'ai mis mon bras pour me protéger, et là il m'a mis un coup de poing direct. »
« Je dis : “Je suis journaliste, je suis photographe.” »
Cinq jours plus tard, encore à la Bastille, les photoreporters Philip Poupin et Corentin Fohlen font un reportage pour Paris Match. Ils suivent une bande d'une trentaine de jeunes très excités, dont celui qui casse la vitrine d'une banque.
Les casseurs pénètrent dans l'opéra Bastille. Les deux journalistes veulent en faire autant, mais des CRS les en empêchent. « Là, on se dit que ce n'est pas la peine d'entrer », relate Philip Poupin. Mais les CRS sont agressifs :
« Je dis : “Je suis journaliste, je suis photographe.” Je mets mes bras en l'air, et je prends un coup de matraque sur le front et un autre sur le coude. »
Son médecin lui délivrera quatre jours d'ITT. En attendant, un autre photographe (un free-lance travaillant pour Le Parisien) reçoit un coup de matraque sur son appareil photo. « Tu sais combien ça coûte ce matériel ? », crie-t-il au CRS. Il sera ensuite bousculé et perdra une optique d'une valeur de 200 euros.
Les trois photojournalistes se retrouvent bloqués devant l'opéra par un cordon de CRS. Ils protestent, disent que la police n'a pas le droit de les empêcher de travailler. Au bout d'une dizaine de minutes, un gradé intervient et les « libère ».
« T'as une carte de presse ? […] Ta gueule ! »
Si ces soirées à la Bastille furent particulièrement riches en attaques de policiers contre des professionnels récoltant des images pour l'information du public, ce cas ne semble pas exceptionnel.
Le 1er octobre, un caméraman travaillant pour le site Actusoins.com couvre une manifestation d'infirmiers. Il n'a pas de carte de presse, et l'on entend le policier lui poser la question avant de l'interpeller de manière très musclée.
Deux caméras tournent la même scène selon deux points de vue différents : celle de LCI (à 1'15'') montre l'interpellation particulièrement violente du caméraman.
Et ses images à lui, pour Actusoins, qui enregistrent très bien les propos tenus par les CRS.
— « T'as une carte de presse ? […] »
— « J'travaille pour Actusoins ! Vous avez pas le droit de faire ça ! »
— « Ta gueule ! »
« On s'en fout de la presse, allez hop ! Taisez-vous ! »
Les policiers parisiens seraient-ils donc particulièrement excités ? Non, c'est le cas en province aussi. Le dimanche 17 octobre, le journaliste David Reid, un citoyen britannique qui travaille comme correspondant free-lance pour la BBC et l'agence de presse Reuters dans la région lyonnaise, veut couvrir un blocus de routiers au péage de Villefranche-sur-Saône.
Cette fois, les propos des policiers sont beaucoup plus clairs, même si les images sont moins spectaculaires. L'un d'eux lui arrache d'emblée sa caméra des mains, avec des mots qu'on entend très nettement puisque le policier ne stoppe pas l'enregistrement :
[color] — « Non, vous filmez pas Monsieur. C'est terminé. Le droit à l'image, non. C'est terminé. Pour l'instant, vous ne filmez pas, sinon c'est : au poste ! »
— « Donnez-moi ma caméra. »
— « Non, ici c'est la police, vous vous taisez. Vous dégagez d'ici, allez hop hop hop ! […] On s'en fout de la presse, allez hop ! Taisez-vous ! […] »[color]
Jusqu'ici, Reuters n'avait pas diffusé ces images, que voici.
David Reid a été très choqué par le comportement de ces policiers, au point de contacter Reporters sans frontières :
« J'ai travaillé en Amérique centrale, en Afrique, en Inde, jamais un policier ne m'a arraché ma caméra des mains. »
« En manifestation, on peut être filmé de partout »
Face au mutisme des autorités, qui ont répondu par le traditionnel renvoi de patate chaude d'un service à l'autre (préfecture de police de Paris, direction générale de la police nationale, cabinet du ministre de l'Intérieur), Rue89 a contacté le commissaire en retraite Jean-François Herdhuin, qui décryptait pour nous cette semaine les techniques de maintien de l'ordre en manifestations.
Il ne s'exprime donc qu'en son nom propre :
« Il est très clair qu'il n'y a pas de consigne pour empêcher la presse de travailler lors des manifestations. Quand on est dans une manifestation, on peut être filmé de partout, y compris par des téléphones portables. Dans ce contexte, je ne vois pas l'intérêt qu'il y aurait aujourd'hui à museler les journalistes.
Dans le contexte parfois tendu d'une manifestation, les policiers peuvent avoir des gestes d'énervement, des rebuffades qui sont regrettables, mais ne sont pas délibérées. Pour éviter ce genre de choses, j'avais proposé qu'il y ait de multiples caméras, mais ce n'est pas encore le cas. »
Pour lui, la réaction des policiers présents à Villefranche, qui invoquent le « droit à l'image » pour empêcher un journaliste de les filmer, est clairement « une erreur » :
« Dès lors qu'ils sont sur la voie publique, les policiers sont dans l'exercice de leurs fonctions et ne peuvent donc pas invoquer le droit à l'image ou au respect de la vie privée.
En revanche, il faut se mettre à la place du policier qui rentre chez lui et qu'on interpelle dans son immeuble car on l'a vu au 20 heures. »
Dans la police, il y aurait des consignes écrites et formelles pour interdire aux policiers d'empêcher les journalistes de faire leur travail d'information du public.
Les faits montrent qu'elles ne sont pas respectées.
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: liberté de la presse.fr
c'était quoi leurs discours à sarko et brice hier déjà ?? XDOn s'en fout de la presse, allez hop ! Taisez-vous !
Non, vous filmez pas Monsieur. C'est terminé. Le droit à l'image, non. C'est terminé. Pour l'instant, vous ne filmez pas, sinon c'est : au poste !
Non, ici c'est la police, vous vous taisez. Vous dégagez d'ici, allez hop hop hop ! […] On s'en fout de la presse, allez hop ! Taisez-vous !
ah oui qu'on peut pas baillonner la liberté des travailleurs en democratie etc ...^^
Re: liberté de la presse.fr
[Police politique] « La lutte contre les subversions, mission fondatrice »
Posted on 22 janvier 2012 by juralib
Un livre sur la DCRI déclenche une avalanche de plaintes
Accusé dans un
livre d’être au service de l’Élysée, le patron des renseignements
intérieurs, Bernard Squarcini, attaque les auteurs en diffamation, ainsi
que le site Mediapart … qui va aussi saisir la justice.
Les critiques contre le patron du
renseignement intérieur français Bernard Squarcini, accusé dans un livre
d’avoir dirigé une police parallèle pour enquêter sur la presse et
l’opposition, ont suscité jeudi démentis officiels et plainte de
l’intéressé.
