Le canard enchainé

Le Canard Enchainé, 9 février 2011 a écrit:

L'état major égyptien son contrôle US


Le patron des armées américaines téléphone chaque jour à son collègue égyptien. Echanges d'infos, câlinothérapie, le premier indique au second ce qu'Obama attend de lui.

"Obama voulait que moubarak quitte le pouvoir, mais il n'a pas trop insisté, remarque un haut diplomate du quai d'Orsay. Il lui fallait ménager ses éminents alliés dans la région -Arabie Saoudite, Jordanie, Emirats et surtout Israël- Pour lesquels Moubarak est un partenaire tout à fait convenable" (sic).
Les attachés militaires français en poste à Washington en savent davantage. Selon les rapports qu'ils ont transmis à Paris, Obama est furieux de n'avoir rien vu venir. Alors que les services barbouzards US ( 16 agences de renseignements et quelque 100.000 fonctionnaires)consomment 100.000 milliards de dollars, dont 80 fourni par le seul pentagone, pour informer le Président. Colère confirmée, à mots couverts, dans l'émission télé "the daily show" par l'amiral Mike Mullen, le 3 février : "Nous avons été pris par surprise", a concédé ce grand chef des armées américaines qui venait pourtant de recevoir, à Washington, son homologue égyptien, le général Samo Ennan.
A la tête d'une délégation de 25 officiers, l'émissaire de Moubarak s'est vu alors confirmer le maintient de l'aide militaire que la grande Amérique accorde à son armée (35 milliards de dollars en trente ans). Séjour écourté car, le 29 janvier, cette petite troupe à dû repartir en catastrophe pour le Caire, quelques heures après la mise en place du couvre-feu.


Félicitations paternelles


De puis, faute de pouvoir maîtriser la situation par des circuits "plus politiques" (formule d'un diplomate US), Barack Obama a confié à l'amiral Mullen la mission de maintenir un contact quotidien avec le général Sami Ennan. Et, grâce aux relations qu'ils entretiennent dans les milieux militaires US, les attachés militaires français sont souvent informés du contenu de leurs conservations téléphoniques.
Ainsi, le 31 janvier dernier, Mike Mullen félicite son interlocuteur: " Les militaires égyptiens se comportent exceptionnellement bien (...). Je vous remercie d'exercer une influence stabilisante dans votre pays." De son côté, Sami Ennan informe l'Américain sur l'évolution de la crise, et confirme que son armée "n'ouvrira pas le feu."
Le 4 février, selon un rapport adressé à Paris par les attachés militaires français, Mike Mullen évoque avec ferveur "le professionnalisme de l'armée égyptienne." Avant d'ajouter, sur le ton paternel d'un chef dont on ne discute pas les ordres, ce que washington attend de Sami Ennan: "Je vous fait confiance pour garantir la sécurité du pays et la zone du canal de Suez." Obama et Mike Mullen pensent à tout...
Mais, à Washington comme à Paris, on se montre bien incapable de prédire ce qu'il adviendra des révoltes tunisienne ou égyptienne. Et, dans les services français, comme s'il s'agissait d'une épidémie, on parle de "contagion possible". Laquelle peut atteindre "l'ensemble du Maghreb, le Proche et le Moyen-Orient, si elle n'est pas canalisée (sic) à temps et surtout si la situation en tunisie et en Egypte restait incertaine." Pour un peu, on accuserait ces jeunes révoltés de mettre le feu au monde arabo-musulman.


Angoisses occidentales

En algérie, par exemple. La semaine dernière, selon la DGSE et les analyses du secrétariat général de la Défense nationale, on dénombrait 6 morts, 900 blessés, un millier d'arrestations, le saccages de nombreuses entreprises dont deux françaises. Et 6 immolations par le feu au Yémen, avec d'importantes manifestations. En Jordanie, le roi a nommé un nouveau premier ministre, mais les frères musulmans ont refusé d'entrer au gouvernement. Au Soudan, où le célèbre islamiste Omar el-béchir est au pouvoir depuis vingt et un ans, un mouvement jusqu'alors inconnu appelle, sur internet, à "faire comme nos frères en Tunisie et en Egypte."
La preuve est là: ces jeunes irresponsables ne savent pas ce qu'ils font.

