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Message  ivo Jeu 27 Oct - 10:52

Le libéralisme contre la République ?
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/10/27/le-liberalisme-contre-la-republique_1594323_3232.html
En ces temps de tumultes financiers et identitaires, les pourfendeurs invétérés du libéralisme ont érigé un nouveau totem : la République. La lutte des classes ayant vécu, discréditée par une histoire qu'elle était pourtant censée conclure, l'idéal républicain est venu à propos leur offrir un paradigme de substitution, un holisme sans tâches pour affronter le Malin.
Régis Debray et Jean-Pierre Chevènement furent les premiers à abandonner les oripeaux marxistes pour se draper dans les habits de Marianne. Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et… Marine Le Pen leur ont emboîté le pas. D'estrade en studio télé, ils ont dessiné l'image d'un conflit insoluble entre libéralisme et République. Qu'en est-il ?

Libéralisme vs République : l'opposition n'est pas nouvelle. Si l'on s'en tient aux principes généraux de chaque doctrine, elles constituent les deux versants de nos démocraties modernes. Toutes deux fondées sur les mêmes principes de liberté et d'égalité en droit de chaque individu, elles n'en divergent pas moins quant aux relations entre le pouvoir et les citoyens.

Aux yeux des libéraux, l'Etat est institué dans le seul but de garantir la liberté individuelle, objectif qui induit la limitation de son propre pouvoir ; c'est la conception négative de la liberté, définie par Isaiah Berlin comme le droit premier pour l'individu à n'être pas contraint, reposant sur le principe anthropologique fondamental de la propriété de soi-même.

A l'inverse, l'idée républicaine tend à l'inclusion des citoyens dans le politique. Elle procède d'une conception positive de la liberté, qu'elle définit par la participation de tous au pouvoir. Elle prône la défense du bien commun et postule donc l'existence d'une communauté démocratique. C'est en tant que membre actif de cette communauté que chaque citoyen est libre.

Des traditions ennemies ? Partant de ces prémices, les deux camps semblent irréconciliables. D'un côté Montesquieu, de l'autre Rousseau. Aux critiques libérales du républicanisme répondent les condamnations républicaines du libéralisme. Réduite à la participation politique, la liberté au sens républicain asservirait chacun à la "tyrannie de la majorité", dénoncée par Tocqueville comme par John Stuart Mill. Au lieu d'émanciper l'individu, elle conduirait à sa disparition dans la fabrique fusionnelle de la souveraineté populaire. Symétriquement, pour les tenants de la tradition républicaine, le primat des libertés individuelles sur la volonté générale autoriserait la domination du fort sur le faible. Le libéralisme, laissant libre cours à l'affirmation des intérêts égoïstes, serait porteur de la désintégration du corps social.

Pour un libéralisme autocritique. Pourtant, à y regarder de près, les libéraux partagent certaines convictions avec les républicains. Constant – que l'on présente à tort comme le théoricien du repli sur la vie privée – et Tocqueville après lui, n'auront de cesse d'insister sur la nécessité de participer à la vie politique. Ils décriront en des termes inquiétants les dangers que court une société dont les membres se désintéressent de la chose publique et se replient sur la sphère privée. Le despotisme, l'égoïsme généralisé et la médiocrité des âmes menacent à leurs yeux les peuples vivant sous un régime de liberté individuelle. Loin d'en ignorer les faiblesses inhérentes, les tenants du libéralisme les diagnostiquent avec lucidité, craignant que l'autonomie ne dégénère en anomie. Ils intègrent ainsi à leur propos les reproches communément adressés au système libéral par le républicanisme.

Le libéralisme contient son propre remède. Mais la tradition libérale ne se contente pas de devancer les critiques de l'adversaire républicain. Elle propose aussi des remèdes aux maux dont elle est la source, tout en demeurant fidèle à son principe premier : la liberté individuelle. Pratiquant une sorte d'autocorrection, le libéralisme est armé pour faire face à ses propres dérives. Fondamentalement, le libéralisme n'est pas l'ennemi du pouvoir politique et sait faire appel à lui. S'ils réclament la limitation de son champ d'intervention, les libéraux ne souhaitent pas son affaiblissement, bien au contraire. A leurs yeux, l'Etat est censé non seulement respecter mais aussi garantir les droits individuels.

En ce sens, il est indispensable, notamment parce qu'il assure la protection de chaque individu contre l'arbitraire, la violence et la domination du groupe. La sécurité est ainsi, depuis Locke, à la fois le premier des droits individuels et le fondement de l'institution de l'Etat. Positivement, il revient à ce dernier, non de "changer la vie" mais de créer les conditions sociales de l'épanouissement individuel. Davantage il est le seul à pouvoir prendre en charge des missions qui dépassent le cadre de l'intérêt individuel : c'est la théorie libérale des services publics exposée dès Adam Smith. Contrairement à sa "légende noire", le libéralisme est ainsi capable et désireux de s'appuyer sur la puissance publique.

Le libéralisme face au délitement des liens sociaux. De même, face à l'individualisme qui serait sa pente fatale, la pensée libérale offre des correctifs. C'est qu'au fondement de son anthropologie se trouve un sentiment puissant : la capacité d'empathie pour l'autre (la fameuse "sympathie" chère à Adam Smith). Loin de promouvoir la désertion de l'espace public, il prône dès lors la possibilité et la nécessité de la participation de chacun à la vie politique et civile. Tocqueville se fait ainsi l'avocat des associations de citoyens et du développement de la vie communale, qui permettent aux individus de dépasser leur seul intérêt privé et de développer leur sens civique. Remède aux égoïsmes, les vertus citoyennes se développent ainsi à l'abri de l'intervention de l'État. En définitive, le libéralisme est capable de faire face sans se renier à ses propres dérives, notamment celles qui sont dénoncées par les tenants du républicanisme.

Dépasser le conflit. C'est pourquoi l'opposition entre les deux traditions peut être dépassée, d'après de nombreux penseurs, jugeant que républicanisme et libéralisme enfermaient la pensée politique dans une alternative stérile. Jürgen Habermas est de ceux-là. À ses yeux, souveraineté populaire et droit individuel ne vont pas l'un sans l'autre et il est absurde des les opposer car ils se conditionnent l'un l'autre. Habermas substitue aux deux doctrines rivales l'idée d'une démocratie délibérative : la participation de tous à la discussion publique garantirait ainsi la liberté individuelle autant que l'inclusion au sein du corps politique. La résolution du conflit passerait donc par l'instauration d'une procédure démocratique adéquate.

De la possibilité d'une république libérale. La possibilité d'une république libérale et/ou d'un libéralisme républicain n'est-elle pas d'ailleurs, au-delà de la seule confrontation des doctrines, amplement illustrée par l'histoire de France ? La révolution de 1830 fut le fait combiné des libéraux et des républicains, rassemblés derrière la Liberté guidant le peuple de Delacroix ; les grandes lois libérales de la IIIe république ou de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing ont réuni les deux héritages : tout autant présents dans la tradition de la gauche, comme en témoignent aussi bien l'abolition de la peine de mort que le pacs.

Il serait bon que tous ceux qui, aujourd'hui, assimilent République et anti-libéralisme, s'en souviennent…

........
ivo
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