La charge de trois journalistes du Point et du Canard enchaîné dans le livre publié cette semaine et intitulé L’Espion du président
vise indirectement Nicolas Sarkozy, censé avoir laissé s’installer ces
pratiques au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur
(DCRI). Confié à un proche du chef de l’État, Bernard Squarcini, ce
service de police judiciaire et de renseignement comptant 3400
fonctionnaires a été créé en 2008 par fusion des Renseignements généraux
(RG) et du contre-espionnage, la Direction de la surveillance du
territoire (DST).
À trois mois de la présidentielle, le
ministre de l’Intérieur Claude Guéant voit dans ce livre la dernière
manifestation de ce qui serait une campagne systématique visant les
hommes de confiance de Nicolas Sarkozy. « Je démens tout à fait que la
DCRI soit un instrument politique au service du pouvoir. C’est
absolument faux. La DCRI n’écoute pas de personnalités politiques,
évidemment non », a-t-il déclaré sur France Inter. « Vous ne
m’empêcherez pas d’observer qu’en ce moment, il y a une sorte de mise en
cause systématique de ceux qui sont censés avoir la confiance du
président de la République », a-t-il dit.
Bernard Squarcini, le patron des services
de renseignements français, s’est indigné de ces accusations. « Je ne
suis l’espion de personne », explique-t-il dans un communiqué. « Ce
service est composé de fonctionnaires avec des opinions politiques et
syndicales différentes. Ils sont tous dotés d’un grand sens du service
public qui les conduit à servir l’État, quel soit l’engagement politique
du gouvernement », écrit-il. Il a décidé de porter plainte en
diffamation contre les auteurs du livre. Le procès, quasi-automatique,
se tiendra après la présidentielle, du fait des délais normaux.
Mediapart porte plainte, Squarcini attaque le site pour diffamation
Le site d’information Mediapart, qui,
selon le livre, a fait l’objet d’un espionnage en 2010 suite à ses
articles sur des affaires mettant en cause l’exécutif, annonce pour sa
part sa décision de déposer plainte. « Mediapart va saisir la justice de
ces faits nouveaux afin que toute la vérité soit faite sur cet
espionnage et que ses auteurs en répondent, ceux qui l’ont ordonné comme
ceux qui ont exécuté cet ordre illégal », lit-on sur le site. Dans sa
plainte en diffamation, Bernard Squarcini vise également Mediapart et
son directeur Edwy Plenel.
Le livre, qui s’appuie essentiellement
sur des sources anonymes présentées comme des enquêteurs de la DCRI,
affirme que des pratiques illégales telles que les « sonorisations » de
logements, les intrusions informatiques et les écoutes téléphoniques en
dehors de tout cadre légal, sont devenues systématiques. Des fouilles
illégales de logements seraient aussi menées.
Joël Bouchité, ancien patron des
Renseignements généraux et ex-conseiller sécurité de Nicolas Sarkozy de
2010 à 2011, devenu préfet de l’Orne, porte lui aussi des accusations
dans le livre. « Squarcini a recréé à son côté une petite cellule
presse. Des mecs chargés de se rancarder sur ce qui se passe dans les
journaux, les affaires qui vont sortir, la personnalité des
journalistes. Pour cela, comme pour d’autres choses, ils usent de moyens
parfaitement illégaux. » Des propos qu’il a contesté dans Le Monde
: « Je prends connaissance des dépêches me mettant en cause concernant
le fonctionnement de la DCRI et notamment “l’utilisation de moyens
parfaitement illégaux pour le suivi des journalistes”. Je démens les
propos qui me sont prêtés tant sur l’organisation que sur le
fonctionnement de la DCRI. Cette présentation est mensongère. La
création de la DCRI répond à la nécessité de modernisation des services
de renseignement et à l’exigence d’efficacité de la lutte contre le
terrorisme et les subversions, sa mission fondatrice. »
Bernard Squarcini a été mis en examen en
octobre 2011 pour « atteinte au secret des correspondances » dans une
affaire où il a admis avoir requis des opérateurs les factures
détaillées de téléphones de journalistes du Monde après un
article sur l’affaire Liliane Bettencourt. Le ministre de l’Intérieur
l’a maintenu en poste en invoquant la présomption d’innocence malgré ces
faits, qui sont admis mais que Bernard Squarcini considère comme
légaux. Le procureur Philippe Courroye a été mis en examen dans cette
affaire cette semaine.Leur presse (AFP, AP, Reuters sur le site LeFigaro.fr, 19 janvier 2012)
(…) Quant aux méthodes illégales,
elles ont cette particularité, selon l’enquête des trois journalistes,
d’avoir été généralisées au sein de la DCRI et non plus limitées à des
équipes spéciales, à la manière de ce que fut la « cellule de l’Élysée »
sous la présidence de François Mitterrand. « Sous Squarcini, peut-on
lire pages 108 et 109, il n’y a pas de “brigade du chef”. Pas de groupe
d’enquêtes réservées avec des hommes de main qui ne rendent compte qu’au
patron dont ils exécutent, sans broncher, les commandes “un peu
particulières”. Les juges peuvent toujours chercher à Levallois (où
siège la DCRI) un “cabinet noir”. Ils ne le trouveront pas. (…) Le
système mis en place par le Squale paraît bien plus redoutable
qu’autrefois. C’est la structure entière qui semble vicié. »
Le centre d'écoutes de Boullay-les-Troux
On apprend ainsi qu’une structure
dénommée R1 se charge des « sonorisations », tandis qu’une structure R2
est chargée de « casser » les ordinateurs, « en clair, déverrouille les
systèmes de sécurité qui empêchent d’accéder au contenu d’un PC ou d’un
Mac ». Les auteurs citent un officier : « En quelques minutes, ils sont
capables de siphonner l’intégralité d’un disque dur. » Ils poursuivent :
« Régulièrement, un véhicule banalisé quitte la petite commune de
Boullay-les-Troux dans l’Essonne, pour se rendre au 84, boulevard de
Villiers à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Le chauffeur
s’engouffre prestement dans le parking souterrain. Sa cargaison
recèlerait comptes rendus d’écoutes, identifications téléphoniques et
autres e-mails interceptés à l’insu de la Commission nationale de
contrôle des interceptions de sécurité, la CNCIS. »
Car les auteurs précisent bien — et ce n’est pas la moindre de leurs révélations — que c’est à Boullay-les-Troux que s’opèrent les « écoutes off » de la DCRI,
sous l’égide de la sous-division R, alors que « les écoutes légales »
le sont sous la houlette de deux divisions, la J (écoutes judiciaires)
et la P (écoutes administratives). Le livre parle également des
cambrioleurs de la DCRI, affectés à la sous-division L, et des «
serruriers du net ». « Des informaticiens capables de voyages dans le
temps en retrouvant tout ce qui a été tapé sur un clavier jusqu’à un
million de caractères en arrière ou d’aller aspirer, à travers la Toile,
le contenu du disque dur d’un ordinateur sans laisser de trace.
