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Affaire de Tarnac

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JiyuU
Anaryax
niouze
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Affaire de Tarnac Empty intw de coupat

Message  niouze Mar 26 Mai - 1:03

on m'avait dit qu'en plus d'etre intelligent il etait drole (le "on" c'est le frere d'une connaissance a coupat) et franchement sa se dement pas
voici une interview de julien coupat dans le monde
Julien Coupat : "La prolongation de ma détention est une petite vengeance"

LE MONDE | 25.05.09 | 12h10 • Mis à jour le 25.05.09 | 12h33

Voici les réponses aux questions que nous avons posées par écrit à Julien Coupat. Mis en examen le 15 novembre 2008 pour "terrorisme" avec huit autres personnes interpellées à Tarnac (Corrèze) et Paris, il est soupçonné d'avoir saboté des caténaires SNCF. Il est le dernier à être toujours incarcéré. (Il a demandé à ce que certains mots soient en italique).


Comment vivez-vous votre détention ?

Très bien merci. Tractions, course à pied, lecture.

Pouvez-nous nous rappeler les circonstances de votre arrestation ?

Une bande de jeunes cagoulés et armés jusqu'aux dents s'est introduite chez nous par effraction. Ils nous ont menacés, menottés, et emmenés non sans avoir préalablement tout fracassé. Ils nous ont enlevés à bord de puissants bolides roulant à plus de 170 km/h en moyenne sur les autoroutes. Dans leurs conversations, revenait souvent un certain M. Marion [ancien patron de la police antiterroriste] dont les exploits virils les amusaient beaucoup comme celui consistant à gifler dans la bonne humeur un de ses collègues au beau milieu d'un pot de départ. Ils nous ont séquestrés pendant quatre jours dans une de leurs "prisons du peuple" en nous assommant de questions où l'absurde le disputait à l'obscène.

Celui qui semblait être le cerveau de l'opération s'excusait vaguement de tout ce cirque expliquant que c'était de la faute des "services", là-haut, où s'agitaient toutes sortes de gens qui nous en voulaient beaucoup. A ce jour, mes ravisseurs courent toujours. Certains faits divers récents attesteraient même qu'ils continuent de sévir en toute impunité.

Les sabotages sur les caténaires SNCF en France ont été revendiqués en Allemagne. Qu'en dites-vous?

Au moment de notre arrestation, la police française est déjà en possession du communiqué qui revendique, outre les sabotages qu'elle voudrait nous attribuer, d'autres attaques survenues simultanément en Allemagne. Ce tract présente de nombreux inconvénients : il est posté depuis Hanovre, rédigé en allemand et envoyé à des journaux d'outre-Rhin exclusivement, mais surtout il ne cadre pas avec la fable médiatique sur notre compte, celle du petit noyau de fanatiques portant l'attaque au cœur de l'Etat en accrochant trois bouts de fer sur des caténaires. On aura, dès lors, bien soin de ne pas trop mentionner ce communiqué, ni dans la procédure, ni dans le mensonge public.

Il est vrai que le sabotage des lignes de train y perd beaucoup de son aura de mystère : il s'agissait simplement de protester contre le transport vers l'Allemagne par voie ferroviaire de déchets nucléaires ultraradioactifs et de dénoncer au passage la grande arnaque de "la crise". Le communiqué se conclut par un très SNCF "nous remercions les voyageurs des trains concernés de leur compréhension". Quel tact, tout de même, chez ces "terroristes"!

Vous reconnaissez-vous dans les qualifications de "mouvance anarcho-autonome" et d'"ultragauche"?

Laissez-moi reprendre d'un peu haut. Nous vivons actuellement, en France, la fin d'une période de gel historique dont l'acte fondateur fut l'accord passé entre gaullistes et staliniens en 1945 pour désarmer le peuple sous prétexte d'"éviter une guerre civile". Les termes de ce pacte pourraient se formuler ainsi pour faire vite : tandis que la droite renonçait à ses accents ouvertement fascistes, la gauche abandonnait entre soi toute perspective sérieuse de révolution. L'avantage dont joue et jouit, depuis quatre ans, la clique sarkozyste, est d'avoir pris l'initiative, unilatéralement, de rompre ce pacte en renouant "sans complexe" avec les classiques de la réaction pure – sur les fous, la religion, l'Occident, l'Afrique, le travail, l'histoire de France, ou l'identité nationale.

Face à ce pouvoir en guerre qui ose penser stratégiquement et partager le monde en amis, ennemis et quantités négligeables, la gauche reste tétanisée. Elle est trop lâche, trop compromise, et pour tout dire, trop discréditée pour opposer la moindre résistance à un pouvoir qu'elle n'ose pas, elle, traiter en ennemi et qui lui ravit un à un les plus malins d'entre ses éléments. Quant à l'extrême gauche à-la-Besancenot, quels que soient ses scores électoraux, et même sortie de l'état groupusculaire où elle végète depuis toujours, elle n'a pas de perspective plus désirable à offrir que la grisaille soviétique à peine retouchée sur Photoshop. Son destin est de décevoir.

Dans la sphère de la représentation politique, le pouvoir en place n'a donc rien à craindre, de personne. Et ce ne sont certainement pas les bureaucraties syndicales, plus vendues que jamais, qui vont l'importuner, elles qui depuis deux ans dansent avec le gouvernement un ballet si obscène. Dans ces conditions, la seule force qui soit à même de faire pièce au gang sarkozyste, son seul ennemi réel dans ce pays, c'est la rue, la rue et ses vieux penchants révolutionnaires. Elle seule, en fait, dans les émeutes qui ont suivi le second tour du rituel plébiscitaire de mai 2007, a su se hisser un instant à la hauteur de la situation. Elle seule, aux Antilles ou dans les récentes occupations d'entreprises ou de facs, a su faire entendre une autre parole.

Cette analyse sommaire du théâtre des opérations a dû s'imposer assez tôt puisque les renseignements généraux faisaient paraître dès juin 2007, sous la plume de journalistes aux ordres (et notamment dans Le Monde) les premiers articles dévoilant le terrible péril que feraient peser sur toute vie sociale les "anarcho-autonomes". On leur prêtait, pour commencer, l'organisation des émeutes spontanées, qui ont, dans tant de villes, salué le "triomphe électoral" du nouveau président.

Avec cette fable des "anarcho-autonomes", on a dessiné le profil de la menace auquel la ministre de l'intérieur s'est docilement employée, d'arrestations ciblées en rafles médiatiques, à donner un peu de chair et quelques visages. Quand on ne parvient plus à contenir ce qui déborde, on peut encore lui assigner une case et l'y incarcérer. Or celle de "casseur" où se croisent désormais pêle-mêle les ouvriers de Clairoix, les gamins de cités, les étudiants bloqueurs et les manifestants des contre-sommets, certes toujours efficace dans la gestion courante de la pacification sociale, permet de criminaliser des actes, non des existences. Et il est bien dans l'intention du nouveau pouvoir de s'attaquer à l'ennemi, en tant que tel, sans attendre qu'il s'exprime. Telle est la vocation des nouvelles catégories de la répression.

Il importe peu, finalement, qu'il ne se trouve personne en France pour se reconnaître "anarcho-autonome" ni que l'ultra-gauche soit un courant politique qui eut son heure de gloire dans les années 1920 et qui n'a, par la suite, jamais produit autre chose que d'inoffensifs volumes de marxologie. Au reste, la récente fortune du terme "ultragauche" qui a permis à certains journalistes pressés de cataloguer sans coup férir les émeutiers grecs de décembre dernier doit beaucoup au fait que nul ne sache ce que fut l'ultragauche, ni même qu'elle ait jamais existé.

A ce point, et en prévision des débordements qui ne peuvent que se systématiser face aux provocations d'une oligarchie mondiale et française aux abois, l'utilité policière de ces catégories ne devrait bientôt plus souffrir de débats. On ne saurait prédire, cependant, lequel d'"anarcho-autonome" ou d'"ultragauche" emportera finalement les faveurs du Spectacle, afin de reléguer dans l'inexplicable une révolte que tout justifie.

La police vous considère comme le chef d'un groupe sur le point de basculer dans le terrorisme. Qu'en pensez-vous?

Une si pathétique allégation ne peut être le fait que d'un régime sur le point de basculer dans le néant.

Que signifie pour vous le mot terrorisme?

Rien ne permet d'expliquer que le département du renseignement et de la sécurité algérien suspecté d'avoir orchestré, au su de la DST, la vague d'attentats de 1995 ne soit pas classé parmi les organisations terroristes internationales. Rien ne permet d'expliquer non plus la soudaine transmutation du "terroriste" en héros à la Libération, en partenaire fréquentable pour les accords d'Evian, en policier irakien ou en "taliban modéré" de nos jours, au gré des derniers revirements de la doctrine stratégique américaine.

Rien, sinon la souveraineté. Est souverain, en ce monde, qui désigne le terroriste. Qui refuse d'avoir part à cette souveraineté se gardera bien de répondre à votre question. Qui en convoitera quelques miettes s'exécutera avec promptitude. Qui n'étouffe pas de mauvaise foi trouvera un peu instructif le cas de ces deux ex – "terroristes" devenus l'un premier ministre d'Israël, l'autre président de l'Autorité palestinienne, et ayant tous deux reçus, pour comble, le Prix Nobel de la paix.

Le flou qui entoure la qualification de "terrorisme", l'impossibilité manifeste de le définir ne tiennent pas à quelque provisoire lacune de la législation française : ils sont au principe de cette chose que l'on peut, elle, très bien définir : l'antiterrorisme dont ils forment plutôt la condition de fonctionnement. L'antiterrorisme est une technique de gouvernement qui plonge ses racines dans le vieil art de la contre-insurrection, de la guerre dite "psychologique", pour rester poli.

L'antiterrorisme, contrairement à ce que voudrait insinuer le terme, n'est pas un moyen de lutter contre le terrorisme, c'est la méthode par quoi l'on produit, positivement, l'ennemi politique en tant que terroriste. Il s'agit, par tout un luxe de provocations, d'infiltrations, de surveillance, d'intimidation et de propagande, par toute une science de la manipulation médiatique, de l'"action psychologique", de la fabrication de preuves et de crimes, par la fusion aussi du policier et du judiciaire, d'anéantir la "menace subversive" en associant, au sein de la population, l'ennemi intérieur, l'ennemi politique à l'affect de la terreur.

