prostitution

LYON, 6 nov 2009 (AFP) - Le délit de racolage a été symboliquement jugé vendredi à Lyon lors d’une parodie de procès avant d’être enterré, à l’initiative du mouvement du Nid, association de défense et de protection des personnes prostituées.

Le lieu choisi pour la cérémonie était symbolique : l’église Saint-Nizier de Lyon, point de départ, en juin 1975 de la lutte des prostituées pour la dignité et la reconnaissance. Emmenées par Marie-Claude Masson, connue sous le prénom de Ulla, des prostituées avaient alors spectaculairement l’église lyonnaise pendant une dizaine de jours. Ulla, qui se consacre désormais aux enfants handicapés, était présente, lors de ce faux-procès, assise entre un faux président du tribunal et un faux procureur de la République interprétés par des avocats-comédiens. Face à eux, deux accusés : une jeune Ghanéenne et un transsexuel vénézuélien, interpellés pour racolage, défendus par de vrais avocats. Une mise en scène qui permet de "faire ressortir que les personnes interpellées pour racolage le sont plutôt, en fait, parce qu’elles sont étrangères", a dit Jacques Hamon, directeur de la revue trimestrielle du mouvement du Nid. En guise de jugement, le tribunal a purement et simplement aboli le délit de racolage. Pour Daniel Mellier, responsable du mouvement du Nid dans le Rhône, "la loi sur la sécurité intérieure de 2003 aggrave le quotidien de précarité et de violence des personnes prostituées. En tout cas, elle ne les protège pas et surtout permet aux clients +prostitueurs+ de continuer à jouir de la plus grande impunité". Ce procès concluait sept colloques organisés en 2009 à travers toute la France pour "évaluer les politiques publiques françaises et matière de prostitution". Le 2 décembre, le mouvement du Nid présentera la conclusion des travaux des colloques à l’Assemblée nationale et recommandera une politique abolitionniste en matière de prostitution.