Pratique, lorsqu’on veut par exemple mettre la main sur les épreuves
d’un livre embarrassant pour le Château. » (…)Leur presse (Edwy Plenel, Mediapart, 19 janvier 2012)
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: liberté de la presse.fr
La liberté de la presse, jamais acquise même dans les grandes démocraties
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Etats-Unis (47e), France (38e), Italie (61e) : ces pays que l'on appelle "grandes démocraties" ne montrent pas toujours l'exemple en matière de liberté de la presse. Et ailleurs ? En cette année 2011, marquée par les printemps arabes, le bilan est contrasté. La Tunisie progresse, Bahreïn régresse.
La liberté de la presse dans le monde © Reporters sans frontières
Peut mieux faire. Même les grandes démocraties ne sont pas à l'abri de certains dérapages... C'est ce qui ressort du classement annuel de la liberté de la presse, publié aujourd'hui par Reporters sans frontières.
Seule une poignée de pays européens s'en sort bien : en tête du classement on retrouve la Finlande, la Norvège et les Pays Bas, grands habitués du podium.
La France en est loin, qui stagne en 38e position. Les Etats-Unis encore plus (47e) ; et l'Italie (61e) ! "Dans certains pays européens, on sent une dégradation des faits, comme des perquisitions dans des rédactions, des journalistes mis en examen, des lourdeurs judiciaires", détaille RSF.
Et Reporters sans frontières de s'ériger aussi contre le Royaume-Uni (28e) qui possède une législation "surréaliste" qui permet au monde entier de venir poursuivre un média sur son sol. Il y a aussi la Hongrie (40e, en recul de 17 places) qui a adopté une loi instaurant un contrôle direct de la majorité sur les médias.
Après les printemps arabes
"Le monde arabe a été moteur de l'histoire en 2011 avec un bilan pour l'instant contrasté des évolutions politiques. Aux antipodes, la Tunisie et le Bahreïn", écrit RSF. La Tunisie gagne ainsi 30 places, pour atteindre la 134e position ; la Libye progresse légèrement, de six places, à la 154e. A l'inverse, Bahreïn chute de 29 places, à la 173e. L'émirat rejoint "le clan des dix pays les plus fermés et les plus répressifs au monde", aux côtés de l'Erythrée, du Turkménistan et de la Corée du Nord.
Cela dit, la Syrie (176e), l'Egypte (166e) et le Yémen (171e) ne sont pas mieux lotis. Tous ont traversé, ou traversent encore, quelques turbulences. Et les journalistes ne sont pas toujours les bienvenus.
Re: liberté de la presse.fr
via reporter sans frontière
De graves atteintes à la liberté d’informer ont lieu dans l’indifférence des candidats
Publié le vendredi 6 avril 2012.
Qui, parmi les candidats à l’élection présidentielle, a réagi à la mise en examen de cinq journalistes enquêtant sur une affaire d’intérêt général aussi connue que l’affaire Bettencourt ? Qui s’est prononcé sur le placement en garde à vue de Marie Maffre alors qu’elle réalisait un documentaire sur Jeudi Noir, une association luttant contre le mal-logement, et la saisie de son matériel journalistique ? Quel candidat s’est inquiété de l’annulation de la mise en examen de Philippe Courroye, procureur de la République du parquet de Nanterre poursuivi pour atteinte au secret des sources journalistiques ? Qui s’est insurgé contre le harcèlement judiciaire subi par Christophe Grébert, conseiller municipal de Puteaux, qui tient un blog sur sa ville ? Qui osera affirmer que les réactions à la proposition présidentielle de pénaliser la consultation des sites terroristes ou violents ont été fermes et courageuses ? Tous ces événements d’actualité auraient dû, à la veille de l’élection présidentielle, permettre aux candidats de marquer leur soutien à la liberté d’information. Cela n’a pas été le cas. Les prises de position, quand il y en a eu, ont été trop timides.
Reporters sans frontières déplore vivement que la question de la liberté de la presse soit presque totalement absente de la campagne présidentielle. Cette série d’incidents, survenus récemment, montrent pourtant que la liberté et l’indépendance des journalistes est toujours menacée, toujours à défendre : relations contrariées avec les autorités judiciaires et policières, violations du secret des sources, saisies de matériel de journalistes, poursuites et demandes de retrait de contenus, intimidations de la part d’élus politiques...
Les recours en justice et les poursuites contre la presse sont régulières et incessantes, et ce depuis plusieurs années. La mise en examen le 29 mars 2012, par exemple, de Franz Olivier Giesbert et Hervé Gattegno, respectivement directeur et rédacteur en chef du Point, puis celle, le 5 avril, d’Edwy Plenel et Fabrice Arfi, directeur et journaliste à Mediapart, et de Fabrice Lhomme, désormais au Monde, pour “atteinte à l’intimité de la vie privée", est révélatrice d’une anomalie francaise. “Dès qu’il touche à une affaire sensible, un journaliste ou un blogueur doit se préparer à des démêlés avec la justice. Ce harcèlement est nuisible à la liberté de l’information et distille un climat qui ne peut malheureusement que favoriser l’autocensure, a déclaré Reporters sans frontières. Nous ne pouvons qu’être surpris du silence des candidats à la fonction suprême quant à des questions qui touchent au coeur même de notre démocratie, alors que les violations et abus sont réguliers. Mis bout à bout, ces derniers dressent un tableau préoccupant.”
La liberté de la presse, qui souffre de graves manquements et de violations inacceptables dans une démocratie, devrait beaucoup plus préoccuper les candidats à la présidentielle. Reporters sans frontières rappelle dans son rapport les principales pierres d’achoppement à l’indépendance de l’information en France, classée 38e sur 179 pays dans le classement 2011/2012 de la liberté de la presse.
Des propositions bien maigres en matière de défense de l’indépendance des rédactions et de la liberté journalistique
Si la majorité des candidats se prononcent contre la loi HADOPI, si certains veulent mettre fin au mode de nomination actuel des présidents de l’audiovisuel public, si quelques-uns encore proposent de réformer le CSA ou de préserver l’indépendance de l’AFP, on s’étonne du manque de propositions claires pour une réforme de la loi sur la protection des sources.
Alors que d’autres traités internationaux sont invoqués, très peu de mots sur la nécessité de ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur l’accès aux documents publics. Aucun candidat ne mentionne dans son programme la formation des forces de police au respect du droit à l’information, alors que les incidents se multiplient lors de manifestations, dans le cadre d’enquêtes préliminaires ou de réquisitions... Personne ne dénonce la difficulté pour la presse d’accéder aux centres de rétention des étrangers, alors qu’une campagne a été lancée sur ce thème et que l’actualité rappelle régulièrement que ces lieux d’enfermement posent question. Il est urgent que ces thèmes soient enfin abordés.