L'essentiel, dans la guerre moderne, est cette "bataille des cœurs et des esprits" où tous les coups sont permis. Le procédé élémentaire, ici, est invariable : individuer l'ennemi afin de le couper du peuple et de la raison commune, l'exposer sous les atours du monstre, le diffamer, l'humilier publiquement, inciter les plus vils à l'accabler de leurs crachats, les encourager à la haine. "La loi doit être utilisée comme simplement une autre arme dans l'arsenal du gouvernement et dans ce cas ne représente rien de plus qu'une couverture de propagande pour se débarrasser de membres indésirables du public. Pour la meilleure efficacité, il conviendra que les activités des services judiciaires soient liées à l'effort de guerre de la façon la plus discrète possible", conseillait déjà, en 1971, le brigadier Frank Kitson [ancien général de l'armée britannique, théoricien de la guerre contre-insurrectionelle], qui en savait quelque chose.

Une fois n'est pas coutume, dans notre cas, l'antiterrorisme a fait un four. On n'est pas prêt, en France, à se laisser terroriser par nous. La prolongation de ma détention pour une durée "raisonnable" est une petite vengeance bien compréhensible au vu des moyens mobilisés, et de la profondeur de l'échec; comme est compréhensible l'acharnement un peu mesquin des "services", depuis le 11 novembre, à nous prêter par voie de presse les méfaits les plus fantasques, ou à filocher le moindre de nos camarades. Combien cette logique de représailles a d'emprise sur l'institution policière, et sur le petit cœur des juges, voilà ce qu'auront eu le mérite de révéler, ces derniers temps, les arrestations cadencées des "proches de Julien Coupat".

Il faut dire que certains jouent, dans cette affaire, un pan entier de leur lamentable carrière, comme Alain Bauer [criminologue], d'autres le lancement de leurs nouveaux services, comme le pauvre M. Squarcini [directeur central du renseignement intérieur], d'autres encore la crédibilité qu'ils n'ont jamais eue et qu'ils n'auront jamais, comme Michèle Alliot-Marie.

Vous êtes issu d'un milieu très aisé qui aurait pu vous orienter dans une autre direction…

"Il y a de la plèbe dans toutes les classes" (Hegel).
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Affaire de Tarnac Empty Re: Affaire de Tarnac

Message  niouze Mar 26 Mai - 1:03

suite

pourquoi tarnac?

Allez-y, vous comprendrez. Si vous ne comprenez pas, nul ne pourra vous l'expliquer, je le crains.

Vous définissez-vous comme un intellectuel? Un philosophe ?

La philosophie naît comme deuil bavard de la sagesse originaire. Platon entend déjà la parole d'Héraclite comme échappée d'un monde révolu. A l'heure de l'intellectualité diffuse, on ne voit pas ce qui pourrait spécifier "l'intellectuel", sinon l'étendue du fossé qui sépare, chez lui, la faculté de penser de l'aptitude à vivre. Tristes titres, en vérité, que cela. Mais, pour qui, au juste, faudrait-il se définir?

Etes-vous l'auteur du livre L'insurrection qui vient ?

C'est l'aspect le plus formidable de cette procédure : un livre versé intégralement au dossier d'instruction, des interrogatoires où l'on essaie de vous faire dire que vous vivez comme il est écrit dans L'insurrection qui vient, que vous manifestez comme le préconise L'insurrection qui vient, que vous sabotez des lignes de train pour commémorer le coup d'Etat bolchevique d'octobre 1917, puisqu'il est mentionné dans L'insurrection qui vient, un éditeur convoqué par les services antiterroristes.

De mémoire française, il ne s'était pas vu depuis bien longtemps que le pouvoir prenne peur à cause d'un livre. On avait plutôt coutume de considérer que, tant que les gauchistes étaient occupés à écrire, au moins ils ne faisaient pas la révolution. Les temps changent, assurément. Le sérieux historique revient.

Ce qui fonde l'accusation de terrorisme, nous concernant, c'est le soupçon de la coïncidence d'une pensée et d'une vie; ce qui fait l'association de malfaiteurs, c'est le soupçon que cette coïncidence ne serait pas laissée à l'héroïsme individuel, mais serait l'objet d'une attention commune. Négativement, cela signifie que l'on ne suspecte aucun de ceux qui signent de leur nom tant de farouches critiques du système en place de mettre en pratique la moindre de leurs fermes résolutions; l'injure est de taille. Malheureusement, je ne suis pas l'auteur de L'insurrection qui vient – et toute cette affaire devrait plutôt achever de nous convaincre du caractère essentiellement policier de la fonction auteur.

J'en suis, en revanche, un lecteur. Le relisant, pas plus tard que la semaine dernière, j'ai mieux compris la hargne hystérique que l'on met, en haut lieu, à en pourchasser les auteurs présumés. Le scandale de ce livre, c'est que tout ce qui y figure est rigoureusement, catastrophiquement vrai, et ne cesse de s'avérer chaque jour un peu plus. Car ce qui s'avère, sous les dehors d'une "crise économique", d'un "effondrement de la confiance", d'un "rejet massif des classes dirigeantes", c'est bien la fin d'une civilisation, l'implosion d'un paradigme : celui du gouvernement, qui réglait tout en Occident – le rapport des êtres à eux-mêmes non moins que l'ordre politique, la religion ou l'organisation des entreprises. Il y a, à tous les échelons du présent, une gigantesque perte de maîtrise à quoi aucun maraboutage policier n'offrira de remède.

Ce n'est pas en nous transperçant de peines de prison, de surveillance tatillonne, de contrôles judiciaires, et d'interdictions de communiquer au motif que nous serions les auteurs de ce constat lucide, que l'on fera s'évanouir ce qui est constaté. Le propre des vérités est d'échapper, à peine énoncées, à ceux qui les formulent. Gouvernants, il ne vous aura servi de rien de nous assigner en justice, tout au contraire.

Vous lisez "Surveiller et punir" de Michel Foucault. Cette analyse vous paraît-elle encore pertinente?

La prison est bien le sale petit secret de la société française, la clé, et non la marge des rapports sociaux les plus présentables. Ce qui se concentre ici en un tout compact, ce n'est pas un tas de barbares ensauvagés comme on se plaît à le faire croire, mais bien l'ensemble des disciplines qui trament, au-dehors, l'existence dite "normale". Surveillants, cantine, parties de foot dans la cour, emploi du temps, divisions, camaraderie, baston, laideur des architectures : il faut avoir séjourné en prison pour prendre la pleine mesure de ce que l'école, l'innocente école de la République, contient, par exemple, de carcéral.

Envisagée sous cet angle imprenable, ce n'est pas la prison qui serait un repaire pour les ratés de la société, mais la société présente qui fait l'effet d'une prison ratée. La même organisation de la séparation, la même administration de la misère par le shit, la télé, le sport, et le porno règne partout ailleurs avec certes moins de méthode. Pour finir, ces hauts murs ne dérobent aux regards que cette vérité d'une banalité explosive : ce sont des vies et des âmes en tout point semblables qui se traînent de part et d'autre des barbelés et à cause d'eux.

Si l'on traque avec tant d'avidité les témoignages "de l'intérieur" qui exposeraient enfin les secrets que la prison recèle, c'est pour mieux occulter le secret qu'elle est : celui de votre servitude, à vous qui êtes réputés libres tandis que sa menace pèse invisiblement sur chacun de vos gestes.

Toute l'indignation vertueuse qui entoure la noirceur des geôles françaises et leurs suicides à répétition, toute la grossière contre-propagande de l'administration pénitentiaire qui met en scène pour les caméras des matons dévoués au bien-être du détenu et des directeurs de tôle soucieux du "sens de la peine", bref : tout ce débat sur l'horreur de l'incarcération et la nécessaire humanisation de la détention est vieux comme la prison. Il fait même partie de son efficace, permettant de combiner la terreur qu'elle doit inspirer avec son hypocrite statut de châtiment "civilisé". Le petit système d'espionnage, d'humiliation et de ravage que l'Etat français dispose plus fanatiquement qu'aucun autre en Europe autour du détenu n'est même pas scandaleux. L'Etat le paie chaque jour au centuple dans ses banlieues, et ce n'est de toute évidence qu'un début : la vengeance est l'hygiène de la plèbe.

Mais la plus remarquable imposture du système judiciaro-pénitentiaire consiste certainement à prétendre qu'il serait là pour punir les criminels quand il ne fait que gérer les illégalismes. N'importe quel patron – et pas seulement celui de Total –, n'importe quel président de conseil général – et pas seulement celui des Hauts-de-Seine–, n'importe quel flic sait ce qu'il faut d'illégalismes pour exercer correctement son métier. Le chaos des lois est tel, de nos jours, que l'on fait bien de ne pas trop chercher à les faire respecter et les stups, eux aussi, font bien de seulement réguler le trafic, et non de le réprimer, ce qui serait socialement et politiquement suicidaire.

Le partage ne passe donc pas, comme le voudrait la fiction judiciaire, entre le légal et l'illégal, entre les innocents et les criminels, mais entre les criminels que l'on juge opportun de poursuivre et ceux qu'on laisse en paix comme le requiert la police générale de la société. La race des innocents est éteinte depuis longtemps, et la peine n'est pas à ce à quoi vous condamne la justice : la peine, c'est la justice elle-même, il n'est donc pas question pour mes camarades et moi de "clamer notre innocence", ainsi que la presse s'est rituellement laissée aller à l'écrire, mais de mettre en déroute l'hasardeuse offensive politique que constitue toute cette infecte procédure. Voilà quelques-unes des conclusions auxquelles l'esprit est porté à relire Surveiller et punir depuis la Santé. On ne saurait trop suggérer, au vu de ce que les Foucaliens font, depuis vingt ans, des travaux de Foucault, de les expédier en pension, quelque temps, par ici.

Comment analysez-vous ce qui vous arrive?