C.A.

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Kadhafi, inquiet, a pris contact avec des groupes français, parmi lesquels Panhard, pour obtenir des équipements de sécurité et des blindés légers. En prévision d'éventuelles émeutes.

Le canard Enchainé, 16 février 2011 a écrit:

Couac!


En cabane, les enfants!

Solène et nancy, 12 ans chacune, ont construit, pendant les vacances de noël, une cabane dans le bois situé juste au dessus de leur maison, à Corneillla-de-Conflent, dans les pyrénées-Orientales. Comble de bonheur, un petit chat abandonné est venu se réfugier sous la bâche tendu entre les arbres, et les deux gamines se sont empressées de lui apporter lait, croquettes et affection.
Le 3 Janvier, une conseillère municipale leur rend une visite pas très amicale et le remet un message de la mairie, ordonnant aux [color:b86a=red]"organisateurs" de ce "camping sauvage" d'évacuer les lieux sous peine de verbalisation par la gendarmerie". La maire de la commune, Claudette Martinetto, approuve cette démarche: "il faut dissuader ceux qui veulent faire du cabanisme (sic!). Quand nous avons vu les restes du lait, nous avons cru que c'était un couple avec un bébé." En pareil cas, il ne serait pas plutôt judicieux d'appeler les services sociaux?
Le texte martial remis au deux gamines et écrit de la blanche main de Mme le Maire, explique peut-être cette soudaine application de la "tolérance zéro" : [color:b86a=red]"Ce campement illégal est établi sur un terrain privé dont le propriétaire fait partie du conseil municipal." Voilà qui explique tout!

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Le petit monde des cascadeurs de Disneyland, à Marne-la-Vallée, est tout retourné. Figurez vous que Minnie fait de l'œil, et même d'avantage, à Mickey. Le problème, c'est que Minnie n'est autre que la responsable des cascadeurs, et que Mickey,, son subordonné, reste insensible à ses charmes. Ce qui lui a valu de sérieux désagréments. La romance s'est achevé devant le conseil des prud'hommes. Puis devant la cour d'appel de Paris. Selon les témoignages de ses collègues, Mickey, Alias Gérard, a refusé le weekend au Puy-du-Fou proposé par sa chef, ainsi qu'une invitation à dîner le jour de Noël.
Mais pour Gérard, la coupe lorsque sa chef à décoré les murs de son bureau avec des photos de lui, torse nu, prise lors d'un moto-cross. Tirées à près de 80 exemplaires, elles étaient agrémentées d'annotations graveleuses que "le Canard" préfère censurer. Gérard a eu beau se plaindre au services des ressources humaines, personne n'a bougé une oreille, ni retiré les photos. Sa chef de services s'est ensuite amusée à modifier son emploi du temps au dernier moment, ce qui entraînera un ultime affrontement entre eux et vaudra à Gérard d'être licencié le 5 décembre 2006. "Il apparaît clairement, écrivent les juges, que [le pauvre Mickey] à été victime de harcèlement moral et sexuel à répétition de la part de sa supérieure..."
En juin dernier, la cour d'appel remet une couche et condamne la société Euro Disney à 15 000 Euros d'amende pour "préjudice moral et sexuel". Mais c'est bien le harcelé qui a été viré, tandis que la harceleuse occupe toujours le même poste.
Le service de communication d'Euro disney refuse de commenter "une affaire judiciaire en cours", car la chef des cascadeurs a formé un pourvoi en cassation. Après tout, dans un parc d'attractions, n'est-il pas naturel que Minnie cherche à attraper la queue du Mickey?