Libertad- Messages : 140
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: liberté de la presse.fr
Quand la justice fait écouter les journalistes
http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/09/09/quand-la-justice-fait-ecouter-les-journalistes_3473307_3208.html
>>>Ce qui est clair, cependant, c'est qu'un degré supplémentaire a cette fois été franchi dans les modalités de surveillance : il ne s'agit plus seulement de la réquisition de "fadettes", les factures téléphoniques détaillées qui permettent de voir les numéros appelés, mais de véritables écoutes de conversations.
http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/09/09/quand-la-justice-fait-ecouter-les-journalistes_3473307_3208.html
Re: liberté de la presse.fr
Luz : “Tout le monde nous regarde, on est devenu des symboles”
http://www.lesinrocks.com/2015/01/10/actualite/luz-tout-le-monde-nous-regarde-est-devenu-des-symboles-11545315/
Une exécution collective a décimé la rédaction de Charlie Hebdo. Face à l’horreur, le slogan Je suis Charlie est devenu l’étendard de la liberté et de la résistance à l’obscurantisme. Luz, dessinateur emblématique de l’hebdo, prend la parole pour la première fois, au lendemain de la mort de ses amis et à la veille du grand rassemblement de dimanche.
Luz dessine à Charlie Hebdo depuis vingt ans. Il doit la vie au fait d’être né un 7 janvier, et d’être arrivé à la bourre pour la conférence de rédaction de l’hebdomadaire satirique. Il participe avec les autres “survivants” à la fabrication du numéro de Charlie Hebdo qui sortira le 14 janvier, et qui sera exceptionnellement tiré à un million d’exemplaires. Aujourd’hui, comme hier, il se rendra dans les locaux de Libération, qui abritent la rédaction, pour discuter des angles, des sujets, de la couverture. Avec d’autres dessinateurs, il ira croquer le grand rassemblement républicain de dimanche. Au lendemain de l’attaque terroriste qui a coûté la vie à ses amis, ses mentors, sa famille, Luz nous confie ses doutes, ses craintes et sa colère. Dévasté par le chagrin, il s’interroge sur la possibilité de dessiner encore après ce terrible 7 janvier 2015 et livre un témoignage à contre-courant. (This interview is also available in english)
La sortie de Charlie Hebdo mercredi prochain est devenu un enjeu national et politique. Comment vivre cette responsabilité dans ces terribles conditions ?
Luz - Quand j’ai commencé le dessin, j’ai toujours considéré qu’on était protégé par le fait qu’on faisait des petits Mickey. Avec les morts, la fusillade, la violence, tout a changé de nature. Tout le monde nous regarde, on est devenu des symboles, tout comme nos dessins. L’Humanité a titré en Une “C’est la liberté qu’on assassine” au dessus de la reproduction de ma couverture sur Houellebecq qui, même si il y a un peu de fond, est une connerie sur Houellebecq. On fait porter sur nos épaules une charge symbolique qui n’existe pas dans nos dessins et qui nous dépasse un peu. Je fais partie des gens qui ont du mal avec ça.
Qu’entends-tu par “charge symbolique” ?
En 2007, avec la publication des caricatures de Mahomet du journal danois Jyllands-Posten, on était soit des provocateurs, soit des chevaliers blancs de la liberté de la presse. En 2011, quand les locaux ont été incendiés, on était de nouveau des chevaliers blancs. En 2012, à l’occasion de la sortie d’un film complètement con sur les musulmans (L’Innocence des musulmans), on dessine Mahomet à l’intérieur de Charlie, comme d’habitude. On redevient alors de dangereux provocateurs qui font fermer des ambassades et terrorisent les Français de l’étranger. Les médias ont fait une montagne de nos dessins alors qu’au regard du monde on est un putain de fanzine, un petit fanzine de lycéen. Ce fanzine est devenu un symbole national et international, mais ce sont des gens qui ont été assassinés, pas la liberté d’expression ! Des gens qui faisaient des petits dessins dans leur coin.
Tu veux dire que la nature de la caricature a changé ?
Depuis la publication des caricatures de Mahomet, la nature irresponsable de la caricature a progressivement disparue. Depuis 2007, nos dessins sont lus au premier degré. Des gens ou des dessinateurs, comme Plantu, estiment qu’on ne peut pas faire de dessins sur Mahomet à cause de leur visibilité mondiale liée à Internet. Il faudrait faire attention à ce qu’on fait en France parce qu’on peut faire réagir à Kuala Lumpur ou ailleurs. Et ça, c’est insupportable.
Pourquoi ?
Depuis 2007, Charlie est regardé sous l’angle de la responsabilité. Chaque dessin a la possibilité d’être lu sous l’angle d’enjeux géopolitique ou de politique intérieure. On met sur nos épaules la responsabilité de ces enjeux. Or on est un journal, on l’achète, on l’ouvre et on le referme. Si des gens postent nos dessins sur Internet, si des médias mettent en avant certains dessins, ce sont leur responsabilité. Pas la nôtre.
Sauf que c’est absolument l’inverse qui se passe.
On doit porter une responsabilité symbolique qui n’est pas inscrite dans le dessin de Charlie. A la différence des anglo-saxons ou de Plantu, Charlie se bat contre le symbolisme. Les colombes de la paix et autres métaphores du monde en guerre, ce n’est pas notre truc. On travaille sur des points de détails, des points précis liés à l’humour français, à nos analyses de petits Français.
Des dessins parfois crasses ou punk…
Parfois cucul la praline, parfois craspouille, punk effectivement. Parfois c’est raté, parfois c’est juste beau. Charlie est la somme de personnes très différentes les unes des autres qui font des petits dessins. La nature du dessin changeait en fonction de la patte de son dessinateur, de son style, de son passé politique pour les uns, ou artistique pour les autres. Mais cette humilité et cette diversité de regards n’existent plus. Chaque dessin est vu comme si il était fait par chacun d’entre nous. Au final, la charge symbolique actuelle est tout ce contre quoi Charlie a toujours travaillé : détruire les symboles, faire tomber les tabous, mettre à plat les fantasmes. C’est formidable que les gens nous soutiennent mais on est dans un contre-sens de ce que sont les dessins de Charlie.
Vous êtes devenus les étendards de l’unité nationale.
Cet unanimisme est utile à Hollande pour ressouder la nation. Il est utile à Marine Le Pen pour demander la peine de mort. Le symbolisme au sens large, tout le monde peut en faire n’importe quoi. Même Poutine pourrait être d’accord avec une colombe de la paix. Or, précisément, les dessins de Charlie, tu ne pouvais pas en faire n’importe quoi. Quand on se moque avec précision des obscurantismes, quand on ridiculise des attitudes politiques, on n’est pas dans le symbole. Charb, que je considère comme le Reiser de la fin du XXe siècle et du début du XXIe, parlait de la société. Il dessinait ce qu’il y avait sous le vernis, des gens avec un gros nez, un peu moches. Là, on est sous une énorme chape de vernis et ça va être difficile pour moi.
C’est-à-dire ?
Est-ce vraiment le moment de faire Charlie alors qu’on est dans l’émotion ? Est ce opportun de le faire vite pour répondre à la symbolique de l’attentat ? Ce sont des questions que je pose. Répondre à la symbolique par la symbolique, ce n’est pas Charlie. Cette nuit, j’ai pensé à un dessin que je ne ferais certainement pas : une trace sur le sol pour montrer l’emplacement des victimes, avec une lunette dans un coin et juste une bulle qui dit “hahaha”, le tout sur fond noir. Ce n’est pas une super idée, parce que c’est l’idée que la symbolique m’impose.