Détrompez-vous : ce qui nous arrive, à mes camarades et à moi, vous arrive aussi bien. C'est d'ailleurs, ici, la première mystification du pouvoir : neuf personnes seraient poursuivies dans le cadre d'une procédure judiciaire "d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", et devraient se sentir particulièrement concernées par cette grave accusation. Mais il n'y a pas d'"affaire de Tarnac" pas plus que d'"affaire Coupat", ou d'"affaire Hazan" [éditeur de L'insurrection qui vient]. Ce qu'il y a, c'est une oligarchie vacillante sous tous rapports, et qui devient féroce comme tout pouvoir devient féroce lorsqu'il se sent réellement menacé. Le Prince n'a plus d'autre soutien que la peur qu'il inspire quand sa vue n'excite plus dans le peuple que la haine et le mépris.

Ce qu'il y a, c'est, devant nous, une bifurcation, à la fois historique et métaphysique: soit nous passons d'un paradigme de gouvernement à un paradigme de l'habiter au prix d'une révolte cruelle mais bouleversante, soit nous laissons s'instaurer, à l'échelle planétaire, ce désastre climatisé où coexistent, sous la férule d'une gestion "décomplexée", une élite impériale de citoyens et des masses plébéiennes tenues en marge de tout. Il y a donc, bel et bien, une guerre, une guerre entre les bénéficiaires de la catastrophe et ceux qui se font de la vie une idée moins squelettique. Il ne s'est jamais vu qu'une classe dominante se suicide de bon cœur.

La révolte a des conditions, elle n'a pas de cause. Combien faut-il de ministères de l'Identité nationale, de licenciements à la mode Continental, de rafles de sans-papiers ou d'opposants politiques, de gamins bousillés par la police dans les banlieues, ou de ministres menaçant de priver de diplôme ceux qui osent encore occuper leur fac, pour décider qu'un tel régime, même installé par un plébiscite aux apparences démocratiques, n'a aucun titre à exister et mérite seulement d'être mis à bas ? C'est une affaire de sensibilité.

La servitude est l'intolérable qui peut être infiniment tolérée. Parce que c'est une affaire de sensibilité et que cette sensibilité-là est immédiatement politique (non en ce qu'elle se demande "pour qui vais-je voter ?", mais "mon existence est-elle compatible avec cela ?"), c'est pour le pouvoir une question d'anesthésie à quoi il répond par l'administration de doses sans cesse plus massives de divertissement, de peur et de bêtise. Et là où l'anesthésie n'opère plus, cet ordre qui a réuni contre lui toutes les raisons de se révolter tente de nous en dissuader par une petite terreur ajustée.

Nous ne sommes, mes camarades et moi, qu'une variable de cet ajustement-là. On nous suspecte comme tant d'autres, comme tant de "jeunes", comme tant de "bandes", de nous désolidariser d'un monde qui s'effondre. Sur ce seul point, on ne ment pas. Heureusement, le ramassis d'escrocs, d'imposteurs, d'industriels, de financiers et de filles, toute cette cour de Mazarin sous neuroleptiques, de Louis Napoléon en version Disney, de Fouché du dimanche qui pour l'heure tient le pays, manque du plus élémentaire sens dialectique. Chaque pas qu'ils font vers le contrôle de tout les rapproche de leur perte. Chaque nouvelle "victoire" dont ils se flattent répand un peu plus vastement le désir de les voir à leur tour vaincus. Chaque manœuvre par quoi ils se figurent conforter leur pouvoir achève de le rendre haïssable. En d'autres termes : la situation est excellente. Ce n'est pas le moment de perdre courage.

Propos recueillis par Isabelle Mandraud et Caroline Monnot

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_elem ... 456,0.html

ps je l'ai pas mis sur resistance vu que maintenant je me refuse d'y mettre les pieds mais si il y est pas faudrait peut etre quand meme le mettre
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Affaire de Tarnac Empty Manif 21 juin Paris : communiqué de l'AFP

Message  Invité Lun 22 Juin - 20:46

Tarnac: manifestation à Paris contre la "répression d'Etat"



PARIS (AFP) — Plusieurs centaines de personnes, 700 selon la police, se sont rassemblées dimanche à Paris à l'appel du "Comité de soutien aux inculpés de Tarnac" pour dénoncer la "politique de répression" du gouvernement.

Le mouvement Alternative libertaire, la Fédération anarchiste, et le mouvement Scalp, ont participé à cette manifestation au centre de la capitale, entre la fontaine des Innocents et le centre Georges Pompidou.

Des affrontements avec les forces de sécurité ont eu lieu en fin de manifestation et six personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police: quatre pour des dégradations, deux pour des jets de projectile.

Des vitres du centre Georges Pompidou ont été touchées. Selon un communiqué de la préfecture de polices, "lors de la dispersion, des cagoules et des boules de pétanque ont été récupérées".

"Nous manifestons contre la politique de répression du gouvernement actuel, qu'il s'agisse de l'utilisation des lois anti-terroristes contre des trucs délirants, de la répression contre les militants et mouvements sociaux, ou encore des banlieues qui sont en état de siège au nom d'une lutte contre les bandes", a indiqué à l'AFP un militant de la Fédération anarchiste, Pierre, 24 ans.

"Il y a une volonté de criminaliser toutes les luttes", a estimé un adhérent de la Confédération nationale du travail (CNT, anarchiste), Fred, 35 ans.

Une banderole indiquait "Tarnac, l'arbre qui cache la forêt", en référence à l'affaire dans laquelle neuf personnes âgées 22 à 34 ans soupçonnées d'appartenir à un groupe ayant saboté des lignes TGV ont été mises en examen pour destructions et association de malfaiteurs, en relation avec une entreprise terroriste

Corinne Faugeron, maire-adjointe (Verts) du 4ème arrondissement, et Philippe Stanisiere, secrétaire adjoint des Verts dans le 11ème arrondissement étaient venus "soutenir les inculpés de Tarnac" et dénoncer la "régression des libertés".

De nombreux manifestants avaient également couvert leur visage, en réaction au décret "anti-cagoules" publié samedi dans le Journal officiel.

Une photo parmi beaucoup d'autres :
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Message  Anaryax Mar 23 Juin - 13:10

Y'aurais moyen d'avoir les liens ou tu peux chopper des photos ?
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http://dystopique.revolublog.com

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Message  Invité Mar 23 Juin - 18:32

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article87888
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Message  JiyuU Jeu 25 Juin - 0:12

A ces infos on peut signaler la gentille presence d'un helico comme a Strasbourg, des charges de crs a coté des touristes et le fait que franchement j'ai été surprise de la charge sur une "petite manif" en tout cas ça a interpellé les passants.
On a eu du pot dans le sens que l'on a pu se barrer sans trop de dégats. Faut suivre les 6 qui se sont fait embarquer.

et que maintenant faut plus penser que la moindre manif sera tranquille. ça m'apprendra a venir sans rien...
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Message  JiyuU Mer 1 Juil - 12:59

Video !!!

https://www.dailymotion.com/video/x9q9or_bal-masque-contre-le-terrorisme-det_news

<div><object width="480" height="405"><param name="movie" value="https://www.dailymotion.com/swf/x9q9or_bal-masque-contre-le-terrorisme-det_news&related=1"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed src="https://www.dailymotion.com/swf/x9q9or_bal-masque-contre-le-terrorisme-det_news&related=1" type="application/x-shockwave-flash" width="480" height="405" allowFullScreen="true" allowScriptAccess="always"></embed></object><br /><b><a href="https://www.dailymotion.com/video/x9q9or_bal-masque-contre-le-terrorisme-det_news">&quot;Bal Masqu&eacute;&quot; contre le terrorisme d'&eacute;tat-21 juin2009-Paris</a></b><br /><i>envoy&eacute; par <a href="https://www.dailymotion.com/ultrahumandignity">ultrahumandignity</a>. - <a href="https://www.dailymotion.com/fr/channel/news">L'info internationale vidéo.</a></i></div>
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Message  ivo Sam 24 Oct - 11:15

Affaire de Tarnac : le témoignage d’un des jeunes mis en examen
Jean-Baptiste Urbain - 08:30

Presque un an après l’interpellation de jeunes gens à Tarnac en Corrèze, soupçonnés de sabotages sur des lignes TGV, l’un des mis en examen témoigne sur France Info. Il en est convaincu : l’enquête s’oriente vers un non-lieu.

11 novembre 2008 : 150 policiers investissent le petit village de Tarnac, en Corrèze. Ils interpellent plusieurs jeunes gens qui vivent dans une ferme. D’autres sont arrêtés ailleurs en France. Tous soupçonnés d’être les auteurs d’une série de sabotages sur des lignes TGV.

Parmi ces personnes interpellées, neuf vont être mis en examen pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste". Cinq sont placés en détention provisoire. Et peu à peu, tous vont être remis en liberté. Jusqu’à Julien Coupat, considéré par les enquêteurs comme le chef du groupe, libéré en mai 2009.

Un an après, Mathieu, l’un des mis en examen, témoigne en exclusivité sur France Info. Il raconte les conditions du contrôle judiciaire, et se dit persuadé que l’enquête aboutira à un non-lieu.
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Message  niouze Sam 24 Oct - 16:46

on peut l'ecouter aussi sur le site de france info
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Affaire de Tarnac Empty Tarnac : la contre-enquête qui dérange

Message  ivo Lun 2 Nov - 12:46

Tarnac : la contre-enquête qui dérange
La défense pointe les anomalies et les contradictions des procès-verbaux de la police.

http://www.liberation.fr/societe/0101600696-tarnac-la-contre-enquete-qui-derange
Une enquête au point mort. Et aujourd’hui, une contre-enquête. Depuis un an, l’enquête du juge antiterroriste Thierry Fragnoli sur les sabotages des lignes TGV dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 n’a pas permis de découvrir ....
édition abonnés ..........

"Contre-enquête" de la défense dans l'affaire des sabotages SNCF
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-40789808@7-37,0.html
PARIS (Reuters) - La défense des suspects des sabotages de lignes de TGV en novembre 2008 produit ce qu'elle présente comme une "contre-enquête" susceptible de remettre en cause la version policière des faits.