Jean-Yves Viollier

c'est bien qu'ils continuent à foutre une saine haine à tout le monde

le canard enchainé 2/03 a écrit:
stupeur et tremblement
15 novembre 2010 minuit . A Osny, une commune du val d'oise , mi cité champêtre, mi cité dortoir .Matthieu Anatole , rentre chez lui avec deux amis, quand déboule un fourgon de police. " Qu'est ce que vous foutez dans la rue ?" demande un flic qui a l'art du préambule. (...)
"vous êtes alcoolisés? -non ! - vous avez bu ?- Non !répète matthieu pourquoi? Vous sentez une odeur d'alcool sur moi ? - ouh la! si tu commence a répondre,ça va mal se passer " prévient une fliquette .
Trop tard. Son collègue est déjà passé en mode commando : il se glisse derrière Matthieu, lui serre le cou avec les deux mains et lui tacle les jambes. Le gamin tombe la tête la première.Syncope " vous êtes dingues font ses 2 copains - vous en voulez autant ?"
Quand matthieu se réveille, il est allongé à plat ventre dans le fourgon, seul avec un 3eme poulet. Menottes dans le dos, survêtement baissé jusqu'au genoux
"vous pouvez remonter mon pantalon ? - non. "
commissariat de cergy-prefecture. Matthieu descend en se dodelinant pour remonter son pantalon. Le flic qui l'a mis a terre le montre a la cantonade
"celui la, il a la haine des flics , c'est un con sa ce voit que c'est un con "
(...)18 heure de GAV fouille en caleçon. Un policier garde son blouson (...) Matthieu grelotte en T-shirt
(...) Audition a 9h45 . Une policière tapote sur son clavier , relève le nez examine les tresses de Matthieu qui est d'origine martiniquaise. "style : rasta ", consigne la fliquette et d'annoncer : " vous avez craché sur un policier - faux "proteste matthieu " c'est moi qu'on a agréssé. Un policier m'a étranglé. -impossible " balaie la poulette
(...) 18h30 fini la plaisanterie . Matthieu rentre chez sa mere , qui prend ses hématomes en photo et l'emmène porter plainte pour coup et blessures à la gendarmerie de Jouy-le- moutier.
(...)
Au tours des policiers de se faire des cheveux : le parquet de pontoise vient de classer sans suite la plainte pour "outrage et rebellion" , qui ne tenait psa la route. En revanche , la proc' semble flairer une bavure : elle a demandé une enquete disciplinaire à la Direction départementale de la sécurité publique.
Encore une "conne" qui a la "haine des flics"

Le Canard Enchainé du 4 Avril 2012 a écrit:

Sarko metteur en scène du show antiterroriste

Pour mieux prendre la pose du "président protecteur", le candidat voit des islamistes partout.
Il est soudain devenu urgent de les neutraliser... Sous l’œil des caméras.


"L'ordre de taper est venu d'en haut, de l’Élysée", confit un enquêteur qui était aux premières loges. C'est bien "sur commande du château" que la police est allée chercher, le 30 mars au petit matin, une vingtaine d'islamistes radicaux à Nantes, Toulouse, Bagnols-Sur-Cèze et ailleurs. Pour une très modeste opération antiterroriste, doublée, c'est l'essentiel, d'une magnifique opération de communication. Au palais de Justice de Paris, on n'en fait d'ailleurs pas mystère. Au point que certains magistrats moquent ouvertement les collègues spécialisés, retranché dans le bunker de la galerie Saint-Eloi: "Jamais les juges antiterroristes n'ont été aussi véloces." Ni aussi dociles?

C'est la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Parfait relais de l’Élysée, qui a fini, avec une petite dose de menace, par convaincre les magistrats d'organiser le "coup de filet" du 30 mars. "Les hommes de Squarcini (patron de la DRCI) nous ont demandé si on voulait risquer une nouvelle affaire Merah", témoigne un magistrat. "Vous savez, ont-ils insisté, le groupe que l'on surveille dispose d'un 11.43, la même arme qui a tué à Toulouse." Outre ce colt, un .357 Magnum à été retrouvé au domicile d'un des interpellés. Et également des kalachnikovs, dont Sarko a parlé sur les ondes en oubliant de préciser qu'elles étaient neutralisées, inutilisables.

"Nos patrons ont beaucoup insisté pour qu'on 'tape' le vendredi, ranconte un poulet de la DRCI. D'habitude, c'est le lundi, afin de nous laisser la semaine pour mener à bien les 96 heures de garde à vue." Explication: d'autres opérations sont programmées. Mais, cette fois, sans information judiciaire, sous le régime de l'enquête "préliminaire", c'est à dire sous l'autorité du parquet. Donc de la Chancellerie, donc de l’Élysée.