La question que tu poses c’est “comment encore dessiner après ça?”
Oui. Et après ça, comment dessiner dans ce cadre-là. Dans ce Charlie fantasmé qui nous submerge.
Comment continuer Charlie Hebdo ?
La suite va être compliquée. Pour toutes les raisons que je viens de te donner et parce qu’on va être obligé de travailler sans les personnalités graphiques, politiques, éthiques et militantes de Charb, Tignous, Honoré et de tous les autres. Dans les moments difficiles où nous étions piégés par le fantasme de l’irresponsabilité, on s’en répartissait la charge. Aujourd’hui, reste Catherine, Willem, Coco et moi (et Riss blessé à l’épaule). Comment va-t-on se dépatouiller pour dépasser cette injonction symbolique avec quatre styles ? (Jul, qui avait quitté Charlie, les a rejoints pour participer au prochain numéro). Des gens nous proposent des dessins gratos. Mais est-ce qu’ils seront dans l’esprit Charlie ? L’esprit actuel existe depuis 22 ans. Ce journal existe grâce à la somme de ses personnalités.
As-tu toujours pensé qu’il fallait caricaturer le prophète ou, à un moment, as-tu eu le sentiment qu’un piège était en train de se refermer sur vous ?
Ce qui est marrant, c’est qu’on a continué à caricaturer Mahomet après 2007. Après la triple polémique 2007, 2011, 2012, Charb et Zineb El-Rhazoui ont même publié La vie de Mahomet en deux tomes. Cela n’a fait aucun bruit. On avait gagné. Charb voulait aller au bout de ce projet, droit dans ses chaussures de trekking (rires) et ses pantalons militaires tout moches qu’il aimait. Charb estimait qu’on pouvait continuer à faire tomber les tabous et les symboles. Sauf qu’aujourd’hui, nous somme le symbole. Comment détruire un symbole qui est soi-même ?
Je ne sais pas.
Moi non plus. Je ne trouverais pas la réponse cette semaine et je ne suis pas sûr de la trouver un jour. Nous allons sortir Charlie. Je vais me forcer. Je vais penser aux copains morts, mais qui ne sont pas tombés pour la France ! Aujourd’hui, on a l’impression que Charlie est tombé pour la liberté d’expression. Nos copains sont juste morts. Nos copains qu’on aimait et dont on admirait tellement le talent.
Jeannette Bougrab, la compagne de Charb, très émue, a estimé sur BFMTV qu’ils méritaient d’entrer au Panthéon.
Charlie c’est l’inverse. Et puis ça n’a pas changé grand chose pour Marie Curie d’entrer au Panthéon.
Cela fait une belle cérémonie…
Je n’étais pas à la manifestation spontanée du 7 janvier. Des gens ont chanté la Marseillaise. On parle de la mémoire de Charb, Tignous, Cabus, Honoré, Wolinski : ils auraient conchié ce genre d’attitude. Les gens s’expriment comme ils veulent mais il ne faut pas que la République ressemble à une pleureuse de la Corée du Nord. Ce serait dommage.
J’imagine que tu veux croquer le rassemblement de demain à cause de ce genre de considération ?
Je ne sais pas ce que ça va donner. On ne va pas en reportage avec ses a priori, on ressent et on fait avec ce qu’il y a. Il y aura certainement des belles choses, des pleurs, des joies et peut être des absurdités. En même temps, cela montrera le changement de nature de Charlie : ces gens qui nous soutiennent maintenant qu’on est mort, qui ne nous ont pas toujours lu, pas toujours suivi. Je ne leur en veux pas. On n’était pas là pour convaincre l’ensemble de la population.
En novembre dernier, Charb avait lancé un appel à souscription pour sauver Charlie. Vous étiez bien seuls…
On était tout seuls depuis un petit moment. Depuis la troisième affaire liée à Mahomet. Toutes ces histoires ont créé tellement de fantasmes sur la dangerosité de l’athéisme de Charlie, son islamophobie. On était juste de joyeux incroyants. Tous ceux qui sont morts étaient de joyeux incroyants. Et là, ils sont nulle part. Comme tout le monde.
Qu’est ce que tu penses du fait que Manuel Valls n’a pas convié Marine Le Pen au “rassemblement républicain” de demain ?
Je m’en branle.
Est ce que tu as l’impression qu’on essaie de récupérer Charlie ?
Honnêtement, qu’est ce que tu veux récupérer ? Après, il y a ce grand élan. Mais dans un an, que restera-t-il de ce grand élan plutôt progressiste sur la liberté d’expression ? Est ce qu’il va y avoir des aides à la presse particulières ? Est ce que des gens vont s’opposer à la fermeture des journaux ? Des kiosques ? Est ce que les gens vont acheter des journaux ? Que restera-t-il de cet élan ? Peut-être quelque chose. Mais peut-être rien.
Comment allez vous travailler ?
On va continuer à faire nos bonshommes. Notre boulot de dessinateur est de mettre le petit bonhomme au coeur du dessin, de traduire l’idée qu’on est tous des petits bonhommes et qu’on essaie de se démerder avec ça. C’est ça le dessin. Ceux qu’on a tué étaient juste des gens qui dessinaient des bonhommes. Et aussi des bonnes-femmes.
Et c’est beaucoup demander à des petits bonhommes de sauver la République ?
Exactement.