Les arguments, présentés dans le quotidien Libération avant leur remise au juge d'instruction prévue dans la journée, tentent de mettre à mal la principale charge contre le présumé chef des activistes, Julien Coupat: sa présence avérée et reconnue sur les lieux d'un des sabotages.

Ses avocats relèvent ce qu'ils considèrent comme des incohérences dans les procès-verbaux de filature de la police.

Ces documents de police établissent que Julien Coupat et sa compagne Yldune Lévy se sont rendus le 7 novembre près d'un des lieux de sabotage de ligne de TGV, dans la campagne de la Seine-et-Marne, et y ont stationné en pleine nuit, au moment des faits. Le couple a reconnu les faits, expliquant qu'ils étaient sur place pour avoir des relations sexuelles.

Leurs avocats estiment que les traces de pneus et de pas relevés sur place ne correspondent pas à la voiture et aux chaussures de leurs clients. Ils ajoutent que le signalement du sabotage à l'endroit en question fait problème, sa notification à la SNCF ayant selon eux été retardée.

Julien Coupat, remis en liberté en mai après six mois et demi de détention, sa compagne et sept autres personnes restent mis en examen pour "destruction en réunion et association de malfaiteurs", le tout "en relation avec une entreprise terroriste", des crimes passibles des assises.

Julien Coupat est présenté par l'accusation comme le chef d'un mouvement d'ultragauche auquel sont imputés les sabotages commis par le placement de fers à béton sur des caténaires dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, ainsi que le 26 octobre 2008.

Ils nient les faits et se disent victimes d'une procédure politique, orchestrée selon eux par le gouvernement pour illustrer la théorie d'une menace terroriste de gauche.
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Message  ivo Lun 2 Nov - 19:05

Tarnac : La contre-enquête
France Info - 17:10
C’est une contre-enquête qui risque de faire désordre. Il s’agit de la contre-enquête menée par les avocats de la défense dans l’affaire du groupe de Tarnac, et publiée ce matin dans Libération. Ce groupe est accusé d’avoir saboté plusieurs lignes SNCF, il y a un an.

Mais le travail effectué par les avocats révèle des anomalies dans l’enquête menée par les policiers sur le terrain. Ils auraient menti et maquillé la vérité dans le but, d’après les avocats de la défense, de faire accuser Julien Coupat et ses amis de l’ultra gauche qui sont mis en examen dans ce dossier.

Anne Lamotte revient sur les origines de cette affaire : "nous sommes le 8 novembre 2008... sabotage à la SNCF... 4 lignes TGV du nord et de l’est sont endommagées... des crochets ont été installés sur les caténaires..." Trois jours plus tard, une vingtaine de personnes sont interpellées notamment à Tarnac un village de Corrèze d’un peu plus de 300 habitants. Certains sont très étonnés par l’arrivée soudaine de dizaines de policiers et de gendarmes ce jour là. Depuis, une contre-enquête est arrivée sur le bureau du juge d’instruction et c’est à lui de décider de la suite des évènements.

Gérard Coupat est le père de Julien Coupat. Il estime que cette contre-enquête ne change pas grand-chose parce qu’il était convaincu par tous ces éléments. "On voit bien qu’il y a manipulation" confie-t-il à Olivier de Lagarde. "Le juge continue à juger à charge et ne veut rien voir dans tout ce qui pourrait disculper les jeunes de Tarnac." "Cette affaire a été mise en place et est dirigée par Madame Alliot-Marie. L’affaire a été strictement menée de façon politique" accuse le père de Julien Coupat. "C’est au plus haut niveau que cela s’est passé et c’est pour cela qu’il est important que ce procès ait lieu" conclut-il.
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Message  ivo Mer 11 Nov - 10:53

Groupe de Tarnac: trois requêtes en nullité examinées à Paris
10/11/2009-[21:18] - AFP

PARIS, 10 nov 2009 (AFP) - La cour d’appel de Paris a examiné mardi une requête en nullité déposée par trois jeunes gens, aux rôles secondaires, mis en examen dans l’affaire des sabotages de lignes TGV commis en novembre 2008, a-t-on appris de source judiciaire.

Ces trois personnes, Ariah Thomas, Bertrand Devaux et Elsa Hauck, mis en examen il y a près d’un an pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" dans le cadre de cette enquête, ont déposé une requête en nullité de la procédure dont la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a entamé l’examen mardi. Celle-ci doit mettre sa décision en délibéré dont la date n’est pas encore fixé. Ces trois jeunes sont soupçonnés d’avoir tenu des rôles secondaires dans les sabotages de lignes TGV attribués par les enquêteurs à un groupe proche de l’ultragauche et réuni autour de la figure charismatique de Julien Coupat.
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Message  ivo Mer 11 Nov - 19:47

AFP, Mise a jour: 11/11/2009 12:54
Tarnac: un an après les sabotages, la qualification terroriste en question

Le 11 novembre 2008 au petit matin, la police antiterroriste interpelle une dizaine de jeunes présentés comme proches de l'ultra-gauche et soupçonnés d'avoir saboté des lignes TGV. Un an après, leurs avocats dénoncent une "opération politique" menée au nom de l'antiterrorisme.

Réunies sous le terme générique de "groupe de Tarnac", du nom d'un village corrézien qu'ils habitaient, neuf personnes âgées de 24 à 35 ans sont poursuivies depuis le 15 novembre pour ces sabotages de voies ferrées. Des actes qualifiés de terroristes par le juge d'instruction, Thierry Fragnoli, soutenu par le parquet, car ils visaient des transports publics.

Certains ont connu la détention provisoire, dont celui qui est présenté comme le "cerveau" du groupe, Julien Coupat, brillant étudiant issu d'un milieu très aisé, qui passera six mois en prison.

La police s'intéressait en fait à ce petit groupe depuis début 2008 et un voyage à New York de Coupat et de sa compagne, Yldune Levy, au cours duquel ils avaient participé à une manifestation devant un centre de recrutement de l'armée.

Placés depuis leur libération sous de stricts contrôles judiciaires, les membres de ce petit groupe n'ont jamais formellement nié les faits mais dénoncent depuis le début de l'enquête "un dossier vide placé sous le sceau de l'antiterrorisme", selon les termes de Me Irène Terrel, qui défend quatre de ces jeunes, dont Coupat.

"Cette enquête est le résultat d'une opération politico-médiatique et non juridique", tempête Me Terrel, rompue aux dossiers mêlant extrême-gauche et terrorisme.

Pour Me Terrel, comme pour l'opposition et des associations, qui voient dans ce dossier un emblème des menaces qui pèsent selon elles sur les libertés publiques, cette enquête "mal ficelée est le résultat direct de la crainte exprimée par Michèle Alliot-Marie lorsqu'elle était place Beauvau de voir resurgir une ultra-gauche radicale" de type Action directe.

"L'antiterrorisme a bon dos", relève Me Terrel, énumérant les "atteintes aux libertés comme les contrôles judiciaires que l'on impose à ces jeunes qui sont pour certains assignés à résidence chez leurs parents ou ne peuvent plus se rendre à Tarnac où ils avaient pourtant du travail".

"On tente de créer un ennemi intérieur pour masquer les carences du dossier", ajoute à l'AFP Me Terrel, dénonçant "une criminalisation des écrits", en référence à "L'insurrection qui vient", un ouvrage signé d'un mystérieux "comité invisible" et attribué par les enquêteurs à Coupat, ce qu'il nie. "On est allé jusqu'à mettre sur écoute Eric Hazan, l'éditeur de ce livre", dénonce-t-elle.

Les enquêteurs estiment de leur côté s'appuyer sur des éléments tangibles pour maintenir leurs poursuites contre le "groupe de Tarnac".

Coupat et sa compagne, suivis ce soir-là, ont ainsi été aperçus près d'une voie sabotée le soir des faits. Des expertises informatiques ont permis en outre de mettre la main sur un manuel de fabrication de bombe et des matrices de faux documents d'identité. "Et puis les sabotages ont cessé depuis leur interpellation", relève un enquêteur.

Policiers et magistrats passent également au peigne fin les éventuels contacts qu'auraient pu entretenir ces jeunes avec des groupes allemands et grecs. "Le dossier évolue, même s'il n'était pas forcément mûr au début", assure un enquêteur. L'instruction pourrait être close avant l'été 2010.
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Message  niouze Mer 11 Nov - 22:32

Les enquêteurs estiment de leur côté s'appuyer sur des éléments tangibles pour maintenir leurs poursuites contre le "groupe de Tarnac".
sa fait un moment qu'ils le disent et toujours rien d'apporter serait ce secret defense Laughing!
ah non effectivement y a pas eu d'autre sabotage depuis vive la preuve
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Message  ivo Mar 24 Nov - 10:39

Un homme suspecté d'être "proche" du "groupe de Tarnac" interpellé mardi
24/11/2009-[09:12] - AFP
PARIS, 24 nov 2009 (AFP) - Un jeune homme, suspecté d’être un "proche du groupe de Tarnac" (Corrèze), auquel appartenait Julien Coupat arrêté, lui, dans le cadre de l’enquête sur des sabotages au préjudice de la SNCF, a été interpellé mardi matin à Tarnac, a-t-on appris de sources proches du dossier.

Le jeune homme, dont ni l’âge ni l’identité n’ont été précisés, a été interpellé "à 06H30 mardi, en son domicile", Place de l’Eglise à Tarnac, a-t-on indiqué de mêmes sources.
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Message  niouze Mer 25 Nov - 19:18

Des parlementaires de gauche ont accusé mercredi la police d'avoir fabriqué des preuves l'affaire dite "de Tarnac"

Lors d'une conférence de presse mercredi à l'Assemblée, ils ont notamment mis en cause un témoignage "sous X" à charge, qu'ils soupçonnent d'avoir été fabriqué.

Mardi, la police a arrêté mardi à Tarnac un homme, compagnon d'une des femmes mises en examen et suspecté d'être un "proche du groupe de Tarnac" auquel appartenait Julien Coupat.

"Le gouvernement n'échappera pas à une demande de commission d'enquête parlementaire de la gauche sur ce dossier, qui ressemble de plus en plus à une affaire d'Etat", a résumé le député socialiste André Vallini.

