services publics ?

Ils ne se contentent plus de distribuer le courrier. Les facteurs relèvent aussi les compteurs à gaz ou portent les médicaments. Ce sont les nouvelles tâches assignées aux facteurs. Avec ces services, la Poste espère compenser la baisse du courrier : alors que le marché est totalement ouvert à la concurrence depuis le 1er janvier, les volumes de lettres devraient chuter de 30% d’ici 2015.
La Poste invente le facteur à tout faire.

Relever les compteurs de gaz, installer les adaptateurs TNT, la télévision numérique terrestre, ou des boîtiers de téléassistance au domicile des personnes âgées... La gamme de services baptisée "Facteurs services +" est née il y a plus d’un an.

Mais, depuis cet été les facteurs livrent aussi les médicaments.
Marie, 89 ans, fait appel à ce service plusieurs fois par mois. Elle habite une petite commune de 800 habitants, près d’Issoire dans le Puy-de-Dome. Un village sans pharmacie. "Sans la Poste, je ne pourrais pas rester chez moi " assure-t-elle. C’est le pharmacien qui prépare la livraison de médicaments et la dépose au bureau de poste. Cela lui coûte 4,20 euros. Libre à lui de les répercuter sur ses clients ou pas. Puis le facteur les distribue avec sa tournée.
Catherine Chazaly, factrice du Puy-de-Dôme, porte ainsi entre 2 et 6 paquets de médicaments par semaine. Cela officialise les petits services qu’elle rendait avant : "On le faisait, quand une personne âgée nous le demandait, reconnait-elle. Je suis contente, cela fait partie de ma charge de travail. Maintenant, je suis en règle, en accord avec tout le monde".

Pourtant, ces services démarrent timidement. 110 pharmacies en France ont signé une convention avec la Poste, pour le portage de médicaments. Toujours aucun contrat pour "Bonjour Facteur", service de visite à domicile des personnes âgées, lancé récemment.
Quant à tous les autres services (relevé de gaz, installation d’adaptateurs TNT,de boitiers de téléassistance...), qui existent depuis plus d’un an, "il est difficile d’établir un bilan" dit la Poste. Rien d’étonnant, selon Nicolas Galépides de Sud-PTT : "Le chiffre d’affaires que cela peu rapporter est mineur. On ne peut pas dire que ce soit un vrai relais de croissance pour compenser les baisses de volume du courrier, comme le dit la Poste".

Si ces nouveaux services peinent à décoller, comment la Poste peut-elle compenser la baisse du courrier ?
Pour Catherine Chazaly, la factrice du Puy-de-Dôme, la réponse est toute trouvée : les colis . " Dans les campagnes, ce que les gens ne trouvent pas ils le commandent par internet, raconte-elle. J’ai 3 fois plus de colis à livrer qu’il y a 5 ans".
L’ activité du colis devrait augmenter de 15 à 20 % d’ici 2015. Mais tous les facteurs ne distribuent pas les colis : en ville, notamment, c’est un service à part. Alors la Poste mise sur une autre piste : le courrier publicitaire. Elle veut développer ses services aux entreprises, par exemple proposer aux PME une aide pour concevoir, imprimer puis distribuer ces publicités.

Malgré tout, pour compenser la baisse d’activité, la Poste devra tailler dans ses effectifs. Mais en douceur, promet Nicolas Routier. Selon le directeur général du courrier, "aucun postier du courrier ne perdra son emploi. Nous ne remplacerons pas tous les départs en retraite, seulement un sur 3 ou sur 4 dans les prochaines années."

Il devrait y avoir 10.000 départs en retraite par an à La Poste, tous métiers confondus. En moyenne, 3.000 seront remplacés chaque année.

le courrier publicitaire.