ourageons joyeusement
[ACAB] Le procès du Jura Libertaire
Posted on 12 mai 2015 by juralib[ACAB] Le procès du Jura LibertaireDans l’après-midi du mardi 5 mai 2015, après presque cinq ans d’enquête et de procédure, le Jura Libertaire – en la personne de son responsable légal – passait en procès devant les juges de la 17e chambre du Palais de justice de Paris, pour avoir informé ses lecteurs, en juillet 2010, des menées policières qui furent la cause directe de la révolte des habitants du quartier de la Villeneuve à Grenoble, en republiant simplement la seule « enquête journalistique » digne de ce nom sur ces événements, autopubliée anonymement sur Indymedia Grenoble – et qui entre autres vérités déplaisantes pour la flicaille grenobloise, contenait ces quelques lignes présumées « injurieuses et diffamatoires » envers la maison Poulaga tout entière, qui donc, porta plainte en bonne et due forme, et l’annonça même publiquement par voie de presse (faisant ainsi exploser les compteurs de fréquentation du Juralib) en la personne du ministre de l’Intérieur alors en exercice, ce dégoûtant Hortefeux incapable de réfréner ses éructations racistes, plainte relayée par le procureur de la République :« On en oublierait presque que la BAC est une bande (armée) de criminels » ;
« L’IGPN, le service d’inspection de la police nationale (aussi appelé “police des polices”), dont la principale fonction est de couvrir les poulets qui assassinent a déjà pondu son rapport » ;
« L’occasion pour le ministre de la police de témoigner tout son soutien à ses troupes d’assassins » ;
« Les flics, eux, ont non seulement eu l’intention de tuer, mais ils tuent. »À en juger par la mine outrée des magistrats, ces propos on ne peut plus consensuels parmi le peuple au nom duquel ils officient, pourraient donc être condamnables, et peut-être même plus choquants et scandaleux que l’infiltration massive de fascistes dans les rangs des forces de l’ordre dit « républicain », les contrôles au faciès et les insultes racistes, les tortures dans les commissariats, les adolescents terrorisés laissés passivement griller dans le transformateur électrique où ils espéraient trouver refuge contre l’arbitraire, l’alliance sinon la fusion avec le crime organisé pour arrondir les fins de mois, l’IGPN qui est à la BAC ce que la BAC est aux dealers de rue qu’elle rackette, sans oublier l’instrumentalisation de la justice par l’abus caractérisé des notions d’outrage et rébellion visant à transformer les victimes de la police en délinquants.Après avoir rappelé que l’auteur des phrases incriminées n’a pu être identifié par les enquêteurs, ni non plus aucun responsable de leur publication originale, et que le Jura Libertaire est donc poursuivi en quelque sorte par hasard, en manière de bouc émissaire de l’impuissance du ministère, le président ergote sur le terme d’« assassins » employé pour désigner les tueurs de la BAC, terme qui équivaudrait à dénoncer perfidement la préméditation du meurtre de Karim Boudouda, autrement dit à diffamer ses meurtriers en les traitant d’assassins. On croit rêver.Le Jura Libertaire répond qu’étant donné les circonstances dramatiques et la nécessité de l’information dans un contexte où tous les médias reproduisaient sans le moindre recul critique les communiqués de la police, il n’a certes pas plus songé que l’auteur aux précautions oratoires, qualificatifs précis et autres conditionnels qu’emploient les professionnels du journalisme (et qui soit dit en passant leur permettent de diffamer allégrement n’importe qui).Il semble que quelque malicieux esprit invisible se soit décidé à achever de tourner tout à fait ce procès en ridicule : deux gendarmes armés d’un parapluie pour cette mission spéciale, interviennent alors pour repousser le battant d’une petite fenêtre ouverte à près de quatre mètres de hauteur, cause probable d’un désagréable courant d’air qui, depuis quelque temps, faisait s’agiter les magistrats.Le plaignant, c’est-à-dire le ministre de l’Intérieur, désormais Bernard Cazeneuve, l’homme à tout faire de la Marine nationale et du lobby nucléaire – ayant à ce titre moins de goût que ses dignes prédécesseurs pour flatter les bas instincts des syndicats de flics –, qui il y a peu proclamait à l’Assemblée que « par principe » il ne croit rien de ce qui paraît dans la presse, n’ayant évidemment pas prévu de venir s’abaisser à expliquer au tribunal pourquoi il lui fait perdre son temps en ayant relayé jusqu’au procès une plainte aussi mal fondée, Bernard Cazeneuve donc, ayant pris soin de ne pas se constituer partie civile, la parole est donnée aux deux témoins de la défense.Le même courant d’air frais rouvre soudain la même petite fenêtre, réduisant à néant les efforts gendarmesques.Amal Bentounsi est là pour rappeler comment son frère Amine a été assassiné par la BAC d’une balle dans le dos, comment l’enquête de police a été trafiquée et sabotée, comment elle-même a été accusée de « diffamation envers une administration publique » pour avoir appelé, dans une parodie de clip de recrutement, « ceux qui veulent être au-dessus des lois » à s’engager dans la police, puis relaxée à la demande même du ministère public qui reconnaissait par-là le caractère attentatoire à la liberté d’expression de cette répugnante procédure menée à l’encontre d’une jeune femme révoltée contre l’impunité dont jouissent le meurtrier de son frère et ses complices – impunité qui encourage évidemment la récidive. « Il y a encore eu trois morts au mois de mars », déplore Amal Bentounsi. Mais ce sont des réalités plus triviales qui font frissonner les magistrats.Débarque alors, pour remettre dans le droit chemin cette fenêtre rebelle, ce qui ressemble à un commando des services techniques du Palais, trois ouvriers en bleu de travail et un expert en costard équipés d’une échelle et – sait-on jamais – d’une perceuse et d’un rouleau de gaffeur, qui ne mettent pas cinq minutes à comprendre toutes les données du problème, et à y remédier sans se tromper d’outil. Ce procès nous aura ainsi au moins offert cet exemple vivant et curieux de l’action de l’État, capable de mobiliser un total de six fonctionnaires pour tourner la poignée d’une fenêtre, comme pour illustrer la justesse des thèses anarchistes les plus radicales qui affirment qu’une seule personne aurait suffi, sans qu’il soit même besoin de la salarier aux frais de la collectivité.Mathieu Rigouste prend la parole en tant que « chercheur en sciences sociales », pour remettre en cause le qualificatif de « bavure » accidentelle et fortuite pour un phénomène qui se répète environ une fois par mois en moyenne depuis de trop nombreuses années. Il revient rapidement sur les origines de la BAC, issue des unités de « pacification » des bidonvilles qui furent en première ligne de la « bataille de France » pendant la guerre d’Algérie, et évoque la restructuration de l’appareil militaro-policier, dit « sécuritaire », qui est allé jusqu’à théoriser une stratégie « proactive » consistant à générer des désordres localisés pour les réprimer, dans le but de soutenir la croissance industrielle du secteur. Les meurtres commis par la police seraient donc bien qualifiables d’assassinats, en ce sens qu’ils sont prévus et souhaités par les marchands de matériel anti-émeute, de la matraque à l’hélicoptère en passant par le flash-ball et le canon à eau, qui s’enrichissent de l’extension de la souffrance et de la violence. On peut douter qu’un tel raisonnement puisse trouver son chemin dans une cervelle de juge ; toujours est-il que les magistrats de la 17e firent ce jour-là bonne figure, et même honneur à leur corporation, en se montrant très attentifs, et en ne trouvant rien à redire aux propos de Mathieu Rigouste (quoique le plus jeune d’entre eux sembla un moment sur le point d’en manger ses lunettes).