Noël Mamère, député des Verts, a interpellé le gouvernement, tout comme l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande, qui a invité la ministre de la Justice et ancienne ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie à "dire tout ce qu'elle sait".

"On est au-delà de la déloyauté, on est dans le soupçon de la falsification, de la fabrication de preuves", a dit Me William Bourdon, un des avocats.

Un autre grief de la défense concerne le procès-verbal de filature établi par la police le soir des sabotages et qui semble démontrer la présence près d'une ligne du TGV sabotée, en rase campagne et en pleine nuit, de Julien Coupat, supposé chef du groupe, et de son amie Yldune Lévy.

Me Jérémy Assous a relevé une incohérence dans le "timing" mentionné par les policiers, qui rend impossible un des déplacements relatés. Il estime que les policiers n'ont pas réalisé cette filature. "Ils n'y étaient pas et ils ont inventé", a-t-il dit lors de la conférence de presse.

Arrestation mardi à Tarnac
Le nouveau suspect, interpellé mardi par la Sous-direction antiterroriste (Sdat) de la direction centrale de la PJ, ferait partie du "premier cercle" gravitant autour de Julien Coupat, étudiant mis en examen pour des actes présumés de terrorisme. Conjoint d'une femme déjà mise en examen, il est notamment soupçonné d'avoir falsifié des cartes d'identité mais "pas soupçonné d'être complice des sabotages".

La justice enquête depuis le 11 novembre 2008 sur des sabotages de lignes TGV attribués à un groupe de jeunes pour la plupart basés à Tarnac, en Corrèze, et réunis autour de Julien Coupat.

20 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur les sabotages, dont 11 rapidement libérées. Les 9 autres, âgés de moins de 35 ans, dont trois femmes et le leader présumé du groupe, Julien Coupat, ont été mises en examen, et 5 écrouées. Elles ont été libérées les unes après les autres, au bout de quelques semaines de détention. Julien Coupat a lui aussi été remis en liberté sous contrôle judiciaire au printemps.

Sur l'ordinateur d'une des personnes mises en cause, la police a trouvé un manuel de fabrication de bombes artisanales.

Julien Coupat est présenté par l'accusation comme le chef d'un mouvement d'"ultragauche" auquel sont imputés les sabotages commis par le placement de fers à béton sur des caténaires dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, ainsi que le 26 octobre 2008. Tous les suspects nient les faits et déclarent que la procédure a été orchestrée par le gouvernement pour illustrer la théorie d'une menace terroriste de gauche.

Les avocats de personnes en cause contestent depuis le début de l'enquête la qualification "terroriste" des actes et dénoncent une opération politique visant des jeunes gens soupçonnés par les enquêteurs d'appartenir à la mouvance "anarcho-autonome".
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Message  ivo Jeu 26 Nov - 10:11

La police accusée de montage dans l’affaire de Tarnac
France Info - Hier, 16:38

Des parlementaires de gauche et les avocats de Julien Coupat et des huit personnes mises en examen dans l’affaire des sabotages de lignes SNCF, font état de "présomptions très sérieuses de falsifications" par les enquêteurs et dénoncent un "florilège de manipulations".

"On est au-delà de la déloyauté, on est dans des présomptions très sérieuses de la falsification sinon de la fabrication de preuves", a déclaré Maître William Bourdon lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale aux côtés de plusieurs parlementaires de gauche. "Au-delà de l’absence de charges, du fiasco judiciaire, on est dans le scandale judiciaire, on est dans le scandale d’Etat" .

Evoquant des "manipulations" de l’enquête, les avocats citent notamment un témoignage anonyme et très à charge du 14 novembre 2008, trois jours après les interpellations. Selon le quotidien Libération, ce témoin "sous X" a de nouveau déposé, cette fois sous sa réelle identité, un mois plus tard et son témoignage allait "radicalement à l’encontre des propos" tenus quand il était témoin anonyme. Selon Me Bourdon, "ce témoin affirme lui-même qu’il a gravement été manipulé" . De plus, la défense estime que le procès-verbal pourrait avoir été antidaté.

Autre grief de la défense : le procès-verbal de filature établi par la police le soir des sabotages. Il semble démontrer la présence près d’une ligne du TGV sabotée, en rase campagne et en pleine nuit, de Julien Coupat, supposé chef du groupe, et de son amie Yldune Lévy. Mais le "timing" mentionné par les policiers rend impossible un des déplacements relatés. Ils n’auraient donc pas réalisé cette filature. "Ils n’y étaient pas et ils ont inventé", a déclaré Me Jérémie Assous, autre avocat de Coupat.

Tarnac, l’enquête truquée ?

"Le gouvernement n’échappera pas à une demande de commission d’enquête parlementaire de la gauche sur ce dossier, qui ressemble de plus en plus à une affaire d’Etat" , a résumé le député socialiste André Vallini. Plusieurs parlementaires ont interpellé le gouvernement, à l’image de Noël Mamère ou François Hollande, qui a invité la ministre de la Justice et ancienne ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie à "dire tout ce qu’elle sait".

Neuf membres d’un supposé groupe d’ultra-gauche, arrêtés en novembre 2008 pour la plupart à Tarnac (Corrèze), ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" pour des sabotages commis par le placement de fers à béton sur des caténaires dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, ainsi que le 26 octobre 2008. La police suit toujours la piste du groupe de Tarnac, comme le montre l’arrestation hier dans le village d’un nouveau suspect, compagnon d’une des femmes mises en examen.
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Message  ivo Sam 28 Nov - 10:03

Mise en examen du jeune homme interpellé mardi à Tarnac
27/11/2009-[20:34] - AFP

PARIS, 27 nov 2009 (AFP) - Le jeune homme, interpellé mardi à Tarnac (Corrèze) dans le cadre de l’enquête sur des sabotages au préjudice de la SNCF, a été mis en examen notamment pour la détention de fausses pièces d’identité et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Christophe Becker a été mis en examen par le juge antiterroriste Thierry Fragnoli pour "détention de faux documents administratifs", "recel de vol" et "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", a-t-on précisé. Il a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. Outre M. Becker, neuf personnes âgées de 24 à 35 ans sont mises en examen dans cette affaire. La justice enquête depuis le 11 novembre 2008 sur des sabotages de lignes TGV attribués à un groupe de jeunes basés à Tarnac (Corrèze) et réunis autour de Julien Coupat, brillant étudiant.
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Affaire de Tarnac Empty 09h15 le neuf-quinze Silence sur "les Tarnac"

Message  Invité Ven 4 Déc - 9:35

Julien Coupat, et ses neuf co-mis en examen dans l'affaire de Tarnac, dénoncent leur contrôle judiciaire, et n'en respecteront plus les obligations : en toute logique, l'information devrait faire l'ouverture des journaux du soir, et du matin. D'abord, parce que leur proclamation de désertion , publiée par Le Monde, a la flamboyance habituelle de leurs productions littéraires. Un court extrait, pour le plaisir : "Nous désertons. Nous ne pointerons plus et nous comptons bien nous retrouver, comme nous l'avons fait, déjà, pour écrire ce texte. Nous ne chercherons pas à nous cacher. Simplement, nous désertons le juge Fragnoli et les cent petites rumeurs, les mille aigreurs misérables qu'il répand sur notre compte devant tel ou tel journaliste. Nous désertons la sorte de guerre privée dans laquelle la sous-direction antiterroriste voudrait nous engager à force de nous coller aux basques, de "sonoriser" nos appartements, d'épier nos conversations, de fouiller nos poubelles, de retranscrire tout ce que nous avons pu dire à notre famille durant nos parloirs en prison. S'ils sont fascinés par nous, nous ne sommes pas fascinés par eux." Un souffle qui fait écho à "l'insurrection qui vient" (pour vous rafraichir la mémoire, nous avions plongé d@ns le texte de ce livre avec son éditeur, Eric Hazan).

Ce bras de fer à ciel ouvert d'un groupe de militants avec la Justice (et, en dernier ressort, avec le gouvernement) est, en-soi, assez spectaculaire pour mériter les ouvertures des messes audiovisuelles, selon les règles canoniques même de cette religion. En toute logique, cet acte d'insoumission augure d'un nouveau bras de fer, "les Tarnac" risquant bel et bien d'être remis en prison, si la Justice l'ose (et à en croire Mathieu Delahousse, du Figaro, elle s'y tient prête). Mais non. Références discrètes, ou silence total. Pourquoi ? Evacuons les explications paranoaïaques, du genre : radios et télés font corps autour de l'appareil d'Etat menacé dans sa dignité par le fiasco judiciaire que promet ce dossier. Glo balement, passés les premiers jours de sidération pendant lesquels tout l'appareil médiatique avait emboité le pas à la ministre Alliot-Marie, en braquant ses projecteurs sur "l'épicerie tapie dans l'ombre" du village corrézien, "les Tarnac" ne peuvent se plaindre de malveillance des "grands médias". Même TF1 a fini par dégonfler un témoignage douteux contre eux (sans toutefois pousser la vertu jusqu'à rappeler que c'était la même chaîne qui avait "promu" ce témoignage).

Alors ? Alors simplement, supposons que ce n'est pas leur tour, en ce moment. C'est le tour de Copenhague, des minarets, et de l'identité nationale. Certains "créateurs d'événements" ont le pouvoir de forcer l'agenda médiatique, et d'autres non. Mais ils peuvent se rassurer : dans le manège, leur tour reviendra inéluctablement.

Daniel Schneidermann
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Message  niouze Ven 4 Déc - 15:34

mail reçu (vous aussi je suppose) de la part de [soutient11novembre.org]
Bonjour,


Comme vous avez du le savoir une nouvelle arrestation à eu lieu à Tarnac
la semaine dernière qui a donné lieu à une nouvelle garde à vue
anti-terroriste. Le juge s'obstine et a mis en examen une dixième personne
sur des motifs toujours plus fantasques. Devant cet aveuglement et
refusant de voir leur défense paralysée par une nouvelle série de mesures
de contrôles judiciaires, les désormais dix mis en examen ont décidé
collectivement, en se rencontrant, de ne plus se soumettre à leurs
obligations de contrôle judiciaire. Ce geste répond aussi à la crainte de
voir cette procédure absurde s'installer dans le ronron judiciaire qui a
paralysé tant d'autres avant eux, parfois pendant des années.