Le château n'a pas ménagé ses efforts pour faire de ce "coup de filet" un joli coup de pub au bénéfice du "président protecteur". Pour s'assurer que les caméras seraient bien postées au bons endroits, certaines rédaction, triées sur le volet, ont été avisées de l'opération la veille au soir. Comme l'atteste cette note émanant de l'Agence France-Presse:

"Paris, 30/03/2012 - 1016 - Voici un résumé des conférence de rédaction du matin pour la partie France-Vendredi (...). Le plus gros sujet aujourd'hui est le coup de filet dans les milieux islamistes, pour lequel les autorités avaient prévenu les journalistes dès hier pour lui donner un impact maximal."

Merveilleuse coordination: au moment même du coup de filet, Sarko assurait le service après-vente sur Europe 1. Un rendez-vous calé soixante-douze heures plus tôt et destiné officiellement à faire valoir la "bonne surprise" du déficit budgétaire. Le président candidat en a profité pour annoncer "d'autres opérations".

De police ou de Com'?

Didier Hassoux

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Des islamistes utiles


"C'est un vrai dossier", plaide un magistrat. Une information judiciaire à été ouverte le 8 mars sur un groupe de radicaux islamistes. Mais, en trois semaines, les enquêteurs avaient "à peine commencé à rassembler du matériel".

Certains membres de Forsane Alizza - Organisation dissoute par l'Intérieur en février - ont été placés sous surveillance: écoutes et filatures en tout genres. Dans leurs conversations, il était question d'"armes", de "djihad", de nominations d'"émirs" salafistes dans plusieurs régions françaises, et même "d'enlèvements"."Ce n'était pas totalement mûr, regrette un poulet de l'antiterrorisme. On a tapé trop tôt." A trois semaines de la présidentielle, tout de même...

Évidemment, Mohamed Merah et ses sept assassinats de Toulouse et Montauban ont tout précipité. Au sein du groupuscule radical, "il y a eu scission, rajoute un enquêteur. Une majorité des islamos ont dit: 'Ça va trop loin.' d'autres - cinq ou six excités, tout au plus - ont, au contraire, approuvé Merah. Encore un peu et ils s'entretuaient." Ouf! le drame a été évité.

Mais les flics qui ont organisé les arrestations à grand spectacle ont juste oublié un détail: les gendarmes n'ont pas été avertis de l'opération, même quand elle se déroulait chez eux. En Loire-Atlantique, par exemple, ils ont appris ce qui se tramait par les journalistes, qui, eux, étaient sur le pont. C'était l'essentiel, non?


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Merah en tenue camouflée


Dans son entretien fleuve à "Paris-Match", le candidat Sarkozy revient sur l'affaire Merah. C'était "Un délinquant de droit commun, affirme-t-il (...) il ne s'était jamais fait remarquer pour ses activités terroristes." Trois phrases plus loin, Sarkozy ajoute: "Il n'y avait pas de réseau autour de lui."

Message reçu cinq sur cinq: ce n'est pas la faute du président protecteur ni de ses services de renseignements d'élites si ce sournois n'a laissé aucune trace.

En 2006, Merah a 18 ans. C'est un petit voyou déjà condamné. Dès cette époque, les Renseignements généraux établissent une fiche à son nom, retrouvé par la chaîne M6. Dans cette note classée "S" (pour "Sûreté de l’État"), le "délinquant" est présenté "comme un membre de la mouvance islamiste radicale, susceptible de voyager et de fournir une assistance logistique à des militants intégristes". Comme son frère, il est soupçonné de fricoter avec un groupe de Toulouse", des amis Djihadistes. D'ailleurs, le 19 novembre 2007, il est repéré alors qu'il est en train de franchir la frontière espagnole pour rejoindre de joyeux camarades salafistes.

Ce bref rappel historique n'empêche pas Bernard Squarcini d'expliquer, dans "Le Monde" et "La Provence", que Merah s'est "autoradicalisé en prison tout seul en lisant le Coran" et qu'il "n'avait pas les attributs extérieurs du fondamentaliste". Rien de plus normal, donc, que les services ne l'aient pas repéré: ce n'est pas du jeu, il ne portait pas la barbe.

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