VOIR LE DOCUMENTOn passe à l’examen de la personnalité du prévenu, chômeur déjà condamné à une amende en 2008 pour délit d’outrage à nabot pétainiste, aucune mention n’étant faite des opinions politiques défendues par le Jura Libertaire, ni même de sa désinvolture en matière de respect du droit d’auteur. Manifestement, rien de tout ce qui aurait pu servir à étayer un tant soit peu le dossier d’accusation n’est reproché au Jura Libertaire, renforçant l’impression d’une enquête officielle franchement bâclée. Mais que fait la police ? Ah oui c’est vrai, elle est trop occupée à tuer et mutiler dans les quartiers, afin de soutenir la croissance du CAC 40.La jeune procureure se décidant enfin à lever le nez de sa Pratique du droit de la presse de Maître Bigot, passe à l’attaque, ambitieuse : « Il s’agit dans cette affaire, madame et messieurs les magistrats, de définir l’écart entre la liberté d’expression et le respect dû aux fonctionnaires de police. » S’employant à faire refuser au Jura Libertaire le bénéfice de son évidente bonne foi, elle revient sur les quatre critères jurisprudentiels qui définissent cette « bonne foi » : la légitimité, la prudence dans les propos, le préalable d’une enquête sérieuse et l’absence d’animosité personnelle. Elle reconnaît dans cette affaire la légitimité de la publication et l’absence d’animosité personnelle contre les baqueux de Grenoble, mais prétend contester le sérieux de l’enquête et ne voit aucune prudence dans le propos. À l’en croire, on n’aurait le droit d’être un peu véhément dans la dénonciation des crimes de la police que si celle-ci a abattu au préalable un de nos proches : « Amal Bentounsi n’a pas à faire preuve de prudence, et n’avait pas à faire d’enquête sérieuse car sa liberté de ton est un cri de douleur, dans cette affaire c’est différent ! » (On voit ici comment la relaxe dont a bénéficié Amal Bentounsi sert maintenant à nier qu’elle ait pu faire une « enquête sérieuse », alors que l’enquête qu’elle a menée sur les conditions de la mort de son frère fut précisément la seule sérieuse – au contraire de la pseudo-enquête bidon de l’IGPN.) Étant donné le niveau de revenus du prévenu, la proc réclame sa condamnation à une amende de deux cents euros.Maître Dominique Noguères, avocate de la défense, rappelle les détails les plus choquants de la mort de Karim Boudouda, qui après avoir reçu une balle en pleine tête fut laissé agonisant au sol pendant quatre heures, sous le regard des flics se félicitant de leur exploit – détails qui furent la cause directe de la révolte des habitants de la Villeneuve et de la haine envers ces monstres qui, craignant de légitimes représailles, demandèrent en urgence leur mutation loin du quartier. Elle revient sur le contexte, cette campagne médiatique « sécuritaire » qui culmina dans l’hystérique « discours de Grenoble » prononcé par l’autre pantin présidentiel (où il déclara la « guerre » aux délinquants, aux sans-papiers et aux Roms, ces derniers comme boucs émissaires de l’attaque de la gendarmerie de Saint-Aignan par d’excellents citoyens français), contexte d’outrance verbale généralisée qui ne pouvait que produire quelques écarts de langage en réplique, de la part de ceux qui se refusaient à hurler avec les loups. Quant à la confiance qu’il faudrait accorder aveuglément à la police des polices : « Nous autres praticiens savons bien qu’il est impossible de mener à terme les procédures contre l’IGPN. » (Les praticiens baissent la tête.) Répondant à l’argumentaire de la procureure, Maître Noguères s’inquiète d’une définition trop restrictive de « l’enquête sérieuse » basée sur des « sources sérieuses », qui dans le cas de crime policier risquerait d’entraver la manifestation de la vérité ; et conteste « l’imprudence » de propos qui ne faisaient que refléter la réalité vécue par un grand nombre d’habitants du quartier de la Villeneuve, et la libre opinion de bon nombre d’habitants de ce pays.Fin du spectacle. Le verdict sera rendu dans l’après-midi du 16 juin 2015.Les amis du Jura Libertaire, le 12 mai 2015
http://juralib.noblogs.org/
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: liberté de la presse.fr
Déjà 300.000 signatures pour la pétition d'Elise Lucet sur le "secret des affaires"
http://www.franceinfo.fr/emission/info-medias/2014-2015/infos-medias-du-16-06-2015-16-06-2015-07-25
>>>Les députés européens ont adopté ce mardi en commission un projet de directive sur le "secret des affaires". Ce texte, qui vise à lutter contre l’espionnage industriel, inquiète les journalistes. Une pétition lancée par Elise Lucet a déjà recueilli 300.000 signatures.
Chacun doit prendre conscience que tous les citoyens sont concernés" renchérit Fabrice Arfi. "Ce n’est pas un réflexe de journalistes pour journaliste, c’est un choix de société. Est-ce qu’on veut que la presse soit le relais plus ou moins complaisant des communiqués de presse ? Ou est-ce qu’on veut que la presse puisse révéler des informations que le public ne connaissait pas ?"
http://www.franceinfo.fr/emission/info-medias/2014-2015/infos-medias-du-16-06-2015-16-06-2015-07-25
Re: liberté de la presse.fr
met sa la même si pas liberté de la presse ... mais bon pas de post spécifique trouver (ou un bien vieux )
http://www.article11.info/?Toucher-le-fond-Sur-les-attentats#pagination_page
Toucher le fond – Sur les attentats djihadistes des 7, 8 et 9 janvier à Paris et leurs suites
http://www.article11.info/?Toucher-le-fond-Sur-les-attentats#pagination_page
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: liberté de la presse.fr
la on touche la "liberté de la presse" sa s'acharne sur les media alter en ce moment ,même quand la justice fini par elle même ce désavouer^^: voir post sur iataa
http://www.taranisnews.com/post/123641407843/un-photographe-de-taranisnews-perquisitionne-aJe vous préviens immédiatement : le scénariste de cette histoire est vraiment nul. C’est un coup de félonie dont on n’a pas l’habitude, en tout cas pas venant de la Police Judiciaire. Surtout quand il s’agit d’une équipe de choc, un véritable commando composé « d’officiers spécialisés dans le numérique » transférés en toute hâte depuis Paris pour découvrir qui sont les auteurs du blog « Vengeance contre la Police ». Après plusieurs semaines d’enquête, des dizaines d’injonctions envoyés à l’hébergeur « NoBlogs » (qui n’a visiblement pas répondu favorablement puisque le site est toujours en ligne à ce jour) : c’est choux blanc.
Ce n’est pas non plus la planque des services de renseignements (découverte en pleine flagrance par des militants de la « Maison de la grève » à Rennes durant la période qui a suivie l’affaire du blog et celle du procès en appel de la mort de Zyed et Bouna), qui a amené les enquêteurs sur la piste du/des auteurs de ce trombinoscope numérique. Initiative par ailleurs assez unanimement condamnée par les milieux militants et politiques locaux, toute chapelle confondue. Force est de constater que les efforts mis en place par les services spéciaux et les enquêteurs chevronnés vis-à-vis de la « mouvance d’extrême gauche rennaise » tendance « ultragauche-zadiste-anarcho-autonome-antifa-squateur-anticapitaliste » (présumé comme étant le terreau probable abritant l’instigateur du site), n’ont jamais mené à la découverte du/des véritables auteurs du blog.
Et soudain c’est le coup de théâtre ! Ce jeudi 11 juin 2015 à 9h du matin, le photographe, journaliste et collaborateur de TaranisNews pour la région ouest, Vincent Feuray, était attendu à la sortie de son travail de nuit par la police. Celle-ci l’a placé immédiatement en garde à vue et a procédé à une perquisition de son domicile. Vincent est accusé (à sa grande surprise) d’être l’auteur du blog. Il observe impuissant les officiers saisir tout son matériel informatique : ordinateurs, disques durs, clefs USB, smartphone, CD, DVD, et c’est à peine s’ils n’ont pas pris la PlayStation.