Dans ce mail, 4 textes parus récemment :

- Pourquoi nous cessons de respecter les contrôles judiciaires
- Parloir sauvage à la SDAT
- Communiqué suite à l’arrestation de Christophe
- Lettre de Benjamin et Maka : "Fallait pas nous mettre dans la même
prison !"


Retrouvez-les,
ainsi que des articles parus dans le presse sur :
http://soutien11novembre.org



>>> Pourquoi nous cessons de respecter les contrôles judiciaires
----------------------------------------------------------------


L’arrestation de Christophe, le 27 novembre, marque un palier dans la
bouffée délirante d’Etat que l’on nomme pudiquement "affaire de Tarnac".
Sa mise en examen situe le point où une procédure ne se poursuit qu’afin
de se sauver elle-même, où l’on inculpe une personne de plus dans le seul
espoir de maintenir le reste des inculpations.

En fait de "premier cercle", Christophe appartient surtout au petit nombre
de ceux avec qui nous discutons de notre défense. Le contrôle judiciaire
qui voudrait, pour l’avenir, lui interdire de nous voir est l’aberration
de trop ; c’est une mesure consciente de désorganisation de la défense,
aussi. A ce point de torsion de toutes les notions du droit, qui pourrait
encore exiger de nous que nous respections ces contrôles judiciaires et
cette procédure démente ? A l’absurde nul n’est tenu. Il n’y a pas besoin
de se croire au-dessus de la justice pour constater qu’elle est en dessous
de tout. Au reste, une société qui se maintient par des moyens si
évidemment criminels n’a de procès à intenter à personne.

La liberté sous contrôle judiciaire est le nom d’une sorte d’expérience
mystique que chacun peut se figurer. Imaginez que vous ayez le droit de
voir qui vous voulez, sauf ceux que vous aimez, que vous puissiez habiter
n’importe où, sauf chez vous, que vous puissiez parler librement, au
téléphone ou devant des inconnus, mais que tout ce que vous dites puisse
être, un jour ou l’autre, retenu contre vous. Imaginez que vous puissiez
faire tout ce que vous voulez, sauf ce qui vous tient à coeur. Un couteau
sans manche auquel on a retiré la lame ressemble davantage à un couteau
que la liberté sous contrôle judiciaire ne ressemble à la liberté.

Vous flânez sur un boulevard avec trois amis ; sous la plume des flics qui
vous filochent, cela se dit : "Les quatre objectifs se déplacent en
direction de..." Vous retrouvez après des mois de séparation un être qui
vous est cher ; dans le jargon judiciaire, cela devient une "concertation
frauduleuse". Vous ne renoncez pas, même dans l’adversité, à ce que toute
amitié suppose de fidélité ; c’est évidemment une "association de
malfaiteurs".

La police et sa justice n’ont pas leur pareil pour travestir ce qui tombe
sous leur regard. Peut-être ne sont-elles finalement que cette entreprise
de rendre monstrueux ce qui, aimable ou détestable, se comprend sans
peine.

S’il suffit de ne se reconnaître dans aucune des organisations politiques
existantes pour être "autonome", alors il faut bien admettre que nous
sommes une majorité d’autonomes dans ce pays. S’il suffit de regarder les
directions syndicales comme des traîtres avérés à la classe ouvrière pour
être d’"ultragauche", alors la base de la CGT est présentement composée
d’une série de dangereux noyaux d’ultragauchistes.

Nous désertons. Nous ne pointerons plus et nous comptons bien nous
retrouver, comme nous l’avons fait, déjà, pour écrire ce texte. Nous ne
chercherons pas à nous cacher. Simplement, nous désertons le juge Fragnoli
et les cent petites rumeurs, les mille aigreurs misérables qu’il répand
sur notre compte devant tel ou tel journaliste. Nous désertons la sorte de
guerre privée dans laquelle la sous-direction antiterroriste voudrait nous
engager à force de nous coller aux basques, de "sonoriser" nos
appartements, d’épier nos conversations, de fouiller nos poubelles, de
retranscrire tout ce que nous avons pu dire à notre famille durant nos
parloirs en prison.

S’ils sont fascinés par nous, nous ne sommes pas fascinés par eux - eux
que nos enfants appellent désormais, non sans humour, les "voleurs de
brosses à dents" parce que, à chaque fois qu’ils déboulent avec leurs 9
mm, ils raflent au passage toutes les brosses à dents pour leurs
précieuses expertises ADN. Ils ont besoin de nous pour justifier leur
existence et leurs crédits, nous pas. Ils doivent nous constituer, par
toutes sortes de surveillances et d’actes de procédure, en groupuscule
paranoïaque, nous, nous aspirons à nous dissoudre dans un mouvement de
masse, qui, parmi tant d’autres choses, les dissoudra, eux.

Mais ce que nous désertons d’abord, c’est le rôle d’ennemi public,
c’est-à-dire, au fond, de victime, que l’on a voulu nous faire jouer. Et,
si nous le désertons, c’est pour pouvoir reprendre la lutte. "Il faut
substituer au sentiment du gibier traqué l’allant du combattant", disait,
dans des circonstances somme toute assez semblables, Georges Guingouin
(Résistant communiste).

Partout dans la machine sociale, cela explose à bas bruit, et parfois à si
bas bruit que cela prend la forme d’un suicide. Il n’y a pas un secteur de
cette machine qui ait été épargné dans les années passées par ce genre
d’explosion : agriculture, énergie, transports, école, communications,
recherche, université, hôpitaux, psychiatrie. Et chacun de ces craquements
ne donne, hélas, rien, sinon un surplus de dépression ou de cynisme vital
- choses qui se valent bien, en fin de compte.

Comme le plus grand nombre aujourd’hui, nous sommes déchirés par le
paradoxe de la situation : d’un côté, nous ne pouvons pas continuer à
vivre comme cela, ni laisser le monde courir à sa perte entre les mains
d’une oligarchie d’imbéciles, de l’autre, toute forme de perspective plus
désirable que le désastre présent, toute idée de chemin praticable pour
échapper à ce désastre se sont dérobées. Et nul ne se révolte sans
perspective d’une vie meilleure, hormis quelques âmes sympathiquement
désespérées.

L’époque ne manque pas de richesse, c’est plutôt la longueur du souffle
qui lui fait défaut. Il nous faut le temps, il nous faut la durée - des
menées au long cours. Un des effets principaux de ce qu’on appelle
répression, comme du travail salarié d’ailleurs, c’est de nous ôter le
temps. Pas seulement en nous ôtant matériellement du temps - le temps
passé en prison, le temps passé à chercher à faire sortir ceux qui y sont
-, mais aussi et d’abord en imposant sa propre cadence. L’existence de
ceux qui font face à la répression, pour eux-mêmes comme pour leur
entourage, est perpétuellement obnubilée par des événements immédiats.
Tout la ramène au temps court, et à l’actualité. Toute durée se morcelle.
Les contrôles judiciaires sont de cette nature, les contrôles judiciaires
ont ce genre d’effets. Cela va bien ainsi.

Ce qui nous est arrivé n’était pas centralement destiné à nous neutraliser
nous, en tant que groupe, mais bien à impressionner le plus grand nombre ;
notamment ceux, nombreux, qui ne parviennent plus à dissimuler tout le mal
qu’ils pensent du monde tel qu’il va. On ne nous a pas neutralisés. Mieux,
on n’a rien neutralisé du tout en nous utilisant de la sorte.

Et rien ne doit plus nous empêcher de reprendre, et plus largement sans
doute, qu’auparavant, notre tâche : réélaborer une perspective capable de
nous arracher à l’état d’impuissance collective qui nous frappe tous. Non
pas exactement une perspective politique, non pas un programme, mais la
possibilité technique, matérielle, d’un chemin praticable vers d’autres
rapports au monde, vers d’autres rapports sociaux ; et ce en partant des
contraintes existantes, de l’organisation effective de cette société, de
ses subjectivités comme de ses infrastructures.

Car c’est seulement à partir d’une connaissance fine des obstacles au
bouleversement que nous parviendrons à désencombrer l’horizon. Voilà bien
une tâche de longue haleine, et qu’il n’y a pas de sens à mener seuls.
Ceci est une invitation.

Aria, Benjamin, Bertrand, Christophe, Elsa, Gabrielle, Julien, Manon,
Mathieu et Yildune sont les dix personnes mises en examen dans l’affaire
dite "de Tarnac".







>>> Parloir sauvage à la SDAT
-----------------------------


Vendredi 27 novembre à 7h30, nous avons pénétré la zone sacrée entourant
le 84, rue de Villiers à Levallois-Perrret, locaux de la CIA française*.
Depuis le temps qu’on y emmène tous nos amis, on pouvait légitimement se
demander à quoi ressemblait ce lieu plein de mystères. En vérité, cela
ressemble tout à fait à un hôtel 4 étoiles pour séminaristes américains,
avec son hall de verre et ses dépendances dégueulasses en préfabriqués
(qui, soit dit en passant, sont les chambres qu’on réserve, précisément, à
nos amis). Cette fois, c’était Christophe qui faisait les frais du
désespoir armé du juge Fragnoli, une fois de plus en mal de
rebondissements. Il était semble-t-il accusé d’être trop proche de
certains inculpés, en particulier de sa femme Manon, qu’il verrait
régulièrement, d’après des sources proches du dossier. Nous avons décidé
de lui faire une petite fête.

Ce jour-là, donc, au lever du jour, et tandis que – la 72ème heure de sa
garde-à-vue atteinte – son avocat lui rendait visite, une vingtaine de
personnes porteuses de lunettes de soleil et de parapluies se massèrent
autour d’un véhicule monospace garé juste en face des préfabriqués
susmentionnés. Du véhicule sortait une musique rauque, auxquels
répondaient les cris de la petite foule bizarre et dansante. A y regarder
de plus près, il semblait qu’engoncés dans l’habitacle bas-de-plafond du
véhicule, deux individus suspects s’affairaient sur une batterie et un
synthétiseur hurlant. Le son réussit à percer les épaisseurs de Rockwool
et la surdité naissante de notre camarade, qui entendit bien, nous assure
son avocat, quelque chose.

