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Pour déminer la crise sociale qui agite Israël depuis trois semaines, le Premier ministre Benjamin Netanyahou soumet aujourd’hui au vote des députés un texte visant à réduire le coût des logements. Insuffisant pour les meneurs de la contestation, qui menacent de durcir le mouvement si le projet de loi est adopté par la Knesset.
Pour le moment, il n’a pas réussi à reprendre la main, face à une contestation qui ne faiblit pas. Benjamin Netanyahou tente aujourd’hui de faire voter un projet qu’il présente comme la réponse à la crise sociale : ce texte prévoit une nouvelle procédure destinée à accélérer l’obtention des permis de construire, ce qui vise à "réduire le coût des logements, comme le demandent les participants au mouvement de protestation", indique un porte-parole du Premier ministre. "Notre but est d’inonder le marché en construisant des dizaines de milliers de logements, ce qui se traduira par une baisse des prix dans l’immobilier" renchérit le président de la commission de l’Economie du Parlement, le député Carmel Shama-Cohen.

Le gouvernement israélien tente d’apaiser la colère des indignés en présentant un projet de loi sur l’immobilier. Correspondance à Jérusalem de Grégory Philipps (0'56")

Le texte est soumis aujourd’hui au vote des députés de la Knesset. Mais quelle que soit l’issue du scrutin, il semble que cela ne suffise pas à apaiser le grondement de la rue. Cette loi "ne permet pas de proposer des logements abordables comme le réclament des centaines de milliers d’Israéliens" affirme le président de l’association des étudiants Yitzhik Shmuli. Si le texte est voté, "nous allons durcir la protestation". Des dizaines de manifestants ont d’ailleurs tenté ce matin de barrer les routes menant au Parlement.

Les représentants des manifestants, installés dans des tentes de protestation un peu partout en Israël, ont l’intention de faire part de leurs demandes directement au gouvernement. Ils rédigent un cahier de revendications, qui concernent notamment "la santé et l’éducation" indique Yitzhik Shmuli. Mais le gouvernement a d’ores et déjà prévenu qu’il n’avait pas l’intention d’aller plus loin, en brandissant la menace d’une faillite du pays : "nous ne voulons pas nous retrouver dans la situation de la Grèce ou de l’Espagne" affirme un porte-parole du gouvernement.


Campement d'"indignés" dans le centre de Tel Aviv.
© REUTERS/NIR ELIAS

Les indignés de la Puerta del Sol évacués par la police
Deux campements ont été évacués par les forces de police espagnoles. Les occupants du camp dénoncent un nettoyage pour la visite du pape du 18 au 21 août.


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Les deux camps ont été évacués ce matin. "Tout s'est déroulé de façon pacifique et il n'y a eu ni blessé ni arrestation", a affirmé un porte parole de la police à l'AFP, en précisant également que l'opération, qui a également visé le campement de l'avenue du Prado, a débuté à six heures du matin (04H00 GMT) et duré trois heures.
"Ils ont détruit le point d'information, les tentes et tout ce qu'il y avait. Ils ont tout mis à la poubelle alors que nous avions déjà dit que nous ne voulions maintenir que le point d'information", s'est emporté Juan Plaza, 39 ans, qui soutient le mouvement depuis le début.
"La seule raison de tout ça c'est la venue du pape. Ils veulent que tout soit propre", renchérit Jorge Gaïnza Franciscane, un employé de l'assistance sociale. L'activiste a cependant assuré que ce mouvement "va se poursuivre et grandir" car, selon lui, "ce gouvernement n'a rien fait pour les citoyens depuis le début" de la crise. A ses côtés, Miguel Angel Valencia, un fonctionnaire de 39 ans, "s'indigne" aussi "parce que l'Etat ne devrait pas payer la visite du pape avec notre argent".
En fin de matinée, de nombreux policiers occupaient encore la Puerta del Sol où est né le mouvement des "indignés". Le mouvement lancé à la mi-mai autour d'un même ras-le-bol, rassemblait des jeunes, chômeurs, des salariés et des retraités. Ils dénonçaient la situation catastrophique du marché de l'emploi en Espagne et la corruption. Relayé par les réseaux sociaux, le mouvement, soutenu par l'opinion publique, a réuni jusqu'à 200.000 manifestants le 12 juin et a essaimé en Europe.
Samedi, un camp "d'indignés" qui campaient depuis deux mois au centre d'Athènes a été évacué par la police. Le 26 juillet, un groupe d'une cinquantaine "d'indignés" espagnols a quitté Madrid à pied pour Bruxelles.

Une centaine d’"indignés" espagnols et français ont manifesté à Paris cet après-midi. Ils sont partis à pied de Madrid le 25 juillet, et doivent arriver à Bruxelles le 8 octobre. Ils dénoncent la crise économique et le chômage, la majorité ont entre 20 et 30 ans. Le mouvement des "indignés" a démarré mi-mai à la Puerta del Sol à Madrid.


Manifestation des "indignés" à Madrid en juin dernier.
© REUTERS / Andrea Comas

Ils marchent depuis presque deux mois maintenant pour dénoncer la crise économique et le chômage. Ces "indignés" espagnols sont partis de Madrid le 25 juillet, direction Bruxelles où ils doivent arriver le 8 octobre. Ils ont traversé villes et villages, en dormant sur des places, et ont été rejoint au fur et à mesure par des "indignés" français.

"Pour moi c’était une expérience presque animale : tu ne dors pas, tu manges mal, mais tu n’es jamais fatigué. C’est comme une drogue, car la motivation est là" explique Ana, une des manifestantes.

Ces jeunes ont entre 20 et 30 ans. Ils sont arrivés hier dans la capitale pour rejoindre la place de la Bastille aujourd’hui. Ils vont rester quelques jours à Paris, avant de repartir pour Bruxelles.

Ils sont quelques centaines, soit bien moins qu’au début du mouvement né spontanément le 15 mai à la Puerta del Sol à Madrid.

Les indignés espagnols sont arrivés place de la Bastille à Paris. Anne-Laure Chouin est allée à leur rencontre. (2'04")