Vincent est un Journaliste indépendant qui travaille pour plusieurs agences de presse, notament Taranis et Andia. Comme il conserve ses archives dans des disques durs (notament celles qui n’ont jamais été publiées), et qu’il a couvert beaucoup de manifestations ces derniers mois dans le cadre de son travail (celles « contre les violences de la Police » à la suite de la mort de Remi Fraisse, ou contre l’aéroport de Notre Dame des Landes à Nantes), la saisie de son matériel informatique est une mine d’or pour ceux qui procèdent à l’identification des manifestants. Est-ce la véritable raison pour laquelle on a prétexté qu’il soit l’auteur du blog : saisir ses rushs ?
Le problème c’est que tout cela n’aurait jamais du se produire. Tout simplement parce que Vincent est un journaliste … Et il n’est pas question ici de profiter d’un privilège quelconque face à la justice : c’est une question de protection des sources. Il ne possède pas la carte de presse (comme 95% des stagiaires en journalisme, plus de la moitié des journalistes indépendants et 90% de nos collaborateurs), et se situe dans cette foutue « zone grise » du journalisme « pas encore encarté ». Alors, les officiers ont cru bon de prétexter que Vincent est un vulgaire militant, s’asseyant tranquillement sur le droit et la liberté de la Presse. Saisissant donc l’intégralité de son travail et de sa vie privée.
Pourtant il y a un mois, Vincent, Emmanuel Brossier, Kévin Niglaut (également collaborateurs de Taranis News à Rennes), d’autres journalistes rennais et moi-même rencontrions les pontes de la Police, de la Gendarmerie Mobile et de la Direction de la Sécurité Publique, au club de la presse de Rennes. Le thème était « Les relations entre la Police et la Presse dans les manifestations ». Une réunion déclenchée suite aux évènements de l’automne dernier ou certains d’entre-nous avaient été blessés par les armes de la Police (dont l’auteur de ces lignes), et avaient portés plaintes à l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN). Vincent était alors parfaitement considéré comme un journaliste par les représentants du commandement régional de la Police et de la Gendarmerie. Ils ont même déclarés reconnaitre la qualité de son travail, après avoir plaisanté sur le fait de s’être déjà croisé sur le terrain. Là on se dit que quelque chose cloche, vous ne trouvez pas ?
Finalement Vincent n’aura passé que 6h en garde à vue. Il en sortira en milieu d’après-midi. Juste le temps de saisir ses empreintes, de prélever son ADN et d’écrire un procès-verbal, en gros. S’il existait vraiment des soupçons le désignant comme l’auteur du blog « Vengeance contre la Police », vous ne pensez pas que les enquêteurs l’auraient un peu plus « cuisiné » ? Sachant qu’ils avaient au bas mot 48h pour le faire, c’est étonnant …
Alors ok, vous savez quoi ? J’ai une seule question : à quel point les soupçons qui pèsent contre Vincent seraient-ils à ce point à charge pour qu’ils justifient la saisie intégrale de son matériel informatique ; Sachant qu’il est un journaliste en activité sur des sujets aussi sensibles que les ZAD, les squats, les migrants, et les récentes manifestations contre les violences de la Police ? Quand à l’éventualité que la démarche soit sincère, que la Police Judiciaire en soit arrivée à croire que notre collaborateur était véritablement l’auteur du blog, je pense qu’il y a de quoi s’inquiéter pour notre sécurité et la qualité de la formation de nos enquêteurs …
De très importantes questions relatives à la liberté de la presse se posent au travers de cette affaire.
Nous soutenons évidement notre collaborateur et ne croyons pas une seconde qu’il puisse être accusé sur la base de preuves tangibles. Nous nous associerons logiquement à toutes les démarches qui seraient engagées par les « Clubs de la Presse », les syndicats de journalistes ou les autres médias sur ce dossier.
Ce « blog » dont nous n’avions d’ailleurs même pas évoqué l’existence au moment de sa publication, tellement nous jugions qu’il ne méritait aucune publicité. Les familles innocentes, ça n’a rien à faire dans un combat politique ; On ne s’y attaque pas, point final. Nous condamnons l’initiative qui a amené à la création de ce blog (pour ceux qui ne l’auraient pas compris), parce qu’elle est lâche et stupide.
Quant à saisir l’intégralité du travail d’un journaliste sous un prétexte fallacieux, au mépris de la constitution, de la loi et des usages, et surtout pour des raisons politiques ; Cela n’est pas faire preuve de beaucoup plus de courage et d’intelligence.
Gaspard GLANZ
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: liberté de la presse.fr
”Informer n’est pas un délit”, les menaces s’accumulent contre le journalisme d’investigation
http://www.lesinrocks.com/2015/09/30/actualite/informer-nest-pas-un-delit-les-menaces-saccumulent-contre-le-journalisme-dinvestigation-11777944/
>>>Défendre le droit à l’information face à la culture de l’opacité, solidement implantée en France, pays du secret d’Etat. Seize journalistes d’investigation de tous horizons se sont réunis pour dénoncer les innombrables entraves que les puissances financières et politiques multiplient contre leurs enquêtes.
http://www.lesinrocks.com/2015/09/30/actualite/informer-nest-pas-un-delit-les-menaces-saccumulent-contre-le-journalisme-dinvestigation-11777944/
Re: liberté de la presse.fr
Faire sauter le verrou médiatique
http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/HALIMI/53932
>>>De quoi s’agit-il ? Du perfectionnement d’un verrou médiatique susceptible de disqualifier tout projet contraire au pouvoir des actionnaires.
Au fond, pourquoi en serait-il autrement dès lors que les propriétaires des médias sont aussi, de plus en plus, les architectes des concentrations industrielles et les bénéficiaires de gigantesques capitalisations boursières ? En France, par exemple, six des dix principales fortunes nationales — la première, la cinquième, la sixième, la huitième, la neuvième et la dixième — sont désormais détenues par des propriétaires de groupes de presse
http://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/HALIMI/53932
Re: liberté de la presse.fr
http://www.bastamag.net/Est-il-encore-permis-d-informer-sur-les-activites-du-groupe-BolloreEst-il encore permis d’informer sur les activités du groupe Bolloré ?
L’audience du procès en diffamation que le groupe Bolloré intente à Bastamag se déroulera le jeudi 11 février, à la 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris, à partir de 13h. L’audience sera publique. Ce procès pose plusieurs questions essentielles sur la liberté d’informer, en particulier sur les activités des multinationales.
niouze- Messages : 5054
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: liberté de la presse.fr
J'accuse
>>>
http://www.lefigaro.fr/vox/medias/2016/10/14/31008-20161014ARTFIG00271-le-senat-poursuit-son-combat-contre-la-liberte-d-expression-le-j-accuse-des-journalistes.php
>>>
http://www.lefigaro.fr/vox/medias/2016/10/14/31008-20161014ARTFIG00271-le-senat-poursuit-son-combat-contre-la-liberte-d-expression-le-j-accuse-des-journalistes.php
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