Un attroupement si inhabituel troubla les agents la SDAT, qui ne se
sentaient sans doute pas de procéder à une interpellation, en armes et en
cagoules, pour « tapage matinal sur la voie publique en relation avec une
entreprise terroriste ». Désemparés par ce cas épineux, ils appelèrent
finalement à la rescousse la police des gens normaux, qui se trouva à son
tour bien embêtée. Les quatres pauvres agents cherchèrent désespérément un
responsable et des pièces d’identité mais n’obtinrent que des
gargouillements en italiens et une interprétation sincère de « il était un
petit navire ». Tout le monde s’éloigna avec l’air de ne pas y toucher,
d’abord poursuivis machinalement par les bleus, qui bien vite renoncèrent
à suivre quelque chose qu’ils ne savaient pas nommer.

Le comité de Paris.

* : La Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), fusion de la
Direction de la Sécurité du Territoire (DST) et des Renseignements
Généraux (RG), qui partage ses locaux avec la Sous-Direction
Antiterroriste (SDAT) de la Direction Centrale de la Police Judiciaire
(DCPJ).







>>> Communiqué suite à l’arrestation de Christophe
--------------------------------------------------


Ce matin à 6H30, la SDAT s’est permise de procéder à une nouvelle
arrestation parmis les "proches" des inculpés. Le Juge Fragoli nous avait
presque fait couler une petite larme la semaine dernière en se targuant,
dans Libération, de procéder dans ce dossier avec toute l’"humanité" dont
il était capable. Il aura, ce matin encore, fait montre de la finesse que
nous lui connaissions : 15 gros malins de la SDAT pour défoncer une porte
et braquer deux enfants de 4 et 6 ans dans leur lit. Tout cela afin
d’interpeller une personne qui avait déjà été arrêtée le 11 novembre 2008,
à partir d’éléments du dossier plus que fantasques et en leur possession
depuis le premier jour.

Evidemment, nous comprenons ce qui est en oeuvre ici. Alors que les deux
éléments centraux de leur accusation, à savoir la filature de Julien et de
Yildune et le témoignage sous X, ont été largement balayés par des
révélations récentes, les tristes clowns continuent leur fuite en avant,
usant de prétextes toujours plus risibles afin de faire diversion. Il est
à noter que le juge Fragoli, encore et toujours lui, aurait déclaré à des
journalistes qu’il ne procéderait pas à une reconstitution de la
soit-disante nuit des sabotages. Il semblerait donc définitivement vouloir
couvrir ce qui, chaque jour un peu plus, ressemble à des faux réalisés par
la SDAT. Souhaitons lui bonne chance, il en aura bien besoin.

Par delà cette pathétique tentative de diversion, nous voyons une fois de
plus ce que l’anti-terrorisme permet et se permet. Comme lors des deux
vagues d’arrestations précédentes, des amis des inculpés sont arrêtés en
pleine rue ou en plein sommeil pour subir 96 H de garde à vue et donc de
pression et d’humiliation. La démocratie ça se maintient comme ça peut.

Nous interprétons cette nouvelle tentative d’intimidation comme la seule
réponse qu’ait trouvée Mr Ragnoli a l’effondrement de son instruction.
Gageons que les semaines à venir nous permettent de définitivement en
finir avec cette farce, comme avec sa carrière.







>>> Lettre de Benjamin et Maka : "Fallait pas nous mettre dans la même
prison !"
--------------------------------------------------------------------------------

mini-site avec d'autres documents,
dont une vidéo : http://fallaitpas.noblogs.org


Je suis Maka, j’ai 22 ans, je suis en détention préventive depuis le 23
février 2008. Je suis mis en examen pour « tentative d’homicide volontaire
sur agents des forces de l’ordre » depuis le grand baroud policier qui
avait suivi les émeutes de Villiers-le-Bel en novembre 2007. Des centaines
de jeunes s’étaient affrontés à la police suite à la mort de deux
adolescents, dans une collision avec un véhicule de police.

Je suis Benjamin, j’ai 31 ans, je suis sous contrôle judiciaire, mis en
examen pour participation à « une association de malfaiteurs en lien avec
une entreprise terroriste » suite aux opérations de police menées sur tout
le territoire, notamment à Tarnac, en réaction aux sabotages simultanés de
l’alimentation électrique de plusieurs voies TGV en novembre 2008.

Je suis Maka, j’ai 22 ans, je suis en détention préventive depuis le 23
février 2008. Je suis mis en examen pour "tentative d’homicide volontaire
sur agents des forces de l’ordre" depuis le grand baroud policier qui
avait suivi les émeutes de novembre 2007 à Villiers-le-Bel. Des centaines
de jeunes ont affronté la police suite à la mort de deux adolescents, dans
une collision avec un véhicule de police.

Je suis Benjamin, j’ai 31 ans, je suis sous contrôle judiciaire, mis en
examen pour participation à "une association de malfaiteurs en lien avec
une entreprise terroriste" suite aux opérations de police menées sur tout
le territoire, notamment à Tarnac, en réaction aux sabotages simultanés de
l’alimentation électrique de plusieurs voies TGV en novembre 2008.

Un Blanc. Un Noir. Cité du Val-d’Oise. Petit village de Corrèze. Parents
immigrés africains de première génération. Classe moyenne de province.
Diplôme universitaire. Déscolarisation précoce. Nos histoires se croisent
au hasard d’une désertion des voies tracées pour nous dans le grand cirque
de la reproduction sociale.

Désertion des "possibilités" d’un plan de carrière universitaire et
professionnel tout tracé. Désertion de la perspective de rejoindre la
France qui se lève vraiment tôt, celle qu’on croise à 5 heures du soir
dans le RER, celle qui nettoie la scène où la France qui compte se
produira au grand jour.

Désertion en tout cas de cette France qui expulse, qui parque, qui
discrimine, qui classe, ordonne, juge et enferme toujours selon la classe,
la race, le "patrimoine". Nous nous sommes trouvés dans une petite cour de
promenade humide et glauque de la prison de Fresnes, de sinistre
réputation. A l’ombre des barbelés, les pieds dans l’urine des rats. Un an
déjà s’est passé depuis notre rencontre et le système judiciaire n’a pas
manqué de manifester sa véritable nature : un système qui fixe au jour le
jour les critères de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas au
bénéfice, le plus souvent, des classes dominantes de cette société. Face à
ce système, et pris dans le viseur d’un gouvernement qui ne cesse de
mettre la vieille tradition réactionnaire française au goût du jour, nous
endossons chacun la défroque d’une figure de l’ennemi intérieur nouvelle
vague.

On comprend bien l’acharnement que met ce gouvernement - appuyé en cela
par la plupart des médias - à faire de nous, chacun à sa façon, les plus
terribles portraits, "barbares", "inconscients", "ultra-violents",
"anarcho-autonomes", "racailles" et toutes sortes d’autres outrances
langagières. On sent aussi à quel point ce que l’on conjure à tant nous
calomnier c’est la crainte que ces figures soient finalement plus
désirables que les figures officielles de la réussite et de l’intégration.

Et elles le sont sans aucun doute... Le jeune diplômé qui crache dans la
soupe de l’Occident triomphant et ne compte pas en rester là ; le jeune
fils d’immigré qui refuse de rempiler dans les fonctions de larbin qu’on a
toujours massivement réservées à ceux de sa couleur.

Notez que, même aux rangs des ennemis intérieurs désignés, la couleur de
peau et l’extraction font encore une terrible différence. La "société
civile", les médias s’émeuvent beaucoup moins du sort de quelques jeunes
"indigènes" aux prises avec une police galvanisée que lorsqu’il s’agit de
rejetons de la classe moyenne blanche - socle politique de ce pays. Et les
magistrats ont toujours la main plus lourde.

Nous nous sommes retrouvés là, l’un et l’autre, sur foi de réquisitoires
aussi peu fondés l’un que l’autre, où le bon vieux "témoignage anonyme",
pour ne pas dire "délation crapuleuse", dispense opportunément de la
"charge de la preuve"... Pris dans de véritables affaires d’Etat où les
enjeux politiques dépassent largement le sort particulier de nos petites
personnes, voire s’en balancent, au profit d’enjeux électoraux, de
compétition des services de renseignement et de police, de politiques de
communication policières et ministérielles.

Nicolas Sarkozy avait dit, avant même son élection à la tête de l’Etat,
toute sa crainte d’une "jonction" - jamais advenue - entre le mouvement
des universités contre le contrat première embauche (CPE) et les
différentes vagues de révoltes de la jeunesse de banlieue, ce n’est pas le
moindre des paradoxes que ce soit sa politique de répression elle-même qui
nous fasse nous rencontrer. Il n’y a jamais eu meilleur catalyseur que
l’épreuve d’une hostilité commune pour passer des frontières qui étaient
parfois apparues infranchissables. La simple juxtaposition de nos deux
histoires éclaire le présent d’une lumière plus crue. Nous pensons que
notre rencontre n’est pas qu’une anecdote sympathique. Elle nous a paru à
tous deux préfigurer ce qui doit arriver, ce qui, comme peu d’autres
choses, indique une sortie du marasme politique du présent.

Si nous prenons la parole aujourd’hui, c’est qu’il est temps d’en finir
avec l’habituel fatalisme qui entoure ceux qui sont pris dans les rouages
de la justice et qui n’ont d’autre horizon que le broyage pénitentiaire.
Nous ne sommes pas des épouvantails, nous sommes doués de parole et de
pensée et nous comptons bien en faire usage envers et contre tout
étouffement.

Fin octobre a été prononcé un non-lieu pour les policiers qui étaient à
bord du véhicule qui a provoqué la mort de Larami et Moushin. Il n’y aura
pas de procès. Dans le même temps, on annonce le renvoi aux assises des
quatre personnes soupçonnées, sans preuves, d’avoir participé aux tirs
contre les forces de police pendant les émeutes. Tout semble annoncer un
procès expiatoire.

Il s’agira de faire un exemple pour toute la jeunesse révoltée de ce pays
: "N’espérez même pas pouvoir vous défendre ! Nous jouissons de l’impunité
totale, vous risquez des peines énormes. Vous êtes pieds et poings liés",
semblent hurler tous les pouvoirs réunis en une seule et même chorale
infernale. Et nous n’avons pas fini de l’entendre : le 27 octobre avait
lieu à Clichy-sous-Bois une commémoration de la mort de Zyed et Bouna dans
un transformateur électrique lors d’une course-poursuite avec la police en
2005 ; ce même jour les policiers ont déposé une plainte contre Muhittin,
seul survivant du trio d’adolescents, aujourd’hui majeur, pour
"non-assistance à personne en danger".

Je suis Benjamin, je suis resté à peine trois semaines en détention. Comme
mes co-mis en examen je suis depuis onze mois sous contrôle judiciaire
strict avec l’interdiction de rentrer chez moi. Je cherche à faire que ce
temps volé par l’appareil judiciaire ne soit pas un temps mort.

Je suis Maka, comme mes co-mis en examen je suis depuis vingt mois en
détention "préventive", et placé à l’isolement. Je lis, j’écris, j’aiguise
ma compréhension de ce monde et de la place qui nous y a été dévolue ; je
fais ma révolution dans 9 mètres carrés.

Nous ne sommes que deux exemples parmi tant d’autres que nous ne pouvons
tous citer ici. L’année 2010 devrait voir de nouveaux rebondissements dans
nos deux "affaires". Elles sont toutes deux emblématiques de la guerre
totale que mène ce gouvernement contre tout ce qui ne se soumet pas à son
idéal glacé et policé. Nous pensons que ces victoires ne leur sont pas
assurées.

Nous savons que nous sommes toujours plus nombreux, de tous horizons,
déterminés à ne pas les laisser marcher sur nos têtes. Il faut que ces
"épisodes" judiciaires soient aussi pour chacun l’occasion d’une prise de
parti dans l’époque. Rester silencieux en de telles circonstances revient
à tenir le manche de la pelle qui s’évertue à vouloir nous enterrer
vivants.

je conseil de lire attentivement le dernier texte (fallait pas nous mettre dasn la même prisons) je l'ai trouver fort
niouze
niouze

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Affaire de Tarnac Empty Re: Affaire de Tarnac

Message  ivo Ven 4 Déc - 17:19

ouais les textes sont pas mal.

et surtout ils commencent à faire la seule chose à faire:
refus total d'accepter leurs institutions et leurs délires, sous toutes les formes.
totale resistance.
ivo
ivo

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http://gravos.110mb.com/

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Message  niouze Jeu 2 Sep - 0:48

l'enquete qui ridiculise toujours un peu plus les services de l'antitérrorisme

[INFO OBS] Tarnac : lorsque les éclaircissements policiers jettent le trouble

Le rapport des policiers, qui devait éclaircir les conditions dans lesquelles s'est déroulée la filature de Julien Coupat dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, ne semble pas permettre de lever les doutes. Au centre, de celui-ci : la question des horaires.




Ils étaient censés apporter des clarifications. Mais les voilà qui se contredisent et embrouillent encore la situation. Sommés d'expliquer au juge d'instruction le déroulement de leur filature de Julien Coupat et de sa compagne Yildune Levy dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 (et non 2009 comme indiqué par erreur), au cours de laquelle fut saboté un caténaire SNCF, les policiers ont mis six mois pour rendre... une copie bien confuse. L'énoncé du devoir était pourtant clairement posé par le juge Fragnoli. Dans la commission rogatoire du 5 novembre, adressée aux enquêteurs de la sous direction antiterroriste et de la police judiciaire, il leur demandait de préciser un certain nombre de points. Parmi ceux-ci la cruciale question des horaires.

On se souvient que la défense du groupe de Tarnac avait frappé un grand coup à l'automne dernier : décortiquant le PV 104 de la procédure, dans lequel les policiers reconstituent la filature qu'ils disent avoir effectuée de Coupat et de sa future femme, Maîtres Levy, Bourdon et Assous avaient émis des doutes quant à la présence des policiers sur place. Ceux-ci prétendaient avoir suivi la voiture du jeune couple depuis le Trilport jusqu'à Dhuisy, lieu du sabotage, entre 3h50 et 4 heures du matin. Or les deux points sont distants d'une trentaine de kilomètres. Impossible de les rallier en si peu de temps (voir notre enquête du 26 novembre dernier : Tarnac, drôle d'enquête). Une erreur de retranscription, plaident les policiers dans leur réponse au juge que nous avons pu consulter en exclusivité : "erreur matérielle de prise de note (…), erreur aisément compréhensible lorsque l'on sait que les chiffres 3 et 5 peuvent facilement être confondus non seulement en raison de leurs dessins approchants mais aussi eu égard aux circonstances nocturnes de cette prise de note". 3h30, ça fait 20 minutes de gagnées pour le trajet.



"Trafic téléphonique sur le lieu des dégradations"

Pour les enquêteurs, la filature de Dhuisy a bien eu lieu. Ils en détaillent les conditions : une vingtaine de fonctionnaires, répartie sur plusieurs véhicules et motos, suivait cette nuit là la Mercedes du militant d'ultra gauche. La preuve ultime de leur présence sur place ? Les relevés des bornes téléphoniques qui ont capté leurs appels jusqu'à six heures du matin par les antennes de Dhuisy et Coulombs en Valois. Les policiers fournissent au juge trois pages de tableau du "trafic téléphonique sur le lieu des dégradations" entre 5h10 et 6 heures du matin. 28 appels ont été passés ou reçus. La plupart des numéros, précisent les enquêteurs "sont biffés" pour des raisons de sécurité. Deux appels apparaissent en revanche avec les numéros des téléphones concernés. Il s'agit de ceux passés entre l'équipe présente sur le terrain et le commissaire divisionnaire. Un premier coup de téléphone est donné à 5h23, il dure 1 minute et onze secondes. Le second, à 5h25, dure 34 secondes. A priori, rien d'anormal : Coupat ayant quitté la zone à 4h20, les policiers fouillent un temps les voies ferrées avant de voir passer le premier train (à 5h10), au passage duquel un bruit sec se fait entendre (le crochet endommageait le caténaire, mais les forces de l'ordre ne le savaient pas encore). Avant de lever le camp, les fonctionnaires avertissent " immédiatement" leur hiérarchie.



"Biffés pour des raisons de sécurité"

Pourtant ce relevé téléphonique jette une nouvelle confusion sur une enquête qui n'en n'avait pas besoin. Pourquoi ? Parce qu'à 5h23 et à 5h25 du matin du 8 novembre, les policiers ont quitté la ligne à grande vitesse depuis près de dix minutes. Le lieutenant L. écrit d'ailleurs : "après voir franchi les deux portails (d'accès à la voie ferrée, ndlr) l'ensemble des effectifs ont quitté la zone immédiatement afin de se rendre sur la commune du Trilport et de procéder à des recherches dans la poubelle où Julien Coupat avait été observé jetant des objets quelques heures auparavant". Il précise qu'à 5h30, ils sont au Trilport. Le Trilport qui, à l'aller comme au retour, est à 27 kilomètres de Dhuisy... Nouvelle erreur de transcription ou incohérence du scénario policier ? Il est impossible de téléphoner à 5h25 de Dhuisy et de fouiller une poubelle cinq minutes plus tard au Trilport. Or jusqu'à six heures du matin, des coups de téléphone ont été émis de la zone de Dhuisy par des numéros "biffés pour des raisons de sécurité" donc appartenant à des policiers...



Le mystère s'épaissit

Qui était à Dhuisy dans la nuit du 7 au 8 novembre ? Julien Coupat seul ? Les policiers et Coupat ? Les policiers seulement ? Personne ? Le mystère s'épaissit. "Les contradictions entre le procès-verbal D104 et l'ensemble des pièces d'exécution de la commission rogatoire démontrent que l'un de ces deux documents ou les deux sont un ou des faux", concluent les avocats Thierry Levy et Jérémie Assous dans une note adressée hier au juge d'instruction. Ils lui demandent une nouvelle fois de procéder à une reconstitution. La stratégie de la défense est claire : accréditer la thèse d'un montage policier visant à faire de Coupat le responsable d'un réseau terroriste à même de mettre en difficulté la gauche française et de justifier les mesures ultrasécuritaires d'un sarkozysme au menton levé. Le dénouement politique de Tarnac n'a pas encore eu lieu. Son épilogue judiciaire pourrait venir rapidement : le 23 septembre prochain, la chambre de l'Instruction se réunira pour étudier la demande de nullité déposée par les avocats du groupe. Sont en cause des surveillances vidéo effectuées avant l'ouverture de l'instruction et donc jugées illégales par les avocats. Si les magistrats se rangent à cette analyse, le dossier Tarnac pourrait être tout bonnement annulé. Une sortie par la petite porte, qui pourrait faire les affaires de la police anti-terroriste. Elle aurait en effet tout à craindre d'un procès où ses méthodes seraient mises en cause. Et ses imprécisions tournées en ridicule.

Isabelle Monnin
niouze
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Message  Lib Jeu 2 Sep - 10:18

J'ai bien peur que ce procès soit "le proces" qui va faire passer Nico 1er en 2012. Une fois réélu, rien n'empêche à l'Etat, voir même au gouvernement de reconnaitre la non culpabilité du "groupe de Tarnac". Une casserole de plus ou de moins, ils sont au pouvoir.
Lib
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Message  niouze Jeu 2 Sep - 13:33

au contraire je ne pense pas qu'il y est de proces ; tout les argument de l'antiterrorisme ont été demonter comme bidon ...
ils prendrait bien trop de risque a faire un proces , surtout si celui si devait etre mediatiser ; finalement a l'ennemie interieur d'ultra gauche ; l'état lui a preferer le péril Rroms, bien moins dangereux car bien moins éduquer
niouze
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Message  spike Jeu 2 Sep - 13:37

Oui mais aussi une manière pour eux de ne pas remettre en question les méthodes de la brigade antitérroriste et des forces armées en général. Donc qui sont les réels gagnants?
spike
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